dimanche 26 octobre 2014

2014-10-26 - A - 30° Dimanche du temps ordinaire - Amour de Dieu et amour du prochain (Mt 22, 34-40)


30ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Dieu exige qu'on aime les pauvres (Ex 22, 20-26)
Lecture du livre de l'Exode
Quand Moïse transmettait au peuple les lois du Seigneur, il disait : « Tu ne maltraiteras point l'immigré qui réside chez toi, tu ne l'opprimeras point, car vous étiez vous-mêmes des immigrés en Égypte. Vous n'accablerez pas la veuve et l'orphelin. Si tu les accables et qu'ils crient vers moi, j'écouterai leur cri. Ma colère s'enflammera et je vous ferai périr par l'épée : vos femmes deviendront veuves, et vos fils, orphelins.
Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, à un pauvre parmi tes frères, tu n'agiras pas envers lui comme un usurier : tu ne lui imposeras pas d'intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C'est tout ce qu'il a pour se couvrir ; c'est le manteau dont il s'enveloppe, la seule couverture qu'il ait pour dormir. S'il crie vers moi, je l'écouterai, car moi, je suis compatissant ! »
2ème lecture : L'annonce de l'Évangile et la conversion (1Th 1, 5-10)
lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens
Frères,
vous savez comment nous nous sommes comportés chez vous pour votre bien. Et vous, vous avez commencé à nous imiter, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves avec la joie de l'Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et de toute la Grèce. Et ce n'est pas seulement en Macédoine et dans toute la Grèce qu'à partir de chez vous la parole du Seigneur a retenti, mais la nouvelle de votre foi en Dieu s'est si bien répandue partout que nous n'avons plus rien à en dire. En effet, quand les gens parlent de nous, ils racontent l'accueil que vous nous avez fait ; ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles, afin de servir le Dieu vivant et véritable, et afin d'attendre des cieux son Fils qu'il a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient.
Evangile : Amour de Dieu et amour du prochain (Mt 22, 34-40)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Dieu est amour. Celui qui aime est né de Dieu : il connait Dieu. Alléluia. (1 Jn, 8.7)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture — dans la Loi et les Prophètes — dépend de ces deux commandements. »





30ème dimanche du temps ordinaire.
Bientôt nous allons entrer en Avent…
Bientôt nous allons reprendre le chemin vers Noël et essayer – ce n’est pas toujours bien facile – essayer de nous préparer à un vrai Noël… Un Noël tourné vers l’enfant sauveur qui va nous arriver, un Noël tourné vers nos frères, celles et ceux qui ont tant besoin de son arrivée.

Mais avant cela, encore quelques semaines à « travailler » nos basiques…

Et aujourd’hui, ce basique est le rappel que ce qui est premier c’est l’alliance que Dieu fait avec les hommes.

Cette alliance est salvatrice, elle est libératrice…
Par cette alliance avec un Dieu qui ne contraint pas, nous pouvons nous libérer de tous les esclavages.

Pas facile à comprendre me direz-vous…

Tous les exemples qui nous entourent ou que nous découvrons dans les médias nous montrent que contrairement à ce qu’on nous rabâche, l’homme n’est pas vraiment libre.

Pour nos jeunes ce sont les addictions diverses et variées qui vont des jeux vidéo à des drogues en passant – par exemple - par les codes vestimentaires.

Pour les moins jeunes ce sont les difficultés à trouver du travail qui les oblige à accepter tout et souvent n’importe quoi, qui les expose à des employeurs malveillants qui usent et abusent des gens.

Pour d’autres c’est la maladie, pour d’autres encore c’est la guerre, pour d’autres encore c’est l’incapacité à vivre sa foi sans prendre de gros risques pour sa vie et celles de ceux qui leurs sont proches… Etc… etc… etc…

Comment alors – me direz-vous – comment est-ce que dans tout cela l’alliance avec Dieu peut-elle rendre libre ? Et comment ne pas baisser les bras devant tant d’injustice, de violence, d’indifférence, etc… ?

