dimanche 24 avril 2011

2011-04-24 - A - Le tombeau vide et la Foi des Apôtres - Jean - 20 - 1 à 9

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 20, 1-9

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.

Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. »

Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau.

Ils couraient tous les deux ensembles, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas.

Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là,
et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.

Voici que nous sommes enfin à cette fête qui donne tout son sens à notre vie de chrétien !

Le Christ est ressuscité !

Cette fête que nous vivons chaque année n’est pas et ne doit surtout pas être une rengaine ! Nous ne devons pas la fêter simplement parce qu’elle est inscrite dans le calendrier…

Au départ, Pâques est la fête du passage…

Souvenez-vous par exemple au temps de Moïse, du peuple Hébreux libéré de l’esclavage. Il a vécu le « Passage » de la mer rouge, qui les conduisait progressivement de l’esclavage en Egypte vers la liberté en terre promise.

Il y a beaucoup de passages dans nos vies… Certains sont parfois difficiles mais certains sont également l’occasion de belles fêtes…

Commençons par un des premiers passages de notre vie… Celui de notre baptême… N’est il pas pour les Parents, pour les Parrains et Marraines l’occasion de se réjouir…

Avec le baptême nous fêtons notre « Passage » dans une vie nouvelle, celle des enfants de Dieu.

Il y a d’autres passages, qui ne sont même pas forcément liés à la religion…

Le passage de l’enfance à l’adolescence… Ce ne sont pas les Parents présents qui me contrediront quand je dis qu’il s’agit là aussi d’un passage parfois difficile mais qui peut être beau aussi …

Nos enfants changent, leur esprit s’éveille, ce qui n’est pas toujours facile je vous le concède mais ce sont alors de jeunes adultes qui se révèlent, des adultes avec lesquels le plus souvent, heureusement, nous finissons par avoir des relations différentes, c’est vrai, mais pleines richesses.

Et quand nos enfants continuent de grandir, ils prennent leur indépendance… un nouveau « Passage »…. Et ceux qui l’ont vécu pourront vous dire combien il s’agit vraiment d’un moment important dans une vie de Parents…

Et d’autres passages tout aussi importants nous attendent encore… Le passage à une vie professionnelle, le mariage, l’arrivée des enfants… etc.…

Il y en a aussi parmi nous qui choisissent de devenir prêtres ou religieux, encore des passages très importants.

Et au matin de Pâques, nous fêtons le Christ ressuscité, lui qui a vécu le « Passage » de la mort à la vie !

Et c’est exactement ce que le Christ veut pour nous.

C’est le carême qui nous a préparés à cela.

Pendant 40 jours, nous avons cheminé à l’écoute des textes pour préparer nos cœurs à ce passage.

Au premier dimanche de Carême, l’Evangile de la tentation nous a invités à nous laisser emmener au désert, comme Jésus, pour y retrouver la source de notre Foi et nous débarrasser des choses inutiles de nos vies pour y laisser du temps à nos frères.

Avec l’Evangile de la transfiguration, nous avons appris que Dieu est à nos côtés à chaque instant de notre vie, dans les bons et les mauvais moments.

C’est ensuite l’Evangile de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine qui nous a appris que le Christ est l’eau vive qui comblera tous nos besoins.

Et une semaine plus tard c’était avec l’aveugle de Siloé, que nous avons appris à nous libérer de nos aveuglements, ces certitudes, ces superflus qui encombrent nos vies et qui nous empêchent de regarder les autres avec le regard d’amour de Dieu.

Et il y a quinze jours, juste avant d’entrer dans la semaine Sainte, nous avons appris que si Dieu peut nous ressusciter comme il a ressuscité Lazare, il compte également sur nous pour rouler les pierres des tombeaux qui retiennent nos frères dans la peine.

La fête de Pâques nous éclaire donc sur tous ces passages, toutes ces transformations de notre vie, ces transformations qui sont indispensables pour ressusciter avec le Christ, pour entrer avec lui dans une vie nouvelle.

Mais revenons-en au texte d’aujourd’hui…

C’est le récit de Marie-Madeleine qui se rend au tombeau de bon matin nous dit l’Evangile et qui découvre que la pierre a été roulée… Elle est la première à découvrir le tombeau vide.

