dimanche 27 octobre 2013

2013-10-27 - C - 30ème dimanche du Temps Ordinaire - Pharisien et Publicain (Lc 18, 9-14)


30ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Dieu écoute la prière du pauvre (Si 35, 12-14.16-18)



Lecture du livre de Ben Sirac le Sage



Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes.
Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l'opprimé.
Il ne méprise pas la supplication de l'orphelin, ni la plainte répétée de la veuve.
Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes.
Celui qui sert Dieu de tout son cœur est bien accueilli, et sa prière parvient jusqu'au ciel.
La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu'elle n'a pas atteint son but, il demeure inconsolable.
Il ne s'arrête pas avant que le Très-Haut ait jeté les yeux sur lui, prononcé en faveur des justes et rendu justice.

2ème lecture : Paul au soir de sa vie (2Tm 4, 6-8.16-18)



Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.

La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a soutenu : tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur. Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

Evangile : Parabole du pharisien et du publicain (Lc 18, 9-14)



Alléluia. Alléluia.

Dieu ne regarde pas l'apparence, comme font les hommes : il sonde les reins et les cœurs. Alléluia.

Alléluia (cf. 1 S 16, 7)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient tous les autres :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était pharisien, et l'autre, publicain.
Le pharisien se tenait là et priait en lui-même : 'Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes : voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'
Le publicain, lui, se tenait à distance et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : 'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'
Quand ce dernier rentra chez lui, c'est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l'autre. Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »




Trentième dimanche du temps ordinaire…
Trentième dimanche qui nous est donné pour revisiter les fondements de notre foi.

Dans quatre semaines nous fêterons le Christ Roi de l’univers aux portes des semaines de l’avant et de la merveilleuse fête de Noël.

Donc, cette semaine encore nous est donné un basique à revisiter…
La semaine dernière nous avons évoqué la prière que nous devons mettre, elle aussi, au centre de notre vie chrétienne.

Cette semaine ce sont deux valeurs complémentaires, je dirai même indissociables que les textes nous proposent de travailler, l’une sans laquelle la prière ne sert à rien et l’autre sans laquelle la prière se perdra.

La première c’est l’humilité… une vraie humilité qui nous permet d’aborder la prière comme une vraie relation avec Dieu pour les autres ou pour nous-mêmes d’ailleurs, mais dans un but louable.

La seconde c’est la persévérance… Faisons sans cesse confiance à Dieu… Il ne cesse de le dire dans toute l’écriture : Il répond toujours…
Mettons nos cœurs à l’écoute de sa réponse et ne baissons pas les bras.


Comme chaque dimanche les clefs pour comprendre tout cela se trouvent dans les textes qui nous sont proposés.

La première lecture nous le rappelle d’entrée et elle nous le dit même deux fois : « Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes »

« Il ne défavorise pas le pauvre » nous dit la seconde phrase et souvent, nos esprits qui se limitent à ce que nous avons envie d’entendre, mettent ce pauvre dont nous parle le texte en opposition avec le riche au sens argent du terme.

Mais ca c’est notre façon de voir les choses.

En vérité, Dieu ne fait aucune différence entre un homme sans argent et un homme avec beaucoup d’argent.

Ce qui est important aux yeux de Dieu ce n’est pas la taille du portefeuille ou le nombre d’euros présents sur le compte en banque…

Ce qui fait vraiment la différence aux yeux de Dieu c’est le contenu du cœur !

Certes, comme nous le dit le texte, il aura une oreille attentive à l’opprimé, l’orphelin, la veuve mais il dit aussi que celui qui sert Dieu – et donc ses frères – de tout son cœur sera bien accueilli lui aussi.

Sa prière arrivera tout autant à Dieu que celle de la veuve, de l’orphelin, du malade, de l’opprimé…

Dieu n’oppose jamais ceux qui ont beaucoup d’argent et ceux qui n’en ont pas… Ceux qui ont la santé et ceux qui ne l’ont pas… Ceux qui ont du travail et ceux qui n’en ont pas… etc… etc…

Ce qui est important c’est la manière dont on utilise les biens que nous avons ici bas…

Ce qui est important si on est riche c’est la façon dont on gagne et la façon dont on utilise son argent…
Ce qui est important, quand on a la santé, c’est ce qu’on fait pour aider celles et ceux qui ne l’ont pas…
Ce qui est important quand on a du travail, c’est la façon dont on regarde et dont on aide ceux qui malheureusement n’en ont pas…

