dimanche 29 décembre 2013

2013-12-29 - A - La Sainte Famille - Evangile La Sainte Famille en Égypte et à Nazareth (Mt 2, 13-15.19-23)


La Sainte Famille
Fête du Seigneur

1ère lecture : Les vertus familiales (Si 3, 2-6.12-14)



Lecture du livre de Ben Sirac le Sage



Le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l'autorité de la mère sur ses fils.
Celui qui honore son père obtient le pardon de ses fautes,
celui qui glorifie sa mère est comme celui qui amasse un trésor.
Celui qui honore son père aura de la joie dans ses enfants, au jour de sa prière il sera exaucé.
Celui qui glorifie son père verra de longs jours, celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à sa mère.
Mon fils, soutiens ton père dans sa vieillesse, ne le chagrine pas pendant sa vie.
Même si son esprit l'abandonne, sois indulgent, ne le méprise pas, toi qui es en pleine force.
Car ta miséricorde envers ton père ne sera pas oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché.

2ème lecture : Vivre ensemble dans le Christ (Col 3, 12-21)



Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens



Frère,
puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.
Supportez-vous mutuellement, et pardonnez si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur : il vous a pardonné, faites de même.
Par-dessus tout cela, qu'il y ait l'amour : c'est lui qui fait l'unité dans la perfection.
Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un seul corps.

Vivez dans l'action de grâce.
Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse ; par des psaumes, des hymnes et de libres louanges, chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance.
Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.
Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur, c'est ce qui convient.
Et vous les hommes, aimez votre femme, ne soyez pas désagréables avec elle.
Vous les enfants, en toutes choses écoutez vos parents ; dans le Seigneur, c'est cela qui est beau.
Et vous les parents, n'exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager.

Evangile : La Sainte Famille en Égypte et à Nazareth (Mt 2, 13-15.19-23)



Alléluia. Alléluia.

Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu parmi les hommes, Jésus Sauveur !

Alléluia (cf. Is 45, 15)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Après le départ des mages, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr. »
Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte,
où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D'Égypte, j'ai appelé mon fils.
Après la mort d'Hérode, l'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Égypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l'enfant et sa mère, et reviens au pays d'Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant. »
Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère, et rentra au pays d'Israël.
Mais, apprenant qu'Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s'y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth.
Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen. 





Premier dimanche après Noël !

Et c’est en ce dimanche qui suit immédiatement la si belle fête de Noël – Celle de l’anniversaire de notre Dieu qui se fait homme et pas celle du Païen Père Noël – C’est donc en ce dimanche qui suit immédiatement la fête du cadeau de l’amour de Dieu que nous sommes invités à fêter la Sainte Famille de Jésus, Joseph et Marie.

Pour chacun d’entre nous, elle est le modèle de famille idéale.

J’ai découverte en préparant cette homélie que cette fête n’est pas si vieille que ça… Elle a été instaurée dans les années 1920 parce déjà à l’époque on s’inquiétait de l’évolution de la famille.

Si on s’en inquiétait déjà à l’époque, qu’est-ce que ca pourrait être aujourd’hui ?
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’avec les années la situation ne s’est malheureusement pas arrangée.

Les années passant, notre société – c'est-à-dire nous aussi quelque part – notre société a permis le divorce, banalisé l’avortement, légalisé le mariage homosexuel, en attendant d’autoriser peut-être un jour les Mères porteuses et la GPA…

Sous couvert de liberté, d’indépendance, notre humanité s’autorise toutes les atrocités feignant d’ignorer au passage tous les dommages collatéraux comme on les appelle, mais qui sont bien réels et que l’on nomme mal être, désœuvrement des jeunes, précarité des familles monoparentales, etc.… etc.… j’en passe et des bien pires…

Nous disons que notre société est en manque de repère et en même temps nous nous ingénions à les faire disparaître un à un et j’ai le sentiment que celui de la famille est actuellement dans le collimateur des destructeurs de repères.

