dimanche 29 avril 2012

2012-04-29 - B - Le Bon Pasteur se donne pour son troupeau - Jn 10, 11-18


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jésus disait aux Juifs : « Je suis le bon pasteur, le vrai berger. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, car les brebis ne lui appartiennent pas : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse.
Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Le Père m'aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite.
Personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père.

« Je suis le bon pasteur, le vrai berger »

Je dirais qu’en ce dimanche des vocations mais également en cette période où nous sommes pile entre les deux tours d’une élection présidentielle, ce message de l’Evangile ne pouvait pas mieux tomber…

Dans cet Evangile, Jésus se compare à un berger qui veille sur son troupeau…
D’autres images auraient sans doute pu convenir mais il n’a pas choisi celle-ci par hasard…

Prenons quelques instants pour analyser ce métier de berger ; C’est un métier que Jésus a bien pu observer dans son Pays de Palestine.

Dans notre vingt et unième siècle, ce métier de berger est parfois remis au goût du jour parce qu’il incarne le retour à la terre, à une vie paisible et simple dans un monde qui bien souvent ne sait même plus après quoi il court.

Nous voyons cela avec ses bons côtés… La paix dans la montagne… Le bon air… une vie saine au rythme de la terre et des animaux.

Mais si nous y regardons de plus près où même si nous essayons de le voir avec les yeux de Jésus lui-même, nous verrons que c’est avant tout un métier dur et exigeant…

Loin du côté « vacances » que nous pouvons peut-être percevoir c’est un métier qui exige beaucoup !

Et Jésus le savait bien… lui qui a donné sa vie pour ses brebis, lui qui a donné sa vie pour nous.

C’est avant tout un métier qui nécessite un amour sans limite, un don total de soi…

De même qu’un berger n’hésitera pas à mettre sa propre vie en danger pour retrouver une brebis égarée, Jésus n’a jamais hésité lui non plus à se mettre en danger pour les égarés de son temps…

Il est allé vers toutes et tous sans se soucier des maladies qu’ils auraient pu lui transmettre ; Souvenez-vous des nombreux lépreux qui ont croisé son chemin… Jamais Jésus n’a rejeté aucun d’eux, bien au contraire !

De  même il n’a jamais hésité à aller à la rencontre de toutes et tous sans distinction de race ou de rang social, s’occupant tantôt du centurion, de la samaritaine ou encore de Zachée le collecteur d’impôts.

Ce que nous pouvons aujourd’hui voir comme des victoires, des exemples de conversion, sont aussi ces mêmes évènements qui ont fini par couter sa vie à Jésus…

Au lieu de comprendre que le Fils de Dieu était venus pour tous, chacun n’a pensé qu’à ses privilèges. Très vite Jésus est apparu comme l’homme à abattre, celui qui remettait en cause bien trop de privilèges individuels.

Et c’est peut-être là que ce texte rejoint cette période que nous vivons actuellement, cette période d’entre deux tours d’une élection présidentielle.

A l’heure où nous préparons à élire celui qui va représenter notre pays les cinq années à venir, il convient me semble t’il, de nous attacher d’avantage à sa vocation de berger qu’à ses belles paroles.

Notre foi nous invite aussi à faire ce choix au regard de l’Evangile.

Nous nous devons de veiller à ce qu’il ne soit pas seulement le représentant de la France dans le monde, mais également le bon pasteur, le berger qui veillera sur toutes celles et ceux que nous lui confierons par notre vote et en particulier des plus petits…

« Je suis le bon pasteur » nous dit Jésus…

Pour lui ca n’a pas été que des belles paroles restées sans effet…
Pour lui ces paroles n’ont pas été que de belles promesses électorales vite oubliées au lendemain d’une victoire…
Pensons-y au moment où nous glisserons notre bulletin dans l’enveloppe.

Pour Jésus ces paroles traduisaient bien des actes.
Ce bon berger qu’il est pour nous, qu’il était pour ses contemporains, c’est celui qui a donné sa vie pour ses amis !

Ce combat qui fut le sien nous renvoie à notre propre vie…

Comme le bon berger nous sommes nous aussi invités à quitter le confort de nos bergeries pour aller, parfois dans la nuit de l’inconnu, à la rencontre de celles et ceux que nous ne connaissons peut être pas encore mais qui ont besoin de nous et que le Christ nous confie…

Dit comme ca, c’est vrai que la tentation est grande de refermer sa porte et de rester bien au chaud à l’intérieur.