Et comme ces formes de richesse ne sont pas à opposer à quelque forme de pauvreté que ce soit, il convient aussi de ne pas profiter – si je puis dire  - de sa pauvreté…

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’argent qu’il faut toujours montrer du doigt ceux qui en ont…
Certes, les médias nous relatent majoritairement les « affaires » - comme on les appelle – de celles ou ceux qui se sont enrichi sur les dos des autres, mais toutes les personnes fortunées ne sont pas ainsi et il y en a de nombreuses qui mettent leur argent au service de celles et ceux qui en ont besoin… Seulement ceux-là ne sont que très peu montrés dans nos médias.

De même ceux qui n’ont pas la santé ne peuvent pas en vouloir à ceux qui se portent bien…
Il y en a parmi eux qui dépensent cette santé sans compter pour améliorer le sort de celles et ceux qui ne l’ont pas.

Et ceux qui n’ont pas de travail ne peuvent pas en vouloir à ceux qui en ont et qui font parfois eux aussi tout ce qu’ils peuvent pour les aider.

Dieu porte autant d’attention à la prière du riche qu’à celle du pauvre.
Ce qui est important c’est que cette prière soit faite en vérité !

Comme toujours dans les textes qui nous sont proposés chaque dimanche, la première lecture est là pour éclairer l’Evangile…
Si nous comprenons bien ce que le texte de la première lecture nous amène comme notion, comme idée, alors on entre plus facilement dans le texte d’Evangile et il nous parle d’avantage dans notre quotidien.

C’est particulièrement le cas aujourd’hui.

Je viens de vous expliquer que Dieu est attentif à la prière de tout homme, riche ou pauvre pourvu que cette prière soit faite en vérité… et bien c’est justement cela que nous propose de comprendre le texte d’Evangile.

Dans ce texte, deux hommes viennent prier au temple.
Ces deux hommes, vous l’aurez remarqué, viennent prier le même Dieu.

L’un est pharisien et l’autre publicain.
L’un est un homme de Dieu… Du moins c’est comme ca qu’il est perçu à son époque…

Et l’autre est un homme méprisé et même détesté de tous… Il a pactisé avec l’occupant romain il va même jusqu’à rançonner la population pour le dit occupant, se servant parfois copieusement au passage…

Si on comprend cela alors on perçoit l’opposition qui est faite entre ces deux hommes dans le texte.
Jésus le fait exprès… et si son histoire les met autant en évidence, c’est pour l’aider à faire comprendre les choses à ses contemporains.

Le pharisien se tient debout et lève les yeux vers Dieu.
Sa prière consiste à remercier, en soi ce n’est pas mauvais, mais il ne remercie pas pour la bonne chose… Il remercie Dieu d’être parfait… et même si le tableau qu’il dresse de lui-même est plutôt éloquent, il en oublie son orgueil de façon flagrante.

Et non content de se trouver toutes les qualités, il fait également l’examen de conscience du publicain… « Je ne suis pas comme les autres hommes… »

Comment une prière peut-elle arriver à Dieu dans ces conditions ?

Le publicain s’adresse à Dieu lui aussi… Cependant il prend la position de l’enfant qui s’est fait prendre la main dans le sac et qui n’ose même pas lever les yeux vers son Père…

Il se frappe la poitrine en reconnaissant devant Dieu les péchés qui sont les siens… en reconnaissant sincèrement devant Dieu les péchés qui sont les siens : Le fait qu’il soit l’allié de l’occupant et sans doute également le fait qu’il rançonne au nom de cet occupant…

Ce qui fait la différence entre ces deux hommes, c’est la vérité avec laquelle ils s’adressent à Dieu.

Alors que l’un est dans l’auto suffisance de son orgueil, le second est au fond du gouffre de son âme…

C’est vrai il est pécheur, c’est vrai il a fait du mal autour de lui et rien ne dit qu’en sortant il changera immédiatement…

Mais sa prière est sincère… et par la sincérité de cette prière, il ouvre ce fameux canal de communication avec Dieu… Il s’adresse à Dieu mais surtout permet qu’en retour Dieu l’éclaire et lui permette de retrouver les valeurs de justice et d’honnêteté sur lesquelles il pourra reconstruire sa vie.