Même si elle n’est pas toujours parfaite, la famille est cependant un repère très fort et une source de stabilité pour notre société…

C’est vrai elle n’est pas toujours parfaite, mais elle peut trouver en la Sainte Famille le modèle qu’on doit se fixer comme objectif si on veut vraiment être heureux.

Si vous regardez l’histoire de la Sainte Famille, vous verrez qu’elle a longtemps été en mouvement, en chemin…

Avant la naissance de Jésus, Marie a fait un long chemin pour rendre visite à sa cousine Elisabeth…
Puis ce fut le voyage de Nazareth à Bethléem pour le recensement et la naissance de Jésus.
Et aujourd’hui c’est vers l’Egypte que la Sainte Famille prend à nouveau la route afin d’échapper cette fois à la colère d’Hérode.
Quand il sera plus âgé, c’est Jésus lui-même qui ira de village en village pour annoncer la bonne nouvelle.

A l’image de la Sainte Famille une famille humaine est toujours en mouvement, en chemin elle aussi… Elle se construit jour après jour, année après année au travers des joies et des peines qui jalonnent toute vie humaine, des joies et des peines qui ont également été le lot quotidien de la Sainte Famille.

C’est dans sa capacité à se mettre en route encore et encore, faisant face aux évènements de la vie avec une confiance inébranlable en Dieu, que nous est présentée la Sainte Famille.

Et c’est sur cette famille que nous sommes invités à caler les nôtres si nous voulons pouvoir faire face aux évènements de la vie.

Peut-être certains d’entre vous me diront que les temps ont changé… que notre société a évolué…

Je sais que la vie est parfois complexe…
Je sais que tout n’est pas blanc ou noir et que dans les difficultés que les hommes et les femmes de notre temps rencontrent, il y a des dizaines et des dizaines de gris plus ou moins clairs ou foncés qui rendent les choses encore plus difficiles à comprendre…

Je ne fais que constater les fuites en avant de notre monde et comme vous je me désole pour toutes les situations dramatiques dans lesquelles les enfants de Dieu se retrouvent chaque jour.

Marcher dans les traces de la Sainte Famille, c’est avancer sur un chemin qui n’est pas toujours simple et sans difficultés, mais c’est aussi marcher sur un chemin qui nous conduit au vrai bonheur.

Fuir ce chemin, vouloir marcher dans la vie en s’affranchissant de l’aide que Dieu nous offre, en refusant sa présence à nos côtés c’est le plus sur chemin vers les douleurs que connait déjà notre monde.

Drame de la solitude, difficulté des « familles mono parentales » comme on dit, désœuvrement et perte de repères de nos jeunes, ne sont bien souvent que le résultat de notre abandon du modèle de la Sainte  Famille au profit de nos propres modèles humains.

Jésus ; La Sainte Vierge Marie et Saint Joseph, sont encore là 21 siècles plus tard pour nous montrer que c’est dans le don de soi à l’autre avec l’aide de Dieu que se trouve le vrai bonheur…

Ce n’est pas facile tous les jours… Il peut y avoir des moments de doute des moments d’incompréhension des moments de découragement, mais mis sous le regard de Dieu et « travaillés » si je puis dire, avec toutes les vertus que la Sainte Famille nous présente et qui caractérisent les enfants de Dieu ; Nous ne pouvons que nous en sortir, nous ne pouvons qu’être heureux !

C’est ce que veut Dieu : Le bonheur pour chacun d’entre nous.

Voici donc la Sainte Famille et le dimanche que l’Eglise lui consacre…

Rendons grâce à Dieu pour cet exemple ô combien parlant qu’il offre à chaque famille terrestre.

Au cours de l’Eucharistie qui va suivre, confions nos familles à Dieu, demandons lui de se révéler à nos côtés pour nous aider à traverser les épreuves que chaque famille connaît… Confions lui également toutes les familles qui nous entourent et tout particulièrement celles qui vivent l’épreuve.

