dimanche 26 août 2012

2012-08-26 - B - Fidélité des Douze et confession de foi de Simon-Pierre - Jn 6, 60-69

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. » Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent : « Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »
Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ?
Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?...
C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait.
Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui.
Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Des Textes qui cette semaine nous invitent à faire, ou pas, le choix de Dieu.
Comme à son habitude Dieu nous laisse libre de nos choix.

Ne pouvant se renier Lui-même, Il laisse en permanence à l’homme la possibilité de le suivre ou de prendre un autre chemin.

Même s’il ne nous contraint jamais, Dieu nous appelle cependant sans cesse et nous invite toujours à faire ce choix.

Dans la première lecture, à la demande de Josué, le peuple d’Israël tout entier renouvelle avec force son engagement envers Dieu.

C’est un engagement unanime du peuple qui d’une seule voix proclame « Plutôt mourir que d'abandonner le Seigneur pour servir d'autres dieux ! », ce qui ne l’empêchera pas, au fil des années, en seulement quelques générations, de ne plus se souvenir des bienfaits de Dieu et de s’en éloigner petit à petit revenant même parfois à ses anciens dieux.

Il est facile pour nous de faire le parallèle avec le monde dans lequel nous vivons.

Il y a toujours des Josué autour de nous, des gens qui sont les portes paroles de Dieu et qui appellent à le choisir et à suivre ses commandements.

Ils sont par contre bien moins nombreux les disciples qui suivent ces mêmes commandements.

Et ils sont de plus en plus nombreux les hommes et les femmes qui se laissent séduire par les facilités de notre temps, et qui refusent les commandements de Dieu, les qualifiants d’un autre âge.

Et si nous poussons le parallèle jusqu’au bout, nous nous apercevons que tout se passe comme au temps de Josué.
Il n’aura, là encore suffit que de quelques générations pour que nous nous détournions de Dieu et de ses commandements pour les remplacer par le Dieu Argent, télévision, consoles de Jeux, loisirs, bonheurs faciles, etc… etc…

Toute une génération de parents a arrêté de suivre le Christ et ne l’ont de fait plus enseigné à leurs enfants.

Et nous voyons donc aujourd’hui de plus en plus de jeunes pour qui Dieu et son Fils ne sont plus que de lointains souvenirs racontés par leurs grands parents, des jeunes qui souffrent parfois, désemparés par le monde dans lequel nous vivons et qui ne se doutent pas un instant que c’est le Christ qui, dans ce monde peut les rendre heureux.


Mon épouse et moi accompagnons des couples vers le mariage.

Quand nous les rencontrons et que nous partageons avec eux, tant que nous parlons de leur vie, de leurs enfants et de leur avenir, nous avons des échanges riches et très agréables.

Mais quand nous leur demandons pourquoi ils ont fait le choix du mariage à l’Eglise, quand nous leur demandons quelle place aura Dieu dans leur vie de couple et leur mariage, le silence gêné qui s’installe alors nous fait toucher du doigt le fait qu’ils n’ont plus de Dieu qu’une vague image et certainement pas celle de celui qui peut les aider à construire une vie de bonheur !

Ils sont tellement imprégnés de ce monde d’égoïsme dans lequel nous vivons que quand nous leur présentons le texte de la seconde lecture - et bien entendu nous le faisons exprès - ils nous font poliment remarquer que ce texte est complètement dépassé et qu’il n’est absolument pas question de voir le mariage au travers du mot « soumission ».

« Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres…»
« ‘Que les femmes soient soumises à leurs maris …’ non mais et puis quoi encore ! On est plus au seizième siècle ! »
« Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : …il s'est livré pour elle »

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce texte ne leur parle pas du tout au premier abord et qu’ils ne se voient absolument pas le choisir pour le jour de leur célébration de mariage.

Ce n’est que quand on leur explique que la soumission dont parle ce texte est en réalité la confiance mutuelle sur laquelle ils veulent baser leur mariage qu’ils commencent à comprendre…

… à comprendre qu’une vie basée sur les valeurs de l’Eglise, et à plus forte raison une vie de couple, aura alors du sens, respirera la joie de vivre au quotidien et ce, quelques que soient les difficultés de la vie, et leur permettra d’envisager l’avenir de leur famille avec sérénité.


