dimanche 27 avril 2014

2014-04-27 - A - 2° Dimanche de Pâques - Apparition du Christ huit jours après Pâques (Jn 20, 19-31)


2ème Dimanche de Pâques
Solennité du Seigneur
1ère lecture : La communauté fraternelle des premiers chrétiens (Ac 2, 42-47)
Lecture du livre des Apôtres
Dans les premiers jours de l"Église, les frères étaient fidèles à écouter l'enseignement des Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs ; beaucoup de prodiges et de signes s'accomplissaient par les Apôtres.
Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous selon les besoins de chacun.
Chaque jour, d'un seul cœur, ils allaient fidèlement au Temple, ils rompaient le pain dans leurs maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité. Ils louaient Dieu et trouvaient un bon accueil auprès de tout le peuple. Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut.
2ème lecture : L'espérance des baptisés (1P 1, 3-9)
Lecture de la première lettre de saint Pierre Apôtre
Béni soit Dieu, le Père de Jésus Christ notre Seigneur : dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître grâce à la résurrection de Jésus Christ pour une vivante espérance, pour l'héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement. Cet héritage vous est réservé dans les cieux, à vous que la puissance de Dieu garde par la foi, en vue du salut qui est prêt à se manifester à la fin des temps.
Vous en tressaillez de joie, même s'il faut que vous soyez attristés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d'épreuves ; elles vérifieront la qualité de votre foi qui est bien plus précieuse que l'or (cet or voué pourtant à disparaître, qu'on vérifie par le feu). Tout cela doit donner à Dieu louange, gloire et honneur quand se révélera Jésus Christ, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore ; et vous tressaillez d'une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut qui est l'aboutissement de votre foi.
Evangile : Apparition du Christ huit jours après Pâques (Jn 20, 19-31)
Acclamation : Alléluia. Alléluia.
Thomas a vu le Seigneur : il a cru. Heureux celui qui croit sans avoir vu ! Alléluia. (cf. Jn 20, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.
Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.





« Le Jeudi Saint et son lavement des pieds : C’est Fait !
Le vendredi Saint et son chemin de croix : Ca aussi c’est fait !
Samedi Saint et la résurrection : Ben c’est fait aussi ! »

Si nous retrouvons Pâques chaque année comme une simple fête du calendrier, alors il est possible que dans un coin de notre tête nous ayons effectivement vu la résurrection comme une étape de plus à franchir dans notre année liturgique…

Si c’est ainsi c’est dommage…

C’est dommage parce que nous passons à côté de LA fête qui peut changer notre vie comme elle changé celles des disciples, comme elle a changé la vie de nombreuses femmes et de nombreux hommes depuis des siècles.

Et aujourd’hui, en ce 2° dimanche de Pâques, en cette fête de la divine miséricorde, et bien nous, les chrétiens du monde entier, nous devrions triplement nous réjouir…

Nous venons de vivre la fête de Pâques sur laquelle je vais bien entendu revenir dans quelques instants, mais en plus aujourd’hui, nous fêtons également la canonisation de Jean-Paul II et de Jean XXIII deux illustres successeurs de Saint Pierre.

A daté d’aujourd’hui nous dirons Saint Jean-Paul II et Saint Jean XXIII…

Peut-être comme moi avez-vous vu ces derniers temps dans les diverses émissions télévisées des débats sur cette canonisation et plus particulièrement celle de Jean-Paul II que beaucoup d’entre nous ont connu.

Ces débats faisaient leurs gorges chaudes sur les scandales qui ont – c’est vrai – secoué le Vatican ces dernières années…
D’aucun vont jusqu’à mettre en cause l’intégrité de Jean-Paul II se posant la question de la légitimité de sa canonisation…

Pour ma part, je vous le dis sans détour, je n’ai aucun doute sur le bienfondé de cette canonisation!

