dimanche 30 août 2015

2015-08-30 - B - 22ème dimanche du temps ordinaire - « Vous laissez de côté le commandement de Dieu» (Mc 7, 1-8.14-15.21-23


22ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne… vous garderez les commandements du Seigneur » (Dt 4, 1-2.6-8)
Lecture du livre du Deutéronome
Moïse disait au peuple :
    « Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances
que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique.
Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession,
dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères.
    Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne,
et vous n’y enlèverez rien,
mais vous garderez les commandements du Seigneur votre Dieu
tels que je vous les prescris.
    Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ;
ils seront votre sagesse et votre intelligence
aux yeux de tous les peuples.
Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets,
ils s’écrieront :
‘Il n’y a pas un peuple sage et intelligent
comme cette grande nation !’
    Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches
que le Seigneur notre Dieu est proche de nous
chaque fois que nous l’invoquons ?
    Et quelle est la grande nation
dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes
que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ? »
    – Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Mettez la Parole en pratique » (Jc 1, 17-18.21b-22.27)
Lecture de la lettre de saint Jacques
Mes frères bien-aimés,
    les présents les meilleurs, les dons parfaits,
proviennent tous d’en haut,
ils descendent d’auprès du Père des lumières,
lui qui n’est pas, comme les astres,
sujet au mouvement périodique ni aux éclipses.
    Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité,
pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures.
    Accueillez dans la douceur la Parole semée en vous ;
c’est elle qui peut sauver vos âmes.
    Mettez la Parole en pratique,
ne vous contentez pas de l’écouter :
ce serait vous faire illusion.
    Devant Dieu notre Père,
un comportement religieux pur et sans souillure,
c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse,
et de se garder sans tache au milieu du monde.
    – Parole du Seigneur.
Evangile : « Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 1-8.14-15.21-23)
Acclamation :
Le Père a voulu nous engendrer par sa parole de vérité,
pour faire de nous comme les prémices de toutes ses créatures.
Alléluia.
(Jc 1, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
    les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem,
se réunissent auprès de Jésus,
    et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas
avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
    – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs,
se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger,
par attachement à la tradition des anciens ;
    et au retour du marché,
ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau,
et ils sont attachés encore par tradition
à beaucoup d’autres pratiques :
lavage de coupes, de carafes et de plats.
    Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus :
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas
la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
    Jésus leur répondit :
« Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites,
ainsi qu’il est écrit :
Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi.
    C’est en vain qu’ils me rendent un culte ;
les doctrines qu’ils enseignent
ne sont que des préceptes humains.
    Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. »
    Appelant de nouveau la foule, il lui disait :
« Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
    Rien de ce qui est extérieur à l’homme
et qui entre en lui
ne peut le rendre impur.
Mais ce qui sort de l’homme,
voilà ce qui rend l’homme impur. »
    Il disait encore à ses disciples, à l’écart de la foule :
« C’est du dedans, du cœur de l’homme,
que sortent les pensées perverses :
inconduites, vols, meurtres,
    adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie,
diffamation, orgueil et démesure.
    Tout ce mal vient du dedans,
et rend l’homme impur. »
    – Acclamons la Parole de Dieu.


Avant tout, les trois textes de ce dimanche nous rappellent que ce que Dieu dit aux hommes, Il le dit pour les aider à conduire leur vie.

Ce n’est pas un inspecteur du permis de conduire qui nous dit « A gauche… » « A droite… » « Plus vite… » « Plus doucement… » selon son bon vouloir…

Ce ne sont pas des ordres qu’il nous donne mais plutôt des recettes, des conseils pour nous aider à trouver le chemin du Royaume, le chemin du bonheur.

