dimanche 28 octobre 2012

2012-10-28 - B - Guérison d'un aveugle à Jéricho (Mc 10, 46-52)



30ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : Retour joyeux des rescapés d'Israël (Jr 31, 7-9)

Lecture du livre de Jérémie
Ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d'Israël ! »
Voici que je les fais revenir du pays du Nord, et que je les rassemble des extrémités du monde. Il y a même parmi eux l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée ; c'est une grande assemblée qui revient.
Ils étaient partis dans les larmes, dans les consolations je les ramène ; je vais les conduire aux eaux courantes par un bon chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné. Parole du Seigneur.

2ème lecture : Jésus, grand prêtre à la manière de Melkisédek (He 5, 1-6)

Lecture de la lettre aux Hébreux
Le grand prêtre est toujours pris parmi les hommes, et chargé d'intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu ; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est en mesure de comprendre ceux qui pèchent par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ; et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s'attribue pas cet honneur à soi-même, on le reçoit par appel de Dieu, comme Aaron.
Il en est bien ainsi pour le Christ : quand il est devenu grand prêtre, ce n'est pas lui-même qui s'est donné cette gloire ; il l'a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd'hui, je t'ai engendré, et qui déclare dans un autre psaume : Tu es prêtre pour toujours selon le sacerdoce de Melkisédek.

Evangile : Guérison d'un aveugle à Jéricho (Mc 10, 46-52)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route.
Apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l'aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t'appelle. »
L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus.
Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je voie. »
Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.

Depuis le 11 octobre dernier nous sommes entrés dans l’année de la foi…
Et ca tombe bien puisque c’est à cela que nous appellent les trois textes d’aujourd’hui : La Foi !

Mais prenons le temps après le tumulte de notre semaine de pauser un peu…

Chacune et chacun d’entre nous a connu des moments plus ou moins difficiles durant cette semaine…
Les petites contrariétés du quotidien, parfois des disputes avec des gens que pourtant nous aimons ou des choses plus graves comme le décès d’un proche.

Toutes ces choses sont venues obscurcir nos jours…

Et pourtant, si nous croyons vraiment en ce Dieu qui nous rassemble aujourd’hui nous pourrons surmonter tout cela…

Nous savons, si nous faisons cette pause dont je viens de parler, si nous prenons quelques instants pour lire au fond de notre cœur, que Dieu est plus fort que tout cela…

Il est celui qui nous permettra de passer au dessus de ces contrariétés du quotidien et de les ranger à leur place dans notre vie c’est à dire au rang des choses sans réelle valeur…

Il est celui qui nous aidera à faire le premier pas vers ceux avec qui nous nous sommes disputés et avec eux retrouver la sérénité qui permet d’avancer, certains que la bonne entente avec nos frères est bien plus importante que nos divergences.

Il est même celui qui nous permettra, dans le sourire d’un proche, dans l’instant heureux d’une famille réunie, de dépasser la douleur de la perte être cher et de continuer la route certain de sa présence…

C’est le sens du texte de la première lecture…

Dans ce texte Jérémie s’adresse à son peuple, un peuple qui vient d’être déporté sans ménagement sur une terre étrangère.

Tous ont le moral au plus bas, et c’est en leur faisant ressentir la joie qui sera la leur au jour de leur retour, que Jérémie les remet en route, leur permet à nouveau de croire en demain et surtout dans le fait que Dieu n’abandonne jamais ses enfants…

Car la bonne nouvelle de ce texte c’est que Dieu est toujours le même… Il ne change pas Lui !
Il nous aime inlassablement et ne demande qu’à nous combler de Son amour !

C’est cela qu’il ne faut jamais oublier, même aux jours les plus sombres de notre existence.

Ce Dieu plein d’amour se révèle en Jésus Christ que la lettre aux Hébreux nous présente comme le grand prêtre.

Ce prêtre c’est celui qui établit des relations entre Dieu et les hommes.
Il est celui qui parle de Dieu aux hommes et celui qui parle des hommes à Dieu.
Comme le disait Jean-Paul II « Il donne Dieu aux hommes et les hommes à Dieu »

Cette mission est également la notre, celle de chacune et chacun d’entre nous.
Nous sommes tous en charge d’annoncer Dieu à nos frères et en charge d’intercéder pour eux auprès de Dieu.

