dimanche 29 mars 2015

2015-03-29 - B - Dimanche des Rameaux - Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Mc 14, 1 – 15, 47)


Dimanche des Rameaux

1ère lecture : « Je n’ai pas caché ma face devant les outrages, je sais que je ne serai pas confondu » (Troisième chant du Serviteur du Seigneur) (Is 50, 4-7)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.
          Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
          J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
          Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.
          – Parole du Seigneur.

2ème lecture : « Il s’est abaissé : c’est pourquoi Dieu l’a exalté » (Ph 2, 6-11)


Lecture de la lettre de Saint Paul apôtre aux Philippiens
Le Christ Jésus,
ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement
le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.
Reconnu homme à son aspect,
il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,
afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,
et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père.
– Parole du Seigneur.

Evangile : Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Mc 14, 1 – 15, 47)


Acclamation :
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Pour nous, le Christ est devenu obéissant,
jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Marc
Indications pour la lecture dialoguée : Les sigles désignant les divers interlocuteurs son les suivants :
X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

L. La fête de la Pâque et des pains sans levain
allait avoir lieu deux jours après.
Les grands prêtres et les scribes
cherchaient comment arrêter Jésus par ruse,
pour le faire mourir.
          Car ils se disaient :
A. « Pas en pleine fête,
pour éviter des troubles dans le peuple. »
          L. Jésus se trouvait à Béthanie,
dans la maison de Simon le lépreux.
Pendant qu’il était à table,
une femme entra,
avec un flacon d’albâtre
contenant un parfum très pur et de grande valeur.
Brisant le flacon,
elle lui versa le parfum sur la tête.
          Or, de leur côté, quelques-uns s’indignaient :
A. « À quoi bon gaspiller ce parfum ?
                        On aurait pu, en effet, le vendre
pour plus de trois cents pièces d’argent,
que l’on aurait données aux pauvres. »
L. Et ils la rudoyaient.
          Mais Jésus leur dit :
X  « Laissez-la !
Pourquoi la tourmenter ?
Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi.
                        Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous,
et, quand vous le voulez,
vous pouvez leur faire du bien ;
mais moi, vous ne m’avez pas pour toujours.
                        Ce qu’elle pouvait faire, elle l’a fait.
D’avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement.
                        Amen, je vous le dis :
partout où l’Évangile sera proclamé
– dans le monde entier –,
on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient de faire. »
          L. Judas Iscariote,
l’un des Douze,
alla trouver les grands prêtres
pour leur livrer Jésus.
          À cette nouvelle, ils se réjouirent
et promirent de lui donner de l’argent.
Et Judas cherchait comment le livrer
au moment favorable.
          Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l’on immolait l’agneau pascal,
les disciples de Jésus lui disent :
D. « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs
pour que tu manges la Pâque ? »
          L. Il envoie deux de ses disciples en leur disant :
X  « Allez à la ville ;
un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre.
Suivez-le,
                        et là où il entrera, dites au propriétaire :
‘Le Maître te fait dire :
Où est la salle
où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?’
                        Il vous indiquera, à l’étage,
une grande pièce aménagée et prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs. »
          L. Les disciples partirent, allèrent à la ville ;
ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit,
et ils préparèrent la Pâque.
          Le soir venu,
Jésus arrive avec les Douze.
          Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient,
Jésus déclara :
X  « Amen, je vous le dis :
l’un de vous, qui mange avec moi,
va me livrer. »
         