Et bien c’est justement ce que tentent de nous faire découvrir les textes de ce dimanche qui eux non plus – je vous l’accorde – ne sont pas forcément facile à comprendre et à faire correspondre avec cette idée de liberté, cette idée d’une alliance qui libère l’homme.

Une des idées principales se trouve dans le texte de la première lecture.
L’Alliance avec Dieu rend libre si nous prenons effectivement Dieu pour modèle dans chaque instant de notre vie.

Les choses sont d’ailleurs assez évidentes : Ne pas rejeter l’autre, ne pas l’humilier de pas profiter de lui, se souvenir que nous aussi nous avons parfois des difficultés et que nous aussi alors nous avons besoin des autres…

Ce sont là des choses simples… En dehors de toute foi ce sont même là de simples règles de vie qui devraient habiter chaque citoyen de notre monde…

Mais il n’en est pas ainsi vous le savez comme moi…

Dans la seconde lecture c’est Saint Paul qui prend le relais et tente de nous faire comprendre comment l’Alliance en Dieu est salvatrice.

Il vient féliciter la communauté des Thessaloniciens qui sont dans le droit chemin et qui par leurs comportements sont les vrais exemples d’une Alliance qui sauve, qui donne la rédemption, qui au final rend heureux…

Mais là encore… Nous savons que tout devrait être ainsi et pourtant… pourtant notre temps connaît encore la douleur et la tristesse…

Dans notre époque encore – 2000 ans plus tard – même si nous mettons en avant certains exemples de vies données pour les autres, et bien pourtant ce n’est pas ainsi que fonctionne le monde en général.

Alors comment ? Comment devons-nous procéder pour qu’arrive enfin de règle de Dieu ? Comment devons-nous procéder pour qu’enfin cette Alliance en Dieu sauve notre monde ? Comment devons-nous procéder pour nous sentir vraiment libres ?

C’est l’Evangile qui nous apporte la réponse…

Cette réponse tient dans les deux commandements que nous transmet le Seigneur… mais j’y reviendrai…

Je voudrais commencer par parler de ce nouveau piège qui est tendu à Jésus
Le « Docteur de la loi » qui s’adresse à lui ne lui est pas envoyé par hasard.

Jésus dérange… et il dérange en particulier les Pharisiens… ces religieux qui sont bien assis sur la loi de Moïse une loi qui est bonne – qui ETAIT bonne à l’origine - mais qu’eux, au fil du temps ont en quelque sorte « arrangée » en la complétant de 613 préceptes plus contraignants, plus avilissants les uns que les autres et qui leur permettait surtout d’asseoir leur autorisé sur le peuple, qui leur permettait d’asseoir les privilèges qu’ils se sont arrogés au fil des années.

Régulièrement ils essayent de piéger Jésus…
Souvenez-vous de la semaine dernière quand ils essayent de le prendre à défaut entre Dieu et collaboration avec l’occupant romain.

Cette semaine ce n’est pas moins qu’un « Docteur de la loi » un haut représentant de leur fameuse autorité, qu’ils envoient à Jésus pour tenter une fois encore de le piéger.

Ce personnage connaît les 613 préceptes sur le bout des doigts… Assurément, il va piéger Jésus sur l’un ou l’autre, Lui qui ne respecte pas le repos du Sabbat, Lui qui accueille les pécheurs, Lui qui va vers les exclus et qui va même jusqu’à oser toucher les lépreux…

« Dans la loi, quel est le plus grand commandement ? »
La question du Docteur de la loi est donc un piège… En marquant son attachement plus particulier à tel ou tel commandement, Jésus mettrait le doigt dans un engrenage qui le conduirait inévitablement à se perdre à cause de tel ou tel précepte qu’il ne respecterait pas…

C’est pourtant dans l’Ecriture que Jésus va chercher la réponse…
Tout d’abord dans le Deutéronome au chapitre 6 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » puis dans le livre du Lévitique au chapitre 19 : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » en prenant surtout bien soin de préciser qu’il est très semblable au premier.

Tout est dit !
L’attaque du Docteur de la loi tombe à l’eau quand Jésus précise que tout ce qu’il y a dans la loi dépend de ces deux commandements.

