dimanche 30 mars 2014

2014-03-30 - A - 4° Dimanche de Carême - Evangile L'aveugle-né (Jn 9, 1-41 [Lecture brève 9, 1.6-9.13-17.34-38])


4ème dimanche de Carême


1ère lecture : Dieu choisit David comme roi de son peuple (1S 16, 1b.6-7.10-13a)



Lecture du premier livre de Samuel



Le Seigneur dit à Samuel : « J'ai rejeté Saül. Il ne règnera plus sur Israël. Je t'envoie chez Jessé de Bethléem, car j'ai découvert un roi parmi ses fils. Prends une corne que tu rempliras d'huile, et pars ! »
En arrivant, Samuel aperçut Éliab, un des fils de Jessé, et il se dit : « Sûrement, c'est celui que le Seigneur a en vue pour lui donner l'onction ! »
Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l'ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. »
Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : « Le Seigneur n'a choisi aucun de ceux-là. N'as-tu pas d'autres garçons ? » 
Jessé répondit : « Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. » 
Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu'il ne sera pas arrivé. »
Jessé l'envoya chercher : le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau.
Le Seigneur dit alors : « C'est lui ! donne-lui l'onction. »
Samuel prit la corne pleine d'huile, et lui donna l'onction au milieu de ses frères. L'esprit du Seigneur s'empara de David à partir de ce jour-là.



2ème lecture : Vivre dans la lumière (Ep 5, 8-14)



Lecture de la lettre de saint Paul Apôtres aux Éphésiens



Frères,
autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière — or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité — et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur.
Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt.
Ce que ces gens-là font en cachette, on a honte d'en parler.
Mais quand ces choses-là sont démasquées, leur réalité apparaît grâce à la lumière, et tout ce qui apparaît ainsi devient lumière. C'est pourquoi l'on chante : 
Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.

Evangile : L'aveugle-né (Jn 9, 1-41 [Lecture brève : 9, 1.6-9.13-17.34-38])



Acclamation : Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. 

Lumière du monde, Jésus Christ, celui qui marche à ta suite aura la lumière de la vie.

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Jn 8, 12)



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean



En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »
Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l'action de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu'il appliqua sur les yeux de l'aveugle, et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie : Envoyé). L'aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer — car il était mendiant — dirent alors : « N'est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient : « C'est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c'est quelqu'un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait : « C'est bien moi. »

Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-il ouverts ? »
Il répondit : « L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il m'en a frotté les yeux et il m'a dit : 'Va te laver à la piscine de Siloé.' J'y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j'ai vu. »
Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »

On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle.
Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
À leur tour, les pharisiens lui demandèrent : « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit : « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. »
Certains pharisiens disaient : « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat. » D'autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s'adressent de nouveau à l'aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? » Il dit : « C'est un prophète. »
Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C'est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il qu'il voie maintenant ? »
Les parents répondirent : « Nous savons que c'est bien notre fils, et qu'il est né aveugle.
Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s'expliquer. »
Ses parents parlaient ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie.
Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »
Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »
Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n'en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j'étais aveugle, et maintenant je vois. »

Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t'ouvrir les yeux ? »
Il leur répondit : « Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m'entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? »Ils se mirent à l'injurier : « C'est toi qui es son disciple ; nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples. Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé ; quant à celui-là, nous ne savons pas d'où il est. »
L'homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux. Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce. Jamais encore on n'avait entendu dire qu'un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »
Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l'homme ? »
Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »

Jésus lui dit : « Tu le vois, et c'est lui qui te parle. »
Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui.
Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »
Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons !' votre péché demeure. »




C’est eu plein cœur du Carême que nous nous retrouvons pour cette Messe « spécial couples » si je puis dire.

Pour la troisième année, nous avons proposé à tous les couples de nos paroisses de se retrouver autour de l’Eucharistie.

