dimanche 28 août 2011

2011-08-28 - A - Me disciple du Christ doit souffrir avec son maître - Matthieu - 16 - 21 à 27

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,21-27.


Pierre avait dit à Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. » À partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.


Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas. »


Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »


Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive.


Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ?


Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite.

Nous sommes aujourd’hui dans la suite de l’Evangile de la semaine dernière.

Jésus vient de confier son église à Pierre cet homme un peu abrupte, un simple artisan pécheur sans éducation particulière. Un homme à qui sont remises les clefs du royaume des cieux.

Cette idée à tellement bien traversé les siècles que la tradition même s’en est mêlée et que tous, nous avons entendu parler du Grand Saint Pierre qui veille à l’entrée des portes du paradis et qu’il faut d’abord rencontrer avant de pouvoir rejoindre le Saints du ciel.

Il s’agit là d’une explication populaire qui rejoint cependant bien les paroles mêmes du Christ : « tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux ». Cet Evangile pose quasiment en juge cet homme qui était simple et bon mais cependant un peu abrupte et colérique.

Cela montre bien que Dieu n’a que faire des titres que les hommes se donnent entre eux et que souvent il préfère se tourner vers les plus petits, les plus humbles, parfois les plus réservés d’entre nous, parfois même des pécheurs, pour en faire de grands hommes et plus tard de grands saints.

Mais à peine a-t-il reçu les clefs du royaume des cieux que Pierre se fait reprendre violemment par le Christ…

Pour le comprendre reprenons le texte que nous venons d’entendre…

A peine s’est il réjoui avec ses disciples de ce que Pierre vient de leur révéler, que Jésus reprend la parole pour leur annoncer qu’il va s’engager sur un chemin qui va le mener à la mort, et une mort atroce qui sera provoquée par les hommes mêmes à qui il enseigne régulièrement.

Pierre, se sentant peut-être investi de nouvelles responsabilités et fidèle à la franchise qui le caractérise, se met à lui faire de vifs reproches, nous dit l’Evangile de ce dimanche : « Dieu t'en garde, Seigneur ! Cela ne t'arrivera pas. »

Alors qu’il vient d’être inspiré par Dieu et qu’il vient de révéler aux disciples que Jésus est le Messie, le Fils du Dieu vivant, le voilà qui revient immédiatement à son humanité et qu’il reprend ses habitudes d’homme abrupte.

Il connaît bien le Seigneur, il est avec lui depuis un bon moment déjà…

Il l’a vu guérir les malades et libérer les gens des démons…

Il l’a également vu enseigner avec autorité auprès des grands prêtres même…

Maintenant qu’il vient de révéler à tous et à lui-même par la même occasion que cet homme est le Fils de Dieu, il ne peut pas imaginer ne fut-ce qu’un instant que cet homme puisse mourir.

Sans doute, imagine-t-il, une nouvelle fois fidèle à l’humanité qui le caractérise, que Jésus peut lever une armée et résoudre tous les problèmes en établissant un royaume très puissant certes, mais qui ne serait pas bien différent de celui dans lequel il vit aujourd’hui et dont les gouvernants ne seraient eux non plus pas très différents …

Et du coup Jésus le réprimande, et assez vertement d’ailleurs : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Jésus fait d’abord à référence à la période qu’il a passée au désert et durant laquelle Satan l’a tenté… Il est à ce point dur avec Pierre qu’il le compare au tentateur « Passe derrière moi, Satan »

Et il complète en le ramenant à son humanité « tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes » ; Et oui, parce que à ce moment là, Jésus se rend bien compte que ce que veut Pierre, c’est le suivre certes, continuer son œuvre, mais la continuer à sa façon… En rétablissant à coup d’épée et de glaive une justice des hommes.

Quelle douche froide pour Pierre… Lui dont le Christ disait quelques instants plus tôt qu’il était inspiré par Dieu, le voici maintenant réprimandé avec force… Avouez qu’à sa place nous y perdrions dans doute nos repères…

Mais il ne fait pas croire pour autant que le Christ prend plaisir à le corriger ainsi. Jésus aime Pierre et même s’il se montre un peu dur avec lui c’est sans doute parce qu’il veut lui éviter de perdre le bon cap… Le chemin qui mène réellement à Dieu.

Et ce chemin va être douloureux pour le Christ nous le savons bien.

Alors, quand le Christ nous demande de le suivre, quand il averti que le chemin n’est pas toujours difficile, quand nous voyons les gens qui souffrent autour de nous aujourd’hui, quand nous regardons les épreuves que nous sommes parfois nous même obligés de traverser dans nos vies, cela veut-il dire qu’il faut obligatoirement souffrir pour suivre le Christ ?