Le texte d’Evangile est dans le même ton.

Le peuple d’Israël s’est éloigné de Dieu dans les quelques générations qui ont suivi Josué… Il en sera de même pour Christ et il ne faudra même pas qu’une génération passe.

Ce sont les disciples mêmes de Jésus qui le quittent et s’en retournent à leurs anciennes croyances.

Ils sont déçus par le message du Christ comme nombre de nos contemporains le sont du message de l’Eglise et la quittent…

Le Christ se retourne alors vers les douze et leur demande : « Voulez-vous partir vous aussi ? »

La réponse de Pierre, toujours aussi spontané, ne peut lui être soufflée que par l’Esprit Saint : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

C’est lui qui a le mot juste…
Alors qu’il pourrait baisser les bras lui aussi… Il repart de plus belle…

Ce n’est pas un acte de dépit… Il n’est pas entrain de dire au Christ « Faute de mieux, nous allons continuer à te suivre… »

C’est bel et bien d’un acte de foi qu’il s’agit… « Tu as les paroles de la vie éternelle ». Tu es celui… Tu es le seul à pouvoir donner un vrai sens à notre vie et avec toi nous pourrons aller jusqu’au bout !

C’est cette même foi qui doit nous animer quand nous pensons être les derniers chrétiens…

C’est cette même foi qui doit nous animer quand nous rencontrons ces gens qui nous semblent être si loin de l’Eglise ou dont l’Eglise est si loin…

Nous qui avons reçu cet enseignement… Nous qui tentons de vivre de notre foi… nous devons être les témoins heureux de celui qui a les Paroles de la vie éternelle.

C’est d’abord par notre exemple de vie et de joie que nous témoignerons auprès de nos frères de ce que le Christ peut apporter dans une vie.

C’est parce que nous aurons nous aussi les paroles de la vie éternelle que nous permettrons à celles et ceux qui nous entourent de trouver enfin le vrai bonheur…

C’est parce que nous porterons ces paroles que nous leur montrerons réellement que chacune et chacun est appelé par Dieu au vrai bonheur.

Amen.

dimanche 19 août 2012

2012-08-19 - B - Jésus est la vraie nourriture - Jn 6, 51-58


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Si on y regarde bien les 3 textes de ce dimanche, ils nous appellent tous à la sagesse.

Cela nous est clairement dit dans les deux premières lectures et si nous avons bien entendu le texte d’Evangile, cela nous est également dit mais de façon différente cette fois.

Il ne s’agit bien entendu pas de la sagesse des enfants sages.
Quand on dit de quelqu’un que c’est un sage, on veut parler de son expérience, de son bon sens, de la justesse de ses raisonnements.

Dans les textes bibliques de ce dimanche, il s’agit de la sagesse de Dieu.
Et force nous est de constater que les raisonnements humains vont souvent à l’opposé de la sagesse de Dieu.

Il n’y a qu’à regarder le monde qui nous entoure pour nous en convaincre.

Nous préférons bien souvent écouter les idoles de notre temps.
Elles s’appellent argent facile, divertissements, égoïsme, violence… et Dieu sait que quand nous nous laissons aller à la violence, ou ne fut ce qu’à l’agressivité, nous perdons tout bon sens, nous perdons toute sagesse…

Nous venons à la messe le dimanche, nous sommes tous d’accord avec le terme de sagesse et toutes les vertues que nous lui attribuons… Et sitôt sortis de l’église, parfois même avant cela, nous nous disputons avec les uns ou les autres pour des bricoles auxquelles par égoïsme nous attachons trop d’importance.

« L’homme sans intelligence » dont nous parlait la première lecture, c’est nous quand nous agissons ainsi.

Ce n’est que par l’acceptation réelle du don gratuit de l’Amour de Dieu que l’on peut vraiment devenir sage…

Mais bien sur pour cela, il faut en avoir envie…

Car après tout… Avoir de l’argent… C’est pas si mal… Gagner au loto, tout le monde en rêve… Ne pas trop travailler… Excellent !

