dimanche 26 juin 2011

2011-06-26 - A - Le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde- Jean - 6 -51 à 58

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 6, 51-58

Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

La semaine dernière, les textes nous invitaient à nous pencher sur le mystère de la sainte trinité, un sujet délicat, car souvent difficile à percevoir avec nos référentiels humaine.

Et cette semaine, au travers de la Fête Dieu que nous vivons ce dimanche, c’est le mystère de la Sainte Eucharistie que nous sommes invités à parcourir.

Mais revenons-en au texte de l’Evangile.

Il se situe juste après le signe de la multiplication des pains et des poissons.
Souvenez-vous…
Une foule immense se presse à la suite de Jésus et ce dernier veut absolument qu’on donne à manger à tout le monde.

Malheureusement, les apôtres n’ont que cinq pains et deux poissons.

Jésus, comme à son habitude, fait fi des défaites annoncées par ses proches et multiplie ces pains et ces poissons pour que chacun puisse manger à sa faim.

Et chacun s’étant rassasié, il en reste encore de pleins paniers.

Ayons bien en tête cette image avant d’aller plus loin dans le texte.

Jésus vient donc d’accomplir ce signe et il veut maintenant en expliquer le sens à tous ceux qui l’ont vu, tous ceux qui l’ont vécu !

Les Juifs, une fois encore très attachés au sens primaire des mots, ne comprennent pas ; Pire, ils s’offusquent et s’indignent des paroles de Jésus « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? ».

Mais Jésus de poursuivre en précisant que si les gens n’agissent pas ainsi ils n’obtiendront pas la vie éternelle.

Manger sa chair et boire son sang…. Les Juifs ne peuvent le supporter et nombre d’entre à partir de là s’éloigneront de Jésus.

Il faut dire qu’à cette époque, la loi de Moïse interdisait de consommer du sang.

Nous savons, nous qui sommes là vingt siècles après, nous qui avons été éclairés sur l’Evangile, que Jésus emploie là une nouvelle métaphore pleine de sens.

Gardons nous cependant de jeter la pierre à ces hommes du temps de Jésus, des hommes qui n’avaient pas notre recul et qui de fait ne percevaient pas toute l’importance du sens que Jésus voulait donner à ce signe.

Mais au fait… Sommes nous réellement certains que nous comprenons d’avantage les choses que les hommes d’il y a vingt siècles ?

Savons-nous réellement le sens qu’il y a dans ce pain et ce vin partagés, ce pain et ce vain que notre foi nous fait percevoir, nous fait reconnaître, comme le corps et le sang du Christ ?

Alors oui, nous venons à la messe régulièrement… Et oui nous participons à chaque fois à l’Eucharistie…

Nous savons qu’elle est le cœur de la Messe, mais que représente-t-elle réellement pour nous ?

N’est-elle pas plus souvent une habitude, un rituel, qu’un acte plein de sens et de foi ?

Quand nous nous approchons de la Table Eucharistique et que nous communions au corps du Christ, pensons nous réellement à ces paroles de Jésus : « Celui qui mange mon corps et boit mon sang a la vie éternelle » ?

Et si nous y pensons, quelle signification, quel sens ces paroles ont-elles pour nous aujourd’hui ?

Ce pain et ce vin sont corps et sang du Christ !

Les recevoir, Jésus nous le dit, c’est recevoir en nous les semences de la vie éternelle.

Tout ce qui précède dans la Messe nous aide à nous préparer à ce don de Dieu pour les hommes.

Le moment de la communion n’est pas là pour nous sortir de notre léthargie avant que n’arrive la prière d’envoi et que ne sonne la fin de la messe…

Alors c’est vrai il est parfois difficile, même si on sait qu’on le croit au fond de soin, il est parfois difficile d’exprimer par des mots ce que nous ressentons, comment nous définissons le moment qui est pourtant le point d’orgue de toute messe.

Tout comme les Juifs nous avons du mal à comprendre…

Comme nous avons pu le dire la semaine dernière pour le mystère de la Sainte Trinité, la Sainte Eucharistie est elle aussi un mystère qui dépasse notre imagination, notre capacité humaine…

Ce mystère échappe à nos références humaines et ne se mesure pas d’avantage en mètres qu’en kilogrammes ou en litres.

