dimanche 30 janvier 2011

2011-01-30 - A - Sermon sur la montagne. Les Béatitudes - Matthieu - 5 - 1 à 12a

Evangile selon Saint Matthieu 5, 1-12a

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent. Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire.
Il disait : « Heureux les pauvres de cœur : Le Royaume des cieux est à eux ! Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
« Heureux ceux qui ont faim et soif de justice : ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde ! Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !
« Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux :
« Heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! »

Et voici l’Evangile des Béatitudes…

Vous l’aurez peut-être remarqué, chaque fois que Jésus veut enseigner ou prier il se dirige vers la montagne, un lieu à l’écart du bruit et du tumulte de la ville.

Cette fois également Jésus gravit la montagne et s’assit pour instruire ceux qui le suivent, TOUS ceux qui le suivent, car les disciples de cet Evangile ne sont pas seulement les 12 mais également toutes celles et ceux qui le suivent.

Comme beaucoup d’Evangiles nous le connaissons bien… Heureux les pauvres, heureux les doux, etc… etc…

Comme beaucoup d’Evangiles, voici un texte que nous avons mainte et mainte fois entendu et dont nous connaissons tellement les mots que nous n’y faisons vraisemblablement plus autant attention qu’ils le méritent.
Et pourtant ces mots sont le cœur de l’Evangile, le cœur de notre Foi chrétienne…

Je vous propose de les entendre à nouveau et d’y apporter d’avantage d’attention :

Heureux les pauvres, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix, ceux qui sont persécutés pour la justice, ceux qu’on insulte, ceux qui sont persécutés, et aussi ceux dont ont dit faussement du mal A CAUSE DE JESUS…

Etre doux, être miséricordieux, avoir un cœur pur ou encore être un des artisans de paix, nous le voulons bien, voir nous le désirons même puisque nous sommes chrétiens et que toutes ces valeurs font partie des fondements de notre engagement de Foi…

Mais pleurer, être affamé et assoiffé de justice, se laisser persécuter pour la justice, se laisser insulter et tout cela tout cela A CAUSE DE JESUS, ce n’est pas ce que nous imaginons quand nous endossons nos vêtements de chrétien, quand nous entrons dans nos églises et participons à l’Eucharistie.
Je souligne au passage qu’il est malheureusement de nombreux pays où les chrétiens sont en danger de mort simplement pour le simple fait de vouloir célébrer notre Dieu.

Heureusement à ces mots durs et accablants Jésus associe des mots plein d’espoir, des promesses : Le Royaume des cieux est à eux ! Ils obtiendront la terre promise ! Ils seront consolés ! Ils seront rassasiés ! Ils obtiendront miséricorde ! Ils verront Dieu ! Ils seront appelés fils de Dieu ! Leur récompense sera grande dans les cieux !

Une récompense dans les cieux ? Voir Dieu ? Ca fait loin tout ça ! Et puis on n’avait pas franchement prévu d’en arriver là…
On n’avait pas non plus franchement prévu de souffrir pour mériter les promesses de Jésus…

Mais c’est pourtant bien à cela que Jésus nous appelle…

Heureusement, chacun d’entre nous n’aura pas à donner sa vie au sens physique du terme…

Et pourtant c’est bien à nous offrir aux autres que notre Dieu nous appelle…

Chaque fois que nous faisons de notre mieux pour être doux alors que le monde autour de nous nous invite à la colère…

Chaque fois que nous acceptons de pardonner réellement et sincèrement à ceux qui nous ont fait mal, et je ne parle pas des petits bobos mais des vrais douleurs de la vie, des mensonges, des trahisons…

Chaque fois qu’autour de nous, dans nos familles, dans nos entreprises, nous refusons de prendre partie pour l’un contre l’autre et que nous essayons de ramener la paix alors qu’il serait bien plus facile d’apporter à la dispute…

Chaque fois que, là où nous sommes, nous acceptons de mourir aux autres pour aider au bonheur, à leur bonheur plutôt qu’au notre, alors nous contribuons au dessein de Dieu…

Il arrivera que par ce comportement nous rendions heureux ceux qui nous entourent, et que nous assistions, que nous participions à ce bonheur…
Si tel est le cas réjouissons-nous et sachons observer cela avec humilité et en rendre grâce à Dieu… Car il s’agira là du fruit du don de nous-mêmes à Dieu et non de nos seuls talents.

