dimanche 24 novembre 2013

2013-11-24 - C - Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers - Le Roi crucifié (Lc 23, 35-43)


Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers 
Solennité du Seigneur

1ère lecture : David reçoit l'onction royale (2 S 5, 1-3)



Lecture du second livre de Samuel



Toutes les tribus d'Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent : « Nous sommes du même sang que toi ! Dans le passé déjà, quand Saül était notre roi, tu dirigeais les mouvements de l'armée d'Israël, et le Seigneur t'a dit : 'Tu seras le pasteur d'Israël mon peuple, tu seras le chef d'Israël.' »
C'est ainsi que tous les anciens d'Israël vinrent trouver le roi à Hébron. Le roi David fit alliance avec eux, à Hébron, devant le Seigneur. Ils donnèrent l'onction à David pour le faire roi sur Israël.

2ème lecture : Dieu nous a fait entrer dans le royaume de son Fils (Col 1, 12-20)



Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens



Frères,
rendrez grâce à Dieu le Père, qui vous a rendus capables d'avoir part, dans la lumière, à l'héritage du peuple saint.
Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres, il nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé, par qui nous sommes rachetés et par qui nos péchés sont pardonnés.
Lui, le Fils, Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature, car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui.
Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui.

Il est aussi la tête du corps, c'est-à-dire de l'Église. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, puisqu'il devait avoir en tout la primauté.
Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total.
Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.

Evangile : Le Roi crucifié (Lc 23, 35-43)



Alléluia. Alléluia.

Béni soit le règne de David notre Père, le Royaume des temps nouveaux ! Béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient ! 

Alléluia (cf. Mc 11, 10)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »




Cette fois ca y est, le temps de l’ordinaire est terminé !

Toutes ces semaines, ce temps passé à revisiter les fondamentaux de notre foi, le pardon, la charité, le don de soi et beaucoup d’autres valeurs fondamentales, ce temps donc est terminé…

L’esprit et le cœur transformés par le Christ tout au long de ces semaines, nous allons bientôt pouvoir entrer dans le temps de l’Avent pour nous préparer à Noël…

Ce Sauveur qui nous a accompagnés tout au long du temps ordinaire, et bien ce Sauveur va renaître une nouvelle fois pour nous !

Une nouvelle fois, avec Joseph et Marie, nous allons nous réjouir de son arrivée dans notre monde, un éternel recommencement qui nous accompagnera sans cesse jusqu’au jour ou le Christ reviendra en personne à la fin des temps.

Mais nous n’en sommes pas encore là…

Pour l’heure - avant d’entrer dans ce merveilleux temps de l’Avent - nous fêtons Jésus Roi de l’univers !

Jésus est donc le Roi de l’univers !!!

C’est une bonne, que dis-je une bonne… Une excellente nouvelle pour chacune et chacun d’entre nous, une nouvelle qu’il nous faut accueillir non pas au milieu de toutes les nouvelles banales que nous déversent à profusion nos médias, et qui ne font que tenter de nous enfoncer chaque jour d’avantage dans la morosité, l’égoïsme, le renfermement sur soi-même…

C’est LA bonne nouvelle, celle qui nous est donnée pour entrer avec une grande joie dans l’Avent qui commence la semaine prochaine… LA bonne nouvelle qui doit surtout nous aider à garder la foi dans un monde où nombreux sont ceux qui la perdent justement cette foi, égarés par les sirènes du matérialisme à outrance ou accablés qu’ils sont pas les maux de notre temps.

Mais attention… Même si ces textes sont là pour nous rappeler la Royauté du Christ, la liturgie de cette semaine est là aussi pour nous aider à comprendre le vrai sens de cette royauté, car Jésus n’a rien d’un roi à la manière où nous nous le voyons dans notre 21ème siècle si plein de pouvoirs et de richesses pour quelques hommes seulement !

Pour le comprendre, prenons les choses dans l’ordre et commençons par le texte de la première lecture.

Ca n’apparaît peut-être pas à première vue, mais nous assistons ici à un moment important ou le Roi David réunit les royaumes du Nord et du Sud…

Lui, le petit berger sur qui personne n’aurait misé est devenu le roi qui a uni les peuples… C’était déjà à ce moment là l’annonce de ce que le Christ allait réaliser lors de sa venue.

