dimanche 26 janvier 2014

2014-01-26 - A - 3° Dimanche du temps ordinaire - Jésus commence son ministère par la Galilée (brève 12-17) (Mt 4, 12-23)


3ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : Une lumière se lèvera sur la Galilée (Is 8, 23 – 9,1-3)



Lecture du livre d'Isaïe



Dans les temps anciens, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée, carrefour des païens.
Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi.
Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.
Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.



2ème lecture : Le scandale des divisions dans l'Église du Christ (1Co 1, 10-13.17)



Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens



Frères,
je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d'accord ; qu'il n'y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et de sentiments.
J'ai entendu parler de vous, mes frères, par les gens de chez Cloé : on dit qu'il y a des disputes entre vous.
Je m'explique. Chacun de vous prend parti en disant : « Moi, j'appartiens à Paul », ou bien : « J'appartiens à Apollos », ou bien : « J'appartiens à Pierre », ou bien : « J'appartiens au Christ ».
Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce donc Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ?
D'ailleurs, le Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l'Évangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ.

Evangile : Jésus commence son ministère par la Galilée (brève : 12-17) (Mt 4, 12-23)



Alléluia. Alléluia.

Béni soit le Seigneur notre Dieu : sur ceux qui habitent les ténèbres, il a fait resplendir sa lumière. 

Alléluia (cf. Lc 1, 68.79)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens :
le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre et de la mort, une lumière s'est levée. À partir de ce moment, Jésus se mit à proclamer : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche.» 
Comme il marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac : c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.

Jésus, parcourant toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.



Un troisième dimanche de temps ordinaire qui nous apporte une nouvelle fois un texte qui est un des textes fondateurs de notre Eglise.

« Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »

C’est une phrase que nous connaissons tous, que nous avons tous entendu, que nous avons dans nos mémoires depuis que nous sommes tout petits…

Mais que veut-elle dire réellement ?

Comme très souvent dans la Bible il est important de reprendre le contexte d’un évènement pour bien comprendre un texte dans son époque mais également pour comprendre ce qu’il peut bien vouloir dire dans notre époque à nous.

Commençons donc par revenir au temps de Jésus…

Jésus vient d’apprendre l’arrestation de Jean Baptiste.
Du coup il se retire en Galilée, il quitte la ville de Nazareth pour aller dans la ville de Capharnaüm.

Jésus est au tout début de sa vie publique et il est important de remarquer qu’il commence par aller dans une ville habitée par ceux qui ont le plus besoin de Lui.

C’est déjà de ce pays que nous parle Isaïe dans la première lecture : « le pays de Zabulon et le pays de Nephtali » « Galilée, carrefour des païens. »

Dans ce pays, tandis que les Juifs étaient restés dans la stricte observance de la loi de Moïse, étaient arrivés des immigrés qui ne partageaient pas leur fois, ces païens dont nous parle le texte et que les Juifs méprisaient parce qu’ils ne connaissaient par la loi et de fait ne la respectaient pas.

Et bien c’est justement dans ce coin de Païens que Jésus décide de venir s’établir ; C’est là qu’il est venu annoncer la bonne nouvelle et choisir des premiers disciples.

Tout comme au jour de sa naissance, le Christ, le Fils de Dieu, n’a pas commencé par se rendre chez celles et ceux qui connaissaient et aimaient Dieu, mais chez celles et ceux qui ne le connaissaient pas, voir qui s’en moquaient peut-être éperdument ou qui peut-être croyaient en d’autres Dieu comme c’était courant à l’époque.

C’est dans ce pays qu’Il se présente à des inconnus, des hommes qui n’ont peut être même pas encore entendu parler de Lui, que Jésus vient se présenter…

Pierre et André sont les premiers témoins de l’engagement d’amour de Dieu « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »

Puis viennent Jacques et Jean qui, comme Pierre et André vont tout laisser pour le suivre.

Et nous voilà 21 siècles plus tard…

Les choses ont elle vraiment changé ? Pas si sur !

Même si nous sommes chrétiens, même si nous sommes disciples du Christ mort et ressuscité pour nous, même si à l’instar de Pierre, André, Jacques et Jean nous connaissons bien l’histoire du nouveau testament, ne nous comportons nous pas nous aussi comme les Juifs de Capharnaüm ?