Dehors des gens souffrent…
Dehors des gens sont différents…
Qui sait… dehors, ils pourraient même nous faire du mal ou nous déranger…

C’est sans doute ce que devaient se dire les apôtres eux aussi alors qu’ils étaient enfermés dans le Cénacle au jour de la Pentecôte…

Jésus savait qu’elles étaient leurs craintes et c’est pourquoi, à eux comme à nous, il envoie son Esprit Saint.

Cet Esprit Saint nous permet de franchir la porte, cette porte qui mène vers ce monde extérieur qui nous fait parfois si peur ; C’est pourtant dans ce monde que nous sommes envoyés annoncer l’Evangile, c’est pourtant dans ce monde que nous aussi, comme les apôtres, nous sommes envoyés pour être les témoins de l’Amour de Dieu, cet Amour qui peut changer la vie de tout homme !

Nous sommes tous, Evêques, Prêtres, Diacres et Laïcs, donnés à l’Eglise et au monde pour prendre la suite du Christ dans sa mission de berger.

Nous rejoignons là le dimanche des vocations que nous vivons aujourd’hui…

En ce dimanche nous sommes nombreux de par le monde à prier pour les vocations…

Nous le savons tous, notre monde et tout particulièrement notre pays manquent de ces bergers que sont les prêtres et comme je viens de le dire, nous serons nombreux aujourd’hui à prier pour les vocations… mais des vocations chez les autres !!!

Nous applaudissons toujours des deux mains quand un jeune se lève et prend le chemin de la prêtrise… mais en poussant également un ouf de soulagement et en remerciant le ciel que ca ne soit pas tombé sur quelqu’un de notre famille…

Les vocations c’est toujours bien… mais ailleurs… chez les autres !!!

Notre devoir de berger, de témoin de l’Evangile, doit d’abord et avant tout se manifester auprès de notre entourage…
Nos enfants, petits enfants, neveux et nièces doivent être les premiers à pouvoir rencontrer le Christ dans nos exemples et nos témoignages et si parmi eux se lèvent des vocations ce n’est pas une tare ou une calamité… C’est une grâce…

De la même façon que je vous ai invités tout à l’heure à bien réfléchir au moment ou vous glisserez votre bulletin dans l’enveloppe dimanche prochain, je vous invite en ce dimanche à réfléchir à cette question de la vocation…

Alors « OUI » : nous avons besoin de prêtres, mais pour que ces prêtres puissent se lever parmi nous, nous manquons aujourd’hui de chrétiens fervents, témoins heureux de leur foi parmi lesquels se lèveront aujourd’hui  les prêtres de demain, ceux qui pourront alors rassembler autour d’eux toutes les brebis du Seigneur, ces hommes et ces femmes qui, éclairés par la lumière de l’Evangile permettront l’avènement du royaume de Dieu !

Amen.

lundi 23 avril 2012

2012-04-22 - B - Le Christ ressuscité envoie les Apôtres en mission- Lc 24, 35-48

