dimanche 27 juillet 2014

2014-07-27 - A - 17° Dimanche du temps ordinaire - Les paraboles du Royaume. Le trésor caché et la perle - Le filet (brève 44-46) (Mt 13, 44-52)


17ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Salomon demande à Dieu le véritable trésor (1R 3, 5.7-12)
Lecture du premier livre des Rois
À Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en songe à Salomon.
Il lui dit : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. »
Salomon répondit : « Seigneur mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi à la place de David mon père ; or, je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger, et me voilà au centre du peuple que tu as élu ; c'est un peuple nombreux, si nombreux qu'on ne peut ni l'évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; comment sans cela gouverner ton peuple, qui est si important ? »
Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit :
« Puisque c'est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis ; mais puisque tu as demandé le discernement, l'art d'être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n'en a eu avant toi et que personne n'en aura après toi. »
2ème lecture : Dieu fait tout pour que nous partagions un jour la gloire du Christ (Rm 8, 28-30)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.
Ceux qu'il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l'image de son Fils, pour faire de ce Fils l'aîné d'une multitude de frères.
Ceux qu'il destinait à cette ressemblance, il les a aussi appelés ; ceux qu'il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu'il a justifiés, il leur a donné sa gloire.
Evangile : Les paraboles du Royaume. Le trésor caché et la perle - Le filet (brève : 44-46) (Mt 13, 44-52)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l'univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Evangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu
Jésus disait à la foule cette parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle.
Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons.
Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Avez-vous compris tout cela ? — Oui », lui répondent-ils.
Jésus ajouta : « C'est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l'ancien. »





17° dimanche du temps ordinaire.

Il tombe en plein milieu des vacances, à cette époque de l’année où nous posons un peu les valises - du moins essayons nous – cette époque de l’année où nous avons un peu plus de temps de nous consacrer à la détente du corps et de l’esprit.

Il n’est pas exclus que nous mettions également cette période à profit pour nous remettre à l’ESSENTIEL, à ce qui est important dans nos vies.

Et ca tombe bien puisque c’est exactement ce que nous proposent les 3 textes de ce dimanche qui veulent nous ramener à l’ESSENTIEL, à ce qui est vraiment important dans nos vies.

Prenons les choses dans l’ordre si vous le voulez bien et commençons par le texte de la première lecture, la lecture du livre des rois dans lequel Salomon peut demander tout ce qu’il veut à Dieu.

Et qu’est-ce qu’il demande à Dieu Salomon ?
La seconde partie du texte nous le dit, le « discernement, l'art d'être attentif et de gouverner ».

Et nous à sa place, dans le monde qui est le nôtre, dans nos vies du 21° siècle… avec nos préoccupations… Nos fins de mois parfois difficiles, les études de nos enfants ou petits enfants… avec la guerre qui malheureusement sévit dans notre monde… Si Dieu en personne venait nous dire à nous aussi « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai » que demanderions nous au Seigneur ?

Est-ce que comme Salomon nous aurions la présence d’esprit de demander pour les autres plutôt que pour nous-mêmes ?

Plutôt que de lui demander de gagner au loto, de nous garder en bonne santé, de nous aider à financer les études de nos enfants ou petits enfants ou de descendre par miracle pour résoudre les conflits de notre planète… Est-ce que nous aurions comme Salomon la présence d’esprit de lui demander de nous aider à tenir notre place au milieu de celles et ceux qui nous entourent, celles et ceux qu’Il nous confie depuis qu’il est parti et à qui Il nous a demandé de donner le meilleur de nous-mêmes ?

Ce texte nous invite à nous en remettre totalement et réellement à Dieu en nous débarrassant des superflus de nos vies, de revenir à l’ESSENTIEL.

Et là vous me direz « La santé, les études de nos petits enfants et même le fait de ne manquer de rien… Il y va fort le diacre… Ce sont la nos ESSENTIELS … Les choses vraiment importantes de nos vies… »

Croyez-vous vraiment que le Seigneur l’ignore ?