Egarés par les maux de notre temps, nombre de nos contemporains ont abandonné nos églises…
Nombre d’entre eux ont trouvé en Dieu le coupable tout désigné pour toutes leurs difficultés…

Nous commençons même à avoir autour de nous des générations dont les parents n’ont pas reçu d’éducation chrétienne, des jeunes qui ne connaissent plus Dieu, pour qui Jésus se limite à un enfant né le jour où le Père Noël leur apporte des cadeaux et qui n’ont plus grand monde pour leur révéler le fait que Dieu s’est fait homme il y a 2000 ans pour nous sauver.

Pour eux, que faisons-nous ?

Le Christ lui, les a appelés à sa suite, mieux : Il a confié son Eglise à son premier disciple : Pierre, un pécheur sans instruction bourru et dur comme l’étaient les pécheurs de son époque, un homme qui a été transformé par l’amour de Dieu !

Et nous, 21 siècles plus tard, que faisons nous ?

Dans un monde où règnent trop souvent le dictat de l’argent, l’hégémonie des médias et des montagnes de témoignages d’égoïsmes qu’ils nous déversent chaque jour, nous sentons nous capables de dire à nos frères dans la peine, ces hommes et ces femmes qui souffrent tant, que nous allons faire d’eux des pécheurs d’hommes ?

Notre Baptême ne nous confère pas un rang privilégié parmi les disciples du Seigneur, c’est même plutôt l’inverse.
C’est parce que nous nous réclamons de ses disciples, parce que nous revendiquons notre baptême que nous avons pour mission de nous engager à la suite du Christ.

C’est à chacune et chacun d’entre nous qu’il appartient aujourd’hui d’apporter à nos frères Païens la Parole qui libère.

C’est ca la grande lumière dont parlait Isaïe dans la première lecture.
C’est à nous, chrétiens du 21ème siècle qu’il appartient maintenant de l’accueillir dans notre vie… Nous devons l’accueillir mais pas la garder pour nous !
Notre mission consiste à la communiquer à toutes celles et ceux qui nous entourent, qui sont parfois tout près de nous mais que nous ignorons – parfois sciemment - et qui en ont pourtant tant besoin.

Ce n’est pas seulement la mission des prêtres, des diacres, des catéchistes, des responsables pastoraux, des chrétiens engagés dans tel ou tel mouvement.

Ce n’est pas seulement l’affaire de quelques uns.
C’est chacun d’entre nous que le Christ appelle.

Au jour de son élection le Pape Jean-Paul II avait dit cette phrase qui a depuis été reprise dans des dizaines d’occasions : « N’ayez pas peur ! »

Elle est d’actualité pour nous aussi aujourd’hui !

N’ayons pas peur d’aller à la rencontre de ces hommes et de ces femmes qui nous semblent si différents de nous parce qu’ils ne sont pas du même milieu social que nous, parce qu’ils n’ont pas la même éducation que nous, parce qu’ils ne connaissent pas notre Dieu ou pour tout un tas d’autres raisons…

N’ayons pas peur car ils sont peut-être les Pierre, Jean, Jacques ou André de notre époque…

N’ayons pas peur car le Christ lui-même chemine à nos côtés.
C’est lui qui nous aidera à trouver les mots, les attitudes qui conviennent, les mots et les attitudes qui nous permettront à notre tour de faire d’eux des hommes et des femmes éclairés par la Parole de Dieu, des hommes et des femmes qui sont peut-être les pécheurs d’hommes de demain.


Amen

dimanche 19 janvier 2014

2014-01-19 - A - 2° Dimanche du temps ordinaire - « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)


2ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : Le serviteur de Dieu est la lumière des nations(Is 49, 3.5-6)



Lecture du livre d'Isaïe



Parole du Serviteur de Dieu. Le Seigneur m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai. »
Maintenant le Seigneur parle, lui qui m'a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob et que je lui rassemble Israël. Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma force.
Il parle ainsi : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d'Israël : je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. »



2ème lecture : Paul salue l'Église de Dieu qui est à Corinthe (1 Co 1, 1-3)



Commencement de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens



Moi, Paul, appelé par la volonté de Dieu pour être Apôtre du Christ Jésus, avec Sosthène notre frère, je m'adresse à vous qui êtes, à Corinthe, l'Église de Dieu, vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre.

Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur.