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
Les disciples qui rentraient d'Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment ils avaient reconnu le Seigneur quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures.
Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins. »
La semaine dernière nous étions au dimanche de la miséricorde et nous avons entendu le texte du manque foi de l’Apôtre Thomas, un texte que nous connaissons tous.
Les textes de cette année ne nous donnent pas l’occasion d’entendre le récit des disciples d’Emmaüs, mais l’Evangile d’aujourd’hui y fait cependant allusion.
Ces deux disciples viennent donc de faire la rencontre de Jésus ressuscité !
Alors qu’ils étaient dans la peine, pire même dans la désespérance, ils ont fait cette rencontre du Fils de Dieu ressuscité d’entre les morts, une rencontre qui va bouleverser leurs vies.
Cette rencontre les a tellement marqués que sans attendre le matin, alors qu’il faisait nuit noire, ils ont fait le chemin en sens inverse et ont marché deux heures dans la nuit pour venir partager cette rencontre avec les Apôtres.
A peine ont-ils raconté leur récit aux apôtres que voilà Jésus au milieu d’eux avec ces paroles qui peuvent changer toute une vie : « La paix soit avec vous ! »
Le texte nous dit que les Apôtres, malgré le récit qui vient de leur être fait par les disciples d’Emmaüs, étaient incrédules et dans la crainte. Il y en a même parmi eux qui prennent Jésus pour un fantôme.
Et bien le Christ agit avec nous comme il agit avec ces hommes incrédules et dont certains d’entre eux l’ont pris pour un fantôme ; Il ne cesse jamais de se présenter à nous, il ne cesse jamais de nous donner Sa Paix !
Il connaît nos faiblesses.
Il sait combien les violences, les trahisons, les déceptions de notre monde peuvent nous troubler, nous dérouter, nous égarer même parfois dans notre foi.
Comme les disciples, quand nous subissons de telles douleurs, toutes ces blessures de la vie, la tentation est grande pour nous aussi de nous enfermer et de verrouiller nos portes.
Le monde qui nous entoure est tellement dur parfois que nous en perdons tous nos points de repère…
Ceux en qui nous croyions nous abandonnent, il nous semble même parfois, comme ca a du être le cas des Apôtres, que Dieu lui-même nous a abandonnés.
La tentation est alors grande de rester, au mieux entre chrétiens, au pire seul dans notre coin à l’écart des attaques de notre monde, voir même de rejeter la présence de Dieu dont nous pensons que même Lui nous a abandonnés.
Dieu connait et comprend cela, et malgré tout il ne cesse jamais de venir à notre rencontre… Il nous rejoint jusque dans nos peurs, il nous rejoint jusque dans nos manques de foi.
Et il a pour chacune et chacun d’entre nous les mêmes paroles qu’il a eu dans l’Evangile de ce jour pour ses disciples : « La Paix soit avec vous ! »
Quand la douleur est trop forte, quand nous nous sentons abandonnés de tous et parfois même de Dieu comme je l’ai dit plus haut, c’est le Christ lui-même qui vient à notre rencontre et nous offre Sa Paix !
C’est en lui que nous trouvons la paix du cœur !
Mais comment, me direz-vous, comment pouvons-nous retrouver la paix !
Ca nous est arrivés à tous de nous trouver au fond du trou, de nous croire abandonnés de tous et nous n’avons pour autant jamais vu Jésus descendre pour nous aider à nous en sortir… En sommes nous vraiment sur ?
Alors, C’est vrai : ce n’est pas facile…
C’est vrai, la douleur est parfois si grande qu’on pense ne jamais pouvoir vraiment, totalement, retrouver la paix… et pourtant…
Et pourtant si on accepte ne fut-ce que quelques instants de lever les yeux, si on accepte de voir la présence du Christ dans le sourire d’un voisin, la main tendue d’un ami, si on accepte d’y trouver une manifestation de cette Paix que Dieu nous envoie alors cela peut tout changer.
« La Paix soit avec vous ! » c’est cette Paix que le Christ nous offre de partager, de retrouver, dans chaque Eucharistie, c’est également cette Paix que nous sommes tous, à notre tour, envoyés partager au monde qui nous entoure, au dernier moment de la messe quand l’Abbé ou moi vous dirons « Allez, dans la Paix du Christ ! »
C’est bien d’avantage qu’un souhait, c’est une promesse et une invitation.
C’est la promesse que Dieu n’abandonne aucun de ses enfants aussi éloignés, aussi abandonnés de lui qu’ils puissent se sentir.
C’est également une invitation, une invitation à découvrir cette Paix qu’il nous offre, La Paix qui peut nous aider à tout traverser, La Paix qu’il nous invite à porter à tous nos frères.
Amen.

dimanche 15 avril 2012

2012-04-15 - B - Apparition du Christ huit jours après Pâques - Jn 20, 19-31

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C'était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint.
Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.
Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

Peut-être avons-nous encore la tête dans les très belles fêtes vécues à l’occasion de Pâques…

Peut-être avons-nous encore le cœur plein de la joie de la résurrection...

Je dis « peut-être » parce que notre quotidien ayant repris le dessus, chacun d’entre nous est retourné à ses occupations et il est très possible que nous ayons très rapidement laissé s’éteindre dans nos cœurs la lumière nouvelle que nous avons allumée au soir de la veillée Pascale.