Mais il nous arrivera peut être aussi d’avoir de la peine, de pleurer à cause de cela…
Faute d’avoir voulu prendre parti pour l’un contre l’autre il nous arrivera peut-être aussi même d’être pris à parti pour avoir fait le choix de la Paix plutôt que celui de l’escalade de la violence…

Ce sont là des choses difficiles à entendre autant qu’à vivre et pourtant chacune et chacun d’entre nous a un jour fait cette expérience douloureuse de ne pas être compris alors qu’il cherchait à faire quelque chose de bien, quelque chose de bon…

Dieu n’est jamais plus proche de nous que dans ces moments là, ces moments où nous nous sommes réellement et complètement donnés aux autres… Ces moments où nous l’avons rejoint pour faire SA volonté…

Et puis nous avons nos propres chemins de douleurs…
La maladie, les problèmes de famille de travail sont autant de moments de nos vies où nous nous sentons perdus, abandonnés…

Là encore, Dieu est présent… tout prêt de nous…
Il est là dans le sourire de ce médecin qui nous reçoit, il est également dans les paroles bienveillantes de cette infirmière qui vient nous soigner, il est encore dans toute l’attention que peut nous porter notre conjoint, nos enfants, nos voisins…

L’Evangile de ce jour nous invite à ne pas baisser les bras dans ces moments de douleur et de peine, de ne pas nous détourner de lui en pensant qu’il ne fait rien pour nous… Il est là tout près de nous…

Et la récompense dont nous parle Jésus n’est pas si lointaine qu’il peut y paraître…
Ce n’est pas une promesse en l’air qui ne se réalisera qu’un jour lointain…

Le Royaume de Dieu qu’il promet à ceux qui souffrent n’est pas seulement le royaume de l’au-delà, ce royaume que nous ne verrons au jour de notre mort…
Le Royaume de Dieu se réalise aussi pour chacun d’entre nous chaque jour quand nous acceptons de mourir ne fut-ce qu’un peu pour ceux qui nous entourent, quand nous acceptons de nous en remettre réellement à celui qui est plus grand et qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous…

Amen.

dimanche 23 janvier 2011

2011-01-23 - A - Jésus commence son ministère par la Galilée - Matthieu - 4 - 12 à 23

Evangile selon Saint Matthieu 4, 12-23

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe : Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens ; le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays de l’ombre et de la mort, une lumière s’est levée.
A partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. »

Fin de la lecture brève

Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac : c’était des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets ? Il les appelé. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.
Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

Jean Baptiste est arrêté et c’est Jésus qui reprend le flambeau en faisant son retour en Galilée.

Il s’installe, l’Evangile nous dit qu’il vient habiter au bord du lac.

Il y a toujours beaucoup de gens, de peuples, de races différentes dans nos villes côtières d’aujourd’hui… Marseille, Boulogne, Dunkerque, Le Havre, La Rochelle, sont autant d’exemples de ces endroits où beaucoup de gens se rencontrent.

Que ce soit pour la pêche, le transport ou plus agréablement pour les loisirs, tous nos ports sont autant de lieux ou se rencontrent des gens de races et de cultures différentes.

Il en était de même au temps de Jésus, et il y a fort à parier que si Jésus a choisi cet endroit c’est parce qu’il sait qu’il rencontrera beaucoup de gens différents, des gens simples bien souvent, mais de cultures et de races différentes.

Jésus ne choisit pas non plus le confort d’une grande ville dans laquelle il pourrait bien se faire voir des autorités et travailler à sa propre gloire.
Il choisit de s’installer au milieu du peuple, au milieu de l’humanité, là où il est certain de vivre AVEC les hommes de son époque.

Une fois encore, dans un monde englué dans des sacrifices et des rituels trop nombreux au point que les religieux en ont perdu leur vrai sens, Jésus de rompre avec la tradition…
Sur les bords de ce lac, pas de temple, pas de prêtre, pas de rituels ou de sacrifices anciens.