Evangile : « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29-34)



Alléluia. Alléluia.

Le Verbe s'est fait chair, il a demeuré parmi nous. Par lui, deviendront fils de Dieu tous ceux qui le reçoivent.

Alléluia (cf. Jn 1, 14.12)



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean



Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c'est de lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui a sa place devant moi, car avant moi il était. Je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l'eau, c'est pour qu'il soit manifesté au peuple d'Israël. »

Alors Jean rendit ce témoignage : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit : 'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint.' Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. »
Noël nous semble peut-être déjà loin…

Nous avons fêté la naissance du Christ, nous avons fêté l’Epiphanie et la semaine dernière le Baptême de Jésus.

Nous voilà retournés au temps ordinaire à peine 4 semaines après Noël…

Cette grande fête est certes passée, mais cela ne veut pas dire que nous pouvons nous rendormir en attendant Pâques !

Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire, le temps ordinaire n’a d’ordinaire que le nom… Ce qu’il nous faut comprendre c’est que c’est le temps DE l’ordinaire !

Les semaines qui séparent Noël du Carême et de Pâques ne sont pas comme une pause que nous pourrions faire dans notre foi…

Dieu est présent à chaque instant dans la vie des hommes.
Il est donc important que nous aussi nous continuions à remplir la mission qu’il nous confie.

Le temps de l’ordinaire, est le temps ou – ayant pour ainsi dire fait le plein de Dieu et de son amour – nous sommes envoyés dans le monde nous occuper de celles et ceux que le Seigneur met sur notre route et qui à leur tour ont besoin de cet Amour.

Les textes qui égrènent les dimanches de ce temps ordinaire sont là pour nous rappeler à chaque fois les basiques de notre foi, les choses fondamentales qui continueront à nous accompagner et à nous permettre de cheminer à la suite du Christ.

Cette semaine, le basique qui nous est rappelé, ce fondamental qui nous accompagne et doit nous accompagner à chaque instant, cette bonne nouvelle qui est tellement importante, ce message d’espérance pour chaque homme quelle que soit sa vie, c’est la certitude que chacun d’entre nous a de l’importance aux yeux de Dieu et que Dieu l’aime !

Et ce n’est pas parce que Closer ou Paris-Match n’en font pas leur couverture que ce n’est pas important…

Blasés par les nouvelles que ne cessent de nous déverser des « journaleux » bien plus avides de tirage que du bonheur de leurs lecteurs, nous en sommes peut-être arrivés à attendre que Dieu descende du ciel à la manière de Star Wars dans un vaisseau surpuissant, apporteur de nouvelles technologies plus spectaculaires les unes que les autres et avec une telle avancée dans le domaine de la médecine qu’Il aurait enfin les médicaments nécessaires pour guérir tous les maux de notre temps.

Mais la nouvelle est bien plus simple et pourtant tout aussi merveilleuse que cela : Dieu nous aime… Il aime chacune et chacun d’entre nous tels que nous sommes malgré nos qualités, malgré nos défauts, malgré nos manques d’amour, nos égoïsmes et toutes les autres caractéristiques d’imperfection que nous cherchons souvent d’avantage à cacher qu’à combattre.

Il nous aime même quand nous, nous ne l’aimons pas, même quand nous nous n’aimons pas celles et ceux que Lui, par contre, aime !

Nous disons que nous croyons en Dieu en ce Dieu d’amour que je viens de décrire.

Nous le disons mais n’ayant jamais eu l’occasion de le rencontrer en personne, il nous arrive de douter…

Quand nous voyons comment va le monde qui nous entoure, un peu comme le monde qui entourait Isaïe dans la première lecture, quand nous voyons les difficultés que nous avons peut-être nous aussi ou quand nous voyons celles de ceux qui nous entourent, nous avons peut-être du mal à accorder à cette bonne nouvelle toute l’effet qu’elle a pourtant.

Oui, nous croyons que Dieu nous aime… Mais en même temps nous regardons les maux de notre temps, les gens qui souffrent autour de nous ou dans notre monde et nous nous demandons combien de temps cela va encore durer, jusqu’où ira la méchanceté des hommes pour leurs frères…

Et pourtant, s’il vous plait, faisons œuvre de mémoire…
Ne regardons pas le texte d’Evangile comme une belle histoire d’un autre temps, mais bel et bien comme la bonne nouvelle qui s’est passée il y a 2000 ans et qui se passe encore et encore à chaque instant pour chacune et chacun d’entre nous.