Faut il que nous aussi nous nous sacrifions comme le Christ pour poursuivre son œuvre et avoir la chance d’entrer avec tous les Saints dans le royaume de Dieu ?

Sacrifice veut dire « accomplissement des choses sacrées » et donc l’accomplissement de la volonté de Dieu pour tous les hommes, cette volonté qui doit conduire à notre bonheur à tous.

Le sacrifice de Jésus n’est donc pas la somme des souffrances qu’il a endurées, mais l’accueil, l’accomplissement de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Le christianisme n’est donc pas une religion de souffrance mais celle de la vie habitée par la volonté de Dieu, cette volonté qui est le bonheur de tous les hommes.

Ce que nous demande l’Evangile de ce jour c’est de changer notre regard sur Dieu et donc forcément sur le sens que nous devons donner à notre vie.

Je l’ai dit ces deux dernières semaines Dieu n’est ni un distributeur automatique de miracles, ni un guérisseur.

Tout ce que nous lui demandons, il ne peut nous le donner que si nous le lui demandons dans le seul cadre de son plan d’amour pour tous les hommes…

Il ne peut pas nous aider à devenir le nouveau gagnant du loto même si nous le lui demandons en lui promettant de faire le bien autour de nous…

Il ne peut pas faire de nous le nouveau PDG de notre entreprise même si nous lui promettons de faire en sorte que chacun ait des conditions de travail descentes.

Il ne peut pas non plus faire de nous le prochain président de la république même si nous lui promettons de travailler d’arrache pied chaque jour au bien être de tous nos concitoyens et ce même si nous lui garantissons que les plus petits seront notre préoccupation première.

Ce sont là des demandes trop empreintes des réalités humaines et si peu de celles de Dieu.

Dieu nous demande de nous donner réellement, c'est-à-dire de lui faire vraiment confiance, non en lui demandant de résoudre nos problématiques humaines, mais en nous mettant au service de sa volonté, en nous offrant réellement à la réalisation de ses desseins.

Nous le dirons tout à l’heure, « Que ton règne vienne… », son règne, pas le notre ; « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel… », la sienne et pas la notre…

Sachons-nous lever chaque matin en commençant par remercier Dieu de cette nouvelle journée qui commence puis immédiatement en la lui confiant pour qu’elle soit ce qu’Il veut et non ce que nous avons prévus…

Et là vous me direz « Facile à dire, mais c’est que j’ai des engagements, des comptes à rendre moi… Je dois faire ceci, je dois faire cela… et si je ne le fais pas il va m’arriver ceci ou cela… »

Mais le Seigneur ne vous demande pas de vous soustraire aux obligations de ce monde, il nous demande seulement de les remplir en les lui confiant pour que leurs résultats puissent être au service de tous et particulièrement des plus petits…

Cela peut vous sembler difficile et pourtant les exemples ne manquent pas… Sœur Emmanuelle, Mère Thérésa, l’Abbé Pierre, sont des représentants dont nous parlent les médias

Mais il existe aussi des personnes bien moins célèbres, des personnes que vous avez peut-être rencontrées dans vos vies, dont vous avez le souvenir et qui se sont réellement donnés au Christ en se donnant aux autres et en transformant leurs vies.

Dieu ne peut rien réaliser sans nous ; En lui offrant nos tâches quotidiennes et en nous offrant vous-mêmes à Dieu pour les réaliser, nous lui laissons la possibilité de tout changer avec nous pour contribuer à ce que chaque femme et chaque homme de notre terre puisse vivre mieux demain, vivre selon le dessein et la volonté de Dieu qui est de faire de chacun d’entre nous des être heureux dans l’Amour de Dieu.

Amen.

dimanche 21 août 2011

2011-08-21 - A - Je te donnerai les clefs du royaume des cieux - Matthieu - 16 - 13 à 20

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 16,13-20.


Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »


Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »


Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »


Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »


Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.


Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.


Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »


Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Messie.

« Et pour vous, qui suis-je ? » Voilà la question que Jésus pose à ses disciples aujourd’hui…

Mais ce ne sont pas les premières paroles de Jésus dans cet Evangile…

Il commence par leur demander ce que pensent les gens autour d’eux… Il a déjà rencontre de nombreuses personnes… Il a guéri de nombreux malades.

