samedi 24 décembre 2011

2011-12-25 - B - Naissance de Jésus - Luc 2 - 1-14 (Veillée de Noël avec le conte des 4 bougies)

Conte des 4 bougies

Les quatre bougies brûlaient lentement.

L’ambiance était tellement silencieuse, que l’on pouvait entendre leur conversation.

La première dit : Je suis la paix !

Mais personne n’arrive à me maintenir allumée. Je crois que je vais m’éteindre et, diminuant son feu, elle s’éteint complètement.

La deuxième bougie dit : Je suis la foi !

Dorénavant, je ne suis plus indispensable. Cela n’a pas de sens que je reste allumée plus longtemps.

Quand elle eût fini de parler, une brise souffla sur elle et elle s’éteignit.

Triste, la troisième bougie se manifesta à son tour : Je suis l’amour !

Je n’ai pas de force pour rester allumée. Les personnes me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même d’aimer ceux qui sont plus proches d’eux.

Et sans plus attendre, elle s’éteignit.

Soudain, un enfant entre et voit les trois bougies éteintes.

Pourquoi êtes-vous éteintes ? Vous devez être allumées jusqu’à la fin.

En disant cela, l’enfant se met à pleurer.

Alors la quatrième bougie parla :

N’aie pas peur, tant que j’ai ma flamme, nous pourrons allumer les autres bougies. Je suis l’espoir !

Avec des yeux brillants, l’enfant prit la bougie de l’espoir et alluma les autres.

Que l’espoir ne s’éteigne jamais à l’intérieur de vous et que chacun de nous aide à faire grandir l’espoir, la foi, la paix et l’amour.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (2,1-14)

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. — Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. »

« N’aie pas peur, tant que j’ai ma flamme, nous pourrons allumer les autres bougies car Je suis l’espoir ! »

C’était l’une des dernières phrases du comte que nous avons entendu au début de cette célébration.

Ce sont quelques mots qui font parfaitement écho à l’Evangile que nous venons d’entendre…

Et cet Evangile justement… que nous dit il… et surtout, que ne nous dit il pas ?

Ce qu’il nous dit, ce qu’il nous raconte, c’est une histoire que nous connaissons bien… l’histoire de Marie et de joseph qui arrivent à Bethléem, ville d’origine de Joseph, pour se faire recenser.

Et voilà qu’au moment où ils s’y trouvent, vient le moment où Marie va donner naissance à son Fils.

Et parce que chacun d’entre nous connaît bien cette histoire, nous savons qu’il y a des détails que ne mentionne pas le texte de Saint Luc. Il faisait particulièrement froid en cette nuit sur Bethléem… A cause du recensement, les auberges des alentours étaient toutes complètes et il n’y avait plus de place pour accueillir cette famille pourtant si particulière et surtout cette Maman qui allait donner la vie…

Mais nous qui sommes Parents, nous le savons bien : il n’est pas possible en pareil cas de faire trainer les choses…

Du coup, c’est dans le manque de confort total, dans le fin fond d’une étable balayée par les vents glacés que Marie met au monde Jésus, le Fils de Dieu, avec pour tout « confort » le souffle des animaux présents et un peu de paille.

Deux mille ans plus tard, quand nous regardons la crèche, quand nous y installons les personnages et en particulier le petit Jésus, nous sommes bien au chaud dans le confort de nos maisons, nous sommes également dans la chaleur douçâtre de la préparation de Noël et nous nous attendrissons devant ce petit enfant en plâtre ou en porcelaine qui est toujours peint avec un beau sourire et un visage bien rond et coloré.

Nous le savons, la réalité était toute différente…

Et quand on voit toutes les précautions qui fort heureusement entourent souvent la naissance d’un enfant de nos jours, quand on voit à quel point la Maman et le bébé sont suivis dans les jours et les semaines qui suivent, on comprend encore mieux à quel point la naissance du Christ a eu lieu dans des conditions pour le moins précaires…

Et pourtant c’est bien ainsi que Dieu a CHOISI de se faire homme…

Il n’est pas né dans la chaleur d’une salle d’accouchement entouré par tout un personnel médical formé et attentif, mais dans le froid et le dénuement d’une étable de Bethléem…

Lui Dieu, lui le puissant, a CHOISI de naître à l’écart des richesses, au plus proche des plus pauvres et des plus démunis.

Et ce n’est pas un hasard si les premières personnes à qui la naissance du Roi du monde est annoncée sont des bergers.

Bien loin de l’image que nous pouvons en avoir aujourd’hui, les bergers étaient à l’époque, considérés comme des moins que rien tout juste capables de garder les troupeaux.

C’est à eux que l’Ange s’est manifesté en premier et l’Evangile nous dit que « la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière… »

Une fois de plus Dieu CHOISIT de montrer que c’est des plus petits, de ceux qui souffrent, de ceux qui se sentent misérables et inutiles aux yeux du monde qu’il veut être proche.

Tout au long de sa vie c’est d’ailleurs ce que fera lui aussi le Christ qui va naître dans quelques heures.

Mais cet Evangile nous renvoie également aux réalités de notre monde vingt siècles plus tard.