Oui, Dieu s’est fait homme sous les traits de Jésus…
Oui, Jésus, cet homme qui était Fils de Dieu a passé sa vie terrestre à faire la volonté de son Père pour que les hommes croient que Dieu existe et qu’il aime chaque homme à tout jamais.

A tout jamais ca veut aussi dire en notre temps.

Ayons à l’esprit dans chacun des moments de notre vie que Dieu nous aime et que cela peut tout changer…

Si quand nous nous sentons seuls, délaissés, méprisés, ignorés… si dans ces moments là nous acceptons de nous souvenir que Dieu nous aime, qu’il nous aime envers et contre tout, qu’il nous aime même si personne d’autre ne nous aime, qu’il nous aime même si nous sommes le plus chargé des pécheurs… si nous acceptons que cette étincelle éclaire ne fut-ce qu’un instant nos vies alors cela peut tout changer !

Faisons lui confiance.

Lui, saura de cette étincelle faire un vrai feu qui éclairera nos vies mais également les vies de ceux qui nous entourent.
Lui, saura de cette étincelle faire un vrai feu qui réchauffera le feu de toutes celles et ceux qu’il met chaque jour sur notre chemin et qui en ont tellement besoin eux aussi.

Nous aurons alors sur nos frères le regard que Dieu lui-même a sur nous.

Alors nous comprendrons nous aussi pourquoi ils nous semblaient si loin de nous quand nous nous sentions seuls…
Nous comprendrons nous aussi pourquoi ils ne s’intéressaient pas à nous quand nous nous sentions délaissés….
Nous comprendrons nous aussi pourquoi ils nous semblaient si méchants quand nous nous sentions méprisés ou indifférents quand nous nous sentions ignorés…

Le regard que Dieu aura un jour eu sur nos propres douleurs et nos propres limites, ce regard qui nous aura délivré, nous serons alors capables de l’avoir pour celles et ceux qui nous entourent et que nous pourrons à notre tour délivrer.

Dans l’Eucharistie que nous allons maintenant célébrer nous allons puiser à la source de l’amour qui est en Dieu !

Il nous enverra ensuite vers les autres pour que nous soyons à notre tous les témoins et les messagers de cet amour qui nous emplit et qui délivre de tout mal.


Amen

dimanche 12 janvier 2014

2014-01-12 - A - Le Baptême du Seigneur - Le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17)


Le Baptême du Seigneur
Fête du Seigneur

1ère lecture : Le serviteur de Dieu consacré pour le salut des hommes (Is 42, 1-4.6-7)



Lecture du livre d'Isaïe



Ainsi parle le Seigneur :
Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui j'ai mis toute ma joie. J'ai fait reposer sur lui mon esprit ; devant les nations, il fera paraître le jugement que j'ai prononcé.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n'entendra pas sa voix sur la place publique.
Il n'écrasera pas le roseau froissé, il n'éteindra pas la mèche qui faiblit, il fera paraître le jugement en toute fidélité.
Lui ne faiblira pas, lui ne sera pas écrasé, jusqu'à ce qu'il impose mon jugement dans le pays, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses instructions.

Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la justice, je t'ai pris par la main, je t'ai mis à part, j'ai fait de toi mon Alliance avec le peuple et la lumière des nations ; tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot ceux qui habitent les ténèbres.

2ème lecture : Le ministère du Sauveur commence à son baptême (Ac 10, 34-38)



Lecture du livre des Actes des Apôtres



Quand Pierre arriva à Césarée, chez un centurion de l’armée romaine, il s'adressa à ceux qui étaient là : « en vérité, je le comprends : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ; mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l'adorent et font ce qui est juste. Il a envoyé la Parole aux fils d'Israël, pour leur annoncer la paix par Jésus Christ : c'est lui, Jésus, qui est le Seigneur de tous.

Vous savez ce qui s'est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les débuts en Galilée, après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth, Dieu l'a consacré par l'Esprit Saint et rempli de sa force. Là où il passait, il faisait le bien, et il guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Car Dieu était avec lui. »

Evangile : Le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17)



Alléluia. Alléluia.