Une nouvelle fois c’est un mystère que nous ne pouvons percevoir qu’avec les yeux de notre foi.

La scène du Jeudi Saint n’est pas un moment posé par hasard.
Jésus a voulu nous laisser sa présence sous la forme d’un repas.

Et chaque dimanche Il nous invite, je pourrai même dire qu’Il nous supplie de nous retrouver pour participer à l’Eucharistie… et j’ai bien dit participer !

A chaque Eucharistie Jésus vient à nous… A chaque Eucharistie il nous supplie de nous ouvrir et de le laisser nous transformer, c’est la notre participation.

Ce pain et ce vin que nous recevons sont le Christ que nous accueillons en nous en lui demandant de nous transformer pour nous rendre semblables à lui.

Le Saint Curé d’Ars disait que nous n’en sommes pas dignes mais que nous en avons besoin.

Cette phrase à elle seule peut nous aider à comprendre ce mystère.
Dieu nous sait pécheurs mais continue à s’offrir à nous à chaque Eucharistie pour nous aider à nous transformer, a devenir meilleurs.
Nous avons ce besoin de Dieu qui nous transformera pour nous permettre d’accéder nous aussi à la vie éternelle.

Dieu se donne en abondance à tous les hommes…

Souvenez-vous de l’image de ces cinq pains et de ces deux poissons dont il est resté de nombreux paniers.

Dieu donne et contrairement à nous, il donne en abondance, il donne tout, il donne même d’avantage que nous en avons besoin et c’est dans l’Eucharistie que ce don se manifeste une nouvelle fois.

Dans quelques instants je vais terminer mon homélie...
Dans quelques instants nous allons tous nous tourner vers l’Autel ou le prêtre va célébrer ce mystère qu’est l’Eucharistie.

Il est quasi certain que ce que je viens de vous dire ne vous permettra, sans doute pas plus qu’à moi d’ailleurs, de comprendre ce mystère de Dieu qui se donne…

Mais…

Mais peut-être pouvons nous néanmoins vivre ce moment que va être l’Eucharistie autrement que comme une simple étape de la messe, que comme des simples spectateurs.

Peut-être pouvons-nous profiter du temps de silence qui va suivre et des prières que nous allons maintenant partager pour nous préparer comme il se doit à recevoir le Roi du monde ; à lui demander de nous transformer pour que nous puissions nous aussi un jour être dignes de la vie éternelle que Jésus promettait déjà aux Juifs de son époque.

Amen.

dimanche 19 juin 2011

2011-06-19 - A - Dieu a tant aimé le monde - Jean - 3 - 16 à 18

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 20, 19-23

Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.

Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

Nous fêtons aujourd’hui la Sainte Trinité…

Aujourd’hui nous redisons, nous chrétiens, que nous croyons en Dieu, Père, Fils et Esprit Saint.

Nous croyons et pourtant nous savons tous que c’est un mystère qui dépasse notre imagination, qui dépasse notre capacité humaine.

C’est un mystère que nous pouvons passer une vie entière à tenter d’éclaircir sans jamais y arriver.

Pour illustrer ce que cela représente, je vais vous raconter une histoire, vraie ou pas peu importe, qui est attribuée à Saint Augustin.

Un jour qu’il marchait au bord de la mer, il priait en demandant à Dieu de l’aider à comprendre ce fameux mystère de la Sainte Trinité…

Et alors qu’il marchait au bord de l’eau, il rencontre un enfant qui, comme tous les enfants, avait fait un grand trou dans le sable.

Alors que Saint Augustin s’approche de lui, il le voit entrain d’y mettre de l’eau avec un coquillage.

Il lui demande ce qu’il fait et l’enfant de lui répondre qu’il veut mettre la mer dans ce trou.

Saint Augustin lui explique que c’est impossible et l’enfant de lui dire « J’aurai versé toute l’eau de la mer dans ce trou avant que tu n’aies compris le mystère de la Sainte Trinité »

La compréhension du mystère de la Sainte Trinité serait elle donc impossible ?

En fait elle est impossible dans notre système de mesure…

Nos yeux et nos méthodes humaines ne peuvent pas venir à bout de ce mystère.

