dimanche 26 décembre 2010

2010-12-26 - A - La Sainte Famille en Egypte et à Nazareth - Matthieu - 2 -13 à 15 - 19 à 23

Evangile selon Saint Matthieu 2,13-15, 19-23

Après le départ des Mages, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte : Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant, pour le faire périr. » Joseph se leva, dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Egypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode.
Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : D’Egypte, j’ai appelé mon fils. Après la mort d’Hérode, l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en Egypte et lui dit : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et reviens en pays d’Israël, car ils sont morts, ceux qui en voulaient à la vie de l’enfant. » Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et rentra au pays d’Israël. Mais, apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, il se retira dans la région de Galilée et vient habiter dans une ville appelée Nazareth. Ainsi d’accomplit ce que le Seigneur avait dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.

Si nous regardons la crèche aujourd’hui, nous n’y voyons plus simplement un couple qui attend un enfant, mais une famille et quelle famille : la famille où est né le Fils de Dieu.

Il est Dieu et a cependant choisi de naître d’une femme.
Il est Dieu et il a cependant choisi de vivre dans une famille comme chacune et chacun d’entre nous.
Il est Dieu et a cependant choisi d’avoir un père visible : Joseph.
Il est Dieu et a cependant choisi de venir sur terre, sous la forme d’un petit enfant fragile et vulnérable comme le sont tous les enfants.

Finalement en regardant la Famille de Jésus on s’aperçoit qu’elle ressemble beaucoup aux nôtres.

Marie et Joseph ont su répondre OUI à Dieu.
Quand l’ange est venu voir Marie, il ne lui a pas imposé de porter le Fils de Dieu, il le lui a demandé et c’est troublée, mais heureuse et disponible à Dieu qu’elle a accepté.
Quand à nouveau l’ange est apparu, à Joseph cette fois, il ne lui a pas ordonné de prendre Marie sous son toit, mais il le lui a demandé et lui aussi, même s’il ne comprenait pas tout, a accepté.

Leur expérience à tous deux est sans doute unique. Mais comme nous ils ne comprenaient pas tout. Ils en ont eux aussi connu des épreuves; La naissance de Jésus dans des circonstances somme toutes pénibles, la fuite en Egypte, le séjour en exil.
Leur seule force au travers de toutes ces épreuves, fut leur confiance en Dieu qui les avait appelés à le suivre et à qui ils avaient répondu présent.

Là encore Marie et Joseph nous ressemblent, puisque Dieu nous appelle nous aussi à le suivre.
Tout comme Marie et Joseph, la vie ne nous ménage pas non plus. Heureusement nous n’avons pas tous à nous enfuir dans un pays étranger, pour échapper à un roi en colère comme le fut Hérode ou comme le sont aujourd’hui nombre de ses successeurs. Mais nous avons nous aussi nos moments difficiles.

Il arrive même que volent en éclat nos plus beaux désirs.
Ceux qui rêvaient d’une famille unie voient parfois leurs enfants les quitter pour suivre d’autres chemins.
Des mariages se brisent autour de nous.
Nous avons parfois de graves décisions à prendre, lourdes de conséquences et qui laissent de profondes blessures.
C’est ce qu’on appelle la vie.
Elle est parfois cruelle quand elle défait tour à tour nos plus précieux projets.
Et même quand on est armé des plus belles intentions on se heurte parfois aux moins belles intentions d’autrui.
Celui ou celle qui voulait construire son mariage autour d’un Amour fort et généreux se rend parfois compte combien il est difficile d’aimer.
Beaucoup d’exemples encore pourraient décrire les nombreuses épreuves qui jalonnent la vie de chacun d’entre nous.

Et de fait, nombreux sont ceux qui se découragent et qui finissent par se dire :
“ A quoi bon ? ”
“ A quoi bon vouloir aimer quand on voit autour de soi le monde se déchirer ? ”
“ A quoi bon vouloir donner, quand tant de gens ne pensent qu’à prendre ? ”

Il semblerait que cependant Marie et Joseph ne se soient jamais posé ces questions.
Ils avaient confiance en Dieu et cela leur suffisait.
Peu importe qu’autour d’eux la vie ne soit pas idyllique ; Dieu leur avait demandé de l’aimer au travers de cet enfant qu’il leur avait confié et c’est ce qu’ils ont fait.