Cet homme n’était pas parfait ? C’est vrai !
Compte tenu de la tâche qui était la sienne il n’a pas su, pu ou même voulu s’attaquer à tous les problèmes liés à ces fameux scandales dont je viens de parler ? Ben… Oui peut-être…

Nous pourrions objecter à ses détracteurs que les réalisations de cet homme devenu Pape ne se réduisent pas à ses seules limites.
Chacun de nous se souviendra que grâce à Jean-Paul II certains des murs que les hommes avaient érigés entre eux sont tombés.
Ce Pape a beaucoup voyagé, en profitant à chaque fois pour mettre le doigt sur une détresse humaine quelque part dans le monde et faisant en sorte que les bonnes volontés se mobilisent et fassent de leur mieux pour les résoudre…

N’a-t-il pas alors agi lui aussi comme le Christ dans l’Evangile de ce jour : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie »

Jeanne d’Arc, le grand roi Louis, et bien d’autres encore ne sont pas devenus saints parce qu’ils étaient parfaits mais parce qu’ils ont découvert et accepté la présence de Dieu dans leur vie et qu’ils ont eux aussi mis leurs pas dans ceux du Christ sur les chemins des plus pauvres, de celles et ceux qui avaient le plus besoin de l’Amour de Dieu.

Quelle plus belle fête que cette fête de la miséricorde – d’ailleurs instaurée par Jean-Paul II lui-même - pour mettre à l’honneur et élever au rang de Saints ces deux hommes qui ont consacré leurs vies à mettre leurs pas dans les pas du Christ…

Ils l’ont fait avec leurs forces mais également leurs limites…

Combien de fois ne se sont-ils sans doute pas reproché de n’être que des hommes avec leurs faiblesses…

Combien de fois ne se sont-ils sans doute pas senti tous petits devant la tâche que Dieu leur confiait…

Combien de fois ne se sont-ils sans doute pas demandé comment ils devaient traiter tel ou tel sujet, s’en remettant à chaque fois à la grâce et la providence de Dieu pour faire le pas suivant.

Les textes de ce dimanche, nous invitent nous aussi, en ce lendemain des fêtes pascales à mettre nos pas dans ceux du Christ.

La première lecture nous rappelle que si réellement nous nous mettons en marche alors nous connaitrons le vrai bonheur et la sérénité…
Ce texte date des tous premiers temps après le départ du Christ.
Les hommes dont on nous parle sont ceux là mêmes qui ont connu le Christ et qui l’on vu mourir et ressusciter.

Le bonheur et la sérénité qui émanent de ce texte doivent nous interpeler…
Si eux ont pu le faire, alors pourquoi par nous ?

Dans la seconde lecture Saint Pierre – Encore un homme pas parfait qui a pourtant été lui aussi élevé au range de Saint – Saint Pierre donc s’adresse à une communauté qui n’a pas directement connu le Christ…

« Dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître »… Il sait de quoi il parle lui qui par trois fois à renié le Christ et qui pourtant s’est vu confier son Eglise !

Ces deux textes sont très importants et pourtant l’Evangile à lui seul est construit pour être transposé dans nos vies de femmes et d’hommes du 21ème siècle…

Ce Thomas qui ne veut pas croire sans avoir vu…
Ne nous retrouvons nous pas nous aussi dans cet homme qui a besoin de voir, de toucher le Christ pour pouvoir y croire…

Son nom veut dire « Jumeau »…
21 siècles plus tard ne sommes nous pas les jumeaux de cet homme quand nous doutons ?

Alors oui nous croyons… C’est notre héritage chrétien…
Mais parfois, quand nous voyons comment va notre monde nous voudrions bien toucher nous aussi… Pouvoir – ne fut-ce que quelques instants – rencontrer le Christ en tête à tête pour être surs qu’il est bien là, près de nous et que dans ce monde difficile il est réellement à nos côtés quand les choses ne vont pas comme nous le voudrions.

« Heureux celui qui croit sans avoir vu » nous dit le Christ.

Ce n’est pas une espère de pied de nez qu’Il nous fait comme pour nous dire qu’Il ne veut pas se montrer et qu’il compte sur notre patience avant de nous récompenser par sa rencontre.

Je vous rappelle que c’est Dieu qui aime le premier.
Ce n’est pas à force de mérite que nous le rencontrerons.