Cet Evangile nous interpelle nous aussi…
Et il nous ramène à l’essentiel, à ce qui nous permettra enfin d’être libres, de vivre pleinement l’Alliance que Dieu fait avec l’homme.

Un bon chrétien ne vit pas l’un sans l’autre.
Oui, c’est vrai, nous sommes reliés à Dieu dans la prière, l’Eucharistie dominicale et les sacrements…
Mais cela va de pair avec notre présence dans la vie de nos frères chaque jour.

Tout est encore témoigné sur la croix où le Christ a les yeux tournés vers le père ET les bras ouverts vers tous les hommes – bons ou moins bons – qui sont ses frères.

La recette de la liberté et du bonheur est là…
Comment vivre de l’intérieur l’Alliance avec Dieu ? Et bien tout est dit !

Mais me direz-vous… Ce n’est pas facile…
C’est pas facile dans un monde comme le nôtre de ne pas chercher à préserver ses privilèges – aussi petits puissent ils nous paraître…

Ce n’est pas facile de pardonner quand on nous a fait du mal…

Ce n’est pas facile d’accueillir l’étranger dont on préfère plutôt penser – même si on dit bien haut le contraire – qu’il vient nous enlever le pain de la bouche…

Et puis même si nous agissons en suivant ces deux commandements, de quoi aurons-nous l’air ? Nous allons avoir l’air d’illuminés… Nous allons être mis sur le côté, montrés du doigt…

Pas facile tout cela et rassurez-vous ça l’est autant pour moi que pour vous…

La solution ne vient pas du jour au lendemain et pourtant elle est simple une fois encore…

Nous voulons réellement vivre libres ?
Nous voulons réellement et sincèrement vaincre ces limites que nous avons ?

Alors remettons nous en à Dieu dans la prière !
Confions-lui sans hésiter nos peurs, nos craintes, nos doutes, nos faiblesses… Confions-les-lui et laissons-le faire le reste…

Commençons par le premier commandement… Aimons le et faisons lui confiance…

Il saura alors nous aider à changer de vie… Il saura alors nous aider à aller vers vos frères, à vaincre nos doutes, nos limites… tous ces freins qu’il nous aidera à enlever pour nous rendre réellement libres.


Amen

dimanche 19 octobre 2014

2014-10-19 - A - 29° Dimanche du temps ordinaire - À César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Mt 22, 15-21)


29ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Les empires sont dans la main de Dieu (Is 45, 1.4-6a)
Lecture du livre d'Isaïe
Parole du Seigneur au roi Cyrus, qu'il a consacré, qu'il a pris par la main, pour lui soumettre les nations et désarmer les rois, pour lui ouvrir les portes à deux battants, car aucune porte ne restera fermée :
« À cause de mon serviteur Jacob et d'Israël mon élu, je t'ai appelé par ton nom, je t'ai décerné un titre, alors que tu ne me connaissais pas.
Je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre : en dehors de moi, il n'y a pas de Dieu. Je t'ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l'on sache, de l'orient à l'occident, qu'il n'y a rien en dehors de moi. »
2ème lecture : La foi, l'espérance et la charité de la communauté (1Th 1, 1-5b)
Commencement de la lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
Nous, Paul, Silvain et Timothée, nous nous adressons à vous, l'Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père et en Jésus Christ le Seigneur. Que la grâce et la paix soient avec vous.
À tout instant, nous rendons grâce à Dieu à cause de vous tous, en faisant mention de vous dans nos prières. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. En effet, notre annonce de l'Évangile chez vous n'a pas été simple parole, mais puissance, action de l'Esprit Saint, certitude absolue.
Evangile : À César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Mt 22, 15-21)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Rendez au Seigneur, vous les dieux, rendez au Seigneur gloire et puissance, rendez au Seigneur la gloire de son nom. Alléluia. (cf. Ps 28, 1-2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? - De l'empereur César », répondirent-ils.
Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »





Un vingt neuvième dimanche du temps ordinaire qui est également la journée des missionnaires…

Ce choix n’a pas été fait par hasard puisque les textes de ce dimanche nous invitent, en quelque sorte, à recentrer notre vie sur Dieu.

