dimanche 29 janvier 2012

2012-01-29 - B - Jésus est le prophète qui enseigne avec autorité - Marc 1, 21-28

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. »
Jésus l'interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. »
L'esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri.
Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. »
Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée.

Que pouvons-nous retenir des lectures d’aujourd’hui ?

Que pouvons-nous plus particulièrement retenir de l’Evangile d’aujourd’hui ?

Quand on souhaite analyser un texte d’Evangile, il y a une méthode toute simple pour l’aborder… C’est la méthode du « Qui-Où-Quand-quoi »

Qui sont les protagonistes ?

Où se passe l’histoire ?

A quelle époque ?

Et que se passe-t-il ?

Si on applique cette méthode à l’Evangile d’aujourd’hui on voit tout de suite que Jésus y tient, comme bien souvent, la place principale.

Il se trouve au milieu de ses disciples et de tous ceux qui à l’époque fréquentaient la synagogue.

Ah oui, et il y a aussi cette « homme tourmenté » comme l’appelle le texte.

Je reviendrai à lui dans quelques instants.

Le « » c’est Capharnaüm, une ville incontournable à l’époque.

Le « quand » a son importance car on nous dit que c’est le jour du sabbat.

Un jour où, normalement, selon la loi, il ne faut rien faire du tout et un jour où on dirait presque que Jésus fait justement exprès de contrarier la loi puisqu’il ne s’arrêtera pas ces jours là de guérir, d’enseigner, etc... etc…

Et nous en arrivons au « quoi »…

Il serait dommage de ne retenir de ce « quoi » que le fait que Jésus enseigne avec autorité.

Cela a son importance, mais ce n’est pas sur ce point que j’ai choisi de m’arrêter en premier.

Ce qui peut d’abord retenir notre attention, à nous les femmes et les hommes du vingt et unième siècle, c’est ce qui se passe entre Jésus et cet homme tourmenté dont je parlais tout à l’heure.

Mais revenons sur les faits et tentons de les décortiquer, pour mieux les comprendre.

Cet homme tourmenté s’avance et crie à l’intention de Jésus :

« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. »


Et Jésus de lui répondre très fermement : « Silence ! Sors de cet homme »

En fait, nous assistons ici à l’un des premiers exorcismes de l’histoire chrétienne…

On nous dit que l’homme est « tourmenté »… mais il ne s’agit pas d’une colique, d’une indigestion ou de tout autre mal du corps…

Cet homme est bel et bien habité par le démon

Dans le monde qui est le nôtre nous avons toujours trop tendance à édulcorer les choses…

Pour ne pas choquer, pour ne pas faire peur, on nous parle du malin, du mauvais, mais plus jamais du démon, du diable ou de Satan.

A croire qu’en évitant de dire leurs noms on puisse s’en protéger.

Faisons bien attention parce que ce genre de raisonnement peut nous être fatal.

Savoir identifier et nommer le démon, savoir discerner rapidement les moments, les actions de nos vies où il est présent, où il nous « tourmente », c’est se donner une chance de le combattre et ce sous toutes les formes qu’il peut prendre pour nous faire tomber.

Mais revenons-en à notre texte.

Le démon qui agit en cet homme a parfaitement reconnu Jésus : « Tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

Jésus est celui qui est venu déclarer la guerre au mal et le démon le sait.

En libérant cet homme, Jésus lui fait retrouver sa grandeur et sa capacité à adorer Dieu.

Si nous essayons de faire un parallèle rapide, nous pouvons vite comprendre que l’homme en question représente notre humanité toute entière, cette humanité que Dieu veut sauver en lui envoyant son Fils unique, cette humanité à qui il souhaite rendre sa grandeur et sa capacité à l’adorer.

Ce que Jésus a commencé à Capharnaüm, il va le poursuivre tout au long de son ministère en Palestine.

Et si Jésus s’est autant montré, s’il a autant enseigné en public, s’il a autant guéri de malades au milieu des foules, c’est parce qu’il voulait que les hommes de son temps apprennent à quel point Dieu et grand et à quel point Dieu nous aime.