Jésus démarre dans un pays neuf, un pays dans lequel il pourra avancer non pas avec le peuple élu, celui qui est mis en avant par l’ancienne alliance, mais avec le peuple tout court, un peuple de petites gens, un peuple au cœur et à l’esprit ouvert pour accueillir la nouvelle alliance que Dieu souhaite faire avec lui.

Une nouvelle fois, par cette présence de proximité, Dieu se rend abordable.
Tout le monde peut l’approcher, le toucher et surtout recevoir la Parole qu’il est venu nous apporter.

Et puisqu’il est au bord d’un lac, c’est là, nous dit la seconde partie de l’Evangile, que Jésus choisit ses premiers compagnons.
C’est parmi les plus pauvres, les plus laborieux que Jésus interpelle tout d’abord deux frères : Pierre & André.

Ils n’ont pas grand-chose et l’Evangile nous dit bien « aussitôt, laissant là leurs filets, ils le suivirent ».

« Bâ… de toute façon » me direz-vous « ils n’avaient pas grand-chose à laisser… tout au plus une barque, quelques affaires… un peu de famille qu’ils pourraient bien venir retrouver si les choses tournaient mal »

Il en est de même de Jacques & Jean que Jésus rencontre un peu plus loin.
Eux ce sont leur barque mais également leur Père qu’ils laissent sur place…
« Ils sont gonflés ces deux là… Laisser là leur Père qui est certainement un homme un peu âgé et qui va maintenant devoir faire seul ce dur travail de pécheurs qu’ils faisaient jusque là à trois… pas très digne pour des fils… »

Si l’Evangile insiste sur le caractère soudain et total de cet abandon de toute chose et de toute personne, c’est sans doute pour nous montrer à quel point les paroles qui sortent de la bouche de Jésus interpellent et inspirent…

Ces hommes, qui n’ont certes pas grand-chose, sont quand même prêts à l’abandonner pour suivre un homme.

Mais si l’Evangile insiste tant sur le caractère soudain et total de cet abandon, c’est avant tout pour nous montrer que suivre le Christ c’est changer de vie…

Et la promesse est belle : Faire d’eux, faire de nous des pécheurs d’hommes…

Je ne suis pas certain que Pierre, André, Jacques et Jean aient très bien saisi le sens de ces propos et pourtant ils ont suivi Jésus… Ils l’ont même accompagné jusqu’à la croix et ont ensuite été envoyé par le Christ dans le monde entier le jour de la Pentecôte…

2000 ans après c’est au même changement de vie et avec la même promesse que Dieu s’adresse à nous.

Par de panique, il ne nous demande pas d’abandonner nos maisons et nos familles pour courir les routes de notre pays, quoi que…

Ce qu’il nous demande c’est de savoir nous décharger de tout ce qui nous encombre, ces superflus, ce confort trop douillet de nos vies…

Ce qu’il nous demande c’est d’abandonner nos certitudes, nos jugements, nos idées préconçues

Et tout cela pourquoi ?
Pour ne pas seulement entendre sa Parole mais nous mettre réellement à son écoute et pour la mettre en pratique chaque jour avec toutes celles et ceux que nous rencontrons, celles et ceux qui nous sont proches et à qui peut-être nous ne consacrons pas assez de temps…

Mais c’est également celles et ceux dont nous pourrions être plus proches, plus solidaires : Nos voisins, nos collègues, etc… toutes celles et ceux qui sont différents de nous et dont il est bien souvent plus facile de nous détourner que de nous rapprocher… Celles et ceux sur qui nous posons nos jugements plutôt que d’aller vers eux pour comprendre qui ils sont, comment ils vivent et faire un bout de chemin avec eux…

Faire un bout de chemin avec ensemble…

C’est ce que le Christ a fait avec beaucoup de personne quand il vivait…
Sans les juger, en écoutant ce qu’était leur vie, en leur offrant le Pardon, et en leur apportant La Parole de Dieu, cette parole qui les faisait renaître à la vraie vie.