 L. Ils devinrent tout tristes
et, l’un après l’autre, ils lui demandaient :
D. « Serait-ce moi ? »        
L. Il leur dit :
X  « C’est l’un des Douze,
celui qui est en train de se servir avec moi dans le plat.
                        Le Fils de l’homme s’en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! »
          L. Pendant le repas,
Jésus, ayant  pris du pain
et prononcé la bénédiction,
le rompit,
le leur donna,
et dit :
X  « Prenez,
ceci est mon corps. »
          L. Puis, ayant pris une coupe
et ayant rendu grâce,
il la leur donna,
et ils en burent tous.
          Et il leur dit :
X  « Ceci est mon sang,
le sang de l’Alliance,
versé pour la multitude.
                        Amen, je vous le dis :
je ne boirai plus du fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai, nouveau,
dans le royaume de Dieu. »
          L. Après avoir chanté les psaumes,
ils partirent pour le mont des Oliviers.
          Jésus leur dit :
X  « Vous allez tous être exposés à tomber,
car il est écrit :
Je frapperai le berger,
et les brebis seront dispersées.
                        Mais, une fois ressuscité,
je vous précéderai en Galilée. »
          L. Pierre lui dit alors :
D. « Même si tous viennent à tomber,
moi, je ne tomberai pas. »
          L. Jésus lui répond :
X  « Amen, je te le dis :
toi, aujourd’hui, cette nuit même,
avant que le coq chante deux fois,
tu m’auras renié trois fois. »
          L. Mais lui reprenait de plus belle :
D. « Même si je dois mourir avec toi,
je ne te renierai pas. »
L. Et tous en disaient autant.
          Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani.
Jésus dit à ses disciples :
X  « Asseyez-vous ici,
pendant que je vais prier. »
         
 L. Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et commence à ressentir frayeur et angoisse.
          Il leur dit :
X  « Mon âme est triste à mourir.
Restez ici et veillez. »
          L. Allant un peu plus loin,
il tombait à terre et priait
pour que, s’il était possible,
cette heure s’éloigne de lui.
          Il disait :
X  « Abba...
Père, tout est possible pour toi.
Éloigne de moi cette coupe.
Cependant, non pas ce que moi, je veux,
mais ce que toi, tu veux ! »
          L. Puis il revient
et trouve les disciples endormis.
Il dit à Pierre :
X  « Simon, tu dors !
Tu n’as pas eu la force de veiller seulement une heure ?
                        Veillez et priez,
pour ne pas entrer en tentation ;
l’esprit est ardent,
mais la chair est faible. »
          L. De nouveau, il s’éloigna et pria,
en répétant les mêmes paroles.
          Et de nouveau, il vint près des disciples
qu’il trouva endormis,
car leurs yeux étaient alourdis de sommeil.
Et eux ne savaient que lui répondre.
          Une troisième fois, il revient
et leur dit :
X  « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer.
C’est fait ; l’heure est venue :
voici que le Fils de l’homme
est livré aux mains des pécheurs.
                        Levez-vous ! Allons !
Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »
          L. Jésus parlait encore
quand Judas, l’un des Douze, arriva
et avec lui une foule armée d’épées et de bâtons,
envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens.
          Or, celui qui le livrait leur avait donné un signe convenu :
D. « Celui que j’embrasserai,
c’est lui :
arrêtez-le,
et emmenez-le sous bonne garde. »
          L. À peine arrivé,
Judas, s’approchant de Jésus, lui dit :
D. « Rabbi ! »
L. Et il l’embrassa.
          Les autres mirent la main sur lui
et l’arrêtèrent.
          Or un de ceux qui étaient là
tira son épée,
frappa le serviteur du grand prêtre
et lui trancha l’oreille.
          Alors Jésus leur déclara :
X  « Suis-je donc un bandit,
pour que vous soyez venus vous saisir de moi,
avec des épées et des bâtons ?
                        Chaque jour, j’étais auprès de vous dans le Temple
en train d’enseigner,
et vous ne m’avez pas arrêté.
Mais c’est pour que les Écritures s’accomplissent. »
          L. Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous.
          Or, un jeune homme suivait Jésus ;
il n’avait pour tout vêtement qu’un drap.
On essaya de l’arrêter.
          Mais lui, lâchant le drap,
s’enfuit tout nu.
          Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre.
Ils se rassemblèrent tous,
les grands prêtres, les anciens et les scribes.
          Pierre avait suivi Jésus à distance,
jusqu’à l’intérieur du palais du grand prêtre,
et là, assis avec les gardes,
il se chauffait près du feu.
          Les grands prêtres et tout le Conseil suprême
cherchaient un témoignage contre Jésus
pour le faire mettre à mort,
et ils n’en trouvaient pas.
          De fait, beaucoup portaient de faux témoignages contre Jésus,
et ces témoignages ne concordaient pas.
          Quelques-uns se levèrent
pour porter contre lui ce faux témoignage :
                  