Elle court immédiatement prévenir les Apôtres.

Ce sont alors Pierre et Jean qui arrivent en courant.

Bien qu’il soit le plus rapide, Jean s’arrête à l’entrée du tombeau et laisse passer Pierre qui est le premier à entrer.

Pierre regarde dans le détail ce que contient le tombeau… le tex te nous dit qu’ « il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. ».

La description est précise… Cela semble traduire le fait que Pierre ne comprend pas…

Il ne comprend pas comme chacun d’entre nous quand nous sommes accablés par la difficulté. Il nous est alors difficile de reconnaître la présence du Christ ressuscité.

Pour Jean, c’est différent.

« Il vit et il crut »

Lui le disciple « que Jésus aimait » nous dit le texte, a couru plus vite…

Lui que jésus aimait, n’a pas besoin de longtemps pour croire que le Christ est vraiment ressuscité…

Lui qui aimait Jésus, croit immédiatement à la bonne nouvelle et cela est très important pour nous.

Cela nous montre que si nous nous engageons réellement à la suite du Christ, si nous suivons ses pas en nous rendant disponibles à nos frères, alors nous l’aimeront nous aussi et nous n’aurons pas de difficulté à le sentir présent autour de nous, dans les moments de joie mais également dans les épreuves.

Depuis ce matin, Seigneur, tu es pour nous LE ressuscité.

Viens nous sortir de notre tombeau, aide nous à rouler la pierre…

Conduits nous sur les chemins qui sont ceux qui t’ont mené à la résurrection.

Aide nous à vivre de cette promesse que tu nous fais et à continuer maintenant avec toi ce chemin qui nous a été révélé pendant le Carême.

Amen.

dimanche 17 avril 2011

2011-04-17 - A - Homélie - Passion de notre Seigneur Jésus Christ - Matthieu - 26 - 14 à 27 et 66

Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon Saint Matthieu 26, 14-27,66

L'un des douze Apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres
et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.

Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? »

Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : 'Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. ' »

Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.

Pendant le repas, il leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. »

Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : « Serait-ce moi, Seigneur ? »

Il leur répondit : « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer.

Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! »

Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ! »

Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. »

Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, en disant :

« Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés.
Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »

Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.

Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »

Pierre lui dit : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. »

Jésus reprit : « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. »

Pierre lui dit : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples en dirent autant.
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Restez ici, pendant que je m'en vais là-bas pour prier. »

Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. »

Il s'écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant cette prière : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. »

Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ?

Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. »

Il retourna prier une deuxième fois : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »

Revenu près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.

Il les laissa et retourna prier pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.

Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ! La voici toute proche, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs !

Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me livre. »

Jésus parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva, avec une grande foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple.

Le traître leur avait donné un signe : « Celui que j'embrasserai, c'est lui : arrêtez-le. »

Aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit : « Salut, Rabbi ! », et il l'embrassa.

Jésus lui dit : « Mon ami, fais ta besogne. » Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
Un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille.

Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée.

Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ?

Mais alors, comment s'accompliraient les Écritures ? D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer. »

A ce moment-là, Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté.
Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les écrits des prophètes. » Alors les disciples l'abandonnèrent tous et s'enfuirent.

Ceux qui avaient arrêté Jésus l'amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s'étaient réunis les scribes et les anciens.

Quant à Pierre, il le suivait de loin, jusqu'au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.

Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort.

Ils n'en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s'étaient présentés. Finalement il s'en présenta deux, qui déclarèrent : « Cet homme a dit : 'Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois jours, le rebâtir. ' »

Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien à tous ces témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »

Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ; mais en tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »

Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d'entendre le blasphème !

Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. »

Alors ils lui crachèrent au visage et le rouèrent de coups ; d'autres le giflèrent
en disant : « Fais-nous le prophète, Messie ! qui est-ce qui t'a frappé ? »

Quant à Pierre, il était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui : « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! »

Mais il nia devant tout le monde : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. »

Comme il se retirait vers le portail, une autre le vit et dit aux gens qui étaient là : « Celui-ci était avec Jésus de Nazareth. »
De nouveau, Pierre le nia : « Je jure que je ne connais pas cet homme. »

Peu après, ceux qui se tenaient là s'approchèrent de Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu fais partie de ces gens-là ; d'ailleurs ton accent te trahit. »

Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Aussitôt un coq chanta.
Et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement.

Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort.

Après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent pour le livrer à Pilate, le gouverneur.
Alors Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant condamné ; il rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens.

Il leur dit : « J'ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Qu'est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde ! »

Jetant alors les pièces d'argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre.
Les chefs des prêtres ramassèrent l'argent et se dirent : « Il n'est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c'est le prix du sang. »

Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le Champ-du-Potier pour y enterrer les étrangers.
Voilà pourquoi ce champ a été appelé jusqu'à ce jour le Champ-du-Sang.

Alors s'est accomplie la parole transmise par le prophète Jérémie : Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants d'Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.

On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclara : « C'est toi qui le dis. »

Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien.

Alors Pilate lui dit : « Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »

Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur était très étonné.
Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait.
Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.

La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le Messie ? »

Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait livré.

Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »

Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus.
Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas ! »
Il reprit : « Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? » Ils répondirent tous : « Qu'on le crucifie ! »
Il poursuivit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu'on le crucifie ! »

Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde ! »

Tout le peuple répondit : « Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants ! »

Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et le leur livra pour qu'il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde.
Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau rouge.

Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient en lui disant : « Salut, roi des Juifs ! »
Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête.

Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix.
Arrivés à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire,
ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.

Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ;

et ils restaient là, assis, à le garder.

Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche.
Les passants l'injuriaient en hochant la tête :

« Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »

De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant :
« Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C'est le roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !

Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant s'il l'aime ! Car il a dit : 'Je suis Fils de Dieu. ' »
Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.

A partir de midi, l'obscurité se fit sur toute la terre jusqu'à trois heures.
Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éli, Éli, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »

Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »
Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire.

Les autres dirent : « Attends ! nous verrons bien si Élie va venir le sauver. »

Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.

Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent.
Les tombeaux s'ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent,
et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.

A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d'une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! »

Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de Jésus.

Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre.
Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf,

et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla.

Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.
Quand la journée des préparatifs de la fête fut achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens s'assemblèrent chez Pilate, en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : 'Trois jours après, je ressusciterai. '

Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : 'Il est ressuscité d'entre les morts. ' Cette dernière imposture serait pire que la première. »

Pilate leur déclara : « Je vous donne une garde ; allez, organisez la surveillance comme vous l'entendez. »
Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du tombeau en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.

Nous voici au seuil de la semaine Sainte.

Nous arrivons presque à la fin de ces 40 jours qui ont été pour nous l’occasion de nous transformer.

De l’Evangile de la tentation, que nous avons entendu au premier dimanche de notre carême, à celui de la passion de Jésus que nous venons d’entendre, nous avons cheminé vers Pâques.

Tout au long de ces dimanches, ces Evangiles nous ont donc invités à la transformation.

Cette transformation nous permet d’entrer dans la semaine Sainte et de mieux comprendre à quel point Dieu nous aime

Nous le savons il nous a aimés jusqu’à nous donner son Fils, Jésus, qui est mort pour nous sur une croix.

Tout au long de ces dimanches nous avons appris que tout ce que nous faisons pour les autres, même et surtout si cela nous coûte, revêt une grande importance aux yeux de Dieu.

Savoir mourir aux autres, savoir mourir pour les autres, voilà le sens profond que doit nous avoir appris ce carême.

Quand nous endurons la souffrance, pour les autres,

Quand nous endurons l’humiliation, pour les autres,

Alors nous marchons à côté du Christ sur ce chemin qui le mène à Pâques !

Mais rassurons-nous, la promesse est à la hauteur de nos attentes et c’est bien de la résurrection qu’il s’agit.

Et contrairement à ce que pouvait dire Marthe à Jésus dans l’Evangile de la semaine dernière, ce n’est pas seulement au jour dernier que nous ressusciterons ; C’est dès aujourd’hui qu’il nous est possible de ressusciter.

Chaque fois que nous voyons dans les yeux des enfants de Dieu le soulagement apporté par une main tendue, c’est un peu de la résurrection que nous apercevons.

Ce bonheur que nous ressentons quand nous voyons les autres aller mieux, nous fait alors oublier tout ce que nous avons enduré avec eux et pour eux au préalable.

Mais revenons en l’Evangile de ce dimanche : Avec Jésus nous sommes invités à entrer dans la semaine Sainte.