Et depuis deux mille ans, les disciples se sont succédé, ces disciples qui ont contribué à construire l’Eglise que nous sommes.

Nous sommes à notre tour les disciples de Jésus et il nous appartient de montrer, de témoigner au monde qui nous entoure, que le Christ est toujours à l’œuvre dans le monde d’aujourd’hui.

Jésus parlait avec autorité, nous dit l’Evangile d’aujourd’hui.

Ce mot peut être pris à double sens.

De nos jours, nombres d’hommes parlent avec autorité, trop souvent pour convaincre, voir pour imposer leurs points de vue, pour séduire…

En cette période d’élections présidentielles, Il n’y a qu’à écouter les discours des hommes politiques pour s’en convaincre.

L’autorité dont faisait preuve Jésus n’était pas du même genre.

Après les prophètes de l’ancien testament, Jésus a un enseignement différent.

Il n’est plus là comme un homme qui a étudié les écritures, il EST l’écriture, il EST le Dieu dont parle l’écriture et il parle donc avec l’autorité de Dieu lui-même.

A défaut de pouvoir faire preuve de l’autorité de Dieu lui-même, nous avons le devoir de faire usage de l’autorité des enfants de Dieu.

Dans notre monde qui est plus que jamais enchaîné par la haine, la violence, l’égoïsme, la précarité et bien d’autres maux encore, nous avons le devoir d’annoncer la Parole de Dieu.

Parce que notre monde va mal, chacune et chacun d’entre nous est envoyé crier, proclamer que Dieu est aussi présent dans ce monde et qu’il ne demande qu’à nous aider.

C’est par nos témoignages de vie, que nous apprendrons à nos frères à ouvrir les yeux sur le fait que suivre Dieu rend réellement heureux…

Heureux d’un bonheur qui ne se mesure pas en euros ou en toute autre possession mais heureux d’un bonheur qui emplit l’âme, un bonheur qui donne envie de vivre et de se réjouir, car nous savons que nous avons à nos côtés celui qui peut tout et qui nous aime plus que tout.

« Toute vie est vocation » c’était le slogan d’une des affiches d’un mouvement d’église il y a quelques années…

Chacune et chacun d’entre nous, s’il le veut - Dieu ne s’impose jamais - a une vocation dans l’Eglise !

Les uns seront prêtres, les autres Mères au foyer, d’autres encore auront le don de la Parole, etc… etc…

Mais quelle que soit cette vocation particulière, chacune et chacun d’entre nous a pour vocation première de témoigner à son époque et avec ses moyens de l’existence de Dieu sauveur pour tous les hommes

Amen

dimanche 22 janvier 2012

2012-01-22 - B - Jésus invite les hommes à la conversion, et appelle ses premiers Apôtres - Marc 1, 14-20

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait :
« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle»

Passant au bord du lac de Galilée, il vit Simon et son frère André en train de jeter leurs filets : c'étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit : « Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent.

Un peu plus loin, Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi dans leur barque et préparaient leurs filets.
Jésus les appela aussitôt. Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers, ils partirent derrière lui.

Jean Baptiste vient d’être arrêté…

Mais ce n’est pas là le fond de l’Evangile d’aujourd’hui.

Aujourd’hui on nous parle de Jésus qui passe au bord de la mer et qui invite à sa suite ceux qui seront les quatre premiers apôtres, Simon-Pierre, André, Jacques et Jean.

Ce n’est pas un hasard si cet Evangile se situe au bord de l’eau.

La mer et les lacs à l’époque étaient réputés pour être le repère des forces du mal.

Si Jésus passe chercher ces pêcheurs au bord de l’eau c’est pour bien marquer qu’il est venu pour sauver les hommes du mal, de ces forces maléfiques qui hantaient soit disant les eaux du lac.

De tous temps la pêche a été un métier dangereux.