Lui, est là au cœur de nos vies et c’est bien souvent nous qui sommes ailleurs…

Laissons nous imprégner de cet Amour que Dieu nous offre en son Fils pour que nous puissions nous aussi caler nos vies sur cet exemple qui nous est offert, pour que nous puissions nous aussi témoigner à nos frères de ce vrai bonheur que constitue le fait de former une famille.


Amen

dimanche 22 décembre 2013

2013-12-22 - A - 4° Dimanche de l'Avent - La venue de l'Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)


4° Dimanche de l’Avent


1ère lecture : Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)




Lecture du livre d'Isaïe



Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz :
« Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. »
Acaz répondit : « Non, je n'en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l'épreuve. »
Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
Eh bien ! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel, (c'est-à-dire : Dieu-avec-nous).
De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien.
Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. »

2ème lecture : L'Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)




Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains



Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m'adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome.

Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l'Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.

Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d'Apôtre afin d'amener à l'obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.

Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur.

Evangile : La venue de l'Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)




Alléluia. Alléluia.

Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l'appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous »

Alléluia (Mt 1, 23)




Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.




4ème dimanche de l’Avent… C’est déjà le dernier !
Dans 3 jours ce sera Noël…
Comment nous sommes nous préparés à cet événement majeur de notre vie de chrétiens ?

Je le disais la semaine dernière, les bruits de notre monde sont nombreux et forts !
Ils sont tellement nombreux et forts que souvent ils passent au dessus des messages importants de notre vie…

« Je ne peux pas jouer avec toi, je réponds à mes mails »
« Chut !! J’écoute la télé… »
«  A table ! » « Je suis sur mon ordinateur… Je termine cette partie… »

Ou encore…

« Aller à la Messe le dimanche matin ? J’ai foot le dimanche matin ! »
« Prier ? Avec tout le travail que j’ai ! J’ai pas le temps ! »

Les bruits de notre monde sont donc tellement nombreux et forts, les nouvelles habitudes de notre temps ont tellement pris de place dans nos vies que nous n’avons plus… que nous ne prenons même plus le temps de nous occuper de nos proches ni même de Dieu…

Le temps de l’Avent et cette belle fête de Noël qui sera là dans 3 jours sont là pour nous rappeler qu’il est possible de décider de ne plus écouter toutes les sirènes de notre temps… Mieux… ce temps est là pour nous rappeler que c’est justement dans la prière et dans le service aux autres, à nos proches mais pas que… que se trouve le vrai sens de notre vie de chrétien ainsi que la réponse à ce Dieu qui dans quelques jours va nous offrir son Fils tellement il nous aime.

C’est à nous qu’il appartient de faire en sorte que Noël soit avant tout l’anniversaire de Jésus avant d’être celui du Père Noël !

Serions nous entrain d’oublier le don total de Dieu pour nous ?
Aveuglés par les lumières et rendus sourds par les bruits de notre temps aurions nous oublié le don total que Dieu fait aux hommes par amour ?

C’est lui qui fait le premier pas. Il l’a fait pour nous… Il a voulu établir sa présence parmi nous pour nous faire entrer en communion avec nous.


Le texte de la première lecture nous rappelle cette grande initiative, ce cadeau de Dieu.

C’est ici mis en scène pour nous dans un dialogue entre le Prophète Isaïe et le jeune roi Acaz.

Je vais volontairement faire l’impasse sur le dialogue entre Isaïe et Acaz pour m’arrêter sur la bonne nouvelle que Isaïe apporte « Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel (Dieu avec nous)»

Nous sommes environ 8 siècles avant que ne se réalise cette bonne nouvelle et pourtant Isaïe et le peuple d’Israël la connaissent déjà.

Mais cette nouvelle n’a rien d’un scoop à la manière où les journaux de notre époque nous l’annoncent…
Ce n’est pas l’annonce d’un fait extraordinaire comme peuvent nous le relater la télévision ou la radio de notre époque.