Certes nous avons une pensée particulière pour celles et ceux qui vont très bientôt vivre le sacrement du Mariage, mais nous pensons également à tous les autres couples ; Ceux qui se sont mariés les années précédentes, mais également ceux  qui composent nos assemblées depuis de nombreuses années ; Nous pensons également – et nous prierons – pour les couples en difficultés que nous avons peut être autour de nous.

Ensemble ce soir, avec l’aide des textes de notre dimanche nous allons revisiter ce beau sacrement qu’est le mariage ; Sacrement parce que, au travers de l’union d’un homme et d’une femme, c’est Dieu qui fait alliance avec chacun de nous.

Car quand nous nous unissons par les liens du mariage, nous ne sommes plus  deux mais trois.
Au moment où – parfois bien jeunes – nous nous unissons avec beaucoup de sincérité mais également beaucoup d’ignorance pour une vie entière, Dieu s’engage avec nous…

Il s’engage à être à nos côtés pour être le compagnon fidèle de toute une vie d’époux.

Nous sommes alors souvent bien jeunes, je viens de le dire, et même si nous savons que la vie n’est pas toujours facile, nous avons foi en un avenir que nous commençons à construire à deux et que nous imaginons se dérouler sous un beau ciel bleu sans trop penser aux nuages qui le traverseront ou aux orages qui pourtant surviennent et peuvent parfois nous mettre en déroute.

Si le Seigneur se réjouit de nos enthousiasmes, de ces beaux projets que nous faisons ensemble, il sait également que notre humanité ne manquera pas de nous emmener vers les orages dont je viens de parler.

C’est aussi, et peut être surtout dans ces moments là que Dieu sera particulièrement présent à nos côtés.

Mais alors me direz-vous, si Dieu est particulièrement présent dans les moments difficiles de nos vies, pourquoi tant de couples se séparent ils ? Pourquoi tant de couples finissent ils pas ne plus croire dans un amour qui les a pourtant unis un jour ?

Après de nombreuses années de mariage, chacun des couples qui vous ont accompagnés pendant votre préparation au mariage, mais également tous les couples plus anciens de notre assemblée pourraient vous le dire, quand la vie se fait un peu plus difficile, si nous avons du mal à nous retrouver, si même parfois des couples se séparent c’est à mon avis avant tout parce que nous avons oublié que nous cheminions à trois.

Nous sommes face à des problèmes humains que nous essayons de résoudre avec nos pauvres humanités en oubliant que nous avons à nos côtés un allié de poids qui, à défaut de venir en personne résoudre nos problèmes d’un coup de baguette magique comme nous nous y attendons bien souvent, un allié qui nous donnera la force et l’énergie de tout traverser.

Pour ne pas perdre le Seigneur de vue et lui donner la possibilité de nous aider quand les choses sont plus difficiles, la recette est plutôt simple même si elle est loin d’être évidente à mettre en œuvre : Il nous faut mettre Dieu au centre de nos vies et c’est exactement ce que chaque année nous rappelle ce Carême dans lequel nous nous trouvons pour quelques semaines encore.

Mais peut-être vous dites vous que tout cela vous semble bien compliqué, que vous ne savez pas comment il faut faire ou encore que dans le monde qui nous entoure ce ne sont des sujets qui n’ont plus tellement la quotte et que vous avez peur d’être tourné en ridicule si vous annoncez à votre entourage que vous avez décidé de donner à Dieu sa vraie place dans votre vie.

C’est pourtant bien là que selon moi se trouve la solution et encore une fois la recette est plutôt simple.

Je vous l’ai dit tout a l’heure en commençant cette homélie, l’une des premières méthodes pour aller à la rencontre de Dieu et commencer à lui laisser Sa place dans nos vies de couples, c’est la lecture de la Bible…

Là encore, pas simple me direz vous…
Nous l’avons vu lors de la rencontre sur la découverte de la célébration de votre mariage, ces textes ont été écrit il y a plus de deux mille ans pour certains d’entre eux, dans une forme et avec des mots qui ne nous parlent pas toujours très facilement…

Et pourtant ces textes, pour peu qu’on veuille bien persévérer, pour peu qu’on accepte de les entendre régulièrement pour les laisser nous interpeler un peu à la fois, et bien ces textes finiront pas nous révéler les comportements importants qu’il nous fait avoir pour caler notre vie sur celle de Dieu et lui permettre de nous guider dans les difficultés de nos quotidiens.