Il est déjà présent parmi nous et se donne à nous dans chaque sacrement que nous vivons à commencer par celui de la Messe…

Comme Thomas nous pouvons décider de temps en temps de ne pas y aller… et ces « temps en temps » peuvent être aussi nombreux que nous le souhaitons… 
Mais alors, c’est nous qui nous éloignons de Dieu et pas l’inverse… C’est nous qui déclinons son invitation à le rencontrer, c’est nous qui refusons la chance qui nous est offerte de nous laisser interpeler par Sa Parole, cette Parole qui peut changer nos vies comme elle a changé la vie de tants d’hommes et de femmes au travers des âges…

A chacun de nous le Christ dit : « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! »

Nous sommes toujours sur le chemin de Pâques…
Ouvrons nos cœurs et nos esprits à la présence de Dieu…
Cessons de tout rationaliser et laissons nous interpeler par cette Parole qui peut tout changer.


Amen

dimanche 20 avril 2014

2014-04-20 - A - Résurrection du Seigneur - Le tombeau vide et la foi des Apôtres (Jn 20, 1-9)


Résurrection du Seigneur
Solennité du Seigneur

1ère lecture : Les Apôtres témoins de la Résurrection (Ac 10, 34a.37-43)



Lecture des Actes des Apôtres



Quand Pierre arriva de Césarée chez un centurion de l'armée romaine, il prit la parole : « Vous savez ce qui s'est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les débuts en Galilée, après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth, Dieu l'a consacré par l'Esprit Saint et rempli de sa force. Là où il passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Car Dieu était avec lui.
Et nous, les Apôtres, nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Ils l'ont fait mourir en le pendant au bois du supplice.
Et voici que Dieu l'a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se montrer, non pas à tout le peuple, mais seulement aux témoins que Dieu avait choisis d'avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d'entre les morts.
Il nous a chargés d'annoncer au peuple et de témoigner que Dieu l'a choisi comme Juge des vivants et des morts.
C'est à lui que tous les prophètes rendent ce témoignage : Tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ses péchés. »



2ème lecture : Vivre avec le Christ ressuscité (Col 3, 1-4)



Lecture de la lettre de Saint Paul apôtre aux Colossiens



Frères, vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la terre.
En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.

Evangile : Mort et résurrection de Lazare (Lecture brève : 11, 3-7.20-27.34-35) (Jn 11, 1-45)



Acclamation : Alléluia ! Alléluia !

Notre Pâque immolée, c'est le Christ !
Rassasions-nous dans la joie
   au festin du Seigneur !

Alléluia !  Alléluia ! (1 Co 5, 7-8)



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean



Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. »
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.





Nous voilà au matin de Pâques…

Imaginons quelques instants qu’un narrateur nous raconte ce qui s’est passé ces derniers jours à Jérusalem :

« Il y a 3 jours maintenant que ce Jésus, le Nazaréen, a été crucifié… un brave gars…
Ca l’a quand même pas empêché de mourir tout seul, abandonné ou presque puisque tous ceux qui se disaient ses amis – ses frères comme ils disent - l’ont abandonné et se sont enfuis parce qu’ils avaient peur d’y passer eux aussi…

Y’en a même un, celui qui s’appelle Pierre, qui avait crié haut et fort à qui voulait l’entendre que LUI, ne l’abandonnerait pas… Ca l’a pas empêché de s’enfuir comme les autres quand les serviteurs du temple l’ont reconnu…

Seules quelques femmes étaient là dont Marie sa mère… la Pauvre… »

Voilà ce qu’on sans doute pu entendre les gens de Jérusalem et des alentours au matin de Pâques…

Et ne trouvez vous pas que cette histoire d’abandon ressemble étrangement à celles que nous pouvons vivre dans notre 21ème siècle ?

Aujourd’hui encore, combien de gens ne sont pas abandonnés à leur triste sort… Tout près de nous, des personnes âgées que plus personne ne va voir – parfois même leurs propres enfants – des malades qui eux aussi meurent seuls… des chômeurs qui semblent avoir été frappés par la peste en même temps que le chômage tant ils se retrouvent soudainement seuls.