Heureusement le temps de Pâques n’est pas terminé ; Nous ne sommes qu’au second dimanche de Pâques et l’église va ainsi nous emmener de dimanche en dimanche jusqu’à la Pentecôte pour nous aider à nous rappeler la résurrection et toute la lumière qu’elle peut apporter dans chacune de nos vies.

Comme chaque année depuis l’an 2000 à la demande du Pape Jean-Paul II, ce second dimanche de Pâques est également le dimanche de la divine miséricorde.

Ce thème de la miséricorde est présent dans tous les textes de ce dimanche.

Je voudrais particulièrement m’arrêter sur le texte de l’Evangile.

Comme souvent, c’est un texte que nous connaissons bien, le texte de l’apôtre Thomas, cet homme qui ne voulait pas croire sans avoir vu.

Ce texte est tellement connu que même dans notre quotidien, quand on ne veut pas croire quelque chose on dit nous même « moi je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois ».

Mais reprenons dans l’ordre et commençons par le commencement.

Que nous dit ce texte d’Evangile ? Et quels sens pouvons-nous en tirer pour notre propre vie ?

Remettons nous dans le contexte…

Nous sommes encore tout proches de la très belle fête de la résurrection, mais nous ne sommes pas encore si loin de la crucifixion.

Nous ne sommes donc pas encore si loin de la trahison de Juda, du reniement de Pierre ou même de l’abandon des autres disciples au jardin de Gethsémani quand on est venu arrêter Jésus…

Les apôtres ont bien entendu ce que leur ont dit les femmes de ce qui s’est passé au matin de Pâques, mais ils ne savent pas encore très bien quoi en penser.

Pour le moment ils ont peur des représailles et se cachent, ils s’enferment et tentent de se faire oublier pour ne pas être les prochaines victimes de ceux qui ont tué le Christ.

Et voilà que Jésus les rejoint…

Alors qu’il aurait pu leur faire mille reproches, alors qu’il aurait pu les réprimander, les uns pour leur reniement, les autres pour leur abandon, et bien il n’en est rien.

Sa première parole, celle dont l’Evangile nous dit même qu’il la prononce trois fois, c’est « La Paix soit avec vous ! »

Cette Paix c’est le Pardon, le pardon de Dieu à celles et ceux qui se sont éloignés de Dieu mais qui y reviennent…

Nous nous le disions au soir du dernier repas : ce n’est pas le mal qui avoir le dernier mot et c’est aussi ce que nous rappelle cette parole de Jésus... « La Paix soit avec vous ! »

Cette partie du texte nous dit deux choses fondamentales…

La première c’est que Dieu ne nous abandonne jamais et de même qu’il vient à la rencontre de ses apôtres, il vient en permanence à la rencontre de chacune et de chacun d’entre nous.

Et puisque Dieu ne nous abandonne jamais, la seconde chose importante à remarquer c’est que c’est nous qui l’abandonnons.

Parce que nous pensons pouvoir construire notre vie sans Dieu…

Parce que nous nous préoccupons bien d’avantage de notre propre bonheur que de celui des autres…

Parce que nous condamnons très facilement les autres pour ceci ou pour cela sans jamais tolérer que personne ne nous mette face à nos propres erreurs…

Parce que nous préférons tenir rancune, à nos proches même parfois, plutôt que de pardonner…

Parce que nous comptons toujours sur les autres pour résoudre les problèmes de notre monde plutôt que de nous lever pour tenter ne fut-ce que d’apporter un peu de réconfort à ceux qui souffrent parfois juste à côté de nous, parfois même dans nos quartiers…

Et bien pour toutes ces raisons et pour mille autres encore, c’est nous qui abandonnons Dieu !

Le Seigneur lui est toujours là ; Il nous aime et vient tout à le temps à notre rencontre ; il frappe sans cesse à la porte de notre cœur sans se lasser…

Mais cet Evangile nous parle aussi de l’apôtre Thomas…

Peut-être nous disons-nous qu’à sa place nous aurions cru dans la parole des autres apôtres sans avoir besoin de le voir nous-mêmes ; Peut-être aurions nous vu dans leurs yeux la transformation apportée par cette rencontre et que nous y aurions cru nous aussi… Mais en sommes nous certains ?