Parfois, encore de nos jours, les hommes se trouvent en perdition en allant pêcher.

A plus forte raison, puisqu’ils n’avaient pas l’équipement des pêcheurs d’aujourd’hui, à plus forte raison donc, les hommes de l’époque de Jésus risquaient souvent leurs vies en allant pêcher.

Ce n’est donc pas un hasard si cet Evangile nous est décrit ainsi.

Il cherche à nous montrer que Jésus se trouve dans tous les endroits, comme la mer de l’époque, où les hommes se trouvent en perdition, dans tous les endroits et dans toutes les situations où ils ont besoin d’être sauvés.

A ces hommes, ces quatre hommes qui deviendront les quatre premiers apôtres, Jésus annonce qu’il fera d’eux des pêcheurs d’hommes… Peut-être aurait-il pu également dire des sauveteurs d’hommes.

A sa suite, il les enverra sauver les hommes de son époque comme il envoie chacun d’entre nous deux mille ans plus tard.

La pêche est un métier a risques, je l’ai dit plus haut, et de même que certains des apôtres ont payé de leur vie le sauvetage des hommes de leur époque, il est également possible que nous prenions des risques nous aussi, à sauver les hommes de notre temps.

Sans doute ne devrons nous pas aller jusqu’à y laisser la vie nous aussi, mais peut-être devrons nous prendre le risque d’aller à contre courant, en décidant, alors que personne ne veut plus le faire, de tenter de sauver celles et ceux qui sont parfois considérés comme perdus par notre société…

Les marginaux, les sans abris, les réfugiés aussi ; toutes celles et ceux qui ont besoin d’un descendant du Christ pour survivre.

Tout comme il a invité les apôtres à le suivre, Jésus invite donc chacune et chacun d’entre nous à sa suite.

Il veut faire de nous des pêcheurs d’hommes.

A l’instar des quatre premiers apôtres, nous n’avons pas tous à quitter nos métiers pour le suivre…

C’est aussi dans nos vies telles qu’elles sont aujourd’hui que le Christ nous appelle.

Que nous soyons étudiants, que nous ayons une activité professionnelle et même si nous sommes au chômage, ou si nous sommes retraités, le Christ appelle chacun d’entre nous à sa suite.

Et ne croyons pas que les signes ne s’adressent qu’aux autres.

Les signes sont pour chacun d’entre nous.

Si nous voulons réellement nous mettre à la suite du Christ, si nous voulons vraiment participer nous aussi à l’avènement du royaume, il ne faut pas attendre de recevoir un courrier signé Jésus.

Certains seront, c’est vrai, directement touchés par la grâce, alors que d’autres se sentiront poussés par une irrésistible envie d’aider.

D’autres encore, à force de lire la Parole y trouveront l’appel du Christ et se mettront en marche eux aussi.

J’étais à ROME cette semaine et j’ai eu le bonheur d’écouter le Saint Père lors de l’audience hebdomadaire.

En ce temps de prière pour l’unité des chrétiens, il nous a fait une très belle catéchèse, nous précisant que cette unité ne serait une réalité que si chacun d’entre nous se mettait au service de ses frères, un service que nous devons rendre non pas pour notre propre gloire mais pour celle de Dieu et le salut du monde.

Le Saint Père nous expliquait combien cela peut rendre heureux de s’abandonner dans les bras du Père.

Il nous disait combien chacune et chacun d’entre nous peut atteindre la plénitude dès ici bas, s’il accepte d’aider ses frères en acceptant de la faire à la manière du Père et non à la manière des hommes.

Aider quelqu’un ce n’est pas le posséder, avoir un pouvoir sur lui, mais c’est se déposséder soi-même, de ses propres certitudes, pour nous mettre au service de l’autre.

Amen

dimanche 15 janvier 2012

2012-01-15 - B - Vocation des trois premiers disciples - Jean 1, 35-42

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l'Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus. Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? »
Il leur dit : « Venez, et vous verrez. »
Ils l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C'était vers quatre heures du soir.
André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie (autrement dit : le Christ).
André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui veut dire : pierre).