Toutes ces personnes ont forcément une opinion sur lui et aujourd’hui, Jésus commence par demander cette opinion à ses disciples…

« Le Fils de l’homme, qui est il d’après ce que disent les hommes ? »

Les réponses fusent et les disciples répètent ce que tous les gens leur ont dit. Et ils ont beau savoir, eux, qu’il est le Fils de Dieu, ils doivent quand même être bien interpelés par tout ce qu’ils ont pu entendre…

Et du coup, Jésus leur pose sa fameuse question : « Et vous, que dites-vous, pour vous qui suis-je ? »

Et c’est Pierre, qui est toujours plein de fougue et de spontanéité qui répond le premier : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »

Nous le savons, Jésus le dit lui-même dans le texte, c’est Dieu qui inspire cette réponse à Pierre… Pierre qui a un caractère bien trempé mais qui est en même temps un homme de cœur qui est tout entier dévoué à Jésus ; Mais un homme qui, malgré toute la bonne volonté qui le caractérisait, n’était sans doute pas capable de dire des choses aussi fortes, aussi profondes, aussi justes…

En entendant cela nous devons garder à l’esprit le fait que ce texte a été écrit par Matthieu 30 ou 40 ans après cette histoire…

Par la bouche de Matthieu, cette réponse de Pierre est désormais la réponse de la communauté chrétienne toute entière.

Nous, nous sommes là deux mille ans après… Nous connaissons toute l’histoire de Jésus et il nous est donc facile de dire que la réponse de Pierre est évidente.

Mais si nous nous remettons dans le contexte de l’époque, si nous essayons d’oublier l’espace d’un instant que nous connaissons la suite de l’histoire, alors nous comprenons d’autant mieux que Pierre ne pouvait pas voir aussi loin et que c’est bien Dieu qui lui a inspiré cette réponse.

Cette question que Jésus posait à Pierre c’est à nous qu’il la pose aujourd’hui…

Croyants ou non, beaucoup d’hommes et de femmes de note temps, pour peu qu’ils se soient un peu intéressés à l’histoire humaine, reconnaissent que Jésus était un homme d’exception qui a marqué non seulement son temps, mais toute l’histoire de l’humanité depuis son passage sur terre.

Mais malheureusement, il y a de plus en plus de personnes pour qui même le nom de Jésus n’évoque rien. Beaucoup n’ont même jamais entendu parler de lui.

Et pourtant Jésus lui, continue à nous poser toujours la même question « Et pour vous, qui suis-je ? ».

Comme à ses disciples il nous demande quelle est notre profession de foi…

Et il ne s’agit pas là de réciter des prières toutes faites…

Bien sur il y a le crédo, cette magnifique prière que nous allons réciter dans quelques instants, mais ce n’est pas que cela que nous demande Jésus…

Ce que Jésus nous demande, c’est la place qu’il tient réellement dans notre vie de tous les jours…

Est-il vraiment au centre de toutes nos préoccupations ou seulement une étape dans nos week-ends ?

Est-il celui a qui nous confions tous les moments heureux ou malheureux de notre vie ou celui vers qui nous ne nous tournons que quand nous en avons besoin ?

Est-il celui que nous prions pour qu’il nous éclaire sur le moyen d’aider nos frères dans la peine ou celui que nous accusons de tous les mots pour n’avoir pas empêché telle ou telle catastrophe ?

Reconnaître en Jésus le Messie ce n’est pas seulement des mots que l’on prononce quand il nous arrange de dire que nous sommes chrétiens… C’est un vrai engagement de vie… C’est s’engager à agir comme lui l’a fait pour ses contemporains et à se mettre réellement au service de celles et ceux vers lesquels nous envoie le Messie en lequel nous disons croire

Trop souvent nous voyons l’engagement à la suite du Christ comme une liste de contraintes…

Quand nous nous engageons réellement à la suite du Christ, il ne faut pas oublier que le Christ lui aussi s’engage avec nous. Cet engagement est également présent dans le texte d’aujourd’hui « Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église » !

Pierre a proclamé sa foi et Jésus lui répond en s’engageant lui aussi…

Il en est de même dans toutes les réalités humaines.

Pourvu que nous nous engagions réellement à sa suite, c'est-à-dire en mettant nos actes en accord avec nos paroles, alors nous pouvons être certains que Jésus n’est pas loin… Il s’engage lui aussi et est toujours à nos côtés pour nous aider… Il répondra toujours à toutes nos demandes sincères… Je le disais la semaine dernière, il n’est pas un magicien ou un guérisseur… Il ne peut rien faire si une demande ne lui est pas adressée avec foi.

Mais par contre il répondra toujours favorablement à une demande qui lui est exprimée avec foi, sincérité et désintéressement.

Il y a quelques années, je suis allé voir un prêtre qui m’avait tenu ce discours pour lui dire que je m’étais adressé sincèrement au Père et que cependant il ne m’avait pas donné ce que je lui demandais.

Ce Prêtre m’avait alors répondu qu’il fallait que je fasse deux choses.

Tout d’abord il m’a invité, dans mon fort intérieur, à revisiter la demande que j’avais adressée au Père pour m’assurer qu’elle était réellement un acte de foi, sincère et désintéressé.

Et ensuite, si j’arrivais à la conclusion que c’était bien le cas, il m’a invité à prendre un peu de hauteur pour vérifier que, sous une autre forme que celle que j’attendais, le Père ne m’avait pas déjà donné satisfaction.