Y a-t-il de la place dans nos fêtes de Noël pour les plus pauvres, les plus démunis ?

Il y a deux mille ans ce sont les auberges qui étaient pleines et ne pouvaient pas recevoir Jésus… Mais aujourd’hui, y a-t-il encore un peu de place à nos tables et dans nos cœurs pour l’accueillir et en son nom la détresse de celles et ceux qui nous entourent ?

Dans la chaleur de nos fêtes de Noël, ne laissons-nous pas trop souvent aux autres le soin de s’occuper de la détresse des plus pauvres et des plus malheureux ?

Et là vous vous dites :

« Ca y est…

Le diacre devient moralisateur…

Après un joli comte et un joli Evangile, il vient plomber l’ambiance de Noël avec ses histoires de malheureux… »

Rassurez-vous, loin de moi l’idée de moraliser quiconque et si tenté qu’il le faille, c’est d’abord par moi que je commencerais.

Mais pour autant, mon objectif est bien de nous interpeler, et nous c’est autant moi que vous, de nous interpeler donc sur le fait que cette nuit de Noël est l’occasion pour chacun d’entre nous, penché sur la crèche, d’accepter de se laisser attendrir, bouleverser, transformer par ce petit enfant et le fait qu’il soit venu pour les plus démunis.

Et se laisser transformer, ce n’est pas nécessairement changer complètement de vie pour devenir Mère Térésa, Sœur Emmanuelle ou l’Abbé Pierre…

Se laisser transformer, c’est simplement se rendre disponible à la volonté de Dieu…

Se laisser transformer, c’est lui dire clairement que l’on accepte qu’il donne à nos vies le même sens que celui qu’il a donné à la sienne…

Se laisser transformer, c’est croire, que Dieu nous aime tels que nous sommes, avec nos qualités et avec nos limites…

Se laisser transformer, c’est accepter qu’avec ces qualités et ces limites, Dieu agisse en nous pour aller à la rencontre des plus petits de notre monde…

Alors oui, nous prenons un risque…

Le risque d’être heureux en voyant le bonheur dans les yeux de ceux vers lesquels Dieu nous guidera…

Mais me direz-vous, c’est difficile… et dans le monde matérialiste et égoïste qui nous entoure, se mettre au service des plus petits ce n’est pas facile, ce n’est pas naturel…

Nous risquons d’être montrés du doigt en allant à contre-courant…

Ca fait peur…

Et c’est là que nous rejoint le comte de ce début de célébration :

« N’aie pas peur, tant que j’ai ma flamme, nous pourrons allumer les autres bougies car Je suis l’espoir ! »

Tant que nous aurons l’espérance d’un jour meilleur pour les plus petits d’entre nous, tant que nous voudrons bien garder l’espérance en ce Dieu qui se fait homme pour nous ce soir, alors nous ne perdons pas notre capacité à rallumer les bougies de la foi, de la paix et de l’amour dans les yeux de tous les hommes de notre monde.

Amen.

dimanche 18 décembre 2011

2011-12-18 - B - Le Messie sera fils de Marie - Luc - 1 - 26-38

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (1, 26-38)

L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L'ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'. Car rien n'est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
Alors l'ange la quitta.

Nous sommes maintenant au quatrième dimanche de l’Avent et comme chaque année nous allons donc entrer dans la semaine de Noël que nous attendons…

Nous l’attendons parce que c’est un moment important dans nos vies d’hommes et de femmes…

Je souhaite à chacune et chacun d’entre vous de pouvoir se retrouver entouré de personnes qui lui sont chères.

Mais c’est également un moment très important dans notre vie de chrétiens, un moment, comme la fête de famille ou entre amis, que nous nous devons de préparer.

C’est pour cela que le temps de l’Avent nous est offert.

Dans ce monde qui va toujours plus vite nous pouvons être tentés, et nous c’est moi aussi, nous pouvons être tentés de remettre à la semaine suivante notre préparation intérieure, cette nécessaire analyse de soi, à l’approche de ce moment si important qu’est l’arrivée du Fils de Dieu.

Et même si nous avons commencé cette préparation, cette analyse, même si nous l’avons déjà complétée par le temps de la confession, il est bon de se dire qu’il nous reste encore une semaine avant Noël, une semaine que nous pouvons consacrer à nous préparer encore et encore…

Nous sommes tous capables de consacrer beaucoup de temps à préparer notre maison pour le grand soir, une belle table pour recevoir nos invités, de beaux cadeaux pour égayer leurs visages et d’excellents mets pour ravir leurs papilles…

Mais toutes ces choses ne sont rien à côté de la préparation de notre cœur pour l’arrivée de notre Seigneur.

Aucun d’entre nous ne sera jamais assez prêt et quatre semaines seront toujours trop courtes.

Et c’est en ce quatrième dimanche de l’Avent que nous est proposé ce très beau texte de l’annonciation que nous connaissons tous.

Nous y voyons sans doute la chance qu’à eu cette jeune fille de Nazareth…

Nous y voyons tous la grâce dont Dieu la comble en lui faisant le bonheur de lui confier son Fils.