Et voici un des textes qui racontent les premiers pas de notre Eglise.

Après avoir beaucoup entendu parler de lui, après se l’être fait désigner par Jean Baptiste, André et son frère Simon, se mettent à suivre Jésus.

A n’en pas douter, ils ont entendu parler de ce Jésus qui commence tout juste sa vie publique, mais qui a déjà institué le baptême et qui commence à ramener à lui de plus en plus de personnes.

Quand nous entendons ce genre de texte, il faut toujours essayer de nous rappeler que nous sommes vingt et un siècles après les faits.

Pour nous il est facile de savoir qui est Jésus puisque nous connaissons la suite de l’histoire ;

Mais pour les gens de l’époque, pour André et Simon dont nous parle le texte d’aujourd’hui, ce n’est pas du tout la même chose.

Ils sont deux hommes qui vivent sous l’occupation romaine et qui comme beaucoup attendent ce sauveur dont parle l’écriture, cet homme envoyé de Dieu qui va les libérer… et dans leurs têtes, les « libérer » veut sans doute avant tout d’abord dire les libérer de l’oppresseur romain…

Ces hommes n’avaient pas derrière eux vingt et un siècles d’histoire.

Ils n’avaient pas encore le nouveau testament puisque ce sont eux les acteurs de ce nouveau livre.

Ils n’avaient pout toute référence que la loi de Moïse transmise de génération en génération.

Et c’est avec tout ce « passif » si j’ose dire, qu’ils découvrent cet homme dont ils attendent tant.

Jésus perçoit immédiatement cela et sa première question n’est pas anodine : « Que cherchez-vous ? ».

Et comme à chaque fois – les textes d’Evangile sont toujours faits pour nous interpeler quelque soit notre époque – et comme à chaque fois donc, c’est aussi à nous que ce texte s’adresse…

Et donc, à nous, vingt et un siècles plus tard, Jésus pose la même question « Que cherchez-vous ? ».

A nous qui nous retrouvons dans cette église ce soir/ce matin, Jésus demande ce que nous sommes venus chercher…

Sommes-nous venus chercher un instant de répits dans nos vies si bruyantes ?

Sommes-nous venus confier à notre Père les difficultés et les joies vécues tout au long de notre semaine ?

Sommes-nous venus retrouver les amis avec lesquels nous partageons la même foi ?

Sommes-nous venus par habitude, sans trop savoir pourquoi ?

Et c’est bien avec tout cela que le Christ nous accueille ce soir/ce matin…

Vous la savez aussi bien que moi, même si l’enfant que nous avons accueilli à la crèche il y a quelques jours à peine a bien grandi, c’est toujours ce même Jésus qui nous reçoit tout entiers… avec nos peines et avec nos joies, avec nos forces et nos limites… ce même Jésus qui comme aux premiers apôtres nous demande « Que cherchez-vous ? ».

Et s’il nous le demande, c’est pour que nous prenions le temps de nous poser nous aussi cette question… Que sommes-nous réellement venus chercher ?

…..

Les premiers apôtres n’avaient pas comme nous la chance de pouvoir réfléchir à cette question et c’est tout naturellement qu’ils lui répondent « Maître, où demeures-tu ? ».

Cela peut nous sembler puéril, anodin comme réponse et pourtant, même si on peut très bien imaginer que les premiers apôtres l’ont plutôt prononcée d’instinct qu’après réflexion, elle traduit cependant toute leur attente.

Jésus est encore un inconnu pour eux…

Certes ils en ont entendu parler par Jean Baptiste, mais ils n’en savent encore que très peu…

Leur souhait est de mieux le connaître. Peut-être imaginent-ils s’en faire un ami, mieux : un allié, cet allié qui les aidera enfin à sortir l’occupant romain…

Et donc pour mieux le connaître, quoi de plus naturel que de vouloir venir chez lui…

Quand nous faisons la connaissance de quelqu’un et qu’après quelques échanges nous sentons que cette personne nous plaît et que nous aimerions mieux la connaître, ne faisons nous pas de même ?