Depuis 2000 ans Il continue avec nous au travers de cette Parole qu’il nous a laissée…

Alors laissons nous déranger par cette parole et comme l’a fait le Christ, allons à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps pour leur porter cette parole… Alors nous réaliserons cette promesse de Dieu qui veut faire de nous de pécheurs d’hommes…

Amen.

dimanche 16 janvier 2011

2011-01-16 - A - Voici l'Agneau de dieu, qui enlève le péché du monde - Jean - 1 - 29 à 34

Evangile selon Saint Jean 1, 29-34

Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir à lui, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. Je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté au peuple d’Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : « L’homme sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint. » Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

L’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde…

Une image que nous connaissons bien ; une belle phrase que nous entendons à chaque Eucharistie : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde… »

Nous la connaissons bien c’est vrai, mais en saisissons nous toujours bien le sens ?
A force de l’entendre, cette phrase parle t’elle toujours autant à nos cœurs ?

Cette phrase nous rappelle qu’il y a 2000 ans, notre Dieu s’est fait homme…
Cette phrase nous rappelle qu’il y a 2000 ans, cet homme est mort pour enlever le péché du monde…
Mais aujourd’hui, justement 2000 ans après, qu’est-ce que cela veut encore dire pour nous ?

Le monde continue à être le monde…
Les hommes continuent malheureusement à se faire la guerre…
Des épidémies continuent à ravager l’humanité et très souvent parmi les plus démunis.

D’aucun se demandent à quoi a bien pu servir le sacrifice de cet homme qui s’appelait Jésus…
D’autres ne comprennent pas qu’un Dieu fait homme se soit infligé un tel sort…
Il en est même qui se disent que si les choses se sont terminées ainsi c’est que peut-être, en fait, ce Jésus n’était pas réellement celui qu’il disait être…

Et bien moi je vous l’affirme : Jésus est bien le Fils de Dieu et il ne pouvait absolument pas en être autrement !

C’est justement parce qu’il était le Fils de Dieu que Jésus est mort ainsi…

Je vous le disais à Noël, en naissant dans des conditions misérables, en naissant pauvre parmi les pauvres, proche des plus fragiles, des plus démunis, Jésus donnait une dimension de proximité à Dieu… La naissance de Jésus rendait Dieu accessible aux hommes de toutes conditions…

Il était donc tout à fait logique que Jésus meurt de même et qu’il continue par ce sacrifice à montrer la proximité de Dieu…

Jésus était un être de chair et de sang, un homme, qui est mort comme un homme, rendant une nouvelle fois Dieu accessible aux autres hommes… Rappelez-vous les paroles du centurion au pied de la croix « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu »

L’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde…

Si on utilise cette image de l’Agneau, c’est que tout comme cet animal doux et docile, Jésus s’est laissé emmener vers la mort sans crier, sans même gémir…

Mais lui en faisant cela il a enlevé le péché du monde…

Chaque Eucharistie est pour nous l’occasion de nous remémorer cela…
Avec le temps, dimanche après dimanche, ces mots se sont pour nous figés dans le rituel et ils ne nous parlent plus aussi bien…
Il est donc bon que l’Evangile de Jean vienne nous rappeler l’importance qu’avait et qu’ont toujours ces paroles !

Et si elles doivent continuer à nous aller droit au cœur, c’est que le Christ nous a invités à prendre sa suite… C’est que le Christ nous invité à chaque Eucharistie à le suivre dans cette voie…

Mais attention si Jésus est l’Agneau nous ne sommes pas ses moutons de Panurge…

Le Christ ne nous invite pas à le suivre bêtement comme le feraient des moutons qui suivent le leader du troupeau !

C’est dans le quotidien de nos vies qu’il nous appartient d’accepter de faire le même sacrifice que celui de Jésus.