Et qu’est donc un missionnaire sinon quelqu’un qui a justement choisi de mettre Dieu au centre de sa vie et surtout de le partager à celles et ceux que ce dernier met sur les routes de son quotidien.

Et si nous parlons de recentrage c’est aussi bien entendu parce que nous aussi nous avons sans doute besoin de remettre Dieu et la mission qu’il nous a confiée au centre de nos vies.

Nous sommes dans un monde où tout va vite… Mais où tout ne va pas forcément bien…

Nous courons beaucoup… Occupés à résoudre des problèmes c’est bien normal, mais aussi à tout un tas de choses avec lesquelles nous remplissons nos vies… Activités diverses et variées, sport, spectacles, télévision, etc…

Et Dieu dans tout cela ?

Eh dehors de notre messe dominicale ? En dehors des éventuelles activités de paroisse, ou dans telle ou telle association caritative ?

En dehors de tout cela, quelle place Dieu a-t-il dans notre vie ?

Est-il simplement celui que nous venons consommer à travers une messe dominicale parce que nous en avons pris l’habitude une fois par semaine, ou est-il celui auprès de qui nous venons vraiment nous ressourcer régulièrement pour le porter ensuite auprès de celles et ceux que Lui met sur notre route quotidienne ?

Est-il justement celui qui inspire en nous l’esprit missionnaire mis en avant en ce dimanche ?

Être missionnaire, s’est longtemps entendu comme quelque chose qu’il fallait faire dans des pays lointains… Là où les gens ne connaissaient pas Dieu… des gens à qui il fallait le faire connaître… des gens à qui il fallait aller porter la bonne parole, aller parler de l’Amour infini de Dieu…

Mais aujourd’hui ces « terres de missions » comme on les appelle, sont à nos portes…
C’est aussi notre bonne vieille Europe vers qui il nous faut porter nos efforts.

Les douleurs, des maux de notre temps ont envahi l’esprit, le cœur et jusqu’à l’âme de nos contemporains, l’âme de celles et ceux qui ne vivent plus à des milliers de kilomètres de chez nous – ce qui nous aurait peut-être bien arrangé - mais juste à côté, ces gens qui sont nos voisins.

La grande et bonne nouvelle c’est que maintenant il ne faut plus être moine ou prêtre missionnaire et partir à l’autre bout du monde pour aller porter la bonne nouvelle. Chacun de nous a aujourd’hui cette mission…

La mauvaise nouvelle c’est que maintenant nous ne pouvons plus nous cacher derrière ces moines ou prêtres missionnaires ou le kilomètres qu’il nous aurait fallu faire et que c’est bel et bien à nous de nous bouger, de nous engager !

Plus question de nous contenter de mettre en avant le travail des autres ailleurs dans le monde… c’est à nous qu’il appartient de faire le boulot !

Et le boulot ne manque pas !

Je viens de le dire, ce sont souvent nos propres voisins ou à défaut des gens qui ne sont pas bien loin qui ont besoin de recevoir le message de l’Evangile.

La mission de chacune et chacun d’entre nous est d’être les témoins de cet Evangile auprès des personnes de nos quotidiens…

C’est cela être missionnaire et c’est donc à nous aussi, directement, que s’adresse cette journée spéciale.

Maintenant que nous avons bien compris que cela nous concerne directement… Vous vous demandez peut-être comment il faut faire…

Rassurez-vous c’est plutôt simple.
Il « suffit » d’être chrétien - vraiment chrétien - dans le quotidien de nos vies…
A la fois simple et très compliqué… tout un programme…

Pour cela nous avons un moteur super performant…

Il ne consomme pas grand-chose, il est toujours opérationnel, il démarre au quart de tour et il est très puissant… Ce moteur c’est Dieu lui-même !

Le mettre au centre de nos vies c’est s’assurer le fait que nous ne manquerons jamais de l’énergie dont nous avons besoin pour nous mettre ou nous remettre en route nous aussi… pour ne jamais manquer une occasion d’être nous aussi les missionnaires, les messagers de son amour parmi nos frères.

Les textes d’aujourd’hui sont également là pour nous donner des exemples… Des moyens de faire et des moyens de nous rappeler que Dieu trouve sa place au centre de toute vie chrétienne.