Soit elle nous invite chez elle soit c’est nous qui l’invitons pour poursuivre nos discussions, nos découvertes ; nos partages autour d’un café ou d’un repas chez l’un ou chez l’autre.

Et bien il en est de même dans le texte d’aujourd’hui.

Ce texte de Saint Jean nous invite à aller plus loin avec Jésus…

Ce texte voudrait éveiller en nous le désir de mieux connaître Jésus, de savoir où il habite de nous inviter chez lui pour le café ou de l’inviter à notre table pour demeurer le plus souvent et le plus longtemps possible auprès de lui.

Plus tard, les apôtres apprendront que Jésus demeure auprès du Père et que le Père demeure en lui…

Ils apprendront également que celui qui veut être proche du Père doit d’abord être proche, demeurer auprès du Fils.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » ; C’est pour cette raison que l’Eucharistie est aussi importante.

Elle nous permet de demeurer auprès de Jésus.

Elle permet à Jésus de demeurer auprès de nous.

Et parce qu’il est Fils de Dieu, elle nous permet de demeurer auprès du Père.

Cette bonne nouvelle est faite pour nous préparer à une autre bonne nouvelle toute aussi importante : La résurrection…

Dans quelques semaines Jésus va dire à ses apôtres qu’il part leur préparer une place dans le royaume de Dieu.

Et puisqu’en s’adressant à ses apôtres c’est aussi à nous qu’il s’adresse d’âge en âge, et bien c’est aussi pour nous qu’il part préparer une place ; Nous sommes tous appelés à entrer dans la demeure éternelle de Dieu.

Et pour mériter cette place, il nous faut nous conformer aux commandements qu’il nous a laissé ces commandements d’amour de Dieu et de notre prochain.

Et comment pouvoir nous conformer à ces commandements ?

Comment permettre à Jésus de nous préparer à nous aussi une place auprès du Père ?

Et bien tout simplement, comme nous invite le texte d’aujourd’hui, en demeurant auprès de Jésus dans le quotidien de nos vies, en devant si intime avec lui qu’il pourra nous aider au quotidien à mettre en pratique les commandements d’amour de Dieu et de notre prochain.

Voilà ce que nous devons venir chercher quand nous nous retrouvons chaque dimanche : la proximité, l’intimité avec le Christ, cette intimité que, sans le savoir réellement dans le récit d’aujourd’hui, les premiers apôtres recherchaient eux aussi, certains qu’elle allait les mener au vrai bonheur dans leur vie.

Amen.

dimanche 8 janvier 2012

2012-01-08 - B - Les mages païens viennent se prosterner devant Jésus - Mathieu 2 - 1-12

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12.

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. »
Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.


Comme chaque début d’année, nous voici au dimanche de l’Epiphanie.

Nous sommes encore dans le temps de Noël, nous avons encore la tête pleine des émerveillements de la crèche, que le calendrier liturgique nous propose la fête de l’Epiphanie… un mot qui signifie « Manifestation »

Trois mages venus d’Orient, trois savants de l’époque qui ont cru en des récits anciens, qui se sont levés et ont tout quitté pour suivre une étoile parmi tant d’autres parce qu’ils étaient certains qu’elle allait les mener au Messie…

Ni journal, ni radio, ni télévision, ni Internet pour relayer l’information et pourtant, ils se sont levés et sont partis …

Il s’agissait de trois messieurs, je viens de le dire, qui étaient des savants de leur époque, des gens qui avaient bien les pieds sur terre, des hommes pleins de sagesse qui ont cependant tout laissé pour suivre une simple étoile vers l’inconnu.