Et si la sagesse c’est abandonner tout cela… Il faut vraiment en avoir envie…

Aujourd’hui, c’est à un chemin de conversion que nous appellent les textes… Aujourd’hui, nous sommes invités à un chemin d’abandon…

Tout d’abord, à l’abandon dans les bras de Dieu…
Mais aussi à l’abandon de tout ce que nous faisons de mal…
Ou peut-être plus subtilement, à tout ce que nous ne faisons pas de bien…


Dans l’Evangile, depuis plusieurs semaines, Jésus va de plus en plus loin…

Jésus rappelle que dans le désert le peuple avait eu la manne ce qui était déjà une très belle manifestation de la puissance de Dieu…

Lui, le Fils de Dieu, a multiplié les pains et les poissons pour que le peuple puisse manger…
Ca aussi c’est une très belle manifestation de la puissance de Dieu…
Les gens n’ont cependant vu en lui qu’un prophète.

Alors il a insisté et depuis l’Evangile de la semaine dernière il nous invite à nouvel acte de foi.

La semaine dernière il nous disait : « Je suis le pain vivant » et invitait chacun à manger de ce pain.

Cette semaine il insiste et choque délibérément en disant que chacun doit manger sa chair et boire son sang.

Les Juifs n’y comprennent plus rien et s’offusquent… « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger »…

Et nous ? Vu de notre vingt et unième siècle, comprenons nous d’avantage ces paroles du Christ ?

Bien sur nous trouvons que les Juifs exagèrent en récriminant contre Jésus, mais si nous avions été à leur place, dans leur époque, aurions nous mieux compris qu’eux ce que Jésus voulait dire ?

En fait, nous ne pouvons comprendre ce passage qu’au regard des évènements du Jeudi Saint.

Ce soir-là, Jésus prend du pain et dit : « Prenez et mangez, ceci est mon corps ».

Puis il prend du vin et dit : « Prenez et buvez, ceci est mon sang ».

Les apôtres qui ont entendu ces paroles ont été invités à faire un acte de foi.
Jésus leur demande de croire en sa présence Christ sous les apparences du pain et du vin.

Et c’est ce même acte de foi que nous refaisons à chaque messe.

Nous reconnaissons que Jésus est le Pain vivant donné pour la vie du monde.
Aujourd’hui comme autrefois c’est difficile à comprendre.

Et pourtant Jésus insiste : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’Homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. »

C’est donc à un acte de foi, un saut dans l’inconnu, que les Juifs de l’Evangile d’aujourd’hui sont invités…

Peut-être n’étaient-ils pas prêts…. Mais le sommes-nous d’avantage qu’eux ?
Et puis, faut-il être prêt pour un acte de foi puisque c’est un acte de confiance, un saut dans l’inconnu comme je viens de le dire ?

Nous venons à la messe chaque semaine, nous vivons ensemble ce moment important qu’est l’Eucharistie, nous communions, mais comprenons nous réellement ce geste et les paroles qui l’accompagnent ?

Pris par l’habitude de ce moment que nous répétons chaque dimanche, nous souvenons nous d’abord que le Christ à Réellement donné sa vie pour nous et qu’il la redonne, qu’il revit sa passion à chaque Eucharistie ?

Et puis, pesons-nous bien les mots que le prêtre prononce à ce moment précis de la messe et tout le sens que cela a dans notre vie de tous les jours ?

C’est une chose très difficile…
Elle l’est pour nous aujourd’hui tout comme elle l’était pour les juifs qui entouraient Jésus.

Nous sommes là, invités à une seule chose, un mot de trois lettres, trois toutes petites lettres qui doivent donner tout son sens à notre vie de chrétiens, c’est le mot « foi ».

C’est donc bien à un acte de foi que le Christ invite les Juifs de son époque et c’est à ce même geste de foi qu’il nous invite aujourd’hui.

Nous ne savons pas comment vont se faire les choses… Nous ne comprenons pas tout, et c’est justement là que ce trouve le sens du mot « foi »…
Nous croyons  et c’est tout…
Nous devons laisser échapper à notre cerveau humain et à nos raisonnements cartésiens cette phrase du Christ : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous »

Nous devons la laisser nous échapper et nous en remettre à la Sagesse du Père, ce don d’amour qu’il nous fait, cette invitation qu’il fait à le laisser nous aimer.