Dans la première lecture, Isaïe fait tout d’abord une annonce.
Il annonce au peuple d’Israël que son exil, qui a pourtant duré 50 ans, est terminé et qu’il va maintenant pouvoir retrouver sa terre natale.

« Ça nous fait une belle jambe » me direz-vous…
« En quoi cette histoire qui s’est passée il y a presque 3000 ans nous concerne-t’elle ? »

Si ce texte est posé là c’est pour nous rappeler l’essentiel de notre foi !
Dieu nous a envoyé son Fils…
Il s’est donné pour nous et ce don est promesse de salut universel !
Chacun d’entre nous est concerné.

Même si cela s’est passé il y a plus de 2000 ans…
Même si avec le temps nous semblons l’oublier, Dieu nous aime et il a donné son Fils unique pour nous le montrer, pour nous aider à nous rappeler jour après jour qu’Il ne nous abandonne pas et qu’il veille sur chacun d’entre nous.

Même si nous, nous l’oublions, Lui nous a fait une promesse et cette promesse se réalisera un jour.

Elle peut d’ailleurs se réaliser dès aujourd’hui… C’est à nous qu’il appartient d’en être les témoins, les acteurs…

C’est nous, qui par nos témoignages permettrons à notre monde de se rappeler que l’Amour de Dieu existe, qu’il vit en chacun d’entre nous et qu’il peut changer la vie de chacune et de chacun…

Des gens vivent cela réellement…

Bien sûr il y a ceux qui nous sont montrés en exemple par Saint Paul qui rend hommage aux Thessaloniciens eux qui, malgré les difficultés, sont restés fermes dans leur foi et de vrais témoins de Jésus Christ, de vrais témoins de l’Amour de Dieu.

Mais plus près de nous, tout près même… Il y a les chrétiens qui de par le monde continuent malgré l’adversité, à témoigner avec brio de leur foi, je veux bien entendu parler plus particulièrement de nos frères chrétiens d’Irak qui en ce moment payent un prix très lourd.

Ils n’ont plus rien…
Ils meurent par centaines chaque semaine…
Et pourtant ils restent par leur exemple les vrais témoins de la foi chrétienne.

Faut-il obligatoirement être martyr pour être témoin de la foi ?
Pas nécessairement heureusement…

Mais quand on voit l’exemple qu’ils nous donnent, comment pouvons-nous encore ignorer notre mission ?
Comment pouvons-nous nous contenter de ronronner ?
Comment pouvons-nous refuser de nous lever, là où nous sommes, avec les moyens qui sont les nôtres, avec nos forces mais aussi avec nos limites pour nous mettre au service de celles et ceux qui nous entourent et qui ont tellement besoin de nous ?

« Le bien fait peu de bruit… Le bruit fait peu de bien. » c’est un adage que nous connaissons bien…

Il n’est donc pas nécessaire de crier sur tous les toits que nous sommes chrétiens ni même de devenir le leader d’un quelconque mouvement pour devenir missionnaire…

C’est dans le quotidien de nos vies que Dieu attend chacune et chacun d’entre nous…

C’est dans le quotidien qu’il nous invite à le mettre au centre de nos vies, a rendre à Dieu ce qui est à Dieu comme nous le dit l’Evangile de Saint Matthieu.


Amen

dimanche 12 octobre 2014

2014-10-12 - A - 28° Dimanche du temps ordinaire - Parabole des invités au festin (brève 1-10) (Mt 22, 1-14)


28ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Le festin messianique (Is 25, 6-9)
Lecture du livre d'Isaïe
Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l'univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations. Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l'humiliation de son peuple ; c'est lui qui l'a promis.
Et ce jour-là, on dira : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c'est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! »
2ème lecture : La vraie richesse dans le Christ (Ph 4, 12-14.19-20)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères, je sais vivre de peu, je sais aussi avoir tout ce qu'il me faut. Être rassasié et avoir faim, avoir tout ce qu'il me faut et manquer de tout, j'ai appris cela de toutes les façons. Je peux tout supporter avec celui qui me donne la force. Cependant, vous avez bien fait de m'aider tous ensemble quand j'étais dans la gêne. Et mon Dieu subviendra magnifiquement à tous vos besoins selon sa richesse, dans le Christ Jésus.
Gloire à Dieu notre Père pour les siècles des siècles. Amen.
Evangile : Parabole des invités au festin (brève : 1-10) (Mt 22, 1-14)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici la Pâque du Seigneur au milieu de son peuple. Heureux les invités au festin du Royaume ! Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus disait en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités : 'Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez au repas de noce.' Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.' Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.'
Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. »





Ce dimanche c’est à l’espérance dans la foi que nous appellent les textes qui nous sont proposés.

