dimanche 26 décembre 2010

2010-12-26 - A - La Sainte Famille en Egypte et à Nazareth - Matthieu - 2 -13 à 15 - 19 à 23

Evangile selon Saint Matthieu 2,13-15, 19-23

Après le départ des Mages, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte : Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant, pour le faire périr. » Joseph se leva, dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D’Egypte, j’ai appelé mon fils. Après la mort d’Hérode, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Egypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et reviens en pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et rentra au pays d’Israël. Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vient habiter dans une ville appelée Nazareth. Ainsi d’accomplit ce que le Seigneur avait dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.

Si nous regardons la crèche aujourd’hui, nous n’y voyons plus simplement un couple qui attend un enfant, mais une famille et quelle famille : la famille où est né le Fils de Dieu.

Il est Dieu et a cependant choisi de naître d’une femme.
Il est Dieu et il a cependant choisi de vivre dans une famille comme chacune et chacun d’entre nous.
Il est Dieu et a cependant choisi d’avoir un père visible : Joseph.
Il est Dieu et a cependant choisi de venir sur terre, sous la forme d’un petit enfant fragile et vulnérable comme le sont tous les enfants.

Finalement en regardant la Famille de Jésus on s’aperçoit qu’elle ressemble beaucoup aux nôtres.

Marie et Joseph ont su répondre OUI à Dieu.
Quand l’ange est venu voir Marie, il ne lui a pas imposé de porter le Fils de Dieu, il le lui a demandé et c’est troublée, mais heureuse et disponible à Dieu qu’elle a accepté.
Quand à nouveau l’ange est apparu, à Joseph cette fois, il ne lui a pas ordonné de prendre Marie sous son toit, mais il le lui a demandé et lui aussi, même s’il ne comprenait pas tout, a accepté.

Leur expérience à tous deux est sans doute unique. Mais comme nous ils ne comprenaient pas tout. Ils en ont eux aussi connu des épreuves; La naissance de Jésus dans des circonstances somme toutes pénibles, la fuite en Egypte, le séjour en exil.
Leur seule force au travers de toutes ces épreuves, fut leur confiance en Dieu qui les avait appelés à le suivre et à qui ils avaient répondu présent.

Là encore Marie et Joseph nous ressemblent, puisque Dieu nous appelle nous aussi à le suivre.
Tout comme Marie et Joseph, la vie ne nous ménage pas non plus. Heureusement nous n’avons pas tous à nous enfuir dans un pays étranger, pour échapper à un roi en colère comme le fut Hérode ou comme le sont aujourd’hui nombre de ses successeurs. Mais nous avons nous aussi nos moments difficiles.

Il arrive même que volent en éclat nos plus beaux désirs.
Ceux qui rêvaient d’une famille unie voient parfois leurs enfants les quitter pour suivre d’autres chemins.
Des mariages se brisent autour de nous.
Nous avons parfois de graves décisions à prendre, lourdes de conséquences et qui laissent de profondes blessures.
C’est ce qu’on appelle la vie.
Elle est parfois cruelle quand elle défait tour à tour nos plus précieux projets.
Et même quand on est armé des plus belles intentions on se heurte parfois aux moins belles intentions d’autrui.
Celui ou celle qui voulait construire son mariage autour d’un Amour fort et généreux se rend parfois compte combien il est difficile d’aimer.
Beaucoup d’exemples encore pourraient décrire les nombreuses épreuves qui jalonnent la vie de chacun d’entre nous.

Et de fait, nombreux sont ceux qui se découragent et qui finissent par se dire :
“ A quoi bon ? ”
“ A quoi bon vouloir aimer quand on voit autour de soi le monde se déchirer ? ”
“ A quoi bon vouloir donner, quand tant de gens ne pensent qu’à prendre ? ”

Il semblerait que cependant Marie et Joseph ne se soient jamais posé ces questions.
Ils avaient confiance en Dieu et cela leur suffisait.
Peu importe qu’autour d’eux la vie ne soit pas idyllique ; Dieu leur avait demandé de l’aimer au travers de cet enfant qu’il leur avait confié et c’est ce qu’ils ont fait.

En ce moment particulier de l’année où nous avons la chance d’avoir sous les yeux la crèche ou est né notre Seigneur, rappelons nous cette confiance, cet engagement qui caractérisaient Marie et Joseph.


Le 24 décembre dernier, les enfants des différentes années de cathéchisme de notre paroisse se sont retrouvés en l’église Saint Amé pour leur célébration de Noël.
Au cours de cette célébration, ils avaient à leur disposition des papiers en forme de main.
Sur chacun de ces petits papiers les enfants avaient noté leurs promesses pour ce Noël.

Nous pouvons nous aussi faire des promesses et prendre des engagements.
Il n’est pas question de s’imposer des travaux d’Hercule mais simplement de s’ouvrir aux autres.
Au sein de nos familles, dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, parmi les gens qui nous entourent, au sein de notre paroisse aussi, chacun en fonction de ses possibilités peut apporter sa pierre à l’édifice. Chacun en fonction de ses possibilités peut agir avec confiance comme le firent Marie & Joseph

Avant de quitter cette église tout à l’heure, peut-être pouvons nous passer une nouvelle fois devant la crèche et nous y arrêter quelques instants.
Peut-être pouvons à l’aube d’une nouvelle année, nous tourner vers le Seigneur pour lui demander de nous aider à être aussi attentifs aux autres, prévenants envers eux, que le furent Marie et Joseph envers Dieu qui se faisait homme dans leur foyer.

Amen.

samedi 25 décembre 2010

2010-12-25 - A - (Nuit de Noël) Naissance de Jésus - Luc 2 - 1 à 14

Evangile selon Saint Luc 2, 1-14

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu alors que Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient les bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte, mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »


Ca y est : Nous y sommes !

Après 4 semaines d’attente nous voilà enfin à cette nuit/ce jour de Noël que nous avons si bien préparé(e)…

Malgré la neige nous avons réussi à faire toutes nos courses pour le réveillon ! Les cadeaux pour les enfants, la bonne bouteille pour tonton Jean, les chocolats pour la tante Yvonne, et bien sur le foie gras pour le réveillon…
Nous avons dressé une belle table, rangé la maison, installé le sapin et mis nos plus beaux habits pour passer une soirée mémorable, bien souvent en famille comme le veut la tradition !

Hein ?

Et nos âmes ?
Et nos cœurs ?

Ah oui, nous les avons préparés aussi… Nous venons à la messe chaque dimanche…

Semaine après semaine nous avons écouté la Parole de Dieu, cette parole qui PEUT préparer nos âmes et nos cœurs pour l’arrivée de notre Seigneur…
Dimanche après dimanche, nous avons allumé une, puis deux, puis trois et enfin cette nuit la 4° des bougies qui ont égrené les 4 semaines de l’avent.

Et aux douze coups de minuits, si nous avons tenu jusque là, arborant nos plus beaux sourires, nous nous sommes souhaité un Joyeux Noël nous offrant les cadeaux que nous avions eu tant de mal à trouver, et en ayant quand même une pensée amicale, pleine d’empathie pour tous ceux qui nous entourent…

Dans nos foyers nous avons PEUT-ÊTRE encore une crèche dans laquelle nous avons quand même pensé à mettre l’enfant Jésus… Ce matin, après que nous nous soyons péniblement extraits de notre sommeil.