Si nous acceptons de mettre parfois en veilleuse nos idées pour laisser paraître celles des autres… Alors nous suivons le Christ… et nous aussi nous contribuons à enlever le péché du monde…

Si nous acceptons de nous consacrer aux autres, à ceux qui souffrent, aux pauvres d’argent, c’est vrai… Mais plus simplement même à nos conjoints, nos enfants, nos voisins, nos collègues alors nous suivons le Christ et nous aussi nous contribuons à enlever le péché du monde…

Le Christ est allé jusqu’à donner sa vie pour nous sauver et il arrive encore aujourd’hui que certains d’entre nous donnent également leurs vies pour sauver leurs frères… Mais il n’est pas obligatoire de mourir au sens physique du terme pour agir comme le Seigneur…

Chacun à notre place, en fonction de nos possibilités et avec nos limites, nous sommes appelés à mourir, à nous oublier totalement parfois, pour permettre aux autres de se réaliser et contribuer à ce que le monde qui nous entoure soit meilleur… A ce qu’enfin soit enlevé le péché du monde !

Amen.

dimanche 9 janvier 2011

2011-01-09 - A - Le baptême de Jésus - Matthieu - 3 -13 à 17

Evangile selon Saint Matthieu 3,13-17

Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean se faire baptiser par lui. Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire.
Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une vois disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. »

Le baptême de Jésus…

Nous sommes sur les bords du Jourdain…
Depuis un bon moment déjà Jean Baptiste annonce l’arrivée du Messie.
Nombreux sont alors celles et ceux qui viennent à lui pour entendre la bonne parole, se convertir et se faire baptiser…

Arrive Jésus… Jean Baptiste sait très bien qui Il est… Ils sont petits cousins … Ils se connaissent …

Jean Baptiste est néanmoins très surpris de voir Jésus se présenter à lui pour être baptisé.
Il sait qu’Il est le Messie et donc sa première réaction est celle du refus…
Il se sait pécheur et veut empêcher Jésus de s’avancer à lui « C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi »

Mais Jésus le rassure « Laisse moi faire, c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste ».
Des paroles un peu compliquées que Jean Baptiste ne comprend vraisemblablement pas…
Mais il sait qui est Jésus et finit pas accepter…
Jésus entre dans l’eau comme tout à chacun et reçoit donc le baptême par Jean Baptiste.

Le texte nous dit que sitôt ce baptême terminé, à peine Jésus est il sorti de l’eau que les cieux s’ouvrirent et qu’on vit descendre comme une colombe qui vient sur lui…

Et chacun put alors entendre cette voix qui disait « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis TOUT MON AMOUR. »

Nous connaissons tous cette belle histoire du baptême de Jésus…
Nous retenons tous cette façon dont Jésus doit convaincre Jean Baptiste de le Baptiser et même si nous nous entendons la voix de Dieu en fin de ce récit, nous ne percevons souvent pas assez le fait que c’est là que réside l’essentiel du texte de ce dimanche…
C’est là que réside tout le sens du baptême de Jésus…
C’est là que réside le sens profond de tout baptême : « En Lui, j’ai mis TOUT MON AMOUR ! »

Depuis 20 siècles, chaque enfant, chaque personne qui reçoit le baptême, tout comme Jésus ce jour là, reçoit en lui TOUT l’amour de Dieu…

Chacun d’entre nous ici présent a donc reçu cet Amour le jour de son baptême… Mais nous, jusque là, qu’est ce que nous en avons fait ?

Cet amour est un cadeau,
Cet amour est un don,
mais un don qui n’a rien à voir avec une somme d’argent, une voiture, une PlayStation, ou tout autre objet matériel à notre usage exclusif… bien au contraire !

Cet Amour n’a de valeur que si nous le partageons…
Cet Amour n’a de chance de porter des fruits que si nous le dispensons à ceux qui nous entourent…

Si un cultivateur gardait pour lui toutes les semences qu’il achète, est-ce qu’elles auraient une chance de porter du fruit ?
Qui d’entre nous pourrait goûter au pain frais si ces semences étaient restées dans les granges ?
Ce n’est que parce que le cultivateur les sème que ces graines donnent du fruit…
S’il les gardait chez lui en pensant posséder un trésor, ces graines finiraient pas fermenter et moisir…

Jésus n’a jamais gardé pour lui l’Amour du Père… sitôt l’a-t’il reçu qu’il s’est mis à le dispenser aux autres…

Il ne s’est jamais non plus demandé si les personnes à qui il le donnait étaient dignes de recevoir cet amour… Il l’a donné, sans compter…
Zaché, la Samaritaine, l’aveugle de Siloé, le centurion Romain, et tant d’autres étaient ils réellement dignes de recevoir l’Amour de Dieu ?