La prière aussi est importante…
Là encore c’est une pratique qui n’est plus vraiment de notre époque.
Je suis prêt à parier que peu parmi vous ont des amis qui savent encore ce que prier veut dire.

Et pourtant cette prière est une vraie porte vers la rencontre avec Dieu.
Peu importe la forme qu’elle prend… Vous ne connaissez plus les prières apprises dans votre enfance ? Vous n’en avez jamais apprise aucune ? Peu importe… Saint Augustin disait que la plus belle prière est celle qui vient avant tout du cœur… C’est ca le plus important…

Apprenez à vous adressez à Dieu avec sincérité et humilité et laisser le faire le reste… Laissez-le vous aider à établir le contact…  Laissez-le vous rejoindre dans votre vie pour y trouver Sa place et vous aider.

La prière chacun dans son intimité est une chose, mais le top du top c’est la prière en couple face à la croix.
Oui, c’est vrai : Il faut du temps pour y arriver et même quand on y arrive rien n’est jamais gagné… Mais si vous saviez la puissance d’une prière dite en couple AVEC le Seigneur… Combien de barrières sont alors tombées alors qu’elles semblaient insurmontables… Combien de pardons sincères et profonds ont alors été offerts… face à la croix !

Il existe encore un moyen de nous laisser rejoindre par Dieu, ce sont les sacrements.

On entend souvent dire que les meilleurs chrétiens ne sont pas forcement dans les églises… Peut-être est-ce vrai…
Je crois cependant que c’est en se retrouvant ENSEMBLE chaque dimanche en se mettant ENSEMBLE à l’écoute de la Parole de Dieu et en participant ENSEMBLE à son Eucharistie que nous pouvons progresser sur les chemins qui nous mèneront à une réelle communion avec Dieu, une communion qui peut réellement nous aider à tout traverser dans la vie.

Voilà ce que je voulais vous dire ce soir…

J’ai dit en commençant cette homélie que les textes de ce dimanche allaient nous aider à revisiter le sacrement du mariage que vous allez bientôt vivre…
J’ai également parlé d’Alliance que Dieu fait avec nous dans ce même sacrement…

Je viens de l’illustrer à ma façon non en ramenant réellement les textes de ce dimanche vers le sens du mariage, mais en me laissant interpeler par eux pour vous partager ces quelques pistes que je vous souhaite maintenant de découvrir pour réussir votre union.

A vous de jouer maintenant…

A votre tour laissez-vous, vous aussi, inspirer par Dieu dans les textes que peut-être vous découvrirez ensemble… Laissez-vous aider à prier à deux même en ne commençant peut-être que par quelques mots dits avec le cœur… Rejoignez nos communautés le dimanche pour partager avec elle l’Eucharistie…

J’en suis certain Dieu vous semblera alors accessible et jamais rien ne manquera à votre couple pour grandir dans cet Amour que vous allez bientôt lui confier.


Amen

dimanche 23 mars 2014

2014-03-23 - A - 3° Dimanche de Carême - La Samaritaine et le don de l'eau vive (Jn 4, 5-42 [lecture brève 4, 5-15.19b-26.39a.40-42])


3ème dimanche de Carême


1ère lecture : Par Moïse, Dieu donne l'eau à son peuple (Ex 17, 3-7)



Lecture du livre de l'Exode



Les fils d'Israël campaient dans le désert à Rephidim, et le peuple avait soif. Ils récriminèrent contre Moïse : « Pourquoi nous as-tu fait monter d'Égypte ? Etait-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? »
Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant eux, emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël, prends le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l'eau, et le peuple boira ! » 

Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.

Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : Défi) et Mériba (c'est-à-dire : Accusation), parce que les fils d'Israël avaient accusé le Seigneur, et parce qu'ils l'avaient mis au défi, en disant : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n'y est-il pas ? »



2ème lecture : L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs(Rm 5, 1-2.5-8)



Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains



Frères,
Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a donné, par la foi, l'accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu. Et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.

Alors que nous n'étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions. — Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.

Evangile : La Samaritaine et le don de l'eau vive (Jn 4, 5-42 [lecture brève: 4, 5-15.19b-26.39a.40-42])



Acclamation : Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. 

Le Sauveur du monde, Seigneur, c'est toi ! Donne-nous de l'eau vive, et nous n'aurons plus soif.

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Jn 4, 42.15)



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean



Jésus arrivait à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph, et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. 
Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
(En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)
La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »
Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »
La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. »
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
La femme répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari, car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai. »
La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi : nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem. »
Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
Mais l'heure vient — et c'est maintenant — où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. »
La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. »Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »

Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :« Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »
Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus

Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : « Rabbi, viens manger. »
Mais il répondit : « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se demandaient : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? »
Jésus leur dit : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.
Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson.
Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne.'
Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. »

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. »
Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours.
Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. »



Les textes de ce 3ème dimanche de Carême nous nous parlent beaucoup d’eau…
Ils nous parlent d’eau ou plus exactement de ce qui se passe quand nous n’en avons pas… de la soif que cela engendre.

Le premier texte est tiré du livre de l’Exode…
L’Exode… ce long chemin que le peuple d’Israël a fait dans le désert derrière son guide, Moïse, à la recherche de la terre promise… Une terre dont le peuple ne savait rien sinon que c’est là qu’il rencontrerait Dieu…

Il fallait une sacré dose de confiance pour avancer ainsi de point d’eau en point d’eau, au travers du désert à la suite d’un seul homme…

Alors oui, c’est vrai… Ils avaient tous vu ce que Dieu avait fait pour que Pharaon finisse par les laisser partir… Ils avaient assisté aux plaies que l’Egypte avait du endurer pour que le peuple puisse enfin être libre…

Ils avaient même assisté à l’engloutissement de l’armée de Pharaon par la mer que Moïse avait ouverte avec son bâton…

Mais voilà… C’était il y a quelques temps déjà…
La vie avait repris son cours et surtout… La traversée du désert est quand même pénible… Mettre le campement… Défaire le campement… Aller d’un point d’eau à l’autre en espérant à chaque fois en trouver… Souffrir en marchant toute la journée sous le soleil et bien d’autres douleurs encore.

Et le peuple avait fini par faire ce qui arrive à chacun d’entre nous de faire : Il avait fini par ne plus pouvoir supporter cette vie…
Il a suffi qu’à Réphidim l’eau ne soit pas au rendez-vous pour que le peuple se mette en colère…

Il leur est alors arrivé ce qui nous arrive à nous aussi : Le peuple récrimine contre celui qui le gouverne, c'est-à-dire Moïse et à travers Moïse Dieu, dont ils finissaient pas se demander s’ils allaient réellement le rencontrer un jour dans ce désert qui n’en finissait plus.

C’est un peu comme nous quand nous récriminons contre ceux que nous avons élu… Nous trouvons que le bien être promis tarde à venir… Pire, nous trouvons que nos conditions se détériorent et du coup nous râlons nous aussi.