Nous avons vu se lever son étoile, et nous sommes venus adorer le Seigneur.
Aujourd'hui, le ciel s'est ouvert, l'Esprit descend sur Jésus, et la voix du Père domine les eaux : « Voici mon Fils, mon bien-aimé ! »

Alléluia (cf. Mt 3, 16-17, Ps 28, 3)



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu



Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui.
Jean voulait l'en empêcher et disait : « C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c'est toi qui viens à moi ! »
Mais Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse-moi faire ; c'est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire. 

Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau ; voici que les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.
Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. »




Il y a une semaine nous étions à Bethléem avec les mages.
Nous étions alors dans les festivités de Noël où – avec les mages – nous nous réjouissions de la naissance du Sauveur.

Aujourd’hui nous sommes trente ans plus tard pour fêter ensemble l’entrée de Jésus dans son ministère public.

Son baptême, ou plus précisément son entrée dans la vie publique et sa mission étaient déjà annoncée six siècles plus tôt par Isaïe.

Ce dernier annonce au peuple d’Israël, qui est en exil à Babylone, l’arrivée prochaine du « Serviteur » qui aura pour mission d’accomplir la volonté de Dieu, celui qui assurera la mission d’accomplir l’œuvre de salut de Dieu, une œuvre d’amour qui doit conduire l’humanité au vrai bonheur.

Englués dans les problèmes de notre vingt unième siècle, nous nous disons peut que ce texte est bien compliqué.

Nous pensons peut-être également, en regardant les problèmes en tous genres dans lesquels nos sociétés se trouvent 21 siècles plus tard, que ce beau texte n’est qu’un poème destiné à remonter le moral des troupes comme on dit, et que les belles promesses qu’il nous fait ne se sont pas encore réalisées… Si elles finissent par se réaliser un jour.

Regardons si le texte de la seconde lecture nous en dit d’avantage…

Cette lecture, extraite des actes des apôtres, nous redit en substance ce que nous révélaient les textes de la semaine dernière, à savoir que Dieu aime tous les hommes…

Son amour n’est pas une condition… Il n’aime pas ceux qui l’aiment, il aime inconditionnellement tous les hommes… Les justes et les pécheurs, les chrétiens, ceux qui pratiquent toute autre religion et même ceux qui ne croient pas… Pas encore… En Lui.

Imaginez le choc pour les hommes de son temps, ces hommes qui depuis des générations pensaient faire partie du SEUL peuple aimé de Dieu.
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles ils ont largement contribué à la mort du Christ…

Pour nous aussi 21 siècle plus tard c’est un peu difficile à comprendre…

Nous savons que nous ne sommes pas parfaits…
Nous tentons plus ou moins, avec les limites de notre humanité de suivre les commandements de Dieu…
Tantôt parce que nous voulons bien essayer de croire que ca peut nous aider… Tantôt également en nous disant qu’à défaut de nous faire du bien ca ne peut pas nous faire de mal et qu’on ne sait jamais… Peut-être que finalement une fois que nous aurons quitté cette terre ca pourra nous être utile.

Quand je dis que c’est un peu difficile à comprendre, c’est aussi parce que parfois, quand nous voyons les difficultés dans lesquelles se trouvent notre monde nous nous demandons comment notre Dieu peut aussi aimer celles et ceux qui vivent très bien en ne se souciant absolument pas des autres, voir même bien souvent en ne pensant qu’à eux seuls et en n’ayant que le seul souci de leur propre bienêtre.

Nous sommes nombreux à nous demander pourquoi Dieu n’intervient pas plus souvent… Pour éviter les catastrophes naturelles, pour corriger nos hommes politiques, pour nous aider à résoudre les problèmes de notre monde à commencer par la guerre et la famine…

Au passage nous aimerions d’ailleurs bien qu’il en profite pour venir corriger ce voisin qui ne comprend rien à rien, ce collègue avec lequel je ne m’entends pas, mes enfants qui ne travaillent pas à l’école, etc. etc.

Un second texte qui nous en dit un peu plus mais qui au final nous laisse aussi avec des questions et des incompréhensions…

Et voici le texte de l’Evangile.

Ce texte nous rapporte l’évènement du Baptême de Jésus…
Voyons si ce texte nous éclaire d’avantage.