Mais si nous faisons l’effort pendant quelques instants de nous mettre à la place de cette jeune fille, il y a deux mille ans… peut-être trouverons nous que cette position n’est pas aussi confortable qu’il y paraît…

Nous sommes donc deux mille ans en arrière…

Nous sommes une jeune fille accordée en mariage à Joseph un homme juste de la maison de David.

Encore toute jeune nous attendons le moment de notre mariage avec sans doute beaucoup de bonheur mais sans doute également avec un peu d’anxiété, d’appréhension face à ce changement de vie qui s’annonce et qui représente déjà à lui seul un saut dans l’inconnu.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que nous venons de recevoir la visite de l’Ange Gabriel qui nous demande, alors que nous ne sommes que fiancée, de porter le Fils de Dieu.

Alors oui, nous sommes heureuse de savoir que notre comportement a été exemplaire toutes ces années et que Dieu nous accorde sa grâce…

Et oui nous croyons en sa toute puissance…

Et oui nous allons accepter avec joie, mais notre humanité reprend quand même le dessus quelques instants et nous ne pouvons nous empêcher de nous poser des questions, voir de nous inquiéter… « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »

C’est vrai après tout…

Comment allons-nous annoncer cela à Joseph…

Aussi pieux qu’il puisse être, comment va-t-il accepter de croire que c’est bien l’Esprit Saint qui a agi en moi ?

Mais l’ange du Seigneur à la réponse à tout…

Il sait et Dieu sait, que derrière cette question de Marie se trouvent toutes ses inquiétudes, toutes ces questions qu’elle se pose.

Et puisqu’il a la réponse à tout, l’Ange trouve les mots justes pour atténuer toutes les craintes, toutes les inquiétudes de Marie « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre… »

Et il n’en faut pas plus pour que Marie prononce ce « Oui » dont l’humanité avait tant besoin, ce « oui » qui a permis à Dieu de nous envoyer le sauveur…

Imaginez un instant qu’elle ait répondu non ?

Si c’est justement ce texte qui nous est offert en cette période, en cette fin d’Avent, ce n’est pas réellement pour nous rappeler que dans quelques jours nous allons fêter l’arrivée du sauveur… Ca nous le savons tous et même si nous n’avions pas eu ce texte, nous ne l’aurions sans doute pas oublié…

Ce que ce texte veut nous dire c’est qu’il en est de même dans nos vies que dans celle de la Très Sainte Vierge Marie…

Chacun d’entre nous, comme Marie, est appelé au service de Dieu et de ses frères…

A chacun d’entre nous, Dieu DEMANDE son aide et j’ai bien dit DEMANDE, car tout comme à Marie, Dieu ne nous impose rien et nous sommes tout à fait libres, comme l’était Marie, de dire NON…

Comme Marie, Dieu vient nous chercher là où nous sommes, dans nos grandes villes ou dans nos petits villages, sous entendu si nous sommes parfaits ou même si nous sommes pécheurs.

Et comme Marie, cette rencontre avec Dieu peut nous inquiéter, nous effrayer …

Il y a même des pays, et les médias ne se privent pas de nous le dire, il y a même des pays où le fait de se dire chrétien peut mettre notre vie en danger…

Que nous soyons appelés à devenir prêtre ou à rester laïc toute notre vie, nous pouvons nous poser la question de ce que dira notre entourage si nous acceptons de nous mettre à service de Dieu et de nos frères à la suite du Christ…

Un jeune garçon me disait il y a peu que le simple fait d’être reconnu comme chrétien, lui valait des moqueries dans le bus qui l’amène chaque jour à l’école… « et toi le curé… » « et toi le ringard qui va à la messe… »

Il en est de même dans nos vies d’adultes. Peu d’entre nous peuvent afficher leur Foi sans prendre le risque d’être montrés du doigt par leur entourage, d’essuyer des moqueries voir parfois des brimades…

Mais comme à Marie, Dieu nous dit « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre… »

Ne craignons pas : une vie donnée à Dieu n’est pas une vie perdue, une vie de souffrances, mais une vie tournée vers le bonheur, le nôtre et celui de tous nos frères…

Si vous avez encore besoin de vous en convaincre, souvenez vous des visages de Sœur Emmanuelle, de Mère Térésa de toutes celles et ceux qui ont donné leur vie à Dieu. Y avez-vous jamais vu autre chose qu’un sourire ?

Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous allons entrer dans la semaine qui va nous mener à Noël…

Il est VRAIMENT important, si nous ne l’avons pas encore fait, et même si nous l’avons déjà fait d’ailleurs, de prendre ou de reprendre le temps de nous poser pour dire ou redire oui au Seigneur…

Profitons de cet Avent qui nous est offert, pour prendre le temps de dire ou de redire à Dieu « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »

Dieu pourra réaliser avec nos mains, nos bras, nos yeux, nos oreilles et nos bouches toutes les merveilles de son royaume… Lui qui veut sauver chacune et chacun d’entre nous…

L’amour de Dieu a rendu la jeune Marie immaculée.

N’hésitons pas à la prier elle aussi pour qu’elle nous montre les merveilles qui attendent une vie entièrement tournée vers Dieu.