C’est lui qui est le plus proche de Dieu… Lui qui s’abaisse sera élevé comme le dit l’Evangile.

Cette parabole, comme toutes celles que nous offre la Bible, est là pour nous dire et nous redire que Dieu est Amour !

N’ayons pas peur de nous montrer à Lui comme nous sommes…
N’ayons pas peur de lui ouvrir les portes de notre cœur en reconnaissant nos limites et en lui demandant de nous aider à les corriger !

Dieu sait qui nous sommes…
Dieu sait ce que sont les limites, les erreurs de nos vies…
Il ne peut nous aider à les corriger et à reprendre la route que si nous apprenons à les reconnaître comme des erreurs avec sincérité et honnêteté.

Apportons tout cela au Seigneur dans la prière mais aussi dans la confession que nombre d’entre nous ont délaissée depuis bien longtemps en la considérant d’un autre temps.

Apportons tout cela au Seigneur, laissons le nous aider à les déposer, laissons le nous aider à vider nos mains et nos cœurs de ces fardeaux pour qu’à la place il puisse nous emplir de Son Amour


Amen

dimanche 20 octobre 2013

2013-10-20 - C - 29ème dimanche du Temps Ordinaire - Evangile Parabole de la veuve qui demandait justice (Lc 18, 1-8)


29ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : La prière persévérante de Moïse obtient la victoire (Ex 17, 8-13)



Lecture du livre de l'Exode



Le peuple d'Israël marchait à travers le désert.
Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. Moïse dit alors à Josué : « Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. »
Josué fit ce que Moïse avait dit : il livra bataille aux Amalécites. Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. Mais les mains de Moïse s'alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Ainsi les mains de Moïse demeurèrent levées jusqu'au coucher du soleil. Et Josué triompha des Amalécites au tranchant de l'épée.

2ème lecture : Méditer l'Écriture pour proclamer la Parole(2Tm 3, 14-17; 4, 1-2)



Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Fils bien-aimé,
tu dois en rester à ce qu'on t'a enseigné : tu l'as reconnu comme vrai, sachant bien quels sont les maîtres qui te l'ont enseigné. Depuis ton plus jeune âge, tu connais les textes sacrés : ils ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus Christ. Tous les textes de l'Écriture sont inspirés par Dieu ; celle-ci est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l'homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour faire un bon travail.

Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui doit juger les vivants et les morts, je te le demande solennellement, au nom de sa manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d'instruire.

Evangile : Parabole de la veuve qui demandait justice (Lc 18, 1-8)



Alléluia. Alléluia.

Le Seigneur est juste en toutes ses voies, il est proche de ceux qui l'invoquent, il écoute leur cri : il les sauve.

Alléluia (Ps 144, 17-19)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Jésus dit une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : 'Rends-moi justice contre mon adversaire.' Longtemps il refusa ; puis il se dit : 'Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m'ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête.' »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu'il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »




Un vingt neuvième dimanche du temps de l’ordinaire qui nous amène à une chose extraordinaire.

Cette chose, est extraordinaire car elle est le moyen que Dieu nous donne pour nous adresser à lui, mieux : C’est LE canal de communication entre Dieu et les hommes, un canal de communication qui nous permet de tout obtenir de notre Père qui est aux cieux.

Cette chose extraordinaire qui peut apaiser les cœurs, ce canal unique de communication c’est la prière !

Mais ce canal a beau être extraordinaire, combien d’entre nous prennent encore le temps de prier très régulièrement ? Combien d’entre nous prennent encore la peine de maintenir ouvert de façon permanente ce canal de communication avec notre Père ?

Nous sommes bien souvent orgueilleux au point de penser pouvoir piloter la majeure partie des moments de nos vies… De fait, nous ne nous servons plus de ce canal que quand nous ne nous n’en sortons plus et que nous ne savons plus comment faire…

Alors, et alors seulement nous rouvrons ce canal de communication pour demander, mais demander sans foi, uniquement pour obtenir ce dont nous avons ponctuellement besoin.

La prière est pourtant bel et bien un canal de communication avec Dieu une sorte de dialogue permanent par lequel nous pouvons nous adresser au Père mais également un canal de communication par lequel Lui, peut s’adresser à nous.