Mais dites moi, au pied du sapin, Est-ce qu’il y avait un cadeau pour Jésus ?
C’est pourtant bien son anniversaire que nous fêtons…

Rassurez-vous j’en ai terminé avec ce tableau moralisateur dans lequel de tout façon j’ai moi aussi ma place…

J’ai une bonne nouvelle pour nous :
Cette nuit nous est né un Sauveur…
Cette nuit nous est né LE Seigneur notre Roi !

Ô rien à voir avec la royauté telle que nous l’imaginons dans notre monde…
Rien à voir sans doute non plus d’ailleurs avec la royauté telle que pouvaient l’imaginer les contemporains de la Sainte Famille…

Ce Roi n’est pas né dans le confort d’un beau palais…mais dans la sobriété, la misère d’une étable…
Ce Roi n’est pas né bien au chaud près d’un grand feu… mais par une nuit froide, au milieu des animaux qui l’ont réchauffé de leur souffle…
Ce Roi est né sans que des foules crient pour lui aux portes de l’étable de Bethléem…
Ce Roi, NOTRE Dieu, a CHOISI de naître sous les traits d’un enfant… petit, fragile et dépendant comme le sont tous les enfants qui viennent de naître…

Quand on voit toutes les précautions qui entourent aujourd’hui la naissance d’un bébé, on comprend à quel point celle de Jésus a eu lieu dans des conditions précaires…

Là encore, pas grand-chose à voir avec une royauté…

Et justement…

Si Dieu a choisi de se faire homme d’une façon aussi misérable, aussi fragile c’est pour nous rappeler que sa seule puissance réside dans l’amour infini qu’il a pour chacune et chacun d’entre nous.

Pas de palais, pas d’armée, pas de foule qui l’acclament, Dieu se DONNE à nous par amour sous les traits d’un petit enfant fragile.

Et souvenez vous de cette phrase d’Evangile : « Je ne suis pas venu pour les bien portants ni pour les justes, mais pour les malades et les pécheurs »

En naissant fragile, Dieu se rend ABORDABLE par plus petits et ces plus petits ne sont pas seulement ceux qui n’ont pas un sou, ces plus petits sont également les malades qui sont rejetés des autres ces plus petits sont même les pécheurs, ceux qui ne font pas toujours le bien dans leur vie ceux qui sont parfois montrés du doigt pour leurs mauvais comportements…

Il y a fort à parier qu’aucun d’entre eux n’aurait osé s’adresser à un Dieu qui serait venu parmi nous dans des vêtements somptueux, dans un grand et beau palais où personne ne manque de rien…

Mais un enfant qui nait dans la pauvreté, un homme qui grandit parmi les petits, les malades et même les pécheurs… Ca c’est forcément quelqu’un d’abordable…

Les bergers ne s’y sont pas trompé d’ailleurs… eux les pauvres les rejetés, eux qui sont tout juste bons à garder les moutons dans le froid des nuits de Bethléem…
« Ne craignez pas » leur a dit l’ange… « Aujourd’hui vous est né un sauveur » « vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Ils sont venus à la crèche, ils ont vu et ils ont cru…

Et bien 2000 ans après c’est ce même enfant abordable qui s’offre à nous et que nous pouvons trouver dans la crèche…
2000 ans après, cette nuit, une fois encore l’étoile de Bethléem s’est levée pour nous…
Qui que nous soyons… Riches, pauvres, énarques ou sans instruction, bien portants ou malades, justes ou pécheurs, Dieu s’OFFRE à nous sous les traits d’un petit enfant…

Cet enfant plein de l’Amour de Dieu nous offre la rédemption…
Quelles que soient nos histoires nos forces et surtout nos faiblesses…
Dieu croit en chacune et chacun d’entre nous, Dieu nous connait mieux que nous nous connaissons nous-mêmes et nous OFFRE son amour pour nous transformer…

Je vous l’ai dit, j’ai une bonne nouvelle pour nous :
Cette nuit nous est né un Sauveur…
Cette nuit nous est né LE Seigneur !

Un très bon Noël à chacune et chacun d’entre vous !

Amen.

dimanche 19 décembre 2010

2010-12-19 - A - La venue de l'Emmanuel annoncée à Joseph - Mat 1 - 18 à 24

Evangile selon Saint Matthieu 1, 18-24

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : « Le-Seigneur-sauve »), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.


On nous parle aujourd’hui d’un personnage dont on parle très peu dans l’Evangile : Joseph !

La première fois qu’on parle de lui c’est justement dans cet Evangile de Noël et la dernière ce sera lors de la présentation de Jésus au temple.

Ensuite quand on parlera du charpentier de Nazareth, c’est à Jésus qu’on fera référence et non plus à cet homme qui l’a accueilli et élevé comme son propre Fils.

Et pourtant…

Si sans le « Oui » de Marie Dieu n’aurait rien pu faire… Sans le « Oui » de Joseph, je pense qu’il n’en aurait pas fait d’avantage.

Très souvent, et c’est bien normal, nous nous adressons à la très Sainte Vierge Marie pour qu’elle intercède pour nous auprès du Père…
Mais je pense qu’il nous arrive très très peu de nous adresser à Saint Joseph…
Et pourtant, compte tenu de tout ce qu’il a accepté lui aussi, il est par excellence, celui qui peut intercéder pour nous…

Il a fallu toute l’intelligence, la compréhension, et la FOI de cet homme pour que le dessein de Dieu puisse se réaliser…

Je m’adresse maintenant aux messieurs qui sont présents aujourd’hui…

Prenons quelques instants, et par notre imagination, faisons un saut de 2000 ans en arrière…

Nous nous retrouvons dans le pays, dans la peau de Joseph…
Nous sommes dans sa vie également, une vie chargée de toute une histoire, de beaucoup de coutumes et d’usages…

Nous sommes heureux parce qu’une jeune femme prénommée Marie nous est promise en mariage…
Nous allons pouvoir réaliser le désir de tous les hommes de notre époque et fonder ce foyer qui assurera à notre famille, celle du grand roi David, une descendance…

Tout va donc pour le mieux quand un beau jour nous apprenons que cette jeune femme qui nous est promise est enceinte et que nous n’y sommes pour rien… le monde s’écroule autour de nous.