Vous connaissez comme moi les textes qui se trouvent dans le livre de l’Exode…

Tout au long de la traversée du désert, le peuple a souvent trouvé des raisons de récriminer contre et Moïse et contre Dieu…

Et là encore c’est un peu comme nous… Quand les choses ne vont pas comme nous le voulons, il nous faut un coupable et si nous n’arrivons pas à trouver autour de nous quelqu’un sur lequel nous allons pouvoir déverser notre colère et bien, tout comme le peuple d’Israël, nous finissons pas nous en prendre à Dieu…

C’est vrai après tout… Si la famine subsiste encore dans notre monde… C’est tellement plus facile de se dire que si Dieu le voulait il pourrait tout changer…

Quand le chômage persiste, quand nous avons fini de nous en prendre à nos politiques dont nous trouvons sans cesse qu’ils en font d’avantage pour leur ré élection que pour les gens dont ils sont sensés s’occuper, et bien là encore nous finissons par trouver que Dieu pourrait arranger tout cela.

Et bien malgré toutes ces récriminations contre lui, malgré toutes les fois où nous nous sommes détournés de lui pensant qu’il nous avait abandonnés, et bien malgré tout cela, Dieu continue à se tourner vers nous et à ne vouloir qu’une seule chose : Notre bonheur !

La meilleure preuve se trouve encore dans le récit de l’Exode.
Souvent le peuple a récriminé et pourtant à chaque fois, Dieu lui a donné ce qu’il demandait… La manne… de l’eau… le peuple n’a jamais manqué de rien et a fini par arriver jusqu’au mont Sinaï où il a vécu cette rencontre avec Dieu, où il a reçu une nouvelle nourriture : La Parole de Dieu !

Mais la soif n’est pas seulement une question d’eau…
Notre esprit aussi peut avoir soif…

Nous le voyons bien autour de nous : Tant de personnes sont tristes, tant de jeunes ou de moins jeunes ne trouvent plus de sens à leur vies… tant de personnes sont tristes et se sentent tellement accablées par tous les maux de notre temps…

Toutes ces personnes ont en fait soif d’un vrai sens à donner à leur existence…

Très souvent cette soif est provoquée par une traversée du désert elle aussi… le désert spirituel vers lequel notre monde souvent stérile et menaçant les pousse.

Là où ils se trouvent, c'est-à-dire dans un monde d’égoïsme, de violence, et de bien d’autres maux, il n’y a plus rien pour désaltérer leur esprit… Leur permettre de reprendre leur souffle et de repartir certains que quelqu’un les aime et chemine avec eux.

Ce désert, c’est le désert de l’ignorance religieuse !

Les maux du monde dans lequel nous nous trouvons, mais également toutes les tentations de plaisir instantané, toutes les distractions égoïstes finissent pas conduire l’homme à s’éloigner de Dieu.

Pour faire un parallèle qui vaut ce qu’il vaut, les hommes et les femmes de notre temps finissent pas s’installer eux aussi dans un désert d’indifférence… Une indifférence entre les hommes… Une indifférence entre les hommes et Dieu.

Ce à quoi nous invite le carême, ce à quoi nous invitent les textes de ce dimanche, ce n’est rien de moins que remettre Dieu au centre de nos vies pour pouvoir nous abreuver de sa parole et nous guérir de la soif de bonheur qui est la notre.

Car oui La Parole de Dieu rend réellement heureux !

Ce n’est d’ailleurs pas tant la parole en elle-même… Mais plutôt l’effet qu’elle peut produire dans nos vies…

Bien loin de contenir les interdictions que trop souvent le monde qui nous entoure lui trouve, cette Parole contient en fait les recettes du vrai bonheur !

Si nous acceptons de nous laisser interpeler par cette Parole… Si nous acceptons de la laisser faire en nous son effet, alors il est certain, quelles que soient les difficultés de nos vies, que cette Parole nous aidera à trouver les chemins qui mènent au vrai bonheur…

Ce sont toutes ces choses dont notre monde à si peu l’habitude et dont il a cependant tant besoin pour être heureux : Ecoute, Partage, Générosité, Paix, Pardon et bien d’autres choses encore…

Ce sont là des vertus qui sont la source d’une vie réellement heureuse.