Nous le disons incrédule et pourtant ce n’est pas tout à fait vrai.

Lui qui avait demandé à toucher les plais de Jésus n’en a rien fait quand il l’a rencontré à son tour…

Bien loin d’être incrédule alors, c’est lui qui a été le premier à le reconnaître par ces paroles « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

La rencontre avec Jésus, les paroles de ce dernier, provoquent en lui une véritable profession de foi.

Nous sommes nous aussi des Thomas quand notre humanité nous pousse à chercher des preuves de l’existence de Dieu.

Et tout comme Thomas, le Seigneur nous invite à la rencontre…

Et cette rencontre peut se faire par mille moyens…

Ca peut être la découverte des textes et ils sont nombreux pour nous permettre de découvrir la présence de Dieu.

Ca peut être dans l’Eucharistie où le Christ se révèle à nous à chaque fois.

Ca peut être dans le fait de partager en communauté d’Eglise, une communauté dans laquelle nous rencontrerons mille visages du Christ.

Ca peut aussi être tout simplement dans le sourire ou la main tendue de quelqu’un que Dieu nous envoie alors que nous pensons ne plus pouvoir nous en sortir.

Dans tous ces visages d’Eglise, Dieu dit à chacun d’entre nous « Cesse d’être incrédule, sois croyant ! »

Amen.

dimanche 8 avril 2012

2012-04-08 - B - Evangile L'ange annonce aux femmes que le Christ est vivant - Mc 16, 1-8 - Evangile Le tombeau vide et la foi des Apôtres

Evangile de Jésus Christ selon saint Marc

Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus.
De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au sépulcre au lever du soleil.
Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l'entrée du tombeau ? »
Au premier regard, elles s'aperçoivent qu'on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.
En entrant dans le tombeau, elles virent, assis à droite, un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de peur.
Mais il leur dit : « N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé.
Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : 'Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l'a dit.' »
Elles sortirent et s'enfuirent du tombeau, parce qu'elles étaient toutes tremblantes et hors d'elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. »
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.

Voici que nous sommes enfin à cette fête qui donne tout son sens à notre vie de chrétien !

Le Christ est ressuscité !

Cette fête que nous vivons chaque année n’est pas et ne doit surtout pas être une rengaine ! Nous ne devons pas la fêter simplement parce qu’elle est inscrite dans le calendrier…

Au départ, Pâques est la fête du passage…

Souvenez-vous par exemple au temps de Moïse, du peuple Hébreux libéré de l’esclavage. Il a vécu le « Passage » de la mer rouge, qui les conduisait progressivement de l’esclavage en Egypte vers la liberté en terre promise.

Il y a beaucoup de passages dans nos vies… Certains sont parfois difficiles mais certains sont également l’occasion de belles fêtes…

Commençons par un des premiers passages de notre vie… Celui de notre baptême… N’est il pas pour les Parents, pour les Parrains et Marraines l’occasion de se réjouir…

Avec le baptême nous fêtons notre « Passage » dans une vie nouvelle, celle des enfants de Dieu.

Il y a d’autres passages, qui ne sont même pas forcément liés à la religion…

Le passage de l’enfance à l’adolescence… Ce ne sont pas les Parents présents qui me contrediront quand je dis qu’il s’agit là aussi d’un passage parfois difficile mais qui peut être beau aussi …

Nos enfants changent, leur esprit s’éveille, ce qui n’est pas toujours facile je vous le concède mais ce sont alors de jeunes adultes qui se révèlent, des adultes avec lesquels le plus souvent, heureusement, nous finissons par avoir des relations différentes, c’est vrai, mais pleines richesses.

Et quand nos enfants continuent de grandir, ils prennent leur indépendance… un nouveau « Passage »…. Et ceux qui l’ont vécu pourront vous dire combien il s’agit vraiment d’un moment important dans une vie de Parents…

Et d’autres passages tout aussi importants nous attendent encore… Le passage à une vie professionnelle, le mariage, l’arrivée des enfants… etc.…

Il y en a aussi parmi nous qui choisissent de devenir prêtres ou religieux, encore des passages très importants.

Et au matin de Pâques, nous fêtons le Christ ressuscité, lui qui a vécu le « Passage » de la mort à la vie !