Même si nous sommes connus pour être un homme bon et juste, nous avons beaucoup de mal à avaler la nouvelle…

Nous avons d’autant plus de mal à l’avaler qu’on nous à raconté une histoire d’Ange venu de Dieu, et qui serait à l’origine de tout…
On a beau être un homme bon et juste, il ne faut quand même pas nous prendre pour plus bête qu’on est, et on trouve que l’Ange a bon dos…

Nous avons une réputation à tenir et un honneur à sauver, pas question de fléchir… et du coup nous décidons de répudier Marie…
Mais justement parce qu’on est un homme juste et bon, on ne veut pas l’accabler d’avantage et on décide de le faire en secret…

C’est ainsi que les choses se passaient à l’époque, mais il y a fort à parier Messieurs, que si avions vécues les choses ainsi et à notre époque, cela se seraient sans doute passé de la même façon, avec sans doute d’avantage de bruit et beaucoup moins de délicatesse…

Essayons d’imaginer un instant quelle a du être la douleur qu’a ressenti Joseph…
Lui le bon et le juste… Lui dont nous pouvons sans peine imaginer qu’il aimait déjà cette jeune fille à qui il allait s’unir, se trouvait trahi et déçu… Imaginons-nous un instant à sa place…

Quoi de plus humain alors que de vouloir renoncer à cet engagement qui nous tenait cependant tant à cœur…

Mais heureusement l’ange est revenu…
Cet Ange à qui nous ne croyions pas complètement et qui revient pour nous interpeler en songe, un songe qui nous semble tellement claire et réel que sitôt le réveil nous décidons de faire selon sa parole…

C’est sur la visite de cet Ange que Marie à accepté sans tout comprendre, dans un élan de Foi, de devenir la Maman de notre Seigneur…
C’est sur la visite de cet Ange que Joseph lui aussi, a accepté sans non plus tout comprendre, lui aussi dans un élan de Foi, de devenir le père nourricier de Jésus…

Imaginons un instant ce que cela a pu représenter pour lui de bouleversements, lui le descendant de David, lui l’homme juste certes, mais empreint de tant de tradition et d’histoire…

Après la visite au temple avec Jésus, on entendra plus jamais parler de Joseph dans l’évangile… et pourtant…

Tout au long de sa vie il a été le serviteur discret, un Papa qui a toujours veillé à ce que ce Fils qui lui était donné et son épouse ne manquent de rien…
Comme nombre de Papas l’avaient fait avant lui et comme nombre de Papas le font encore aujourd’hui, Joseph a travaillé pour subvenir aux besoins des siens…

Tout comme les Papas de notre époque il a souvent du se demander comment allait grandir son Fils… Comme les Papas de notre époque, il du se demander si les décisions qu’il prenait étaient les bonnes…

Tout comme les Papas de notre époque, Joseph a eu Jésus sur ses genoux, il l’a sans doute consolé dans les moments de tristesse… il l’a sans doute aidé également à faire ses premiers pas…

Joseph était la preuve vivante que Dieu ne nous demande pas de faire des choses extraordinaires pour contribuer à son dessein…

Dieu ne nous demande pas d’être des surhommes mais simplement d’être nous-mêmes… De nous laisser guider par notre foi et notre cœur plutôt que par nos propres intérêts ou nos portes monnaie…

Peu importe que nous soyons ouvrier, ingénieur ou énarque… millionnaires ou sans un sous… Ce n’est ni à la liste de nos diplômes ni à la taille de notre compte en banque que Dieu nous mesure… La preuve c’est dans la famille d’un charpentier qu’Il a choisi de faire grandir son Fils… cette famille qui est devenue la Sainte Famille… Cette famille ou Marie et Joseph sont les modèles de ce que devraient être tous les parents de notre monde…

Chaque année, Noël est aussi l’occasion de mettre Saint Joseph à l’honneur, non seulement pour lui-même, mais pour tout ce qu’il peut réveiller de bon et de sincère en nos cœurs…

Pour terminer je voudrais reprendre pour vous cette prière à Saint Joseph.
Elle est beaucoup moins connue que le « Je vous salue Marie » et pourtant si vous l’écoutez bien vous verrez combien elle met en avant cet homme qui a tout donné à Dieu…

Je vous salue, Joseph,
vous que la grâce divine a comblé,
le Sauveur a reposé dans vos bras
et grandi sous vos yeux,
vous êtes béni entre tous les hommes,
et Jésus,
l'Enfant divin de votre virginale épouse est béni.
Saint Joseph,
donné pour père au Fils de Dieu,
priez pour nous dans nos soucis de famille,
de santé et de travail,
jusqu'à nos derniers jours,
et daignez nous secourir à l'heure de notre mort.

Amen.

dimanche 12 décembre 2010

2010-12-12 - A - Jean Baptiste et Jésus - Mat 11 - 2 à 11

Evangile selon Saint Matthieu 11, 2-11

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leurs répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?... Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.
« Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie un messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »


Je souhaite m’attarder avec vous aujourd’hui sur la dernière partie du texte l’Evangile…

Malgré tout ce qu’il aura souffert, malgré tout son engagement, le texte nous dit que Saint Jean Baptiste sera plus petit que le plus petit du royaume des cieux …

Il vivait au désert vêtu d’une simple peau de bête, on peut difficilement faire plus pauvre…
Il se nourrissait de sauterelles et d’insectes, rien à voir avec un plantureux repas de Noël…
Et à force de prêcher la bonne nouvelle, à force d’annoncer l’arrivée du Messie, il a fini en prison où on lui a tranché la tête pour satisfaire le caprice d’une jeune femme à qui un roi faible ne savait malheureusement rien refuser…

Si vous et moi devions voter ce matin, il est vraisemblable que nous serions unanimes à ouvrir tout grand à Jean-Baptiste les portes du royaume des cieux…

Certes le texte ne nous dit pas qu’il n’y entrera pas, mais il nous explique que même après une vie de pauvreté consacrée à annoncer le Christ au point d’en mourir décapité, il sera cependant plus petit que le plus petit du royaume des cieux.

Dans notre humanité quoi de plus normal que de trouver que les efforts de Jean Baptiste sont bien mal récompensés…
Et du coup, on se pose inévitablement une question :
Est-ce que ça vaut le coup d’annoncer la Parole de Dieu ?
Est-ce que ca vaut le coup de lui consacrer sa vie ?
Est-ce que c’est rentable ?

Pour répondre à cette question je vous invite à revenir à ce que nous dit le texte : « Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste »

Pourquoi Jésus nous dit il que Jean Baptiste est le plus grand des hommes et des prophètes alors que quelques lignes plus loin il semble dire le contraire en nous annonçant que les plus petits du royaume des cieux seront plus grands que lui ?

Remettons nous dans le contexte de l’époque…

Jean Baptiste et Jésus sont petits cousins…
Alors que Jésus commence sa vie publique, Jean Baptiste annonce sa venue depuis quelques temps déjà…
L’Evangile de dimanche dernier nous dit que de partout les gens venaient à lui.
Ses paroles allaient au cœur des hommes… Il convertissait beaucoup de pécheurs et les baptisait dans l’eau du Jourdain.

Il lui aurait été facile de se faire passer pour le Messie… Il aurait très bien pu reprendre à son avantage l’annonce du royaume de Dieu…

Jésus le sait… Il y fait d’ailleurs allusion dans le texte quand il demande à la foule qui elle est allée voir dans le désert : « Est-ce un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. ».

Si Jean Baptiste s’était accaparé la parole de Dieu… S’il avait recherché son propre intérêt plutôt que celui de Dieu, sans doute aurait il pu être ce roi dont nous parle Jésus, un roi recouvert de beaux vêtements plutôt que de peaux de bêtes, un roi qui, sachant y faire, aurait sans doute pu s’installer dans le palais dont parle Jésus.