Amen

dimanche 11 décembre 2011

2011-12-11 - B - « Il se tient au milieu de vous » - Jean - 1 - 6 à 8 et 8, 19 à 28

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 1,6-8 et 8,19-28

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »
Il le reconnut ouvertement, il déclara : « Je ne suis pas le Messie. »
Ils lui demandèrent : « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Non. - Alors es-tu le grand Prophète ? » Il répondit : « Ce n'est pas moi. »
Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? »
Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »
Or, certains des envoyés étaient des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n'es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? »
Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas :
c'est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »
Tout cela s'est passé à Béthanie-de-Transjordanie, à l'endroit où Jean baptisait.

Pour ce troisième dimanche de l’Avent, ce sont deux parties de l’Evangile de Jean qui nous sont proposées.

Ce texte nous pose d’abord une question : Qui est Jean ?

Et le texte de commencer par nous dire qui il n’est pas.

La première chose que l’on sait c’est que Jean n’est pas le Messie…

Les prêtres et les Lévites croient alors voir en lui la réincarnation du prophète Elie… Mais Jean leur répond clairement : Il n’est pas Elie non plus.

Mais alors, qui est Jean ?

Ce que nous, nous en savons, c’est que Jean est de la famille de Jésus.

L’Evangile de la Visitation nous explique que Marie et Elisabeth sont cousines.

Elisabeth étant la Mère de Jean, Jésus et lui sont donc des petits cousins…

Si cela nous confirme bien que Jean n’est pas le Messie, ca ne nous dit pas pour autant qui est réellement Jean.

C’est la première partie du texte qui nous aide à comprendre qui il était réellement.

Il nous y est dit que Jean est le témoin que Dieu à envoyé pour nous avertir de la venue du Messie, ce Messie que Jean présente comme la vraie lumière qui vient éclairer la conscience de l’homme pour l’aider à sortir des ténèbres du péché.

Cette lumière de Dieu, c’est la lumière que chacune et chacun d’entre nous a reçue au jour de son baptême…

C’est elle qui PEUT éclairer nos pas de chrétiens chaque fois que nous le voulons bien car nous le savons, Dieu ne s’impose à aucun d’entre nous.

Il y a deux mille ans, Jean a été un des premiers témoins de cette lumière et depuis elle a été transmise, au travers des siècles, par l’intermédiaire de nombreux témoins.

De Jean Baptiste à Sœur Emmanuelle en passant par l’Abbé Pierre, le Saint Curé d’Ars, sainte Thérèse de Lisieux, Dieu offre sa lumière aux femmes et aux hommes de tous les temps, et j’ai bien dit « offre » car une nouvelle fois il faut le dire, Dieu ne s’impose à aucun d’entre nous.

Lui le grand, le puissant, nous aime tellement que malgré nos limites, nos péchés, il n’a jamais cessé au travers de nombreux témoins, de s’offrir aux hommes de tous les temps.

Tous ces témoins de Dieu ont accepté de se laisser transformer pour devenir à leur tour des témoins de l’Evangile.

Peut-être me direz-vous que ces hommes et ces femmes étaient des gens prédestinés à devenir des Saints en se mettant au service de Dieu et en devant ses témoins…

Mais il n’en est rien… Ils ont CHOISI de répondre à l’appel du Seigneur tels qu’ils étaient, avec leurs qualités et leurs défauts… Ils avaient des limites eux aussi et c’est en les remettant à Dieu avec confiance qu’ils ont pu les gommer de leurs vies pour devenir les Saints que nous connaissons.

S’en remettre tout entier à Dieu, accepter de prendre le relais des témoins de l’Evangile ce n’est pas pour autant en perdre sa personnalité.

Ce n’est pas parce que nous nous mettons au service du Christ que nous allons changer de personnalité…

Chacun d’entre nous est unique et c’est avec nos qualités mais également nos défauts que Dieu appelle chacune et chacun d’entre nous à la Sainteté.

Pierre n’était-il pas un grand colérique ? Cela ne l’a pas empêché de devenir le premier Pape de notre Eglise, un très grand Saint et surtout un très grand témoin de la Parole…

Paul n’était il pas de ceux qui persécutaient les chrétiens ? Cela ne l’a pas empêché de devenir un de leurs plus grands défenseurs.

Nous sommes au troisième dimanche de l’Avent…

Depuis trois semaines maintenant nous avons commencé ce chemin qui va nous conduire à Noël.

Beaucoup de maux font souffrir les hommes et les femmes de notre époque.

Je suis certain que si en rentrant chez vous tout à l’heure vous allumez la télévision et que vous regardez le journal télévisé, vous y découvrirez une nouvelle fois étalés tous les malheurs de notre monde.

A croire d’ailleurs que les journalistes ne trouvent d’ailleurs rien de beau à nous raconter puisque sur les trente minutes que dure un journal, vingt sont réservées aux malheurs et catastrophes de notre monde et dix à nous parler de football.

Je disais donc que notre monde souffre de trop nombreux maux… Mais le pire d’entre eux est sans doute l’incrédulité.