Et c’est exactement ce que le Christ veut pour nous.

C’est le carême qui nous a préparés à cela.

Pendant 40 jours, nous avons cheminé à l’écoute des textes pour préparer nos cœurs à ce passage, le passage de la mort à la vie, de passage du mensonge à la vérité, de l’obscurité à la lumière.

Nous connaissons bien les textes de la semaine pascale…

La cène, le dernier repas, la trahison de Juda, l’arrestation de Jésus, le reniement de Pierre, le procès, la flagellation, le chemin de croix, la crucifixion, et enfin la résurrection…

Ce sont là des choses que nombre d’entre nous ont apprises au catéchisme et que nous sommes habitués à entendre d’année en année.

Mais est-ce là tout ce que nous retenons ?

Si c’est le cas, alors Pâques ne sera rien d’autre qu’un fête comme une autre dans le calendrier….

Tout s’arrêterait-il donc la nuit de Pâques avec cette très belle fête de la résurrection ?

Non bien au contraire… ce n’est qu’un début…

Dans les semaines qui vont venir, ces semaines du temps de Pâques, nous allons entendre des récits au cours desquels le Christ apparaîtra à ses disciples.

La résurrection a été pour eux une aventure qui les a complètement transformés. Plus jamais ils ne seront les mêmes…

Et donc chacun d’entre nous peut également s’interroger…

Comment est-ce que moi j’ai vécu la fête de Pâques ?

Est-ce que, tout comme les disciples, j’ai pris le temps d’expérimenter la présence de Jésus ressuscité ?

Est-ce que, fort de cette rencontre, je me sens maintenant capable de retourner dans le monde et d’y tenir réellement ma place de chrétien ?

Est-ce que fort de cette rencontre je me sens capable de me mettre au service des autres, de pouvoir laisser de côté mon habit du chrétien meilleur que les autres pour endosser celui du chrétien serviteur, qui sera capable de s’abaisser au point de laver les pieds de ses frères, qui sera capable de réellement s’oublier pour permettre aux autres de se réaliser ?

Cette rencontre nous transforme, mais elle peut également nous aider à transformer les autres, ces frères vers lesquels au jour de la Pentecôte, le Christ nous enverra annoncer la bonne nouvelle.

Et cette bonne nouvelle n’est pas une belle parole dans le désert.

Pour celui qui apprend à en vivre réellement, pour celui qui accepte, qui décide d’en faire son quotidien, cette parole transformera son existence, elle sera dans toutes nos actions, elle sera la source du vrai bonheur.

Elle lui permet d’affronter toutes les souffrances de la vie.

Etre croyants, ce n’est pas se faire une petite idée en se disant : « je crois qu’il y a quelque chose… la haut. » Ce n’est pas cela !

Etre croyant, c’est croire en Jésus ressuscité et le dire bien haut !

Etre croyant, c’est croire que Jésus est présent au quotidien dans toute vie.

Alors oui, nous avons raison de chanter Alléluia. Parce qu’au centre de notre foi, il y a cette assurance que Jésus est ressuscité.

Nous chanterons Alléluia parce que notre vie prend un tout autre sens et une toute autre valeur.

Amen.

jeudi 5 avril 2012

2012-04-05 - B - Le lavement des pieds - Jn 13, 1-15

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture.
Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! »
Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, ... mais non pas tous. »
Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : « Vous n'êtes pas tous purs. »

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.

Ca y est, nous y sommes !

Dans quelques heures le Christ va mourir !

Dans quelques heures, abandonné de tous ou presque, le Fils de Dieu va donner sa vie pour nous...

Ça s'est passé il y a deux mille ans et ça continue à se passer même de nos jours.

Chaque fois que nous condamnons notre voisin parce qu'il est trop ceci...

Chaque fois que nous jugeons un collègue parce qu'il n'a pas fait cela…

Chaque fois que nous cherchons à étendre ou ne fut ce qu'à préserver nos intérêts au détriment de celles où ceux qui nous entourent...

Chaque fois que nous préférons notre petit confort à l'engagement auprès de celles et ceux qui sont tout près de nous et qui souffrent...

Chaque fois que nous agissons ainsi, c'est nous qui à notre tour abandonnons le Christ...