Amen.

dimanche 12 août 2012

2012-08-12 - B - Le pain de la vie éternelle - Jn 6, 41-51

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Comme Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel », les Juifs récriminaient contre lui : « Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : 'Je suis descendu du ciel' ? »
Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi. Certes, personne n'a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

Pour la troisième fois consécutive, les textes de ce dimanche nous parlent de pain, et plus que de pain il nous parle DU pain que Dieu propose à chacune et chacune d’entre nous

Dans la première lecture, Dieu montre une nouvelle fois qu’il n’abandonne pas les siens.

Dans ce texte, Elie est dépité et n’attend plus que la mort.
C’est alors que l’ange du Seigneur lui donne le pain nécessaire pour continuer la route et quelle route puisqu’il va marcher quarante jours dans le désert à la rencontre de Dieu.

La bonne nouvelle c’est que Dieu fait de même pour nous !
Dieu nourrit tous ceux qui partent à sa rencontre et ne les abandonne pas.

Et cette nourriture peut avoir bien des formes…
Dieu ne réalise pas obligatoirement des miracles aussi criants que celui de la multiplication des pains que nous avons entendu il y a deux semaines.

Parfois il s’agit simplement du sourire, du regard ou du coup de main d’un ami d’un voisin qui nous aide à traverser une période de doute ou de difficulté pour retrouver la lumière…

Mais pour percevoir Dieu dans ces sourires, ces regards ou ces coups de main il faut deux choses.

Tout d’abord il faut savoir prendre le temps du recul, ce recul qui est indispensable à la relecture des évènements de notre vie.

Et puis il nous fait un « tout petit peu » de foi !
Et si nous n’en sommes pas encore capables, au moins l’ouverture d’âme suffisante pour que Dieu puisse se révéler à nous et nous permettre de le percevoir dans notre vie quotidienne.

Ce n’est qu’a ces conditions que l’on peut alors comprendre et croire que Dieu était présent dans cette aide qui nous a été apportée.

Toujours dans cette première lecture, on nous dit que Elie a marché quarante jours pour rencontrer Dieu…
Ce nombre de quarante est choisi car il représente toute une vie…

Il en est de même pour nous… Les choses ne se feront sans doute pas du jour au lendemain.
Il faut parfois toute une vie pour être capable de mettre le mot « foi » sur ce que nous vivons.

Et comme je l’ai dit il y a quelques instants, il faut régulièrement relire les évènements de notre vie.

Il nous faut régulièrement nous laisser interpeler par les textes que nous devons relire régulièrement…

Il nous faut participer à une vie de paroisse et même à la vie tout court.
C’est tous les jours et dans tous les endroits qu’il nous faut être les témoins de Dieu.


Vient ensuite l’Evangile de ce dimanche qui  est écrit par Saint Jean alors qu’il est très âgé.

Comme nous pouvons l’être parfois, il est triste de voir que les communautés désertent l’Eucharistie…
Vous voyez… Déjà à l’époque, alors que Jésus n’est pas parti depuis bien longtemps, les gens désertent déjà l’Eucharistie.

Cet Evangile est empreint de cette déception et c’est pourquoi Jean rappelle avec force les paroles mêmes de Jésus : « Moi je suis le pain de la vie… »

Cet Evangile nous appelle nous aussi à chercher Jésus….
Dans le texte on entend que les Juifs récriminent contre Jésus…

« Il n’est « que » le Fils de Joseph et Marie... Il en a du culot de se présenter comme le Fils de Dieu… »

Il en est parfois de même pour nous…
Quand quelqu’un se présente à nous avec des idées différentes des nôtres… Ca nous dérange…

Et pour nous en débarrasser nous préférons souvent récriminer contre lui à l’image des Juifs « Non, mais pour qui il se prend celui-là… et puis j’étais là avant d’abord… »

Le Christ est présent en chacune et chacun d’entre nous mais le Christ est également présent en chacun de ceux qui sont en dehors de cette église et même en dehors de l’Eglise avec un grand « E »

Dieu ne se mérite pas, il se donne…
C’est un cadeau et pas une récompense…

Ce n’est pas parce que nous faisons ceci en plus ou cela en moins que nous serons plus comblés par Dieu.

