dimanche 27 janvier 2013

2013-01-27 - C - 3ème dimanche du Temps Ordinaire - Prologue de Saint Luc (Lc 1, 1-4; 4, 14-21)



3ème dimanche du Temps Ordinaire - Prologue de Saint Luc



1ère lecture : Le peuple de Dieu redécouvre la Parole (Ne 8, 1-4a.5-6.8-10)

Lecture du livre de Néhémie

Quand arriva la fête du septième mois, tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place située devant la Porte des eaux. On demanda au scribe Esdras d'apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur avait donnée à Israël.
Alors le prêtre Esdras apporta la Loi en présence de l'assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. C'était le premier jour du septième mois.
Esdras, tourné vers la place de la Porte des eaux, fit la lecture dans le livre, depuis le lever du jour jusqu'à midi, en présence des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait la lecture de la Loi.
Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois, construite tout exprès.
Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l'assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout.
Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » Puis ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre.
Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les lévites traduisaient, donnaient le sens, et l'on pouvait comprendre.
Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi.
Esdras leur dit encore : « Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n'a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! »

2ème lecture : Diversité des membres dans l'unité du corps du Christ (1Co 12, 12-30 (lecture brève : 12, 12-14.27))
                       
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
Prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ.
Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l'unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l'unique Esprit.
Le corps humain se compose de plusieurs membres, et non pas d'un seul.
[ Le pied aura beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait toujours partie du corps.
L'oreille aura beau dire : « Je ne suis pas l'œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait toujours partie du corps.
Si, dans le corps, il n'y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S'il n'y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ?
Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l'a voulu.
S'il n'y en avait qu'un seul, comment cela ferait-il un corps ?
Il y a donc à la fois plusieurs membres, et un seul corps.
L'œil ne peut pas dire à la main : « Je n'ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n'ai pas besoin de vous ».
Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables.
Et celles qui passent pour moins respectables, c'est elles que nous traitons avec plus de respect ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ;
pour celles qui sont décentes, ce n'est pas nécessaire. Dieu a organisé le corps de telle façon qu'on porte plus de respect à ce qui en est le plus dépourvu :
il a voulu qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres.
Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l'honneur, tous partagent sa joie. ]
Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps.
[ Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l'Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui sont chargés d'enseigner, puis ceux qui font des miracles, ceux qui ont le don de guérir, ceux qui ont la charge d'assister leurs frères ou de les guider, ceux qui disent des paroles mystérieuses.
Tout le monde évidemment n'est pas apôtre, tout le monde n'est pas prophète, ni chargé d'enseigner ; tout le monde n'a pas à faire des miracles,
à guérir, à dire des paroles mystérieuses, ou à les interpréter. ]

Evangile : Prologue de Saint Luc — « Aujourd'hui, s'accomplit la Parole » (Lc 1, 1-4; 4, 14-21)

Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur a envoyé Jésus, son Sauveur,
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres.
Alléluia. (cf. Lc 4, 18)

Commencement de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole.
C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout depuis les origines, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus.

Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.

Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »



Les textes d’aujourd’hui nous interpellent, sur l’importance de la Parole de Dieu dans la vie de chaque chrétien.

C’est ce qui apparaît tout d’abord dans la première lecture tirée du livre de Néhémie.

Nous sommes vers l’an 400 avant Jésus Christ… autant dire très près de sa naissance, si on compare à Moïse qui est mort environ 1200 ans avant Jésus Christ.

Moïse avait annoncé la terre promise et c’est ce même Moïse qui avait reçue la Parole de Dieu et l’avait transmise à son peuple.

Dans le livre de Néhémie, tout cela est bien loin… Tout est effondré…
La terre promise si chèrement conquise est passée sous tutelle étrangère, le temple de Dieu a été détruit et les nations voisines sont devenues si puissantes qu’on se demande comment cela va finir…

Le peuple se demande donc ce qu’il va devenir et se souvient avec nostalgie des jours ou il était un peuple glorieux en pleine expansion.