 A. « Nous l’avons entendu dire :
‘Je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme,
et en trois jours j’en rebâtirai un autre
qui ne sera pas fait de main d’homme.’ »
          L. Et même sur ce point,
leurs témoignages n’étaient pas concordants.
          Alors s’étant levé, le grand prêtre, devant tous,
interrogea Jésus :
A. « Tu ne réponds rien ?
Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »
          L. Mais lui gardait le silence et ne répondait rien.
Le grand prêtre l’interrogea de nouveau :
A. « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »
          L. Jésus lui dit :
X  « Je le suis.
Et vous verrez le Fils de l’homme
siéger à la droite du Tout-Puissant,
et venir parmi les nuées du ciel. »
          L. Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit :
A. « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?
                        Vous avez entendu le blasphème.
Qu’en pensez-vous ? »
L. Tous prononcèrent qu’il méritait la mort.
          Quelques-uns se mirent à cracher sur lui,
couvrirent son visage d’un voile,
et le giflèrent, en disant :
F. « Fais le prophète ! »
L. Et les gardes lui donnèrent des coups.
          Comme Pierre était en bas, dans la cour,
arrive une des jeunes servantes du grand prêtre.
          Elle voit Pierre qui se chauffe,
le dévisage et lui dit :
A. « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth ! »
          L. Pierre le nia :
D. « Je ne sais pas,
je ne comprends pas de quoi tu parles. »
L. Puis il sortit dans le vestibule, au dehors.
Alors un coq chanta.
          La servante, ayant vu Pierre,
se mit de nouveau à dire à ceux qui se trouvaient là :
A. « Celui-ci est l’un d’entre eux ! »
          L. De nouveau, Pierre le niait.
Peu après, ceux qui se trouvaient là lui disaient à leur tour :
F. « Sûrement tu es l’un d’entre eux !
D’ailleurs, tu es Galiléen. »
          L. Alors il se mit à protester violemment et à jurer :
D. « Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. »
          L. Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta.
Alors Pierre se rappela cette parole que Jésus lui avait dite :
« Avant que le coq chante deux fois,
tu m’auras renié trois fois. »
Et il fondit en larmes.
L. Dès le matin,
les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes,
et tout le Conseil suprême.
Puis, après avoir ligoté Jésus,
ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.
          Celui-ci l’interrogea :
A. « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus répondit :
X  « C’est toi-même qui le dis. »
          L. Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.
          Pilate lui demanda à nouveau :
A. « Tu ne réponds rien ?
Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. »
          L. Mais Jésus ne répondit plus rien,
si bien que Pilate fut étonné.
          À chaque fête,
il leur relâchait un prisonnier,
celui qu’ils demandaient.
          Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas,
arrêté avec des émeutiers
pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute.
          La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander
ce qu’il leur accordait d’habitude.
          Pilate leur répondit :
A. « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »
          L. Il se rendait bien compte
que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré.
          Ces derniers soulevèrent la foule
pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas.
              Et comme Pilate reprenait :
A. « Que voulez-vous donc que je fasse de celui
que vous appelez le roi des Juifs ? »,
          L. de nouveau ils crièrent :
F. « Crucifie-le ! »
          L. Pilate leur disait :
A. « Qu’a-t-il donc fait de mal ? »
L. Mais ils crièrent encore plus fort :
F. « Crucifie-le ! »
          L. Pilate, voulant contenter la foule,
relâcha Barabbas
et, après avoir fait flageller Jésus,
il le livra pour qu’il soit crucifié.
          Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais,
c’est-à-dire dans le Prétoire.
Alors ils rassemblent toute la garde,