Cette expérience, je pense, est valable pour chacun d’entre nous, et si vous avez, vous aussi, l’impression que Dieu n’a pas répondu à une de vos demandes, je vous propose de faire le même exercice une fois rentrés chez vous.

Notre époque est à la contestation.

Nombre de gens qui ne croient plus, s’appuient, se réfugient oserai-je même dire, derrière le fait que le passé de l’église n’a pas toujours été glorieux et que des années sombres jalonnent son histoire.

Mais quelque soient les circonstances, même si on ne peut pas le voir, le Christ est, et a toujours été présent.

Quand nous nous baladons et que nous voyons une maison en construction, est-ce que nous jugeons de ce que sera le résultat final en nous basant seulement sur le désordre qui règne sur le chantier ?

Et bien non…

Notre imagination nous aide à entrevoir ce que la maison sera une fois terminée.

Et bien il en est de même du chantier permanent qu’est l’église de Jésus Christ.

C’est vrai, son histoire peut nous sembler imparfaite, jalonnée de conflits, de divisions, de violences même, mais ce sont les œuvres de certains hommes et non l’œuvre de Dieu.

Deux mille ans après Jésus est toujours présent dans son église…

Nous le lisions dans un texte il y a quelques semaines : le mal n’aura pas le dernier mot et un jour il disparaître complètement.

Jusque là, le Christ s’engage auprès de toutes celles et ceux qui croient en lui pour les aider à porter leurs difficultés, à traverser les épreuves de la vie.

Tout comme Pierre et les disciples nous sommes invités à témoigner de cela auprès de nos frères.

Tout comme Pierre et les disciples, le Christ nous envoie vers toutes et ceux qui souffrent pour témoigner de cette foi qui nous fait vivre qui peut les faire vivre eux aussi.

Amen.

lundi 15 août 2011

2011-08-15 - A - Assomption de la Sainte Vierge Marie - Luc - 1 - 39 à 56

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,39-56.


En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée.


Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.


Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.


Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?

Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.

Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »


Marie rendit grâce au Seigneur en disant : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.

Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »


Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

« Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni ! »

Ce sont les premières paroles d’Elisabeth à sa cousine Marie, des paroles que l’Evangile nous dit venir de l’Esprit Saint mais qui traduisent également le bonheur profond d’Elisabeth à la vue de Marie.

Marie, c’est cette toute jeune fille qui a dit « Oui » à Dieu tout au long de sa vie !

De la visite de l’ange Gabriel jusqu’au pied de la croix elle n’a cessé de dire « Oui » un oui qui se traduisait par une confiance totale en Dieu et en tout ce qu’il lui demanderait.

Vu de notre vingt et unième siècle, l’histoire commence un vingt cinq mars, le jour de l’annonciation, quand l’ange vient annoncer à Marie qu’elle sera la Mère de Dieu qui se fait homme…

Toujours vu de notre vingt et unième siècle, il s’agit d’une jolie histoire ou un gentil ange vient à la rencontre d’une jeune fille qui n’attendait que cela…

Mais si on y réfléchit quelques instants, si on essaye de se remettre dans le contexte de l’époque, sommes nous certains que tout était aussi idyllique.

Marie était une jeune fille qui, même si elle avait été élevée dans une famille pieuse qui attendait comme le promettait l’écriture, l’arrivée du Messie, elle devait être à mille lieues de se douter que c’était sur elle que çà allait tomber …

Qui plus est elle était fiancée à un jeune homme prénommé Joseph et elle ne savait pas comment ce dernier allait réagir quand elle allait lui annoncer qu’elle était enceinte… Elle s’interroge quand l’ange lui annonce la nouvelle… « Comment cela se fera –t’il puisque je ne connais pas d’homme ? »… Son humanité prend momentanément le dessus et elle a besoin de comprendre…

Tout n’était donc peut-être pas aussi rose que nous le décrivent même nombre de tableaux, de gravures qui illustrent ce moment on ne peut plus important…

Ce qui a fait la différence c’est la confiance que Marie avait en Dieu…

Elle aurait très bien pu refuser… et son « que tout se passe pour moi comme tu l’as dit » résonne comme le plus beau des « Oui ».

Et c’est ce « Oui » à Dieu que Marie prononcera tout au long de sa vie dans des conditions parfois si difficiles…

De l’annonciation à la crucifixion donc, la Sainte Vierge Marie à toujours dit « Oui » à Dieu.

Il est donc tout à fait normal que nous la fêtions aujourd’hui et que cette fête prenne une si grande importance dans notre vie de chrétien.

Pour autant, cela n’en fait pas d’elle, si j’ose dire, la quatrième personne de la trinité.