La Sainte Trinité ne se mesure pas plus en mètres, qu’en litres ou en kilos… C’est un mystère qui dépasse ce que nos yeux peuvent voir, ce que le côté cartésien de nos cerveaux peut mesurer.

Pour connaître ce mystère, il nous faut le regard de la foi.

Il faut nous délester de toutes ces certitudes dont nous pensons qu’elles font notre richesse.

Pour pouvoir connaître le mystère de la Sainte Trinité il faut être pauvre de cœur, car c’est alors que nous savons nous mettre à l’écoute du Seigneur.

Lui, ne cesse de nous parler. Il n’arrête jamais de frapper à la porte de notre cœur.

Mais nous, toujours tellement occupés par les bruits et les occupations de ce monde, nous ne l’entendons souvent même pas.

Et pourtant Dieu est toujours là qui croit en nous plus que nous…

C’était déjà vrai au temps de Moïse.

Le peuple Hébreux a pu voir de ses propres yeux les actes de Dieu qui l’ont conduit en terre promise…

Et pourtant, j’allais presque dire à la première occasion, aux premières douleurs, c’est ce même peuple qui se détourne de Dieu.

Mais Dieu continue à aller vers son Peuple, c’est toujours Dieu qui fait le premier pas, et il continue à lui envoyer des témoins, des prophètes pour lui demander de se convertir.

Dieu nous aime tellement, qu’il finit pas nous envoyer son propre Fils pour nous faire entendre raison…

Et Jésus accueille tout le monde !

Il accueille les malades qu’il guérit et à qui bien souvent il rend également une dignité, et tout cela au nom de l’amour de Dieu.

Il accueille les pécheurs à qui il pardonne leurs péchés, toujours au nom de l’amour de Dieu.

Il donne tout l’amour de Dieu à tous ceux qui le souhaitent, et en retour les hommes de son époque le crucifient…

Et même sur la croix, il continue à aimer en demandant à Dieu de pardonner à ses bourreaux…

Et malgré cela, depuis, Dieu continue à se donner… Aujourd’hui encore il frappe à la porte de nos cœurs et nous supplie d’ouvrir…

Parfois nous l’écoutons en pardonnant nous aussi et en faisant tout ce que nous pouvons pour contribuer à ce que le monde qui nous entoure soit meilleur.

Mais parfois aussi, nous n’ouvrons pas… Parfois aussi, parce que nous cherchons à préserver égoïstement ce que nous avons ou tout simplement parce que nous baissons les bras devant l’indifférence et la méchanceté de certains dans ce monde, nous crucifions à nouveau nous-mêmes le Christ…

Paul saluait les Corinthiens par ces mots que nous connaissons tous « Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’Amour de Dieu le Père et la Communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous »

C’est une des principales salutations du célébrant à la messe.

Toute la tendresse, la miséricorde, le salut, la fidélité, tout l’Amour de Dieu est dans cette salutation…

Combien de fois prononçons nous nous-mêmes cette phrase pour ceux qui nous entourent ?

Peut-être la disons-nous, de temps en temps, pour ceux qui nous sont proches et auxquels nous ne voulons surtout pas qu’arrive un quelconque malheur… Mais aux autres ?

A toutes celles et ceux qui ne partagent pas nos opinions et que nous regardons avec nos certitudes de détenir la vérité…

A toutes celles et ceux qui nous font parfois du mal et à qui nous ne voulons pas pardonner jusque dans nos propres familles parfois…

A toutes celles et ceux qui vivent dans la rue et devant lesquels nous passons rapidement pour les oublier le plus vite possible…

A toutes celles et ceux qui ne partagent pas notre foi et que nous qualifions plus volontiers d’hérétiques que de frères…

A toutes celles et ceux qui n’ont pas la même couleur de peau que nous et que bien trop souvent, même si nous nous qualifions de non racistes, nous regardons d’un œil condescendants…

A toutes celles et ceux qui ont fuit leur pays de peur d’y mourir et que, même si nous les plaignons, nous regardons bien plus souvent avec l’œil de la méfiance plutôt que celui de l’accueil…

La liste est longue et je pourrais la continuer encore un bon moment…

La liste est longue mais pour autant je ne veux surtout pas qu’elle vous accable…

Quand le Christ a envoyé les apôtres en mission il savait très bien qu’elle était démesurée par rapport à leurs forces humaines…

Et c’est pour cela qu’il leur a envoyé une force qui leur permettait de s’attaquer à cette mission, je veux parler de l’Esprit Saint.