Comme je le dis parfois les commandements sont en fait d’avantage des recommandations…

Toutes ces recommandations ne sont d’ailleurs pour une donne partie d’entre elles que du bon sens…
Honorer son Père et sa Mère, travailler, ne pas voler, ne pas commettre d’adultère, ne pas commettre de meurtre, etc… ne sont que de bons principes de vie que chacun d’entre nous se doit de respecter s’il ne veut pas avoir d’ennuis…

Le commandement qui vient en plus pour les chrétiens, c’est le commandement de l’Amour de notre Dieu… Adorer ce Dieu de qui viennent toutes ces recommandations, qu’il nous livre par Amour pour nous, pour que nous soyons heureux…
Adorer ce Père qui fait tout pour nous et qui, contrairement à ce que l’on entend parfois, ne nous abandonne jamais !

C’était déjà le sens de ce que dit Moïse dans le livre du Deutéronome…

Quand il parle des commandements, il dit « Ils seront votre sagesse et votre intelligence. » et il a raison.

Baser sa vie tout entière sur l’amour de Dieu et de son prochain conduit réellement au royaume mais également au bonheur et ce dès ici-bas.

Et il précise : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien … » et nous verrons tout à l’heure avec l’Evangile qu’il a plutôt été bien inspiré.

Il rappelle également « Mettez La Parole en pratique… Ne vous contentez pas de l’écouter » il connait décidément bien la nature humaine de cher Moïse.

Parfois, dans notre époque, les gens ne comprennent pas très bien…

10 commandements reçus par Moïse et seulement 2 apportés par le Christ…
Qui faut-il croire ? Quelle est la bonne version ?

Déjà à l’époque la question était posée à Jésus lui-même…
Et Jésus de répondre qu’il n’est pas venu pour remettre en question la loi mais pour l’accomplir…

Qu’est-ce que tout cela peut bien vouloir dire ?

En fait, si vous reprenez les 2 commandements que Jésus apporte, vous vous apercevrez rapidement qu’ils sont identiques au 10 reçus par Moïse.

Rafraichissons-nous un peu la mémoire…

Le 1° des 10 commandements commence ainsi : « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi… »
Le second « Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal »
Le troisième commence par « Tu feras du sabbat un mémorial (…) en l’honneur du Seigneur ton Dieu »

Le Christ ne dit rien d’autre quand – par exemple dans l’Evangile de Saint Matthieu au chapitre 22 – il dit « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. »

Et revenons à la suite des 10 commandements.

Le 4ème nous demande d’honorer notre Père et notre Mère…
Le 5ème de ne pas commettre de meurtre…
Le 6ème pas d’adultère…
Le 7ème de ne pas voler…
Le 8ème de ne pas porter de faux témoignage…
Les 9ème et 10ème de ne pas convoiter tout ce qui appartient à autrui.

Ces 7 derniers commandements sont-ils si différents de ce que le Christ disait encore dans l’Evangile de Saint Matthieu : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » et d’ajouter immédiatement au verset 40 : « De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes » confirmant ainsi ce que Moïse lui-même nous dit encore aujourd’hui.

Vous le voyez, il suffit souvent de lire ou relire La Parole de Dieu pour comprendre… Pour éclairer nos vies !

Ce n’est que cela que nous propose l’Evangile de chaque jour : Eclairer nos vies !
Prendre 10 minutes chaque matin pour ne-fut ce que lire les textes du jour, c’est se donner la possibilité de vivre une journée toute entière éclairée par le Seigneur !

(Sur le ton de l’humour)
Et chose impensable dans notre monde guidé par l’argent : Ça revient tous les jours et c’est gratuit !

Voilà pour la première lecture que vient conforter le texte de Saint Jacques…
Il rappelle à de nouveaux baptisés que cette Parole n’est pas seulement faite pour être lue mais pour être vécue dans chaque instant de notre vie.

Et voici l’Evangile qui comme chaque jour arrive pour faire écho à la première lecture.

Une fois encore des Scribes et des Pharisiens cherchent pour certain – ceux qui sont sincères – à comprendre Jésus, pour les autres – ceux qui ont le cœur fermé à l’Amour de Dieu – à la compromettre.