C'est chacune et chacun d'entre nous qui le condamnons et le crucifions !

Ce qui est vrai pour nous les adultes, l'est également pour vous les enfants.

Chaque fois que dans une cour de récréation vous vous moquez d'un camarade parce qu'il est trop gros ou trop grand…

Parce qu'il porte des lunettes…

Parce qu'il n'est pas habillé comme vous…

Parce qu'il n'a pas la dernière console de jeu à la mode, ou bien parce qu'il n'est pas aussi fort que vous en math, en sport ou autre chose, et bien vous aussi vous abandonnez Jésus.

Mais rassurez-vous, tout cela peut changer !

Le Carême, cette période qui nous est offerte pour nous transformer, va se terminer bientôt et dans quelques jours, nous allons ressusciter avec le Christ.

La résurrection n'est pas seulement quelque chose que nous allons vivre après notre mort.

Chaque fois que nous acceptons d'abandonner nos mauvais comportements…

Chaque fois que nous acceptons de nous remettre en question pour mettre nos pas dans ceux du Christ, et bien alors, nous aussi nous ressuscitons.

Mais nous n'en sommes pas encore là !

Ce soir les textes sont très riches...

Ce soir ils nous relatent deux faits majeurs.

Le première c'est l'institution de l'Eucharistie, ce moment où Dieu rejoint chacune et chacun d'entre nous pendant la Messe, ce moment auquel vous, les enfants, vous avez demandé à participer, et dans lequel vous allez nous rejoindre dans quelques temps, quand vous aurez vécu votre parcours de catéchisme.

C'est Saint Paul qui nous en parle au travers de la seconde lecture que nous avons entendue tout à l'heure.

Même si l'Eucharistie est un point essentiel de notre foi, c’est cependant un autre évènement important que la liturgie nous rappelle au travers de l'Evangile.

Ce moment c'est celui du lavement des pieds que nous relate Jean l'Evangéliste.

Mais pourquoi est-ce que Jésus se met à laver les pieds de ses apôtres au soir du jeudi Saint, alors que dans quelques heures, ce sont ces mêmes apôtres qui vont l'abandonner ?

À l'époque de Jésus il n'y avait pas de route les enfants.

Il n'y avait pas non plus de chaussures.

Tout au plus les gens avaient ils des sandales.

Mais quand ils marchaient beaucoup et qu'ils arrivaient dans une maison, ils avaient les pieds très sales ; Et vous le savez comme moi, des pieds qui ne sont pas propres, ça ne sent pas bon !

C'est donc aux serviteurs et surtout aux esclaves qu'on demandait de laver les pieds de ceux qui arrivaient après un long voyage.

Vous imaginez un peu comme ça devait être désagréable ?

Mais alors, pourquoi est ce que Jésus, lui qui était le fils de Dieu, pourquoi lui s'est il mis à laver les pieds de ses apôtres comme le ferait un esclave ?

Et bien tout simplement parce qu'il voulait montrer à ses apôtres comme il le montre à chacune et chacun d'entre nous ce soir, que c'est en se mettant au service des autres que nous les aimons réellement.

Même si nous sommes très forts dans tel ou tel domaine, même si nous savons faire des tas de choses plus belles les unes que les autres, ce n'est pas grâce à cela que nous serons réellement reconnus comme des disciples de Jésus.

Pour être de vrais disciples de Jésus et aimer les autres comme Dieu nous le demande, il faut apprendre à nous mettre à leur service.

Il faut apprendre à oublier ce que nous nous voulons, pour aider les autres.

Et ce qui est vrai pour ces enfant qui vont maintenant préparer ce moment important de leur première Eucharistie, l'est également pour chacune et chacun des adultes que nous sommes.

À Noël, Dieu s'est fait homme sous les traits d'un petit enfant fragile et dépendant comme le sont tous les enfants, comme le furent vos enfants au jour de leur naissance.

Ce soir il se met dans la peau d'un esclave et non celle de Dieu.

Le texte nous le dit, il enlève son vêtement et se met à genoux devant ses apôtres.

À chaque fois, Dieu ne choisit pas de se présenter à nous fort et puissant mais faible et dépendant.

Et s'il choisit de faire ainsi c'est pour se rendre accessible aux hommes.