Un peu plus loin de nous, des peuples entiers qui souffrent de la faim ou de la guerre dans la plus grande indifférence d’un monde qui se soucie bien d’avantage de savoir s’il pourra s’acheter la télévision denier cri, une nouvelle voiture, ou quelle sera la destination de ses prochaines vacances…
Et pendant ce temps, des hommes, des femmes, des enfants meurent sans que nous bougions le petit doigt…
A si c’est vrai… nous donnons - de notre excédent -  au secours catholique, parfois nous participons à la messe du CCFD – mais à la messe seulement – et nous nous donnons bonne conscience en nous en remettant à des dirigeants que nous ne manquons pas de critiquer ouvertement très souvent mais à qui – parce que là, ca nous arrange – nous déléguons cette tâche dont nous préférons rester éloignés.

Il nous – et nous, comme dans chacune des mes homélies, c’est moi aussi – il nous arrive donc de trouver que les apôtres et tous les disciples de Jésus ont été bien peureux, mais en définitive sommes nous bien meilleurs qu’eux ?


Mais heureusement, le matin de Pâques est arrivé !

Ce matin là Dieu fait d’ailleurs ce que je me permettrai d’appeler un beau pied de nez à la gente masculine, puisque ce sont des femmes qui sont les premiers témoins de la résurrection… ELLES… sont restées avec Jésus jusqu’à la mort et après encore, récupérant le corps ensanglanté, d’un fils, d’un ami…

Ce sont elles qui courent chercher Pierre et Jean pour qu’ils viennent constater par eux-mêmes…

Ce qu’elles n’avaient pas encore perçu, se fait alors évidence aux yeux de tous par la réaction de Jean : « Il vit, et il cru. » nous dit l’Evangile.

Alors leurs yeux à tous s’ouvrent et chacun comprend que la résurrection est arrivée… Eclairés par l’Esprit Saint, ils comprennent que cette résurrection les concerne chacun, individuellement…

C’est un peu comme quand nous regardons un bon film de suspens ou même si nous n’avons rien manqué du film, ce n’est que dans les dernières minutes que toutes les théories que nous avions échafaudées s’écroulent et que la vérité s’offre à nous toute simple et tellement évidente.

Le mystère de la résurrection, ce mot qu’ils avaient sans doute à plusieurs reprises entendu, prend tout son sens pour chacun d’entre eux.

 Oui, Jésus est ressuscité et tout d’un coup, Pierre, mu par une force qui n’a plus rien à voir avec ses muscles, retrouve courage…
Lui qui avait renié, lui qui depuis trois jours se morfondait en ne sachant plus que penser de tous ces évènements retrouve la lumière et découvre ce que le mot croire veut réellement dire.

Avec Jésus les apôtres et les disciples ont cheminé jour après jour comme chacun d’entre nous a eu l’occasion de cheminer en ce temps de Carême.

Avec Jésus les apôtres et les disciples ont retrouvé force et courage dans la résurrection, une résurrection qui nous concerne nous aussi, chacun, individuellement, 2000 ans plus tard.

Les femmes sont venues dire aux apôtres que le Christ les attend en Galilée.
La Galilée est à la périphérie la plus éloignée d’Israël…
C’est là que commence le monde des païens… Toutes sortes de pratiques religieuses s’y font… Les mœurs y sont plus que laxistes et si par hasard quelqu’un a entendu parler de Jésus c’est juste pour en avoir entendu dire qu’il était mort en voulant s’opposer à l’occupant romain…

Cette banlieue ressemble étrangement à nos banlieues…
C’est là que le Christ retrouvera ses apôtres et se manifestera à eux pour la première fois.
C’est de là qu’Il les enverra dans le monde entier, proclamer la bonne nouvelle de la résurrection et de tous les fruits qu’elle porte.

Et bien à notre tour nous sommes nous aussi envoyés, peut-être pas obligatoirement dans les banlieues de nos villes, mais assurément dans les banlieues de nos vies et de nos cœurs !

Tout comme les apôtres, le Christ nous envoie à la rencontre de ces petits qui sont nos frères et qui ont tellement besoin qu’on leur apporte ne fut ce qu’un sourire pour qu’ils puissent eux aussi percevoir la lumière de la résurrection.