Pour l’heure ces derniers s’interroge sur la propreté des disciples du Christ qui selon eux sont impurs…

Qu’est-ce qui les étonne réellement ?
Est-ce d’une question d’hygiène que nous sommes en train de parler ?

Pas du tout… Et Jésus le sait bien…

Souvenez-vous de Moïse dans la première lecture : « Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne, et vous n’y enlèverez rien … »
Et bien les Scribes et les Pharisiens, au fil du temps, sont tombés dans le panneau…

Aux 10 commandements reçus par Moïse ils ont rajoutés tout un tas… « d’options » si on peut dire…

Ainsi pour passer à table, selon le moment de la journée, selon l’endroit d’où on venait, selon la personne qu’on accueillait aussi, il convenait non seulement de se laver les mains mais parfois tout le corps et également les plats, etc… etc…

Où parle-ton de l’Amour de Dieu dans tout cela ?
Où parle-ton de l’Amour du prochain ?

Jésus, une fois encore, les a bien cernés : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites… Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi.
 »
Ensuite Il les invite plutôt à faire la vérité dans leurs actes religieux.

Et Il fait de même avec nous 21 siècles plus tard !

Ce texte est là pour nous interpeler nous aussi sur la façon dont nous vivons notre foi.
N’y a-t-il pas chez nous aussi des paroles qui sonnent creux ?

Quand nous appelons un centre d’appel et que nous sentons dès la première seconde que la personne que nous avons à l’autre bout du fil nous débite sans conviction un document appris par cœur nous n’aimons pas cela…

Et bien Dieu lui non plus n’aime pas quand nous rabâchons des prières apprises par cœur et que nous récitons pour nous donner bonne conscience en pensant au rôti qui cuit dans notre four ou au plein de la voiture qu’il ne faut pas oublier.

Jamais nous n’atteindrons le cœur de Dieu si nos prières ne sont pas sincères et désintéressées.

Vivre en chrétien, c’est vivre intensément, en vérité, une alliance d’Amour entre Dieu et nous ; Il n’y a que cela qui compte !

Et du coup on comprend mieux la réaction de Jésus…
Il est triste d’entendre les Pharisiens qui lui reprochent de ne pas respecter LEURS traditions religieuses, pas celles de Dieu.

Mais ne leur jetons pas trop vite la pierre…

D’abord parce que parmi eux il y avait des hommes justes marqués par un héritage de plusieurs générations… Ceux-là vont continuer à suivre Jésus… Ses paroles vont justement les aider à changer de vie.

Et puis nous ne devons pas non plus leur jeter la pierre car trop souvent nous faisons exactement comme eux.
Nous avons-nous aussi facilement tendance à juger les autres parce qu’ils ne font pas ceci ou cela comme nous…

Nous sourions d’un air moqueur quand nous entendons les passages de l’écriture où les uns se réclament de Pierre et les autres de Paul…

Mais ne faisons-nous pas la même chose quand nous nous réclamons de Saint PIE V, Saint PIE X ou Vatican II ?

Alors que nous devions tous nous entendre, tournés vers le même Dieu, nous nous bouffons le nez pour savoir qui a raison ou tort… Pour tenter d’imposer tel ou tel rite…

Vous voyez… Il n’y a pas que chez les islamistes qu’il y ait de l’intolérance…
Chez nous aussi ça existe !

En critiquant, en dénonçant, nous ne faisons qu’ajouter un peu plus d’amertume dans notre monde.

Notre mission n’est pas là !
Les chrétiens ne sont pas au-dessus de la mêlée !
Contrairement à ce que nous avons tendance à penser parfois, notre bataille contre le mal commence dans notre propre cœur !

C’est dans le cœur que nous devons planter les bonnes herbes de la solidarité, de l’amitié, de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde et du pardon.