Dieu se donne à chacun de la même façon ; c’est la façon dont nous le recevons qui fait la différence…

Nous sommes invités nous aussi à croire en Jésus non seulement hommes mais surtout Fils de Dieu.

Il n’est pas QUE le Fils de Marie et Joseph qui a fait des choses inexplicables autour de Nazareth il y a deux mille ans, mais il est surtout le Fils de Dieu qui est venu dans le monde pour nous montrer comment recevoir Dieu et comment aimer à son image.

Alors oui, la foi implique un choix.
C’est un acte de foi, un saut dans l’inconnu et chacun sait que dans notre époque, personne n’aime vraiment les sauts dans l’inconnu.

« Dans ce monde qui va mal, nous ne savons déjà pas bien où nous allons, alors prendre le risque de se positionner en disant que l’on est Chrétien et en agissant à l’image du Christ, mais vous n’y pensez pas, c’est bien trop risqué. »

Les textes d’aujourd’hui nous invitent à prendre un peu de hauteur par rapport aux évènements qui nous entourent et à nous rappeler que comme Elie, Dieu n’abandonne aucun de ses enfants…

Arrêtons de nous soucier trop de demain et faisons confiance à Dieu… Vraiment !

C’est dans la rencontre dominicale, si possible autour de l’Eucharistie, que Dieu nous nourrit et nous aide à continuer le chemin de la confiance et de la foi.

Et si Dieu nous nourrit, c’est comme pour Elie pour que nous reprenions la route, cette route sur laquelle nous allons croiser d’autres enfants du Père, des enfants qui n’ont peut être pas notre chance, des hommes et des femmes qui souffrent des maux de notre temps…. Des hommes et des femmes vers lesquels le Père nous envoie.

Et peut-être vous demandez vous comment vous allez à votre tour pouvoir aider celles et ceux que Dieu met sur votre route ?
Peut-être vous dites vous que vous n’avez pas de talent spécial et que, aider, vous n’avez pas appris à faire.

Soyez rassurés…
Puisque Dieu n’abandonne jamais ses enfants, il ne vous fera pas faire quelque chose qui vous est impossible…

Et tout ce qu’il vous demandera sera à la hauteur de vos capacités… Des capacités que vous vous connaissez déjà ou bien des capacités que le Père vous aidera à développer petit à petit grâce à la confiance que vous mettrez en lui.

Il y a quelques instants, je parlais de l’Eucharistie et de la peine qu’avait Saint Jean à voir ses contemporains la délaisser.

Depuis des années, nous constatons nous aussi, souvent avec tristesse, que les jeunes sont les grands absents de l’Eucharistie, les jeunes mais les moins jeunes également…

Nous n’avons de cesse de chercher des moyens de les y amener, des moyens qui s’avèrent souvent plus inefficaces les uns que les autres.

Parfois nous les entendons nous dire qu’ils n’ont pas besoin de la messe, que les meilleurs chrétiens ne sont pas toujours dans les églises, et que ca ne les empêche pas d’agir en chrétiens, que de prier.

Chercher à les convaincre par des mots et rien que des mots est parfois vain.

Ce dont nous devons leur témoigner c’est du fait que la Messe est pour chacun d’entre nous LA prière des prières.

C’est à la Messe que toutes ces prières se rejoignent dans la prière du Christ qui monte vers le Père.

La messe c’est ce moment où à chaque fois le Christ revit cette passion qui l’a amené sur la croix… Ce temps de douleur vécu et revécu à chaque Eucharistie pour nous mérite que nous y fassions attention.

La messe c’est Dieu qui vient à notre rencontre et qui nous attend. C’est un rendez-vous d’amour dans lequel il s’offre à chacune et chacun d’entre nous.

Si nous savons témoigner de cela à toutes celles qui nous entourent, jeunes ou moins jeunes…

Si nous savons leur montrer que cet instant important de notre semaine nous ressource et nous aide à repartir dans le monde avec foi et confiance…

Alors il est certain, qu’interpelés par nos comportements et notre joie, chacune et chacun de celles et ceux que Dieu met sur notre route n’aura qu’une seule envie : Découvrir le Christ qui fait vivre ! Découvrir ce pain du ciel qui est venu pour chacune et chacun d’entre nous.