Il peut alors faire grandir en nous la foi nécessaire à une vraie prière, une prière qui ne soit pas seulement la demande égoïste que nous ferions au Père comme nous nous servons d’un distributeur automatique de grâces !

Mais revenons en aux textes qui, ce dimanche, peuvent nous permettre de comprendre tout cela.

Dans la première lecture - le texte tiré du livre de l’exode - le peuple d’Israël est en marche vers la terre promise…

Et sur cette route il est attaqué par des tribus nomades.
Leur but à tous : garder les points d’eau et les pâturages qui sont si importants pour subsister dans le désert !

Ici ce sont les Amalécites qui combattent contre le peuple d’Israël.

Moïse ne se contente pas de lever ce qu’il appelle « le bâton de Dieu », il prie en même temps que ses mains sont levées vers le très haut. Il le supplie de donner la victoire à son peuple.

Mais la bataille dure et les bras de Moïse se font lourds.
Pour tenir le coup et permettre à son peuple d’emporter la victoire, il se fait aider d’Aaron et de Hour qui lui tiennent les bras levés pour que Moïse puisse continuer sa prière.

Pour nous vingt et un siècle plus tard, ce qui est réellement important dans ce texte, ce n’est pas tant le côté extraordinaire de cette histoire que l’assurance d’un Dieu qui est vraiment au milieu de son peuple, un Dieu qui est vraiment au milieu de nous.

Tout comme le peuple de notre histoire, notre vie à nous est aussi une lutte incessante contre les forces du mal.

Ce mal n’est pas seulement celui que nous pouvons parfois faire de façon ostentatoire envers telle ou telle personne.

Ce mal peut s’insinuer dans les gestes les plus simples de nos vies, ce mal est présent dans chacun des choix que nous sommes amenés à faire, aussi petits qu’ils puissent nous sembler… Vous le savez comme moi : les petites causes ont parfois de grands effets.

Il est donc important de savoir que Dieu est aussi présent dans chacun de ces instants et que si nous savons l’écouter, si nous savons lui demander de nous guider, alors il sait nous aider à prendre les bonnes décisions, ces petites causes dont les effet ne seront alors que positifs.

C’est dans la prière, ce dialogue avec Dieu dans la foi, que nous pouvons réaliser tout cela et penser que nous pouvons nous en sortir seuls est tout d’abord bien illusoire mais également très orgueilleux.

Et tout comme Moïse, nous avons besoin d’aide dans cette lutte du quotidien…

Comme lui,  nous avons besoin que nos frères dans la foi nous aident à garder les bras levés, nous aident à maintenir ce canal de communication avec le Père.

Ces frères dans la foi, ce sont entre autre les moines, les moniales, ces hommes et ces femmes dont beaucoup à notre époque se demandent à quoi ils peuvent bien servir dans leurs monastères et qui cependant consacrent de longues heures dans leur journée à nous soutenir grâce à leur prière !

Ce sont eux qui nous aident, dans le tumulte de nos vies, alors que nous nous affairons pour tant de choses, ce sont eux qui nous aident à maintenir ce canal de communication avec le Père en priant pour nous !

Mais ces frères dans la foi, c’est aussi chacune et chacun d’entre nous.
Personne n’est assez riche pour se priver de la prière de ses frères et nous ne devons jamais hésiter à demander à celles et ceux qui nous entourent de prier pour nous pas plus que nous ne pouvons faire l’économie de prier pour eux.

Chacune et chacun d’entre nous a besoin de ces prières !

Le Saint Père lui-même au soir de son élection était arrivé sur le balcon de la place Saint Pierre en demandant à la foule assemblée de prier pour lui !


Mais cette prière doit toujours s’appuyer sur la foi, cette foi que nous pouvons faire grandir en nous par la lecture et l’étude de la Parole de Dieu.

C’est ce que Saint Paul recommande à Timothée dans la seconde lecture.

Vous savez ce gros livre qu’on appelle la Bible…
Ce livre qui prend bien souvent la poussière sur les étagères de nos bibliothèques quand il n’a pas tout simplement été relégué au rang des souvenirs dans le fond d’un carton dans nos caves ou greniers…
Et bien c’est dans ce gros livre – Ancien et nouveau testament – que se trouvent toutes les clefs de notre foi… C’est dans ce gros livre que se trouve la vérité de Dieu.