En complément de la Parole, pour retrouver cette source, il n’y a pas de secret.
Chaque jour, apprenons ou réapprenons à consacrer du temps à la prière… apprenons ou réapprenons à aller à la rencontre de Dieu, car une prière sincère est une prière dans laquelle chacune et chacun d’entre nous peut rencontrer Dieu…

Et il y a également l’Eucharistie…
On entend parfois dire que les meilleurs chrétiens ne sont pas nécessairement dans les églises et peut être est-ce vrai…
Il ne faut cependant pas se servir de cette phrase comme d’une excuse quand on a pas le courage de se bouger un peu le dimanche matin.

Car s’il peut être vrai que les meilleurs chrétiens ne sont pas nécessairement dans les églises, il est également vrai que c’est en fréquentant régulièrement l’Eucharistie, en se laissant interpeler par le sens réel qu’elle a dans la vie de tout homme, que nous pouvons nous améliorer, apprendre à repousser nos limites si humaines et remettre au cœur de nos vies ce Dieu dont nous avons tant besoin pour être heureux et rendre heureux toutes celles et ceux que le Seigneur met sur notre route chaque jour.

Oui, en ce Carême Dieu vient encore et toujours à notre rencontre.
Il se propose à nous non pour diriger vos vies mais pour nous rendre heureux, vraiment heureux loin des égoïsmes, des rancœurs et des courses à la possession de notre monde.

Il veut tellement notre bonheur que jamais il ne s’impose.
Il veut tellement notre bonheur qu’il nous laisse libres de le choisir ou pas…

C’est donc à chacune et chacun d’entre nous qu’il appartient de faire nos vrais choix en cette période de Carême.


Amen

dimanche 16 mars 2014

2014-03-16 - A - 2° Dimanche de Carême - La Transfiguration (Mt 17, 1-9)


2ème dimanche de Carême


1ère lecture : La vocation d'Abraham (Gn 12, 1-4a)



Lecture du livre de la Genèse



Abraham vivait alors en Chaldée. Le Seigneur lui dit : « Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te méprisera. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
Abraham partit, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth partit avec lui.



2ème lecture : Dieu nous appelle à connaître sa gloire (2Tm 1, 8b-10)



Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Fils bien-aimé,
avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l'Évangile.
Car Dieu nous a sauvés, et il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible à nos yeux, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s'est manifesté en détruisant la mort, et en faisant resplendir la vie et l'immortalité par l'annonce de l'Évangile.

Evangile : La Transfiguration (Mt 17, 1-9)



Acclamation : Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. 

Du sein de la nuée resplendissante, la voix du Père retenti : « Voici mon Fils, mon bien-aimé, écoutez-le ! » 

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur.
Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. »



Second dimanche de Carême… Déjà…

Déjà une semaine et demie que le Carême 2014 est commencé…
Déjà une semaine et demie que nous sommes invités à nous mettre d’avantage que d’habitude à l’écoute de Dieu pour bien nous préparer à ce moment important que sera la mort mais surtout la résurrection de son Fils.

Il n’est jamais trop tard pour « percuter » - comme disent aujourd’hui nos jeunes - pour percuter à l’importance de ce temps qui nous est offert…

Nos occupations quotidiennes sont nombreuses et pourtant…
Et pourtant si nous voulons nous aussi arriver à Pâques éclairés par la lumière de la résurrection, il nous faut prendre le temps de nous préparer à cet évènement qui n’a rien de banal…

Certes il nous est proposé chaque année… Mais d’une année à l’autre nous changeons… Nous murissons et nous pouvons nous laisser interpeler différemment de l’année précédente au regard de ce que nous avons vécu…

Une chose importante à se rappeler, c’est que le carême n’est pas une course à la performance

Personne, là haut, ne tient les comptes de nos journées de jeunes ou du nombre de chapelets que nous récitons.

Ne me faites pourtant pas dire ce que je ne n’ai pas dit !