Il y a fort à parier, que malgré leur savoir et leur sagesse, ils ne savaient cependant pas précisément vers quel chemin et vers qui les menaient cette étoile…

Sans doute ne s’étaient-ils même jamais imaginés arriver dans un endroit aussi inconnu du monde que Bethléem pour rencontrer un SIMPLE, FRAGILE et PETIT enfant…

Et pourtant, le texte ne nous parle pas ne fut-ce que d’un instant d’hésitation…

L’étoile se met en route et ils se mettent en route à sa suite…

L’étoile s’arrête et les voilà dans une grande joie nous dit le texte…

L’étoile s’arrête et les voilà qui tombent à genoux se prosternant devant Jésus.

Et ils ne sont pas venus les mains vides…

Ils ouvrent leurs coffrets qui ne contiennent pas moins que de l’or de la myrrhe et de l’encens…

Des cadeaux d’une grande valeur pour un si petit enfant, un inconnu presque, qu’une étoile a désigné comme ce Messie qu’ils attendaient depuis si longtemps et pour lequel ils ont fait un si long voyage…

Et nous ?

Quels voyages sommes nous prêts à faire pour rencontrer le Christ ?

Si nous étions dans la position de ces mages, aurions-nous assez de foi pour nous contenter d’une simple étoile pour nous mettre en route ?

Et en admettant même que nous l’ayons cette foi et que nous nous décidions à nous mettre en route, certains que cette étoile va nous conduire au Christ, ce Messie que nous attendons depuis si longtemps : Qu’emmènerions-nous dans nos bagages ?

C’est là que le texte est hautement symbolique…

En se présentant à l’enfant Jésus les mages lui ont, c’est vrai, apporté des cadeaux… mais bien plus encore…

En ouvrant leurs coffrets, ce sont leurs vies qu’ils ouvraient à Dieu…

En offrant l’or, la myrrhe, l’encens, ce sont leurs trésors, leurs vies qu’ils offraient à Dieu…

Je repose donc ma question : Et nous ? Quand nous nous présentons à l’enfant Jésus en cette période de Noël, qu’avons-nous emporté dans nos bagages ?

Qu’avons-nous décidé de lui offrir ?

Notre essentiel ou notre superflu ?

Nos vies toutes entières avec nos joies mais aussi nos peines, avec nos forces mais aussi nos limites, ou simplement quelques pièces pour la quête ?

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire pendant cette période de Noël, Dieu à CHOISI de se faire homme sous la forme d’un petit enfant fragile et dépendant comme le sont tous les enfants…

Il nous invite ainsi à nous adresser à lui sans a priori… Sans crainte d’être jugé…

Nous pouvons ainsi le rencontrer avec tous nos bagages…

Les bagages sont nous sommes fiers… nos qualités, nos réussites, le bien que nous avons fait autour de nous…

Mais également les bagages dont nous sommes moins fiers… nos défauts, nos échecs, les douleurs nous portons ou celles que, volontairement ou non, nous avons occasionnées à ceux que nous rencontrons, à celles et ceux que Dieu mets sur notre route…

Souvent quand nous participons à une fête, un anniversaire, un mariage ou autre, nous y arrivons bien habillés, « propres sur nous » comme on dit, avec de beaux cadeaux qui représentent ce que nous sommes de plus beau, ou peut-être plus sournoisement ce que nous voudrions que les autres pensent de nous…

Avec le Christ, avec ce petit enfant, cela n’est pas nécessaire… Nous pouvons nous présenter à lui tels que nous sommes…

Notre plus beau cadeau sera alors de lui apporter le coffret de nos vérités…

Ce que nous sommes de bien et de bon évidemment…

Mais également avec ce que sont les poids de nos vies…

Nos difficultés qui nous pèsent et que bien souvent nous ne partageons pas..