Certains d’entre nous sont appelés à le faire au travers d’un ministère ordonné c’est vrai mais chaque chrétien est appelé lui aussi.

Comme les grands prêtres du texte nous sommes tous appelés à témoigner de notre foi auprès de nos frères, chrétiens ou non.

Comme les grands prêtres du texte nous ne sommes pas parfaits… Nous sommes dont très bien placés pour comprendre ce qui a fait tomber nos frères et les confier à Dieu dans la prière en même temps que nos propres péchés.


Et comme toujours le texte d’Evangile vient en point d’orge des trois textes de ce jour.

Nous y rencontrons Jésus au milieu d’une foule et un aveugle, Bartimée, qui est assis sur le bord de la route.

Il y a beaucoup à dire sur ce texte qui contient beaucoup de symboles et qui n’est pas qu’une jolie histoire qui se termine bien… surtout pour Bartimée…

Bartimée est peut-être aveugle des yeux mais pas du cœur…
Apprenant que c’est Jésus qui passe, il se met à crier « Jésus Fils de David… »
Par ces paroles il reconnaît en Lui le Messie.

La première chose que je souhaitais relever, le premier symbole que je voulais vous partager est dans le fait que Bartimée est sauvé avant même d’être guéri… « Va, ta foi t’as sauvé… » ce n’est qu’ensuite qu’il se met à voir.

Le salut que Jésus apporte ce n’est pas d’abord la guérison d’une infirmité physique…

Être sauvé, c’est avant tout être tiré d’un danger dans lequel nous allions périr…

Bartimée, lui qui était mis à l’écart de la société à cause d’un mal auquel il ne pouvait vraisemblablement rien, est sauvé de l’abandon.
Par son geste de foi il devient disciple du Christ qu’il suivra désormais sur la route nous dit le texte, et pas seulement la route sur laquelle Jésus marche physiquement mais surtout sur la route de son enseignement, de son témoignage de l’Amour de Dieu…

C’est aussi à ce cri de foi que Dieu nous invite…

Lui qui nous aime, Lui qui fait toujours le premier pas vers nous, Lui qui souhaite notre bonheur plus que tout, n’attend de nous que ce cri de foi pour pouvoir nous sauver…

C’est quand même un comble, un énorme paradoxe : C’est Dieu qui attend notre « permission » si j’ose dire pour nous sauver.

Et cela m’amène au second point que je voulais vous faire remarquer, au second symbole : Le cri de Bartimée…
Son cri et sa force, sa fougue quand Jésus l’appelle

Car Bartimée crie et parce que la foule tente de le faire taire, Bartimée crie encore plus fort « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »

Jésus s’arrête et le fait appeler… Vous remarquerez au passage qu’il ne l’appelle pas lui-même, mais j’y reviendrai…
Jésus fait donc appeler Bartimée…

Et le texte nous dit : « L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. »

Encore un symbole fort…

Bartimée jette ce manteau qui lui servait à recueillir l’aumône, ce manteau qui le caractérisait si bien comme un rejeté de la société…
Il le rejette car désormais il n’en aura plus besoin…
Parce qu’il a résisté à la foule qui lui demandait de se taire, parce que envers et contre tous il a continué à professer sa foi, Bartimée est appelé par le Christ et est sauvé.

Ce symbole s’adresse également à nous.

C’est vrai la vie est parfois difficile… et comme pour le peuple de Jérémie dans la première lecture, tout peut nous sembler parfois bien sombre…

Mais Dieu nous demande de croire en son Amour qui peut tout au-delà de toute perception humaine.

Cela veut dire que nous serons sauvés, nous pourrons continuer le chemin parce que comme Bartimée avant même d’être guéris de nos maux, nous serons sauvés…


Il y a encore un symbole fort dans ce texte. C’est la foule dont il y a beaucoup de choses à dire également…

Cela ne transparaît pas directement dans le texte et pourtant cette foule a besoin d’être sauvée elle aussi…
Cette foule qui tente de faire taire Bartimée au moment où il professe sa foi au point qu’il est obligé de crier pour se faire entendre…

Dans ce texte, les aveugles ne sont peut-être finalement pas ceux que l’on croit …