Nous sommes environ 2500 plus tard et il peut nous sembler, à nous chrétiens, que rien n’a changé…

Nous pourrions nous demander où est l’époque bénie où nos églises étaient pleines… l’époque où il y avait parfois plusieurs prêtres pour un seul clocher… l’époque où, si je puis dire, tout le monde était chrétien…
Ah, la belle époque…

Et tout comme le peuple du livre de Néhémie, il nous arrive sans doute de nous souvenir avec nostalgie de ces jours où les choses nous semblaient plus simples et même plus prometteuses…

Et la comparaison ne s’arrête pas là…
Le texte de Néhémie nous dit que les Lévites traduisaient ce que lisait Esdras et donnaient le sens de la Parole de Dieu…
Il faut dire qu’après le long exil de Babylone – cinquante longues années - , beaucoup ne connaissaient plus cette parole... Beaucoup ne connaissent même plus l’Hébreux dans lequel est écrite cette Parole.

Sommes-nous si différents ?

Certes nous n’avons pas connu l’exil…
S’agissant de notre époque, il s’agit sans doute d’avantage d’un abandon du à la volonté d’une créature de se séparer de son créateur, jetant au passage aux orties tout ce que le créateur lui avait laissé de bien et de bon… La Bible… Les commandements… la Messe et tout le reste.

Et de fait, la Parole de Dieu est inconnue à nombre d’entre nous…
Elle l’est même bien souvent pour ceux qui continuent à se dire chrétiens mais qui n’ont plus ni la pratique de la Messe et de la Sainte Eucharistie ni même celle de la Parole de Dieu.

Ces mots semblent sans doute tomber comme un jugement et pourtant dans mon esprit il n’en est rien… C’est un constat… Un constat qui me permet, tout comme le fait Néhémie de nous aider à nous tourner vers l’avenir plutôt que de nous lamenter sur le passé…

Car dans le texte qui nous est proposé, on nous dit également, on nous dit surtout, on nous le répète même, qu’une « assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre » se pressait pour écouter cette Parole et les explications des Lévites…

Ces gens, exilés, démoralisés, affaiblis, ont besoin de donner un sens à leur vie et ce sens c’est la Parole de Dieu qui le leur donne…

La encore le parallèle est facile à faire…

Que ce soit en nous parlant du désœuvrement des jeunes, les guerres et la violence qui sévissent un peu partout dans le monde et même à nos portes, les médias nous disent chaque jour d’avantage à quel point les hommes et les femmes de notre temps ont eux aussi besoin de trouver un sens à leur vie.

Le texte de Néhémie est là pour nous dire que c’est dans l’Evangile que nous pouvons trouver ce sens…

Lire, écouter, partager, la Parole de Dieu est absolument essentiel.

En elle, c’est Dieu qui nous parle… une fois de plus, c’est lui qui vient à nous, c’est lui qui dans ces textes donnés aux hommes, vient nous dire combien il nous aime et combien il nous veut heureux.

Si nous prenons le temps de la lire régulièrement, c’est une Parole qui peut nous bouleverser, une parole qui bien souvent nous révèle à nous même tels que nous sommes en nous faisant toucher du doigt nos qualités mais également nos limites…

C’est une rencontre avec le Seigneur et cette rencontre est source de joie.
Lire la Parole de dieu, c’est conforter l’espoir que l’on a en soi ou retrouver celui que l’on a peut-être perdu.

C’est pour cette raison que dans le texte, Esdras invite les gens à faire la fête…
Malgré toutes les déceptions endurées, le peuple découvre dans la Parole le fait que Dieu continue à l’aimer…

Dans le monde qui nous entoure et qui va plus vite chaque jour ; combien sommes nous encore à lire La Parole de Dieu une fois par jour, une fois par semaine ou même une fois par mois.

Très souvent ne nous contentons nous pas de l’entendre à la messe le samedi/dimanche ?

Et je dis bien l’entendre et non pas l’écouter… c'est-à-dire entendre quelqu’un qui lit mais qui lit quoi ?

Ne nous arrive t’il pas souvent, quand arrive l’homélie, de déjà ne plus nous souvenir de ce qu’était le texte de la première lecture ?

Quel sens peut alors donner à notre vie quotidienne une parole à peine entendu une fois par semaine ?

De la même façon que cela nous est dit dans le texte de la première lecture, comment pouvons nous garder l’espoir en demain si nous ne nous approvisionnons pas de sens à la source qu’est la Parole de Dieu ?

