dimanche 17 janvier 2016

2016-01-17 - C - 2ème dimanche du temps ordinaire - « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée » (Jn 2, 1-11)


2ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Comme la jeune mariée fait la joie de son mari » (Is 62, 1-5)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Pour la cause de Sion, je ne me tairai pas,
et pour Jérusalem, je n’aurai de cesse
que sa justice ne paraisse dans la clarté,
et son salut comme une torche qui brûle.
    Et les nations verront ta justice ;
tous les rois verront ta gloire.
On te nommera d’un nom nouveau
que la bouche du Seigneur dictera.
    Tu seras une couronne brillante
dans la main du Seigneur,
un diadème royal
entre les doigts de ton Dieu.
    On ne te dira plus : « Délaissée ! »
À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! »
Toi, tu seras appelée « Ma Préférence »,
cette terre se nommera « L’Épousée ».
Car le Seigneur t’a préférée,
et cette terre deviendra « L’Épousée ».
    Comme un jeune homme épouse une vierge,
ton Bâtisseur t’épousera.
Comme la jeune mariée fait la joie de son mari,
tu seras la joie de ton Dieu.
    – Parole du Seigneur.
2ème lecture : « L’unique et même Esprit distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier » (1 Co 12, 4-11)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
    les dons de la grâce sont variés,
mais c’est le même Esprit.
    Les services sont variés,
mais c’est le même Seigneur.
    Les activités sont variées,
mais c’est le même Dieu
qui agit en tout et en tous.
    À chacun est donnée la manifestation de l’Esprit
en vue du bien.
    À celui-ci est donnée, par l’Esprit,
une parole de sagesse ;
à un autre,
une parole de connaissance,
selon le même Esprit ;
    un autre reçoit, dans le même Esprit,
un don de foi ;
un autre encore, dans l’unique Esprit,
des dons de guérison ;
    à un autre est donné d’opérer des miracles,
à un autre de prophétiser,
à un autre de discerner les inspirations ;
à l’un, de parler diverses langues mystérieuses ;
à l’autre, de les interpréter.
    Mais celui qui agit en tout cela,
c’est l’unique et même Esprit :
il distribue ses dons, comme il le veut,
à chacun en particulier.
    – Parole du Seigneur.
Evangile : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée » (Jn 2, 1-11)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia.
Dieu nous a appelés par l’Évangile
à entrer en possession de la gloire
de notre Seigneur Jésus Christ.
Alléluia.
(cf. 2 Th 2, 14)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
    En ce temps-là,
    il y eut un mariage à Cana de Galilée.
La mère de Jésus était là.
    Jésus aussi avait été invité au mariage
avec ses disciples.
    Or, on manqua de vin.
La mère de Jésus lui dit :
« Ils n’ont pas de vin. »
    Jésus lui répond :
« Femme, que me veux-tu ?
Mon heure n’est pas encore venue. »
    Sa mère dit à ceux qui servaient :
« Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
    Or, il y avait là six jarres de pierre
pour les purifications rituelles des Juifs ;
chacune contenait deux à trois mesures,
(c’est-à-dire environ cent litres).
    Jésus dit à ceux qui servaient :
« Remplissez d’eau les jarres. »
Et ils les remplirent jusqu’au bord.
    Il leur dit :
« Maintenant, puisez,
et portez-en au maître du repas. »
Ils lui en portèrent.
    Et celui-ci goûta l’eau changée en vin.
Il ne savait pas d’où venait ce vin,
mais ceux qui servaient le savaient bien,
eux qui avaient puisé l’eau.
Alors le maître du repas appelle le marié
    et lui dit :
« Tout le monde sert le bon vin en premier
et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon.
Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
    Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.
C’était à Cana de Galilée.
Il manifesta sa gloire,
et ses disciples crurent en lui.
    – Acclamons la Parole de Dieu.


Nous sortons à présent déjà du temps de Noël.
Nous sortons à peine des fêtes de Noël, que nous voilà au second dimanche du temps ordinaire…

Le texte d’Evangile qui nous est proposé aujourd’hui est celui des noces de Cana.

Encore une fois nous connaissons bien l’histoire…
Jésus est invité avec Marie sa Mère à des noces…
On manque de vin…
Marie s’adresse aux serviteurs et leur demande de mettre de l’eau dans des cuves ; de l’eau que Jésus transforme en vin…

Premier miracle d’une longue série…
Première manifestation de la vie publique de Jésus.

Mais ce n’est pas qu’une belle histoire et elle ne nous est pas racontée simplement pour nous dire que Jésus se met en marche et qu’il va faire des miracles tout au long de sa vie.

Comme toujours, ce récit n’est pas là par hasard et comme toujours il y a un parallèle à faire avec nos propres vies d’hommes et de femmes, de chrétiens et de chrétiennes du vingt et unième siècle.