Amen.

dimanche 5 août 2012

2012-08-05 - B - Le pain venu du ciel - Jn 6, 24-35


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
La foule s'était aperçue que Jésus n'était pas au bord du lac, ni ses disciples non plus. Alors les gens prirent les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. »
Ils lui dirent alors : « Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit :
« L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »
Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l'Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif. »

Souvenez-vous…

La semaine dernière, nous avons entendu l’Evangile de la multiplication des pains et des poissons…
Il y avait une foule immense face à Jésus et pour la nourrir, il s’était servi de ce qu’un jeune enfant avait apporté ; un don qu’il avait multiplié au delà de toute espérance…

L’Evangile de cette semaine fait suite à cet Evangile de la multiplication des pains.

Aujourd’hui, le texte nous dit que Jésus est parti sur l’autre rive…
Nous reviendrons sur ce terme dans quelques instants.

La foule l’a retrouvé et lui demande quand il est arrivé là ?

Et Jésus a cette réponse étonnante qui peut nous paraître difficile à comprendre et que je voudrais partager avec vous ; Il nous dit :
 « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés.
Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. »

J’avoue que la première fois que je l’ai lue, j’ai bien compris qu’elle contenait un message ou plutôt, des messages importants, mais que j’avais bien du mal à les extraire d’une phrase qui me semblait d’entré bien complexe.

Ce n’est qu’après l’avoir décortiquée et un peu étudiée que j’ai pu en découvrir les sens… sens que je me propose de vous partager maintenant…

Que dit Jésus exactement ?

« Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. »

Il dit simplement que tout ce qu’ils ont retenu de la multiplication des pains et des poissons, c’est que ca leur a rempli le ventre et qu’ils aimeraient bien que ca  continue…

Nous ferions sans doute de même si une camionnette de grande surface nous apportait un jour un plein chariot de victuailles alors que nous avons faim.

Nous serions sans doute moins attentif au sens que le chauffeur de la camionnette veut donner à son geste qu’au contenu du chariot.

Et en plus, une fois ces victuailles consommées, il y a fort à parier que nous chercherions où se cache ce bienfaiteur en nous disant que peut être il va réitérer son geste…

C’est ce que dit Jésus à ses contemporains…

Ils ont bien compris qu’il les avait nourris mais n’ont pas compris le sens de ce geste, le sens de ce « signe » comme l’appelle Jésus et dont les gens n’ont retenu que ce qui les intéressait.

Jésus ne les en blâme pas d’ailleurs…
Il sait, et le texte de la première lecture est également là pour nous le rappeler, que c’est ainsi que nous fonctionnons et qu’il faut que le message soit régulièrement répété pour que nous le comprenions enfin.

Souvenez-vous de Moïse et du peuple qu’il avait emmené au désert…

Ce peuple l’avait vu faire changer d’avis Pharaon pour leur permettre de quitter l’Egypte.
Ce même peuple avait vu Moïse leur ouvrir le passage vers la terre promise au travers de la mer rouge.
Ce sont là des signes qu’il est difficile de ne pas voir, des signes qu’il est difficile d’oublier.

Et pourtant cela ne les empêche pas de récriminer contre Dieu quand ils se trouvent dans le désert et que la faim les tenailles.

Ils ne se souviennent plus alors que Dieu ne les a pas abandonnés quand ils vivaient misérablement en Egypte et préfèrent se souvenir de ce que les  Egyptiens leur donnait à manger, en comparant à des marmites de viande et à du pain à satiété le peu qu’ils recevaient en réalité et qui remplissait alors au moins partiellement leur estomac.

Et Dieu une nouvelle fois, ne les abandonne pas.
Et Dieu une nouvelle fois, plutôt que de les punir, comme nous le ferions peut-être à sa place, et Dieu donc leur donne une nouvelle fois de quoi satisfaire les besoins de leurs corps avant ceux de leurs esprits.

Vous remarquerez au passage que le texte nous dit que « Le peuple sortira pour recueillir chaque jour sa ration quotidienne ».
D’autres textes nous disent encore que le peuple, tout empreint de cette humanité qui n’a de cesse que de penser au lendemain, a cherché à garder cette manne que Dieu leur avait donnée, à en faire des stocks pour les jours suivants…

Mais cela n’était pas possible et à la fin de chaque journée, la manne du matin moisissait.


