dimanche 29 juin 2014

2014-06-29 - A - 10° semaine du temps ordinaire - Confession de foi de Pierre (Mt 16, 13-19)


Dimanche, 13ème Semaine du Temps Ordinaire
Saint Pierre et Saint Paul, solennité
1ère lecture : Pierre est délivré de prison par le Seigneur (Ac 12, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
À cette époque, le roi Hérode Agrippa se mit à maltraiter certains membres de l'Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter. Voyant que cette mesure était bien vue des Juifs, il décida une nouvelle arrestation, celle de Pierre. On était dans la semaine de la Pâque. Il le fit saisir, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il avait l'intention de le faire comparaître en présence du peuple après la fête. Tandis que Pierre était ainsi détenu, l'Église priait pour lui devant Dieu avec insistance. Hérode allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux soldats, il était attaché avec deux chaînes et, devant sa porte, des sentinelles montaient la garde.
Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes tombèrent de ses mains. Alors l'ange lui dit : « Mets ta ceinture et tes sandales. » Pierre obéit, et l'ange ajouta : « Mets ton manteau et suis-moi. » Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que c'était une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis, brusquement, l'ange le quitta. Alors Pierre revint à lui, et il dit : « Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif. »
2ème lecture : Confiance de Paul au soir de sa vie (2Tm 4, 6-8.16-18)
Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Thimothée
Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire. La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a soutenu : tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur. Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Evangile : Confession de foi de Pierre (Mt 16, 13-19)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Sur la foi de Pierre le Seigneur a bâti son Église, et les puissances du mal n'auront sur elle aucun pouvoir. Alléluia. (cf. Mt 16, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »





Nous avons de la chance : cette année la Fête de Saints Pierre & Paul tombe un dimanche.
Et nous avons encore de la chance car mardi nous avons également fêté la naissance d’un autre grand Saint, je veux parler de Saint Jean-Baptiste.

Mais en quoi – me direz-vous – avons-nous de la chance ?

Il s’agit sans doute là des plus beaux exemples qui nous sont offerts de témoins du Christ… Il y a un petit hic, ce sont des témoins martyrs…

Tous trois ont donné leurs vies pour le Christ... et ils ne l’ont pas seulement donnée au sens ou ils la Lui ont consacré mais au sens ou ils la Lui ont sacrifiée

Saint Jean-Baptiste est mort décapité…
Saint Pierre est mort crucifié… la tête en bas…
Saint Paul par décapitation lui aussi…

Et tout cela pourquoi ?
Tout simplement parce qu’ils ont annoncé le royaume de Dieu !

La première lecture nous raconte ce qui s’est passé après la mort de Jésus.
Les premiers chrétiens ont commencé à se rassembler…
Au début une poignée, ils sont devenus plus nombreux jusqu’à faire peur au pouvoir en place.

Mais de quoi avait-il peur ce pouvoir ?
Que les chrétiens le renverse ? Ce n’était pas le genre !
Que d’autres peut-être dévoient leur message d’amour pour monter la ferveur populaire contre lui ? Possible…

Ce qui est sur, c’est que ce pouvoir, assis sur ses privilèges comme l’étaient ceux qui ont condamné Jésus lui-même, avaient leurs oreilles et leurs cœurs fermées au message d’Amour de Dieu.

Sans doute se rendait il compte que son pouvoir n’était basé que sur l’égoïsme, le pouvoir, la possession... et sa peur résidait sans doute dans la crainte de perdre tous ces avantages…

Et pourtant les chrétiens ne se sont pas tu…
Saint Jean Baptiste est mort…
Le Christ est mort…
Saints Pierre & Paul sont morts eux aussi et malgré cela, 21 siècles plus tard nous sommes toujours présents…

Les martyrs existent toujours.

Une étude récente montre que de par le monde 150 millions de chrétiens sont persécutés… Aujourd’hui… en 2014, on continue à persécuter les chrétiens qui refusent toujours de sa taire et continuent encore et encore, malgré les brimades, malgré ces persécutions, malgré même les procès truqués et les exécutions sommaires à proclamer que Dieu est Amour et que c’est cet Amour qui sauvera le monde…

Et nous ?