Le chemin pour y arriver ?
L’Evangile ! Chaque jour…

La Parole, mais également la prière et les sacrements arrosent quotidiennement des cœurs dans lesquels on plante de les vraies d’Amour de Dieu !


Amen.

dimanche 23 août 2015

2015-08-23 - B - 21ème dimanche du temps ordinaire - « Seigneur, à qui irions-nous Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)


21ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu » (Jos 24, 1-2a.15-17.18b)
Lecture du livre de Josué
En ces jours-là,
    Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ;
puis il appela les anciens d’Israël,
avec les chefs, les juges et les scribes ;
ils se présentèrent devant Dieu.
    Josué dit alors à tout le peuple :
    « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur,
choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir :
les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate,
ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays.
Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
    Le peuple répondit :
« Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur
pour servir d’autres dieux !
    C’est le Seigneur notre Dieu
qui nous a fait monter, nous et nos pères,
du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ;
c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes
et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru,
chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés.
    Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur,
car c’est lui notre Dieu. »

    – Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église » (Ep 5, 21-32)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens
Frères,
    par respect pour le Christ,
soyez soumis les uns aux autres ;
    les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ;
    car, pour la femme, le mari est la tête,
tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête,
lui qui est le Sauveur de son corps.
    Eh bien ! puisque l’Église se soumet au Christ,
qu’il en soit toujours de même pour les femmes
à l’égard de leur mari.
    Vous, les hommes,
aimez votre femme à l’exemple du Christ :
il a aimé l’Église,
il s’est livré lui-même pour elle,
    afin de la rendre sainte
en la purifiant par le bain de l’eau baptismale,
accompagné d’une parole ;
    il voulait se la présenter à lui-même, cette Église,
resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ;
il la voulait sainte et immaculée.
    C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme :
comme leur propre corps.
Celui qui aime sa femme s’aime soi-même.
    Jamais personne n’a méprisé son propre corps :
au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église,
    parce que nous sommes les membres de son corps.
Comme dit l’Écriture :
    À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
    Ce mystère est grand :
je le dis en référence au Christ et à l’Église.
    – Parole du Seigneur.
Evangile : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
Acclamation :
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia.
(cf. Jn 6, 63c.68c)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
    Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
    Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
    Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !...
    C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
    Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
    Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
    À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
    Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
    Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
    Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
    – Acclamons la Parole de Dieu.



Un 21ème dimanche du temps de l’ordinaire placé sous le signe du choix qu’il nous faut faire de construire une vie avec Dieu ou sans Dieu.

Ces deux choix sont très marqués dans la première lecture et l’Evangile.
Le texte de la seconde lecture est là pour nous aider à comprendre tout ce que le choix de Dieu peut apporter à nos vies.

Et là peut-être vous dites-vous que le choix est déjà fait…
Peut-être vous dites-vous que même si comme moi vous avez conscience de ne pas être parfaits, vous avez choisi Dieu depuis longtemps… « Dame… sinon, on serait là pour quoi ce matin ? »

Mais sommes-nous bien sûrs d’avoir fait ce choix ?
Ou tout du moins, sommes-nous sûrs de l’avoir fait DEFINITIVEMENT et COMPLETEMENT ?

C’est vrai que si on y réfléchit un peu on sait que rien n’est jamais acquis…
« Est-ce que j’ai fait le choix DEFINITIVEME ? »
Je suis sûr que comme moi, il y en a parmi vous qui ont connu des traversées du désert dans leurs vies… Ces moments, souvent empreints de douleurs, où notre foi se met en veilleuse…

Alors quand la flamme revient, on reprend le chemin… Mais nous sommes tous conscients que nous pouvons retomber ?

Et puis « Est-ce que je fais le choix COMPLETEMENT ? »
Une fois traversées certaines épreuves de la vie, nous pouvons c’est vrai, avoir la sensation d’avoir fait le choix DEFINITIVEMENT de suivre le Christ…
Nous pouvons avoir cette certitude de le suivre pour de bon… de savoir que nous marcherons toujours à sa suite…

Mais est-ce que nous le faisons COMPLETEMENT… Est-ce que notre engagement est réellement total ?