C’est en nous nourrissant de La Parole de Dieu que nous pouvons apprendre à prier avec foi !


L’Evangile enfin, nous apporte une parabole qui nous permet de comprendre l’efficacité de la prière !

Saint Luc s’adresse à des communautés qui attendent le retour du Seigneur… qui attendent, mais qui commencent à trouver le temps long...
Il y en a parmi eux qui commencent même à se dire qu’il le reviendra plus et qu’il n’est jamais là quand on a besoin de lui.

Le parallèle avec notre vingt et unième siècle est facile à faire…
Nous avons les mêmes si je puis dire et tout comme au temps de Saint Luc ils sont aussi parfois dans les rangs des chrétiens eux mêmes.

Fidèle à lui-même, Dieu est toujours présent dans la vie de chacun et chacun d’entre nous. Sans cesse il écoute l’humanité mais Lui, qui l’écoute encore ?

Nous adresser à Lui quand nous en avons besoin ca nous savons faire…
Quand nous atteignons ces limites dont je parlais tout à l’heure et que nous ne savons plus comment nous en sortir par nous-mêmes, quand les choses dépassent ce que nous sommes capables de faire nous-mêmes, nous nous tournons vers Dieu et lui transmettons nos demandes…

Dieu nous écoute toujours, mais Lui ? Qui l’écoute ?
Je l’ai dit tout à l’heure, une vraie prière se vit dans la foi, une foi qui ne peut être vraie que si nous nous mettons nous aussi à l’écoute de ce Dieu qui nous parle !

Ne pas nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu… Ne pas nous mettre à l’écoute de Dieu… C’est nous condamner à plus ou moins long terme à la surdité !

Dieu pourra continuer à nous parler mais nous, nous ne l’entendrons plus.
Accaparés par les occupations de notre monde, occupés à nous débattre dans une vie où nous essayerons sans cesse de résoudre des problèmes qui nous dépassent, nous perdrons l’habitude de ce dialogue avec Dieu…

Nous aurons l’impression de ne pas être exhaussés alors que nous aurons tout simplement perdu notre capacité à comprendre ce qu’Il nous dit et combien Il souhaite nous combler !


Cet Evangile se termine par une question que peut-être vous n’avez pas remarquée : « Le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »

Ce qui peut nous arriver de pire, c’est le découragement…
C’est un danger contre le Christ nous met en garde !

Croire, c’est s’obstiner dans la prière quoique puissent en dire nos contemporains, quoique puissent en dire ceux qui cherchent des excuses au fait qu’ils ont déjà baissé les bas !

Croire, c’est crier vers Dieu jour et nuit dans se lasser !
Croire, c’est garder ouvrir ce merveilleux canal de communication avec le Père !


Amen

dimanche 13 octobre 2013

2013-10-13 - C - 28ème dimanche du Temps Ordinaire - Guéri de sa lèpre, un Samaritain rend gloire à Dieu (Lc 17, 11-19)


28ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Guéri de sa lèpre, Naaman le Syrien croit au Dieu d'Israël (2R 5, 14-17)



Lecture du second livre des Rois



Le général syrien Naaman, qui était lépreux descendit jusqu'au Jourdain et s'y plongea sept fois, pour obéir à l'ordre d'Élisée ; alors sa chair redevint semblable à celle d'un petit enfant : il était purifié !
Il retourna chez l'homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Je le sais désormais : il n'y a pas d'autre Dieu, sur toute la terre, que celui d'Israël ! Je t'en prie, accepte un présent de ton serviteur. »
Mais Élisée répondit : « Par la vie du Seigneur que je sers, je n'accepterai rien. » Naaman le pressa d'accepter, mais il refusa.
Naaman dit alors : « Puisque c'est ainsi, permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays autant que deux mulets peuvent en transporter, car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d'autres dieux qu'au Seigneur Dieu d'Israël. »

2ème lecture : Être fidèles au Christ toujours fidèle (2Tm 2, 8-13)



Lecture de la seconde lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Souviens-toi de Jésus Christ, le descendant de David : il est ressuscité d'entre les morts, voilà mon Évangile. C'est pour lui que je souffre, jusqu'à être enchaîné comme un malfaiteur. Mais on n'enchaîne pas la parole de Dieu ! C'est pourquoi je supporte tout pour ceux que Dieu a choisis, afin qu'ils obtiennent eux aussi le salut par Jésus Christ, avec la gloire éternelle.