          ils le revêtent de pourpre,
et lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée.
          Puis ils se mirent à lui faire des salutations, en disant :
F. « Salut, roi des Juifs ! »
          L. Ils lui frappaient la tête avec un roseau,
crachaient sur lui,
et s’agenouillaient pour lui rendre hommage.
          Quand ils se furent bien moqués de lui,
ils lui enlevèrent le manteau de pourpre,
et lui remirent ses vêtements.
Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier,
          et ils réquisitionnent, pour porter sa croix,
un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus,
qui revenait des champs.
          Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha,
ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).
          Ils lui donnaient du vin aromatisé de myrrhe ;
mais il n’en prit pas.
          Alors ils le crucifient,
puis se partagent ses vêtements,
en tirant au sort pour savoir la part de chacun.
          C’était la troisième heure (c’est-à-dire : neuf heures du matin)
lorsqu’on le crucifia.
          L’inscription indiquant le motif de sa condamnation
portait ces mots :
« Le roi des Juifs ».
          Avec lui ils crucifient deux bandits,
l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.
          Les passants l’injuriaient en hochant la tête ;  ils disaient :
F. « Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours,
                        sauve-toi toi-même, descends de la croix ! »
          L. De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes,
en disant entre eux :
A. « Il en a sauvé d’autres,
et il ne peut pas se sauver lui-même !
                        Qu’il descende maintenant de la croix, le Christ, le roi d’Israël ;
alors nous verrons et nous croirons. »
L. Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.
          Quand arriva la sixième heure (c’est-à-dire : midi),
l’obscurité se fit sur toute la terre
jusqu’à la neuvième heure.
          Et à la neuvième heure,
Jésus cria d’une voix forte :
X  « 
Éloï, Éloï, lema sabactani ? »,
L. ce qui se traduit :
X  « Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m’as-tu abandonné ? »
          L. L’ayant entendu,
quelques-uns de ceux qui étaient là disaient :
F. « Voilà qu’il appelle le prophète Élie ! »
          L. L’un d’eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée,
il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire,
en disant :
A. « Attendez ! Nous verrons bien
si Élie vient le descendre de là ! »
          L. Mais Jésus, poussant un grand cri,
expira.
(Ici on fléchit le genou et on s’arrête un instant)
          Le rideau du Sanctuaire se déchira en deux,
depuis le haut jusqu’en bas.
          Le centurion qui était là en face de Jésus,
voyant comment il avait expiré, déclara :
A. « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! »
          L. Il y avait aussi des femmes, qui observaient de loin,
et parmi elles, Marie Madeleine,
Marie, mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé,
              qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée,
et encore beaucoup d’autres,
qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
          Déjà il se faisait tard ;
or, comme c’était le jour de la Préparation,
qui précède le sabbat,
          Joseph d’Arimathie intervint.
C’était un homme influent, membre du Conseil,
et il attendait lui aussi le règne de Dieu.
Il eut l’audace d’aller chez Pilate
pour demander le corps de Jésus.
          Pilate s’étonna qu’il soit déjà mort ;
il fit appeler le centurion,
et l’interrogea pour savoir si Jésus était mort depuis longtemps.
          Sur le rapport du centurion,
il permit à Joseph de prendre le corps.
          Alors Joseph acheta un linceul,
il descendit Jésus de la croix,
l’enveloppa dans le linceul
et le déposa dans un tombeau
qui était creusé dans le roc.
Puis il roula une pierre contre l’entrée du tombeau.
          Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José,
observaient l’endroit où on l’avait mis.
          – Acclamons la Parole de Dieu.