Notre monde souffre d’un cruel manque de foi…

Peu d’entre nous savent encore reconnaître la présence de Dieu au milieu de nous. C’est simplement ce manque de foi qui éloigne les hommes de Dieu et c’est toujours ce manque de foi qui fait que les hommes sont aussi indifférents aux maux de leurs frères.

Dans quelques jours ce sera Noël.

Dans quelques jours nous échangerons de beaux cadeaux soucieux de faire plaisir à tous ceux que nous aimons.

Mais si nous en restons là c’est vraiment dommage.

Vivre Noël c’est faire un geste de foi.

Vivre Noël c’est croire que Jésus est réellement la lumière du monde et que se laisser éclairer par lui peut rendre heureux chaque jour.

Tous les cadeaux que nous pourrons échanger passeront…

Combien d’entre nous se souviennent-ils, là comme ca, en un instant, de leur cadeau de l’année dernière ou celui de l’année d’avant…

Ce sont des choses bien souvent matérielles qui ont déjà disparues.

Mais la lumière de Dieu ne s’éteint pas…

Et contrairement aux jouets de nos enfants il n’est pas besoin d’en remplacer les piles… Elle fonctionne 24 h / 24 et 365 jours par an…

Et ce n’est qu’éclairés par cette lumière que nous pourrons traverser les difficultés de nos vies et même aider nos frères à traverser les difficultés de leurs propres vies en gardant confiance en l’avenir…

Le texte nous parle d’aplanir les chemins du Seigneur, mais qu’est-ce que cela veut dire ?

Je crois qu’en cette période d’Avent cela peut prendre une significations toute particulière.

Vous le savez Dieu ne demande qu’à entrer dans le cœur de chaque homme pour le transformer…

Bien souvent les portes de nos cœurs ne peuvent s’ouvrir car elles sont bloquées par tous les maux, les douleurs de nos vies.

Beaucoup d’hommes et de femmes sont tellement occupés à essayer de combattre ces maux et ces douleurs qu’ils ne peuvent même plus voir que c’est Dieu qui peut les aider à les traverser.

Aplanir les chemins du Seigneur c’est alors aller vers nos frères dans la peine et être pour eux les témoins de la lumière de Dieu.

Témoigner de Dieu par un simple sourire peut parfois aider quelqu’un dans la peine à déblayer les portes de son cœur, l’aider à les ouvrir et à accueillir celui qui s’offre à chacun d’entre nous pour notre vrai bonheur.

En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur et nous te demandons de nous aider à laisser Ta lumière éclairer nos vies pour faire de chacun d’entre nous des vrais témoins de ton amour et de ta présence réelle parmi nous.

Amen

dimanche 4 décembre 2011

2011-12-04 - B - Jean Baptiste annonce la venue du Seigneur - Marc - 1 - 1-8

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1,1-8.

Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu.
Il était écrit dans le livre du prophète Isaïe : Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer la route.
A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Et Jean le Baptiste parut dans le désert. Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain, en reconnaissant leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, et il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.
Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint. »

L’Evangile de ce dimanche nous annonce une bonne nouvelle et ca fait du bien…

Je suppose que comme moi vous regardez, au moins de temps en temps, le journal télévisé.

Avez-vous déjà remarqué qu’à longueur d’année ce ne sont que des mauvaises nouvelles qui nous sont annoncées ?

On nous parle de la crise qui en ce moment semble occuper tous les esprits, on nous parle du chômage, de la guerre en Syrie des manifestations en Egypte, des catastrophes naturelles, etc.… etc.… etc.…

Nous sommes tellement conditionnés par ces mauvaises nouvelles que même quand nous rencontrons des amis ce sont des mauvaises nouvelles que nous partageons.

« Tu as vu ? L’usine de tel endroit qui va fermer »

« Tu a entendu pour untel… Il est très malade tu sais… »

Et à notre tour nous continuons nous aussi à propager une morosité ambiante qui ne contribue sans doute pas à ouvrir nos esprit à cet période de l’Avent qui a démarré la semaine dernière…

Alors pour une fois qu’il y a une bonne nouvelle… ca serait dommage de passer à côté…

Alors oui, Saint Marc nous annonce une bonne nouvelle…

Il s’agit de la bonne nouvelle de l’Amour de Dieu…

Rien de bien nouveau me direz-vous ; on sait bien que Dieu est Amour.

En êtes vous sur ? Parce que à force de n’entendre que des mauvaises nouvelles, à force de ne plus en entendre de bonne, on fini souvent par croire que plus rien de bien n’arrive dans ce monde et que l’Amour de Dieu pourrait en avoir disparu.

Et bien il n’en est rien…

Dieu est toujours présent dans notre monde…

Il est toujours aux côtés des petits, des exclus, de celles et ceux qui souffrent.

Il est également aux côtés de celles et ceux qui souffrent d’être persécutés à cause de leur foi.

Je suis souvent sur internet ce je lisais la semaine dernière sur un site que je sais fiable, qu’en Corée du Nord toute personne qui était ne fut-ce que soupçonnée d’être chrétien pouvait être emprisonnée et même exécutés.

Mais ailleurs, des chrétiens se mobilisent pour prier et célébrer des messes pour eux.