Et nous qui sommes dans notre France encore – mais pour combien de temps – protégés et qui pouvons dire haut et fort que nous sommes chrétiens sans forcément risquer nos vies… et nous… que faisons nous ?

Est-ce que nous sommes à la hauteur de ces 150 millions de chrétiens qui de par le monde souffrent au nom de NOTRE foi ?

Souvent assoupis, comme hypnotisés par nos biens matériels, nos positions sociales, nos acquis aussi… nous osons dire dans les salons où nous sommes entre nous que nous sommes chrétiens…

Nous osons alors défendre les positions de NOTRE Eglise sur l’avortement, l’euthanasie et bien d’autres sujets…

Mais quand nous sommes en société… Quand nous sommes au travail, au lycée, dans les associations ou nous œuvrons, ou plus simplement quand nous sommes entre amis ou en famille, est-ce que nous osons toujours dire bien haut que nous sommes les descendants de ceux qui vivaient au temps de Jean-Baptiste, du Christ et Saint Pierre ou Saint Paul ?

Est-ce que nous osons proposer, non sans force, la position de l’Eglise quand notre société fait l’éloge de ses 200 000 avortements annuels ?

Est-ce que nous osons prendre position quand on nous informe que le conseil d’état vient de prononcer la condamnation à mort d’un homme accidenté il y a 8 ans ?

Sans jugement, avec la plus grande bienveillance, et avec tout l’Amour que Dieu lui-même a, prenons nous encore part aux débats importants de notre société au nom de notre foi ou préférons nous les commenter de notre fauteuil ?

De par le monde, les chrétiens qui souffrent tiennent cependant bon !
Tout comme Paul dans la seconde lecture, c’est le Seigneur qui les aide à tenir bon…

Dans l’Evangile, le Christ nous pose directement la question : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? »

Si comme Pierre nous voulons pouvoir répondre « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » il ne faut pas que ces mots sonnent creux dans notre bouche !

Par notre baptême, nous avons, nous aussi, endossé le rôle de Témoin de l’Evangile.
C’est à notre tour de prendre le relais !

Nous ne sommes pas chargés de convertir le monde, nous sommes « simplement » chargés, là où nous sommes d’être droits dans nos bottes et de mettre notre vie en accord avec la foi dont nous nous réclamons.

Si vraiment nous croyons, alors il nous faut en être les témoins dans notre quotidien.

C’est la façon dont nous vivons qui donnera à celles et ceux que le Seigneur mets sur notre route l’envie de se convertir.

Quel exemple donnons-nous si à peine sortis de l’Eglise nous disons du mal de notre voisin ?

Quel exemple donnons-nous si nous professons le pardon mais sommes en guerre avec nos voisins voir même parfois avec nos conjoints, nos parents ou nos enfants ?

Quel exemple donnons-nous si nous parlons de charité et que nous nous concentrons sur nos seules petites misères ?

Souvenez-vous de l’Evangile du Paralytique…
Les hommes qui veulent lui faire rencontrer le Christ, n’arrivent pas à passer tant il y a de monde.
Est-ce qu’ils renoncent ?
Pas du tout ! Ils montent sur le toit et le démontent même pour arriver à faire descendre l’homme sur un brancard jusqu’à Jésus.

C’est parce qu’il a vu leur foi à EUX que le Christ à pardonné au paralysé et lui a rendu l’usage de ses jambes.

Ce qui l’a sauvé, ce n’est pas SA foi, mais celle de ses porteurs.
Ils n’ont pas ménagé leur peine et leurs efforts… Ils ont tout fait pour que cet homme soit guéri…

A nous de jouer maintenant !

A nous d’aller à la rencontre de celles et ceux que le Seigneur met sur notre route…
A nous de ne pas ménager notre peine, nos efforts pour être auprès d’eux les témoins qui les amèneront à Dieu…

A nous aujourd’hui de faire en sorte que chaque homme chaque femme puisse être sauvé.