Comme d’habitude en commençant à préparer mon homélie je me suis documenté.

Je suis tombé un texte qui faisait état du témoignage d’un prêtre qui s’était rendu en Haïti.
Son cœur avait été tellement bouleversé, transpercé par la pauvreté des gens qu’il rencontrait, qu’il était parti à la cathédrale pour crier à Dieu sa tristesse mais surtout le désespoir de tous ces pauvres.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’a pas pu rentrer dans la cathédrale tant il y avait de monde.

Alors il s’est pris à faire une comparaison que j’ai faite moi aussi en le lisant, à savoir que si tous ces gens étaient riches – riche d’argent ou de toute autre chose – et bien ces gens feraient comme chez nous et ils ne viendraient plus dans les églises.

Car oui, c’est un constat que nous faisons : Même aux portes de la semaine Sainte, même à l’heure où nous allons fêter la mort et la résurrection de Dieu fait homme, et bien les chrétiens sont de moins en moins nombreux à fêter LE moment le plus important de notre année.

Comment ?

Comment pouvons-nous faire, même pas pour ramener les gens à l’église, mais pour leur témoigner de notre Dieu ?
Comment pouvons-nous leur permettre de percevoir que ce Dieu qui s’est fait homme, ce Dieu qui va mourir sur la croix dans quelques jour, a choisi de le faire pour montrer au monde que ce n’est pas la force, l’égoïsme et la violence qui sauveront le monde mais bel et bien l’Amour !

Notre monde est triste et désespéré…

Notre monde est un malade qui a besoin d’une perfusion, une perfusion d’amour !

Et bien cette perfusion d’amour, elle commence aujourd’hui !
Et jour après jour, tout au long de la semaine Sainte, le Christ va dispenser petit à petit des gestes d’amour, un amour qui dépasse tout et qui ira jusqu’au bout pour que le malade soit guéri !

Jour après jour, heure après heure, il va donner, il va se donner, jusqu’au bout, jusqu’à la dernière goutte de la perfusion pour guérir notre humanité.

Aujourd’hui c’est le premier de ces gestes d’Amour !

Aujourd’hui le roi entre à Jérusalem…
Pas de trône, pas d’armée et pas de trompettes !

Car ce n’est pas un roi à la manière dont les gens l’attendent.

Ces rois-là, ceux qui font beaucoup de bruit… ceux qui sont accompagnés et protégés par une armée sont ceux que nous rencontrons encore aujourd’hui, par exemple dans les élections, des gens qui parlent fort, qui sont entourés de leurs cours et qui pensent bien d’avantage au trône qu’ils briguent qu’à aimer réellement celles et ceux dont ils auront pourtant la charge !

Le Christ n’a rien de cette royauté.

Il n’entre pas à Jérusalem parmi les puissants et les forts mais parmi les plus pauvres, celles et ceux qui ont tant besoin d’Amour.

Vingt et un siècles plus tard c’est le même Christ qui entre chez nous et qui vient nous offrir son Amour.

Il revient, encore et encore, nous administrer cette perfusion d’amour dont notre monde, dont nous avons tous besoin !

Il revient, encore et encore, nous dire que seul le fait d’aimer les autres peut réellement changer notre monde et le rendre heureux.

Nous en sommes tous convaincus et pourtant que faisons-nous de cette parole ?

Quels témoins sommes-nous de cet Amour ?

Est-ce que, comme l’ont eux-mêmes fait les apôtres, nous allons nous aussi abandonner Jésus ?

Combien d’entre nous portent-ils Dieu sur leurs visages et dans leurs actions ?
Combien d’entre nous préfèrent-ils taire le fait qu’ils sont chrétiens ?

Est-ce qu’au final nous croyons encore à la résurrection ?
Et oui… la question se pose quand nous voyons combien une communauté chrétienne peut être timorée…

Si nous croyons réellement à la résurrection, alors où est le problème ?
Si nous croyons réellement à la résurrection, alors de quoi avons-nous peur puisque nous savons que la mort ne l’emportera !

Alors que craignons-nous ?

De perdre nos biens ? Nous n’en aurons plus besoin quand nous serons morts !
De souffrir ? Ne souffrons-nous pas déjà des maux de notre monde ?

Cette semaine Sainte est l’occasion pour les chrétiens du monde entier de transmettre sans crainte le témoignage du Dieu plus fort que la mort, du Dieu dont l’amour surpasse tous les maux, du Dieu dont l’amour peut réellement tout changer !

Elle est là notre foi et elle ne doit pas se vivre à moitié !
Dieu a besoin de chrétiens brulants et pas à demi éteints, englués dans le confort des biens de ce monde et la peur de les perdre.

Ne sommes-nous pas un peu dans la position du jeune homme riche de l’Evangile ? Ce jeune homme qui faisait de son mieux pour suivre tous les commandements de Dieu mais qui n’a pas su se libérer de ce qu’il possédait pour suivre le Christ ?


Aujourd’hui nous entrons dans la semaine Sainte !
Il ne tient qu’à nous que cette semaine ne soit pas une semaine comme les autres et qu’elle ne passe pas inaperçue !