Voici une parole sûre : « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l'épreuve, avec lui nous régnerons. Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se rejeter lui-même. »

Evangile : Guéri de sa lèpre, un Samaritain rend gloire à Dieu(Lc 17, 11-19)



Alléluia. Alléluia.

Rendez grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes.

Alléluia (Ps 106, 8)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »
En les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.
L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain.
Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! »
Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »








Encore et encore un dimanche du temps ordinaire, le vingt huitième !

Je n’arrête pas de le rappeler, ces dimanches ne sont pas des dimanches où il ne se passe rien bien au contraire. C’est ainsi que depuis vingt huit semaines nous revisitons sans cesse des basiques de notre foi.

Après nous avoir rappelé la semaine dernière qu’il fallait toujours garder foi et confiance dans le Seigneur, cette semaine nous sommes envoyés témoigner de cette foi et de cette confiance. Et ce sont trois exemples qui nous sont donnés aujourd’hui pour, non seulement, nous rappeler que nous devons témoigner, mais également que ce témoignage concerne tous les hommes et toutes les femmes de notre temps.

Cette annonce ne concerne pas seulement celles et ceux de notre entourage, ou encore celles et ceux que NOUS, nous jugerions dignes de recevoir La Parole que nous VOUDRIONS bien leur transmettre !

Cette annonce est faite pour tous les hommes et les textes de ce jour sont là pour nous rappeler que notre témoignage doit s’adresser à toutes celles et ceux que le Seigneur met sur notre route sans exception. Chaque homme, chaque femme a besoin de La Parole pour être sauvés !

Mais revenons-en aux textes de ce jour.

La première lecture va exactement dans le sens de ce que je viens de décrire.

Au départ le peuple croyait qu’il avait été choisi par Dieu parce qu’il l’avait mérité.
En fait rien ne le dit et dans cette lecture on découvre que La Parole de Dieu est offerte à tout homme.

Dans le texte qui nous occupe ce trésor est offert à un étranger, Naaman qui de surcroit est un général Syrien.

Ceux qui à l’époque pensaient que la grâce de Dieu se méritait par des actions, des bons points en quelque sorte, en étaient pour leur frais… Voilà que Dieu comble l’étranger.

C’est cet étranger, cet homme qui ne connaissait pas le Dieu d’Israël, qui a pourtant cru en les paroles du prophète Elisée.
Et de fait sa guérison va de paire avec sa conversion, une conversion qui le mènera à quitter ses idoles pour ne plus adorer que le Dieu unique d’Israël.

Ce texte est là pour nous rappeler notre mission de témoins auprès de toutes celles et ceux qui ne connaissent pas l’Eglise et même à celles et ceux qui ne l’aiment pas, ne la comprennent pas… celles et ceux que nous qualifions souvent loin de l’Eglise… Mais n’est ce pas l’inverse en définitive ? N’est-ce pas tout simplement l’Eglise, que chacun d’entre nous représente, qui en est loin.

C’est nous, par le témoignage de ce que nous avons dans le cœur, mais également par le témoignage de notre vie dans son plus simple quotidien qui avons à leur montrer que notre Dieu est un Dieu qui fait vivre et qui rend réellement heureux.


Dans la seconde lecture nous retrouvons une nouvelle fois Saint Paul qui est toujours entrain de former – si je puis dire – de former Timothée à prendre sa succession sur les chemins du Seigneur, les chemins de l’annonce de la Parole de Dieu.

Saint Paul avait été mis en prison parce qu’il dérangeait pas ses annonces.
Les gens qui l’avaient enfermé pensaient qu’ainsi ils pourraient enrayer la diffusion de l’Evangile qu’il annonçait.

Mais Saint Paul nous le dit « on n’enchaine pas La Parole de Dieu »

Au travers des âges, les témoignages des martyrs sont là pour nous rappeler que rien ni personne n’a jamais pu enrayer sa transmission. Bien au contraire, souvent, leur courage a même été une source d’inspiration pour les chrétiens du monde entier.

C’est à nous aussi que Saint Paul s’adresse… N’ayons pas peur de témoigner de notre foi.