Oui, le jeûne est important…
Et bien sur que la prière est indispensable…
De même, le partage est incontournable…
Mais ce qui est le plus important est de savoir pourquoi on fait tout cela…

Une fois encore, les textes d’aujourd’hui nous rappellent que – comme il le fait toujours – c’est Dieu qui fait le premier pas vers notre humanité.

C’est lui qui s’offre pour nous accompagner chaque jour…

Voir le Carême comme une course à la performance comme je le disais à l’instant, c’est se tromper de combat, c’est se priver de la présence de notre Dieu, c’est oublier que le Carême est un moment à VIVRE et pas à compter les points accumulés par telle ou telle privation

Ce que les textes d’aujourd’hui nous disent, c’est que faire Carême c’est accueillir Dieu qui fait alliance avec nous et qui a besoin de nous…

Je le disais à l’instant : C’est toujours dieu qui fait le premier pas.

Dans le texte de la première lecture, c’est Dieu qui vient chercher Abraham et lui promet d’être toujours avec lui… La seule chose qu’il lui demande c’est son amour !

Dans la seconde lecture, Saint Paul rappelle à Timothée que Dieu a encore fait le premier pas en envoyant son Fils unique sauver les hommes et que tout ce qu’il demande en retour c’est notre amour… Un amour qui se manifestera dans la relation avec nos frères, un amour qui doit être à l’image de celui que le Christ lui-même a manifesté.

Dans l’Evangile, Dieu lui-même se manifeste aux disciples et que leur demande-t-Il ? « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »

Il leur demande d’écouter son enseignement d’Amour pour qu’à leur tout ils soient capables d’aimer en retour, d’aimer comme Lui…

Nous le savons tout : Aimer peut tout changer !
Ca peut tout changer parce que Aimer c’est donner et non pas prendre… Aimer c’est pardonner et non pas garder rancune, aimer c’est travailler au bienêtre de la communauté et pas seulement à son propre bienêtre…

Aimer c’est tout cela et bien d’autres choses encore… Chacun d’entre nous aura en tête ce qu’un geste d’Amour sincère peut changer !

Ce sont des choses que nous savons tous et pourtant, je pense qu’aucun d’entre nous ne peut se targuer d’avoir toujours su aimer comme il le faut…
Aucun d’entre nous ne peut se taguer d’avoir su donner, pardonner ou partager quand il le fallait.

Emprunts de notre humanité chacun de nous a ses limites.

Ces limites, Dieu les connait bien et c’est bien pour cela qu’il fait sans cesse le premier pas.

Il sait que notre humanité a ses limites et que s’il ne compte que sur nous il va attendre longtemps avant que les choses bougent réellement.

Alors il se met et se remet sans cesse dans la position qu’il nous invite à adopter…

Il nous Aime, même quand nous nous n’aimons pas.
Il nous pardonne même quand nous ne savons pas pardonner
Il le fait et le fait sens cesse pour que nous ayons en permanence sous les yeux l’exemple de l’Amour qui peut réellement tout changer.

Il sait que dans notre humanité les choses prennent du temps ;

Mais Il sait aussi qu’à un moment nous pouvons décider – car il nous a fait libres et il nous laisse le choix – il sait que nous pouvons décider de nous ouvrir réellement à sa Parole et que ce jour là oui, nous pourrons nous aussi tout changer par Amour.

Heureusement, Dieu n’est pas cet apothicaire dont je parle parfois.

Souvent, nos schémas humains l’imaginent entrain de mettre des bons ou des mauvais points quand nous faisons ceci de bien ou ceci de mal.
Nous nous trompons !
Dieu ne procède pas ainsi… Et heureusement d’ailleurs parce qu’à ce tarif il y a fort à parier qu’aucun d’entre nous ne serait jamais digne de recevoir son amour.

Dieu donne sans compter… Il nous aime et nous invite simplement… Il nous invite à ACCEPTER cet amour dans notre vie, un amour qui peut effectivement tout changer.