C’est grâce à lui qu’ils ont pu remplir la mission que le Messie leur avait confié.

C’est grâce à lui qu’ils ont pu témoigner des merveilles de Dieu auprès de tous ceux qui ne le connaissaient pas.

Ca ne leur a pas évité de connaître la souffrance, la persécution, la prison et la mort aussi pour nombre d’entre eux mais grâce à cette présence de l’Esprit Saint, rien n’a pu les arrêter dans la transmission de l’amour de Dieu !

C’est ce même esprit que nous avons reçu au jour de notre baptême et pour nombre d’entre nous au jour de notre confirmation…

Il est là, en nous, prêt à nous conduire…

C’est lui qui nous rend capable d’aimer de plus en plus à la manière du Père.

Et nous en avons forcément besoin pour aimer les autres, ceux dont je vous ai parlé il y a quelques instants et que nous n’aimons pas assez dans ce monde qui est le notre.

Le plus important pour y arriver c’est d’ouvrir notre cœur, notre volonté à accueillir cet Esprit que le Père nous envoie… C’est l’Esprit qui est en nous à qui nous devons nous confier pace qu’il est le Père, cet esprit qui nous aidera à dépasser nos limites, cet esprit qui ne nous demande que notre « Oui » et qui fera le reste.

Amen.

dimanche 12 juin 2011

2011-06-12 - A - Jésus ressuscité donne l'Esprit Saint à ses Apôtres - Jean - 20 - 19 à 23

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 20, 19-23

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint.

Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »

Première Lecture Actes des Apôtres 2,1-11

La venue de l’Esprit Saint sur les Apôtres

Quand arriva la Pentecôte (le cinquantième jour après Pâques), ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie.

Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux.
Alors ils furent tous remplis de l'Esprit Saint : ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit.

Or, il y avait, séjournant à Jérusalem, des Juifs fervents, issus de toutes les nations qui sont sous le ciel.
Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient dans la stupéfaction parce que chacun d'eux les entendait parler sa propre langue.

Déconcertés, émerveillés, ils disaient : « Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous des Galiléens ?

Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle ?

Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, des bords de la mer Noire, de la province d'Asie, de la Phrygie, de la Pamphylie, de l'Égypte et de la Libye proche de Cyrène, Romains résidant ici, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu. »

En commençant à préparer cette homélie, je me suis demandé d’où venait ce mot de « pentecôte »…

On le sait tous, ou presque, c’est le moment où les apôtres reçoivent l’Esprit Saint un peu après l’ascension de Jésus.

Mais ce mot : «Pentecôte» d’où vient il exactement et que veut-il dire ?

Alors pour la savoir j’ai plongé dans quelques références d’histoire biblique et j’ai découvert que le mot « Pentecôte » venait de l’ancien testament et donc bien avant même la naissance de Jésus.

Je vous passe les détails mais c’est un mot qui vient du grec et qui veut dire « cinquantaine ».

Ca m’en dit déjà un peu plus puisque justement la fête que nous célébrons aujourd’hui se situe pile 50 jours après Pâques.

A l’époque on célébrait la première moisson des blés et les gens en profitaient pour se retrouver et remercier Dieu pour les bienfaits de la nature.

Un peu plus tard cette fête a pris une signification nouvelle…

Elle faisait alors référence à un certain Moïse que vous connaissez comme moi et qui, après avoir libéré son peuple de l’esclavage, l’avait fait traverser la mer rouge pour aller vers la terre promise.

Chaque année on célébrait la Pâque et cinquante jours plus tard on célébrait la aussi la Pentecôte pour commémorer le don de la Foi à Moïse sur le mon Sinaï.

Voilà deux sens différents et pourtant très similaires.

Dans les deux cas, on fêtait le don de Dieu…

Dans le premier c’était celui de ses bienfaits sur dame nature et dans le second, alors que les hommes commençaient à connaître Dieu et mieux en mieux, on fêtait le don de la Foi !