Ce que le Seigneur nous invite à faire ce n’est pas d’abandonner toutes ces choses mais simplement de revoir les moyens de les obtenir.

Viser la grosseur d’un portefeuille pour assurer notre confort ou celui des personnes que nous aimons… Essayer de prendre le minimum de risque, ou de faire le minimum d’efforts pour préserver notre santé et notre longévité… C’est ca qu’il nous faut revoir.

C’est d’ailleurs également le sens de la seconde lecture.
Il s’adresse aux premiers chrétiens de Rome qui commencent à avoir de la difficulté…
Ils commencent – déjà à l’époque – à se demander si, et comment ce Dieu en qui ils ont accepté de croire va les aider…

Eux, qui se trouvaient là seulement quelques années après la venue du Christ étaient déjà comme nous à se préoccuper de leur devenir et de celui de leurs proches en oubliant déjà le message l’ESSENTIEL que le Christ lui-même était pourtant venu leur donner.

Et nous voilà au texte d’Evangile ou le Christ nous décrit enfin ce qu’est cet ESSENTIEL … ce trésor qu’il nous faut trouver et garder précieusement.

Le Christ nous parle du royaume de Dieu.
C’est ce royaume qu’il compare au trésor caché dans un champ.
Le texte nous dit que l’homme qui le découvre vend tout ce qu’il à pour acquérir ce trésor.

La première question que nous pouvons nous poser c’est comment cet homme a pu trouver ce trésor ?
Il n’y a pas 36 solutions : Il était entrain de travailler le champ.

Et oui, le Seigneur nous offre un trésor qui nous demande un minimum de travail… désolé…

Mais rassurez vous, ce travail n’est pas au dessus de nos forces.
Et ce travail commence par le fait de scruter la Parole de Dieu.

Et oui, c’est dans ce gros livre que nous n’avons pas sorti de nos bibliothèques depuis bien longtemps, quand nous ne l’avons pas définitivement rangé dans un grenier, c’est dans ce gros livre donc que se trouve l’ESSENTIEL de nos vies, La Parole qui, si nous acceptons son enseignement, peut définitivement transformer nos vies et nous rendre vraiment heureux que nous soyons riches ou pauvres, malades  ou en bonne santé.

Cette recherche, c’est celle qui nous conduira à découvrir Dieu, à apprendre à le connaître réellement pour découvrir ce qu’il attend de nous et comment il peut nous rendre heureux.

Ensuite, c’est vrai, nous aurons à nous engager, nous engager à être les témoins de notre Dieu pour celles et ceux qui nous entourent.

Le mot « engager » fait souvent peur dans notre société…
Nous voulons bien à la rigueur travailler un peu la Bible mais nous engager… Ca c’est autre chose…

Il en est pourtant de cette peur comme de tous ces biens superflus dont je parlais tout à l’heure ; Quand nous aurons découvert la Parole de Dieu, quand nous aurons découvert à quel point elle peut nous rendre heureux, alors nous n’aurons pas plus de soucis de cette peur que nous n’en aurons de nos biens matériels.

Dieu sera là, nous le sentirons à nos côtés et nous saurons qu’Il sera là dans tout ce qu’il nous conduira à faire.

Jamais Dieu ne nous demandera de faire quelque chose qui serait au dessus de nos forces.

Ce n’est pas en fermant nos yeux et nos oreilles que nous découvrirons le trésor dont nous parle le Christ dans l’Evangile…
Ce n’est pas non plus en fermant nos yeux et nos oreilles aux douleurs de notre monde, ce n’est pas en restant chacun dans notre coin que nous contribuerons au bienêtre de nos frères.