Il y va librement, volontairement si j’osais dire et fidèle à l’idée que le Fils de Dieu n’est pas venu prendre le pouvoir par la force mais par l’amour.

Et même dans cette Passion qui l’attend Jésus montre qu’il a besoin des hommes pour participer à l’œuvre de libération du Père…

Ne demande t’il pas à ceux qui l’entourent de prier encore avec lui au jardin des oliviers ?

Et bien c’est à nous qu’il le demande aussi aujourd’hui.

Sur le chemin du calvaire, il a besoin de Simon de Cyrène pour porter sa croix, comme il a besoin de nous pour continuer chaque jour à porter les croix de celles qui nous entourent et qui souffrent.

Il a même besoin du centurion qui le reconnaitre comme Fils de Dieu sur la croix.

Le récit de la passion se termine sur la fermeture et surtout la garde du tombeau.

Le texte nous dit que Pilate voulait éviter que les disciples de Jésus ne viennent enlever le corps pour faire croire à la résurrection.

Par ce geste qu’il pose pour sa propre sécurité, il contribue lui aussi à la réalisation du plan de Dieu puisqu’il ne pourra empêcher la résurrection ; Mieux : il en ajoutera à sa reconnaissance.

Et puisque la mort n’aura pas le dernier mot, nous serons nous aussi, avec les femmes, avec les apôtres qui verront Jésus à la résurrection, envoyés pour être les témoins de la vie plus forte que la mort.

Et nous ne devons pas avoir peur de faire ce témoignage dans notre monde même s’il connait son lot de souffrances et de catastrophes ; Au contraire puisqu’il n’a jamais autant eu besoin de ce vrai message d’espoir qu’est la résurrection, ce vrai message d’espoir qui nous dit que c’est la vie qui aura le dernier mot.

Amen.

dimanche 10 avril 2011

2011-04-10 - A - Mort et réssurection de Lazare - Jean - 11 - 1 à 45

Evangile selon Saint Jean 11, 1-45

Un homme était tombé malade. C’était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe.
(Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.)

Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »

En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »

Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.

Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait ;
alors seulement il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »

Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? »
Jésus répondit : « Ne fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. »

Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. »
Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. »

Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil, tandis qu'il parlait de la mort.

Alors il leur dit clairement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n'avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »

Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ! »

Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.

Comme Béthanie était tout près de Jérusalem - à une demi-heure de marche environ -
beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil.
Lorsque Marthe apprit l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.

Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. »

Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »

Marthe reprit : « Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. »

Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »

Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t'appelle. »
Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus.

Il n'était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.

Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »

Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde.

Il demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. »

Alors Jésus pleura.

Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait ! »

Mais certains d'entre eux disaient : « Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il est là. »

Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »

On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ; mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. »

Après cela, il cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »

Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui.

« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort »

Et voilà que l’une des principales phrases de cet Evangile sonne comme un reproche à l’encontre de Jésus !

Et elle est dite deux fois, une première par Marthe puis une seconde fois par Marie…

Toutes deux sont sous l’emprise du chagrin…

Toutes deux savent très bien combien de temps il fallait à Jésus pour faire le chemin…

Et même si elles savent qu’il ne pouvait pas arriver à temps pour empêcher la mort de Lazare, elles ne peuvent s’empêcher d’avoir ce regret, de faire ce reproche que nous faisons tous quand quelque chose de grave arrive et que nous sommes nous aussi dans la peine…

« Si j’étais parti quelques secondes plus tôt, je n’aurais pas eu cet accident »

« Si on avait construit la centrale de Fukushima quelques mètres plus haut, elle n’aurait pas été inondée et nous n’aurions pas eu tous ces problèmes… »

Ce sont tous ces regrets que nous avons qui bien souvent sonnent comme des reproches des reproches que nous trouvons très facile d’adresser aux autres et que parfois nous adressons aussi à nous-mêmes.

Et dans ces temps de catastrophes le coupable est tout trouvé : « Où il est notre Dieu ? Et qu’est-ce qu’il fait pendant que tous ces gens meurent ? »

Qui sommes nous donc pour faire des reproches à Dieu ?

Et bien des êtres humains tout simplement… Des êtres humains avec leurs joies mais également avec leurs peines…

Dieu est celui à qui on peut, et j’allais presque dire à qui on doit tout dire…

En fait… Ces reproches que nous lui adressons ne sont ils pas plutôt des cris d’incompréhension ?