Si Jésus dit qu’il n’en a pas existé de plus grand homme que Jean Baptiste c’est parce qu’il veut rendre grâce à sa fidélité…

La fidélité… Voilà un mot qui n’est plus réellement à la mode aujourd’hui…
Quand nous préparons les couples pour le mariage, c’est pourtant un mot sur lequel nous insistons beaucoup…

Cette fidélité à laquelle ils associent tout d’abord des idées de fesses, nous leurs faisons petit à petit prendre conscience qu’entre deux époux elle prend bien d’autres formes également…

Dans un couple le mot fidélité, va de paire avec d’autres mots tout aussi importants tels que liberté et confiance…

C’est la liberté de s’engager à deux dans la fidélité avec confiance l’un avec l’autre mais également en Dieu qui rend réellement heureux… Il n’y a alors pas de notion de récompense ou de rentabilité…
Cela ne garantie certes par que le ciel sera sans nuage et qu’aucun obstacle ne se trouvera sur le chemin, mais cela permet de les aborder avec sérénité…

Mais revenons-en à la question de tout à l’heure… Est-ce que ça vaut le coup de consacrer sa vie au Seigneur ? Est-ce que c’est rentable ? Est-ce que Jean Baptiste ne méritait pas d’être mieux considéré que les plus petits du royaume des cieux ?

Jean Baptiste a fait le même choix que font des jeunes mariés.
Tout comme eux il choisit de s’unir au Christ librement avec confiance et dans la fidélité…

La rentabilité ? Peu importe !

En nous disant que les efforts d’un grand homme ne seront pas suffisants pour être plus grand que les plus petits du royaume des cieux, Jésus nous invite à nous engager à sa suite sans compter… Jésus nous invite à ne pas mesurer notre engagement et surtout à ne pas tenter de mesurer ce que nous allons en retirer…

Comme dans un couple les époux devraient toujours pouvoir s’engager l’un avec l’autre sans réserve, sans recherche de récompense ou de rentabilité, Jésus nous invite à nous engager à sa suite et à la suite de Jean Baptiste sans compter…

Mais notre récompense me direz-vous ?

Sachons nous en remettre à ce petit enfant qui va bientôt nous être donné pour l’apprécier…

Amen.

dimanche 5 décembre 2010

2010-12-05 - A - Jean Baptiste annonce que le Messie vient juger le monde - Mat 3 - 1 à 12

Evangile selon Saint Matthieu 3, 1-12

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venait à lui, et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères : Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion, et n’allez pas dire en vous-mêmes : « Nous avons Abraham pour père » ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
« Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quand à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »



Bientôt donc ce sera Noël…

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais pour ma part, chaque année, quand commence le mois de décembre, quand arrivent les premiers froids, quand on est bien au coin du feu, quand comme cette année la neige vient recouvrir nos plaines et quand en plus ces moments coïncident à l’entrée dans l’Avent, je sens monter en moi cette envie de vivre vraiment Noël…

Petit à petit, jour après jour, s’installe dans nos cœurs cette attente de la joie de Noël…

Et il ne faut pas se le cacher, si nous sommes certes dans l’attente de fêter bientôt la naissance de notre Seigneur, nous sommes aussi, et j’oserai dire avant cela même, dans l’attente de retrouver celles et ceux que l’on aime, parents, enfants, amis autour des fêtes de Noël…

Et si nous attendons ces moments là avec impatience, c’est qu’il en émane, qu’il en transpire cette joie intense de moments simples dont nous avons tant besoin dans ce monde qui va vite, où les sourires, où la gentillesse, où la courtoisie, où l’amitié, où l’humanité manquent tellement…

Pour quelques heures, pour un soir, pour quelques jours tout au mieux, nous allons oublier nos difficultés, nos rancœurs même, pour faire une pause dans la paix de Noël.

Et si nous participons aux offices de Noël, si nous pouvons faire l’effort de participer à la messe de minuit, nous en rajouterons encore à cette sensation de Paix en nous émerveillant devant notre Dieu qui se fait homme sous les traits d’un fragile enfant…

Nos esprits seront alors vraiment ouverts et nous serons capables de nous dire que cette vacherie que Jaques m’a faite la semaine dernière, ce n’est pas grave au fond… je peux lui pardonner … C’est Noël … Et puis ces mots durs que Manu m’a dit, ô… c’était juste parce qu’il était en colère et il les a oubliés depuis…. ce n’est pas grave au fond… Je peux lui pardonner… C’est Noël !

Et nous surferons ainsi sur cette vague de paix qui nous amènera doucement au premier de l’an…

Nous pourrons nous reposer un peu le dimanche 2 janvier pour nous souhaiter une bonne année et émettre nos bonnes résolutions mais dès lundi 3 il faudra retourner au boulot, retrouver nos occupations… les ennuis sur la route parce qu’il aura neigé… l’énervement parce que celui qui est devant n’avance pas ou au contraire parce qu’il roule trop vite… retrouver les collègues avec lesquels on s’entend bien, c’est vrai… Mais enfin, il y a quand même Jacques qui ferait mieux de faire son boulot plutôt que d’être tout le temps à la machine à café… et puis il y a Manu qui ferait mieux de s’occuper de ses affaires plutôt que de vouloir mettre son nez dans celles des autres…

Et en quelques heures, voir même à peine sorti de notre lit, nous aurons oublié la joie et la douceur, la tolérance et l’esprit de pardon qui nous habitaient la veille…

C’est sans doute là que nous rejoignons l’Evangile que nous venons d’entendre…

Jean-Baptiste se trouve sur les bords du Jourdain où il baptise.

Il est dit dans l’Evangile que « Jérusalem, TOUTE la Judée et TOUTE la région du Jourdain venait à lui »… Sous entendu une foule énorme à qui avait été rapportées les paroles de jean Baptiste, et qui répondait à l’appel de ce dernier en venant recevoir le baptême sur les bords du Jourdain.

Parmi eux des Pharisiens et des Sadducéens se présentent également pour être baptisés…
Mais plutôt que de se présenter avec humilité et un vrai esprit de conversion, ils s’appuient sur leur filiation à Abraham… Ils estiment que cette filiation seule suffit… Se trouvant être les descendants de cet illustre ancêtre qui a trouvé grâce auprès de Dieu, ils pensent sans doute que cela suffit pour leur ouvrir les portes du royaume de Dieu…

Et nous ?
Qu’en est-il de notre esprit de conversion ?
Une fois Noël passé, est-ce que nous nous contenterons de nous savoir chrétiens pour poursuivre notre chemin ?
Cela suffira-t’il à nos yeux pour nous mener au royaume de Dieu ?