Grâce à l’intervention de Jésus ils découvrent un Dieu qui ne laisse personne sur le côté, un Dieu qui met sur un pied d’égalité les biens portants et les aveugles… un Dieu qui souhaite donner une nouvelle chance aux pécheurs également… Et du coup ils sont envoyés chercher Bartimée…

Le parallèle est tout fait avec notre vie à nous…

C’est à nous qui sommes pour une bonne majorité bien portants, et qui, comme la foule de l’Evangile, tentons de suivre le Christ, que Dieu demande d’aller à la rencontre des plus petits, des exclus des pécheurs également et de veiller à les conduire à Lui…

A ceux qui pouvaient se demander « Mais pourquoi une année de la foi ? » et bien les textes de ce dimanche sont venus donner une réponse.

C’est un cadeau extraordinaire… un cadeau que nous allons déballer jour après jour…
Pendant toute une année, si nous savons laisser éclairer nos jours des textes qui nous seront proposés mais surtout et avant tout par l’Amour de Dieu, alors nous irons de surprise en surprise et nous découvrirons à quel point il est important de proclamer sa foi dans le monde qui nous entoure.

Amen

dimanche 21 octobre 2012

2012-10-21 - B - Le Fils de l'homme est venu pour servir (brève 42-45) (Mc 10, 35-45)



29ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : « Mon serviteur justifiera les multitudes » (Is 53, 10-11)
Lecture du livre d'Isaïe
Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur. Mais, s'il fait de sa vie un sacrifice d'expiation, il verra sa descendance, il prolongera ses jours : par lui s'accomplira la volonté du Seigneur.
À cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés.

2ème lecture : Le grand prêtre compatissant (He 4, 14-16)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a pénétré au-delà des cieux ; tenons donc ferme l'affirmation de notre foi.
En effet, le grand prêtre que nous avons n'est pas incapable, lui, de partager nos faiblesses ; en toutes choses, il a connu l'épreuve comme nous, et il n'a pas péché.
Avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.

Evangile : Le Fils de l'homme est venu pour servir (brève : 42-45) (Mc 10, 35-45)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s'approchent de Jésus et lui disent : « Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Il leur dit : « Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »
Ils lui répondirent : « Accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire. »
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire, recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui disaient : « Nous le pouvons. » Il répond : « La coupe que je vais boire, vous y boirez ; et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder, il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu, et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit : « Vous le savez : ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.
Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous : car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »


Trois très beaux textes encore en ce dimanche, mais peut-être un peu plus difficile à associer les uns aux autres que les dimanches précédents.

Et pourtant, ils sont une suite logique comme à chaque fois.
Tous ces textes nous parlent de la même chose : le don de soi.. le don TOTAL de soi… le mot « TOTAL » a son importance mais nous y reviendrons tout à l’heure.

Le premier texte est extrait du livre d’Isaïe.
Mais qui est donc ce serviteur broyé par la souffrance dont nous parle Isaïe ?

Est-ce de lui-même qu’il parle ? Lui au moment où il est rejeté par les siens ?
Utilise-t-il cette image pour parler du peuple en exil sur une terre étrangère ?
Ou bien est-ce tout simplement de tout croyant qui souffre, que ce texte nous parle ? De toute personne, et dans ce cas, ça peut être chacune et chacun d’entre nous quand nous rencontrons des difficultés…
Ce qui est sur, c’est que pour nous chrétiens, nous pouvons lire l’annonce de Jésus serviteur de Dieu dans l’histoire de ce serviteur.

Ce très court texte d’Isaïe nous invite à réfléchir sur le sens de la souffrance et du sacrifice…
Mais me direz-vous : Y a-t-il vraiment un sens à la souffrance ? Faut-il en arriver à souhaiter de souffrir ?

Ce n’est pas cela que nous dit le texte, et il me semble important de partir d’un pré-requis : La souffrance, la maladie sont des maux qu’il nous faut combattre par tous les moyens ; Et NON, la souffrance en elle-même n’a aucun sens.

Le texte nous dit que, à cause de sa souffrance, le serviteur verra la lumière.
Cela ne veut pas dire qu’il faut souffrir pour voir la lumière…
Ce texte nous interpelle, nous qui sommes tous un jour ou l’autre confrontés à la souffrance, pour savoir comment nous réagissons devant cette souffrance.