Nos limites aussi, ces choses de nos vies dont nous ne sommes pas très fiers, que nous gardons pour nous et sans lesquels cependant nos bagages seraient incomplets…

Au passage ce sont d’ailleurs ces mêmes difficultés et ces mêmes limites, que Dieu propose de porter avec nous dans la confession, ce moment d’intimité avec le Seigneur auquel beaucoup d’entre nous ne croient plus…

Mais, me direz-vous, ces choses là sont du domaine de l’intime, des choses que l’on ne partage pas, que l’on DOIT garder pour soi sous peine d’être montrés du doigt, jugés par le monde qui nous entoure, par nos proches même bien souvent…

Et pourtant c’est bien avec tout cela que Dieu nous attend…

Il nous reçoit avec nos forces ET avec nos limites.

Comment un petit enfant comme celui de la crèche pourrait-il nous juger ?

Lui qui est toute douceur et toute tendresse, nous montre le visage de douceur et de tendresse de Dieu, ce visage avec lequel il accueille chacune et chacun d’entre nous pour peu que nous acceptions de lui faire un peu confiance…

Et c’est vrai les choses ne viennent pas de but en blanc…

Ce n’est que rarement que les hommes se transforment d’un jour à l’autre…

Les choses se font généralement dans le temps.

Mais si nous savons, si nous osons faire confiance à Dieu… Un peu à la fois… petit à petit… nous en percevront les bienfaits et nos vies changeront.

Tout comme l’ont fait les mages, ne craignons pas nous aussi de suivre l’étoile avec CONFIANCE…

Elle ne nous conduit pas à un Dieu qui juge et condamne mais a un Dieu qui accueille et pardonne…

Son amour est sans limite…

Mais pour que cet amour puisse nous envahir et donner un sens nouveau à notre vie, Dieu a besoin de nous…

Il ne peut pas nous aimer si nous ne le voulons pas…

Il n’attend de nous qu’une seule chose pour déverser sur nous son amour sans limite : notre CONFIANCE, notre FOI !

Amen.

dimanche 1 janvier 2012

2012-01-01 - B - Jésus Fils de Marie - Luc 2 - 16-21

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2,16-21.

Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire.
Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tout le monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception.

Une nouvelle semaine, un nouveau mois et une nouvelle année…

Cette année le calendrier nous gâte puisque c’est par un dimanche, jour Ô combien important pour les chrétiens, que cette année commence.

Et quoi de plus beau de commencer une année par la fête de Sainte Marie Mère de Dieu !

C’est cette jeune femme qui ne comprenait pas tout au dessein de Dieu qui a prononcé ce « Oui » qui a conditionné la venue du Sauveur.

C’est une personne dont on parle peu dans la Bible et qui pourtant a une importance considérable.

Sans faire d’elle la quatrième personne de la trinité, nous pouvons quand même dire que sans son « Oui » rien de tout ce que nous connaissons n’aurait pu se faire.

Elle est cette petite personne qui aurait pu passer inaperçue dans l’histoire, dont on pourrait même ne pas avoir écrit une seule ligne dans les livres Saints mais que dont la droiture a trouvé grâce auprès de Dieu qui a voulu en faire la Mère de son Fils unique.

Et pourtant, l’Evangile de ce matin nous le dit, de toute bonne volonté qu’elle ait été, Marie était comme nous et elle ne comprenait pas tout.

Le texte nous dit « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. »

Aux jours de l’annonciation son humanité tentait déjà de comprendre les choses sans trop y arriver alors qu’elle prononçait cette phrase « comment cela va-t’il se faire puisque je suis vierge ».

Aujourd’hui, neuf mois plus tard, Marie s’interroge sans doute toujours, mais la confiance qu’elle a manifestée en Dieu a grandi…

Elle sait maintenant que Quand Dieu accorde sa grâce tout est possible.

C’est pourquoi sans doute, que l’Evangile nous dit qu’elle retient tous les évènements qui se sont passés dans son cœur et qu’elle les médite.

Cette partie de l’Evangile est un nouveau témoignage du fait qu’une vie donnée à Dieu en confiance n’est jamais perdue et qu’elle peut être pleine de bonheur…

Mais me direz vous et la crucifixion ? A-t-il été lui aussi un moment de bonheur pour la Sainte Vierge ?