Car il n’y a pas de demi-mesure dans l’engagement à la suite du Christ…
On ne peut pas le faire quand ça nous arrange, quand nous comprenons les choses, quand nous sommes en accord avec les commandements de Dieu… et ne pas le faire quand nous ne comprenons pas où quand nous trouvons que le discours de l’Eglise nous semble ne pas coller avec une réalité de notre temps…

Pas toujours facile…
Suivre le Christ sur les chemins qui mènent à Dieu c’est COMPLETEMENT ou pas du tout ! C’est le choix auxquels sont appelés toutes les tribus d’Israël par Josué, c’est également le choix auquel nous aussi nous sommes appelés 21 siècles plus tard.

La Bible n’est pas une recette de cuisine à laquelle nous pouvons ajouter ou enlever un peu de ceci ou un peu de cela pour le mettre à NOTRE goût !
La Parole de Dieu est toute entière source d’inspiration de l’Amour de Dieu pour les hommes…

Ça peut parfois nous choquer ou à minima nous interpeler…
« Dieu ne cesse de nous dire que nous sommes libres, que nous avons notre libre arbitre et là… nous avons l’impression d’être contraints… »

Je pense que si nous avons le texte de la seconde lecture aujourd’hui c’est justement pour éclairer la question en nous montrant à quel point Dieu nous aime, en nous montrant à quel point son Amour est Total.

Ce second texte est un texte que nous prenons en préparations au mariage.
Nous le prenons, pour les mêmes raisons : montrer aux jeunes couples à quel point l’Amour de Dieu est grand et comme il est un modèle pour les hommes et les femmes qui veulent vivre une vie heureuse dans les pas du Christ et dans le mariage.

Ce texte fait d’ailleurs toujours polémique et vous aurez sans doute compris pourquoi…
Ce texte fait polémique parce qu’il utilise un mot dont le sens est complètement galvaudé dans notre époque… Ce mot c’est « soumission ».
Dans notre 21ème siècle c’est presque devenu un gros mot.

« Soyez soumis les uns aux autres » nous dit le texte…

Et les réactions sont vives : « Soumis les uns aux autres… Non mais vous rigolez ou quoi ? On est plus au moyen âge ! Ah ça… c’est bien la preuve que l’Eglise est rétrograde… Qu’elle ne comprend rien au monde d’aujourd’hui… Soumis les uns aux autres… et puis quoi encore ??? »

Au mot « soumission » le dictionnaire nous dit : « Fait de se mettre dans une état de dépendance… »

Nous reprenons cette définition quand nous sommes avec les jeunes couples…
Et pour leur expliquer ce mot, pour leur faire comprendre le texte de Saint Paul et leur permettre d’y déceler la puissance de l’Amour de Dieu nous le comparons à leur propre amour.

Ils s’aiment !
Quand vous parlez de l’un à l’autre, ils ont des étincelles dans les yeux.
Ils disent qu’ils feraient tout l’un pour l’autre…
Ils sont certains que rien ne viendra jamais les séparer…

Mais s’aiment-ils réellement à l’image de Dieu ?
Quand ils auront quelques années de vie commune… Quand ils vont découvrir que l’autre n’est finalement pas aussi parfait qu’ils l’avaient imaginés avant le mariage…
S’aimeront-ils toujours autant ?

Quand les difficultés de la vie passeront par-là, les tentations aussi… S’aimeront-ils toujours autant ?

Comme chacun, s’ils veulent que leur Amour dure, ils vont découvrir qu’il faut en repousser les limites…
S’ils ont encore deux sous de foi, ils comprendront alors à quel point l’Amour de Dieu est grand lui qui continue à nous aimer toujours du même amour malgré toutes nos limites.