Chacun réagit différemment et il n’est pas question de poser ici un jugement sur quiconque, mais ce texte nous invite à ne pas nous renfermer sur nous même alors, à ne pas en vouloir à le terre entière et rejeter tous ceux qui nous entourent.

Ce n’est certes pas facile, et encore une fois, nous ne sommes pas tous égaux devant la souffrance, mais c’est en remettant cette souffrance à Dieu et en acceptant de continuer à avancer au milieu de ceux qui nous entourent que nous pourrons voir la lumière et être comblé comme nous le dit le texte.

Nous commençons ici à toucher du bout du doigt le terme de « don TOTAL de soi » dont je parlais tout à l’heure.

Et ce don, bien sur, nous le trouvons entièrement réalisé dans la personne de Jésus Christ ; C’est ce que nous rappelle la lettre aux Hébreux de la seconde lecture.

L’image qu’elle nous donne du Christ, comme étant le grand prêtre par excellence est très évocatrice.

Jésus, Tout comme le grand prêtre fait le lien entre la terre et le ciel.
Il parle des hommes à Dieu et de Dieu aux hommes.
Comme un grand prêtre, il intercède pour nous auprès de Dieu pour que nous puissions obtenir sa miséricorde, à la différence près que lui est allé jusqu’au don de sa vie pour que nos péchés nous soient remis.

Et le Concile Vatican II dont, nous fêtons en ce moment le 50° anniversaire, nous a également précisé que ce don de soi concerne chaque baptisé.

Il appartient à chacun d’entre nous de pardonner à ceux qui nous entourent.
Il appartient à chacun d’entre nous de prier pour celles et ceux qui nous entourent, y compris - et surtout oserai-je dire – pour ceux qui nous font souffrir.

C’est vrai ce n’est pas facile… C’est vrai ca n’est absolument pas dans l’air de notre temps et pourtant c’est bien à cela que correspond le don de soi.

Une fois encore nous approchons de cette notion de don TOTAL de soi…


Vient enfin le texte d’Evangile.
Tout commence par une parole de Jacques et jean qui demandent à Jésus de pouvoir siéger à ses côtés dans la gloire.

« Ils sont gonflés ces deux là ! » c’est sans doute notre première réaction mais ca a également été celle des autres disciples.

Mais si nous prenons un peu de recul, cela veut également dire que ces deux disciples avaient quand même déjà bien compris que la gloire de Dieu n’est pas de ce monde… ils ne lui ont pas demandé d’être à ses côtés sur un trône ou à la tête de quelque empire que ce soit, mais à ses côtés dans la gloire, cette gloire qui leur a été donnée de contempler au jours de la transfiguration.

Et comme à son habitude, Jésus profite de l’occasion pour enseigner à ceux qui l’entourent…

Il revient cette fois encore sur la nécessité du don de soi pour accéder au royaume de Dieu.

Il prend pour cela deux symboles… Celui de la coupe et celui du baptême.

La coupe c’est celle qu’il va boire lui-même… Cette coupe qui est pleine des péchés des hommes, de nos péchés, et c’est Jésus qui va s’en charger… IL va les prendre sur SON dos et mourir en demandant au père de NOUS pardonner…

Il nous dit donc que si nous aussi nous voulons accéder au royaume de Dieu, il nous faut passer par l’acceptation de cette coupe…
Il nous faut accepter nous aussi de nous charger des péchés de celles et ceux qui nous entourent et font souffrir, et nous font souffrir…

Il nous faut prier pour eux, accepter d’être du côté de ceux qui souffrent et de demander à Dieu de les pardonner comme le Christ lui-même l’a fait pour nous en mourant sur la croix.

Puis il y a le symbole du baptême…
Ce baptême dont il parle, c’est celui de sa Passion et de sa mort.
Il a souffert sa passion pour les hommes… Il nous a tellement aimés, avec passion, qu’il a accepté de mourir pour nous.

« Eh minute… » Me direz-vous « Je n’ai pas envie de finir comme lui moi… »

Et pourtant, à la mesure de nos capacités, c’est bien ce que Dieu nous demande…
Mais j’ai bien dit : « à la mesure de nos capacités » et j’aurais peut-être du rajouter « dans notre environnement ».

Il n’est pas dans les possibilités de chacun d’entre nous de partir à l’autre bout du monde soulager la souffrance de celles et ceux qui malheureusement subissent la faim ou la guerre.