Quand les uns sont persécutés, Dieu vient à leur aide dans la prière et les célébrations des autres…

Vous aurez d’ailleurs remarqué qu’on dit toujours que Dieu VIENT A NOTRE AIDE… Jamais on ne dit que NOUS ALLONS CHERCHER L’AIDE DE DIEU…

Nous manquons tellement de foi que même si nous entamions le chemin nous arrêterions surement en route faute de croire suffisamment…

Marc vient donc nous annoncer cette bonne nouvelle, une bonne nouvelle qui ne cesse de nous être proclamée depuis des siècles…

Mais malheureusement, beaucoup d’entre nous ne l’entendent pas…

Nous avons tellement nos oreilles et nos cerveaux embrouillés par les bruits de notre monde que bien souvent nous ne savons même plus faire le silence pour écouter.

Partout où nous nous trouvons il nous faut du bruit…

Quand nous partons au travail le matin il faut que l’autoradio fonctionne… Autoradio qui continue d’ailleurs à nous abreuver régulièrement de mauvaises nouvelles.

Quand nous sommes chez nous le soir après une journée de travail, qu’est-ce que nous faisons ? Nous allumons la télévision qui elle aussi nous distille encore son lot de mauvaises nouvelles.

Même les personnes qui sont chez elles laissent fonctionner la télévision ou la radio tandis qu’elles vaquent à leurs occupations.

Nulle part dans nos vies nous ne laissons de part au silence… A croire que nous en avons peur… Peur qu’à défaut d’être occupé, notre Esprit nous ramène face à nous-mêmes… Peur peut-être que dans ce silence nous entendions la voix du Seigneur qui nous interpelle.

L’Evangile de Marc nous parle d’un chemin de conversion…

Il nous parle de Jean-Baptiste qui proclame la venue du Messie ; Jean-Baptiste qui n’a pas hésité lui, à entrer dans le silence du désert pour se laisser interpeler par Dieu et le laisser guider ses pas parmi les hommes.

Nous sommes nous aussi appelés au désert.

Ca ne veut pas dire que nous devons obligatoirement tous partir au Sahara pendant quarante jours.

Cela veut dire que nous ne devons pas hésiter à réserver des moments loin des bruits de notre monde pour mettre nos esprits et nos cœurs à l’écoute de notre Dieu.

Il vient alors à notre rencontre…

Il frappe à la porte et attend de nous une réponse libre et aimante.

A la fin de cette messe nous serons envoyés dans le monde qui nous entoure.

Si nous savons nous mettre à l’écoute de Dieu et de sa Parole, ce sera alors l’Espérance qui sera notre guide.

Nous allons repartir à la rencontre de celles et ceux qui ploient sous le fardeau de la vie et que le Seigneur met sur notre route.

Les aider c’est contribuer à l’œuvre de Dieu ; Les aider c’est aider le Christ lui-même.

C’est alors le Christ lui-même qui nourrit notre Espérance en nous donnant son Esprit de force et de persévérance…

Nous sommes entrés dans l’Avent la semaine dernière et ce texte nous donne une fois de plus les clefs pour vivre cette période en vérité.

Sachons-nous mettre à l’écoute Dieu.

Sachons réserver dans nos vies ces moments de silences indispensables pour nous mettre à son écoute et préparer sa venue en vérité.

Amen

dimanche 27 novembre 2011

2011-11-27 - B - « Veillez ! » - Marc - 13 - 33-37

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Nous voici à nouveau au seuil de l’Avent…

Et avec l’Avent commence une nouvelle année liturgique, l’année B dans laquelle nous entendrons plus particulièrement des textes de Saint Marc comme celui d’aujourd’hui.

Et pour commencer cette année, au seuil de l’Avent donc, Marc nous invite à Veiller…

Nous sommes déjà habitués à veiller… Veiller sur nous…

De tous côtés, les médias nous y invitent chaque jour en nous montrant les catastrophes de notre monde et en nous incitants à construire autour de nous une sphère de protection la plus large possible…

On nous insuffle la peur du terrorisme, de la maladie, du chômage, des catastrophes naturelles, de la crise, etc… etc… etc…

Et chaque fois, soucieux de nous préserver de toutes ces catastrophes, nous veillons sur nous-mêmes en allant chez le médecin pour qu’il nous prescrive les examens dont nous espérons qu’il vous nous rassurer sur notre état de santé…

Nous veillons sur nous-mêmes en regardant régulièrement nos comptes bancaires pour y voir fructifier les euros qui nous mettrons peut-être à l’abri en ce temps de crise…

Nous veillons sur nous-mêmes en écoutant la télévision qui nous rassure quand elle nous apprend que les principaux actes de terrorismes n’arrivent que dans les grandes villes…

Nous veillons certes, mais ne veillons nous pas que sur nous-mêmes ?

Ne me faites cependant pas dire ce que je n’ai pas dit ;

Bien entendu qu’il faut faire attention à sa santé, à ne pas dépenser n’importe comment ou à se préserver de toutes les catastrophes de la vie… Mais il ne faut pas confondre veille et autoprotection !