Amen

dimanche 22 juin 2014

2014-06-22 - A - Le Saint Sacrement - « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde» (Jn 6, 51-58)


Le Saint Sacrement
Solennité du Seigneur
1ère lecture : Dieu nourrit son peuple (Dt 8, 2-3.14b-16a)
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple d'Israël :
« Souviens-toi de la longue marche que tu as faite pendant quarante années dans le désert ; le Seigneur ton Dieu te l'a imposée pour te faire connaître la pauvreté ; il voulait t'éprouver et savoir ce que tu as dans le cœur : est-ce que tu allais garder ses commandements, oui ou non ?
Il t'a fait connaître la pauvreté, il t'a fait sentir la faim, et il t'a donné à manger la manne — cette nourriture que ni toi ni tes pères n'aviez connue — pour te faire découvrir que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur.
N'oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison d'esclavage.
C'est lui qui t'a fait traverser ce désert, vaste et terrifiant, pays des serpents brûlants et des scorpions, pays de la sécheresse et de la soif.
C'est lui qui, pour toi, a fait jaillir l'eau de la roche la plus dure. C'est lui qui, dans le désert, t'a donné la manne — cette nourriture inconnue de tes pères. »
2ème lecture : Le sacrement de l’unité (1Co 10, 16-17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
La coupe d'action de grâce que nous bénissons, n'est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas communion au corps du Christ ?
Puisqu'il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain.
Evangile : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde» (Jn 6, 51-58)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es le pain vivant venu du ciel, Seigneur Jésus. Qui mange de ce pain vivra pour toujours. Alléluia. (cf. Jn 6, 51.58)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait :
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »





Nous fêtons aujourd’hui le Saint Sacrement et tout au long de l’Evangile que nous venons d’entendre, on nous parle de nourriture et plus particulièrement de pain.

Saint Sacrement, Pain… peut-être n’avions nous pas imaginé jusque là trouver ces deux notions dans une même fête.

Et pourtant tout est là.

Les trois textes de ce dimanche nous disent la même chose même si elles se situent à des époques différentes.

Chronologiquement – c’est parfois bon de les reprendre ainsi – nous avons la première lecture qui se passe au temps de Moïse, puis l’Evangile qui est contemporain de Jésus Lui-même et enfin la seconde lecture qui est la plus récente.

Que fait Moïse dans le livre du Deutéronome ?
Il fait en quelque sorte le bilan des 40 années que le peuple Hébreux a passé dans le désert.

Il revient sur les souffrances de ce peuple… La faim, la soif, la chaleur…
Il les présente comme une épreuve imposée par Dieu.
Et il est probable que si nous n’y regardons pas de plus près, nous aussi, 21 siècles plus tard nous le voyons ainsi…

Et pour autant n’aurait-t-elle pas plutôt été cadeau de Dieu ?
Et là vous vous dites sans doute que je commence fort… « Voir une traversée de 40 ans dans le désert comme un cadeau de Dieu… Il y va fort le diacre… »

Et si au-delà de l’épreuve physique, si au-delà de toutes les difficultés rencontrées par le peuple, nous acceptions d’y voir tout l’enseignement qu’il a acquis…

Même s’il a beaucoup souffert, ce peuple a sans doute cependant beaucoup appris aussi… Appris à comprendre ce que Dieu attend de l’homme…

Jusque là, je ne suis pas certain qu’on puisse trouver une épreuve où Dieu ait été aussi présent, aussi proche de son peuple.

Jamais, malgré toutes les douleurs de cette traversée, Dieu n’a abandonné son peuple.
La manne… qu’il a trouvée au petit matin.
L’eau qui a jailli du rocher…
Même s’il n’a pas vécu cette traversée dans l’opulence, le peuple n’a cependant manqué de rien ou tout du moins pas de l’essentiel.

Et non seulement il n’a jamais abandonné son peuple, mais en plus Il lui a toujours pardonné ses doutes et ses égarements.
Alors que le peuple récriminait contre Lui et contre Moïse, Dieu lui a donné la manne…
Alors qu’il créait un veau d’or, il lui a donné les tables et les lois comme autant de points de repère.
Sans cesse, Dieu a cherché à s’ajuster aux hommes.
Sans cesse, Dieu a cherché à trouver le moyen de se faire comprendre, de se révéler aux hommes.

La parallèle avec nos vies 21 siècles plus tard est assez facile à faire.

C’est vrai, nombre d’entre nous rencontrent des difficultés, parfois très nombreuses et très lourdes dans leurs vies…
Souvent, comme le peuple Hébreux, nous nous demandons où est notre Dieu…
Comme ce peuple, nous doutons… Comme ce peuple nous récriminons… Comme ce peuple nous créons nos propres veaux d’or, ceux que nous avons adaptés à notre époque et que nous appelons mode, technologie, etc.