Et nous aujourd’hui savons nous ce que nous fêtons ?

Alors oui, nous savons que la Pentecôte c’est le moment où les apôtres ont reçu l’Esprit Saint, encore un don de Dieu.

On remarquera d’ailleurs au passage que le texte de l’Evangile de ce jour est beaucoup moins « spectaculaire » et nous est beaucoup moins familier que celui de la première lecture.

Dans ce dernier on nous parle de langues de feu qui descendent sur chaque Apôtre et qui leur font parler des langues qu’ils ne connaissaient même pas…

Je repose ma question : Et nous ? Aujourd’hui… Savons-nous ce que nous fêtons ?

Est-ce que comme les personnes très lointaines de l’ancien testament nous avons envie de fêter les dons de Dieu au travers de la nature ?

Est-ce que comme les contemporains de Moïse nous voulons fêter une loi d’amour et de foi qui nous est donnée par Dieu Lui-même ?

Sans doute est-ce différent de cela…

Notre époque n’est plus la même évidemment mais il est sans doute bon de se remémorer ce que nos ancêtres fêtaient pour savoir ce que nous aussi nous avons envie de fêter…

Et je parle bien d’envie… Parce que la Pentecôte est vraiment une fête et pas simplement une messe un peu « spéciale » fixées immuablement par le calendrier 50 jours après Pâques.

Avant que ne débute cette messe, Fabienne et moi étions avec les jeunes qui ont fait profession de Foi dernièrement…

Ils viennent de terminer un parcours de quelques années de catéchisme et avec tout ce qu’ils ont appris, avec la foi débutante qui est la leur, nous nous sommes dit qu’ils étaient eux aussi assez grands et matures pour se pencher sur ce texte de la première lecture et nous dire que représentait la Pentecôte pour eux aujourd’hui ?

Ils ont exprimé cela avec leurs mots à eux… Avec leur foi débutante comme je viens de le dire, mais ils ont fait cet « exercice » si je peux l’appeler ainsi, ils ont donc fait cet exercice auquel nous sommes tous invités et qui est le fondement de notre vie de chrétien : Ils ont partagé la Parole !

Combien d’entre nous le font encore ?

Combien d’entre nous, occupés que nous sommes par les nombreuses activités de ce monde, remplis que nous sommes de tous les bruits de ce monde… Combien d’entre nous prennent encore le temps de partager ou ne fut-ce que de lire les textes avant que n’arrive le moment de la Messe ?

Et bien ces enfants l’ont fait ce matin…

Alors, je vous l’accorde, s’ils l’ont fait, c’est parce que Fabienne et moi étions là et que c’était le choix d’animation de ce moment que nous voulions vivre avec eux…

Il y a fort à parier d’ailleurs, que la semaine prochaine, aucune rencontre n’étant prévue, ils ne vont pas se plonger dans les textes de dimanche prochain… Quoi que… qui sait…

Et oui qui sait… puisqu’aujourd’hui nous fêtons la descente de l’Esprit Saint sur les Apôtres et bien qui sait… Cet Esprit Saint pourrait être également descendu sur certains d’entre eux et peut-être que cet « exercice » comme je l’appelais tout à l’heure, prendra racine dans leur cœur et conduira certains d’entre eux… Peut-être pas tout de suite… Peut être pas la semaine prochaine… Mais peut-être cet exercice les conduira eux aussi en recherche du sens à donner à leur vie quotidienne dans les textes de chaque dimanche.

Et si eux peuvent le faire… Alors pourquoi pas nous ?

Nous sommes adultes nous et ce que nous avons en plus par rapport à ces jeunes, c’est que nous avons déjà suffisamment d’expérience de vie et suffisamment d’expérience chrétienne pour savoir que ce sens qui est si important à nos vies se trouve dans le livre de La Parole de Dieu !

Quand nous la lisons et la relisons, quand nous la partageons et la repartageons entre nous, nous pouvons donner un sens aux évènements de nos vies.

Comme je le disais dans l’homélie que j’ai faite lors des professions de foi de ces jeunes : La Bible ne se dévoile qu’à celui ou celle qui veut bien la lire et la relire, la partager et la repartager.

Ce n’est qu’à cette condition qu’on y trouve le sens de nos vies… Mais c’est grâce à cela qu’on peut-être heureux.