Facile à dire me direz vous… « Mais moi je ne sais pas comment faire… Je n’ai pas le « bagou », je n’ai aucune formation… Je ne m’en sens pas capable… »

Croyez-vous que tous ceux que le Christ a envoyé deux par deux en savaient d’avantage que nous ? Nombre d’entre eux ne savaient probablement ni lire ni écrire et pourtant ils ont évangélisé tant et tant de gens.

Tout comme nous ils avaient certainement un peu peur d’aller à la rencontre des autres… de tous ces inconnus, de tous ces gens si différents d’eux vers lesquels le Christ les envoyait…

Et pourtant, ils y sont allés…
Ils ont osé y aller comme les femmes ont osé aller chercher Pierre et Jean pour leur ouvrir les yeux sur la résurrection, une résurrection qui les a transformés.

A notre tour, il est plus que temps de ne pas attendre de tout comprendre pour nous mettre en route… Laissons nous aussi transformer par la lumière de la résurrection…

Allons à la rencontre de toutes celles et tous ceux qui ont tellement besoin qu’on leur apporte les lumières de cette résurrection.
Peu importe que nous ne sachions pas comment faire… Nous croyons en la résurrection ? Alors Dieu lui-même sera à nos côtés…
Il nous aidera à faire le premier pas pour que nous nous sentions plus à l’aise dans le second…
Il nous aidera à trouver les premiers mots pour que nous sachions ensuite entamer le dialogue…
C’est vrai c’est une aventure… l’aventure de la résurrection, une aventure qui nous fera vivre et nous aidera à faire vivre nos frères.

Amen

dimanche 13 avril 2014

2014-04-13 - A - Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur - La Passion (brève 27, 11-54) (Mt 26, 14-75; 27, 1-66)


Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur


1ère lecture : Le Serviteur de Dieu accepte ses souffrances (Is 50, 4-7)



Lecture du livre d'Isaïe



Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.
Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats.
Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.



2ème lecture : Abaissement et glorification de Jésus (Ph 2, 6-11)



Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens



Le Christ Jésus, 
lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.

Evangile : La Passion (brève : 27, 11-54) (Mt 26, 14-75; 27, 1-66)



Acclamation : Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. 

Pour nous, le Christ s'est fait obéissant, jusqu'à la mort, et la mort sur une croix.
Voilà pourquoi Dieu l'a élevé souverainement et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom.

Gloire au Christ, Parole éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.



La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Matthieu



L'un des Douze, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres
et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.
Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? »
Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : 'Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.'»
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. »
Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : « Serait-ce moi, Seigneur ? »
Il leur répondit : « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! »
Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ! »

Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. »
Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, en disant :
« Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés. Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »

Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
Pierre lui dit : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. »
Jésus reprit : « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. »
Pierre lui dit : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples en dirent autant.

Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Restez ici, pendant que je m'en vais là-bas pour prier. »
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. »
Il s'écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant cette prière : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. »
Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. »
Il retourna prier une deuxième fois : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
Revenu près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.
Il les laissa et retourna prier pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.
Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ! La voici toute proche, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs ! Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me livre. »

Jésus parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva, avec une grande foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple.
Le traître leur avait donné un signe : « Celui que j'embrasserai, c'est lui : arrêtez-le. »
Aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit : « Salut, Rabbi ! », et il l'embrassa.
Jésus lui dit : « Mon ami, fais ta besogne. » Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
Un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille.
Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée. Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ? Mais alors, comment s'accompliraient les Écritures ? D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer. »
À ce moment-là, Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les écrits des prophètes. » Alors les disciples l'abandonnèrent tous et s'enfuirent.

Ceux qui avaient arrêté Jésus l'amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s'étaient réunis les scribes et les anciens.
Quant à Pierre, il le suivait de loin, jusqu'au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.
Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort.
Ils n'en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s'étaient présentés. Finalement il s'en présenta deux, qui déclarèrent : « Cet homme a dit : 'Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois jours, le rebâtir.' »
Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien à tous ces témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »
Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ; mais en tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d'entendre le blasphème ! Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. »
Alors ils lui crachèrent au visage et le rouèrent de coups ; d'autres le giflèrent en disant : « Fais-nous le prophète, Messie ! qui est-ce qui t'a frappé ? »
Quant à Pierre, il était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui : « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! »
Mais il nia devant tout le monde : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. »
Comme il se retirait vers le portail, une autre le vit et dit aux gens qui étaient là : « Celui-ci était avec Jésus de Nazareth. »
De nouveau, Pierre le nia : « Je jure que je ne connais pas cet homme. »
Peu après, ceux qui se tenaient là s'approchèrent de Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu fais partie de ces gens-là ; d'ailleurs ton accent te trahit. »
Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Aussitôt un coq chanta.
Et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement.

Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort.
Après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent pour le livrer à Pilate, le gouverneur.
Alors Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant condamné ; il rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens.
Il leur dit : « J'ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Qu'est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde ! »
Jetant alors les pièces d'argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre.
Les chefs des prêtres ramassèrent l'argent et se dirent : « Il n'est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c'est le prix du sang. »
Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le Champ-du-Potier pour y enterrer les étrangers.
Voilà pourquoi ce champ a été appelé jusqu'à ce jour le Champ-du-Sang.
Alors s'est accomplie la parole transmise par le prophète Jérémie : Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants d'Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.

On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclara : « C'est toi qui le dis. »
Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien.
Alors Pilate lui dit : « Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur était très étonné.
Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait.
Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.
La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le Messie ? »
Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait livré.
Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »
Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus.
Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas ! »
Il reprit : « Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? » Ils répondirent tous : « Qu'on le crucifie ! »
Il poursuivit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu'on le crucifie ! »
Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde ! »
Tout le peuple répondit : « Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants ! »
Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et le leur livra pour qu'il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde.
Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau rouge.
Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient en lui disant : « Salut, roi des Juifs ! »
Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête.
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix.
Arrivés à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.
Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche.
Les passants l'injuriaient en hochant la tête :
« Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »
De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant :
« Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C'est le roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !
Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant s'il l'aime ! Car il a dit : 'Je suis Fils de Dieu.' »
Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.

À partir de midi, l'obscurité se fit sur toute la terre jusqu'à trois heures.
Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éli, Éli, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »
Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire.
Les autres dirent : « Attends ! nous verrons bien si Élie va venir le sauver. »
Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.
Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent.
Les tombeaux s'ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent, et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.
À la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d'une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! »

Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de Jésus.
Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre.
Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf,
et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla.
Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.

Quand la journée des préparatifs de la fête fut achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens s'assemblèrent chez Pilate, en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : 'Trois jours après, je ressusciterai.'
Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : 'Il est ressuscité d'entre les morts.' Cette dernière imposture serait pire que la première. »
Pilate leur déclara : « Je vous donne une garde ; allez, organisez la surveillance comme vous l'entendez. »
Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du tombeau en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.





Comme tous les chrétiens du monde, en union avec chacun d’eux, nous entrons aujourd’hui dans la semaine Sainte comme Jésus entre dans Jérusalem.

Il a commencé son voyage en Galilée comme nous avons commencé notre chemin de Carême il y a 40 jours.

Jusque là Jésus vivait pour ainsi dire caché… Oui, sa vie publique a commencé depuis environ trois et partout où il est passé il n’a laissé personne indifférent, mais aujourd’hui, à son entrée dans la ville Sainte de Jérusalem et du temple, c’est le Jésus révélé Fils de Dieu par tout son parcours qui entre dans la ville.

Nous remarquerons au passage que, malgré le fait qu’il soit le Fils de Dieu et même justement parce qu’il est le Fils de Dieu, il n’entre pas dans la ville avec un char et une armée mais sur un simple petit âne.

Nous pouvons nous voir,  nous imaginer parmi la foule qui l’acclame et avec elle nous crions « Hosanna » ce qui veut dire « aide-nous »  en Hébreu.

Nous sommes de cette foule qui a tellement besoin de l’aide de Dieu mais qui peut-être, a déjà entendu parler de jésus pour les miracles qu’il accomplissait et comme cette foule, nous espérons peut-être que Jésus viendra nous soulager des difficultés que nous rencontrons dans nos vies quotidiennes.

Et peut-être donc, n’avons-nous pas encore réellement la foi…

Le visage du Jésus qui entre dans Jérusalem, n’est pas le visage d’un homme puissant… C’est celui d’un homme doux et humble…

Dans la foule où nous nous trouvons beaucoup le voient peut-être encore comme celui qui va renverser le pouvoir en place, un pouvoir partagé entre l’occupant Romain et les représentants du peuple, des représentants qui ont en quelque sorte pactisé avec l’occupant… Un pouvoir qui n’arrange pas nos affaires, nous opprime et nous fait peut-être souffrir.