D’abord ici c’est LA bonne nouvelle et surtout c’est une promesse, LA promesse de Dieu…
La promesse qui s’adresse à tout un peuple et qui lui annonce des jours meilleurs !

Emmanuel… Dieu avec nous… C’est Dieu lui-même qui se fera homme pour rejoindre son peuple.


Et nous en arrivons au texte de la seconde lecture.
Tout comme Ïsaie, Saint Paul est confronté à l’incrédulité des gens de son temps…

Nous sommes quelques années après la mort du Christ…
Beaucoup ont cru que son retour allait être rapide…
Beaucoup parmi ceux là ont perdu patience et finissent par croire qu’ils se sont trompés et que le Christ ne reviendra pas.

Comme tous les hommes qui se sentent trompés, ils se recroquevillent sur eux mêmes…
Et du coup, tout ce qu’ils voient c’est la misère, la détresse dans laquelle ils se trouvent…
Ils retrouvent les persécutions auxquelles ils sont soumis et n’ont plus aucun espoir en demain.

C’est justement à propos de ces persécutions que ce texte nous est proposé aujourd’hui…

Celui qui est oppressé à évidemment besoin d’être libéré…
Mais aussi étonnant que cela puisse peut-être nous sembler, l’oppresseur a lui aussi besoin d’être libéré…

Un homme qui oppresse les autres, est un homme qui est prisonnier de sa haine.

Tous deux sont enfermés et tous deux ont besoin d’être libérés !

Ce texte nous est proposé à ce moment de l’année justement pour nous annoncer que cet enfant que nous attendons, le Fils de Dieu qui arrive, vient parmi nous pour nous libérer tous !

Ce que nous sommes invités à comprendre… mieux : à croire, c’est que même si nous ne savons pas quand cela arrivera, rien ni personne ne pourra arrêter la réalisation de ce projet d’Amour de Dieu pour cette humanité à laquelle nous appartenons.


Nous voilà à présent prêts pour le texte d’Evangile…

Nous sommes prêts pour comprendre combien Joseph était un homme juste – ajusté à Dieu – un homme qui a accepté de se laisser bousculer dans ses plans pour se mettre au service de Dieu qui va se faire homme et qui a besoin de lui !

Je le dis souvent, pour bien comprendre un texte d’Evangile il faut le remettre dans son contexte.
Pour autant cette fois, je pense que chacun d’entre nous messieurs est partiellement capable de se mettre quelques instants à la place de Joseph.

Dans ce 21ème siècle où nous vivons, je ne suis pas certain – même si Dieu descendait en personne pour nous l’expliquer – que nous serions prêts à croire que notre épouse se trouve enceinte par l’opération de l’Esprit Saint.

Et même si Dieu descendait personnellement pendant la nuit pour nous le dire… même si nous acceptions de le croire… je ne vous dis pas dans quelle état d’esprit nous serions le lendemain matin quand il faudrait nous retrouver face à celles et ceux que nous croisons tous les jours, celles et ceux avec lesquels nous travaillons… Celles et ceux qui habitent le même quartier que nous…  et qui ne manqueront évidemment pas – comme nous le ferions sans doute nous-mêmes d’ailleurs – de porter mille et un jugements.

Cette petite visite dans le 21ème siècle terminée, je vous propose de retourner à l’époque de Joseph.

Joseph a beau être un homme juste, il est dans une époque où le poids de la tradition est énorme.

Marie et lui sont promis l’un à l’autre par leurs familles respectives…
Dans quelques temps ils doivent se marier…
Plus tard ils auront des enfants…

Et voilà que tous ces plans sont chamboulés…

Joseph accepte malgré tout de se laisser bousculer par le Seigneur… Il accepte que ses propres plans s’effacent pour faire place à ceux de Dieu…
Il va jusqu’à avoir l’humilité – chose impensable pour l’époque – de donner à son enfant un prénom qu’il n’aura pas lui-même choisi.

En cette veille de Noël, Joseph nous renvoie à la vraie foi, celle qui fait confiance en la Parole de Dieu.