Cela vous étonnera peut-être, mais ce texte est proposé aux futurs époux dans leur préparation au mariage.

Il l’est parmi une multitude d’autres textes et au premier abord il ne rencontre pas un franc succès…
C’est vrai que c’est une belle histoire, mais les couples n’y retrouvent pas leur mariage, et puis cette histoire de vin et d’eau… ils ne voient pas bien ce qu’elle a à voir avec leur mariage.

C’est alors qu’avec les autres couples qui animent les préparations au mariage, nous les invitons à participer à ce que l’on appelle la « découverte des textes ».

Nous tentons de leur faire comprendre comment tous ces textes - et celui des noces de Cana ne fait pas exception à la règle – comment tous ces textes écrits il y a environ deux mille ans, peuvent les rejoindre dans leur vie de futurs époux du vingt et unième siècle.

Une fois que cela leur est expliqué, ils changent en général leur regard sur ce texte et même s’ils ne le choisissent pas systématiquement, il est cependant plus clair à leurs yeux qu’il rejoint effectivement leur vie mais également la vie de tout homme et de toute femme.

Ce qui est vrai pour des couples qui se préparent au mariage l’est donc pour chacune et chacun d’entre nous et c’est pourquoi j’ai choisi de vous présenter ce texte comme nous le faisons avec eux.

Mais revenons-en au texte justement…
Je l’ai dit, il s’agit de la première intervention publique de Jésus et de son premier miracle.

Jésus se trouve donc à la noce avec Marie sa Mère.

Soudain, on manque de vin…

Dans la bible le vin est le symbole de la joie de l’amour et de la fête…
Manquer de vin c’est donc manquer d’amour…
Là encore ce qui est vrai dans une vie de futurs époux est vrai dans notre vie à nous.

Nous sommes ainsi faits que nous pouvons supporter beaucoup de privations, de manques, mais manquer d’amour, avoir l’impression de ne pas exister et de ne pas être aimé de l’autre, de ne pas être aimé des autres, nous ne le supportons pas.

C’est un premier point qui parle tout de suite à un couple qui se prépare au mariage « et si demain, il (ou elle) ne m’aimait plus… »

Et si nous demain, nous nous sentions inutiles, pire : invisibles aux yeux des de l’autre aux yeux des autres, comme le sont malheureusement bien souvent les SDF que nous rencontrons sans les regarder, les malades dans les hôpitaux que nous connaissons mais que nous n’allons pas voir, celles et ceux qui souffrent de par le monde et que nous nous contentons de regarder au journal télévisé sans plus réellement y porter attention ?

Si chacune et chacun de ceux que nous croisons ne nous voyaient pas plus que nous ne voyons réellement toutes ces personnes; Ne nous sentirions nous pas mal nous aussi ?

C’est vrai pour les adultes qui m’écoutent mais c’est vrai pour vous aussi les jeunes… Que vous soyez à la maison, dans votre quartier ou au collège, comment vous sentiriez-vous si vous étiez à la place de celui ou celle dont on se moque parce qu’il est trop gros, trop petit, parce qu’il porte des lunettes, parce qu’il est habillé différemment, etc… etc… ?

Ne vous sentiriez-vous pas mal vous aussi ?

La première chose qui manque donc dans notre monde, n’est-elle pas tout simplement l’amour ?

L’Egoïsme, la violence, l’indifférence, la haine et bien d’autres maux encore ne sont-ils pas tout simplement le reflet de nos manques d’amour à nous, même ici à Lestrem ?


Dans le texte, vous l’aurez peut-être remarqué, ce ne sont pas les serviteurs qui s’adressent à Jésus mais sa Mère.

Tout comme elle remarque tous les manques d’amour, toutes les tristesses, de nos vies, elle vient de remarquer que la fête manque de vin…

Elle est celle par qui nous pouvons faire monter nos demandes vers le Christ… Elle intercède pour nous comme elle le fait dans ce récit.

Le jour de leur mariage, nombreux sont les couples qui souhaitent confier leur union à la Vierge Marie… Lui demander de veiller sur eux et d’intercéder auprès du Père pour qu’Il veille sur eux… à défaut de faire du bien, on ne sait jamais, ça ne peut pas faire de mal.

Mais Dieu n’est pas un distributeur automatique de grâce…
Il ne suffit pas de demander à la Vierge Marie d’intercéder pour nous pour que ça marche… Il faut ajouter à cette demande un ingrédient essentiel qui nous est également donné dans le texte d’aujourd’hui… Cet ingrédient c’est la confiance…

C’est ce que nous rappelle la phrase que Marie prononce à l’intention des serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. »

Marie a une totale confiance en Dieu et en Jésus qui est son Fils.
Elle a depuis longtemps mis sa propre vie sous le regard de Dieu.
Elle est celle qui a fait confiance à Dieu au jour de l’annonciation…
Elle est celle qui depuis sa plus petite enfance a souhaité la présence de Dieu dans sa vie pour l’aider à grandir selon ses commandements d’Amour.