Mais si nous faisons le parallèle jusqu’au bout, si comme Moïse nous acceptons de regarder avec clairvoyance les évènements difficiles et parfois douloureux de nos vies, alors il y a de fortes chances que nous verrons également que Dieu ne nous abandonne jamais, que jamais il ne vous prive de l’essentiel.

C’est vrai, il ne descend pas en personne pour résoudre nos problèmes d’un coup de baguette magique. Ca, c’est que NOUS, nous pensons être le meilleur pour nous…
Mais si nous acceptons de comprendre que Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous, alors nous verrons de façon claire, qu’Il est présent dans le sourire de cet ami qui partage notre peine, de ce professionnel de santé dans le regard de qui nous trouvons une vraie compassion un vrai souci de soulager nos douleurs et chacun d’entre nous pourra trouver les exemples adaptés à sa propre situation.

Dieu marche avec nous tout le temps et si nous ne le voyons pas c’est peut-être parce que – aveuglés par la souffrance des difficultés – nous ne pouvons pas, ou nous ne voulons plus le voir.

Une fois cette certitude établie, nous pouvons nous pencher sur le texte de l’Evangile.

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie.»

Sachons regarder au-delà ce qui bloque les Juifs de ce texte…
Ils s’arrêtent sur les mots et ne cherchent pas à comprendre le sens.
Notez au passage qu’eux seuls ont ces interrogations…

Les très nombreuses Personnes qui étaient présentes ne comprennent sans doute pas tout de ce que Jésus leur dit, mais elles viennent de pouvoir se nourrir grâce à lui…
Du coup, de façon très « terre à terre », elles sont attentives à ce que Jésus leur dit.
Je viens de le dire, elles ne comprenaient sans doute pas tout, mais au moins avaient elles leur esprit assez ouvert pour entendre tout le message du Christ et ne pas fermer leurs oreilles et surtout leurs cœurs parce que quelques mots peuvent leur sembler difficile à comprendre.

Dans cet Evangile, le Christ, une nouvelle fois, nous demande de le suivre…
Il nous demande de caler notre vie sur la sienne pour obtenir la vie éternelle.

Et une fois encore, Jésus ne donne pas la vie éternelle comme une récompense…
Une fois encore, j’insiste sur le fait que Dieu ne donne pas de bons points.
Une fois encore, j’insiste sur le fait qu’il n’est pas un apothicaire  qui aurait un grand livre avec les noms de chacun d’entre nous et qui mettrait un rond vert en face de ces noms quand nous faisons une bonne action ou une croix rouge quand nous en faisons une mauvaise.

Il nous aime et c’est tout.

Et si le Christ nous dit que c’est en calant nos vies sur la sienne que nous obtiendrons la vie éternelle, c’est simplement parce que ce n’est qu’en agissant à son image que nous aurons une vie qui nous permettra de comprendre le bonheur que représente la vie éternelle et de la rejoindre vraiment.

Pour terminer nous trouvons le très court texte de la seconde lecture.

C’est ce texte qui nous dit que chaque fois que nous participons aux sacrements et plus particulièrement à l’Eucharistie, nous faisons un corps à corps avec Dieu, que nous puisons à la source et que nous refaisons « le plein » si je puis dire, pour repartir dans le monde à la suite du Christ.


Amen

dimanche 15 juin 2014

2014-06-15 - A - Sainte Trinité - « Dieu a tant aimé le monde...» (Jn 3, 16-18)


Sainte Trinité
Solennité du Seigneur
1ère lecture : Le Dieu tendre et miséricordieux se révèle à son peuple (Ex 34, 4b-6.8-9)
Lecture du livre de l'Exode
Moïse se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï comme le Seigneur le lui avait ordonné.
Le Seigneur descendit dans la nuée et vint se placer auprès de Moïse. Il proclama lui-même son nom ; il passa devant Moïse et proclama :
« YAHVÉ, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d'amour et de fidélité. »
Aussitôt Moïse se prosterna jusqu'à terre, et il dit :
« S'il est vrai, Seigneur, que j'ai trouvé grâce devant toi, daigne marcher au milieu de nous. Oui, c'est un peuple à la tête dure ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous un peuple qui t'appartienne. »
2ème lecture : Dans l’amour trinitaire (2Co 13, 11-13)
Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d'accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.
Exprimez votre amitié en échangeant le baiser de paix. Tous les fidèles vous disent leur amitié.
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion de l'Esprit Saint soient avec vous tous.
Evangile : « Dieu a tant aimé le monde...» (Jn 3, 16-18)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient ! Alléluia. (cf. Ap 1, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.