Marie n’est pas une espèce de déesse qui siègerait à l’égal de Dieu.

Son message à Lourdes, ou ailleurs, ne fait que nous renvoyer à Jésus.

Aux noces de Cana elle le disait déjà « Faites tout ce qu’il vous dira » et tout au long de sa vie elle n’a pas cessé d’agir de la sorte.

De toujours, et aujourd’hui encore, nombreux sont les chrétiens de par le monde qui leurs confient leurs difficultés, leurs vies….

Etant enfant, chacun d’entre nous, quand il rencontrait une difficulté, aimait à se retrouver près de sa Maman pour se faire consoler et se sentir en sécurité.

Une Maman, voilà ce que la Sainte Vierge Marie est bien souvent pour nous en premier… En lui confiant nos difficultés, nos douleurs, nous croyons qu’elle, la Mère du Christ et notre mère, les accueillera comme le faisait notre Maman comme nous étions enfant. Auprès d’elle nous nous sentons en sécurité, protégés…

C’est Jésus lui-même qui a voulu qu’il en soit ainsi… Alors qu’il était sur la croix, s’adressant à Marie et à Jean c’est à toute l’humanité qu’il s’adressait… S’adressant à Jean il disait « Voici ta Mère »… Puis s’adressant à Marie il disait « Voici ton fils ».

Toute l’humanité était ainsi confiée à la Vierge Marie.

Par sa présence permanente dans la vie de chacune et de chacun des femmes et des hommes de tous les temps, Marie nous invite, tout comme elle l’a fait, à faire tellement confiance en Dieu pour que chacun d’entre nous puisse lui aussi lui dire « Oui » chaque jour, à chaque heure et dans toutes les circonstances…

Lui dire « Oui » et faire sa volonté quand nos vies se passent bien...

Mais également lui dire « Oui » et continuer à lui faire confiance quand nous rencontrons des difficultés dans nos vies…

Plus facile à dire qu’à faire me direz vous c’est vrai… Mais pour y arriver nous avons quelque chose qui peut nous aider énormément et c’est la prière…

C’est dans cette prière que nous retrouvons Dieu…

C’est dans cette prière que nous pouvons lui livrer ce que nous sommes réellement, sans crainte d’être jugé…

C’est dans cette prière que l’on peut trouver la force de suivre les chemins sur lesquels Dieu nous emmène même si ces chemins nous semblent parfois bien sinueux, bien difficiles…

Dieu à réalisé beaucoup pour la Sainte Vierge Marie… Et il peut réaliser tout autant pour chacun d’entre nous parce qu’il veut notre bonheur et il n’appartient qu’à nous de pouvoir y accéder.

Amen.

dimanche 14 août 2011

2011-08-14 - A - Jésus exauce la prière d'une étrangère - Matthieu - 15 - 21 à 28

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 15,21-28.


Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.


Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »


Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »


Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »


Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »


Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. -
C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »


Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Même si le message de l’Evangile de ce jour est très important, l’endroit où il se déroule est pour le moins insolite.

On nous dit que Jésus s’est retiré vers la région de Tyr et de Sidon.

Ces deux villes font aujourd’hui partie du Liban.

Mais à l’époque cette région était totalement étrangère à la religion Juive.

Les Juifs considéraient les gens qui habitaient dans cette région comme des marginaux et des païens.

Non seulement ils ne leur accordaient pas beaucoup d’importance, mais bien souvent ils les traitaient très mal.

C’est dans ce contexte pour le moins peu favorable, qu’une Cananéenne vient à la rencontre de Jésus…

Même si elle a pu entendre parler de lui, elle est totalement étrangère à la religion Juive…

Mais comme toute mère dont l’enfant est dans un état désespéré, elle fait preuve d’une hardiesse inouïe et vient à la rencontre de Jésus.

Elle ne le connaît pas et pourtant elle l’appelle « Fils de David » et « Seigneur » qui sont des titres divins dans la Bible.

Quand ses disciples lui demandent de donner satisfaction à cette femme qui les poursuit de ses cris, Jésus commence par refuser et assez vertement d’ailleurs « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël »…

Lui, dont nous n’arrêtons pas de dire qu’il a été envoyé pour sauver tous les hommes aurait-il changé d’avis ? Ferait-il désormais une différence entre le peuple de Dieu et les autres ? Entre ceux qui le suivent et ceux qui ne le suivent pas ?

Se mettrait-il lui aussi, comme le font beaucoup d’hommes, comme nous savons le faire nous aussi quand ca nous arrange, à dire que nous voulons le bien de tous et ne nous tourner que vers ceux que nous voulons bien aider ?

Bien sur que non…

Dans ce texte c’est aux disciples que Jésus répond et non à la Cananéenne…

Bien sur qu’il est là pour sauver tous les hommes, juifs ou non…

Mais il n’est pas un guérisseur, un magicien auquel on s’adresse pour résoudre tout nos problèmes d’un coup de baguette.