Le Roi de l’univers, Jésus donc, est venu pour rassembler les peuples lui aussi…
Mais il ne s’est pas limité au seul pays d’Israël. Par sa vie sur notre terre et surtout par sa mort, le Christ a réconcilié tous les peuples de la terre en livrant son Corps et en versant son Sang.

Depuis - maintenant qu’il nous a montré l’exemple si je puis dire – il nous demande de faire de même… Il compte sur nous pour être des artisans de justice et de réconciliation…

Et là vous me direz… Ce n’est pas gagné…
Il n’y a qu’à regarder l’histoire des hommes au travers des siècles pour comprendre que nous n’avons pas forcément réussi la mission que le Christ nous a pourtant confiée…

Pourtant, ce que le Christ nous a demandé n’est pas hors de notre portée…
Nous sommes capables de miracles nous aussi…
Chaque fois que nous arrivons à nous mettre à l’écoute du Seigneur, chaque fois que nous le laissons guider nos vies et que grâce à cela nous arrivons à permettre à nos frères de s’entendre, chaque fois que nous arrivons à aider celles et ceux qui en ont besoin… Alors nous réalisons de petits miracles nous aussi…

Ce sont ces miracles mis bout à bout qui peuvent changer le monde.
C’est là notre mission et le Christ nous demande de l’accomplir sans nous lasser, sans nous laisser détourner de notre but par les bonimenteurs dont je parlais la semaine dernière, ceux qui veulent nous faire croire que tout est perdu.

Pour cela il nous faut du courage, c’est vrai…
Mais pour cela il nous faut aussi être conscient que nous ne pouvons pas tout faire par nous-mêmes…

C’est ce que vient nous rappeler la seconde lecture…
Dans sa lettre aux Colossiens, une lettre qui est avant tout un hymne à la gloire de notre Roi de l’Univers, dans cette lettre, Saint Paul nous rappelle que notre Dieu qui est à l’origine de tout, qui peut tout et bien ce Dieu nous aime et jamais il n’abandonnera un homme de bonne volonté qui cherche réellement à accomplir cette mission d’unification qui nous est confiée.

Et comme souvent l’Evangile arrive en point d’orgue des textes de notre dimanche.

Il vient nous montrer comment il faut nous comporter pour avoir part au Royaume de Dieu… Comment il faut nous comporter dans le quotidien de nos vies pour réussir cette mission qui consiste à faire de tous les hommes des frères… Vaste chantier n’est ce pas dans le monde qui est le notre ?

Arrêtons nous donc sur ce texte qu’une fois encore nous connaissons bien…

Alors que nous nous apprêtons à fêter la naissance du Sauveur, c’est le Christ en croix que nous retrouvons…

On a fait mieux comme image pour montrer le Roi de l’Univers me direz-vous…
On nous parle du Roi de l’Univers et on nous montre un Christ qui vient de souffrir sa Passion et qui dans quelques instants va mourir.

Qui plus, est il va mourir entre deux larrons, deux malfaiteurs qui viennent d’être condamnés eux aussi et qui vont connaître le même sort…

On a fait mieux comme image ? Non au contraire…
C’est la meilleure image, celle qui pouvait le mieux toucher nos cœurs d’homme, celle qui peut le mieux nous montrer la façon dont il faut agir si nous voulons nous aussi contribuer au bien être de nos frères et remplir la mission que le Christ nous a confiée…

Le Seigneur nous montre ainsi que ce n’est pas en étant puissant aux yeux des hommes que nous pouvons changer les choses…
Lui, le Roi de l’Univers, est mort comme un misérable, nous montrant ainsi que c’est dans l’humilité et le dépouillement le plus total, par le service aux autres dans le quotidien de nos vies, mais également avec la confiance en la présence de ce Dieu qui ne nous abandonne jamais, que nous pouvons réussir la mission qu’il nous confie !