Là encore cela rejoint tout particulièrement le jeune couple qui se prépare au mariage. Et quand nous leur demandons si selon eux la confiance est aussi la base d’une union, ils nous répondent que « évidemment » et même que  « c’est un des piliers de leur union ».

Ils se font confiance… Mais jusqu’où ?

Ils s’engagent dans le mariage avec confiance l’un en l’autre, une confiance qui sera confrontée aux évènements heureux et malheureux de leur vie.
Nous les invitons toujours à réfléchir au sens du mot confiance… A se demander jusqu’où ils seront capables de se faire confiance… A se demander ce qu’ils feront pour se rappeler cette confiance du jour de leur mariage quand les jours se feront plus difficiles.

S’en remettre alors à la Vierge, lui demander d’intercéder pour eux, c’est demander à Dieu de les aider à le percevoir chaque jour, de leur apprendre à s’en remettre à Lui pour tout traverser.

C’est la même attitude qui permet de construire toute vie de chrétien… La confiance… La confiance dans les autres… La confiance en Dieu !


Les serviteurs remplissent alors les cuves d’eau nous dit-on…
Mais que représentent ces cuves ?

A l’époque ces cuves font environ 500 litres… 500 litres d’eau dont nous savons que Jésus va les transformer en vin… Même pour une fête avec de nombreux convives, même pour une fête bien arrosée, ça fait beaucoup !

Ces énormes cuves sont là pour nous montrer que Dieu voit Grand !
Il voit grand et il ne veut jamais cesser de combler le jeune couple de son amour… Un amour qu’il a également pour chacune et chacun d’entre nous…

Et pourquoi remplir ces cuves d’eau ? Quoi de plus banal, de plus simple que de l’eau du moins sous nos latitudes ?

Cette eau que les serviteurs apportent, est un nouveau symbole de la puissance de Dieu… C’est avec cette eau que Jésus fait du vin… Et un très bon vin nous dit le récit…

C’est avec toutes les petites choses, les petites intentions qui composent le quotidien de la vie d’un couple, ces petites choses que ce couple offre à Dieu qu’il peut les aider à construire un amour plus fort.

C’est un geste de tendresse dans un couple, c’est un sourire entre voisins, le souci de celui qui nous semble ne pas aller bien, tous ces petits gestes qui sont parfois si petits et qui représentent cependant l’expression de l’amour que l’on a l’un pour l’autre, l’amour que l’on peut avoir pour nos frères…

Offrir ces petites choses de nos vies à Dieu c’est lui permettre de nous aider à en réaliser chaque jour de plus grandes.

Jésus transforme donc l’eau en vin… en bon vin, ce bon vin qui arrive à la fin du repas… Au moment où on pourrait imaginer que plus personne ne va s’en apercevoir !

Ce bon vin qui n’arrive qu’à la fin est également le symbole de l’espérance qu’un couple qui s’engage dans le mariage a, en ne songeant pas aux difficultés de la vie mais en se disant constamment que le meilleur reste à venir.

Cette espérance peut devenir réalité s’ils savent faire attention à prendre soin l’un de l’autre au quotidien.
Cette espérance peut devenir pour nous aussi réalité si nous voulons bien prendre soin les uns des autres au quotidien.

Prendre soin l’un de l’autre au quotidien… Faire attention à l’autre…
Ce sont des principes de bases que nous connaissons tous et auxquels nous adhérons. Mais alors pourquoi tant de couples se séparent ils ? Pourquoi les gens sont-ils si indifférents ? Pourquoi tant d’égoïsmes ? Pourquoi les pays en guerre ?

Peut-être tout simplement parce que, avec le temps, on a oublié le sens de la promesse faite le jour de son mariage…
Peut-être tout simplement parce que, avec le temps, on a oublié qu’être chrétien c’est avant tout se mettre au service des autres…

Facile à dire me direz-vous, mais chacun d’entre nous sait très bien que notre monde est difficile, que les tentations sont grandes et que si on y fait pas attention on a vite fait d’oublier nos promesses… Mais comment faire alors ?

La réponse se trouve elle aussi dans le texte des noces de Cana.

Mettons-nous à la place des serviteurs auxquels Marie s’adresse.
Ecoutons là quand elle nous dit « Faites tout ce qu’il vous dira »

Arrêtons de courir après toutes les chimères de notre temps et faisons enfin réellement et complètement confiance à Dieu.
Laissons-le-nous guider sur les chemins de nos vies…
Faisons notre cette prière du Notre Père que nous allons réciter dans quelques instants : « Que TA volonté soit faite »

Amen


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire