jeudi 29 mai 2014

2014-05-29 - A - Ascension - « Allez vers toutes les nations...je suis avec vous » (Mt 28, 16-20)


Ascension
Solennité de notre Seigneur
1ère lecture : L'Ascension du Seigneur (Ac 1, 1-11)
Commencement du livre des Actes des Apôtres
Mon cher Théophile, dans mon premier livre j'ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel après avoir, dans l'Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu'il avait choisis.
C'est à eux qu'il s'était montré vivant après sa Passion : il leur en avait donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur était apparu, et leur avait parlé du royaume de Dieu.
Au cours d'un repas qu'il prenait avec eux, il leur donna l'ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d'y attendre ce que le Père avait promis. Il leur disait : « C'est la promesse que vous avez entendue de ma bouche. Jean a baptisé avec de l'eau ; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours. »
Réunis autour de lui, les Apôtres lui demandaient : « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? »
Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés dans sa liberté souveraine.
Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »
Après ces paroles, ils le virent s'élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée.
Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s'en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient :
« Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel. »
2ème lecture : Domination universelle du Christ assis à la droite du Père (Ep 1, 17-23)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens
Frères,
que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse pour le découvrir et le connaître vraiment.
Qu'il ouvre votre cœur à sa lumière, pour vous faire comprendre l'espérance que donne son appel, la gloire sans prix de l'héritage que vous partagez avec les fidèles, et la puissance infinie qu'il déploie pour nous, les croyants. C'est la force même, le pouvoir, la vigueur, qu'il a mis en œuvre dans le Christ quand il l'a ressuscité d'entre les morts et qu'il l'a fait asseoir à sa droite dans les cieux.
Il l'a établi au-dessus de toutes les puissances et de tous les êtres qui nous dominent, quel que soit leur nom, aussi bien dans le monde présent que dans le monde à venir.
Il lui a tout soumis et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l'Église qui est son corps, et l'Église est l'accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.
Evangile : « Allez vers toutes les nations...je suis avec vous » (Mt 28, 16-20)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur s'élève parmi l'acclamation, il s'élève au plus haut des cieux. Alléluia. (cf. Ps 46, 6.10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Les onze disciples s'en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. »





[CELEBRATION DE PROFESSION DE FOI]

« …c’est vous qui allez être les témoins de Dieu pour le monde. »

Voilà les mots par lesquels j’avais terminé mon homélie, le soir où nous nous sommes retrouvés, dans cette église, pour votre remise de croix.

Ce matin, je vais vous expliquer en quoi cette profession de foi que vous allez faire dans quelques minutes, va faire de vous des témoins ; Et puis surtout, je vais vous expliquer comment on fait pour être témoin du Christ à notre époque.

Vous venez d’entendre un extrait de l’Evangile de Saint Matthieu.

Saint Matthieu nous dit, que parmi les onze disciples qui étaient autour de Jésus certains avaient des doutes.

Et que fait Jésus alors ? Et bien il s’approche d’eux et leur dit des paroles rassurantes, des paroles, qui leur redonnent confiance et les aident à continuer leur chemin dans la vie, en ayant retrouvé leurs certitudes, en croyant à nouveau pleinement à Dieu.

Et bien votre vie de chrétiens à vous, celle de vos parents, celles de presque tous les chrétiens sont comme celles de ces disciples.

Il nous arrive à tous de douter, un jour ou l’autre, même si ce n’est qu’un instant…
Il nous est arrivé ou il nous arrive à tous, de nous demander si notre Dieu est le vrai Dieu et même parfois s’il existe vraiment…

Demandez aux gens qui ne croient pas ou qui ne croient plus, demandez même à celles et ceux qui sont autour de vous aujourd’hui…
Beaucoup ne savent plus très bien où ils en sont avec la religion et encore moins avec leur foi.

Il ne se passe pas une semaine sans que je rencontre des personnes qui me disent que si vraiment Dieu existait il n’y aurait pas toutes ces guerres et toutes ces souffrances dans le monde.

Ils doutent…
Ils doutent comme peut-être vous doutez vous aussi ou comme peut-être il vous arrivera également un jour de douter.

C’est arrivé aux apôtres dans le texte de notre Evangile et ca arrive à  tous les hommes, comme ca peut encore arriver deux mille ans plus tard, c'est-à-dire aujourd’hui.

Je vous l’ai dit tout à l’heure, ce qui a remis les apôtres en confiance, ce qui les a aidés à voir clair et a croire pleinement à nouveau, c’est le fait que le Christ s’est approché deux, pas pour leurs reprocher leurs doutes mais pour les rassurer.

Et parce qu’ils sont repartis avec confiance ils sont devenu des témoins… les témoins de Dieu pour les autres… Des témoins de Dieu pour ceux qui les entouraient, pour que les jours où eux aussi douteraient, ils puissent les aider à retrouver confiance.

Et bien ca c’est votre rôle à vous… C’est à vous maintenant d’être les témoins de Dieu dans le monde qui vous entoure…
Au collège, dans votre quartier, si vous y êtes inscrits, dans votre club de sport et peut-être même à la maison pour votre propre famille.

Peut-être que vous vous dites que nous n’avez aucune idée de la façon dont vous allez devoir vous y prendre… Que jamais on ne vous l’a appris…

C’est normal qu’on ne vous l’ait jamais appris… Et d’ailleurs ce na s’apprend pas réellement, tout du moins il n’y a pas de cours pour devenir des témoins de Dieu comme il y en a pour devenir docteur, électricien ou informaticien.

Ce qu’on vous apprend au catéchisme c’est d’abord l’histoire de Jésus, quelques prières ; On vous parle des sacrements, du calendrier liturgique et des fêtes chrétiennes qui le composent mais jamais on ne vous a fait un cours pour devenir de bons témoins de Dieu.

Ca c’est quelque chose qui se travaille dans votre cœur, entre Dieu et vous…
C’est tout simplement à vous de le vouloir… C’est d’ailleurs aussi valable pour nous les adultes…

Dieu ne s’imposera jamais dans votre vie pas plus qu’il ne s’impose dans la vie d’aucun homme…
C’est sans doute ce qui explique que notre monde ne va pas toujours très bien…
Les guerres, les famines, les disputes, ne sont pas la volonté de Dieu mais la volonté des hommes qui sont libre de choisir de s’entendre ou de se faire la guerre… qui sont libres de partager la nourriture ou de la garder pour eux en faisant semblant d’ignorer la souffrance des autres… qui sont libres de se disputer ou de faire les premiers pas vers les autres pour faire la paix.

Ca ne sert à rien d’en vouloir à Dieu pour des choses qui viennent de nous !

Pas facile tout ca… Et ca ne vous dit toujours pas comment il faut faire pour être des témoins de Dieu dans votre vie de tous les jours…

Pour tenter de vous l’expliquer, pour tenter de vous dire comment il faut faire, je vais faire le parallèle entre votre vie de chrétien et celle de jeunes collégiens…

Quand vous savez que vous allez avoir un DS de Math et que voulez le préparer, sérieusement bien sur… Et bien vous révisez… vous reprenez vos livres, vos cahiers, et si vous avec des doutes vous retournez voir vos copains ou votre professeur pour qu’ils vous expliquent, pour qu’ils vous rassurent et vous permettent de faire le DS dans les meilleurs conditions possibles… Sans être sur de réussir mais en mettant toutes les chances de votre côté.

Et bien c’est un peu la même chose pour faire en sorte de réussir votre rôle de témoin…

Tout d’abord il faut vraiment le vouloir… Ensuite et bien pour permettre à Dieu de vous aider il faut le rencontrer le plus possible…

Et pour le rencontrer il y a trois moyens tout simples…

Tout d’abord il ne faut pas hésiter à lui parler… A lui dire ce que vous ressentez, ce qui vous semble difficile et ce que vous attendez de lui...

Ca c’est la prière…
Et une vraie prière ce n’est pas seulement réciter des paroles apprises par cœur… La vraie prière c’est dire à Dieu vos joies mais aussi vos peines et ne pas hésiter à lui demander de vous aider.

En plus de la prière, vous avez deux autres choses importantes… La Bible…
Ca c’est moins marrant… ce gros livre qui prend la poussière dans nos étagères ou qu’on ne sait même plus où on a mis, c’est pas notre livre préféré et puis même, souvent, quand on l’ouvre on ne comprend pas tout…

Il existe aujourd’hui tout un tas de transcription de la Bible pour des jeunes de votre âge… demandez à vos parrains et marraines de vous en offrir une. Ca vous sera sans doute bien plus utile que tous les beaux cadeaux que vous allez recevoir aujourd’hui.

On a parlé de la prière, de la Bible… La dernière chose c’est la Messe…
Si on veut réellement être des témoins de Jésus, il ne faut pas se contenter de l’être seulement aujourd’hui… Il faut venir à la messe régulièrement…

Mais venir à la messe régulièrement ne doit pas être une devoir, une corvée, ca doit être un plaisir…

Je viens de vous dire que pour être témoins, il faut prier et lire la Bible… Si vous apprenez à faire cela et bien vous découvrirez vite que venir à la messe est complémentaire…

La Messe c’est tout d’abord l’occasion de rencontrer d’autres chrétiens, qui ne sont sans doute pas plus parfaits que vous, mais qui comme vous veulent devenir des témoins. Et puis la messe c’est l’occasion de rencontrer celui avec qui vous parlerez dans vos prières et dont la Bible vous aura raconté les histoires.

N’hésitez pas à demander ce qui s’y passe à vous faire expliquer tel ou tel geste, telle ou telle parole… Et si vos Parents ne savent, ce n’est pas grave, venez voir à la fin de la messe… Laissez nous une chance de vous expliquer les choses pour que vous compreniez mieux comment on rencontre Dieu dans la messe.


Aujourd’hui, les chrétiens du monde entier fêtent l’Ascension.
Après la résurrection, nous fêtons le moment où Jésus est parti de cette terre en donnant à ses Apôtres la mission d’être ses témoins et les témoins de La Parole de Dieu.

Je suis certain qu’ils étaient comme vous… Ils ne savaient pas plus que vous comment il fallait faire… Mais ils savaient une chose une chose essentielle que le Christ leur avait dite avant de partir et qui est encore valable pour chacun d’entre vous mais également pour chacun de vos parents.

Le Christ a dit « …moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »

Il est là, auprès de chacune et chacun d’entre vous et il ne demande qu’à vous aider… C’est à vous maintenant qu’il appartient, ou pas, d’essayer de l’écouter car il vous parle, lui qui ne demande qu’à faire de vous des témoins heureux.


Amen

dimanche 25 mai 2014

2014-05-25 - A - 6° Dimanche de Pâques - « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 15-21)


6ème Dimanche de Pâques
1ère lecture : Évangélisation de la Samarie (Ac 8, 5-8.14-17)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
Philippe, l'un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ.
Les foules, d'un seul cœur, s'attachaient à ce que disait Philippe, car tous entendaient parler des signes qu'il accomplissait, ou même ils les voyaient.
Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits mauvais, qui les quittaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et d'infirmes furent guéris.
Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Les Apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu. Alors ils leur envoyèrent Pierre et Jean.
À leur arrivée, ceux-ci prièrent pour les Samaritains afin qu'ils reçoivent le Saint-Esprit ; en effet, l'Esprit n'était encore venu sur aucun d'entre eux : ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit.
2ème lecture : Soyez les témoins de notre espérance au milieu des hommes (1 P 3, 15-18)
Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre
Frère,
c'est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos cœurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.
Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ.
Car il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c'était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal.
C'est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l'esprit, il a été rendu à la vie.
Evangile : « Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14, 15-21)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Dans l'Esprit Saint, rendez témoignage que Jésus est le Fils de Dieu, car l'Esprit est vérité. Alléluia. (cf. 1 Jn 5, 6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements.
Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous, et qu'il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous.
Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »





« A l’heure où Jésus passait de ce monde à Son Père »

En cette période Pascale – car je nous le rappelle : nous sommes toujours dans la joie de Pâques – presque tous les textes de semaine et de nos dimanches commencent pas cette phrase…

Le Christ fait en quelque sorte, ses recommandations.
Il fait ce que nous pourrions également appeler le résumé de ce qui est réellement important pour ses apôtres.
Il les aime tellement, qu’il ne veut pas les laisser vraiment seuls.

Il veut les préparer correctement à l’arrivée de ce « Défenseur » dont nous parle l’Evangile d’aujourd’hui, cet Esprit de vérité qu’est l’Esprit saint qui leur sera donné au jour de la Pentecôte.

Elle approche…
Dans deux semaines nous y serons…
Et nous aussi, nous sommes invités à nous y préparer.
Nous aussi le Christ nous aime et cette période est particulièrement propice à ce que nous ouvrions tout grand nos oreilles et surtout notre cœur à la Parole de Dieu !

J’ai sélectionné deux phrases dans l’Evangile d’aujourd’hui, deux phrases que je souhaite développer avec vous, deux phrases dont je trouve que la portée va au-delà de ce que nous pouvons imaginer.

« Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements »

La question que cela pose, c’est celle de savoir si nous aimons le Christ et de la façon dont nous l’aimons.

L’aimons-nous ? La réponse est « oui » évidemment…
Mais l’aimons-nous vraiment, totalement ?
Les mettons-nous toujours, Lui et les commandements d’amour qu’il nous a laissés, au premier plan de nos vies ?

Si nous nous analysons avec honnêteté, si nous nous regardons avec lucidité nous savons bien que ce n’est pas réellement le cas…

Le monde qui nous entoure est ce monde dont Jésus dit dans l’Evangile qui ne le verra plus… et pour cause car il ne le voit déjà plus !

Occupé par tous ses besoins de pouvoir, de possession, de luttes, d’égoïsme,  j’en passe et des biens pires, et bien notre monde semble finir peu à peu par ne plus connaître le Christ et encore moins le message d’amour qu’il nous a laissé.

Nous faisons partie de ce monde…
Et même si nous avons la réelle envie, la réelle volonté de nous mettre à son écoute, les sirènes de notre temps crient parfois bien plus fort que lui aux oreilles de nos cœurs…

Pas facile de leur résister…
Pas facile de se mettre TOUJOURS à l’écoute du Christ…

Et pourtant notre engagement se doit d’être total.
Nous ne pouvons pas suivre le Christ à moitié, faire notre marché dans les commandements et ne suivre que ceux qui nous intéressent.

Quand le Christ nous demande d’aimer, de donner, de pardonner, ce n’est pas valable QUE pour ceux de notre famille ou de nos amis que nous préférons…
Ca tout le monde sait le faire…
Ce que lui nous demande c’est d’aimer TOUS les hommes qu’ils soient proches de nous ou pas, qu’ils nous aiment ou pas, qu’ils nous aient fait du bien ou pas.

Ce qu’il nous demande c’est de le reconnaitre Lui, dans toutes celles et ceux qu’il met sur notre route et de les aimer comme si nous voyions le Messie en personne.

Pas facile donc, et heureusement, la seconde phrase que je voulais vous partager arrive un peu comme un encouragement, un moyen de vraiment mettre le Christ au premier plan de nos vies.

« Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »

Une lueur d’espoir… Un encouragement… Une promesse même…

Il n’est jamais trop tard pour bien faire et même si nous avons laissé retomber l’euphorie qui nous animait au soir de la résurrection, il n’est pas trop tard…

Cette phrase est une invitation à reprendre la route…
Le Christ sait que nous ne sommes pas parfaits… Il sait que sans cesse il lui faut nous remettre sur les rails, nous remonter le moral comme il l’a par exemple fait avec les disciples sur le chemin d’Emmaüs.

Et la promesse est largement à la hauteur de notre engagement…
« Moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui »

La promesse est peut-être grande mais, me direz vous, vous n’avez pas encore vu le Seigneur descendre en personne vous aider à résoudre telle ou telle situation de votre vie ou de celles qui souffrent dans ce monde.

Et si en définitive c’était nous qui n’avions pas les yeux en face des trous ?

Ben oui c’est vrai… Nous prenons au pied de la lettre les mots du Christ « je me manifesterai à lui » en nous attendant à ce qu’il vienne sonner à notre porte par un beau soir d’été ou qu’on le voit intervenir en direct à la télévision, tout droit descendu de son nuage pour sauver celles et ceux pour qui la vie est parfois si difficile.

Cela n’est pas possible…
Dieu ne peut pas descendre du ciel…
Il ne le peut pas, tout simplement parce qu’il est déjà parmi nous.

Il est présent en nous et dans tout ce que nous vivons d’heureux et même de malheureux…
Il est également là quand nous décidons d’aimer ou de ne pas aimer…
Il est là encore quand nous décidons de faire le mal.

Oui le Christ est vraiment avec nous.
Quand nous décidons de faire le mal, c’est nous qui refusons que le Christ de manifeste par nous et à nos frères.
Quand nous acceptons de faire le bien, de ne pas passer avant l’autre, de donner, de pardonner, même simplement de sourire, c’est le Christ en personne que nous offrons à l’autre.

« … et je me manifesterai à lui. »
C’est par nous que le Christ se manifeste aux hommes…

Si nous acceptons de nous laisser interpeler par l’Evangile, si nous acceptons de tourner notre regard vers le Christ et de mettre nos pas dans les siens, alors c’est nous qui pouvons changer les choses, changer le monde et lui offrir la présence du Christ.

« Mais alors » me direz-vous… « Il est où Dieu ? Et quand est-ce qu’on va le voir alors ? »
Ce sont là des questions tellement humaines… Des questions auxquelles il nous est impossible de répondre pour le moment…
Elles font partie du Mystère en lequel il nous faut croire faute de pouvoir l’expliquer et qui trouvera cette explication au jour où nous rejoindrons le Créateur.

Mais pour l’heure c’est trop tôt… Le Christ nous attend…
Il a besoin de chacune et chacun d’entre nous pour aimer ce monde qui en a tant besoin et qui n’attends que nous.


Amen

dimanche 18 mai 2014

2014-05-18 - A - 5° Dimanche de Pâques - « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14, 1-12)


5ème Dimanche de Pâques
1ère lecture : Les premiers auxiliaires des Apôtres (Ac 6, 1-7)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque : ils trouvaient que, dans les secours distribués quotidiennement, les veuves de leur groupe étaient désavantagées.
Les Douze convoquèrent alors l'assemblée des disciples et ils leur dirent : « Il n'est pas normal que nous délaissions la parole de Dieu pour le service des repas.
Cherchez plutôt, frères, sept d'entre vous, qui soient des hommes estimés de tous, remplis d'Esprit Saint et de sagesse, et nous leur confierons cette tâche.
Pour notre part, nous resterons fidèles à la prière et au service de la Parole. »
La proposition plut à tout le monde, et l'on choisit : Étienne, homme rempli de foi et d'Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un païen originaire d'Antioche converti au judaïsme.
On les présenta aux Apôtres, et ceux-ci, après avoir prié, leur imposèrent les mains.
La parole du Seigneur était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs accueillaient la foi.
2ème lecture : Le peuple sacerdotal (1 P 2, 4-9)
Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre
Frères,
approchez-vous du Seigneur Jésus : il est la pierre vivante que les hommes ont éliminée, mais que Dieu a choisie parce qu'il en connaît la valeur.
Vous aussi, soyez les pierres vivantes qui servent à construire le Temple spirituel, et vous serez le sacerdoce saint, présentant des offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus.
On lit en effet dans l'Écriture : Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, une pierre choisie et de grande valeur ; celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte.
Ainsi donc, honneur à vous qui avez la foi, mais, pour ceux qui refusent de croire, l'Écriture dit : La pierre éliminée par les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle, une pierre sur laquelle on bute, un rocher qui fait tomber. Ces gens-là butent en refusant d'obéir à la Parole, et c'est bien ce qui devait leur arriver.
Mais vous, vous êtes la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu ; vous êtes donc chargés d'annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.
Evangile : « Personne ne va vers le Père sans passer par moi » (Jn 14, 1-12)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es le Chemin, la Vérité et la Vie, Jésus, Fils de Dieu. Celui qui croit en toi a reconnu le Père. Alléluia. (cf. Jn 14, 6.9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
À l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ?
Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi.
Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père.
Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c'est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres.
Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. »





5° Dimanche de Pâques.

Je me plais à nous rappeler que nous sommes toujours dans la joie de la résurrection.

Pâques n’est pas terminé.
Avant que ne soit célébrée cette fête majeure pour nous chrétiens, nous n’arrêtions pas de dire que nous cheminions vers la résurrection ; Nous n’arrêtions pas de dire que Pâques serait une grande joie et que cette joie ne s’arrêterait pas à la seule journée du dimanche.

N’oublions pas cette bonne résolution.
Dieu n’est pas rentré chez lui aussitôt la veillée Pascale terminée…
Si nous fêtons la résurrection, c’est pour nous rappeler que Dieu est désormais parmi nous et qu’il nous accompagne dans le quotidien de nos vies.

Nous sommes maintenant dans ce temps qui va nous mener à la Pentecôte, ce jour où, tout comme les Apôtres, le Saint Esprit nous sera à nouveau donné et où nous aussi nous serons une nouvelle fois appelés à aller porter la bonne nouvelle à tous nos frères en humanité, ces hommes et ces femmes vers lesquels Dieu lui-même nous envoie.

Nous sommes donc sur le chemin qui va nous mener à la Pentecôte.
Et ca tombe bien puisque de chemin il en est justement question dans l’Evangile que nous venons d’entendre.

« Je suis le chemin, la vérité et la vie » nous dit aujourd’hui le Christ.

Puisque le mot chemin semble être au cœur de notre dimanche, je me suis penché quelques instants sur ce que sont les chemins de nos vies, les moments où ce mot revient le plus souvent et surtout les circonstances dans lesquelles nous l’entendons.

J’ai commencé par penser à toutes celles et ceux qui errent sur des chemins…
Toutes celles et ceux qui souffrent à cause d’autres, d’autres qui les poussent à s’enfuir, à prendre la route en ayant pas le choix, en étant obligé de tout quitter en espérant trouver un lieu ou vivre et tout recommencer…

Celles et ceux qui errent sur NOS chemins, dans notre pays parfois tout près de nous… Celles et ceux qui pour des tas de raisons se retrouvent sans rien, perdent une situation parfois très confortable, et par la même leurs amis, leurs maisons pour finalement se retrouver dans la rue…

De façon parfois moins visible mais tout aussi dramatique il y a celles et ceux qui errent sur les chemins de la vie… Celles et ceux qui ont peut être eux, une belle situation, un toit, de la nourriture à profusion et parfois même beaucoup d’argent mais qui ne savent plus pourquoi ils sont sur cette terre, qui ne savent plus quoi faire de leur vie, que ne lui trouvent plus de sens.

Ce sont là des situations dramatiques, et il me faut bien les évoquer tant elles sont présentes aujourd’hui, tant, malgré tout, notre société semble parfois les ignorer.

Cette même société tente pourtant parfois de trouver des solutions…

On envoie des soldats à l’autre bout du monde pour empêcher les plus forts de jeter sur les plus faibles sur les chemins de l’exil.