C’est quand on sait pourquoi on avance dans la vie qu’on est vraiment heureux !

J’en reviens donc à ma question de départ : Et nous aujourd’hui savons nous ce que nous fêtons ?

Et bien nous fêtons cet Esprit Saint que le Christ à envoyé aux Apôtres mais qu’il envoie à chacun d’entre nous… cet Esprit Saint qui, si nous le laissons nous parler au travers de la Bible, peut nous ôter toutes nos craintes ! Cet Esprit Saint qui peut faire de nous de vrais témoins actifs de la foi !

Comme les Apôtres du texte de la première lecture, nous saurons ouvrir les portes de nos maisons pour aller vers les autres et leur parler le langage que eux comprennent…

Grâce à l’Esprit Saint nous saurons alors descendre du piédestal sur lequel nos certitudes nous mettent parfois, ces certitudes qui nous font penser que nous sommes les seuls à détenir LA vérité, ces certitudes qui nous font parfois nous sentir supérieurs aux autres alors que comme les autres nous sommes pécheurs nous aussi.

Cet Esprit Saint nous permettra de ne pas nous replier sur nous-mêmes mais de nous tourner vers les autres.

Le Père continue à nous faire confiance malgré nos fragilités, nos limites, nos manques…

N’est-ce pas merveilleux ? Dieu à d’avantage confiance en nous que nous-mêmes !

Et il compte sur nous pour être les messagers de la bonne nouvelle dans notre monde.

Mais me direz vous, le monde qui nous entoure est beaucoup plus dure que celui du temps de Moïse… Pas sur !

C’est un monde qui est différent c’est vrai mais qui autant que celui de Moïse est englué dans l’argent et le paraître… C’est donc un monde qui comme celui de Moïse à besoin d’un vrai message d’Amour et de Pardon !

C’est l’Esprit Saint qui peut nous aider à tout cela…

Comme aux Apôtres, Dieu le donne à chacun d’entre nous jeunes ou moins jeunes pour nous aider tout comme le Christ à aimer les autres comme Dieu nous aime…

Je terminerai avec un message que j’adresse plus particulièrement aux jeunes ici présents…

Vous n’en êtes qu’au début de votre parcours de Foi…

Vous vivez dans un monde où on veut tout et tout de suite…

Il est donc difficile pour vous de comprendre comment cet Esprit Saint dont je parle depuis tout à l’heure et qu’on ne peut même pas voir, il est donc difficile de comprendre comment cet Esprit Saint peut vous rendre heureux.

Mais si vous êtes là, si vous avez fait votre Profession de Foi c’est parce que vous sentez bien que quelque chose vous a poussé à au moins vous interroger sur tout cela.

Je voudrais donc que tout à l’heure, quand nous allons présenter nos demandes à Dieu, chacun des adultes ici présents prient pour vous, qu’ils prient pour que vous puissiez découvrir tout cela dans les années à venir et que cela vous rende pleinement heureux.

Amen.

dimanche 5 juin 2011

2011-06-05 - A - La grande prière de Jésus - Père, glorifie ton fils - Jean - 17 - 1b à 11a

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 17, 1-11a

A l'heure où Jésus passait de se monde à son Père, il leva les yeux au ciel et pria ainsi : « Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie.

Ainsi, comme tu lui as donné autorité sur tout être vivant, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

Or, la vie éternelle, c'est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

Moi, je t'ai glorifié sur la terre en accomplissant l'œuvre que tu m'avais confiée.

Toi, Père, glorifie-moi maintenant auprès de toi : donne-moi la gloire que j'avais auprès de toi avant le commencement du monde.

J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi, tu me les as donnés, et ils ont gardé fidèlement ta parole.

Maintenant, ils ont reconnu que tout ce que tu m'as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m'avais données : ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis venu d'auprès de toi, et ils ont cru que c'était toi qui m'avais envoyé.

Je prie pour eux ; ce n'est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m'as donnés : ils sont à toi,
et tout ce qui est à moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi, et je trouve ma gloire en eux.

Désormais, je ne suis plus dans le monde ; eux, ils sont dans le monde, et moi, je viens vers toi. Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage, pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes.