Espérance, espoir… ce qui permet à chacun d’entre nous, quand il rencontre des difficultés, de se dire que demain sera meilleur qu’aujourd’hui et qu’il faut continuer la route.

Ils sont extrêmement nombreux les hommes et les femmes, mais plus encore les jeunes de notre monde qui ne croient plus en rien, qui n’ont plus aucune espérance…

Ils vivent au jour le jour en essayant de surmonter les difficultés plus ou moins grosses mais qui les submergent, en se fiant à qui peut éventuellement les aider, parfois malheureusement des marchands d’espoirs qui profitent de leur détresse… Sectes, groupes radicaux qui finissent souvent par les détruire.

Il est de notre devoir de chrétien d’être les témoins de l’espérance que nous apporte notre foi auprès de toutes celles et ceux, jeunes ou pas, qui en ont tant besoin.

Mais peut-être vous demandez-vous justement ce qu’est cette espérance… Peut-être, après avoir entendu le texte de la première lecture, vous êtes-vous dit que cette espérance semblait sortie tout droit du monde des Bisounours…

« un festin de viandes grasses et de vins capiteux… Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations. Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages. »

8 siècles avant Jésus Christ déjà, c’est à un peuple qui n’en peut plus, qui n’a plus beaucoup d’espoir qu’Isaïe s’adresse.

Le royaume est en péril, l’étranger menace Jérusalem, tout est ravagé etc… etc… et Isaïe tente, avec sa foi, avec Dieu qui est présent en lui, en quelque sorte de remonter le moral des troupes…

Mais me direz-vous, comme le dit la pub : Ça c’était avant !

Peut-être que le peuple de l’époque pouvait y croire… Il s’agissait de gens peu instruits, vivant dans une espère d’obscurantisme…

Mais nous, presque 22 siècles plus tard, nous sommes des gens instruits… Nous connaissons l’histoire… Nous savons que 800 ans après cette histoire le Christ va venir… qu’Il va mourir pour nous… ressusciter le troisième jour et que depuis… et bien depuis nous aussi nous l’attendons, et qu’il nous arrive à nous aussi de perdre l’espoir voir… de finir par ne plus y croire :

Peut-être ajouteriez-vous que notre monde connait toujours les mêmes difficultés… à une autre échelle, sous d’autres formes, mais des gens continuent à souffrir pour tout un tas de raisons…

Et alors ?
Cela veut-il dire que tout comme le peuple dont nous parle Isaïe il faut que nous baissions les bras nous aussi ? Que nous perdions espoir ?

Ce serait oublier les derniers mots d’Isaïe : « c'est lui qui l'a promis »
Même quand nous baissons les bras, bien souvent nous savons, nous continuons pourtant au fond de nous à croire que Dieu tient ses promesses…

Bien souvent, quand nous pensons à laisser tomber, c’est bien d’avantage à cause de notre douleur que parce que nous ne croyons plus en cette promesse…

Par contre, nous nous disons qu’elle n’est pas pour nous… Que nous ne la verrons pas… Que ce sera – peut-être – pour les générations futures.