« N’ayez pas peur » nous a dit Saint Jean-Paul II…
Une fois encore cette parole est faite pour nous…
C’est à nous qu’il appartient de savoir ce que nous allons en faire


Amen

dimanche 20 juillet 2014

2014-07-20 - A - 16° Dimanche du temps ordinaire - Les paraboles du Royaume. L'ivraie - La graine de moutarde et le levain (brève 24-30) (Mt 13, 24-43)


16ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : La patience du Tout-Puissant (Sg 12, 13.16-19)
Lecture du livre de la Sagesse
Il n'y a pas de Dieu en dehors de toi, Seigneur, toi qui prends soin de toute chose, et montres ainsi que tes jugements ne sont pas injustes.
Ta force est à l'origine de ta justice, et ta domination sur toute chose te rend patient envers toute chose.
Il montre sa force, l'homme dont la puissance est discutée, et ceux qui la bravent sciemment, il les réprime.
Tandis que toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n'as qu'à vouloir pour exercer ta puissance.
Par ton exemple tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain, et tu as pénétré tes fils d'une belle espérance : à ceux qui ont péché tu accordes la conversion.
2ème lecture : C'est l'Esprit Saint qui nous fait prier (Rm 8, 26-27)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
l'Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut. L'Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.
Et Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l'Esprit : il sait qu'en intervenant pour les fidèles, l'Esprit veut ce que Dieu veut.
Evangile : Les paraboles du Royaume. L'ivraie - La graine de moutarde et le levain (brève : 24-30) (Mt 13, 24-43)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l'univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus proposa cette parabole à la foule :
« Le Royaume des cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla.
Quand la tige poussa et produisit l'épi, alors l'ivraie apparut aussi.
Les serviteurs du maître vinrent lui dire : 'Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ?'
Il leur dit : 'C'est un ennemi qui a fait cela.' Les serviteurs lui disent : 'Alors, veux-tu que nous allions l'enlever ?'
Il répond : 'Non, de peur qu'en enlevant l'ivraie, vous n'arrachiez le blé en même temps.
Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d'abord l'ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, rentrez-le dans mon grenier.' »

-          Fin de la lecture brève -
Il leur proposa une autre parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à une graine de moutarde qu'un homme a semée dans son champ.
C'est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. »
Il leur dit une autre parabole : « Le Royaume des cieux est comparable à du levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles, et il ne leur disait rien sans employer de paraboles, accomplissant ainsi la parole du prophète : C'est en paraboles que je parlerai, je proclamerai des choses cachées depuis les origines.
Alors, laissant la foule, il vint à la maison. Ses disciples s'approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l'ivraie dans le champ. »
Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'homme ;
le champ, c'est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l'ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L'ennemi qui l'a semée, c'est le démon ; la moisson, c'est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l'on enlève l'ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l'homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »





Ce sont les vacances !

Nombre d’entre nous ont momentanément arrêté leurs activités pour prendre quelques jours de repos bien mérité.

La Parole de Dieu ne s’arrête pas quant à elle.
Là où nous trouvons, nous avons peut-être d’avantage le temps de nous y intéresser, de la lire, de la méditer et il serait dommage de ne pas en profiter.

Comme à son habitude cette parole est riche et les textes qui nous sont proposés ce dimanche sont une nouvelle fois là pour nous transmettre un message important pour notre vie d’homme et de chrétiens.

Je dirai qu’en ce dimanche nous sommes invités à découvrir ou redécouvrir le vrai visage de Dieu.

Redécouvrir parce que parfois, dans le bruit de nos vies nous l’oublions…
Parfois même nous pensons que lui aussi nous oublie.

Les textes de ce dimanche sont venus nous dire que jamais Dieu ne nous oubli, mais que fidèle à sa volonté de nous laisser libre il nous laisse mener nos vies comme nous l’entendons, libres de choisir le bien ou le mal.

Certains – parfois même dans l’Eglise – pensent que c’est facile de parler ainsi… ils nous disent alors que ca ne ferait pas de mal à l’humanité si de temps en temps Dieu repassait parmi nous pour montrer qui est réellement le patron et au passage en punir quelques uns, ceux qui vraiment exagèrent.

Mais dans ce cas où Dieu mettrait il le curseur ?
Quel serait le niveau à partir duquel Dieu punirait ?
Quelle faute, quel crime serait ou ne serait pas punissable ?

Et puis plus important… en agissant ainsi, Dieu ne risquerait il pas de punir celles ou ceux qui justement étaient en chemin de conversion ?

S’il avait agi ainsi envers Saint Paul… S’il l’avait puni au moment où il persécutait les Chrétiens, il ne lui aurait pas donné l’occasion de se convertir et de devenir un des piliers de notre Eglise.

Il en est de même pour notre époque et c’est ce que tente de nous faire découvrir les textes d’aujourd’hui et tout particulièrement celui de l’Evangile de Saint Matthieu qui nous accompagne depuis plusieurs semaines maintenant.

Souvent nous prenons la lecture brève de ce texte.
Pourtant, c’est dans sa seconde partie que se trouve toute l’explication.

Nous connaissons bien ce texte ; Nous l’entendons chaque année.

Comme la semaine dernière le semeur, celui qui a semé du bon grain dans son champ, c’est Dieu lui-même.
Tout ce que Dieu donne ne peut être que bon…

Dans l’ancien temps comme on dit, il n’y a donc pas si longtemps que cela, on voyait Dieu comme quelqu’un qui punit… La crainte de Dieu se trouvait être la crainte de son châtiment alors qu’en réalité elle est celle de le perdre, de l’oublier…

Ce Dieu là n’existe pas… Je le répète : Tout ce qui vient de Dieu est bon !

Ca ne marche pas comme sur la route…
Une petite faute, 2 points en moins, une grosse faute, 6 points en moins et ainsi de suite jusqu’à qu’on perde le permis.

Comme je me plais souvent à la dire NOTRE Dieu n’est pas cet apothicaire qui tiendrait les comptes de ce que nous faisons de bien avec des bons points qu’il nous reprendrait à raison de 2, 3, 6 ou 12 en fonction des méchancetés que nous produisons…

Vous verrez que dans la suite de notre histoire, cette notion est importante…
Nous avons donc dit que Dieu est le semeur.

La semence c’est l’Amour de Dieu et le champ, évidemment, c’est le monde ; le monde ou plus exactement l’humanité à qui Dieu offre son amour.

Le problème, c’est que l’homme pense pouvoir se passer de cet amour.
Alors il n’en fait qu’à sa tête…

Les plus honnêtes tentent de s’en sortir par leurs propres moyens en essayant au passage de ne nuire à personne…
Pour les autres, c’est : « moi d’abord et tant pis s’il ne reste rien pour les autres… »

Dans un cas comme dans l’autre, les hommes s’endorment… pour les uns sur leurs illusions, pour les autres sur leurs mensonges.

« Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l'ivraie au milieu du blé et s'en alla » c’est le texte d’aujourd’hui qui nous le dit.

Ce n’est pas pour rien que Jésus nous demande de veiller…
Non seulement il nous faut comprendre que l’Amour de Dieu est là pour nous aider quand nous atteignons nos limites humaines, mais il nous faut également veiller à ne pas le perdre, mieux : à le transmettre, de peur qu’en nous endormant sur les conforts tout relatifs de nos vies, nous ne soyons nous aussi surpris par le malin, qui veille lui, et ne manquera pas de nous délivrer cette ivraie.

Beaucoup dans notre monde, tentent de nous faire croire que Satan n’existe pas, comme si le fait de ne pas en parler, de ne pas y penser pouvait nous en préserver…

C’est tout le contraire : Il existe ! Et il a bien compris que c’est en agissant dans l’ombre qu’il est le plus efficace…

Il ne se montre pas au grand jour, non non… Il préfère distiller son venin dans l’ombre en s’en prenant à nous quand nous sommes les plus faibles, c'est-à-dire quand nous dormons sur nos fausses certitudes, nos illusions.