Aujourd’hui l’Evangile nous invite à Veiller… Mais c’est une autre voix qui nous parle. C’est celle de l’Avent…

Nous le savons tous, nous devons veiller avant la naissance de notre Dieu qui se fait homme pour nous…

Mais s’il fait cela, c’est parce qu’il propose à chacun de nous de naître ou de renaître à la vie avec le Christ.

Quand Jésus est né, les préoccupations du monde qui l’entourait étaient les mêmes que celles du monde qui nous entoure… Dans une mesure différente sans doute, mais elles étaient les mêmes… Les gens se souciaient eux aussi de leur devenir tout autant que nous.

Jésus est né au milieu des inquiétudes, des préoccupations de son monde comme nous sommes invités nous aussi à naître, à renaître, au milieu des occupations de notre monde.

Il a été la lumière qui s’est levé sur tout un peuple et il nous invite nous aussi à nous préparer à nous lever pour être SA lumière pour nos frères.

Mais pour être veilleur il faut être éveillé…

Et comment être éveillé dans un monde trop souvent endormi…

Nous passons nos vies à courir et bien souvent nous en perdons le sens de la vie elle-même…

Nous courons pour aller travailler, nous courons pour faire nos courses, nous courons pour tout… Nous courons pendant nos loisirs nous courons même quand nous sommes en retraite…

Et quand nous nous arrêtons quelques instants, c’est pour nous rendre compte que nous passons à côté de l’essentiel…

Combien, ne sommes-nous pas, à nous dire que nous n’avons pas vu grandir nos enfants ?

Combien, ne sommes nous pas, à toujours remettre l’invitation d’un ami cher à qui nous voudrions cependant porter plus d’attention ?

Nous courrons tellement que nous mettons en sommeil toutes les choses importantes de nos vies…

Nous qui voudrions être des veilleurs nous sommes endormis par toutes les occupations de notre monde, des occupations souvent crées pour nous distraire et dont nous devenons des esclaves endormis… La télévision… Le sport… que sais-je encore…

Et bien cet Avent qui commence, l’année liturgique qui se termine et celle qui débute, sont l’occasion qui nous est offerte de nous réveiller…

Avec le Seigneur, nous pouvons examiner les belles choses que nous avons réalisées et nous en réjouir…

Avec le Seigneur, nous pouvons également regarder tous les moments que nous avons manqués, ces moments où nous nous sommes laissés endormir par tout un tas de choses plus inutiles les unes que les autres, ces moments que nous aurions pu, que nous aurions du, consacrer aux autres et que nous avons consacré à courir pour des choses qui se sont envolées.

Se préparer à Noël, ce n’est pas préparer un sapin avec de belles guirlandes ou encore commencer à décompter sur le calendrier les jours qui nous amèneront au festin du 24 décembre ou à la distribution de cadeaux plus chers et inutiles les uns que les autres.

Se préparer à Noël c’est se préparer à accueillir notre Dieu qui se fait homme au milieu des préoccupations de notre monde…

Se préparer à Noël c’est laisser grandir en nous la confiance en ce petit enfant… Confiance dans le fait que tout comme lui nous avons la possibilité nous aussi de réveiller le monde qui nous entoure à un nouvel espoir… Un espoir qui ne s’appelle pas argent ou possession mais Amour et don de soi.

Un grand Saint disait : « Tout ce qui n’est pas donné est perdu ».

Veiller, c’est ne pas se laisser gagner par la peur,

Veiller, c’est regarder dans le sens de l’espérance,

Veiller, c’est changer notre regard sur notre monde et sur nos frères,

L’Evangile ne nous a pas seulement été transmis d’âge en âge par des dogmes mais par des hommes et des femmes qui ont eu foi en l’espérance que nous apporter Dieu qui se fait homme, ces veilleurs qui ont su rester éveillés à l’appel du Seigneur et qui ont su transmettre son message d’amour.

Alors à chacune d’entre nous je souhaite un excellent Avent, un Avent plein d’ouverture, plein d’espérance, plein de joie, qui fasse de nous de vrais veilleurs de Dieu.

Amen

dimanche 20 novembre 2011

2011-11-20 - A - La venue du Fils de l'homme, pasteur, roi et juge de l'univers - Matthieu - 25 - 31-46

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 31-46)

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'

Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Peut-être que comme moi vous avez entendu parler de cette pièce de théâtre qui se joue en ce moment sur Paris et où on peut voir une reproduction du visage de notre Seigneur souillé par des excréments.

Comment ne pas s’indigner quand on voit notre Dieu ainsi bafoué… D’aucuns prétendent que c’est de l’art ; Je ne peux quand même pas m’empêcher de me demander ce qu’ils diraient s’ils voyaient la personne à qui ils tiennent le plus ainsi traitée.

Les chrétiens sont venus manifester leur mécontentement.

Certains d’entre eux en sont malheureusement arrivés à se laisser aller à la violence.

Les voix de l’église française se sont élevées contre ces violences et elles avaient raison ; mais il ne faut pas pour autant en oublier de défendre notre Dieu.

Il ne s’agit pas là de prendre les armes… Le Christ lui-même nous a dit que celui qui prendrait l’épée périrait lui aussi par l’épée… mais il ne faut quand même pas, à l’inverse, faire semblant que rien ne s’est passé, que cette pièce est acceptable et que les chrétiens sont heureux.