L’incompréhension que nous pouvons ressentir devant la cruauté d’un accident, d’un évènement climatique ou de toute autre catastrophe qui malheureusement enlève trop souvent à la vie à des personnes innocentes…

Et ces cris de révolte, ces reproches que nous lui adressons alors sont déjà des prières.

Nous nous adressons à Dieu avec notre humanité, empreinte d’émotions, cette émotion qui traduit nos joies mais également nos peines…

Si nous nous adressons à Dieu pour lui partager les moments de joie de notre vie, quoi de plus naturel que de lui adresser également les moments de peine…

Certes, nous le faisons avec nos émotions, avec nos larmes et nos reproches, mais il est important que nous le fassions.

Jésus lui-même, en voyant la peine des gens qui étaient présents au décès de Lazare n’a-t-il pas pleuré ? Et pourtant il était Dieu ! Et pourtant il savait lui que Lazare allait ressusciter.

Et comme à chaque fois, cet Evangile contient beaucoup de signes qui nous sont adressés à nous les femmes et les hommes du 21ème siècle !

Au-delà du relèvement de Lazare, c’est à nous que s’adresse cet Evangile.

« Lazare, viens dehors »

Aujourd’hui c’est à chacun de nous qu’il s’adresse…

Jésus appelle chacune et chacun de nous par nos prénoms.

Et quand Jésus nous appelle ainsi c’est pour nous ressusciter nous aussi!

Il veut nous sortir du tombeau de nos détresses, de nos douleurs, de nos difficultés, de nos manques, de nos trahisons, etc…

Il veut nous libérer de ces bandelettes qui nous retiennent… Ces bandelettes que sont tous ces liens que sont l’argent, le paraître et bien d’autres choses encore…

Et une fois libérés de cela, tout comme Lazare nous pouvons le rejoindre et respirer un air nouveau !

Nous sommes parfois dans le tombeau, mais nous sommes aussi parfois à l’extérieur du tombeau !

« Enlevez la pierre » nous dit Jésus… C’est encore une fois à nous qu’il s’adresse…

S’il nous arrive parfois d’être à la place de Lazare et d’avoir besoin que Jésus vienne nous libérer, nous sortir du tombeau, nous ramener de la mort à la vie, et bien il nous arrive également d’être à l’extérieur du tombeau.

Et quand c’est le cas, Jésus nous demande de rouler la pierre… cette pierre c’est celle de nos égoïsmes et de notre indifférence.

Dieu nous rappelle qu’il nous demande de participer à son œuvre de libération.

Nous croyons que le Christ peut ouvrir les tombeaux de tous ceux qui souffrent, ceux qui sont opprimés, ceux qui n’ont plus de travail, ceux qui sont malades et tous ceux qui ne mangent pas à leur faim... Nous prions pour eux !

Mais prier ne suffit pas toujours ! C’est important et pourtant ce n’est qu’une partie de notre engagement de chrétiens.

Nous pouvons aussi nous impliquer ! Et nous impliquer ce n’est pas seulement se donner bonne conscience en faisant un don une fois par an au secours catholique ou au CCFD.

Si nous sommes en bonne santé et si nous ne manquons de rien, nous impliquer c’est sortir de nos maisons, de nos conforts pour nous mettre au service des autres.

Pour cela il n’est pas nécessaire de partir à l’autre bout du monde avec une organisation humanitaire…

La douleur est là qui crie à nos portes !

Elle est là dans cette famille qui mange des pâtes tous les jours parce que les parents sont sans emploi…

Elle est là chez cette Maman qui élève seule son enfant…

Elle est là chez cette Mamie qui ne voit plus ses petits enfants…

La liste est longue et si nous prenons ne fut-ce que quelques instants je suis certain que chacun d’entre nous peut trouver un Lazare que le Seigneur va aider mais pour lequel il nous demande de rouler la pierre.

Voilà une nouvelle fois un texte qui a toute sa place dans ce carême, un texte qui nous invite au changement, au vrai changement !

Seigneur, aide nous à mettre à profit ce temps de carême pour rouler les pierres de nos égoïsmes et de notre indifférence.