Jean Baptiste nous dit que non…
Tout comme aux Pharisiens et au Sadducéens, Jean Baptiste nous dit que nous devons vivre une vraie conversion pour entrer dans le royaume de Dieu…

Nous sommes maintenant au second dimanche de l’Avent… cette période de conversion qui nous amènera à Noël…

Nous sommes nous aussi invités à vivre une vraie conversion…
Nous ne devons pas nous contenter des belles émotions qui émanent, comme je le disais tout à l’heure, de cette période qui nous touche et nous émeut…
Nous ne devons pas nous contenter de ces belles émotions et retrouver nos travers sitôt le 3 janvier arrivé…

Cette période de conversion est un tremplin qui doit nous emmener au-delà de Noël… Elle doit nous permettre de nous poser beaucoup de question sur nous même…

L’heure n’est pas à la suffisance... Ce n’est pas seulement parce que nous allons vivre Noël en chrétien, même si nous sommes sincères et pieux, que nous aurons réussi notre conversion…

« Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion » nous dit Jean Baptiste…

Frères et Sœurs, ne vivons pas cet Avent ce Noël de façon platonique… Sachons nous laisser interpeler par Jean Baptiste pour vivre un Avent tremplin qui nous fera nous poser les bonnes questions sur notre foi et la façon dont nous allons vivre notre conversion pour qu’au lendemain de Noël nous soyons toujours dans l’élan de Noël et que nous sachions porter de nombreux fruits tout au long de l’année.

Amen.

dimanche 28 novembre 2010

2010-11-28 - A - Vous ne connaissez pas le jour - Mat 24 - 37 à 44

Evangile selon Saint Matthieu 24,37-44

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « L’avènement du Fils de l’homme ressemblera à ce qui s’est passé à l’époque de Noé. A cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’au déluge qui les a tous engloutis : tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme. Deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l’une est prise, l’autre laissée. Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra. Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas, que le Fils de l’homme viendra. »



« Vous le savez bien : si le maître de la maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison… »

Jésus utilise une nouvelle fois une métaphore qui nous parle…

Bien évidemment si ceux d’entre nous qui ont malheureusement déjà été cambriolés avaient su le jour et l’heure auxquels le cambrioleur allait forcer leur porte, ils auraient soit barricadé leur maison, soit fait en sorte de s’y trouver pour empêcher que soient emportées les choses auxquelles ils tenaient, ces objets qui faisaient partie de leur intimité et qui malheureusement leur ont été dérobées…

Cette métaphore nous parle bien, puisqu’elle nous touche.
Voir sa propre maison cambriolée, voir disparaître ses propres affaires sans rien pouvoir faire est quelque chose de très douloureux et il s’agit bien évidemment là d’une douleur qu’on ne souhaite à personne.

Frères et sœurs nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle année liturgique par ce dimanche de l’Avent…
3 dimanches, 4 semaines, 28 jours pour nous préparer, nous mettre en condition pour accueillir notre Dieu qui se fait homme…

Chaque année, le calendrier liturgique nous offre cette possibilité de nous re-mettre réellement dans l’attente du Seigneur…
Mais ce n’est pas seulement pendant ces 28 jours que le Seigneur nous invite à nous remettre dans son attente…
Ces 28 jours ne sont que les premiers de l’année liturgique et c’est tout au long de cette année que le Seigneur nous invite à veiller, à veiller avec l’intensité et l’attention que nous mettrions si nous étions certains qu’un voleur allait venir…

Jésus fait un parallèle douloureux pour que nous comprenions bien que c’est tous les jours et à tous les instants que nous devons être prêts à sa venue.

Il ne nous appartient pas de savoir quand Dieu reviendra… Qui sait… peut-être reviendra t’il même avant que je termine cette homélie ou encore avant que ne se termine cette messe…

« Veillez donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra »
Le texte nous le dit : nous ne connaissons pas l’heure ou le Seigneur viendra… C’est quelque chose qui nous est impossible…

Mais alors puisqu’il ne nous est pas possible de savoir quand le Seigneur reviendra, la question qui nous intéresse n’est-elle pas plutôt de savoir comment nous y préparer ? N’est-ce pas là que se situe réellement la question ?

C’est en fait à cela que le Seigneur nous invite à faire. Tout comme nous ferions de notre mieux pour empêcher le voleur de nous cambrioler et ce quelque soit l’heure à laquelle il décidera de venir, le Seigneur nous demande de faire de notre mieux pour nous préparer à sa venue.

Il nous invite chaque jour à agir comme lui le faisait quand il était parmi nous, pour préparer son retour…

Nous ne connaissons certes pas le jour et l’heure que le Seigneur choisira pour revenir, mais nous avons une chance énorme, nous avons les écritures qui nous donnent la recette pour nous trouver dans les bonnes conditions quand Il arrivera…

Ce temps de l’avent dans lequel nous entrons aujourd’hui nous invite à nous mettre à l’écoute de l’Evangile et à le mettre en pratique pour caler notre vie sur celle du Christ…

Bientôt nous serons à Noël, bientôt nous fêterons avec une très grande joie l’arrivée de notre Dieu qui se présente à nous sous la forme d’un petit enfant fragile mais plein d’amour pour nous.

Alors sachons nous aussi profiter de ce temps de l’avent pour nous transformer et nous présenter à nos frères plein d’amour pour eux comme le fera bientôt notre Dieu.

Amen.

dimanche 21 novembre 2010

2010-11-21 - C - Le Roi crucifié - Luc 23 - 35 à 43

Evangile selon Saint Luc 23,35-43

On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Elu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : « Si tu es les roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mas lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »


Nous allons bientôt nous préparer à Noël.
Et Comme chaque année, ce dernier dimanche qui précède l’Avent, nous fêtons le « Christ Roi de l’Univers. »

Et pour fêter notre Roi, le texte de ce jour nous le présente sur la croix entrain de mourir entre deux malfaiteurs.

Quelle belle image de la royauté n’est-ce-pas ?

Ce n’est certes pas l’image que nous pouvons avoir d’une royauté avec ses fastes et ses paillettes telle que nous la présentent les médias de notre époque …

Ce n’est d’ailleurs sans doute pas non plus l’image d’un roi qu’avaient en tête les personnes qui vivaient avec Jésus…

Vous ne l’avez peut-être pas remarqué mais ce texte ne nous parle bizarrement pas des disciples de Jésus…
Déroutés qu’ils doivent être par l’arrestation de leur maître puis son jugement et enfin sa crucifixion, ils sont loin… Ils doivent avoir peur et se sont réfugiés çà là où ils le pouvaient…

Et ceux qui sont là alors ?
Le texte nous dit : « Le peuple restait là à le regarder ».
Et parmi eux sans doute des voyeurs à l’affut d’un spectacle sanglant et macabre, mais sans doute également des petites gens qui attendaient beaucoup de ce Roi dont on leur avait dit le plus grand bien…

Quelques jours plus tôt ils l’avaient d’ailleurs accueilli aux portes de Jérusalem avec des branches d’olivier placées sur son passage en signe de révérence envers ce Roi qui devaient les libérer de l’occupation romaine, ce roi dont ils espéraient sans doute qu’il lève une armée pour régler leurs comptes.

Et c’est ce roi en qui ils avaient mis tous leurs espoirs qui se retrouve devant eux, crucifié, entrain d’agoniser…

2000 ans après on peut aisément imaginer leur déception et si nous avions été parmi eux n’aurions nous pas dit nous aussi : « Si tu es le roi des Juifs ! Sauve-toi toi-même ! »
Nous aurions été tellement déçus…

[Et puis aujourd’hui encore ne disons nous pas quand arrive telle ou telle catastrophe : « Mais il est où Dieu ? Ne pourrait-il pas intervenir pour éviter tant de douleur ? »]

Alors, pourquoi nous présenter ce texte juste avant Noël ?