Ce sont les disciples qui se trompent en demandant à Jésus de donner satisfaction à cette femme pour de mauvaises raisons… « Car elle nous poursuit de ses cris »… sous entendu « Elle nous ennuie et nous voudrions en être débarrassés ».

Pour que Jésus puisse répondre à cette femme, la demande qui lui est adressée doit être en quelque sorte « purifiée », débarrassée de tout ce qui n’est pas une vraie demande à Dieu…

Et c’est ce que fait la Cananéenne en se prosternant aux pieds de Jésus et en lui disant « Seigneur, viens à mon secours ».

Bien souvent nous prions Dieu nous aussi avec l’impression, comme la Cananéenne, qu’il ne nous entend pas, que nos demandes restent sans réponse… et plus nous prions, plus nous avons l’impression de ne pas être entendus… Certains même laissent tomber et ne prient plus…

« A quoi bon prier… », se disent-ils « Ce ne sont pas toutes les prières que j’ai pu faire qui ont empêché telle ou telle catastrophe »

D’aucuns même, pensant ne pas obtenir de réponse, finissent pas dire que Dieu n’existe plus et décident de ne plus y croire…

Et si c’était tout simplement nous qui, comme les disciples, avions besoin de « purifier » nos demandes, de les formuler autrement…

Comme nous le dit l’Evangile d’aujourd’hui, Dieu n’est pas un guérisseur ou un distributeur de miracles…

Dieu reste sourd quand on lui demande de gagner au loto, mais il répondra toujours favorablement à un homme ou une femme qui lui demande de l’aider à mener sa vie pour que ceux qui dépendent de lui ne manquent de rien…

Dieu reste sourd à un jeune qui lui demande de transformer plusieurs années de manque de travail en une réussite au baccalauréat, mais il répondra toujours positivement à un jeune qui lui demande de l’aider à trouver en lui le courage de faire de son mieux…

Ce sont là deux exemples que l’on peut modifier à l’infini et qui peuvent aider chacun d’entre nous, moi y compris, à revisiter pour les dépoussiérer, les purifier, les demandes que nous adressons à Dieu dans nos prières…

Et si nous ne prions plus, l’Evangile d’aujourd’hui peut également nous aider à nous y remettre en demandant à Dieu d’être Dieu et non un guérisseur ou un magicien.

Si nous revenons au texte, nous voyons que s’en suit un dialogue entre Jésus et la Cananéenne que nous avons peut-être parfois du mal à comprendre…

A la demande de secours que cette femme lui adresse, Jésus répond qu’il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens…

Par cette phrase, Jésus interpelle, suscite la foi de cette femme…

Il lui rappelle qu’il n’est pas un magicien, un guérisseur et qu’il ne peut agir pour quelqu’un que si ce quelqu’un croit en lui…

Pour dire autrement la phrase de Jésus : « Il n’est pas bien de faire croire qu’on croit en Jésus pour en obtenir un miracle » ou en l’occurrence une guérison.

Jésus interpelle… Et cette femme se laisse interpeller : « C'est vrai, Seigneur », reprend-elle, « mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

Elle manifeste ici sa volonté de croire en Dieu, un Dieu qu’elle ne connaît pas encore mais dont elle sent qu’Il est présent devant elle, qu’elle veut mieux connaître et qu’il peut l’aider…

Là encore si on veut dire autrement la phrase de cette femme on pourrait dire « Je crois en toi Seigneur, et je ne suis pas digne de me présenter à toi, mais je sais que même si tu ne viens pas lui imposer les mains, même si tu ne fais que penser à elle… », sous entendu « si les miettes tombent de la table pour ma fille ; alors cette dernière sera guérie ».

Voilà l’acte de foi que Jésus attendait… il peut enfin agir… et j’ai bien dit « il peut » et non pas « il veut » car Jésus ne peut agir que si on lui manifeste notre foi réelle…

La jeune Cananéenne dont nous parle cet Evangile symbolise tous les hommes qui sont loin de l’Eglise…

Et ceux qui sont loin de l’église, ce sont, c’est vrai, ceux qui ne croient pas en Dieu, mais c’est nous aussi à chaque fois que nous nous laissons entrainer sur des chemins où nous oublions nos frères…

Comme la Cananéenne, nous sommes invités à crier vers Dieu « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi… »

Encore une fois, Dieu ne peut intervenir pour nous que si nous nous tournons vers lui avec un cœur pur et des désirs sincères…

Comme la Cananéenne nous sommes invités à revisiter nos prières, à les approfondir pour que leur contenu reflète les pensées pures et sincères de notre cœur.