Mais alors me direz-vous que faut-il faire ?
Comment devons nous agir pour recevoir cet Amour dont Dieu veut nous combler ?

La réponse est simple : Rien !
Puisque – comme je l’ai dit il n’y a pas de course à la performance – il ne faut rien faire !

Rien d’autre qu’ACCEPTER l’Amour de Dieu !

ACCEPTER l’Amour de Dieu c’est tout simplement accepter sa présence dans le quotidien de nos existences…
C’est Lui confier tout ce que nous vivons de bien ou de moins bien…

C’est Lui offrir les belles choses que nous vivons, les moments où nous arrivons à Aimer, donner et pardonner, et arrêter de nous évertuer à lui cacher les choses dont nous sommes moins fières - qu’il connaît de toute façon – c’est choses que nous sommes également invités à lui partager avec humilité et transparence… Ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra les éclairer de son Amour pour pouvoir nous aider à les changer…

Et c’est vrai : Ce n’est pas tous les jours facile…

Emprunts que nous sommes de notre humanité, nous progressons à petits pas et nous n’y arriverons sans doute pas du jour au lendemain.

C’est aussi pour cela que le Carême nous est offert… Car Il faudra au moins tout le temps d’un Carême pour permettre à la lumière de Dieu de nous éclairer et de comprendre que c’est Dieu et Dieu seul qui peut vraiment nous permettre de changer les choses.

Ce sera aussi le chemin d’Abraham après la première lecture
Il va suivre le Seigneur et aura toute confiance en lui, ce qui ne l’empêchera pas de se poser nombre de questions, des questions auquel l’Amour de Dieu apportera toujours des réponses.

Abraham sera considéré comme juste par Dieu non pas parce qu’il aura amassé des bons points pour des bonnes actions mais simplement parce qu’il a cru en Dieu et qu’il Lui a donné la première place dans le quotidien de sa vie…

Dans le texte d’Evangile nous sommes invités avec les disciples à rejoindre Jésus dans la prière sur la montagne.

Avec eux nous somme les témoins de cette prière et de la transfiguration de Jésus.

Avec Eux nous sommes les témoins de Dieu qui nous dit à nous aussi : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »

Au jour de notre Baptême, Dieu est devenu le Père de chacune et chacun d’entre nous ! Nous sommes frères et sœurs en Jésus Christ !

De fait, nous portons en nous le même germe de résurrection que le Christ.

Cette espérance de la résurrection peut transfigurer nos vies à nous aussi, elle peut tout changer comme nous le disions plus haut…

C’est ce que l’on appelle un mystère…
C’est souvent au-delà de ce que nos yeux et nos cerveaux peuvent voir.
Il n’y a qu’un cœur éclairé par la grâce de Dieu qui peut espérer un jour comprendre tout ce que cela implique.

Il faut donc bien une vie de temps de Carêmes sans cesse répétés pour que nous puissions commencer à percevoir tout cela.

Au matin de Pâques il nous est offert de ressusciter AVEC le Christ !

Nos joies seront toujours présentes tout autant sans doute que nos difficultés, mais l’Amour de Dieu nous permettra de les voir différemment, de nous libérer des prisons dans lesquelles elles nous ont enfermés.

Le monde qui nous entoure va mal ! Il manque d’Amour, de vrai Amour !

Nous chrétiens, devons être les témoins du fait que par la résurrection tout peut changer. C’est une grande joie que chacune et chacun d’entre nous est envoyé partager à celles et ceux que Dieu met sur notre route au quotidien.

Le chemin est prometteur…
Nous voyons bien, nous sentons – même si nous ne comprenons pas tout – que si nous le suivons il nous rendra réellement heureux.

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »

Il est celui, Il est le SEUL qui peut nous faire vivre réellement, il est le SEUL qui au matin de Pâques nous permettra de vivre nous aussi en ressuscités.


Amen