Nous le savons déjà, c’est la première manifestation publique de Jésus.
Il se mêle à la foule des pécheurs pour recevoir le baptême comme eux… Lui le Fils de Dieu, Lui qui est exempt de péché, demandé à Jean de le Baptiser comme les autres hommes.

La symbolique de cet évènement nous dit que Jésus est entré dans le Jourdain exempt de tous péchés mais qu’il en est ressorti porteur de tous les péchés du monde.

Dit autrement, le Baptême que reçoit Jésus n’est pas utile pour lui mais il l’est pour ses contemporains comme il l’est pour chacun de nous 21 siècles plus tard.

Si Jésus à choisi de recevoir le Baptême, c’est pour être immergé avec les hommes si proche d’une vie d’homme tout ce qu’il y a de plus standard avec ses joies et ses peines avec ses forces et ses faiblesses…

Ses faiblesses…
Ces faiblesses ce sont nos incapacités à aimer suffisamment celles et ceux qui nous entourent.

Si nous acceptons de regarder nos vies telles qu’elles sont réellement.
Si nous avons le courage de nous regarder tels que nous sommes en essayant pour une fois de ne pas trop regarder nos qualités mais plutôt nos défauts, ces limites comme nous les appelons pudiquement.

Si nous acceptons de faire cela, alors nous nous rendrons compte que ce sont aussi ces limites qui sont lourdes à porter et qui au final nous rendent malheureux…
Ce sont toujours les limites des hommes qui font souffrir les hommes…

Ces limites sont nos manques d’amour.

Encore une fois, regardons nous en vérité…
Tous autant que nous sommes, regardons avec lucidité et honnêteté des moments difficiles de notre vie, ces moments où nous ne sommes pas arrivés à nous entendre avec untel ou unetelle parce que ceci ou parce que cela…
Ces moments où nous avons fait passer notre intérêt avant celui de l’autre…
Ces moments où nous avons pensé à notre propre bonheur avant de penser à celui de l’Autre…
Ces moments où nous avons pris des décisions parfois radicales en nous trouvant toujours de très bonnes excuses pour masquer ce manque d’amour pour l’autre…

Je suis sur que comme moi vous saurez trouver ce genre de moment dans votre vie…

Et bien la bonne nouvelle, celle qui peut réellement nous permettre d’espérer, celle que nous annonçait déjà Isaïe dans la première lecture, celle qui transpirait dans la lecture des actes des apôtres, celle que nous redit enfin l’Evangile, c’est que Jésus est venu nous libérer de tout cela.

Ce n’est pas de la magie, c’est de l’Amour !
Un amour inconditionnel que le Christ nous apporte en exemple pour nous montrer le chemin…

Mais peut-être vous dites-vous que pour lui c’était facile… après tout il était Fils de Dieu… Il n’avait qu’à demander à son Père de l’aider pour que tout soit plus simple…

Et bien justement en prenant notre condition humaine, c’est ce qu’il a choisi de NE PAS faire…

Il a voulu prendre notre condition humaine pour se faire plus proche de chacune et chacun d’entre nous, nous montrer que même dans cette condition humaine, il était possible de donner, de tout donner pour rendre les autres heureux et que c’est finalement cela qui nous rend heureux nous aussi.

Et vous me direz encore que ce n’est pas facile !
Ces fameuses limites dont je viens de parler sont toujours là…
Elles ne vont pas s’envoler du jour au lendemain…

Et bien c’est pour cela que nous est offert le baptême !
Comprenons bien, par ce baptême, nous sommes plongés dans l’océan de l’amour de Dieu !

C’est important pour nous !
Vous le savez comme moi, nous vivons dans un monde guetté par la haine et la violence.
Et bien c’est pourtant dans ce monde tel qu’il est que nous sommes envoyés, tels que nous sommes, avec nos qualités mais avec nos limites aussi, pour lui dire et lui montrer par toute notre vie que Dieu l’aime !

A notre tour nous sommes invités à agir en serviteurs pour porter Dieu à nos frères !
Encore une fois ca ne sera pas facile, mais n’oublions pas que par notre Baptême, Dieu s’est engagé à être à nos côtés chaque jour et particulièrement quand les choses nous paraîtront difficiles.

Arrêtons de vouloir tout porter tous seuls.
Laissons-le nous aider à porter les instants de nos vies, laissons le nous accompagner sur ce vrai chemin de bonheur !


Amen