En ce moment particulier de l’année où nous avons la chance d’avoir sous les yeux la crèche ou est né notre Seigneur, rappelons nous cette confiance, cet engagement qui caractérisaient Marie et Joseph.


Le 24 décembre dernier, les enfants des différentes années de cathéchisme de notre paroisse se sont retrouvés en l’église Saint Amé pour leur célébration de Noël.
Au cours de cette célébration, ils avaient à leur disposition des papiers en forme de main.
Sur chacun de ces petits papiers les enfants avaient noté leurs promesses pour ce Noël.

Nous pouvons nous aussi faire des promesses et prendre des engagements.
Il n’est pas question de s’imposer des travaux d’Hercule mais simplement de s’ouvrir aux autres.
Au sein de nos familles, dans nos quartiers, sur nos lieux de travail, parmi les gens qui nous entourent, au sein de notre paroisse aussi, chacun en fonction de ses possibilités peut apporter sa pierre à l’édifice. Chacun en fonction de ses possibilités peut agir avec confiance comme le firent Marie & Joseph

Avant de quitter cette église tout à l’heure, peut-être pouvons nous passer une nouvelle fois devant la crèche et nous y arrêter quelques instants.
Peut-être pouvons à l’aube d’une nouvelle année, nous tourner vers le Seigneur pour lui demander de nous aider à être aussi attentifs aux autres, prévenants envers eux, que le furent Marie et Joseph envers Dieu qui se faisait homme dans leur foyer.

Amen.

samedi 25 décembre 2010

2010-12-25 - A - (Nuit de Noël) Naissance de Jésus - Luc 2 - 1 à 14

Evangile selon Saint Luc 2, 1-14

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu alors que Quirinius était gouverneur de Syrie. – Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient les bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte, mais l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. »


Ca y est : Nous y sommes !

Après 4 semaines d’attente nous voilà enfin à cette nuit/ce jour de Noël que nous avons si bien préparé(e)…

Malgré la neige nous avons réussi à faire toutes nos courses pour le réveillon ! Les cadeaux pour les enfants, la bonne bouteille pour tonton Jean, les chocolats pour la tante Yvonne, et bien sur le foie gras pour le réveillon…
Nous avons dressé une belle table, rangé la maison, installé le sapin et mis nos plus beaux habits pour passer une soirée mémorable, bien souvent en famille comme le veut la tradition !

Hein ?

Et nos âmes ?
Et nos cœurs ?

Ah oui, nous les avons préparés aussi… Nous venons à la messe chaque dimanche…

Semaine après semaine nous avons écouté la Parole de Dieu, cette parole qui PEUT préparer nos âmes et nos cœurs pour l’arrivée de notre Seigneur…
Dimanche après dimanche, nous avons allumé une, puis deux, puis trois et enfin cette nuit la 4° des bougies qui ont égrené les 4 semaines de l’avent.

Et aux douze coups de minuits, si nous avons tenu jusque là, arborant nos plus beaux sourires, nous nous sommes souhaité un Joyeux Noël nous offrant les cadeaux que nous avions eu tant de mal à trouver, et en ayant quand même une pensée amicale, pleine d’empathie pour tous ceux qui nous entourent…

Dans nos foyers nous avons PEUT-ÊTRE encore une crèche dans laquelle nous avons quand même pensé à mettre l’enfant Jésus… Ce matin, après que nous nous soyons péniblement extraits de notre sommeil.

Mais dites moi, au pied du sapin, Est-ce qu’il y avait un cadeau pour Jésus ?
C’est pourtant bien son anniversaire que nous fêtons…

Rassurez-vous j’en ai terminé avec ce tableau moralisateur dans lequel de tout façon j’ai moi aussi ma place…

J’ai une bonne nouvelle pour nous :
Cette nuit nous est né un Sauveur…
Cette nuit nous est né LE Seigneur notre Roi !