Livre des Actes des Apôtres 1,12-14.


Les Apôtres, après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem, qui n’est pas loin. (La distance ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat.)

Arrivés dans la ville, ils montèrent à l'étage de la maison ; c'est là qu'ils se tenaient tous : Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.

D'un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.

Les textes d’aujourd’hui nous montrent une Eglise naissante…

Si on revient à la première lecture, on découvre que les disciples ont eu cette chance unique de vivre avec le Christ ressuscité pendant 40 jours.

Après ces 40 jours, ils l’ont vu monter vers le Père…

Avez-vous ressenti de la crainte dans ce texte ?

Alors qu’à la passion les textes ne cessaient de nous décrire des apôtres apeurés, fuyant parfois pour ne pas être saisis eux aussi, ici il n’en est rien.

Le texte nous dit : « Les apôtres, après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel … »

On dirait que c’est tout ce qu’il y a de plus naturel….

Et ensuite : « Ils s’en retournèrent du mont des Oliviers à Jérusalem… »

Là encore, c’est comme s’ils venaient de lui dire : « Au revoir… et à demain !!! »

Jésus n’est plus seulement l’ami que les apôtres avaient AVANT se mort et sa résurrection…

Aujourd’hui, ils ont tous reconnu en lui Dieu le Père…

Si avant sa mort et sa résurrection certains d’entre eux, pour ne pas dire tous, pouvaient parfois se demander où ils allaient, maintenant ils le savent tous et ils savent qu’ils sont envoyés par Dieu pour poursuivre l’œuvre d’amour initiée par son Fils.

C’est d’ailleurs pour cela qu’ils se réunissent, le texte nous dit qu’ « ils participaient fidèlement à la prière »…

Et vous l’avez peut-être remarqué, le texte nous dit que parmi les femmes qui sont là se trouve Marie, la mère de Jésus…

Elle est là, discrète, comme à son habitude…

Je reviendrai dans un petit moment sur la prière et son importance, mais je voudrais juste m’arrêter un instant sur cette présence de la Vierge Marie.

Je l’ai dit : comme à son habitude elle est là, discrète !

A l’annonciation, à la naissance du Sauveur, au temple quand Jésus avait 12 ans, aux noces de Cana alors qu’il commençait tout juste sa vie publique, au pied de la croix alors qu’il agonisait… Marie était là…

Il en va de même dans nos vies…

« Maintenant et à l’heure de notre mort » nous dit la prière.

Elle est donc là à chaque moment de notre vie et nous accompagne jusqu’à notre mort…

Dans les moments de joie mais également dans les moments de peine : Elle est là !

Dans le texte de la première lecture elle prie avec les apôtres !

Jésus vient de s’en aller après avoir passé 40 jours avec eux…

Il le leur a promis : il va très bientôt leur envoyer son Esprit Saint…

Alors les apôtres se PREPARENT à ce moment important, unique…

Et pour cela ils se mettent au calme et PRIENT !

Ils ne savent pas encore ce que sera cette expérience de la rencontre avec le Saint Esprit ; Mais confiants en Jésus, ils se PREPARENT à ce moment en PRIANT.

Avec Jésus tout au long de sa vie : Marie priait !

Avec les apôtres dont je viens de vous parler : Marie priait !

Et avec nous, à chaque fois que nous la sollicitons, Marie prie !

J’en reviens donc tout naturellement à la prière et à son importance …

Se préparer, Prier, voilà deux mots que j’utilise depuis tout à l’heure et qui sont très liés…

Chaque fois que nous devons prendre une décision importante, nous devrions nous poser et réfléchir pour ne pas faire de bêtise…

Je dis « Devrions » car dans ce monde où tout va si vite, nous ne prenons plus souvent le temps de réfléchir pour des choses sans importance mais aussi, et c’est bien là le drame, pour des choses très importantes.

Nous ne prenons bien souvent plus le temps de réfléchir…

Et nous ne prenons bien souvent plus le temps de prier…

« A quoi ca sert… de toute façon, le bon Dieu, il sait bien ce dont j’ai besoin… Et puis pourquoi je lui parlerai de notre monde et de ses malheurs, puisque de toute façon c’est bien lui qui nous a créés… et puis si je veux l’aider, autant que j’agisse plutôt que de perdre mon temps à prier… »

C’est vrai, Dieu sait tout cela… mais nous, savons nous REELLEMENT comment lui apporter notre concours pour aider nos frères ?