Libère nous de nos bandelettes, celles de la peur, du désespoir et de la discorde.

Fais nous sortir de nos tombeaux où tu enfermeras nos péchés.

Amen.

dimanche 3 avril 2011

2011-04-03 - A - Homélie - L'aveugle-né - Jean - 9 - 1 à 41

Evangile selon Saint Jean 9, 1-41

En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »

Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l'action de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir.

Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »

Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu'il appliqua sur les yeux de l'aveugle,
et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie : Envoyé). L'aveugle y alla donc, et il se lava; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : « N'est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »

Les uns disaient : « C'est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c'est quelqu'un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait : « C'est bien moi. »

Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-il ouverts ? »

Il répondit : « L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il m'en a frotté les yeux et il m'a dit : 'Va te laver à la piscine de Siloé. ' J'y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j'ai vu. »

Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »

On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle.

Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
A leur tour, les pharisiens lui demandèrent : « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit : « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. »

Certains pharisiens disaient : « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat. » D'autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.

Alors ils s'adressent de nouveau à l'aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? » Il dit : « C'est un prophète. »

Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C'est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il qu'il voie maintenant ? »

Les parents répondirent : « Nous savons que c'est bien notre fils, et qu'il est né aveugle.
Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s'expliquer. »

Ses parents parlaient ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie.

Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »

Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »

Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n'en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j'étais aveugle, et maintenant je vois. »

Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t'ouvrir les yeux ? »

Il leur répondit : « Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m'entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? »

Ils se mirent à l'injurier : « C'est toi qui es son disciple ; nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples.
Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé ; quant à celui-là, nous ne savons pas d'où il est. »

L'homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux.

Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce.
Jamais encore on n'avait entendu dire qu'un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance.
Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »

Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l'homme ? »
Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »

Jésus lui dit : « Tu le vois, et c'est lui qui te parle. »

Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui.

Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »

Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons ! ' votre péché demeure.

Voilà encore un Evangile que nous connaissons bien !

Un aveugle de naissance, la chose est importante, et Jésus qui passant par là lui badigeonne les yeux de boue avant de l’envoyer se laver à piscine de Siloé où il retrouve la vue.

C’est vrai, c’est encore une fois une histoire que nous connaissons bien pour l’avoir mainte et mainte fois entendue…

Un nouveau miracle de Jésus, un miracle qui finirait presque par paraître banal tant les récits des Evangiles nous en donnent.

Et cependant, aucune des actions, aucun des miracles accomplis par Jésus n’est banal ; d’abord parce que c’est un miracle et rien que ce mot doit nous signifier combien la chose est extraordinaire et ensuite parce que toutes ces actions et tous ces miracles, sont toujours pleins de sens pour peu que nous acceptions de nous pencher quelques instants sur le texte.

Alors quels sont les sens que nous pouvons trouver dans ce texte qui nous rejoignent dans nos vies actuelles, en 2011 ?

Il y a tout d’abord cette question que les disciples eux-mêmes posent à Jésus : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »

Cette question est aussi souvent la notre quand la vie nous livre son lot de contrariétés : « Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter cela ? » ou encore « C’est bienfait pour lui, Dieu l’a puni ! ».

Alors, est-ce vraiment Dieu qui punit l’homme de ses péchés en lui envoyant les catastrophes, les douleurs ou plus simplement les contrariétés de sa vie ?

Aujourd’hui, Jésus nous apporte sa réponse « Ni lui, ni ses parents… »

Non, Ces malheurs ne viennent pas de Dieu.

Il ne faut pas voir Dieu comme un juge irrité qui voudrait nous punir de nos péchés.

La Bible nous le dit : « Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants. »

Et chacun ca veut aussi dire ses enfants pécheurs…

Je sais… Vous allez me dire : « Moi aussi j’ai des enfants… et quand ils font des bêtises je les punie… ca ne m’empêche pas de les aimer» et je fais la même chose que vous, mais nous ne sommes pas Dieu !

Soyons lucides : Si des catastrophes nous arrivent ou si nous rencontrons des difficultés dans nos vies, elles sont quand même bien parfois les conséquences des actes que nous posons !

Maintenant que nous avons répondu à cette question, quel autre sens pouvons-nous trouver à ce récit ?

Cet aveugle sur la route, symbolise toute l’humanité !