Noël c’est la joie… Noël c’est la fête… On boit, on mange, on se fait des cadeaux, on est heureux…
Hein ? Ah oui, on fête la naissance du Christ aussi… Mais justement une naissance c’est un moment joyeux, là encore un moment de fête, là encore, on mange, on boit on se fait des cadeaux, on est heureux…

Mais alors pourquoi nous présenter Jésus en croix juste avant une aussi belle fête ?

Mais au fait… Jésus… Comment est-il né ? Dans des draps de soie ? Au chaud près d’un bon feu ? Au milieu de gens qui l’attendaient en faisant la fête ? Après que Marie sa Mère ait pu se reposer pour garantir que tout se passe bien ?

Et bien non…

Notre Roi est né après que sa Mère ait fait une longue route à dos de mulet pour satisfaire à un recensement ordonné quelques temps plus tôt…
Il n’y avait pas grand monde pour l’attendre… Et comme il n’y avait même pas une toute petite place dans les auberges avoisinantes, ni même un tout petit espace chauffé pour l’accueillir, notre Roi est né dans une étable, au milieu des animaux qui furent son seul chauffage et qui, avec quelques bergers, furent son seul comité d’accueil…

Tout comme il n’a pas fait son entrée à Jérusalem à la tête d’une grande et puissante armée, Jésus n’est pas né dans le luxe, au milieu de gardes qui auraient pu le protéger, mais comme un petit enfant…

Quoi de plus fragiles que les premières heures d’un nouveau né…
Quand on voit toutes les précautions qui entourent aujourd’hui la naissance d’un bébé, on comprend à quel point celle de Jésus a eu lieu dans des conditions précaires…

Là encore quelle belle royauté…

En fait le texte d’aujourd’hui qui décrit la mort de Jésus et ceux que nous prendrons bientôt pour fêter sa naissance, ont tout à fait leur place l’un proche de l’autre…

Dans un cas comme dans l’autre, ils nous montrent à quel point Jésus s’est voulu petit parmi les petits, fragile parmi les fragiles…

Il n’est pas venu pour les biens portants et pour les riches, mais pour les malades et les pécheurs…
Il s’est fait tout petit pour que chacun d’entre nous puisse s’adresser à lui sans crainte de se sentir plus petit que lui…
Il s’est fait tout petit pour que chacun d’entre nous, qu’il soit riche ou pauvre, pécheur ou sans faute, puisse s’adresser à lui sans hésitation sans crainte d’être jugé ou refoulé…

Ces textes nous montrent également que la royauté de Jésus n’a rien à voir avec la royauté au sens où nous l’entendons.

En fait, dans un cas comme dans l’autre, ces textes nous montrent que ce qui mène à Dieu ce n’est pas la force et la puissance, mais la douceur et l’humilité…

Ces textes nous aident à préparer notre cœur à accueillir notre Roi à l’image de ce petit enfant que nous allons bientôt déposer dans la crèche, avec douceur et humilité…

La semaine prochaine nous allons donc entrer dans l’Avent et cette belle période qui précède Noël.

Sachons, Frères et Sœurs, profiter des quelques jours qui nous restent pour faire le point dans nos cœurs sur ce que nous allons changer en nous pour accueillir notre Sauveur comme il se doit.

Amen.

dimanche 14 novembre 2010

2010-11-14 - C - Beaucoup viendront sous mon nom - Luc 21 - 5 à 19

Evangile selon Saint Luc 21,5-19

Certains disciples de Jésus parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles. Jésus leur dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. »
Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe que cela va se réaliser ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : « C’est moi », ou encore : « Le moment est tout proche ». Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. »
Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines ; des faits terrifiants surviendront, et de grands signes dans le ciel.
« Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et on vous persécutera ; on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom.
« Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même ; je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. »



Un texte peu réjouissant à première vue qui nous parle de catastrophes, de persécutions et de fin du monde.

Tout comme nous le faisons de temps en temps, les disciples de Jésus se posaient déjà la question eux aussi il y a 2000 ans : Cette fin du monde, quand va-t’elle arriver et quels seront les signes ? Dame… C’est qu’il faut bien se préparer… Alors on a besoin de savoir…

Jésus leur répond, et le texte nous laisse imaginer qu’il le fait très tranquillement, très sereinement, que de grandes catastrophes arriveront qui nous annonceront cette fameuse fin du monde…

Des guerres « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume… »
Des catastrophes naturelles « Il y aura de grands tremblements de terre »…
Des hommes et des femmes vont beaucoup souffrir : « Cà et là des épidémies de peste et des famines »

Mais en fait n’est-ce pas des choses que nous connaissons depuis de nombreuses années déjà ? 14/18… 39/45… Le Vietnam… plus près de nous le Koweit, plus près encore, nos banlieues qui s’enflamment régulièrement… N’est-ce pas là ce qu’on appelle la guerre ?

Et ce n’est pas parce qu’elles ne se trouvent pas dans notre ville que nous pouvons feindre qu’elles n’existent pas…

Les tsunamis qui arrivent de plus en plus souvent çà et là…, des tempêtes qui dévastent tout, N’est-ce pas ce qu’on appelle des catastrophes ?

Et ce n’est pas parce que nous ne sommes pas (encore) touchés que nous pouvons nous contenter d’un simple : « C’est triste quand même hein »

La grippe espagnole au début du siècle dernier… le cancer et maintenant le sida ou encore la drogue qui décime les jeunes générations… N’est-ce pas ce qu’on appelle des épidémies ?

Et ce n’est pas parce que nos enfants ne sont pas touchés que nous pouvons feindre de ne pas voir ceux qui le sont…

Mais pour autant, est-ce que ca veut dire que Jésus va revenir demain ?

Et le texte continue à nous dépeindre un tableau très noir de cette fin du monde, en annonçant aux disciples que chacun sera touché personnellement : « On portera la main sur vous et on vous persécutera »

Faisons une pause et reprenons notre souffle, nos esprits, reposons nos pieds sur terre et réfléchissons quelques instants.

De tous temps, les hommes ont cherché à savoir quand aurait lieu la fin du monde.

En l’an 994 déjà on annonçait la fin du monde pour l’an 1000. Rien ne devait survivre à ce passage de 3 à 4 chiffres ce qui avait causé une grande panique dans ce temps de moyen âge… et pourtant nous sommes toujours là…

Plus près de nous souvenez-vous du fameux bug de l’An 2000… Tous les ordinateurs qui gèrent notre monde ne devaient pas passer de 1999 à 2000 et tout devait d’arrêter… et pourtant… nous sommes toujours là…

Aujourd’hui on nous parle du 21 décembre 2012, on en a même fait un film, sous prétexte que quelque part en Amérique centrale le peuple Maya aurait cessé d’écrire son calendrier à cette date et qu’en plus un certain Nostradamus a annoncé que cette année là de grandes catastrophes allaient arriver… C’est d’ailleurs dans les écrits du même Nostradamus qu’on avait également cru lire que nos ordinateurs allaient s’arrêter en 2000.