Ô rien à voir avec la royauté telle que nous l’imaginons dans notre monde…
Rien à voir sans doute non plus d’ailleurs avec la royauté telle que pouvaient l’imaginer les contemporains de la Sainte Famille…

Ce Roi n’est pas né dans le confort d’un beau palais…mais dans la sobriété, la misère d’une étable…
Ce Roi n’est pas né bien au chaud près d’un grand feu… mais par une nuit froide, au milieu des animaux qui l’ont réchauffé de leur souffle…
Ce Roi est né sans que des foules crient pour lui aux portes de l’étable de Bethléem…
Ce Roi, NOTRE Dieu, a CHOISI de naître sous les traits d’un enfant… petit, fragile et dépendant comme le sont tous les enfants qui viennent de naître…

Quand on voit toutes les précautions qui entourent aujourd’hui la naissance d’un bébé, on comprend à quel point celle de Jésus a eu lieu dans des conditions précaires…

Là encore, pas grand-chose à voir avec une royauté…

Et justement…

Si Dieu a choisi de se faire homme d’une façon aussi misérable, aussi fragile c’est pour nous rappeler que sa seule puissance réside dans l’amour infini qu’il a pour chacune et chacun d’entre nous.

Pas de palais, pas d’armée, pas de foule qui l’acclament, Dieu se DONNE à nous par amour sous les traits d’un petit enfant fragile.

Et souvenez vous de cette phrase d’Evangile : « Je ne suis pas venu pour les bien portants ni pour les justes, mais pour les malades et les pécheurs »

En naissant fragile, Dieu se rend ABORDABLE par plus petits et ces plus petits ne sont pas seulement ceux qui n’ont pas un sou, ces plus petits sont également les malades qui sont rejetés des autres ces plus petits sont même les pécheurs, ceux qui ne font pas toujours le bien dans leur vie ceux qui sont parfois montrés du doigt pour leurs mauvais comportements…

Il y a fort à parier qu’aucun d’entre eux n’aurait osé s’adresser à un Dieu qui serait venu parmi nous dans des vêtements somptueux, dans un grand et beau palais où personne ne manque de rien…

Mais un enfant qui nait dans la pauvreté, un homme qui grandit parmi les petits, les malades et même les pécheurs… Ca c’est forcément quelqu’un d’abordable…

Les bergers ne s’y sont pas trompé d’ailleurs… eux les pauvres les rejetés, eux qui sont tout juste bons à garder les moutons dans le froid des nuits de Bethléem…
« Ne craignez pas » leur a dit l’ange… « Aujourd’hui vous est né un sauveur » « vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Ils sont venus à la crèche, ils ont vu et ils ont cru…

Et bien 2000 ans après c’est ce même enfant abordable qui s’offre à nous et que nous pouvons trouver dans la crèche…
2000 ans après, cette nuit, une fois encore l’étoile de Bethléem s’est levée pour nous…
Qui que nous soyons… Riches, pauvres, énarques ou sans instruction, bien portants ou malades, justes ou pécheurs, Dieu s’OFFRE à nous sous les traits d’un petit enfant…

Cet enfant plein de l’Amour de Dieu nous offre la rédemption…
Quelles que soient nos histoires nos forces et surtout nos faiblesses…
Dieu croit en chacune et chacun d’entre nous, Dieu nous connait mieux que nous nous connaissons nous-mêmes et nous OFFRE son amour pour nous transformer…

Je vous l’ai dit, j’ai une bonne nouvelle pour nous :
Cette nuit nous est né un Sauveur…
Cette nuit nous est né LE Seigneur !

Un très bon Noël à chacune et chacun d’entre vous !

Amen.

dimanche 19 décembre 2010

2010-12-19 - A - La venue de l'Emmanuel annoncée à Joseph - Mat 1 - 18 à 24

Evangile selon Saint Matthieu 1, 18-24

Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : « Le-Seigneur-sauve »), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s’accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.


On nous parle aujourd’hui d’un personnage dont on parle très peu dans l’Evangile : Joseph !

La première fois qu’on parle de lui c’est justement dans cet Evangile de Noël et la dernière ce sera lors de la présentation de Jésus au temple.

Ensuite quand on parlera du charpentier de Nazareth, c’est à Jésus qu’on fera référence et non plus à cet homme qui l’a accueilli et élevé comme son propre Fils.

Et pourtant…

Si sans le « Oui » de Marie Dieu n’aurait rien pu faire… Sans le « Oui » de Joseph, je pense qu’il n’en aurait pas fait d’avantage.