Quand Matthieu écrivait cet Evangile, il s’adressait principalement à des Juifs convertis ou à des païens qui adhéraient également à la foi chrétienne.

Et parmi ces convertis il y avait des anciens Cananéens, ces hommes et ces femmes dont je disais en commençant qu’ils étaient souvent mal accueillis par les autres.

Cette situation historique est dépassée aujourd’hui. Mais ne reste t’elle cependant pas toujours d’actualité ?

Aujourd’hui encore des gens comparables au Cananéens viennent frapper à la porte de l’Eglise… Nous les voyons lors des baptêmes, des entrées en Eucharistie, des professions de foi, des mariages ou des funérailles…

Beaucoup sont ce que nous appelons des « mal croyants » et nous les regardons parfois de haut en nous disant, comme les disciples de notre histoire, que nous, nous connaissons Dieu et la foi et que nous, nous ne nous en sommes pas éloignés…

Nous voudrions bien leur faire la leçon… Après tout… ils s’en sont éloignés eux et l’Eglise n’est pas seulement un distributeur de sacrements…

Mais s’ils reviennent vers nous aujourd’hui c’est que le Seigneur nous les renvoie… par un moyen ou par un autre il sait qu’il y a en eux une graine qui ne demande qu’à germer et qu’il y a un appétit de Dieu…

Ils ne demandent qu’à se nourrir et à être illuminés de Dieu pour ne pas retourner loin de Lui…

La question que nous pose l’Evangile de ce jour est donc la suivante : « Qu’avons-nous à leur offrir ? Les miettes ou le pain ? »

Amen.

dimanche 7 août 2011

2011-08-07 - A - Jésus se manifeste aux Apôtres; il fait marcher Pierre sur la mer - Matthieu - 14 - 22 à 33

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 14,22-33.


Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules.


Quand il les eut renvoyées, il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.

Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.


En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils disaient : « C'est un fantôme », et la peur leur fit pousser des cris.

Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »


Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. »


Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.


Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »


Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.


Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Dans l’Evangile de dimanche dernier, Jésus a nourri cette foule de plus de cinq mille personnes dont on parle tout au début du texte de ce jour.

Et dès la première ligne de ce texte on trouve quelque chose d’intéressant : « Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive… »

Au-delà du fait qu’il a besoin de temps pour se mettre en prière avec son Père, on pourrait croire qu’il sait déjà que la nuit promet d’apporter son lot d’apprentissages…

La leçon ne serait elle pas terminée ?

Après leur avoir appris à donner de leur bonne volonté, de leur disponibilité, Jésus va-t’il encore leur apprendre quelque chose ?

Mais pour le moment, alors que la barque des disciples fait route vers l’autre rive, Jésus se retire pour prier, seul !

Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, Jésus aime à se retrouver ainsi avec son Père… Il a besoin, régulièrement, de prendre du temps pour « s’ajuster » à ce que Dieu attend de lui…

C’est vrai pour Jésus, c’est vrai pour nous.

Nous ne travaillons pas pour notre propre compte.

Nous n’avons aucun succès personnel à rechercher.

Nous sommes les ouvriers engagés au service de la mission que Dieu nous a confiée.

Il est donc bon et même indispensable, que régulièrement, nous prenions le temps de nous retrouver dans la prière pour nous aussi, « ajuster » nos actions aux désirs de Dieu !

Pas de travail fructueux sans cette prière.

Elle nous permet régulièrement, comme le faisait Jésus lui-même, de nous retrouver au calme pour analyser ce que nous vivons, ce que nous faisons, ce que nous réalisons pour nous assurer que cela correspond bien à ce que Dieu attend de nous et que nous ne sommes pas entrain de réaliser nos chantiers plutôt que ceux du Père.

C’est dans le calme que nous pouvons avoir ce vrai cœur à cœur avec Dieu, cet instant où il pourra nous parler, nous réconforter si les choses ne se passent pas toujours facilement, ou nous guider si, de toute bonne volonté que nous soyons, nous ne suivons pas exactement le chemin qu’il faudrait.

Pas de travail fructueux sans cette prière disais-je tout à l’heure… et pour cause…

Même si nous sommes animés des meilleures intentions nous pouvons nous tromper et prendre un mauvais chemin.

Et de mauvais chemin en mauvais chemin, de petite erreur en petite erreur, si nous ne nous laissons pas éclairer par Dieu dans la prière, nous risquons fort de ne plus travailler aux desseins de Dieu mais à nos propres desseins.

Mais revenons en si vous le voulez bien au texte de ce dimanche…

Les disciples sont donc partis en barque pour rejoindre l’autre rive.

La tempête se lève, elle est forte comme le sont les tempêtes qui battent habituellement ce lac et voilà nos disciples pas rassurés du tout…

Si nous lisons bien le texte, nous voyons que c’est alors que la nuit commence que les disciples se retrouvent ainsi en mauvaise posture.