Les hommes de notre temps continuent à crier plus souvent contre Dieu que vers Dieu.

La nuance est de taille…

Crier vers Dieu, c’est Lui demander son aide, c’est lui faire part de nos difficultés et lui demandant de nous aider à les résoudre en ayant vraiment confiance en Lui.

Crier contre Dieu, c’est Le poser en coupable, c’est Lui demander des comptes sur ses actions, c’est Lui demande ce qu’Il fait pendant que nous souffrons et que nous attendons Son intervention, c’est Le rendre responsable des mots de notre monde et Lui demander de les résoudre.

Et même si Dieu nous donnait alors satisfaction, il y a fort à parier que comme les foules de l’Evangile d’aujourd’hui, nous ne serions encore pas contents.

Plutôt que d’y voir le signe dont nous parle Jésus, nous nous tournerions immédiatement à nouveau vers Dieu pour lui demander autre chose sans prendre conscience de tout ce qu’il nous a déjà donné.


Mais Jésus ne s’est pas arrêté à cette première partie de la phrase…

Il continue en disant : « Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte.

Contrairement à ce que nous pourrions peut être penser, Jésus ne nous dit pas de ne pas chercher notre pain quotidien, mais de ne pas en faire une préoccupation de tous les instants.
Il nous demande de ne pas passer notre vie à amasser en pensant que c’est ainsi que l’on se met à l’abri du besoin.

Et si nos corps ont besoin d’une nourriture physique, Jésus nous demande de ne pas oublier que nos Esprits et nos Âmes ont eux aussi besoin de nourriture et d’une nourriture qui se garde celle là, une nourriture qui nous permettra de vivre jusque dans la vie éternelle.

Plus loin dans le texte il conclut en disant « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif. »

Ce n’est pas de nourriture physique qu’il parle là…
Nous entendons les mots « faim » et « soif » parce que Jésus cherche à comparer les choses et à utiliser un langage qui nous parle, qui a du sens dans vie terrestres et que nous comprenons.

Je l’ai dit plus haut, Jésus part sur l’autre rive…
C’est un symbole fort…
Le Seigneur nous invite nous aussi à passer sur l’autre rive.
Il nous invite à cesser de ne travailler que pour notre propre petit confort.

Lui, le Fils de Dieu pouvait prétendre à une vraie royauté terrestre, un confort au sens ou vous et moi le comprenons.

Il a renoncé à tout cela pour faire la volonté de Dieu...
Il est né pauvre et est mort d’une façon dramatique parce qu’il voulait accomplir la volonté de Dieu.

Il nous invite nous aussi à la confiance.
Il nous invite nous aussi à ne pas consacrer notre vie à amasser les biens de ce monde mais à faire confiance en Dieu et à faire sa volonté dans notre monde.

Il nous invite à faire confiance à Dieu en toute situation, à laisser tomber nos certitudes et à croire que Dieu ne nous abandonne jamais.

Manger le pain que Jésus nous offre, c’est se nourrir de la Parole de Dieu, c’est encore retrouver Dieu dans l’Eucharistie.


Notre monde va vers des plaisirs terrestres qui détruisent… Alcool, drogue, consommation à outrance, pouvoir, etc...

De plus en plus de gens sont désœuvrés…
Ils vivent sans savoir pourquoi, sans savoir pour qui…

Les Chrétiens sont la pour témoigner de cet Amour que Jésus nous propose et qui nourrit

Nous sommes invités à quitter nos conforts pour aller à leur rencontre !

Une fois encore l’Evangile nous appelle à la confiance et au témoignage et cela ne doit pas nous faire peur…

Dieu n’arrête pas de le dire : Il n’abandonne aucun de ses enfants.
Ce message est donc aussi valable pour nous ; Cela veut dire que même si cela nous angoisse un peu de quitter nos conforts pour nous mettre en route, nous pouvons compter sur Dieu pour nous accompagner.

Comment pourrions-nous être malheureux dans cette aventure puisque c’est Dieu lui-même qui est à nos côtés ?

Cela nous amène une nouvelle fois à notre confiance en lui et qui sait, le premier par de notre aventure est peut être simplement le pas de la confiance en Dieu.

Amen.