Ou ouvre des centres d’hébergement, on organise des dons de nourritures pour celles et ceux qui chez nous n’ont plus rien.

On forme des psychologues, des thérapeutes et éducateurs en tous genres pour tenter d’aider nos jeunes à donner un sens à leurs vies.

Oui, notre société tente d’alléger la peine des hommes, des femmes et des enfants qui la constitue.

Ce sont là toutes les situations de notre monde… des situations dans lesquelles beaucoup de nos semblables pensent que Dieu n’est pas présent…
Mais qui serait donc ce Dieu qui à force de voir les hommes se faire la guerre, se livrer aux pires atrocités entre eux aurait pu finir par jeter l’éponge et abandonner l’humanité à son triste sort ?

Ce Dieu là n’existe pas… et même si parfois nous nous demandons où il est et bien je peux vous assurer qu’il est toujours proche de toutes celles et ceux qui souffrent sur les chemins de notre monde.

Il est présent auprès de chacun quand les foules sont jetées sur les chemins de l’exil…

Il est aussi présent auprès de celles et ceux qui chez nous n’ont plus rien et errent sur nos chemins d’asphalte…

Il est encore présent auprès de nos jeunes ou moins jeunes qui ne savent plus quel sens donner à leur vie…

Mais me direz-vous : Où ??? Où est-il ce Dieu ? Personne ne le voit !
Et puis surtout : Que fait-il ???
« Moi je vous le dit ma bonne dame, il a beau dire ce qu’il veut le diacre, si le bon Dieu existait y’aurait pas tous ces malheurs dans notre monde »

Il est pourtant bien là je vous l’assure…

Il se trouve dans le sourire de ce villageois qui voyant cette colonne de réfugiés, sort de chez lui pour leur donner ce qu’il a…

Il se trouve dans le regard de cet automobiliste qui à un feu, au lieu d’espérer qu’il passe rapidement au vert, sort de sa poche ce qu’il a pour le donner à celui qui tend la main… Qui sort ce qu’il a et qui se laisse interpeler par une détresse que lui-même a la chance de ne pas connaître de près, mais qui le choque, le bouleverse et qui va l’interpeler au point de chercher à faire d’avantage pour ceux qui souffrent.

Il est encore dans le sourire de cet adolescent qui ne peut pas se résoudre à crier avec les loups et qui par son sourire et ne fut-ce qu’une parole bienveillante va éviter à cet autre jeune de vouloir en finir avec la vie à force d’être rejeté par les autres.

Mais me direz-vous… « Ce sont là des actions humaines… y’a pas Dieu là dedans ! »

Aurions-nous déjà oublié cette phrase de l’Evangile : « Moi, Je suis le chemin, la Vérité et la Vie… »

Suivre ce chemin c’est agir comme le Christ, c’est agir comme il l’a fait pour tous ses contemporains… Il a aimé toutes celles et ceux qui se trouvaient sur son chemin jusqu’à donner sa vie pour eux, jusqu’à donner sa vie pour nous… et il nous le rappelle en ce temps de Pâques que si nous voulons nous aussi participer à la résurrection, il nous faut faire comme lui…

Alors, c’est sur ce n’est pas un chemin facile…
Il nous faudra peut-être abandonner quelques conforts dans nos vies pour y arriver… Nous aurons à lutter contre la course à l’argent, contre la violence, les privilèges et bien d’autre choses encore…

Notre monde a beau croire le contraire, il ne rendra personne heureux tant que les hommes n’accepteront pas d’écouter leurs cœurs, de se mettre à la suite du Christ et d’aimer leurs frères comme Dieu les aime.

Les horreurs de ce monde ne sont pas une fatalité à laquelle nous pouvons nous habituer…

C’est maintenant qu’il nous faut endosser nos costumes de témoins de l’Evangile… C’est sur ce chemin vers la Pentecôte qu’il nous faut nous préparer à aller nous aussi sur les chemins à la rencontre de nos frères.


Amen