Après la Pentecôte, nous voici au dimanche de la Sainte Trinité.
La Sainte Trinité… Le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Comme nous connaissons plutôt bien son histoire et puisque les artistes se sont ingéniés au fil des siècles à lui façonner un visage, nous imaginons assez facilement à quoi pouvait ressembler le Christ.

Par extension, nous arrivons parfois à nous faire une image du Père, mais c’est déjà plus difficile… Les quelques gravures qui le représentent lui donnent l’air d’un patriarche joufflu à la barbe blanche, ce qui représente assez largement la façon dont la majorité d’entre nous le voyons.

Mais quand on parle du Saint Esprit c’est plus compliqué…
La semaine dernière la première lecture, celle des actes des Apôtres nous le décrivait comme un souffle puissant puis une langue de feu qui se divisait pour rejoindre chacun des Apôtres.

De tous temps, les hommes ont cherché à mettre un visage sur Dieu.

Quand on demandait à la petite Bernadette de Lourdes de dire qui est Dieu, elle qui n’arrivait pas à retenir les définitions toutes faites des catéchismes scolaires de l’époque disait tout simplement : « Dieu… C’est quelqu’un qui nous aime ! »

Elle obtenait un Zéro de la part de son catéchiste parce qu’elle n’avait pas récité mots pour mots la définition de son livre de catéchisme, mais je pense qu’elle devait avoir un 20 dans le cœur de Dieu.

Car elle avait bien raison la petite Bernadette… Et elle qui n’avait pas la connaissance des érudits de son époque, elle qui avait le bonheur d’avoir une pauvreté d’âme qui la rendait perméable à l’Amour de Dieu l’avait bien compris : Dieu c’est effectivement quelqu’un qui nous aime ! Je devrais même dire que Dieu c’est UNIQUEMENT quelqu’un qui nous aime.

C’est exactement ce que nous dit la première lecture que nous venons d’entendre.

Ce que le texte ne nous dit pas, c’est que nous sommes dans le passage où le peuple vient de créer un veau d’or.

Ne pouvant mettre un visage sur ce Dieu qui l’accompagne, ne comprenant pas pourquoi il lui faut souffrir encore et encore dans le désert, ce peuple ne se souvient déjà plus que c’est pourtant ce Dieu qui l’a libéré du joug de Pharaon et a contribué à la faire sortir d’Egypte.

Une fois encore Dieu montre qu’il est avant tout un Dieu d’Amour.
Il ne blâme pas le peuple pour cet abandon, au contraire.
Le texte nous dit qu’il vint à la rencontre de Moïse… Une fois de plus c’est lui qui fait le premier pas.
Il se décrit à Moïse pour que le peuple puisse comprendre qui est ce Dieu qui chemine avec lui.

Ne sommes-nous pas un peu pareil ?
Quand nos chemins sont trop difficiles, quand nous trouvons que notre monde ne va pas bien ?
Certains d’entre nous perdent la foi…
Vous connaissez bien cette phrase que je cite souvent : « Si Dieu existait… Il n’y aurait pas ceci » ou « il ne se passerait pas cela » ces mots qui nous servent d’excuses quand nous préférons suivre nos commandements, quand nous préférons caler nos vies sur nos propres référentiels plutôt que ceux d’un Dieu qui, heureusement, nous aime malgré nous et continue inlassablement de nous envoyer des témoins de son amour…

Quand baisserons-nous la musique des voies sombres de notre temps pour les écouter ? Quand entendrons-nous ces voix qui nous disent l’Amour de Dieu ? Quand accepterons nous d’ouvrir les yeux et de voir les sourires sur leurs visages, ces sourires qui nous disent eux aussi l’amour de Dieu ?