Ce que nous nous demandons en définitive, c’est quand… Quand ces promesses vont-elles se réaliser pour nous, pour nos familles, pour nos enfants, pour notre monde…

Ce que nous oublions c’est que la promesse de Dieu se réalise chaque jour !
Chaque fois que nous relevons la tête, chaque fois aussi que nous lui faisons confiance en lui remettant ce que nous vivons, que nous le fassions du bout des lèvres quand nous sommes au bout du rouleau, quand nous ne trouvons plus de solution, ou quand nous le faisons avec colère parce que nous avons l’impression qu’il ne nous entend pas…

Et bien chaque fois que nous nous adressons à lui, Dieu nous répond…
Ce sont bien souvent nos oreilles encombrées par notre orgueil qui nous empêchent de l’entendre…

Et oui puisque à peine lui confions-nous nos détresses que nous cherchons à nouveau à ne nous en sortir que par nous-mêmes…

A peine lui confions-nous nos détresses que nous attendons la réponse que NOUS espérons… La solution que NOUS envisageons…

Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous.

Mettons-nous plutôt réellement à son écouté… soyons attentifs à ce qu’il nous dit, ce qu’il tente de nous apprendre pour que nos situations se dénouent et que nous retrouvions enfin l’énergie et l’espérance qui qualifie les enfants de Dieu.

C’est également ce que nous dit Saint Paul.
Dans ce texte il est en prison…
Il sait que c’est son action envers celles et ceux vers qui le Christ l’a envoyé qui est à l’origine de son emprisonnement.

Nous pouvons imaginer au moins partiellement ce qu’il ressent…
Il est en prison ! Il s’attend à mourir ! Peut-être s’est-il adressé à Dieu lui aussi comme nous le faisons quand nous sommes dans la peine et les ennuis.

Peut-être que comme nous, il a lui aussi voulu que le Christ lui réponde de la manière dont LUI l’entendait.

Et puis tout d’un coup, il percute !
Il comprend que le Seigneur lui a déjà répondu et que cette réponse se trouvait dans les très nombreux messages de soutien qu’il a reçu de ses frères Philippiens qu’il remercie dans ce texte et qui l’ont aidé à retrouver la force et la lumière.

Il nous dit simplement que la richesse de Dieu ne peut nous être communiquée que si nous nous dépouillons totalement, si nous lui faisons tellement confiance que nous devenons capables de nous en remettre totalement à lui.


L’Evangile de ce jour est bien entendu dans le même ton.

Il nous fait tout d’abord état de la générosité sans limite de Dieu.
A la noce : Tout le monde est invité… A commencer par le peuple de Dieu… Un peuple qui malheureusement ne l’entend plus.

Ce peuple qui ne l’entend plus c’est aussi nous, les hommes et les femmes du 21ème siècle.
Notre monde se cache derrière l’excuse de la laïcité pour ne plus écouter le message du Christ et de l’Evangile.

C’est bien commode n’est-ce pas…
Notre monde prône la laïcité pensant se rendre libre… libre de s’adonner à toutes les extrémités… et nous n’avons qu’à allumer la télévision à l’heure du journal télévisé pour nous rendre compte de ce qu’est un monde qui a chassé Dieu de son quotidien.

Mais Dieu n’invite pas seulement son peuple à la noce.
Il invite tout le monde… Tous sans exception !
Par ce que tous sans exception nous avons droit à l’Amour de Dieu !
Bons ou mauvais nous pouvons tous devenir dignes de l’Amour de Dieu… Pourvu que nous le voulions réellement…

Et c’est le sens qu’il faut voir dans cette partie du texte ou le roi jette dehors l’invité qui n’a pas revêtu l’habit de noce.
Cette partie du texte n’a rien à voir avec le vêtement que porte le convive, mais seulement à la façon dont il accueille le don qui lui est fait.

Il en est de même pour nous.
Je l’ai dit : c’est seulement si nous le voulons, si nous acceptons de changer de vie pour mettre nos pas dans ceux du Christ que nous serons emplis de l’Amour de Dieu…

La punition c’est nous qui nous l’infligeons si nous refusons cela…
Nous ne saurons pas entrer dans la grâce de Dieu, nous ne pourrons pas percevoir la puissance de cet amour si nous refusons de changer de vie.

C’est dans le sacrement du pardon… et oui, la confession… que nous pouvons nous débarrasser de nos fardeaux et retrouver la paix qui caractérise les enfants de Dieu.

Dieu est toujours avec nous.
Il est l’Espérance dont notre monde a tant besoin.
Mais encore faut-il que notre monde veuille bien l’accueillir.


Amen