En grec, ivraie se traduit par « zizania », la zizanie… Le trouble, la discorde, la bagarre, la calomnie et bien d’autres maux aussi sournois que ceux-là.

Et ne pensons pas que cela ne se passe qu’ailleurs…

Nous regardons notre monde en nous disant « Ah oui c’est vrai il a raison… »
Pourtant il ne faut pas chercher aussi loin… Ce qui arrive à notre monde démarre dans nos familles, nos paroisses, nos milieux professionnels, ces endroits de nos quotidiens où aucun d’entre nous n’est à l’abri et peut lui aussi être un relais de cette zizanie, de cet ivraie qui gangrène l’homme, qui gangrène nos frères et empêche l’amour de Dieu de les rejoindre.

Chaque fois que nous-mêmes chrétiens, nous disputons avec un membre de notre famille, chaque fois que nous disons du mal d’un tel ou d’un autre dans nos paroisses, chaque fois que nous tentons de passer devant quelqu’un dans notre milieu professionnel, et bien à chaque fois que nous faisons cela nous sommes de l’ivraie nous aussi…

J’en reviens maintenant à mon propos de tout à l’heure…
Heureusement alors que notre Dieu n’est pas un Dieu de punitions… Heureusement alors que notre Dieu n’est pas un Dieu vengeur parce qu’à ce tarif là nous serions nous aussi éliminés de ce monde.
Nous serions alors éliminés comme celles et ceux dont nous pensons trop souvent ne pas faire partie quand nous lisons ce texte… car il y a de forte chance que comme moi, à la première lecture de cet Evangile vous ayez pensé que l’ivraie ce sont les autres…

« Mais alors » me direz-vous « Il n’y aura aucune punition pour les personnes mauvaises ? »

Si : au jugement dernier…
Personne n’en est jamais revenu pour nous dire comme c’est exactement, mais Dieu nous le promet : « Il y aura des pleurs des grincements de dents »

A ce moment là, celles et ceux qui – même dans les derniers instants de leur vie – n’auront pas voulu se convertir, celles et ceux qui n’auront pas voulu de l’Amour de Dieu, seront définitivement perdus.

« Celles et ceux… » c’est nous chacun de nous également !

Notre Dieu est Le Tout Puissant.
Et justement parce qu’il est Le Tout Puissant, et bien Il a décidé d’aller jusqu’au bout de cette toute-puissance non en en profitant pour nous écraser mais pour nous aimer au-delà de tout.

Il laisse à chaque homme l’occasion de se convertir.
Il demande à chaque chrétien de l’aider dans cette tâche.

Il nous demande, envers et contre tout, d’aimer le monde qui nous entoure.
Il nous demande de l’aider à offrir la conversion à celles et ceux qu’Il met sur notre route quotidiennement.

Une fois encore : C’est à nous de choisir !


Amen

dimanche 13 juillet 2014

2014-07-13 - A - 15° Dimanche du temps ordinaire - Les paraboles du Royaume. Le semeur (brève 1-9) (Mt 13, 1-23)


15ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : La parole de Dieu fait germer la terre (Is 55, 10-11)
Lecture du livre d'Isaïe
Ainsi parle le Seigneur : La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission.
2ème lecture : La création tout entière participe au salut (Rm 8, 18-23)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
j'estime donc qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.
En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu.
Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu'elle l'a voulu, mais à cause de celui qui l'a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l'espérance d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu.
Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d'un enfantement qui dure encore.
Et elle n'est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps.
Evangile : Les paraboles du Royaume. Le semeur (brève : 1-9) (Mt 13, 1-23)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Semeur est sorti pour semer la Bonne Nouvelle. Heureux qui la reçoit et la fait fructifier ! Alléluia. (cf. Mt 13, 4.23)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »
Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? »
Il leur répondit :
« À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné.
Celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance ; mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.
Si je leur parle en paraboles, c'est parce qu'ils regardent sans regarder, qu'ils écoutent sans écouter et sans comprendre.
Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie d'Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
Le cœur de ce peuple s'est alourdi : ils sont devenus durs d'oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n'entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu'ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris !
Mais vous, heureux vos yeux parce qu'ils voient, et vos oreilles parce qu'elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l'homme entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s'empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c'est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c'est l'homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n'a pas de racines en lui, il est l'homme d'un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c'est l'homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est l'homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »





Espérance et botanique divine !
Voilà comment je me permettrai de résumer les textes de ce dimanche !

Tiens au fait… Depuis deux semaines déjà, nous sommes revenus dans le temps ordinaire.
Comme je me plais souvent à le répéter et comme nous avons parfois du mal à nous en souvenir, ce temps n’est pas un temps ordinaire, mais le temps de l’ordinaire…

Oui, je sais : Je radote !
Ou plutôt j’insiste et je pense que je rejoins en cela cette espérance qui nous est donnée aujourd’hui.

Tout peut passer en ce bas monde, nous pouvons rencontrer les pires difficultés, la Parole de Dieu revient toujours comme les dimanches du temps ordinaire…

Comme eux cette Parole vient nous rappeler ce que devraient être les essentiels de nos vies, les valeurs de base qui – quoi que nous puissions traverser comme moments difficiles – sont celles qui peuvent nous permettre de nous relever, de relever la tête et de regarder à nouveau vers l’horizon avec confiance !

C’est ca le temps ordinaire : Une occasion de revisiter ces fondamentaux de notre foi, ces fondamentaux qui nous remettrons sur les rails pour nous conduire encore et encore vers de meilleurs jours dans nos vies.

C’est de cette espérance que nous parle aussi le texte de la première lecture.

Isaïe s’adresse à un peuple qui n’y croit plus…
Ce peuple a été déporté dans des conditions inhumaines loin de chez lui et il n’en peut plus…

L’histoire est un éternel recommencement !
Aujourd’hui encore – 2000 ans plus tard – des peuples continuent à être déportés, malmenés à cause de leur foi…

Là encore me direz vous je radote !
Je vous l’ai déjà racontée l’histoire des chrétiens qui souffrent de par le monde.
Et bien non je ne radote pas, une fois encore j’insiste…

Je me fais l’écho de celles et ceux que nos médias ont abandonné au profit d’un ballon rond après qui les gens courent comme sir leur bonheur en dépendant… Un ballon qui fait bien plus d’audimat et donc d’argent que l’histoire de ces dizaines de milliers – et si vous vous documentez sérieusement vous verrez que je n’exagère pas – ces dizaines de milliers de chrétiens qui, de par le monde, souffrent à cause de leur foi.

Isaïe s’adresse à ses contemporains…
Mais Isaïe s’adresse également à toutes celles et ceux qui au travers du temps ont souffert et souffrent encore à cause de leur foi en Dieu.

Dans le texte de la première lecture il nous est dit : « ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. »

La pluie qui nous fait si souvent râler, est pourtant cette eau que le ciel nous donne et qui donne la vie à notre planète… Sans elle : Désert et désolation !
Avec elle : Tout pousse, fleurit et donne du fruit !

Et bien il en est de même de La Parole de Dieu…

Tout comme la pluie nous fait râler, il nous arrive parfois de râler aussi contre La Parole de Dieu parce que nous la trouvons exigeante… Et pourtant tout comme l’eau, c’est cette Parole qui, si nous acceptons de la mettre en œuvre dans le quotidien de nos vies, peut elle aussi apporter en nous les fruits qui nous nourriront.

C’est ca l’espérance… C’est ca le résultat de cette Parole qui sort de la bouche de Dieu, cette Parole qui est donnée aux hommes, cet Amour qui peut changer nos cœurs au bout du compte nous aider à changer le monde qui nous entoure.