Même dans une vie très remplie, de parents, de professionnel et même de retraités, il est toujours possible de trouver quelques minutes chaque jour, quelques dizaines de minutes chaque semaine pour lire, méditer et s’enrichir de La Parole de Dieu.


Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus entre dans la synagogue et se lève pour faire la lecture.

Il lit un passage on ne peut mieux choisi : « L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. »

Depuis Noël nous le savons : C’est lui la Parole vivante de Dieu…
Il est venu annoncer une bonne nouvelle qui ne s’adresse pas qu’à une élite mais à tous les hommes… Riches ou pauvres… Vertueux ou pécheurs…

Les pauvres dont il parle sont ceux qui bien sur ne possèdent rien, mais également ceux qui se sentent pauvres parce qu’ils n’existent pas aux yeux des autres, parce qu’ils ne sont pas ceci ou cela…

Les prisonniers, ce sont avant tous ceux qui ne savent plus comment se sortir d’une situation dans laquelle ils se sentent tellement malheureux…

Les aveugles, ce sont ceux qui n’ont les yeux rivés que sur leurs propres difficultés et qui ne regardent pas les autres…

Les opprimés sont ceux qui souffrent du regard ou du comportement des autres…

A chacun d’entre eux et à chacun d’entre nous Jésus est celui qui apporte la bonne nouvelle de l’Evangile.

Vous le voyez, les lectures d’aujourd’hui nous invitent à remettre La Parole de Dieu au centre de nos vies.

Partout, des familles, des amis, des groupes de chrétiens retrouvent ce goût de la lecture et du partage de la Parole de Dieu…

Et nous ? Le faisons-nous ?
Si ce n’est pas le cas, qu’attendons pour mettre cette saine lecture au cœur de notre quotidien ?

Nous sommes encore en janvier et il n’est pas trop tard pour prendre de bonnes résolutions…

Nous sommes au troisième dimanche du temps ordinaire…
Ce temps qui, comme j’ai déjà eu maintes occasions de le rappeler, est l’occasion pour chaque chrétien de revisiter les fondements de sa foi…

Alors laissons-nous interpeler chaque jour par ce cadeau splendide que Dieu lui-même nous a laissé…
Laissons nous interpeler jour après jour par une Parole qui donne sens à notre vie…

Redécouvrons chaque jour ces textes que bien souvent nous ne connaissons pas ou que nous avons oubliés… Puisons sans limite à la source que Dieu nous offre…

10 minutes par jour… par exemple avant de nous avachir devant la télévision…
10 minutes par jour… avant de démarrer la journée ou pour la terminer…

10 minutes par jour… C’est tout ce qu’il faut pour conserver ou retrouver un sens à notre vie.

Amen.

dimanche 20 janvier 2013

2013-01-20 - C - 2ème dimanche du Temps Ordinaire - Les noces de Cana (Jn 2, 1-11)



2ème dimanche du Temps Ordinaire - Les noces de Cana


1ère lecture : Les noces de Dieu et de son peuple (Is 62, 1-5)

Lecture du livre d'Isaïe

Pour la cause de Jérusalem je ne me tairai pas,
pour Sion je ne prendrai pas de repos,
avant que sa justice ne se lève comme l'aurore
et que son salut ne flamboie comme une torche.
Les nations verront ta justice,
tous les rois verront ta gloire.
On t'appellera d'un nom nouveau,
donné par le Seigneur lui-même.
Tu seras une couronne resplendissante
entre les doigts du Seigneur,
un diadème royal dans la main de ton Dieu.
On ne t'appellera plus : « La délaissée »,
on n'appellera plus ta contrée : « Terre déserte »,
mais on te nommera : « Ma préférée »,
on nommera ta contrée : « Mon épouse »,
car le Seigneur met en toi sa préférence
et ta contrée aura un époux.
Comme un jeune homme épouse une jeune fille,
celui qui t'a construite t'épousera.
Comme la jeune mariée est la joie de son mari,
ainsi tu seras la joie de ton Dieu.