Ce texte en ajoute même en nous rappelant que notre Dieu est un Dieu de miséricorde…
Jésus a autour de lui deux malfaiteurs dont on ne connait pas grand-chose…
Ils peuvent être de « simples » voleurs mais aussi des meurtriers ayant commis les plus grandes atrocités…

L’un d’eux refuse toujours de reconnaître en Jésus le Fils de Dieu…
L’autre par contre, s’oublie, oublie ses propres douleurs pour défendre le Christ mais également pour lui demander le pardon de Dieu…

« Souviens-toi de moi… » C’est aussi cette humble prière que nous, pécheurs, nous faisons monter vers le Seigneur.

A notre tour, si notre prière est sincère, nous seront pardonnés et nous pourrons nous aussi entendre le Christ nous dire « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis ».


Amen

dimanche 17 novembre 2013

2013-11-17 - C - 33ème dimanche du Temps Ordinaire - Evangile Bouleversements et persécutions annoncent le jour du Seigneur (Lc 21, 5-19)


33ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Le jour du Seigneur (Ml 3, 19-20)



Lecture du livre de Malachie



Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l'impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, déclare le Seigneur de l'univers, il ne leur laissera ni racine ni branche.
Mais pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement.

2ème lecture : Travailler en attendant le jour du Seigneur (2 Th 3, 7-12)



Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens



Frères,
vous savez bien, vous, ce qu'il faut faire pour nous imiter. Nous n'avons pas vécu parmi vous dans l'oisiveté ; et le pain que nous avons mangé, nous n'avons demandé à personne de nous en faire cadeau. Au contraire, dans la fatigue et la peine, nuit et jour, nous avons travaillé pour n'être à la charge d'aucun d'entre vous.
Bien sûr, nous en aurions le droit ; mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter.
Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cette consigne : si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus.
Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l'oisiveté, affairés sans rien faire.
À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu'ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu'ils auront gagné.

Evangile : Bouleversements et persécutions annoncent le jour du Seigneur (Lc 21, 5-19)



Alléluia. Alléluia.

Redressez-vous, levez la tête, car votre rédemption approche.

Alléluia (Lc 21, 28)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Certains disciples de Jésus parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n'en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va se réaliser ? »
Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : 'C'est moi', ou encore : 'Le moment est tout proche.' Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume.
Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel.
Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l'on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l'occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n'avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d'entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C'est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. »




33ème dimanche du temps ordinaire…
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à réveiller notre foi !

Dans un monde où très souvent nous trouvons que tout va mal, dans un monde où sévissent, la maladie, la famine, l’indifférence, l’égoïsme, la guerre - encore et toujours - le chômage, les magouilles de ceux qui nous gouvernent et qui s’enrichissent sur le dos de celles et ceux dont ils sont sensés rendre les jours meilleurs…  Dans un monde où, dans nos églises aussi – il faut savoir aller jusqu’au bout du raisonnement en toute honnête – dans nos églises donc certains pensent d’avantage à leur propre égo plutôt qu’au service réel et désintéressé pour les autres… Et bien dans ce monde il est facile de nous mettre en veilleuse, voir de nous éteindre complètement en nous demandant comme tant d’autres où donc est Dieu ?

Dans chacun des textes qui nous sont proposés aujourd’hui, nous sommes invités à tenir notre place dans le monde qui nous entoure sans baisser les bras, sans nous laisser gagner par la morosité ambiante et en montrant à ce monde des exemples de témoins heureux du Christ…

C’est déjà le cas dans la première lecture, celle du livre de Malachie.

Ce dernier s’adresse à des croyants qui ne savent plus très bien où ils en sont…

Ils sont du 5ème siècle avant Jésus Christ mais sont aussi perdus que nous…
Même les prêtres de Jérusalem n’ont pour nombre d’entre eux plus la foi et sont complètement perdus dans un monde où sévit la corruption, les violences et tant d’autres mots que nous connaissons nous aussi 25 siècles plus tard.

Et pourtant, comme à nous 25 siècles plus tard, par la bouche de Malachie – un nom qui veut justement dire « messager » en Hébreu – et bien Dieu nous rappelle que c’est Son Amour qui aura le dernier mot…

Malachie rappelle à ses contemporains, mais également à chacune et chacun d’entre nous, je cite – ou presque - que la fournaise de Dieu consumera tous les arrogants, tous ceux qui auront commis l’impiété…

Il précise même que le jour où cela arrivera, ce feu ne laissera aucune racine ni branche.