Nous sommes nous mis à son écoute pour comprendre quelle est sa volonté et comment la mettre en pratique dans nos vies ?

C’est là tout le sens de la prière…

Et pour parler à quelqu’un, pour l’écouter et comprendre ce qu’il attend de nous, pouvons nous le faire dans le bruit ? bien sur que non.

Pour cela nous nous mettons au calme avec cette personne et nous discutons loin des bruits du monde.

Et bien il en est de même pour la prière.

La prière est aussi essentielle au chrétien que l’oxygène aux êtres humains.

Si nous sommes privés d’oxygène pendant quelques instants, nous suffoquons et si cela dure quelques minutes nous mourons…

Et bien supprimez la prière d’une communauté chrétienne et il en sera de même…

Elle commencera par s’appauvrir et à se vider de sens… puis elle mourra aussi surement qu’un homme privé d’oxygène.

La pratique de la prière doit être régulière et même quotidienne…

Et dans le domaine pourquoi ne pas commencer petit…

Il n’est pas encore question de nous lancer dans le chapelet quotidien.

Commençons par prendre ne fut-ce que quelques minutes, seul ou en famille pour réciter dans le calme ce Notre Père que Jésus lui-même nous a laissé.

Mais attention, il ne faut pas le réciter en pensant au film qui va commencer et qu’on est pressé d’aller voir…

Il faut savoir prendre le temps de se poser… de s’asseoir au calme… de se mettre dans les conditions pour écouter le Seigneur…

Très vite, si vous savez ouvrir vos oreilles et votre cœur, vous découvrirez que ce sont là des moments privilégiés ou le Seigneur vient nous parler…

Cette porte ouverte au Seigneur, lui permet alors, parce que nous le voulons, de s’infiltrer en nous au goutte à goutte…

Et petit à petit nous commençons alors à vivre au rythme de Dieu.

Petit à petit, nous apprenons à nous débarrasser de ces obstacles de nos vies…

Et ces obstacles nous les connaissons bien : Notre Orgueil, nos égoïsmes, nos préjugés, nos mensonges aussi, notre violence parfois, ces jugements hâtifs que nous posons sur les autres… etc… etc… etc…

Petit à petit cette prière vous deviendra réellement aussi indispensable que cet air que nous respirons et vous retrouverez ces moments de cœur à cœur avec beaucoup de bonheur !

C’est cette même prière que nous devrions partager lors de nos assemblées dominicales…

Chaque dimanche entre chrétiens, c’est tout aussi essentiel…

C’est alors l’occasion de prier ensemble… D’un même cœur… d’une même foi …

Et c’est alors l’occasion de nous rassembler autour de la parole et de l’Eucharistie qui nous nourrissent également…

Et ne croyons pas que cette Eucharistie est optionnelle elle aussi ou qu’elle peut être occasionnelle.

On entend parfois dire que les meilleurs chrétiens ne sont pas toujours dans les églises… C’est sans doute vrai, mais en ce cas ils ne sont sans doute pas non plus dehors !

Car toutes les bonnes actions que nous pouvons réaliser chaque jour, ne sont pas grand-chose si elles ne sont pas remises à Dieu en même temps que toutes nos limites…

Le concile Vatican II rappelait, je cite, que « l’Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation »

Ce n’est pas un spectacle auquel nous sommes conviés à assister, mais un partage auquel nous sommes invités à être acteurs.

L’Eucharistie n’a de sens que si chacune et chacun d’entre nous y apporte tout ce qu’il a vécu de bien, ou de moins bien, tout au long de sa semaine.

L’Eucharistie n’a de sens que si nous acceptons que Dieu nous y ressource pour retourner faire SA volonté dans le monde qui nous entoure…

Oui, l’église est née de la prière du Christ et des apôtres comme nous l’avons entendu dans la lecture d’aujourd’hui…

C’est à nous qu’il appartient à présent de porter le message au monde qui nous entoure et le Seigneur nous a laissé pour cela tout ce qui est indispensable à notre réussite. Sachons l’utiliser !

Amen.