Nous lui demandons des signes, des preuves de son existence et quand il nous les envoie nous fermons nos yeux et nos oreilles… Nous continuons à ne regarder notre monde que par ses difficultés, ses égoïsmes, ses violences, ses douleurs…


La seconde lecture est la suite toute trouvée et la réponse à toutes nos questions.

Nous avons deux manières de la lire…

Soit nous la trouvons niaises, hors du temps, ressemblant plus à un comte de fées qu’à la réalité de notre époque et nous retournerons aux difficultés de notre temps en ayant rien compris…

Soit nous la découvrons comme la recette du vrai bonheur et elle sera dans nos cœurs et nos esprits parmi les textes indispensables de la Bible, ces textes qui nous aident à voir le monde avec de nouveaux yeux : Ceux de l’Amour de Dieu.

La recette est tellement simple qu’elle nous semble incroyable : « Soyez dans la joie, cherchez la perfection, encourager-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous »

Et une fois de plus vous vous dites peut-être que j’ai fumé… que je suis sur mon petit nuage et que je devrais un peu lever la tête de ma Bible et de mes autres livres religieux pour regarder le monde qui nous entoure avec ses égoïsmes, ses violences et ses douleurs.

Je sais tout cela… Je ne suis pas naïf…

La petite Bernadette le savait elle aussi…
La télévision n’existait pas alors et il est probable qu’on entendait moins parler des horreurs de notre monde et pourtant elles existaient tout autant qu’aujourd’hui.
Pourtant tous les contemporains de Bernadette s’accordaient à dire qu’elle avait toujours le visage serein, un visage qu’on aurait dit éclairé par Dieu en personne.

Et là vous vous dites que c’est normal puisqu’elle avait ce bonheur de voir et d’entendre la Sainte Vierge régulièrement…

Je crois pour ma part que c’est aussi – et même peut-être surtout – parce qu’elle avait décidé de ne pas passer sa vie à écouter les récits des horreurs dont sont capables les hommes ; parce qu’elle avait décidé de mettre en pratique les mots qui se trouvent dans cette seconde lecture.

Etre dans la joie… Chercher la perfection… Encourager ses frères… Se mettre en accord avec chacun… Chercher à vivre en paix…

Elle ne donnait pas l’impression d’avoir Dieu avec elle… Elle AVAIT Dieu avec elle…

Et comme chaque semaine le texte d’Evangile vient en conclusion, en point d’orgue des deux autres textes.

La conclusion est simple : Celui qui croit en Dieu, celui-là échappe au Jugement ! Celui qui ne VEUT PAS croire est déjà jugé !

Ce n’est pas une menace… C’est une simple réalité.

Celui qui croit en Dieu, ce Dieu d’amour qui nous aime, qui nous pardonne nos erreurs et nous invite à aimer et à pardonner nous aussi, celui-là est sauvé, car petite à petit il arrivera à placer ses pas dans ceux du Christ et à aimer lui aussi le monde comme Dieu l’aime… celui là accèdera un jour à la vie éternelle.

Celui qui ne croit pas en Dieu, celui qui ne veut pas croire que Dieu est Amour… Celui qui se détourne de Dieu et choisit de faire sa vie tout seul, sans Dieu, sans aimer les autres, sans leur pardonner, celui-là est déjà jugé et n’accèdera pas à la vie éternelle.

Encore une fois ce n’est pas une menace… C’est tout simplement une évidence.

Dieu ne classe pas les hommes en mettant les bons d’un côté et les mauvais de l’autre.

Ce sont les hommes eux-mêmes qui se classent.
Ceux qui refusent l’amour de Dieu sur cette terre ne le choisiront pas non plus au moment de leur mort.

Une fois encore le plus sur moyen de découvrir cet amour, de lui donner de plus en plus de place dans nos vies jusqu’à lui donner la première place, c’est de participer réellement à la vie de notre communauté chrétienne…

Lecture de la Parole de Dieu…
Prière…
Participation à l’Eucharistie mais aussi aux autres sacrements tels que celui du pardon.


Bernadette avait raison : « Dieu… C’est quelqu’un qui nous aime ! »
C’est à nous qu’il appartient de VOULOIR le découvrir.


Amen