Nous la vivrons en communion avec les chrétiens de tout un tas de pays où la liberté d’expression n’est pas celle que nous connaissons… que nous connaissons encore…

Eux, seront debout et comme les personnes d’Haïti dont je parlais au début de mon homélie, ils empliront les églises et les cathédrales.

Eux aussi ont besoin de nos prières et de notre fidélité !

C’est ensemble, que nous lèverons les yeux vers la croix du Christ.

C’est pour nous et pour le salut du monde entier que Jésus a livré son Corps et versé son sang.

Il nous appartient de tout faire pour que notre réponse soit vraiment à la mesure de cet amour pour nous.


Amen

lundi 23 mars 2015

2015-03-22 - B - 5ème dimanche de Carême - « Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)


5ème Dimanche de Carême
1ère lecture : « Je conclurai une alliance nouvelle et je ne me rappellerai plus leurs péchés » (Jr 31, 31-34)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –,
où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda
une alliance nouvelle.
Ce ne sera pas comme l’alliance
que j’ai conclue avec leurs pères,
le jour où je les ai pris par la main
pour les faire sortir du pays d’Égypte :
mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue,
alors que moi, j’étais leur maître
– oracle du Seigneur.
Mais voici quelle sera l’alliance
que je conclurai avec la maison d’Israël
quand ces jours-là seront passés
– oracle du Seigneur.
Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ;
je l’inscrirai sur leur cœur.
Je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon,
ni chacun son frère en disant :
« Apprends à connaître le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
des plus petits jusqu’aux plus grands
– oracle du Seigneur.
Je pardonnerai leurs fautes,
je ne me rappellerai plus leurs péchés.
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Il a appris l’obéissance et est devenu la cause du salut éternel » (He 5, 7-9)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Le Christ,
pendant les jours de sa vie dans la chair,
offrit, avec un grand cri et dans les larmes,
des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort,
et il fut exaucé
en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection,
il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.
– Parole du Seigneur.
Evangile : « Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)
Acclamation :
Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, dit le Seigneur ;
et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem
pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Ils abordèrent Philippe,
qui était de Bethsaïde en Galilée,
et lui firent cette demande :
« Nous voudrions voir Jésus. »
Philippe va le dire à André,
et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare :
« L’heure est venue où le Fils de l’homme
doit être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée.
Que vais-je dire ?
“Père, sauve-moi
de cette heure” ?
– Mais non ! C’est pour cela
que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
En l’entendant, la foule qui se tenait là
disait que c’était un coup de tonnerre.
D’autres disaient :
« C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix,
mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde
va être jeté dehors ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
– Acclamons la Parole de Dieu.




Une homélie est le lieu où il faut en un minimum de temps, permettre à chaque personne d’une assistance de comprendre le lien qu’il peut y avoir entre sa vie et les textes que la liturgie nous offre.

Pour capter l’attention, une homélie doit être comme une minijupe : suffisamment courte pour attirer l’attention et suffisamment longue pour couvrir le sujet…

<Je vois que j’ai capté votre attention, je vous remercie>

Ce soir notre communauté chrétienne accueille dans cette église des couples qui se sont mariés ces dernières années mais aussi des couples qui se préparent à célébrer leur mariage en 2015.

Chaque année, il nous paraît important de nous retrouver tous, sur le chemin de Pâques.

Nous ne vivons pas tous les mêmes choses…

Certains viennent à la messe chaque semaine et d’autres plus occasionnellement.
Certains ont leur foi chevillée au corps et la vivent au quotidien, tandis que d’autres la découvrent seulement et même ont des doutes…

Ensemble nous cheminons vers le jour de Pâques.
Ce jour-là encore nous serons tous différents.

Certains auront vécu les divers offices de la Semaine Sainte et vivront la veillée pascale comme le point d’orgue de leur semaine et même de leur année.

D’autres profiteront d’un long week-end en famille et se réjouiront de voir leurs enfants ramasser les œufs le dimanche matin.

Nous sommes tous différents… et pourtant nous sommes tous des enfants de Dieu, un Dieu qui aime chacune et chacun d’entre nous avec tout son amour, un Dieu qui ne donne pas plus d’amour à l’un parce qu’il fait ceci et pas l’autre parce qu’il ne le fait pas.