C’est important pour nous aussi…
Chacun d’entre nous a des projets et des rêves…
Le texte d’Evangile qui nous est proposé aujourd’hui est là pour nous rappeler qu’il nous faut accepter nous aussi, de les ajuster sur les projets de Dieu.

La foi, la vraie, consiste à vivre cette Parole que nous prononçons régulièrement dans la prière du Notre Père : « Que TA volonté soit faite »

Oui, le petit enfant qui va arriver dans 3 jours est le Fils de Dieu !
Oui, il va passer sa vie à faire la volonté de Dieu !

Il ne va pas le faire juste pour faire beau… Il va le faire pour nous montrer l’exemple à suivre… Lui qui avait une foi totale en son Père est allé jusqu’à donner sa vie pour que le plan d’Amour de Dieu puisse se réaliser pour chacune et chacun d’entre nous.

Il va passer par la souffrance, la mort pour arriver au bonheur de la résurrection.

Comme je l’ai déjà dit : Ce petit enfant va TOUT changer et plus jamais aucune époque ne pourra oublier que Dieu s’est fait homme pour le bonheur de chacune et chacun d’entre nous… Un bonheur qui n’est peut-être pas immédiat c’est vrai, mais un bonheur qui est une promesse de Dieu une promesse que rien ni personne ne pourra empêcher d’arriver.


Amen

dimanche 15 décembre 2013

2013-12-15 - A - 3° Dimanche de l'Avent - Jean Baptiste et Jésus (Mt 11, 2-11)


3° Dimanche de l’Avent


1ère lecture : Les merveilles du salut à venir (Is 35, 1-6a.10)



Lecture du livre d'Isaïe



Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse,
qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et de Sarône. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu.
Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent,
dites aux gens qui s'affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. »
Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie.

Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s'enfuiront.

2ème lecture : « Ayez de la patience : la venue du Seigneur est proche » (Jc 5, 7-10)



Lecture de la lettre de saint Jacques



Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récoltes.
Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche.
Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte.
Frères, prenez pour modèles d'endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

Evangile : Jean Baptiste et Jésus (Mt 11, 2-11)



Alléluia. Alléluia.

Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et rendre témoignage à la Lumière.

Alléluia (cf. Lc 1, 76 ; Jn 1, 7)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »

Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?... Alors, qu'êtes-vous donc allés voir ? un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu'un prophète. C'est de lui qu'il est écrit : Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi.
Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »




Ce 3ème  dimanche de l’Avent… Déjà trois… Ce 3ème dimanche de l’Avent est pour nous l’occasion de nous retrouver dans la joie de Noël, mais je ne suis pas sur que nous soyons arrivés ce soir/ce matin dans cette église en pensant que ca allait forcément être un moment de joie.

Au mieux, nous nous sommes souvenus que nous étions au 3ème dimanche de l’Avent…
A défaut, nous nous sommes peut-être quand même dit que nous allions retrouver notre Dieu dans l’Eucharistie à laquelle nous allons participer…

Mais au fait allons nous réellement y participer ?
Ne serons nous pas seulement les spectateurs blasés d’un « spectacle » auquel nous venons assister – et non participer – chaque semaine.

Pour nombre d’entre nous, nous faisons partie d’une longue lignée de chrétiens qui bien avant nous ont suivi les mêmes chemins dominicaux.

La question reste entière : Sommes-nous dans la joie ?
Remplis de nos soucis quotidiens, de nos préoccupations, de toutes ces choses qui occupent nos vies et nos esprits, nous rendons-nous encore compte de la chance qui est la notre ?

Là tout de suite, je vous propose d’appuyer sur le bouton « Pause » !

L’espace des quelques minutes de cette homélie – je vais essayer de ne pas faire trop long – et bien l’espace de ces quelques minutes, je vous propose de faire comme si nous avions laissé tout ce qui occupe nos vies et surtout nos esprits devant la porte de cette Eglise…

L’espace de cet instant, je vous invite à faire avec moi un zoom sur l’instant que nous vivons.