Peu importe…

Comme je le disais tout à l’heure, nous aussi, nous avons reçu cet Amour… et pourtant, est-ce que nous en sommes dignes ?
Le jour de notre baptême Dieu nous l’a pourtant donné totalement et pas à moitié en se disant qu’il verrait d’abord ce que nous allions en faire avant de nous donner le reste.

Jésus ne s’est, lui non plus, jamais demandé s’il fallait qu’il en donne une partie pour voir tout d’abord si les gens allaient le faire fructifier correctement…
Il le leur a donné, totalement et c’est au Père qu’il faisait confiance pour le faire fructifier…

Nous sommes les lointains descendants de celles et ceux à qui Jésus à transmis l’Amour de Dieu…

C’est à notre tour aujourd’hui de transmettre cet Amour à celles et ceux qui nous entourent…

C’est à mon conjoint, mes enfants, mes collègues, mes voisins et tous ceux qui m’entourent que Dieu me demande de transmettre SON Amour…

« Bof ! C’est pas trop difficile… c’est de gens que je connais, que j’apprécie, à qui je souhaite du bien… Ca devrait aller…. »

Mais c’est aussi à ceux qui ne sont pas d’accord avec moi et même à mes ennemis que Dieu m’envoie transmettre SON Amour…
Et çà c’est beaucoup moins facile…

Mais c’est pourtant là ce qui est important…
Vouloir du bien à ceux qu’on apprécie, c’est facile, c’est normal, et leur transmettre l’Amour de Dieu est tout à fait naturel…

Mais le transmettre à tous sans distinction, sincèrement c’est bien plus difficile…

Nous avons toujours nos Zaché, nos Samaritaines, Nos aveugles de Siloé et nos centurions romains, que nous jugeons parfois un peu vite indignes …

C’est à eux aussi que Dieu nous envoie…

Sachons les regarder comme les regardaient le Seigneur…
Non comme des pécheurs, que nous sommes nous aussi d’ailleurs, mais comme des frères que cet Amour peut transformer et rendre heureux…

Il y a quelques semaines je nous invitais à ne pas nous réveiller au lendemain de Noël pour reprendre nos habitudes égoïste…

Aujourd’hui, le baptême de Jésus est un rappel de cette exhortation à ne pas simplement retrouver nos habitudes, mais à nous ouvrir vraiment aux autres pour qu’ensemble nous construisions réellement le royaume de l’Amour de Dieu.

Amen.

dimanche 2 janvier 2011

2011-01-02 - A - Les mages païens viennent se prosterner devant Jésus - Matthieu - 2 -1 à 12

Evangile selon Saint Matthieu 2,1-12

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d’inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d’Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d’Israël mon peuple . » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue se lever les précédait : elle vint s’arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, en tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent leurs présents : le d’or, de l’encens et de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.


Epiphanie… un mot qui signifie « Manifestation »
Dieu se manifeste aux hommes par cet enfant qu’il nous envoie…
Et le récit de Mathieu ce matin est hautement symbolique…

Trois mages venus d’Orient…
Qui sont-ils exactement ? On ne sait pas… mais ils ont fait un très long voyage pour se prosterner devant ce petit enfant.

Trois savants de l’époque qui ont cru en des récits anciens et qui se sont levés pour suivre une étoile parmi tant d’autres parce qu’ils étaient certains qu’elle allait les mener au Messie…

Ni journal, ni radio, ni télévision, ni Internet pour relayer l’information et pourtant, ils se sont levés et sont partis …

Les tableaux que nous pouvons voir et qui représentent la scène nous décrivent trois messieurs d’un âge mûr, pleins de sagesse, revêtus de beaux vêtements, arborant la couronne que leur conférait leur statut de ROI mage…

Il y a fort à parier, qu’aussi puissants, aussi intelligents qu’ils aient pu être, ils ne savaient cependant pas précisément vers qui leur chemin les menaient cette étoile…