Trop souvent nous avons tendance à ne retenir de ce texte que ses passages apocalyptiques…

Alors si vous le voulez bien allons un peu plus loin…

« Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. MOI-MÊME ; je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction »

« MOI-MÊME »…
Ah ben ca va… Jésus sera à nos côtés…

« Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. »
Alors ca veut dire qu’en fait on n’a pas grand-chose à craindre ?

« C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. »
La Vie ? Mais alors on ne va pas mourir non plus ?

Le texte sur la résurrection de la semaine dernière nous appelait à la confiance.
Ce texte nous appelle maintenant à la persévérance dans la foi.

Sans nous soucier trop de ce qui pourra arriver à notre monde demain, Jésus nous invite à poursuivre notre chemin quotidien dans la foi.

Le message d’amour du Christ nous invite à témoigner chaque jour d’avantage de notre Foi en Dieu.

C’est cette persévérance qui nous permettra de rester confiants et d’aborder le futur avec sérénité…

C’est encore cette persévérance qui fera de nous les témoins de Dieu dont nos frères, égarés par tous les vendeurs de catastrophes et d’apocalypse, ont tant besoin dans leurs vies.

Alors, sachons frères et sœurs, comme nous l’évoquions déjà avec l’évangile de la semaine dernière, avancer pas à pas, avec persévérance, à la suite du Christ.

Sachons chaque jour Le laisser nous « inspirer ce langage de sagesse » qui nous permettra d’être pour nos frères de vrais témoins de son amour, qui nous permettra à tous de voir l’avenir au-delà de l’apocalypse.

Amen

dimanche 7 novembre 2010

2010-11-07 - C - Les morts ressusciteront - Luc 20 - 27 à 38

Evangile selon Saint Luc 20,27-38

Des Sadducéens – ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de résurrection – vinrent trouver Jésus, et ils l’interrogent : « Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu’il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère.
« Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : Ils moururent sans laisser d’enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour femme ? »
Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection.
« Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : « le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ». Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. »




Il y a des textes de la Bible qui nous parlent facilement et d’autres qui sont un peu plus difficiles à déchiffrer…

Je vais modestement tenter de vous éclairer sur celui-ci.

La première partie du texte de ce dimanche est assez facile à comprendre.
Comme beaucoup d’autres avant eux et comme beaucoup le feront ensuite, des Sadducéens cherchent à mettre Jésus dans l’embarras…
Comme souvent, pour cela, ils font référence à un prophète de l’ancien testament qui, cette fois encore, est Moïse.

La loi laissée par ce dernier, prévoit disent-ils, qu’un homme doit épouser la veuve de son frère pour garantir à ce dernier une descendance et que ce schéma doit se reproduire pour les 7 frères de l’histoire pour assurer la fameuse descendance.

Le chiffre 7 n’est d’ailleurs sans doute pas choisi au hasard ; C’est un chiffre qui représente la multitude dans la Bible, ce qui en ajoute encore aux propos des Sadducéens et a pour but de mettre encore plus Jésus dans l’embarras avec la fameuse question : Au moment de la résurrection – en laquelle les Sadducéens ne croient d’ailleurs pas – de qui cette femme sera-t-elle l’épouse ?

La question est simple… Même si le but de ceux qui la posent n’est pas du tout louable…

La réponse par contre est un peu plus compliquée…

C’est la seconde partie du texte…

Jésus répond tout d’abord en opposant le monde présent et le monde futur, ce monde qui nous attend au jour de la résurrection.

Jésus précise alors que les enfants du monde présent se marient, ca on le comprend aisément, tandis que les enfants du monde à venir, celui de la résurrection, ne se marient pas car ils ne peuvent plus mourir… Ils sont semblables aux anges, ils sont des fils de Dieu… Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

Jésus continue en faisant référence lui aussi à Moïse qui, dans le récit du buisson ardent, appelle le Seigneur, je cite : « Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob » Trois personnages qui ont vécu à des époques différentes mais qui dans leur présent à eux, s’adressaient au même Dieu…

Comment comprendre un texte aussi compliqué ?

En fait la vraie question n’est pas : Comment comprendre ce texte mais pourquoi se poser toutes ces questions ?

C’est d’ailleurs sans doute aussi ce que Jésus veut nous dire quand il fait sa réponse…

A ceux qui tentent de savoir ce qui se passera après la résurrection, il donne en fait une leçon de confiance…

Et il en fait de même avec nous.
Ne cherchons nous pas, nous aussi, à nous imaginer comment sera la vie de demain, après la résurrection ?

Notre imagination n’a pas de limite dans le domaine…
Allons-nous tous ressusciter sur terre ? Auquel cas où allons-nous mettre tout ce monde ?

Et puis au fait… est-ce que ce voisin avec lequel je ne m’entends pas va lui aussi ressusciter ? Ca va pas être commode…

Pourquoi se poser toutes ces questions ?

Le texte de ce dimanche nous invite en fait à faire un saut dans la foi.

Nulle d’entre nous ne sait ce qui nous attend, et quelles que soient les recherches que nous pouvons faire, aussi savants que nous puissions devenir, quelle que soit la taille de notre imagination, nous ne pourrons jamais faire que des suppositions.

Dieu seul sait…

Alors plutôt que de nous poser toutes nos questions, ce texte nous invite à continuer à vivre au quotidien dans la confiance « Donne nous AUJOURD’HUI notre pain QUOTIDIEN »
Sachons vivre dans le Présent… en nous appliquant d’avantage à trouver des solutions aux maux de notre monde qu’à nous demander dans quel état nous serons demain à la résurrection…

Sachons vivre dans le présent avec la confiance qu’un jour toutes nos questions trouveront leurs réponses dans le Christ.

Amen

dimanche 31 octobre 2010

2010-10-31 - C - Zachée - Luc 19 - 1 à 10

Evangile selon Saint Luc 19,1-10

Jésus traversait la ville de Jéricho. Or il y avait un homme du nom de Zachée : il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella : « Zachée, descends vite : Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. » Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. »
Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »




«Zachée, descends vite : Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi »

Comme à son habitude, Jésus va à la rencontre de quelqu’un d’inattendu…
Aujourd’hui il s’agit de Zachée… Un homme de petite taille… Un homme du peuple, un fils d’Abraham, qui a pourtant trouvé plus commode de collaborer avec l’occupant Romain et qui y a trouvé son compte en devenant collecteur d’impôts.

Lui le petit, le sans importante qui a du vivre toute sa vie dans l’ombre des autres a trouvé un moyen d’exister aux yeux des autres, et peut être à ses propres yeux, en devenant quelqu’un d’important chez les Romains et tant pis s’il a fallu pour cela devenir un paria aux yeux des siens…

Il a fait son trou comme on dirait aujourd’hui, il s’est fait une place au soleil et est devenu riche en prélevant l’impôt pour les Romains et en se servant au passage évidemment.

Il aurait très bien pu continuer sa vie ainsi, continuer à s’enrichir sur le dos de ses semblables…
Il aurait très bien pu laisser passer Jésus sans s’y intéresser et cela n’aurait rien changé à sa vie.