Permettez-moi au passage de vous rappeler que notre Dieu n’est pas un Dieu qui punit…
Ce que cette fournaise brulera, grillera, détruira ce ne sont pas les hommes mais le mal qu’il y a en eux…

Aux hommes, Dieu ouvrira les yeux sur leur comportement comme il le fit pour Saint Paul…
Ce seront alors eux qui accepterons - ou pas - de reconnaitre en Dieu Le Sauveur, celui qui leur aura ouvert les yeux…
Ce seront eux qui décideront alors s’ils veulent le rejoindre sur les chemins du royaume de Dieu ou disparaître définitivement dans les abîmes de l’enfer.

Il me paraissait bon de nous rappeler – à nous qui aimerions parfois que Dieu punisse untel ou un autre pour ceci ou cela – que notre Dieu n’est pas un Dieu qui punit, mais un Dieu qui accueille tous les pécheurs…

Ce ne sont que les hommes qui choisissent de ne pas répondre à cet appel qui s’engagent alors eux-mêmes sur les chemins de l’enfer.

Mais me direz-vous, nous sommes toujours là 25 siècles plus tard à trouver que le monde va toujours aussi mal et 25 siècles ca fait long…

C’est vrai, et c’est justement ce que doivent également se dire les contemporains de Saint Paul à qui ce dernier s’adresse…

Comme souvent, pour ne pas dire toujours, il est important de se replonger dans le contexte de l’époque pour bien comprendre un texte…

A l’époque de Saint Paul, beaucoup de gens pensaient que le retour de Dieu était imminent…

Les chrétiens alors se disaient qu’il ne servait à rien de faire des projets, d’entreprendre des choses et même de travailler…
Même si certains devaient copieusement profiter de cette situation pour rester les doigts de pieds en éventail, beaucoup de chrétiens pensaient de toute bonne foi, qu’il valait donc mieux se consacrer au retour du Christ qu’à continuer à travailler…

C’est à eux que Saint Paul s’adresse… Il le fait sans doute d’avantage pour leur rappeler le vrai sens de leur foi que pour les réprimander à proprement parler… Il veut avant tout qu’ils ne se perdent pas…

Préparer le chemin du Seigneur, comme le dit un chant que nous prenons parfois, ce n’est pas cela…

Préparer ce chemin, c’est tenir notre place là où nous sommes aux places qui sont les nôtres…
Dans nos places de parents, d’enfants, d’époux ou d’épouse, mais aussi dans les entreprises où nous travaillons, dans les groupes et associations où nous nous investissons…

Préparer le chemin du Seigneur, c’est tenir ces places en faisant de notre mieux, en étant des témoins de Dieu parmi nos frères.

Quand le Christ a commencé sa vie publique, ce sont des hommes en plein travail qu’il est allé chercher pour être ses disciples et quand il a quitté cette terre, c’est une tâche, une mission, un vrai travail en quelques sortes qu’il leur a confié…

Il leur a demandé, comme il nous le demande à nous, de tenir notre place dans le monde qui nous entoure, de tenir ces places en faisant de notre mieux pour être les témoins d’un Dieu qui agit parmi les hommes pour les rendre plus heureux chaque jour, pour aller à la rencontre des exclus et pour venir en aide à ceux qui en ont besoin comme l’ont fait les disciples il y a deux mille ans.

Mais me direz-vous, c’est que dans le monde que j’ai décrit en commençant cette homélie, un monde dont j’ai oublié de dire que bien souvent il rejeté Dieu, un monde qui se prend bien souvent pour Dieu lui-même… Et bien comment dans ce monde, pouvons nous tenir cette place, ce rôle dont je viens de parler… Pas facile !

C’est vrai et c’est là que nous est proposé le texte de l’Evangile…

Dans ce texte Jésus met en garde ses contemporains contre ceux qui viendront en son nom mais qui ne seront que des usurpateurs.

Ces gens là nous en avons tous entendu parler…
Ce sont celles et ceux qui au travers des siècles, ont cherché et cherchent encore à nous faire abandonner le Christ en nous affolant par les maux de notre époque, en dramatisant sans cesse les choses et en nous faisant croire que la fin des temps est pour demain…

Souvenez-vous des bonimenteurs qui ont tourmenté le monde avant que l’an 2000 s’affiche sur le compteur du temps ?
Combien de gens sensés n’ont-ils vendu tout ce qu’ils possédaient en pensant que tout allait s’arrêter ?