C’est vrai, dans le monde qui nous entoure, l’Eglise semble parfois pour ainsi dire être « passée de mode ».

Mais nous sommes nous déjà demandé si nous étions de vrais et bons témoins de ce Dieu en qui nous croyons ?
Ne sommes-nous pas fades au point que justement nous ne paraissons pas du tout crédible aux yeux des autres ?

Rien d’étonnant alors à ce qu’ils ne nous écoutent et ne nous croient pas…
Un autre Evangile nous rappelle que nous sommes le sel de la terre mais que si ce sel est fade il ne sert plus à rien et on le jette…

Même si le Seigneur ne nous demande pas forcément de témoigner du fond d’une prison comme le faisait Saint Paul, il nous demande cependant de ne pas être des témoins tièdes…

Soyons les témoins brulants de cet Evangile dont nous disons qu’il nous fait vivre ; Montrons au monde qui nous entoure que cette Parole est réellement pour nous une source d’inspiration, de soutient et de bonheur au quotidien !


Puis vient le texte d’Evangile.

Nous y découvrons Jésus entrain de monter vers Jérusalem.
Il est dans ce chemin final de sa vie terrestre, un chemin qui va le mener au don ultime de sa vie pour nous.

Et c’est sur cette route qu’il rencontre les dix lépreux de notre Evangile.
A cause de leur maladie, ces hommes étaient exclus de la société.

Bien sur ils ont entendu parler de ce Jésus qui a déjà guéri tant et tant de gens et le supplient eux aussi de les guérir et par la même de leur rendre leur place dans la société.

La loi de l’époque leur imposait de n’avoir aucun contact avec les autres hommes… Bien sur au départ il s’agissait de protéger les personnes non malades de cette maladie hautement contagieuse…

Mais avec le temps cette loi s’était transformée en une loi d’exclusion, pire une loi de culpabilisation…

Il était couru à l’époque de penser que ces personnes étaient malades parce que parmi leurs aïeux quelqu’un aurait offensé Dieu et que c’était à eux de le payer dans leur vie.

En venant supplier Jésus, ces hommes savaient qu’après leur guérison ils pourraient – comme le leur demande d’ailleurs Jésus – qu’ils pourraient aller se présenter au grand prêtre seul habilité à l’époque à constater la guérison mais également à leur autoriser leur retour parmi les autres hommes.

Mais le Samaritain lui, ne va pas voir le grand prêtre… non qu’il n’en ait pas envie, mais tout simplement que pour lui cela ne servait à rien.

En effet, lui le Samaritain, était un étranger et même s’il était guéri, il resterait un exclu du peuple de Dieu.

Mais lui, l’étranger avait découvert la foi en un Dieu qu’il s’est alors mis à glorifier. Sa foi ne l’avait pas seulement guéri de la lèpre mais elle l’avait également sauvé.

Ce texte est bien entendu transposable dans le quotidien de nos vies.

Beaucoup aujourd’hui, dans notre vingt unième siècle, continuent à se sentir exclus.
Et même si la lèpre au sens maladie a heureusement fortement reculé, ce que j’appellerai la lèpre des cœurs existe toujours.

Beaucoup, parce qu’ils sont trop ceci ou pas assez cela, continuent à se sentir exclus !

Beaucoup se retrouvent dans la position de ce Samaritain et lépreux…
Des hommes et des femmes qui, parce qu’ils ne correspondent pas aux clichés, aux moules de notre monde, en sont rejetés.

Et même s’il comme le Samaritain de notre histoire ils arrivaient à se faire guérir de leur lèpre, passerions nous au dessus du fait qu’ils sont Samaritain pour les accueillir parmi nous ?

Chaque semaine, nous les chrétiens, nous participons à l’Eucharistie, ce sacrement que nous célébrons et qui nous purifie…

Ne gardons pas cette purification pour nous seuls…
Quand nous sortons de nos églises, sachons être ce que le monde qui nous entoure attend de nous, sachons être de celles et ceux qui par leur témoignage au quotidien sauront à leur tour offrir aux exclus de notre temps la purification de l’Evangile.

Sachons être de celles et ceux qui rendront à leurs contemporains mis de côté, la dignité d’exister dans un monde comme ils existent aux yeux de Dieu.


Amen