C’est d’abord là où nous sommes que le Christ nous invite à prendre sa suite et il est fort peu probable de fait, que l’un ou l’autre d’entre nous finisse crucifié au sens littéral du terme.

C’est dans le quotidien de nos vies que le Christ nous attend et nous demande de prendre sa suite… et les possibilités ne manquent pas…

C’est par exemple, dans le respect absolu de son sacrement de mariage, quand l’Autre ne va pas bien pour quelque raison que ce soit, le fait de rester à ses côtés, de tout faire pour comprendre les hauts et les bas de son moral et de l’aider en s’efforçant de rester toujours aimant et disponible…

C’est encore dans notre milieu professionnel, là où trop souvent les nerfs sont à vif et où malheureusement trop souvent les coups tordus sont de mise, en sachant rester souriant, droit, juste et respectueux des autres envers et contre tout…

C’est aussi en famille, quand nos enfants font des choix qui ne sont pas les nôtres, savoir se souvenir que nous aussi nous avons parfois fait des choix décalés et accueillir les leurs avec bienveillance, patience, calme et amour ces deux ingrédients indispensables au maintien du dialogue dont chacun sait très bien qu’il est porteur de paix…

C’est aussi dans nos paroisses, quand nous nous mettons complètement au service des autres, en acceptant de s’offrir à un service d’église plutôt que de chercher à le piloter pour je ne sais quel mérite tellement éphémère…

Mais me direz-vous, c’est qu’en procédant ainsi on risque de s’oublier… de perdre notre identité… de nous faner et de mourir…

C’est possible… C’est possible si on oublie de faire tout cela au nom de notre foi…

Car c’est bien là que se trouve le sens de tout cela…

Dans tous ces moments, ce qui fera la différence, ce qui fera qu’on pourra continuer à vivre aux côtés d’un conjoint en difficultés plutôt que de laisser la colère et la rancœur s’installer et de finir par se séparer…

Ce qui fera que petit à petit on pourra constater que le respect et même parfois l’amitié, s’installent entre collègues alors que tout semblait perdu…

Ce qui fera que le dialogue sera maintenu entre parents et enfants malgré les différences de vue et que chacun saura qu’il peut continuer à compter sur l’autre…

Ce qui fera qu’en paroisse, plus personne ne s’appropriera tel ou tel service mais que chacun trouvera sa place au service des autres…

Ce qui fera que l’on pourra vivre tout cela sans avoir l’impression de se faner, de mourir tout en se donnant TOTALEMENT aux autres, c’est notre foi…
C’est le fait que dans chacun de ces instants de notre vie, nous aurons appris à réagir comme le Christ l’a fait lui aussi.

Cette semaine, j’ai eu le plaisir de vivre un temps d’adoration avec quelques paroissiens de notre grande paroisse dans l’église de Paradis…

J’en profite au passage pour souligner l’importance de ces moments passés face au Seigneur, ces moments de calme où nous pouvons lui remettre tout ce que nous sommes en confiance.

Mardi j’ai terminé, comme je le fais aujourd’hui, par la suggestion d’une petite prière que chacun d’entre nous peut dire chaque matin… Quelques mots prononcés avec cœur… Quelques mots qui, si nous savons les dire avec foi et confiance en Dieu peuvent tout changer et contribuer à ce que tout cela devienne réalité :
« Seigneur, donne moi aujourd’hui d’aller à la rencontre de toutes celles et ceux que tu mettras sur ma route et aide moi à les aimer comme toi tu les aimes »

Amen

dimanche 14 octobre 2012

2012-10-14 - B - Tout abandonner pour suivre Jésus (brève 17-27) (Mc 10, 17-30)



28ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : Les trésors de la Sagesse (Sg 7, 7-11)
Lecture du livre de la Sagesse
J'ai prié, et l'intelligence m'a été donnée. J'ai supplié, et l'esprit de la Sagesse est venu en moi.
Je l'ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse ; je ne l'ai pas mise en comparaison avec les pierres précieuses ; tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable, et, en face d'elle, l'argent sera regardé comme de la boue.
Je l'ai aimée plus que la santé et que la beauté ; je l'ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s'éteint pas.
Tous les biens me sont venus avec elle, et par ses mains une richesse incalculable.