Nous sommes entrain de préparer la venue de notre Seigneur !
Nous sommes entrain de préparer l’arrivée de cet enfant qui va changer la face du monde à jamais !
Plus aucune époque ne pourra ignorer que Dieu s’est fait homme et que son Fils est venu libérer son peuple !

C’est ca la bonne nouvelle et c’est ce que nous rappelle le texte de la première lecture…

Isaïe s’adresse à un peuple qui a beaucoup souffert, qui vient de passer 40 années dans le désert et qui va enfin pouvoir rentrer chez lui !

Mettez vous un peu à leur place…

Imaginez vous entrain de rentrer chez vous, dans votre maison, bien au chaud, dans un endroit où il faut bon vivre, auprès de celles et ceux que vous aimez après que vous ayez été contraints d’en rester loin pendant de trop nombreuses années…

Ne seriez vous pas vous aussi dans la joie ?

Si ce texte nous est proposé à 10 jours de Noël c’est justement pour nous permettre de toucher du doigt, de comprendre quel doit être notre joie à l’approche de ce grand moment de notre vie chrétienne… un peu comme ce moment où nous allons justement rentrer chez nous… Ce moment où nous allons retrouver celui qui nous aime et que nous aimons, celui qui va nous apporter la chaleur et le bienêtre de cette maison dont je viens de parler…

C’est donc ca la joie de Noël ?
Et bien oui ! C’est ce temps où nous allons comprendre au plus profond de notre être – « percuter » comme dit aujourd’hui, percuter que ce Dieu qui arrive sous les traits d’un petit enfant veut que nous soyons heureux… et que pour cela il chemine avec nous chaque jour…


Ce texte nous parlait de la venue du Seigneur…
Saint Jacques quant à lui, dans la seconde lecture, nous parle de son retour et il nous invite à la patience… Patience…

« Mais ca fait longtemps qu’on patiente ! » me direz-vous…

Ca fait 2000 ans que le Christ est parti et ca fait 2000 ans que tout le monde nous dit la même chose… patience… patience… mais quand reviendra t’il donc… Enfin ?

Alors oui, c’est vrai, il nous faut encore patienter, il nous faut encore et encore tenir notre lampe allumée dans ce monde qui semble aller de moins en moins bien, dans ce monde ou de moins en moins de gens croient en Dieu.

Mais alors ?
Est-ce que cela voudrait dire que depuis 2000 ans les générations qui se sont succédé ont manqué quelque chose ?

Est-ce que cela veut dire que seule la génération qui sera présente sur cette terre au moment de son retour connaître la vraie joie du retour de Dieu parmi les hommes ?

Si nous voyons les choses ainsi, c’est que nous pensons que Dieu est parti
Si nous voyons les choses ainsi, alors oui c’est sur, si Dieu ne choisit pas l’une de nos générations, alors nous aurons manqué quelque chose…

Si par contre nous pensons… mieux si nous croyons que Dieu est toujours parmi nous et qu’il nous accompagne à chaque instant… Alors aucune génération n’a rien perdu, alors nous n’aurons rien manqué, sauf si nous passons notre vie à attendre un retour…

Si chaque jour qui passe nous croyons que Dieu est réellement parmi nous, si chaque jour qui passe nous agissons comme s’il était physiquement présent en faisant du mieux que nous pouvons dans le quotidien de nos vies pour l’aider à transformer ce monde…
Alors non seulement nous n’aurons rien manqué mais en plus nous finirons pas sentir sa présence réelle et avec elle tout le bonheur qu’elle procure.

Vous êtes toujours sur la touche « Pause » ?
Avez-vous réussi à ne pas laisser retourner vos esprits dans le quotidien de vos vies ?