2ème lecture : Diversité des charismes dans l'unité (1Co 12, 4-11)
                       
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
Les dons de la grâce sont variés, mais c'est toujours le même Esprit. Les fonctions dans l'Église sont variées, mais c'est toujours le même Seigneur.
Les activités sont variées, mais c'est toujours le même Dieu qui agit en tous.
Chacun reçoit le don de manifester l'Esprit en vue du bien de tous.
À celui-ci est donné, grâce à l'Esprit, le langage de la sagesse de Dieu ; à un autre, toujours par l'Esprit, le langage de la connaissance de Dieu ;
un autre reçoit, dans l'Esprit, le don de la foi ; un autre encore, des pouvoirs de guérison dans l'unique Esprit ;
un autre peut faire des miracles, un autre est un prophète, un autre sait reconnaître ce qui vient vraiment de l'Esprit ; l'un reçoit le don de dire toutes sortes de paroles mystérieuses, l'autre le don de les interpréter.
Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit : il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté.

Evangile : Les noces de Cana (Jn 2, 1-11)


Alléluia. Alléluia.
Soyons dans la joie pour l'Alliance nouvelle : heureux les invités aux noces de l'Agneau !
Alléluia. (Cf. Ap 19, 7.9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là.
Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples.

Or, on manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont pas de vin. »
Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue. »
Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. »
Or, il y avait là six cuves de pierre pour les ablutions rituelles des Juifs ; chacune contenait environ cent litres.
Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d'eau les cuves. » Et ils les remplirent jusqu'au bord.
Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.
Le maître du repas goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau.
Alors le maître du repas interpelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier, et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant. »

Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.


Nous sortons à présent déjà du temps de Noël.
Nous sortons à peine des fêtes de Noël, que nous voilà au second dimanche du temps ordinaire…

Le texte d’Evangile qui nous est proposé aujourd’hui est celui des noces de Cana.

Encore une fois nous connaissons bien l’histoire…
Jésus est invité avec Marie sa Mère à des noces…
On manque de vin…
Marie s’adresse aux serviteurs et leur demande de mettre de l’eau dans des cuves ; de l’eau que Jésus transforme en vin…

Premier miracle d’une longue série…
Première manifestation de la vie publique de Jésus.

Mais ce n’est pas qu’une belle histoire et elle ne nous est pas racontée simplement pour nous dire que Jésus se met en marche et qu’il va faire des miracles tout au long de sa vie.

Comme toujours, ce récit n’est pas là par hasard et comme toujours il y a un parallèle à faire avec nos propres vies d’hommes et de femmes, de chrétiens et de chrétiennes du vingt et unième siècle.

Cela vous étonnera peut-être, mais ce texte est proposé aux futurs époux dans leur préparation au mariage.

Il l’est parmi une multitude d’autres textes et au premier abord il ne rencontre pas un franc succès…
« C’est vrai c’est une belle histoire, c’est vrai elle parle d’un mariage, mais ce n’est pas notre mariage ; Et puis cette histoire de vin et d’eau, on ne voit pas bien ce que ca a à voir avec notre mariage justement »

C’est alors qu’avec les autres couples qui animent les préparations au mariage, nous les invitons à participer à ce que l’on appelle la « découverte des textes ».

Nous tentons de leur faire comprendre comment tous ces textes - et celui des noces de Cana ne fait pas exception à la règle – comment tous ces textes écrits il y a environ deux mille ans, peuvent les rejoindre dans leur vie de futurs époux du vingt et unième siècle.

Une fois que cela leur est expliqué, ils changent en général leur regard sur ce texte et même s’ils ne le choisissent pas systématiquement, il est cependant plus clair à leurs yeux qu’il rejoint effectivement leur vie mais également la vie de tout homme et de toute femme.

Ce qui est vrai pour des couples qui se préparent au mariage l’est donc pour chacune et chacun d’entre nous et c’est pourquoi j’ai choisi de vous présenter ce texte comme nous le faisons avec eux.

Mais revenons-en au texte justement…
Je l’ai dit, il s’agit de la première intervention publique de Jésus et de son premier miracle.

Jésus se trouve donc à la noce avec Marie sa Mère.