Et au-delà deux, combien de gourous ont détournés de nombreuses personnes les amenant parfois à se suicider collectivement pour échapper à un soi disant jugement qui allait arriver en même temps que l’entrée du monde dans le 21ème siècle ?

Les Paroles du Christ dans cet Evangile ont pourtant de quoi affoler…

« On se dressera nation contre nation » « Il y aura de grands tremblements de terre, … des épidémies … des famines » « Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom »

Voila des visions d’apocalypse dont nous nous passerions bien… Peut-être des choses que nous avons déjà lues ou entendues dans les livres ou les films de tous ces bonimenteurs dont je parlais à l’instant et qui en nous vendant du vent tentent de nous éloigner des vrais chemins de Dieu.

C’est vrai, ca nous arrive à nous aussi d’être critiqués pour notre foi…
Notre Eglise est bien souvent montrée du doigt, méprisée, raillée, etc… etc…

Et bien comme je le disais en commençant, ce texte, mais également ceux de la première et de la seconde lecture, sont là pour réveiller notre foi… Nous aider à prendre conscience que les oiseaux de malheur qui nous entourent ne parlent pas au nom du Christ, mais plutôt en leur nom…

Ces oiseaux de malheur cherchent à se faire renfermer les hommes sur eux-mêmes, à les rendre plus égoïstes encore, à les empêcher de s’ouvrir sur le monde, ce monde qui a pourtant plus besoin d’être aimé que d’être rejeté.

Saint François disait « Seigneur, que je ne cherche pas tant à être aimé qu’à aimer. »

C’est bien en aimant les autres que nous allons contribuer à changer le monde…
C’est bien en témoignant de l’amour de Dieu, en montrant à quel point Il peut rendre heureux que nous pourrons changer les choses…

Et pourtant nous ne sommes pas des « béni-oui-oui »…
Ce n’est pas parce que nous croyons en Dieu que nous sommes épargnés et je suis certain que si je faisais un sondage parmi vous, chacun pourrait me parler des difficultés qu’il rencontre dans sa propre vie…

Pourtant Dieu est présent dans chaque vie et c’est bien lui qui peut tout changer si nous acceptons de nous tourner vers lui.

Il pourra alors être la lumière de nos vies et nous rendre heureux, il pourra alors être la lumière dont nos frères ont tant besoin et pour lesquels nous sommes invités à ne pas baisser les bras, des frères vers lesquels nous sommes envoyés témoigner de l’Amour de Dieu !


Amen

dimanche 10 novembre 2013

2013-11-10 - C - 32ème dimanche du Temps Ordinaire - Les morts ressusciteront (brève 27...38) (Lc 20, 27-38)


32ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Sept frères meurent martyrs dans l'espérance de la résurrection (2M 7, 1-2.9-14)



Lecture du second livre des Martyrs d'Israël



Sept frères avaient été arrêtés avec leur mère. À coups de fouet et de nerf de bœuf, le roi Antiochus voulut les contraindre à manger du porc, viande interdite.
L'un d'eux déclara au nom de tous : « Que cherches-tu à savoir de nous ? Nous sommes prêts à mourir plutôt que de transgresser les lois de nos pères. »
Le deuxième frère lui dit, au moment de rendre le dernier soupir : « Tu es un scélérat, toi qui nous arraches à cette vie présente, mais puisque nous mourons par fidélité à ses lois, le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle. »
Après celui-là, le troisième fut mis à la torture. Il tendit la langue aussitôt qu'on le lui ordonna, et il présenta les mains avec intrépidité, en déclarant avec noblesse : « C'est du Ciel que je tiens ces membres, mais à cause de sa Loi je les méprise, et c'est par lui que j'espère les retrouver. »
Le roi et sa suite furent frappés du courage de ce jeune homme qui comptait pour rien les souffrances.
Lorsque celui-ci fut mort, le quatrième frère fut soumis aux mêmes tortures.
Sur le point d'expirer, il parla ainsi : « Mieux vaut mourir par la main des hommes, quand on attend la résurrection promise par Dieu, tandis que toi, tu ne connaîtras pas la résurrection pour la vie éternelle. »