Très souvent, et c’est bien normal, nous nous adressons à la très Sainte Vierge Marie pour qu’elle intercède pour nous auprès du Père…
Mais je pense qu’il nous arrive très très peu de nous adresser à Saint Joseph…
Et pourtant, compte tenu de tout ce qu’il a accepté lui aussi, il est par excellence, celui qui peut intercéder pour nous…

Il a fallu toute l’intelligence, la compréhension, et la FOI de cet homme pour que le dessein de Dieu puisse se réaliser…

Je m’adresse maintenant aux messieurs qui sont présents aujourd’hui…

Prenons quelques instants, et par notre imagination, faisons un saut de 2000 ans en arrière…

Nous nous retrouvons dans le pays, dans la peau de Joseph…
Nous sommes dans sa vie également, une vie chargée de toute une histoire, de beaucoup de coutumes et d’usages…

Nous sommes heureux parce qu’une jeune femme prénommée Marie nous est promise en mariage…
Nous allons pouvoir réaliser le désir de tous les hommes de notre époque et fonder ce foyer qui assurera à notre famille, celle du grand roi David, une descendance…

Tout va donc pour le mieux quand un beau jour nous apprenons que cette jeune femme qui nous est promise est enceinte et que nous n’y sommes pour rien… le monde s’écroule autour de nous.

Même si nous sommes connus pour être un homme bon et juste, nous avons beaucoup de mal à avaler la nouvelle…

Nous avons d’autant plus de mal à l’avaler qu’on nous à raconté une histoire d’Ange venu de Dieu, et qui serait à l’origine de tout…
On a beau être un homme bon et juste, il ne faut quand même pas nous prendre pour plus bête qu’on est, et on trouve que l’Ange a bon dos…

Nous avons une réputation à tenir et un honneur à sauver, pas question de fléchir… et du coup nous décidons de répudier Marie…
Mais justement parce qu’on est un homme juste et bon, on ne veut pas l’accabler d’avantage et on décide de le faire en secret…

C’est ainsi que les choses se passaient à l’époque, mais il y a fort à parier Messieurs, que si avions vécues les choses ainsi et à notre époque, cela se seraient sans doute passé de la même façon, avec sans doute d’avantage de bruit et beaucoup moins de délicatesse…

Essayons d’imaginer un instant quelle a du être la douleur qu’a ressenti Joseph…
Lui le bon et le juste… Lui dont nous pouvons sans peine imaginer qu’il aimait déjà cette jeune fille à qui il allait s’unir, se trouvait trahi et déçu… Imaginons-nous un instant à sa place…

Quoi de plus humain alors que de vouloir renoncer à cet engagement qui nous tenait cependant tant à cœur…

Mais heureusement l’ange est revenu…
Cet Ange à qui nous ne croyions pas complètement et qui revient pour nous interpeler en songe, un songe qui nous semble tellement claire et réel que sitôt le réveil nous décidons de faire selon sa parole…

C’est sur la visite de cet Ange que Marie à accepté sans tout comprendre, dans un élan de Foi, de devenir la Maman de notre Seigneur…
C’est sur la visite de cet Ange que Joseph lui aussi, a accepté sans non plus tout comprendre, lui aussi dans un élan de Foi, de devenir le père nourricier de Jésus…

Imaginons un instant ce que cela a pu représenter pour lui de bouleversements, lui le descendant de David, lui l’homme juste certes, mais empreint de tant de tradition et d’histoire…

Après la visite au temple avec Jésus, on entendra plus jamais parler de Joseph dans l’évangile… et pourtant…

Tout au long de sa vie il a été le serviteur discret, un Papa qui a toujours veillé à ce que ce Fils qui lui était donné et son épouse ne manquent de rien…
Comme nombre de Papas l’avaient fait avant lui et comme nombre de Papas le font encore aujourd’hui, Joseph a travaillé pour subvenir aux besoins des siens…

Tout comme les Papas de notre époque il a souvent du se demander comment allait grandir son Fils… Comme les Papas de notre époque, il du se demander si les décisions qu’il prenait étaient les bonnes…

Tout comme les Papas de notre époque, Joseph a eu Jésus sur ses genoux, il l’a sans doute consolé dans les moments de tristesse… il l’a sans doute aidé également à faire ses premiers pas…

Joseph était la preuve vivante que Dieu ne nous demande pas de faire des choses extraordinaires pour contribuer à son dessein…

Dieu ne nous demande pas d’être des surhommes mais simplement d’être nous-mêmes… De nous laisser guider par notre foi et notre cœur plutôt que par nos propres intérêts ou nos portes monnaie…