Et pourtant c’est bien lui qui courre en avant pour être certain d’être bien perché sur son arbre quand Jésus va passer pour ne pas le manquer et c’est bien lui qui en redescend à toute vitesse quand Jésus l’interpelle.

«Zachée, descends vite : Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi »

A voir la vitesse à laquelle il descend de son arbre, on a l’impression qu’il n’attendait que cela…

Et ces mots là changent tout…

Zachée accueille Jésus chez lui et le texte dit même qu’il l’accueille « avec joie ».
C’est comme si d’un seul coup, toutes les rancœurs qu’il avait pu accumuler, tout au long de sa vie lui le petit, lui le pécheur… C’est comme si toutes ces rancœurs disparaissaient en un instant.

Jésus ne lui reproche pas sa mauvaise vie… Il le reconnaît comme un fils d’Abraham à part entière… et cette reconnaissance transforme complètement Zachée…

Zachée a fait le premier pas en allant à la rencontre de Jésus… et ce dernier accueille ce premier pas comme une volonté de transformation.

Cette transformation est tellement puissante que sur l’instant même, Zachée s’engage à donner la moitié de ses biens aux pauvres mais également à corriger le tort qu’il à fait aux autres.

Et vous remarquerez qu’il fait cela sans aucune crainte… Il pourrait avoir peur de ce qu’il va lui arriver une fois que le Seigneur aura repris sa route… Il pourrait penser à ce que vont lui faire subir les Romains qu’il a trahi en allant vers Jésus ou encore les autres fils d’Abraham qui chercheront sans nul doute à se venger de cet homme.

Il a tellement CONFIANCE en Dieu que tout cela n’a plus d’importante à ses yeux… Il se sait sauvé !

«Zachée, descends vite : Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi »

Et nous ?
Avons-nous le même désir que Zachée ?
Savons-nous reconnaître le Christ dans les frères qu’il nous envoie, qu’il met sur notre route ?
Sur quel arbre saurons-nous grimper pour être certain de ne pas manquer Jésus quand il passera ?
Dans le confort, même relatif parfois de nos vies, Que sommes-nous prêts à abandonner pour suivre Jésus ?
Quel est notre degré de CONFIANCE en lui ?

Frères et Sœurs, une nouvelle fois, c’est bien à la CONFIANCE que Dieu nous appelle…
Il nous aime tels que nous sommes et sait quelles sont nos limites.
Il nous invite cependant à laisser l’Esprit Saint nous rendre perméables à nos frères et à leurs besoins… à savoir le reconnaître en chacun d’entre eux et à nous laisser interpeler par lui au travers d’eux !

Cette confiance peut tout changer dans nos vies…
Cette confiance a changé la vie de l’Abbé Pierre, la vie de Mère Thérésa, la vie de tant de gens avant nous…

Alors pourquoi pas nous ?

Amen

dimanche 24 octobre 2010

2010-10-24 - C - Pharisien et Publicain - Luc 18- 9 à 14

Evangile selon Saint Luc 18,9-14

Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien et l’autre, publicain.
« Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : « Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois pas semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne. »
« Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis ! »
« Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare qui était devenu juste, et non pas l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »



Jésus comme à son habitude attire notre attention et surtout notre réflexion grâce à une parabole…

Il nous parle d’un pharisien qui pense vraiment être un homme juste aux yeux de Dieu parce qu’il accomplit tout un tas de rituels…
Il va au temple régulièrement, il donne le dixième de tout ce qu’il gagne, il jeune deux fois par semaine et se croit ainsi propre et net au regard de Dieu…

Jésus nous parle également d’un publicain qui n’ose pas s’avancer dans le temple, on dit qu’il se tenait à distance…
Il se frappe la poitrine et n’ose même pas lever les yeux vers le ciel tant il se croit sale et indigne de pouvoir s’adresser à Dieu en le regardant.

Et moi, aujourd’hui, en 2010, qui suis-je ?

Je vais à la messe chaque dimanche…
Je ne donne pas le dixième de ce que je gagne, mais je veille à ce que je mette suffisamment à la quête, quand j’ai de la monnaie, pour me sentir content de moi en quittant l’église…

Et est-ce que je participe à la vie de cette église ?
Mais bien sur… j’anime les préparations au mariage, je m’occupe des jeunes qui préparent leur profession de foi… Il m’arrive de diriger la chorale aussi…
Et il m’arrive même à l’occasion de jeûner moi aussi pendant le carême ou l’avent…

Je suis ce pharisien qui se satisfait de ce qu’il est et qui ne manquera pas une fois sorti de l’église de recommencer à dire du mal de son frère parce qu’il ne pense pas comme moi, parce qu’il a fait ceci ou cela que je déplore voire même que je condamne…

Heureusement il m’arrive quand même aussi parfois d’être ce publicain, quand j’ai enfin l’humilité de me rendre compte de mes erreurs…

Cette histoire qui d’adressait à des hommes bourrés d’autosatisfaction il y a 2000 a traversé le temps et s’adresse aussi à chacune et chacun d’entre nous aujourd’hui…

Mais ne nous y trompons pas… Ce genre de parabole n’est pas juste une leçon de morale ou du moins pas seulement…

Nous ne sommes plus des enfants et Jésus en appelle à notre intelligence, à notre réflexion comme je le disais en commençant cette homélie…

Il nous invite une nouvelle fois à la confiance…

Cette confiance qui nous donne le courage de nous regarder tels que nous sommes…
Cette confiance qui nous aide à porter à la face de Dieu cette bonté qui est en nous, que nous voulons voir grandir, mais qui est si vite mise à mal par nos limites humaines.

Dieu nous aime au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer…
Dieu accueille nos demandes sincères de pardon avec bienveillance et nous pardonne…

Dieu nous aime tels que nous sommes, conscient que notre humanité nous rattrape bien souvent.
Il ne nous demande pas de devenir Superman, il veut simplement que nous soyons nous-mêmes, et nous demande de lui faire confiance pour le reste…

Dans les préparations au mariage, nous expliquons que le mot confiance et le mot soumission veulent en fait dire la même chose…

Il nous arrive souvent de reprendre la lettre de Saint Paul que vous avez forcément déjà entendue et dans laquelle il est dit que « la femme sera soumise à son mari »

Les jeunes femmes réagissent très fort à cette phrase…
« Soumise à mon mari… certainement pas… on est plus au moyen âge »

S’ils réagissent ainsi c’est que dans notre société moderne l’expression « se soumettre » signifie « devenir l’esclave de l’autre ».

Or il n’en est rien…

Se soumettre c’est faire tellement confiance à l’autre, qu’on peut lui partager ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes, sans la crainte qu’il (ou elle) l’utilisera contre nous…
Au contraire… Il nous aidera à porter ce que nous ne sommes pas et nous aidera à grandir, à nous révéler…

Alors sachons frères et sœurs, nous en remettre à Dieu en toute confiance…
A l’image du publicain, sachons nous soumettre volontairement à Lui certains qu’il nous aidera lui aussi à porter ce que nous ne sommes pas pour nous rendre meilleurs chaque jour.

Amen.