2ème lecture : Exhortation à la persévérance (2 Th 2, 16-17; 3, 1-5)



Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens



Frères,
laissez-vous réconforter par notre Seigneur Jésus Christ lui-même et par Dieu notre Père, lui qui nous a aimés et qui, dans sa grâce, nous a pour toujours donné réconfort et joyeuse espérance ; qu'ils affermissent votre cœur dans tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.
Priez aussi pour nous, frères, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course, et qu'on lui rende gloire partout comme chez vous. Priez pour que nous échappions à la méchanceté des gens qui nous veulent du mal, car tout le monde n'a pas la foi. Le Seigneur, lui, est fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal. Et, dans le Seigneur, nous avons pleine confiance en vous : vous faites et vous continuerez à faire ce que nous vous ordonnons. Que le Seigneur vous conduise à l'amour de Dieu et à la persévérance pour attendre le Christ.

Evangile : Les morts ressusciteront (brève : 27...38) (Lc 20, 27-38)



Alléluia. Alléluia.

Jésus Christ, premier-né d'entre les morts, à toi gloire et puissance pour les siècles.

Alléluia (cf. Ap 1, 5-6)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Des sadducéens — ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de résurrection — vinrent trouver Jésus, et ils l'interrogèrent : « Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu'il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d'enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? »
Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas,
car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : 'le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob'. Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. »




Des textes un peu complexes mais également très durs pour ce 32ème dimanche du temps ordinaire…

Des textes complexes mais qui au final nous parlent tous de quelque chose, de très important, d’essentiel et central de notre foi : La résurrection !

Nous venons de fêter la toussaint et tout au long du mois de novembre nous allons prier pour nos défunts.

Si nous agissons ainsi ce n’est pas parce que le calendrier nous le commande mais parce que cela fait partie de notre foi…
Nous confions à Dieu dans la prière celles et ceux qui nous ont quittés, celles et ceux qui cheminent maintenant vers la vie éternelle, celles et ceux avec qui nous croyons que nous ressusciterons un jour.

Et tout au long des textes de ce dimanche, les aspects de cette résurrection qui sont évoqués, nous rappellent justement qu’elle est centrale et qu’il faut bien comprendre ce que veut dire ressusciter pour nous laisser guider chaque jour par la Parole de Dieu !

Mais je l’ai dit, les textes de ce dimanche sont complexes et je vais modestement essayer de les décoder pour nous aujourd’hui.


La résurrection est tout d’abord « mise en scène » - si je peux dire – de façon assez horrible dans la première lecture.

Une mère et ses sept fils sont arrêtés.
Le roi qui est la cause de cette arrestation veut les faire renoncer à la loi, à leur foi, ce qu’ils ne peuvent accepter…

Le texte nous dit qu’ils sont torturés mais qu’ils tiennent bons s’en remettant complètement à Dieu dont ils savent qu’il va les sauver.

On pourrait croire qu’en voyant leurs frères se faire tuer de la sorte, les autres frères et surtout leur mère pourraient demander pitié à leurs bourreaux et finalement obtempérer, feignant de renoncer à leur engagement, pour avoir la vie sauve, mais il n’en est rien…

Bien au contraire… Non seulement ils acceptent la mort mais en plus ils affirment leur foi encore plus fort, allant jusqu’à surprendre, interpeler ceux qui les font mourir.

Ce texte est tout là d’abord pour nous inciter à ne pas tout accepter… à ne pas abandonner notre foi ni à l’arranger à la sauce de ceux qui nous entourent, des lubies de notre temps comme le mariage gay par exemple ou en fonction de tels ou tels évènements dans nos vies.

Nous devons être de vrais témoins de Jésus Christ mort et ressuscité pour nous …
Nous devons être les témoins fidèles de ce nouveau passage que par sa mort et sa résurrection, Jésus est venu ouvrir pour chacun d’entre nous vers le Royaume de Dieu…

Pas facile à expliquer d’avantage… Pas facile à décrire uniquement avec des mots… C’est notre foi… elle est basée sur la confiance en Dieu, une confiance qu’il nous faut garder envers et contre tout.