Peu importe que nous soyons ouvrier, ingénieur ou énarque… millionnaires ou sans un sous… Ce n’est ni à la liste de nos diplômes ni à la taille de notre compte en banque que Dieu nous mesure… La preuve c’est dans la famille d’un charpentier qu’Il a choisi de faire grandir son Fils… cette famille qui est devenue la Sainte Famille… Cette famille ou Marie et Joseph sont les modèles de ce que devraient être tous les parents de notre monde…

Chaque année, Noël est aussi l’occasion de mettre Saint Joseph à l’honneur, non seulement pour lui-même, mais pour tout ce qu’il peut réveiller de bon et de sincère en nos cœurs…

Pour terminer je voudrais reprendre pour vous cette prière à Saint Joseph.
Elle est beaucoup moins connue que le « Je vous salue Marie » et pourtant si vous l’écoutez bien vous verrez combien elle met en avant cet homme qui a tout donné à Dieu…

Je vous salue, Joseph,
vous que la grâce divine a comblé,
le Sauveur a reposé dans vos bras
et grandi sous vos yeux,
vous êtes béni entre tous les hommes,
et Jésus,
l'Enfant divin de votre virginale épouse est béni.
Saint Joseph,
donné pour père au Fils de Dieu,
priez pour nous dans nos soucis de famille,
de santé et de travail,
jusqu'à nos derniers jours,
et daignez nous secourir à l'heure de notre mort.

Amen.

dimanche 12 décembre 2010

2010-12-12 - A - Jean Baptiste et Jésus - Mat 11 - 2 à 11

Evangile selon Saint Matthieu 11, 2-11

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leurs répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?... Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois.
« Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie un messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »


Je souhaite m’attarder avec vous aujourd’hui sur la dernière partie du texte l’Evangile…

Malgré tout ce qu’il aura souffert, malgré tout son engagement, le texte nous dit que Saint Jean Baptiste sera plus petit que le plus petit du royaume des cieux …

Il vivait au désert vêtu d’une simple peau de bête, on peut difficilement faire plus pauvre…
Il se nourrissait de sauterelles et d’insectes, rien à voir avec un plantureux repas de Noël…
Et à force de prêcher la bonne nouvelle, à force d’annoncer l’arrivée du Messie, il a fini en prison où on lui a tranché la tête pour satisfaire le caprice d’une jeune femme à qui un roi faible ne savait malheureusement rien refuser…

Si vous et moi devions voter ce matin, il est vraisemblable que nous serions unanimes à ouvrir tout grand à Jean-Baptiste les portes du royaume des cieux…

Certes le texte ne nous dit pas qu’il n’y entrera pas, mais il nous explique que même après une vie de pauvreté consacrée à annoncer le Christ au point d’en mourir décapité, il sera cependant plus petit que le plus petit du royaume des cieux.

Dans notre humanité quoi de plus normal que de trouver que les efforts de Jean Baptiste sont bien mal récompensés…
Et du coup, on se pose inévitablement une question :
Est-ce que ça vaut le coup d’annoncer la Parole de Dieu ?
Est-ce que ca vaut le coup de lui consacrer sa vie ?
Est-ce que c’est rentable ?

Pour répondre à cette question je vous invite à revenir à ce que nous dit le texte : « Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste »

Pourquoi Jésus nous dit il que Jean Baptiste est le plus grand des hommes et des prophètes alors que quelques lignes plus loin il semble dire le contraire en nous annonçant que les plus petits du royaume des cieux seront plus grands que lui ?

Remettons nous dans le contexte de l’époque…

Jean Baptiste et Jésus sont petits cousins…
Alors que Jésus commence sa vie publique, Jean Baptiste annonce sa venue depuis quelques temps déjà…
L’Evangile de dimanche dernier nous dit que de partout les gens venaient à lui.
Ses paroles allaient au cœur des hommes… Il convertissait beaucoup de pécheurs et les baptisait dans l’eau du Jourdain.

Il lui aurait été facile de se faire passer pour le Messie… Il aurait très bien pu reprendre à son avantage l’annonce du royaume de Dieu…

Jésus le sait… Il y fait d’ailleurs allusion dans le texte quand il demande à la foule qui elle est allée voir dans le désert : « Est-ce un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. ».

Si Jean Baptiste s’était accaparé la parole de Dieu… S’il avait recherché son propre intérêt plutôt que celui de Dieu, sans doute aurait il pu être ce roi dont nous parle Jésus, un roi recouvert de beaux vêtements plutôt que de peaux de bêtes, un roi qui, sachant y faire, aurait sans doute pu s’installer dans le palais dont parle Jésus.