L’humanité souvent aveuglée par toutes ces certitudes qui nous font nous éloigner des chemins de Dieu…

Ces certitudes ce sont l’argent et tous ces biens matériels superflus auxquels nous nous attachons parfois bien d’avantage qu’à l’Amour de Dieu et de nos frères.

« Je veux bien m’occuper des autres, je veux bien suivre Dieu, mais si ca ne me dérange pas trop, si ca ne me coute pas d’argent et si ca ne bouscule pas trop mes habitudes et mes certitudes… »

C’est de cet aveuglement que Jésus veut nous guérir.

Tout comme moi, vous avez peut-être lu ou entendu les témoignages de ces personnes qui ont eu le bonheur de rencontrer le Christ.

Toutes sont unanimes pour dire : « Il a changé ma vie. »

Si nous revenons à l’Evangile de ce jour, nous voyons maintenant Jésus qui accomplit un geste surprenant…

Plutôt que de simplement ouvrir les yeux de l’aveugle, le voilà qui crache par terre et qu’avec sa salive et de la poussière, il fait de la boue et qu’il applique sur les yeux de l’aveugle…

Mais pourquoi donc fait-il cela, alors qu’il aurait pu simplement le guérir en lui donnant la vue ?

Encore un geste dont nous avons tous tellement entendu le récit, que nous n’y prêtons même plus attention.

Aussi bizarre qu’il puisse nous paraître, nous en avons pris l’habitude à force d’en entendre parler…

Mais alors quel sens y a-t-il derrière ce geste ?

Il est double…

La boue ca ne vous rappelle rien ?

Et si à la place du mot boue, j’emploie le mot glaise… Cela vous en dit-il d’avantage ?

En fait ce passage du texte nous renvoie à la Genèse au chapitre 2. « Dieu modela l'homme avec la glaise du sol »… C’est la naissance de l’homme…

Par ce geste de Jésus, c’est un homme nouveau qui est entrain de naître dans l’aveugle… Un homme qui est entrain de vivre la rencontre avec Dieu, une rencontre qui va changer sa vie à lui aussi…

Pour le second sens restons sur la boue…

C’est la boue du péché qui déforme notre regard…

Forcément si on se met de la boue sur le visage on y voit moins bien…

C’est ce péché qui nous empêche de voir Dieu comme notre Père et les hommes qui nous entourent comme nos frères !

Mais cette boue change également le regard que nous avons sur nous-mêmes.

Elle nous empêche de voir que quand nous refusons de nous laisser déranger, quand nous nous donnons bonne conscience en ne faisant que des actions qui ne perturbent pas trop le confort de nos vies…

Mais heureusement, le Seigneur est là et tout comme l’aveugle, il nous envoie à la piscine de Siloé pour nous laver et enlever cette boue...

Imaginez le bouleversement que cela à pu produire dans la vie de cet homme…

D’un instant à l’autre il revient à la vie…

Voir pour lui c’est retrouver la possibilité d’exister dans un monde où il était considéré comme un inutile et un pécheur.

Et pour autant, cette guérison n’est pas très bien accueillie autour de lui…

Les gens doutent… cet homme qui a retrouvé la vie est obligé de se justifier « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. »

Ne sommes-nous pas parfois incrédules nous aussi ?

Quand quelqu’un autour de nous tente de changer de vie pour devenir meilleur, ne sommes-nous pas nous aussi de ceux qui continuent à le voir avec les défauts de son passé, son ancienne vie ?

Savons-nous-lui pardonner ? Savons-nous reconnaître en lui l’homme nouveau que le Christ est peut-être entrain de façonner ?

Vraiment l’Evangile de ce 4° dimanche de carême est très riche de symboles et de sens…

Il nous apporte un éclairage nouveau sur ce que doit être le carême…

Avant d’être un temps de privation ne doit-il pas être un temps d’accueil ? L’accueil de la Lumière de Dieu cette lumière qui est le Christ !

Jésus est venu pour que Tous les aveugles retrouvent la vue.

Au cours de cette Eucharistie nous te supplions Seigneur : Ouvre nos yeux pour que nous sachions te reconnaître nous aussi dans la fraction du Pain, mais également dans tous les frères que tu nous donneras de rencontrer.

Amen.