Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Et nous voici à nouveau au premier dimanche de carême…
Depuis mercredi nous sommes entrés dans cette période de quarante jours qui précèdent Pâques, cette magnifique fête qui met en avant le fondement de notre foi : La résurrection de Jésus Christ !
Mais nous n’en sommes pas encore là.
Il nous reste encore 37 jours de carême.
Nombre de personnes, des chrétiens très avertis même, ne savent cependant pas réellement ce qu’est ce carême.
Trop souvent il n’est associé qu’à une période de privations, de jeûne, de sacrifice, de mortification parfois…
Est-il réellement nécessaire de souffrir pour vivre réellement le Carême ?
Parfois même, certains le comparent au Ramadan des musulmans.
Mais le Carême n’est pas le Ramadan.
Pour comprendre en quoi consiste le Carême, le vivre réellement et en retirer tous les bienfaits, il faut en revenir aux écritures.
Les textes de ce jour s’y prêtent tout particulièrement.
La première lecture, cet extrait du livre de la Genèse, nous rappelle que c’est Dieu qui souhaite faire alliance avec nous.
Même quand nous nous convertissons, même quand nous nous tournons vers Dieu pour faire sa volonté, nous ne faisons que répondre à SA volonté de faire alliance avec les hommes.
Dans le texte de la première lecture, Dieu a le souci de communiquer avec l’humanité. Il nous confirme cette volonté de faire alliance avec nous.
Il est Dieu dans sa perfection et son unicité. Il sait que l’homme est pécheur mais parce qu’il aime l’humanité, il veut s’allier avec elle pour la rendre meilleure chaque jour.
Le Christ lui-même le dira : « Je ne suis pas venu pour les bien portant ni pour les justes mais pour les malades et les pécheurs ».
Par ces paroles, il prolonge en quelque sorte, il rappelle lui aussi la volonté d’alliance de Dieu avec les hommes, avec tous les hommes.
Et après cette première lecture, les psaumes nous confirment que Dieu n’est pas hors d’atteinte… Il est le Dieu auquel chacune et chacun d’entre nous peut s’adresser, que chacune et chacun d’entre nous peut prier, ce Dieu dont nous pouvons demander de l’aide pour devenir meilleurs et nous guider vers lui.
A son tour Saint Pierre intervient par la seconde lecture et nous confirme que c’est par le Christ que nous sommes sauvés.
Avec Saint Pierre nous apprenons que plus personne ne peut être prisonnier de la mort.
Mais attention, car ce texte nous apprend aussi que Dieu ne peut pas nous sauver si nous ne le voulons pas.
Etre baptisés, nous dit le texte, c’est nous engager à la suite du Christ. Ceux qui veulent réellement être sauvés et qui essayent de caler leur vie sur celle du Christ, ceux-là seront sauvés, ceux-là SE seront sauvés …
Et nous en arrivons à l’Evangile… Cet Evangile de Marc qui nous parle du désert dans lequel Jésus resta quarante jours.
Dans la vie du Christ, ce désert est une étape entre son baptême et le début de sa vie publique.
Cet épisode, ces QUARANTE jours au désert, ne sont d’ailleurs pas sans nous rappeler les QUARANTE années que le peuple d’Israël a passé au désert après avoir été libéré de l’emprise de pharaon et avant de trouver la terre promise.
Et tout comme pour le Christ, ces quarante jours ne s’étaient pas passés sans que Satan ne se manifeste.
Il avait tenté le peuple d’Israël par tous les moyens ; Souvenez-vous du veau d’or, cette idole qui était le symbole de la division au sein même du peuple élu.
Même si Saint Marc ne nous le décrit pas ici, chacun d’entre nous sait très bien que dans le désert, le Christ lui-même avait été tenté par Satan…
Quand on écoute ce texte, on a l’impression que le Christ est poussé au désert par l’Esprit, on a l’impression que ce désert est un passage obligé pour le Christ.
A n’en pas douter, ce désert est un passage obligé pour chacun d’entre nous.
Il y a toujours un passage pour aller du péché vers Dieu et c’est sans doute pendant ce passage que, comme le peuple d’Israël nous sommes les plus vulnérables…
Ce sont ces passages de nos vies ou nous prenons le courage que nous remettre en question où Satan nous attaque pour tenter de nous faire rebrousser chemin…
Souvenez-vous de ce passage de l’Evangile ou le peuple Hébreu récriminait contre Dieu. Ils en arrivaient même à regretter le temps où ils étaient sous le joug de Pharaon parce que, disaient-ils, en Egypte au moins, ils mangeaient à leur faim. Sans l’aide de Dieu, il est fort probable que nombre d’entre eux auraient fait demi tour.
Il en est de même pour chacun d’entre nous. Et quand les efforts pour aller vers Dieu nous semblent trop difficiles, quand par exemple nous sommes décriés pour les positions que nous prenons en tant que Chrétien, il est sans doute plus facile de faire machine arrière, de nous en retourner à nos petites occupations que de continuer à défendre nos positions.
Dans ce cas là, c’est de Dieu seul que peut nous venir le courage de continuer notre transformation.
Ce courage peut se manifester dans la présence des personnes qui nous entourent, ce courage peut se manifester dans un nouvel élan que nous semblons trouver, mais il vient toujours de Dieu, ce Dieu de la première lecture qui a, une fois pour toute, fait alliance avec nous et qui, quoi qu’en pourront dire certains, ne laisse jamais tomber un de ses enfants quand il crie vers lui.
Vous l’aurez compris, ce Carême qui commence est un chemin de conversion, un chemin que nous CHOISISSONS de faire librement vers Dieu.
Et si nous choisissons de nous imposer quelques privations, si nous décidons de pratiquer quelques journées de jeûne, c’est pour permettre à notre esprit de nous libérer des superflus de nos vies pour pouvoir mieux nous consacrer à Dieu, pour pouvoir mieux nous mettre à son écouté.
Laissons-le-nous guider sur les chemins du bonheur !
Je ne parle pas là des bonheurs matériels de notre monde, il y a fort à parier que Dieu ne nous apportera ni la gloire, ni la fortune au sens où l’entend notre humanité.
C’est notre pauvreté qui fera notre richesse… Cette pauvreté de cœur que nous apprendrons à avoir avec Lui, cette pauvreté de cœur qui nous aidera à remplir notre mission de chrétien en nous mettant au service de celles à qui Dieu nous demande de transmettre Son Amour, cette pauvreté de cœur qui nous permettra de nous mettre réellement à son écouté et de contribuer ici bas à l’avènement de son royaume.
Amen