Ensuite, même si ce texte à plus de 2000 ans, et bien je veux y voir le rappel que partout dans le monde, dans notre vingt unième siècle, des chrétiens continuent à souffrir au nom de leur foi.

Des chrétiens – bien plus nombreux que ces médias que j’aime tant nous le disent – de nombreux chrétiens donc souffrent de par le monde à cause de leur foi.
Tandis que les uns encaissent, parfois sans broncher, les brimades sans cesse répétées de collègues pour qui Dieu n’a aucune importance, pour qui ils n’ont aucun respect, les autres sont persécutés physiquement pour leur appartenance au Christ.

Le confort relatif de nos pays occidentaux ne doit pas nous faire oublier qu’il y a encore et toujours de nombreux pays ou les hommes, les femmes et même des enfants payent de leurs vies leur foi en Dieu.

Nous n’avons pas le droit de les oublier. Nous pouvons le constater chaque jour, nous vivons dans un monde qui préfère ignorer la foi des chrétiens.
Et même si parfois cela peut nous révolter, nous nous devons de ne pas oublier le Christ mort et ressuscité pour que les hommes tous les hommes puissent accéder eux aussi à la vie éternelle et à la résurrection.


Mais quand les chrétiens sont ignorés, raillés et même persécutés, le texte de la seconde lecture vient nous rappeler qu’en Dieu tout homme trouve le réconfort.

C’est également là que se trouve le sens profond de la résurrection…
Tout homme qui souffre, tout homme que la vie ou ses contemporains fait souffrir peut trouver réconfort dans le Seigneur.

Il est le ressuscité, celui qui apporte La vie, la vie après la mort… Mais ce n’est pas seulement de la mort physique dont nous parlons.
Tout homme qui est « au fond du trou » comme on dit, tout homme qui est au bout du rouleau qui se pense arrivé au bout de tout, peut trouver une nouvelle vie dans le Christ…

Il apporte en tout homme la vie dont il a besoin dès ici bas et ce texte de la seconde lecture est un hymne à la persévérance…

Quoi que puissent en penser certains de nos contemporains, Dieu n’abandonne aucun de ses enfants.
Ses enfants eux l’abandonnent parfois… quand ils ferment leurs oreilles, leurs yeux et finalement leur cœur et qu’ils essayent de n’en faire qu’à leur tête, d’ignorer Dieu dans leur vie comme je le disais tout à l’heure.

Mais Dieu ne les abandonne pas lui et quand ses enfants crient vers lui, même s’ils sont arrivés au bout du bout de l’ignorance parfois volontaire de sa présence dans leur vie, et bien Dieu ne leur en tient pas rigueur et les éclairera à nouveau de la lumière qui pourra à nouveau donner sens à leur vie.


Et nous voilà à l’Evangile… Un Evangile au cœur duquel se trouve la foi en la résurrection des morts.

Les Saducéens n’y croient pas… Ils n’y croient pas parce qu’ils restent agrippés à la loi de Moïse – qui est une bonne loi – mais une loi sur laquelle ils ont posé des préceptes humains qui ont fermé leur cœur à l’arrivée du Christ.
Ayant rendu leurs cœurs imperméables, ils perçoivent la résurrection comme un retour à la même vie…

Pourtant cet Evangile est là pour nous rappeler que la vraie résurrection est toute autre…
Encore une fois, les mots ne suffisent pas et ne suffiront jamais à comprendre ce mystère que seul notre cœur peut apercevoir quand on parle d’une nouvelle vie en Jésus Christ dans le royaume de Dieu.

Beaucoup d’hommes aujourd’hui, faute de trouver une explication, faute sans doute d’accepter que Dieu éclaire leur cœur et fasse grandir leur foi, se tournent vers le spiritisme, vers les sciences occultes comme on les appelle.

Certains pensent que la réincarnation est la traduction de notre époque de la résurrection…
Il n’en est rien bien entendu… il n’est pas question du retour à une vie terrestre mais à La vie en Dieu !

Je l’ai dit c’est un mystère… Un mystère qui nous appelle à la confiance en Dieu, une confiance qui doit également faire de nous des témoins auprès de nos frères, les témoins de le Vie promise par Dieu dans son royaume.


Amen