Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait.
On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. »
Jésus l'interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme. »
L'esprit mauvais le secoua avec violence et sortit de lui en poussant un grand cri.
Saisis de frayeur, tous s'interrogeaient : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Il commande même aux esprits mauvais, et ils lui obéissent. »
Dès lors, sa renommée se répandit dans toute la région de la Galilée.
Que pouvons-nous retenir des lectures d’aujourd’hui ?
Que pouvons-nous plus particulièrement retenir de l’Evangile d’aujourd’hui ?
Quand on souhaite analyser un texte d’Evangile, il y a une méthode toute simple pour l’aborder… C’est la méthode du « Qui-Où-Quand-quoi »
Qui sont les protagonistes ?
Où se passe l’histoire ?
A quelle époque ?
Et que se passe-t-il ?
Si on applique cette méthode à l’Evangile d’aujourd’hui on voit tout de suite que Jésus y tient, comme bien souvent, la place principale.
Il se trouve au milieu de ses disciples et de tous ceux qui à l’époque fréquentaient la synagogue.
Ah oui, et il y a aussi cette « homme tourmenté » comme l’appelle le texte.
Je reviendrai à lui dans quelques instants.
Le « où » c’est Capharnaüm, une ville incontournable à l’époque.
Le « quand » a son importance car on nous dit que c’est le jour du sabbat.
Un jour où, normalement, selon la loi, il ne faut rien faire du tout et un jour où on dirait presque que Jésus fait justement exprès de contrarier la loi puisqu’il ne s’arrêtera pas ces jours là de guérir, d’enseigner, etc... etc…
Et nous en arrivons au « quoi »…
Il serait dommage de ne retenir de ce « quoi » que le fait que Jésus enseigne avec autorité.
Cela a son importance, mais ce n’est pas sur ce point que j’ai choisi de m’arrêter en premier.
Ce qui peut d’abord retenir notre attention, à nous les femmes et les hommes du vingt et unième siècle, c’est ce qui se passe entre Jésus et cet homme tourmenté dont je parlais tout à l’heure.
Mais revenons sur les faits et tentons de les décortiquer, pour mieux les comprendre.
Cet homme tourmenté s’avance et crie à l’intention de Jésus :
« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. »
Et Jésus de lui répondre très fermement : « Silence ! Sors de cet homme »
En fait, nous assistons ici à l’un des premiers exorcismes de l’histoire chrétienne…
On nous dit que l’homme est « tourmenté »… mais il ne s’agit pas d’une colique, d’une indigestion ou de tout autre mal du corps…
Cet homme est bel et bien habité par le démon…
Dans le monde qui est le nôtre nous avons toujours trop tendance à édulcorer les choses…
Pour ne pas choquer, pour ne pas faire peur, on nous parle du malin, du mauvais, mais plus jamais du démon, du diable ou de Satan.
A croire qu’en évitant de dire leurs noms on puisse s’en protéger.
Faisons bien attention parce que ce genre de raisonnement peut nous être fatal.
Savoir identifier et nommer le démon, savoir discerner rapidement les moments, les actions de nos vies où il est présent, où il nous « tourmente », c’est se donner une chance de le combattre et ce sous toutes les formes qu’il peut prendre pour nous faire tomber.
Mais revenons-en à notre texte.
Le démon qui agit en cet homme a parfaitement reconnu Jésus : « Tu es le Saint, le Saint de Dieu. »
Jésus est celui qui est venu déclarer la guerre au mal et le démon le sait.
En libérant cet homme, Jésus lui fait retrouver sa grandeur et sa capacité à adorer Dieu.
Si nous essayons de faire un parallèle rapide, nous pouvons vite comprendre que l’homme en question représente notre humanité toute entière, cette humanité que Dieu veut sauver en lui envoyant son Fils unique, cette humanité à qui il souhaite rendre sa grandeur et sa capacité à l’adorer.
Ce que Jésus a commencé à Capharnaüm, il va le poursuivre tout au long de son ministère en Palestine.
Et si Jésus s’est autant montré, s’il a autant enseigné en public, s’il a autant guéri de malades au milieu des foules, c’est parce qu’il voulait que les hommes de son temps apprennent à quel point Dieu et grand et à quel point Dieu nous aime.
Et depuis deux mille ans, les disciples se sont succédé, ces disciples qui ont contribué à construire l’Eglise que nous sommes.
Nous sommes à notre tour les disciples de Jésus et il nous appartient de montrer, de témoigner au monde qui nous entoure, que le Christ est toujours à l’œuvre dans le monde d’aujourd’hui.
Jésus parlait avec autorité, nous dit l’Evangile d’aujourd’hui.
Ce mot peut être pris à double sens.
De nos jours, nombres d’hommes parlent avec autorité, trop souvent pour convaincre, voir pour imposer leurs points de vue, pour séduire…
En cette période d’élections présidentielles, Il n’y a qu’à écouter les discours des hommes politiques pour s’en convaincre.
L’autorité dont faisait preuve Jésus n’était pas du même genre.
Après les prophètes de l’ancien testament, Jésus a un enseignement différent.
Il n’est plus là comme un homme qui a étudié les écritures, il EST l’écriture, il EST le Dieu dont parle l’écriture et il parle donc avec l’autorité de Dieu lui-même.
A défaut de pouvoir faire preuve de l’autorité de Dieu lui-même, nous avons le devoir de faire usage de l’autorité des enfants de Dieu.
Dans notre monde qui est plus que jamais enchaîné par la haine, la violence, l’égoïsme, la précarité et bien d’autres maux encore, nous avons le devoir d’annoncer la Parole de Dieu.
Parce que notre monde va mal, chacune et chacun d’entre nous est envoyé crier, proclamer que Dieu est aussi présent dans ce monde et qu’il ne demande qu’à nous aider.
C’est par nos témoignages de vie, que nous apprendrons à nos frères à ouvrir les yeux sur le fait que suivre Dieu rend réellement heureux…
Heureux d’un bonheur qui ne se mesure pas en euros ou en toute autre possession mais heureux d’un bonheur qui emplit l’âme, un bonheur qui donne envie de vivre et de se réjouir, car nous savons que nous avons à nos côtés celui qui peut tout et qui nous aime plus que tout.
« Toute vie est vocation » c’était le slogan d’une des affiches d’un mouvement d’église il y a quelques années…
Chacune et chacun d’entre nous, s’il le veut - Dieu ne s’impose jamais - a une vocation dans l’Eglise !
Les uns seront prêtres, les autres Mères au foyer, d’autres encore auront le don de la Parole, etc… etc…
Mais quelle que soit cette vocation particulière, chacune et chacun d’entre nous a pour vocation première de témoigner à son époque et avec ses moyens de l’existence de Dieu sauveur pour tous les hommes
Amen