Pas facile n’est-ce pas ?
Il y a tellement de bruit dans nos vies qu’il est bien difficile de rester concentrés ne fut-ce que quelque minutes…

Mais ne vous inquiétez pas, ce que je dis là n’a pas valeur de jugement dans ma bouche… Et si j’étais à votre place dans cette assemblée, rien ne dit que mon esprit à moi ne serait pas lui aussi retourné dans le bruit de notre monde, ce quotidien qui occupe tellement de place dans nos vies et nos esprits.

Si je vous dis cela c’est pour vous montrer à quel point il est difficile de vraiment prendre le temps de se mettre à l’écoute de La Parole de Dieu…

Et ce n’est que si on le fait très régulièrement… en nous isolant… dans le calme… que nous pouvons enfin entendre la voie de ce Dieu qui est toujours présent parmi nous, qui nous aime, qui nous le dit à chaque instant et qui nous invite à ne pas attendre pour nous mettre en marche à ses côtés au service de notre monde.

Et la transition est toute trouvée avec l’Evangile qui nous est proposé aujourd’hui…

Du fond de sa cellule, Jean Baptiste est pris d’un doute…

Il connaît Jésus … Il sait qui il est et entend tout ce qu’il réalise…
A défaut de l’avoir sous les yeux, puisqu’il est enfermé, il a dans ses oreilles les récits qui lui sont faits de tout ce que Jésus fait de beau et de grand…

Il a toutes les raisons de croire que celui qu’il avait pour mission d’annoncer est réellement présent… Il a toutes les raisons de croire que Dieu est présent là, tout près de lui… et pourtant… il doute…
Et s’il s’était trompé ? Et si finalement celui qui réalise tant de belles choses n’était pas celui qu’il devait annoncer ?

Tout comme lui nous doutons nous aussi…
Au détour d’une douleur… au détour d’une interpellation par quelqu’un qui ne croit pas ou plus et à qui nous aurons peut-être du mal à parler de notre foi…
Peut-être que nous aussi il nous arrive de douter…
« Et si finalement Dieu n’existait pas ? »
« Et si finalement, ce repère dans ma vie n’en était pas un ? »

A nous comme à Jean Baptiste, Le Christ dit et redit qu’il est bien présent que Dieu existe et qu’Il en est le Fils unique, cet enfant qui va venir dans quelques jours et qui nous aime…

Ce ne sont pas nos manques de foi qui nous font douter…
Ce sont les bruits de notre monde… des bruits de toutes sortes…
De bruits qui s’appellent, violence, injustice, égoïsme, trahison, malversation etc… etc… etc…

Quand nous voyons le monde dans lequel nous vivons, quand parfois aussi nous souffrons dans nos cœurs ou nos corps des douleurs de notre temps… Alors il peut nous arriver à nous aussi de douter…

Si nous voulons retrouver notre sérénité…
Si nous voulons retrouver cette certitude de la présence de Dieu dans nos vies… Il ne faut pas chercher à ajuster Dieu à notre monde, mais il faut plutôt chercher à ajuster nos vies à Dieu !

Avec lui, allons à la rencontre de celles et ceux qui nous entourent, que Dieu met sur notre route et qui ont tant besoin de nous…

C’est Lui la bonne nouvelle que nous devons annoncer à tous ceux qui nous entourent et qui – souvent sans même le savoir – ont besoin de Lui !
C’est à nous qu’est confié maintenant la mission de l’annoncer…

Dans quelques jours ce sera à nouveau Noël…
Dans quelques jours l’enfant qui va renaître et trouver sa place dans la crèche nous invitera une fois encore à caler nos vies sur la sienne…

Il est temps d’enlever la touche Pause maintenant…

Nous pouvons reprendre tout ce que nous avons tout à l’heure laissé à la porte de cette église, tout ce qui fait nos vies…

Nous savons maintenant que tout cela ne nous empêchera pas d’avancer vers Noël…

L’occasion nous est donnée de reprendre le chemin dans la joie auprès de Dieu chaque jour…

Noël est un nouveau départ… tâchons de ne pas le manquer !


Amen