Quand nous estimons que notre église est attaquée, que le Christ ou son image sont bafoués il nous faut réagir, avec toute la mesure que nous impose notre foi c’est vrai, mais il faut réagir.

Mais ce n’est pas seulement quand une pièce nous choque qu’il faut réagir.

Si nous regardons le monde qui nous entoure, nous voyons que tous les jours le Christ est bafoué, dénigré et même souvent rejeté.

Chaque fois qu’un de ses enfants a faim, qu’il se trouve à l’autre bout du monde ou à nos portes, c’est le Christ lui-même qui a faim.

Chaque fois qu’un de ses enfants des pays où il ne pleut pas suffisamment meurt de soif, c’est le Christ lui-même qui meurt.

Chaque fois que nous refusons à l’autre, l’étranger, de le considérer comme nous-mêmes, c’est le Christ lui-même que nous refusons d’accueillir.

Chaque fois que l’on enlève à un homme le manteau de sa dignité, c’est le Christ lui-même qui se retrouve nu.

Chaque fois qu’un de ses enfants souffre dans la solitude de ne pas être entendu par ses frères, c’est le Christ lui-même qui souffre.

Chaque fois qu’un de ses enfants est enfermé par les murs de notre intolérance, notre discrimination et notre égoïsme, c’est le Christ lui-même qui est enfermé.

En ce dimanche, nous fêtons le Christ Roi de l’Univers.

A n’en pas douter, la télévision nous le montre chaque jour, Il n’est donc pas Roi à la manière des grands de ce monde.

Ceux là cherchent à imposer leur pouvoir et leur autorité au mépris des petits dont bien souvent, ils se soucient bien peu même si pour faire de l’audimat ou être élus ils prétendent le contraire.

A l’inverse de ceux-là la royauté du Christ est celle du berger qui se soucie de chacune de ses brebis au détriment même de sa propre existence.

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous le découvrons tellement proche des petits, qu’il s’identifie à chacun d’entre eux.

Chaque fois que nous pouvons regarder à la télévision la misère de ceux qui ont faim, chaque fois, qu’ils soient très loin ou à côté de chez nous, chaque fois que nous nous contentons de les plaindre et de retourner dans notre fauteuil en restant bien au chaud plutôt que de prendre notre mettre en marche pour aller leur donner à manger, alors c’est au Christ que nous refusons notre aide !

Et l’étranger… Cet étranger que nous associons si facilement à celui qui vient vivre à nos crochets, qui vient nous prendre notre travail, brûler nos voitures ou cambrioler nos maisons quelque soit sa nationalité, et bien cet étranger n’est il pas parfois tout simplement notre voisin, ce voisin que nous connaissons à peine, à qui nous n’adressons parfois même pas un signe de tête sur le pas de nos portes, cet homme ou cette femme qui souffre peut-être de solitude, de maladie, d’exclusion ou que sais-je encore… tous ces maux que nous ne connaîtrons jamais puisque nous ne faisons pas le premier par pour mieux le connaître…

Et bien si nous ne savons pas nous tourner vers cet étranger, qu’il soit de France ou d’ailleurs, c’est le Christ lui-même que nous laissons à la porte.

Ce sont d’ailleurs parfois ces mêmes voisins que nous rendons prisonniers de nos jugements souvent un peu hâtifs

Et bien chaque fois que nous refusons de nous tourner vers eux c’est vers le Christ que nous refusons de nous tourner.

L’Evangile d’il y a quelques semaines nous le disait, nous ne pouvons pas aimer Dieu et ne pas aimer nos frères comme il les aime.

Mais pour autant me direz vous, nous ne pouvons pas, à nous seuls, nous charger de toutes les misères du monde…

Nous ne pouvons pas à nous seuls donner à manger ou à boire à tous les peuples qui ont faim et soif…

Nous ne pouvons pas laisser les crimes impunis, et c’est normal… etc… Etc…

Mais ce n’est pas ce que Dieu nous demande…

Ce qu’il nous demande c’est, là où nous sommes, de ne pas fermer nos yeux sur ceux qui nous entourent et qui souffrent… Ceux qui sont à notre portée et vers lesquels le Père envoie chacun d’entre nous.

Ce qu’il nous demande, c’est de mettre les talents que nous avons, ces talents dont nous parlaient l’Evangile de la semaine dernière, de les mettre au service des plus petits, ces petits qui sont le Christ.

C’est exclusivement sur l’amour que nous serons jugés et ce n’est pas pour plus tard, après notre mort… C’est dès aujourd’hui que nous accueillons ou que nous refusons l’amour de Dieu…

Quand nous serons auprès de Lui, Dieu n’aura pas à nous juger, nous nous serons jugés nous-mêmes tout au long de notre vie.

Nous sommes à l’approche de Noël.

Bientôt Dieu va se faire homme au travers d’un petit enfant qui s’offrira à tous les hommes pour les convertir.

Préparons nous à accueillir le plus beau des cadeaux de Noël, ce Roi des Rois qui nous aime tellement qu’il veut nous sauver tous.

Amen