Si c’est comme ca qu’au jour des Rameaux nous voyons Jésus alors nous aussi, nous allons être terriblement déçus quand nous allons découvrir ce même visage mais ensanglanté cette fois, le visage d’un simple homme épuisé et souffrant qui marche vers la mort du Golgotha.

Cette entrée dans Jérusalem, c’est la volonté de Dieu…
Cette entrée dans Jérusalem, c’est la volonté de Jésus qui veut avant tout faire la volonté du Père.

Le visage de Jésus est le visage de ce Dieu fait homme… et parce qu’il a voulu être semblable aux hommes en tous points, il ressentira lui aussi l’angoisse et la tristesse qui précèderont sa mort.

Le texte de la passion nous le dit : Saisi par cette angoisse humaine de la mort, il a voulu que ses proches restent avec lui au jardin de Gethsémani… Ne faisons nous pas de même quand les choses ne vont vraiment pas bien ?
Nous préférons alors nous retrouver entre nous, dans le sein d’un cocon qui nous rassure…

Et pourtant Jésus accepte cela… et là encore il l’accepte avec son humanité.

Si vous vous souvenez du texte de la passion vous aurez noté que par trois fois, Jésus s’éloigne pour prier Dieu son Père…
On sent nettement le changement de situation entre ces trois temps de prière…

Dans le premier, on peut aisément imaginer le Fils de Dieu emprunt de son humanité et cheminant – même lui – vers la confiance dans le Père « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. »
L’angoisse de la mort qui approche est tellement présente… Elle est là qui hante son humanité ; Il se prend – lui aussi – à demander au Père, de lui éviter ce qui lui fait peut et l’angoisse… Tout comme nous.

La seconde fois le ton a déjà changé : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » la foi de Jésus dans son Père reprend le dessus… La première fois Jésus demandait – si cela était possible – que la coupe d’éloigne de lui. A présent, on sent qu’on pourrait presque remplacer le « si » par un « puisque » « Puisque cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »

A la troisième et dernière fois, on retrouve, si je puis dire, le Jésus que nous imaginons habituellement, avec toute la sérénité qui le caractérise : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ! La voici toute proche, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs ! Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me livre. »

« Désormais », Jésus s’en remet complètement au Père et a retrouvé cette confiance que rien ne pourra désormais plus ébranler ; C’est même lui qui met les autres en mouvement : « Levez-vous ! Allons ! » on dirait presque qu’il ne veut pas manquer le rendez-vous du retour vers le Père.

Et nous, au terme de ce Carême, souhaitons nous aussi ne pas manquer le rendez-vous avec le Père ?

Le Carême a été pour nous aussi l’occasion d’un chemin de confiance…
La rencontre avec Dieu que nous avons eu l’occasion de vivre pendant ces 40 jours nous a donné de goûter nous aussi à la quiétude des hommes et des femmes qui s’en remettent vraiment et complètement à Dieu.

Cette confiance qui nous aide à nous détacher des choses sans réelle importance, cette confiance qui peut nous aider à tout traverser, à tout supporter, libère nos humanités pour que nous puissions nous engager à la suite du Christ, au service de toutes celles et ceux qu’Il nous confie.

Ces petits morceaux de buis que nous allons remporter dans nos foyers à l’issue de cette messe ne sont pas des gri-gris… une espèce de protection qui garantirait à nos maisons et nos familles un genre de protection qui n’a rien à voir avec la foi.
Ces petits morceaux de buis sont avant tout le symbole de cet engagement dont je viens de parler.

En les voyant sur les croix de nos maisons ou sur les icônes où nous avons pour habitude de les déposer, nous nous rappellerons que c’est dans le quotidien de nos vies que Dieu attend de nous que nous nous engagions à sa suite.

Ensemble, nous resterons éveillés aux côtés de Jésus dans le jardin de Gethsémani !
Et avec lui nous prendrons le chemin de la résurrection !


Amen