Soudain, on manque de vin…

Dans la bible le vin est le symbole de la joie de l’amour et de la fête…
Manquer de vin c’est donc manquer d’amour…
Là encore ce qui est vrai dans une vie de futurs époux est vrai dans notre vie à nous.

Nous sommes ainsi faits que nous pouvons supporter beaucoup de privations de manques mais manquer d’amour, avoir l’impression de ne pas exister et de ne pas être aimé de l’autre, de ne pas être aimé des autres, nous ne le supportons pas.

C’est un premier point qui parle tout de suite à un couple qui se prépare au mariage « et si demain, il (ou elle) ne m’aimait plus… »

Et si nous demain, nous nous sentions inutiles, pire : invisibles aux yeux des de l’autre aux yeux des autres, comme le sont malheureusement bien souvent les SDF que nous rencontrons sans les regarder, les malades dans les hôpitaux que nous connaissons mais que nous n’allons pas voir, celles et ceux qui souffrent de par le monde et que nous nous contentons de regarder au journal télévisé sans plus réellement y porter attention ?

Si chacune et chacun de ceux que nous croisons ne nous voyaient pas plus que nous ne voyons réellement toutes ces personnes; Ne nous sentirions nous pas mal nous aussi ?

[C’est vrai pour les adultes qui m’écoutent mais c’est vrai pour vous aussi les jeunes… Que vous soyez à la maison, dans votre quartier ou au collège, comment vous sentiriez-vous si vous étiez à la place de celui ou celle dont on se moque parce qu’il est trop gros, trop petit, parce qu’il porte des lunettes, parce qu’il est habillé différemment, etc… etc… ?

Ne vous sentiriez-vous pas mal vous aussi ?]

La première chose qui manque donc dans notre monde, n’est elle pas tout simplement l’amour ?

L’Egoïsme, la violence, l’indifférence, la haine et bien d’autres maux encore ne sont ils pas tout simplement le reflet de nos manques d’amour à nous, même ici à Lestrem ?


Dans le texte, vous l’aurez peut-être remarqué, ce ne sont pas les serviteurs qui s’adressent à Jésus mais sa Mère.

Tout comme elle remarque tous les manques d’amour, toutes les tristesses, de nos vies, elle vient de remarquer que la fête manque de vin…

Elle est celle par qui nous pouvons faire monter nos demandes vers le Christ… Elle intercède pour nous comme elle le fait dans ce récit.

Le jour de leur mariage, nombreux sont les couples qui souhaitent confier leur union à la Vierge Marie… Lui demander de veiller sur eux et d’intercéder auprès du Père pour qu’il veille sur eux… à défaut de faire du bien, on ne sait jamais, ca ne peut pas faire de mal.

Mais Dieu n’est pas un distributeur automatique de grâce…
Il ne suffit pas de demander à la Vierge Marie d’intercéder pour nous pour que ca marche… Il faut ajouter à cette demande un ingrédient essentiel qui nous est également donné dans le texte d’aujourd’hui… Cet ingrédient c’est la confiance…

C’est ce que nous rappelle la phrase que Marie prononce à l’intention des serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. »

Marie a une totale confiance en Dieu et en Jésus qui est son Fils.
Elle a depuis longtemps mis sa propre vie sous le regard de Dieu.
Elle est celle qui a fait confiance à Dieu au jour de l’annonciation…
Elle est celle qui depuis sa plus petite enfance à souhaité la présence de Dieu dans sa vie pour l’aider à grandir selon ses commandements d’Amour.

Là encore cela rejoint tout particulièrement le jeune couple qui se prépare au mariage. Et quand nous leur demandons si selon eux la confiance est aussi la base d’une union, ils nous répondent que « évidemment » et que même « c’est un des piliers de leur union ».

Ils se font confiance… Mais jusqu’où ?

Ils s’engagent dans le mariage avec confiance l’un en l’autre, une confiance qui sera confrontée aux évènements heureux et malheureux de leur vie.
Nous les invitons toujours à réfléchir au sens du mot confiance… A se demander jusqu’où ils seront capables de se faire confiance… A se demander ce qu’ils feront pour se rappeler cette confiance du jour de leur mariage quand les jours se feront plus difficiles.

S’en remettre alors à la Vierge, lui demander d’intercéder pour eux, c’est demander à Dieu de les accompagner chaque jour, de leur apprendre à s’en remettre à eux pour tout traverser.