Certes non, mais cette crucifixion n’a pas été une fin en soi et si, à n’en pas douter, elle fut un moment de grande douleur pour la Sainte Vierge, je ne peux m’empêcher de penser que dans le fond de son cœur et malgré toute la souffrance qui a du être la sienne, elle savait que Dieu ne l’abandonnerait…

Elle la jeune fille choisie par Dieu ne pouvait pas souffrir sans que Dieu lui apporte la certitude que cette souffrance s’arrêterait avec la résurrection.

Toute la vie de la Sainte vierge peut être un exemple de vie pour chacun d’entre nous…

Caler nos actes et nos engagements sur les siens ne peut que nous apporter le bonheur au final…

Peut-être connaîtrons nous des moments de doutes, peut-être connaîtrons nous, nous aussi, des fuites en Egypte, peut-être même vivrons nous, nous aussi, des crucifixions, mais si nous savons garder foi et confiance en Dieu nous connaitrons nous aussi des résurrections.

Et cet Evangile se complète tout naturellement par l’allusion qui est à nouveau faite aux bergers.

Ils étaient les insignifiants de leur époque… Ils ne comptaient pour personne pas même pour ceux qui les employaient à garder les troupeaux…

Si l’un d’entre eux disparaissait, personne ne s’en souciait et on pouvait immédiatement le remplacer par un autre pauvre, tout aussi insignifiant et dont personne ne se souciait d’avantage.

Et bien c’est justement à ces insignifiants, ces pauvres que Dieu à choisi d’annoncer en premier la naissance du Sauveur.

Aux yeux de Dieu ce sont les petits et les pauvres qui comptent le plus… et c’est ainsi qu’il a choisi de le manifester aux hommes.

Désormais ces hommes auront une des places les plus nobles dans le message de l’Evangile…

Jésus lui-même se présentera comme le berger de l’humanité, celui qui est venu pour la rassembler toute entière.

Pourquoi disais-je que cet Evangile se complète tout naturellement avec cette allusion aux bergers ?

Et bien tout simplement parce que même si nous vivons une vie aussi confiante que celle de la Sainte Vierge, nous ne devons pas oublier que notre vie doit aussi être tournée vers les autres et en particulier les plus pauvres.

Rappelons-nous les deux premiers commandements de Dieu.

Si le premier nous demande d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de tout notre esprit, le second nous demande d’aimer notre prochain comme nous-mêmes.

L’un ne va pas sans l’autre…

Si nous nous devons d’aimer notre Dieu comme l’a fait la très Sainte Vierge Marie, l’Evangile d’aujourd’hui nous rappelle qu’il nous faut également aimer nos frères comme nous-mêmes.

L’un ne va dont pas sans l’autre mais ce n’en est pas pour autant un défi…

Je l’ai dit plus haut, si la grâce de Dieu est avec nous alors tout est possible y compris de nous transformer pour être capables de nous mettre au service de nos frères quels qu’ils soient.

Faisons simplement confiance à Dieu…

Il ne nous demandera jamais l’impossible…

Il nous connaît mieux que nous connaissons nous-mêmes et si nous souhaitons réellement nous mettre au service des autres, si nous acceptons de faire confiance à Dieu, alors il nous emmènera sur des chemins où nos qualités sauront s’exprimer au service des autres…

C’est alors qu’à l’image de la Très Sainte Vierge Marie nous trouverons le vrai bonheur.

En cette nouvelle année qui commence, je souhaite donc à chacune et chacun d’entre nous, comme l’a fait la Très Sainte Vierge Marie, de méditer dans notre cœur l’Evangile de ce jour et de ceux qui viennent de s’écouler…

Je souhaite qu’ensuite, le Seigneur nous aide comme la toute jeune Marie à exprimer notre « Oui » pour le suivre sur les chemins qu’il nous offrira, les chemins qui mèneront alors réellement à notre bonheur et celui de ceux vers qui Dieu nous enverra.


Amen.