Aimer l’autre à l’image de Dieu, c’est l’aimer pour ces forces mais aussi pour ses limites.
Aimer l’autre à l’image de Dieu, c’est lui pardonner ses erreurs et l’aider à se relever après chaque chute.

Aimer l’autre à l’image de Dieu, c’est aussi savoir lui demander pardon après une erreur, puis une autre et encore une autre, en ayant tellement confiance en l’autre qu’on saura que jamais il ne se servira contre nous de ces instants où nous aurons été faible.

Voilà, ce qu’est la dimension de l’Amour de Dieu… c’est quelque chose dont la grandeur nous échappe complètement, quelque chose qui dépasse toutes nos mesures humaines.

Voilà pourquoi ce texte de la seconde lecture est posé là…
Entre les choix auxquels nous appellent la première lecture puis l’Evangile, il nous invite à prendre le temps de nous interroger sur ce qu’est réellement l’Amour de Dieu et de prendre pleinement conscience que si nous choisissons de suivre le Christ, c’est cet amour-là que nous aussi nous devrons prodiguer à chacune et chacun de celles et ceux que Dieu met sur les routes de nos quotidiens.

Choisir les chemins de Dieu, c’est aussi percuter au fait que nous sommes imparfaits et que ces chemins sont également des chemins de conversion, des chemins sur lesquels nous ferons – vraiment – de notre mieux pour nous améliorer.

Et voici le texte d’Evangile…
Il arrive après les textes de trois dimanches où le Christ nous a dit et répétés qu’il est venu s’offrir pour que le monde connaisse la vie éternelle…

Je cite Saint Jean : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle… »

Des paroles que beaucoup de Juifs ne pouvaient pas comprendre…
Ils avaient eu beaucoup de signes… Le Christ leur avec expliqué La Parole de Dieu en long, en large et en travers et au moment où Il leur demande un acte de foi… au moment où il leur demande de croire dans quelque chose qui les dépasse… un mystère que seul la foi peut permettre d’apercevoir… et bien ils se détournent de lui et finiront pas le mettre à mort.

A son tour, le texte de Saint Jean nous appelle à choisir…
Choisir comme le feront alors beaucoup, de ne pas suivre le Christ… Parce que nous ne comprenons pas… parce que nous n’acceptons pas qu’un mystère puisse guider notre vie…

Ou choisir comme l’ont fait les 12 de suivre sans restriction…
De suivre sans toujours tout comprendre mais en ayant cette confiance que les époux qui vivent en Dieu ont l’un en l’autre, cette confiance en un amour qui nous dépasse… Un amour tellement fort que jamais rien de mal ne pourra nous arriver si nous le suivons, un amour qui sera la garantie que jamais nous ne nous perdrons notre vie si nous le suivons complètement.

C’est Pierre, Pierre cet homme qui n’était pourtant qu’un pécheur, un homme sans trop d’instruction, bourru et rude comme nous le connaissons, c’est Pierre qui a les mots justes : « Seigneur à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle… »

Et ce ne sont pas des paroles de dépit…

Pierre n’est pas en train de nous dire « Ben Seigneur… On a déjà fait une partie du chemin avec toi alors… Alors maintenant on va faire le reste… Pour voir… »

Les paroles de Pierre sont de vraies paroles de foi !
Et Pierre n’a pas pour autant mieux compris que les autres les paroles de Jésus…
Il n’avait pas la moitié de l’instruction que pouvaient avoir les Juifs de l’époque…

Ce qu’il avait compris c’est que même si ces paroles nous dépassent, l’Amour de Dieu est plus grand que tout et que c’est lui qui nous mènera réellement à la vie éternelle.

Alors voilà…

Une fois encore le choix nous appartient…
Aujourd’hui encore nous conservons ce fameux libre arbitre qui nous est si cher…

Chemin de vie éternelle… chemin de perdition…
A nous de choisir notre voie…


Amen.