Si Jésus dit qu’il n’en a pas existé de plus grand homme que Jean Baptiste c’est parce qu’il veut rendre grâce à sa fidélité…

La fidélité… Voilà un mot qui n’est plus réellement à la mode aujourd’hui…
Quand nous préparons les couples pour le mariage, c’est pourtant un mot sur lequel nous insistons beaucoup…

Cette fidélité à laquelle ils associent tout d’abord des idées de fesses, nous leurs faisons petit à petit prendre conscience qu’entre deux époux elle prend bien d’autres formes également…

Dans un couple le mot fidélité, va de paire avec d’autres mots tout aussi importants tels que liberté et confiance…

C’est la liberté de s’engager à deux dans la fidélité avec confiance l’un avec l’autre mais également en Dieu qui rend réellement heureux… Il n’y a alors pas de notion de récompense ou de rentabilité…
Cela ne garantie certes par que le ciel sera sans nuage et qu’aucun obstacle ne se trouvera sur le chemin, mais cela permet de les aborder avec sérénité…

Mais revenons-en à la question de tout à l’heure… Est-ce que ça vaut le coup de consacrer sa vie au Seigneur ? Est-ce que c’est rentable ? Est-ce que Jean Baptiste ne méritait pas d’être mieux considéré que les plus petits du royaume des cieux ?

Jean Baptiste a fait le même choix que font des jeunes mariés.
Tout comme eux il choisit de s’unir au Christ librement avec confiance et dans la fidélité…

La rentabilité ? Peu importe !

En nous disant que les efforts d’un grand homme ne seront pas suffisants pour être plus grand que les plus petits du royaume des cieux, Jésus nous invite à nous engager à sa suite sans compter… Jésus nous invite à ne pas mesurer notre engagement et surtout à ne pas tenter de mesurer ce que nous allons en retirer…

Comme dans un couple les époux devraient toujours pouvoir s’engager l’un avec l’autre sans réserve, sans recherche de récompense ou de rentabilité, Jésus nous invite à nous engager à sa suite et à la suite de Jean Baptiste sans compter…

Mais notre récompense me direz-vous ?

Sachons nous en remettre à ce petit enfant qui va bientôt nous être donné pour l’apprécier…

Amen.

dimanche 5 décembre 2010

2010-12-05 - A - Jean Baptiste annonce que le Messie vient juger le monde - Mat 3 - 1 à 12

Evangile selon Saint Matthieu 3, 1-12

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole transmise par le prophète Isaïe : A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route.
Jean portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain venait à lui, et ils se faisaient baptiser par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés.
Voyant des pharisiens et des sadducéens venir en grand nombre à ce baptême, il leur dit : « Engeance de vipères : Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion, et n’allez pas dire en vous-mêmes : « Nous avons Abraham pour père » ; car, je vous le dis : avec les pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
« Moi, je vous baptise dans l’eau, pour vous amener à la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ; il tient la pelle à vanner dans sa main, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier. Quand à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas. »



Bientôt donc ce sera Noël…

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais pour ma part, chaque année, quand commence le mois de décembre, quand arrivent les premiers froids, quand on est bien au coin du feu, quand comme cette année la neige vient recouvrir nos plaines et quand en plus ces moments coïncident à l’entrée dans l’Avent, je sens monter en moi cette envie de vivre vraiment Noël…

Petit à petit, jour après jour, s’installe dans nos cœurs cette attente de la joie de Noël…

Et il ne faut pas se le cacher, si nous sommes certes dans l’attente de fêter bientôt la naissance de notre Seigneur, nous sommes aussi, et j’oserai dire avant cela même, dans l’attente de retrouver celles et ceux que l’on aime, parents, enfants, amis autour des fêtes de Noël…

Et si nous attendons ces moments là avec impatience, c’est qu’il en émane, qu’il en transpire cette joie intense de moments simples dont nous avons tant besoin dans ce monde qui va vite, où les sourires, où la gentillesse, où la courtoisie, où l’amitié, où l’humanité manquent tellement…

Pour quelques heures, pour un soir, pour quelques jours tout au mieux, nous allons oublier nos difficultés, nos rancœurs même, pour faire une pause dans la paix de Noël.