C’est la même attitude qui permet de construire toute vie de chrétien… La confiance… La confiance dans les autres… La confiance en Dieu !


Les serviteurs remplissent alors les cuves d’eau nous dit on…
Mais que représentent ces cuves ?

A l’époque ces cuves font environ 500 litres… 500 litres d’eau dont nous savons que Jésus va les transformer en vin… Même pour une fête avec de nombreux convives, même pour une fête bien arrosée, ca fait beaucoup !

Ces énormes cuves sont là pour nous montrer que Dieu voit Grand !
Il voit grand et il ne veut jamais cesser de combler le jeune couple de son amour… Un amour qu’il a également pour chacune et chacun d’entre nous…

Et pourquoi remplir ces cuves d’eau ? Quoi de plus banal, de plus simple que de l’eau du moins sous nos latitudes ?

Cette eau que les serviteurs apportent, est un nouveau symbole de la puissance de Dieu… C’est avec cette eau que Jésus fait du vin… Et un très bon vin nous dit le récit…

C’est avec toutes les petites choses, les petites intentions qui composent le quotidien de la vie d’un couple, ces petites choses que ce couple offre à Dieu qu’il peut les aider à construire un amour plus fort.

C’est un geste de tendresse dans un couple, c’est un sourire entre voisins, le souci de celui qui nous semble ne pas aller bien, tous ces petits gestes qui sont parfois si petits et qui représentent cependant l’expression de l’amour que l’on a l’un pour l’autre, l’amour que l’on peut avoir pour nos frères…

Offrir ces petites choses de nos vies à Dieu c’est lui permettre de nous aider à en réaliser chaque jour de plus grandes.

Jésus transforme donc l’eau en vin… en bon vin, ce bon vin qui arrive à la fin du repas… Au moment où on pourrait imaginer que plus personne ne va s’en apercevoir !

Ce bon vin qui n’arrive qu’à la fin est également le symbole de l’espérance qu’un couple qui s’engage dans le mariage a, en ne songeant pas aux difficultés de la vie mais en se disant que le meilleur reste à venir.

Cette espérance peut devenir réalité s’ils savent faire attention à prendre soin l’un de l’autre au quotidien.
Cette espérance peut devenir pour nous aussi réalité si nous voulons bien prendre soin les uns des autres au quotidien.

Prendre soin l’un de l’autre au quotidien… Faire attention à l’autre…
Ce sont des principes de bases que nous connaissons tous et auxquels nous adhérons. Mais alors pourquoi tant de couples se séparent ils ? Pourquoi les gens sont ils si indifférents ? Pourquoi tant d’égoïsmes ? Pourquoi les pays en guerre ?

Peut-être tout simplement parce que, avec le temps, on a oublié le sens de la promesse faite le jour de son mariage…
Peut-être tout simplement parce que, avec le temps, on a oublié qu’être chrétien c’est avant tout se mettre au service des autres…

Facile à dire me direz-vous, mais chacun d’entre nous sait très bien que notre monde est difficile, que les tentations sont grandes et que si on y fait pas attention on a vite fait d’oublier nos promesses… Mais comment faire alors ?

La réponse se trouve elle aussi dans le texte des noces de Cana.

Mettons nous à la place des serviteurs auxquels Marie s’adresse.
Ecoutons là quand elle nous dit « Faites tout ce qu’il vous dira »

Arrêtons-nous de courir après toutes les chimères de notre temps et faisons enfin réellement et complètement confiance à Dieu.
Laissons-le-nous guider sur les chemins de nos vies…
Faisons notre cette prière du Notre Père que nous allons réciter dans quelques instants : « Que TA volonté soit faite »

Amen.

dimanche 13 janvier 2013

2013-01-13 - C - Le Baptême du Seigneur



Le Baptême du Seigneur


1ère lecture : « Voici l'eau, venez et vous vivrez » (Is 40, 1-5.9-11)

Lecture du livre d'Isaïe

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné, et qu'elle a reçu de la main du Seigneur double punition pour toutes ses fautes. »
Une voix proclame : « Préparez à travers le désert le chemin du Seigneur. Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, et les escarpements seront changés en plaine. Alors la gloire du Seigneur se révélera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé. »
Monte sur une haute montagne, toi qui portes la bonne nouvelle à  Sion. Élève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à  Jérusalem. Élève la voix, ne crains pas. Dis aux villes de Juda : « Voici votre Dieu. »
Voici le Seigneur Dieu : il vient avec puissance et son bras est victorieux. Le fruit de sa victoire l'accompagne et ses trophées le précèdent. Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits.