Pour ne pas faire trop long, j’irai maintenant directement à la leçon de botanique divine de l’Evangile de ce dimanche…

Ce texte tout le monde le connaît bien…

« Le semeur est sorti pour semer » nous dit le Christ !
Ce semeur c’est Dieu qui sort pour ensemencer la terre de sa Parole, l’ensemencer de son Amour !

Quatre terrains pour recevoir La Parole !
Le bord du chemin, le sol pierreux, le sol envahi de mauvaises herbes et enfin la bonne terre.

Ces terrains, bons ou mauvais, c’est nous !

Il y a les hommes au cœur dur, ceux qui ne pensent qu’à eux, encore eux et toujours eux sans se soucier le moins du monde de quelqu’un d’autre que d’eux-mêmes…
Ils refusent tout simplement La Parole de Dieu, ils refusent Dieu et son message d’amour du prochain… Ca ne les intéresse pas… Ils ont appris à construire leur vie sans Dieu et vivent très bien comme cela.

Puis il y a le terrain avec peu de terre…
C’est l’homme qui reçoit La Parole et se réjouit de toutes les jolies choses qu’elle propose, de toutes ces belles histoires que contient la Bible et qui le font vibrer l’espace d’un instant, d’un court moment…
Car quand les premières difficultés surviennent, cet homme se demande ce que Dieu fait pour lui et de détourne de Dieu.

Le troisième terrain est très proche…
C’est celui des graines qui éclosent mais sont un jour dépassées par les mauvaises herbes…
C’est toujours nous… Nous qui entendons La Parole de Dieu… Nous qui commençons à la mettre en pratique… Nous qui y croyons mais qui un jour nous laissons submerger par le quotidien, les occupations tellement importantes de ce monde… Ces problèmes que nous cherchons toujours à résoudre par nous même, ces problèmes dans lesquels nous finissons par nous noyer.

Et puis il y a la bonne terre…
Les hommes qui écoutent La Parole… La font germer en eux, en prennent soin et lui permettent de porter des fruits…

« Mais » me direz-vous « ca ce sont les hommes pour qui tout va bien… Pour qui la vie a été un vrai cadeau et qui n’ont aucun souci… C’est plus facile alors d’être de la bonne terre ! »

Moi je n’en suis pas sur…
Cette terre, cet homme, c’est celui qui malgré les difficultés, les occupations de sa vie, a décidé – car Dieu ne s’impose jamais – c’est l’homme qui a décidé de faire résolument confiance à Dieu toujours et en tout.

Cet homme aussi rencontre des difficultés…
Cet homme aussi rencontre la maladie, le chômage, la précarité, et bien d’autres maux encore… Mais cet homme a décidé de s’en remettre à Dieu chaque jour, de lui offrir ses journées avec tout ce qu’elles contiennent de bon et de moins bon…

Le monde est plein de gens qui ne demandent qu’à être de la bonne terre.

A la suite du Christ nous, les chrétiens, sommes envoyés ensemencer le monde…

Que choisissons-nous de faire ?
De nous lamenter sur nos églises vides ? De constater la misère en nous empressant d’en rejeter la faute sur les autres ? De pleurer sur les chrétiens qui souffrent mais en laissant à d’autres le soin de les aider ?

C’est à nous aujourd’hui d’être les témoins du Christ.
C’est à nous aujourd’hui qu’il appartient, d’aller à la rencontre de notre monde et par nos témoignages de l’ensemencer de La Parole, de l’Amour de Dieu.

« N’ayez pas peur » nous a dit Saint Jean-Paul II au jour où il est devenu Pape… Une toute petite phrase qui voulait dire tant de chose… Une petite phrase par laquelle il nous invitait à être de ceux qui vont changer le monde…

Mais le voulons-nous réellement ?


Amen