Depuis le mercredi des cendres, que nous soyons les uns ou les autres, nous sommes tous invités sur le chemin de Pâques, nous sommes tous invités à cheminer avec le Christ vers la résurrection.

Pour le coup, je me hasarderai à comparer le chemin vers Pâques avec une randonnée que nous ferions tous ensemble.

Certains parce qu’ils sont plus jeunes, avancent plus vite !
D’autres parce qu’ils sont plus forts sauront déblayer le passage !
D’autres encore parce qu’ils sont plus réfléchis sauront trouver le chemin le plus facile !

Ce qui est important sur ce chemin, c’est d’avancer ENSEMBLE.
Les plus rapides ne partiront pas dans une direction, les plus forts dans une autre et les plus réfléchis dans une troisième.

Nous avancerons tous ENSEMBLE sur le même chemin, soucieux de permettre à chacun de continuer à avancer grâce au partage que nous ferons des aptitudes de chacun.

Peu importe que nous fassions partie des jeunes rapides, des forts ou des plus anciens réfléchis.

Si je fais référence à ce que je disais en commençant cette homélie – pas l’histoire de la minijupe  mais à l’idée de faire en sorte de vous permettre de comprendre en quoi les textes rejoignent nos vies – en quoi me direz-vous cette histoire de chemin à faire tous ensemble rejoint-elle la vie de chacune et chacun d’entre nous ?
En quoi cela rejoint il les membres d’une communauté qui accueille des jeunes couples ?
En quoi cela rejoint-il des jeunes couples mariés depuis peu ou qui vont bientôt se marier ?

Et bien tous simplement dans le fait que nous sommes tous sur un chemin où il nous faut apprendre à vivre ensemble… un chemin où il nous faut apprendre à aimer l’autre, un chemin où il nous faut apprendre à aimer les autres comme ils sont… Où il nous faut apprendre à les aimer comme Dieu lui-même nous aime !

Alors oui… cela demande des efforts…

Des efforts pour un jeune couple qui s’engage dans le mariage quand une jeune femme et un jeune homme doivent apprendre à vivre à deux, à s’aimer tels qu’ils sont, avec leurs qualités mais aussi avec leurs limites, pour former un couple qui réussira malgré les orages de la vie à être un couple heureux.

Des efforts pour les mêmes couples qui se retrouvent occasionnellement à l’église et qui devront apprendre à s’ouvrir à une communauté dont ils découvrent petit à petit qu’ils font partie

Des efforts pour cette communauté qui se retrouve chaque semaine à la Messe pour accueillir sans jugement ces jeunes que nous ne voyons pas très souvent à l’église c’est vrai, mais à qui nous nous devons donner le témoignage sincère et réel d’une communauté qui accueille et respecte la différence.

Voilà comment nous arriverons tous ensemble à Pâques.
Voilà comment chacun d’entre nous découvrira ce qu’est la joie de Pâques et vivra VRAIMENT le message du Christ ressuscité.

Voilà ce qui rejoint cette phrase que nous avions tout à l’heure dans l’Evangile : « Si le grain tombé en terre ne meurt pas il reste seul ! »

Cheminer vers Pâques, c’est accepter de ne pas toujours avoir raison…
Cheminer vers Pâques, c’est accepter que l’autre, son conjoint, son collègue, un parent, un enfant, puisse avoir raison à notre place…
Cheminer vers Pâques, c’est savoir laisser l’autre, les autre, passer devant nous et accepter de mourir un peu pour que l’autre, les autres lui aussi se réaliser.
Cheminer vers Pâques c’est découvrir l’autre différent de soi, mais un frère dans le Christ.

Cheminer vers Pâques c’est faire tout cela par Amour, à l’image du Christ.
Si nous y arrivons aucun d’entre nous ne restera seul et chacun portera beaucoup de fruit.

Il est temps que je m’arrête car je crois que ma minijupe s’est transformée en kilt… voir en aube !

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un excellent chemin vers Pâques à l’image du Christ !


Amen