2ème lecture : Par le bain du Baptême (Tt 2, 11-14 ; 3,4-7)
                       
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. C’est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d’ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux, et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur. Car il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien.
Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les hommes ; il nous a sauvés. Il l’a fait dans sa miséricorde, et non pas à cause d’actes méritoires que nous aurions accomplis par nous-mêmes. Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. Cet Esprit, Dieu l’a répandu sur nous avec abondance, par Jésus Christ notre Sauveur ; ainsi, par sa grâce, nous sommes devenus des justes, et nous possédons dans l’espérance l’héritage de la vie éternelle.

Evangile : L'Esprit Saint et le Père au baptême de Jésus (Lc 3, 15-16.21-22)

Alléluia. Alléluia.
Voici venir un plus fort que moi, proclame le Baptiste ; c'est lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu.
Alléluia. (Jn 1, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Le peuple venu auprès de Jean Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Messie. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. »
Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre :
« C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »


Nous rendons nous compte combien cette période de Noël est riche… riche en bonnes nouvelles ?

Nous avons sans doute bien mangé pendant les fêtes… trop même peut-être…
Nous avons peut-être eu le bonheur d’offrir de beaux cadeaux à nos proches et d’en recevoir…

Mais nous rendons nous comptes combien, en cette période de Noël, les cadeaux du ciel sont beaux et merveilleux ?

Je pense qu’avec le temps, les cadeaux qui sont au pied du sapin sont devenus bien plus visibles pour notre monde que celui de la crèche qui est pourtant à l’origine de cette merveilleuse fête…

Avec le temps, l’attente du petit enfant de la crèche, tout petit et sans défense qu’il est,  aurait-elle fini par faire place à notre attente des cadeaux du sapin ?

Et pourtant les bonnes nouvelles ne manquent pas…

Pendant la nuit de Noël c’était, bien évidemment, la bonne nouvelle de la naissance de Jésus ;

Et c’était effectivement une bonne nouvelle ; car ce petit enfant n’est pas venu au monde parmi les puissants mais parmi les bergers considérés alors comme les plus pauvres, des gens sans valeur, les moins intéressants qui soient.

Et c’était effectivement une bonne ; car ce petit enfant n’est pas venu au monde dans le luxe et avec faste, mais dans la pauvreté d’une étable de Bethléem, un « bled » dont tout le monde pensait qu’il ne pouvait rien sortir de bon.

Dieu se fait ainsi homme pour les plus pauvres !

Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle ; La semaine dernière c’était la visite des Rois Mages ; des hommes venus d’on ne sait où, qui n’étaient même pas juifs et qui pourtant, venant de très loin, ont reconnu Dieu en ce petit enfant vers qui les avait conduits l’étoile et à qui ils pouvaient offrir leurs vies dans aucune crainte.

Dieu se fait alors homme pour TOUS les hommes et pas seulement pour ceux qui l’attendaient, les plus riches, les plus instruits ou les plus méritants.

Et aujourd’hui, nous fêtons le Baptême de Jésus… Jésus qui se révèle Fils de Dieu non en entrant dans le monde couvert d’or, non dans des vêtements somptueux, avec d’innombrables gardes pour le protéger, mais tout simplement sur le bord d’un fleuve, au milieu d’autres hommes…

Dieu se révèle au peuple d’Israël ! « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous… » !

L’Evangile d’aujourd’hui commence par nous parler du ministère de Jean Baptiste…
Alors que les hommes de son temps attendent avec impatience le sauveur, ils voient en lui ce Messie qu’ils attendent.

Mais lui crie haut et fort qu’il n’est pas ce Messie… il insiste en précisant que lui baptise dans l’eau mais que celui qui vient, ce fameux Messie qu’ils attendent tous, lui, les baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu…
Il rajoute même qu’il n’est pas digne de défaire la lanière de ses sandales.