Et si nous participons aux offices de Noël, si nous pouvons faire l’effort de participer à la messe de minuit, nous en rajouterons encore à cette sensation de Paix en nous émerveillant devant notre Dieu qui se fait homme sous les traits d’un fragile enfant…

Nos esprits seront alors vraiment ouverts et nous serons capables de nous dire que cette vacherie que Jaques m’a faite la semaine dernière, ce n’est pas grave au fond… je peux lui pardonner … C’est Noël … Et puis ces mots durs que Manu m’a dit, ô… c’était juste parce qu’il était en colère et il les a oubliés depuis…. ce n’est pas grave au fond… Je peux lui pardonner… C’est Noël !

Et nous surferons ainsi sur cette vague de paix qui nous amènera doucement au premier de l’an…

Nous pourrons nous reposer un peu le dimanche 2 janvier pour nous souhaiter une bonne année et émettre nos bonnes résolutions mais dès lundi 3 il faudra retourner au boulot, retrouver nos occupations… les ennuis sur la route parce qu’il aura neigé… l’énervement parce que celui qui est devant n’avance pas ou au contraire parce qu’il roule trop vite… retrouver les collègues avec lesquels on s’entend bien, c’est vrai… Mais enfin, il y a quand même Jacques qui ferait mieux de faire son boulot plutôt que d’être tout le temps à la machine à café… et puis il y a Manu qui ferait mieux de s’occuper de ses affaires plutôt que de vouloir mettre son nez dans celles des autres…

Et en quelques heures, voir même à peine sorti de notre lit, nous aurons oublié la joie et la douceur, la tolérance et l’esprit de pardon qui nous habitaient la veille…

C’est sans doute là que nous rejoignons l’Evangile que nous venons d’entendre…

Jean-Baptiste se trouve sur les bords du Jourdain où il baptise.

Il est dit dans l’Evangile que « Jérusalem, TOUTE la Judée et TOUTE la région du Jourdain venait à lui »… Sous entendu une foule énorme à qui avait été rapportées les paroles de jean Baptiste, et qui répondait à l’appel de ce dernier en venant recevoir le baptême sur les bords du Jourdain.

Parmi eux des Pharisiens et des Sadducéens se présentent également pour être baptisés…
Mais plutôt que de se présenter avec humilité et un vrai esprit de conversion, ils s’appuient sur leur filiation à Abraham… Ils estiment que cette filiation seule suffit… Se trouvant être les descendants de cet illustre ancêtre qui a trouvé grâce auprès de Dieu, ils pensent sans doute que cela suffit pour leur ouvrir les portes du royaume de Dieu…

Et nous ?
Qu’en est-il de notre esprit de conversion ?
Une fois Noël passé, est-ce que nous nous contenterons de nous savoir chrétiens pour poursuivre notre chemin ?
Cela suffira-t’il à nos yeux pour nous mener au royaume de Dieu ?

Jean Baptiste nous dit que non…
Tout comme aux Pharisiens et au Sadducéens, Jean Baptiste nous dit que nous devons vivre une vraie conversion pour entrer dans le royaume de Dieu…

Nous sommes maintenant au second dimanche de l’Avent… cette période de conversion qui nous amènera à Noël…

Nous sommes nous aussi invités à vivre une vraie conversion…
Nous ne devons pas nous contenter des belles émotions qui émanent, comme je le disais tout à l’heure, de cette période qui nous touche et nous émeut…
Nous ne devons pas nous contenter de ces belles émotions et retrouver nos travers sitôt le 3 janvier arrivé…

Cette période de conversion est un tremplin qui doit nous emmener au-delà de Noël… Elle doit nous permettre de nous poser beaucoup de question sur nous même…

L’heure n’est pas à la suffisance... Ce n’est pas seulement parce que nous allons vivre Noël en chrétien, même si nous sommes sincères et pieux, que nous aurons réussi notre conversion…

« Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion » nous dit Jean Baptiste…

Frères et Sœurs, ne vivons pas cet Avent ce Noël de façon platonique… Sachons nous laisser interpeler par Jean Baptiste pour vivre un Avent tremplin qui nous fera nous poser les bonnes questions sur notre foi et la façon dont nous allons vivre notre conversion pour qu’au lendemain de Noël nous soyons toujours dans l’élan de Noël et que nous sachions porter de nombreux fruits tout au long de l’année.

Amen.