Et toujours si nous lisons bien le texte, nous voyons que ce n’est qu’à la fin de la nuit que Jésus vient à leur rencontre et à leur secours.

Ils sont donc restés toute une nuit à lutter contre les éléments, sur leur barque, en se demandant comment ils allaient en sortir.

C’est en partie là que se situe l’enseignement de cet Evangile.

La barque ballotée par la tempête c’est l’Eglise…

Nous sommes ces disciples mal à l’aise qui traversons parfois des nuits de doute, de frayeur en nous demandant comment nous allons nous en sortir et si finalement ce ne sont pas les tempêtes qui auront raison de nous…

Mais heureusement Jésus est là…

Et comme pour les disciples de l’histoire il vient à notre secours…

Notons au passage que rien dans le texte ne disait que les disciples allaient mourir… Certes, le courant était contraire, certes ils n’étaient pas dans une grand bateau bien solide, mais rien n’indiquait cependant qu’ils allaient disparaître dans cette tempête.

C’est la présence de Jésus qui rassure…

Quand il est là, rien ne peut arriver aux disciples de notre histoire et il y a fort à parier que si nous étions en pareille posture nous serions rassurés nous aussi de savoir Jésus à nos côtés.

Dans le monde de la Bible, la mer est le repère des puissances du mal.

Jésus qui marche sur l’eau montre à tous que le mal n’a pas de prise sur lui et que c’est bien lui, le Christ symbole du bien, qui triomphera.

Pour nous, chrétiens du vingt et unième siècle c’est le plus grand message d’espoir qui puisse exister ; Cet Evangile nous dit même que si tout à long des siècles la barque que Jésus a confiée à Pierre est ballotée, voir même attaquée de toute part ; et bien c’est quand même cette Eglise qui triomphera.

Aujourd’hui, plus encore que par le passé peut-être, les chrétiens et l’Eglise sont malmenés !

Dans de trop nombreux pays des hommes et des femmes craignent pour leur vie par le simple fait d’être chrétiens…

Dans nos contrées c’est plus sournois… Quand ce ne sont pas les moqueries c’est l’indifférence qui attend parfois chacune et chacun d’entre nous dans le monde qui nous entoure, au moment où il essaye de témoigner de sa foi.

Il n’y a qu’à entendre ce que les médias disent de notre Saint Père.

Je ne vais pas vous refaire le film de la façon dont les ils ont tourné en dérision les propos du Pape sur le préservatif en ne prenant qu’une partie de son message et en le mettant en exergue au mépris du texte intégral et de la vérité.

Je ne vous referai pas non plus dans le détail le chapitre sur l’appartenance de Benoît XVI aux jeunesses Hitlériennes, comme s’il avait choisi de naître dans un pays et à une époque où le mal était aussi présent sur terre.

Le mal est bien présent et il cherche par tous les moyens à discréditer l’Eglise et les hommes qui la représentent, ceux qui la composent, chacune et chacun d’entre nous.

Mais le texte d’aujourd’hui nous dit que me mal ne triomphera pas…

Et comme le Christ a vaincu la tempête qui secouait la barque des disciples, il vaincra le mal qui est à l’œuvre aujourd’hui.

Tout comme à Pierre, le Seigneur nous tend la main pour que nous puissions continuer à avancer dans ce monde.

Et à notre tour nous sommes nous aussi invités à tendre la main à toutes celles et ceux qui dans notre monde en ont besoin.

Beaucoup souffrent et à travers nous, c’est le Christ qui peut les rejoindre si nous osons nous aussi marcher sur l’eau sans douter du fait que Jésus est bien présent et que c’est lui qui nous accompagne chaque fois que nous voulons aider l’un de nos frères dans la peine.

Dans les tempêtes de notre temps, le Seigneur va nous donner cette année un autre signe de sa présence et de son action.

Nous sommes à l’aube de nouvelles Journée Mondiales de la Jeunesse.

Le Saint Père y sera présent comme catéchiste des jeunes de notre temps.

Par l’intermédiaire des Evêques, des Prêtres et de tous ceux qui sont engagés dans l’Eglise, il va leur transmettre le message d’amour du Christ et la façon de le vivre dans des temps aussi tumultueux que ceux que nous traversons.

Il n’y a pas de super star, il n’y a pas d’attraction extraordinaire… Juste un serviteur de Dieu qui vient à la rencontre des jeunes pour leur délivrer un message… Un message qui depuis le texte d’Evangile de ce jour a traversé deux mille ans d’histoire humaine, un message qui fut les premiers mots de Jean-Paul II au jour de son élection et qui nous dit à nous aussi « N’ayez pas peur ».

Amen.