2ème lecture : « Elle est vivante, la parole de Dieu » (He 4, 12-13)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Pas une créature n'échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes.

Evangile : Tout abandonner pour suivre Jésus (brève : 17-27) (Mc 10, 17-30)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »
L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. »
Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »
 
Les textes nous gâtent en ce 28° dimanche du temps dit ordinaire…
Une occasion - s’il en était besoin - de nous rappeler que ce que nous appelons le temps ordinaire, n’a vraiment d’ordinaire que le nom…

Il est – j’ai déjà eu à plusieurs reprises l’occasion de le préciser – un temps qui nous est donné pour nous replonger dans les fondements de notre foi.

Et c’est justement ce que nous proposent les deux textes d’aujourd’hui.

La première lecture nous parle de la Sagesse, et la lettre aux Hébreux de la seconde lecture nous parle de La Parole de Dieu.
Et l’Evangile arrive comme bien souvent en point d’orgue en nous présentant Jésus comme Sagesse et Parole de Dieu incarnées.

Mais revenons pour commencer à la première lecture qui est extraite du livre de la sagesse.

Ce texte a été écrit dans le Siècle qui a précédé la naissance de Jésus…

Il était attribué au roi Salomon qui a lui vécu bien longtemps avant, environ 900 ans avant Jésus.

Salomon venait d’hériter de la couronne de son Père le roi David dont nous parle régulièrement la Bible.

Salomon se rend compte du poids de sa couronne, du poids de la lourde charge qui l’attend surtout après le règne d’un roi aussi important que David.

Soucieux de s’acquitter avec brio de sa charge, Salomon demande à Dieu dans la prière de l’aider dans sa tâche.
C’est en se mettant en prière à l’écoute de Dieu qu’il pourra recevoir la sagesse qui saura le guider dans la charge qui lui incombe.

Le texte nous le dit bien : La sagesse est TOUT !
Devant elle l’or n’est que du sable et l’argent de la boue…
Tous les sages vous le diront, la sagesse se s’acquière pas avec la tête mais avec le cœur…

Le plus érudit des hommes peut ne pas être sage alors que le plus pauvre peut en être comblé.

C’est dans la prière que l’on peut RECEVOIR la sagesse puisque la sagesse est don de Dieu ! Elle ne s’acquière pas, c’est Dieu qui nous en fait cadeau…

Et pour nous faire ce cadeau, il n’attend qu’une seule chose : Que nous lui ouvrions vraiment les portes de notre cœur…

Mais qu’est-ce que ca veut dire : Ouvrir les portes de notre cœur ?
C’est une phrase que nous entendons régulièrement ; Mais savons nous au fond ce qu’elle signifie réellement…

Ouvrir son cœur à Dieu, c’est nous reconnaître pécheurs à ses yeux et implorer son aide pour nous corriger…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est reconnaître en Lui le créateur de toute chose et lui rendre gloire pour cela…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est accepter qu’il soit présent dans le quotidien de nos vies, qu’il nous montre le chemin et que nous acceptions de suivre ce chemin…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est aller à la rencontre de toutes celles et ceux qu’il met sur notre chemin et les aimer comme lui les aimerait…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est tout cela et encore bien d’autres choses…

Si nous désirons faire tout cela, alors Dieu nous aidera et nous nous apercevrons très vite que tout ce que nous aurons dans le cœur est bien plus important que toutes les possessions de notre monde et que toutes les douleurs, toutes les craintes de nos vies…


Dans la seconde lecture – Cet extrait de la lettre aux Hébreux – c’est l’éloge de la Parole de Dieu qui est faite…
Personne ne sait réellement qui a écrit cette lettre ni quand elle a été écrite.

Ce qui est tenu pour vrai c’est qu’elle s’adresse à un peuple dans la peine, un peuple qui a subi de nombreux outrages et qui a besoin d’une parole de réconfort…

C’était le peuple Hébreux, mais c’est peut-être à nous également qu’elle s’adresse… A notre époque pour le moins troublée ou chaque jour les médias nous rapportent des horreurs de plus en plus inhumaines.

Ce texte est là pour nous dire de tenir bon dans la peine, quelle qu’elle soit, et nous rappeler que c’est dans La Parole de Dieu que nous trouverons le réconfort.