Sans doute ne s’étaient-ils même jamais imaginés arriver dans un endroit aussi misérable que l’étable de Bethléem pour rencontrer un « SIMPLE » « FRAGILE » et « PETIT » enfant…

Et pourtant le texte ne nous parle pas ne fut-ce que d’un instant d’hésitation…
L’étoile s’arrête et les voilà dans une grande joie nous dit le texte…
L’étoile s’arrête et les voilà qui tombent à genoux se prosternant devant Jésus.
Et ils ne sont pas venus les mains vides…
Ils ouvrent leurs coffrets qui ne contiennent pas moins que de l’or de la myrrhe et de l’encens…
Des cadeaux d’une grande valeur pour un si petit enfant, un inconnu presque, qu’une étoile a désigné comme ce Messie qu’ils attendaient depuis si longtemps et pour lequel ils ont fait un si long voyage…

Et nous ?
Quels voyages sommes nous prêts à faire pour rencontrer le Christ ?

Si nous étions dans la position de ces mages, aurions-nous assez de foi pour nous contenter d’une simple étoile pour nous mettre en route ?

Et en admettant même que nous l’ayons cette foi et que nous nous décidions à nous mettre en route, certains que cette étoile va nous conduire au Christ, ce Messie que nous attendons depuis si longtemps : Qu’emmènerions-nous dans nos bagages ?

C’est là que le texte est hautement symbolique…
En se présentant à l’enfant Jésus les mages lui ont, c’est vrai, apporté des cadeaux… mais bien plus encore…
En ouvrant leurs coffrets, ce sont eux qu’ils ouvraient à Dieu…
En offrant l’or, la myrrhe, l’encens, ce sont leurs vies qu’ils offraient à Dieu…

Je repose donc ma question : Et nous ? Quand nous nous présentons à l’enfant Jésus en cette période de Noël, qu’avons-nous emporté dans nos bagages ? Qu’avons-nous décidé de lui offrir ?

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire pendant cette période de Noël, Dieu à CHOISI de se faire homme sous la forme d’un petit enfant fragile et dépendant comme le sont tous les enfants…

Il nous invite ainsi à nous adresser à lui sans a priori… Sans crainte d’être jugé…
Nous pouvons ainsi le rencontrer avec tous nos bagages…

Souvent quand nous participons à une fête, un anniversaire, un mariage ou autre, nous arrivons bien habillés, « propres sur nous » comme on dit, avec de beaux cadeaux qui représentent ce que nous sommes de plus beau…

Avec le Christ, avec ce petit enfant, cela n’est pas nécessaire… Nous pouvons nous présenter à lui tels que nous sommes…

Notre plus beau cadeau sera alors de lui apporter le coffret de nos vérités…

Ce que nous sommes de bien et de bon évidemment…
Mais également avec ce que sont les poids de nos vies…
Nos difficultés qui nous pèsent et que parfois nous savons partager avec autrui…
Nos limites aussi, ces choses de nos vies dont nous ne sommes pas très fiers, que nous gardons pour nous et sans lesquels cependant nos bagages seraient incomplets…

C’est aussi et surtout avec cela que le Christ nous attend…

Et si ces difficultés nous semblent trop lourdes pour les partager de but en blanc avec ce petit enfant, ne nous lassons cependant pas pour autant d’essayer et d’essayer encore de le rencontrer…
Il sait Lui de quel bois nous sommes faits… Il saura lui nous aider petit à petit à nous livrer à lui et à nous libérer de ce fardeau.

Ne craignons pas nous aussi de suivre l’étoile avec CONFIANCE…
Elle ne nous conduit pas à un Dieu qui juge et condamne mais a un Dieu qui accueille et pardonne…

Son amour est sans limite…

Mais pour que cet amour puisse nous envahir et donner un sens nouveau à notre vie, Dieu a besoin de nous…
Il ne peut pas nous aimer si nous ne le voulons pas…
Il n’attend de nous qu’une seule chose pour déverser sur nous son amour sans limite : notre CONFIANCE !

Cette confiance qui nous permettra de nous livrer à lui tels que nous sommes certains qu’il saura alors nous éveiller à cette vie nouvelle que nous espérons tous.

Amen.