Il baptise tous ceux qui se présentent à lui en les invitant à changer de vie…
Tout comme Isaïe le fait dans la première lecture, Jean Baptiste invite ses contemporains à préparer les chemin du Seigneur... « Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées »

Les ravins sont ceux de nos manquements à la loi de Dieu…
Les collines sont celles de notre orgueil quand il nous fait penser que nous sommes meilleurs que d’autres…

Jésus arrive alors et demande à être baptisé lui aussi…

Mais pourquoi fait-il cela ?
Pourquoi, lui qui est sans péché, sans tâche, demande il à se faire baptiser comme le commun des mortels ?

Et bien la réponse se trouve tout au long des Evangiles et nous n’arrêtons pas de nous le dire !

Il est Dieu qui s’est fait homme…
Il est Dieu qui embrasse toute la condition humaine.
Et même s’il est sans péché, il vit une vie d’homme PARMI les hommes…
Il rejoint les pécheurs pour leur montrer que Dieu ne les abandonne pas et chemine tout le temps aux côtés de chaque homme !

Dieu ne nous a pas envoyé son Fils unique parce que nous le méritions et qu’il voulait nous gratifier…

C’est tout le contraire…

Comme Il nous aime et qu’Il nous sait pécheurs, Il nous envoie son Fils, manifestation de Son Amour pour nous accompagner et nous aider à changer nos vies !

Et s’il était encore besoin d’en rajouter à la symbolique de ce baptême, nous pourrions dire que Jésus entre dans le Jourdain sans aucun péché et qu’il en ressort porteur des péchés de tous les hommes ; C’est sa Mission !

C’est quelque chose de très important pour nos vies du vingt et unième siècle… ces vies qui sont si souvent polluées de rancune, de colère, d’égoïsme…

Nous pouvons donner tous ces ressentis au Seigneur !
Il est là pour nous aider à les porter, à nous en débarrasser, nous en nettoyer pour pouvoir nous tourner vers les autres et les aimer à l’image du Père !

Jean-Paul II disait : « Le pardon est une option du cœur qui va contre l’instinct spontané de rendre le mal pour le mal »

Et c’est vrai qu’il est difficile à nous seuls, contre notre nature, notre instinct, de pardonner…
Le Seigneur est donc là pour nous aider… nous aider à nous débarrasser de ces fardeaux qui nous empêchent de vivre en nous rongeant de l’intérieur.

Ce sont des rancunes, des colères, des douleurs, que notre humanité, nos instincts nous aident à entretenir dans nos cœurs… Ces petits rien parfois, qui sont devenus énormes, qui occupent toute la place dans nos esprits et nous empêchent de vivre, de passer à autre chose et de nous ouvrir à nouveau à la vie.

Ce sont ces ressentis, ces douleurs, que le Seigneur se propose de porter avec nous…
Remettons-les-lui…
Nous serons ainsi plus légers et nous saurons alors nous tourner à nouveau vers les autres…

Le Baptême de Jésus était une annonce du Baptême Chrétien…
A notre époque, il est souvent vécu comme un moment festif, un moment où les familles se retrouvent autour d’un nouveau né, un enfant qui apporte beaucoup de joie à sa famille et c’est une bonne chose…

Cette joie – très légitime – occulte cependant bien souvent le sens profond du Baptême en lui-même.
Le Baptême n’est pas un « gri-gri » qui va empêcher tous les malheurs d’une vie… Ca se saurait, nos églises seraient pleines de catéchumènes…

Le Baptême est une immersion dans l’Amour de Dieu… Un amour qui nous permettra de construire une vie tournée vers Dieu et nos frères… Un amour qui nous rendra vraiment heureux…

C’est un passage vers une vie nouvelle, une vie nouvelle qui n’est pas seulement offerte aux jeunes enfants, mais à chacune et chacun d’entre nous pour nous rapprocher du Père.

Ce baptême nous pouvons le renouveler chaque jour en nous en remettant avec foi à Dieu et c’est à chaque fois une vie nouvelle qui s’offre à nous.

Amen.