C’est d’ailleurs bien plus qu’une parole qui nous instruit… Au-delà de cela elle nous dit et nous rappelle sans cesse à quel point Dieu nous aime.

Tous les textes dont elle est composée ne sont pas que de belles histoires qui nous sont racontées pour comprendre une succession d’évènements, mais des textes qui nous disent l’amour de Dieu pour son peuple, un amour qui nous rend libre comme la sagesse de la première lecture.

La lire c’est se faire du bien… Mais bien sur pas la lire superficiellement…
La lire et la relire, seul mais aussi entre chrétiens… La partager, partager ce qu’elle représente pour chacune et chacun, peut-être avec l’éclairage d’un prêtre, pour comprendre à quel point elle est source de vie, source pour la vie de chacune et chacun d’entre nous.


Et nous voilà à l’Evangile…

Dans ce texte un homme vient à la rencontre de Jésus…
C’est un homme juste qui a bien compris que notre vie sur terre est une préparation à la vie éternelle…

Et c’est justement cette vie éternelle qu’il veut acquérir… C’est d’ailleurs la question qu’il pose à Jésus…

A cette époque, peu de gens se soucient de cela et c’est pour cela que Jésus se réjouit de cette démarche, comme il se réjouit de tous les petits pas que nous pouvons faire dans sa direction chaque fois que nous nous demandons comment le servir…

« Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer » comme il aime chacun d’entre nous.

Mais voilà… la réponse que fait Jésus attriste cet homme.
Jésus lui dit de tout vendre, de donner l’argent aux pauvres, puis de le suivre…

Mais voilà… cet homme avait de grands biens et il repart triste…

Et bien entendu, cet Evangile nous rejoint nous aussi, une nouvelle fois, deux mille ans plus tard…

Nous le savons tous, nous vivons dans un monde où posséder est bien vu.
Et même si on ne possède pas grand-chose, en cette période de crise, on s’y accroche pour le cas ou… on ne sait jamais… demain on pourrait en avoir besoin…

Et bien sur qu’on pourrait en avoir besoin…
Je ne pense pas que cet Evangile nous demande TOUT vendre en sortant de cette Eglise et d’aller par les routes comme lui a pu le faire…

Ouf ! Me direz-vous… Nous n’allons pas être obligés de tout vendre pour accéder un jour au royaume de Dieu…

Et pour cause puisque Dieu n’a que faire des biens de notre monde.

Ce qui l’intéresse lui, c’est nous…
Peu lui importe que nous ayons de grands biens ou pas un sou…
Et justement, ce que Jésus attends de nous c’est que nous ne soyons pas attachés à ces biens…

La pauvreté qu’il demande c’est celle de notre cœur…
Il nous demande « simplement » d’aimer, de donner et de NOUS donner, tel que nous sommes, avec les richesses et les pauvretés de nos cœurs …

Tout comme il s’offre à chacune et chacun d’entre nous, il nous demande à nous aussi de nous donner à lui et à nos frères.

Peut-être qu’une comparaison peut nous aider à y voir plus claire…

Quand on veut qu’une montgolfière puisse s’élever il faut couper les cordes et jeter par dessus bord le maximum de leste.

Comme ce ballon nous pouvons nous élever vers Dieu nous aussi si nous apprenons à nous libérer de toutes les cordes qui nous retiennent, tous ces liens que sont l’argent, la possession et que nous délestions nos vies de nos comportements égoïstes, nos colères, nos rancœurs, nos tristesses, toutes ces limites qui encombrent nos cœurs et les alourdissent…

Mais chacun sait que si l’on coupe toutes les cordes d’un ballon il s’envole au gré du vent…

Peut-être avons-nous également peur que si nous coupons tous ces liens auxquels nous sommes tant habitués, le Seigneur nous emporte vers des terres inconnues, des endroits où nous perdrons nos repères…

Comme je le dis souvent, il faut nous souvenir que Dieu nous aime comme un Père… et jamais un Père ne demandera à ses enfants d’aller au-delà de leurs capacités…

De même Dieu ne nous demandera jamais d’aller au-delà de nos limites…
C’est à nos côtés qu’il va nous aider à les dépasser petit à petit.

C’est Saint Benoît qui nous recommandait de « Ne rien préférer à l’Amour de Dieu »

Même dans nos vies c’est possible, puisque rien n’est impossible à Dieu.

Amen