Comment oserions-nous nous tourner vers un Dieu qui ne se montrerait que fort et puissant ?

Comment oserions-nous nous confier à lui avec nos qualités mais surtout avec nos défauts, si nous avions face à nous un Dieu qui juge et qui condamne ?

Et bien ce soir Dieu nous demande à nous aussi de prendre la position de ce petit enfant à Noël ou la position de l’esclave qui lave les pieds de ses apôtres.

Il nous demande de nous mettre au service de celles et ceux qui nous entourent, nos enfants, nos conjoints, nos familles mais également toutes celles et ceux qui sont souvent tout proches de nous et qui, pour une raison ou pour une autre souffrent des maux de notre temps.

Il nous demande de nous oublier nous-mêmes pour nous mettre au service de celles et ceux qui en ont le plus besoin.

Pas facile me direz vous ? Peut être, mais c'est pourtant un chemin qui rend heureux, un chemin qui peut nous sortir de nos égoïsmes et nous permettre à nous aussi de vivre pleinement la résurrection au jour de pâques.

Amen

dimanche 1 avril 2012

2012-04-01 - B - Entrée messianique du Seigneur à Jérusalem - Mc 11, 1-10

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Quelques jours avant la fête de la Pâque, Jésus et ses disciples approchent de Jérusalem, de Bethphagé et de Béthanie, près du mont des Oliviers. Jésus envoie deux de ses disciples :
« Allez au village qui est en face de vous. Dès l'entrée, vous y trouverez un petit âne attaché, que personne n'a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Si l'on vous demande : 'Que faites-vous là ?' répondez : 'Le Seigneur en a besoin : il vous le renverra aussitôt.' »
Ils partent, trouvent un petit âne attaché près d'une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Qu'avez-vous à détacher cet ânon ? » Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire.
Ils amènent le petit âne à Jésus, le couvrent de leurs manteaux, et Jésus s'assoit dessus.
Alors, beaucoup de gens étendirent sur le chemin leurs manteaux, d'autres, des feuillages coupés dans la campagne.
Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni le Règne qui vient, celui de notre père David. Hosanna au plus haut des cieux ! »

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Marc

La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu dans deux jours. Les chefs des prêtres et les scribes cherchaient le moyen d'arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir. Car ils se disaient : « Pas en pleine fête, pour éviter une émeute dans le peuple. »
Jésus se trouvait à Béthanie, chez Simon le lépreux. Pendant qu'il était à table, une femme entra, avec un flacon d'albâtre contenant un parfum très pur et de grande valeur. Brisant le flacon, elle le lui versa sur la tête. Or, quelques-uns s'indignaient : « À quoi bon gaspiller ce parfum ? On aurait pu le vendre pour plus de trois cents pièces d'argent et en faire don aux pauvres. » Et ils la critiquaient.
Mais Jésus leur dit : « Laissez-la ! Pourquoi la tourmenter ? C'est une action charitable qu'elle a faite envers moi. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, et, quand vous voudrez, vous pourrez les secourir ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait tout ce qu'elle pouvait faire. D'avance elle a parfumé mon corps pour mon ensevelissement. Amen, je vous le dis : Partout où la Bonne Nouvelle sera proclamée dans le monde entier, on racontera, en souvenir d'elle, ce qu'elle vient de faire. »

Judas Iscariote, l'un des Douze, alla trouver les chefs des prêtres pour leur livrer Jésus. À cette nouvelle, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l'argent. Dès lors Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l'on immolait l'agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour ton repas pascal ? » Il envoie deux disciples : « Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d'eau. Suivez-le. Et là où il entrera, dites au propriétaire : 'Le maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?' Il vous montrera, à l'étage, une grande pièce toute prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. »
Les disciples partirent, allèrent en ville ; tout se passa comme Jésus le leur avait dit ; et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu, Jésus arrive avec les Douze. Pendant qu'ils étaient à table et mangeaient, Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous, qui mange avec moi, va me livrer. » Ils devinrent tout tristes, et ils lui demandaient l'un après l'autre : « Serait-ce moi ? » Il leur répondit : « C'est l'un des Douze, qui se sert au même plat que moi. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui qui le livre ! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né. »
Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce jour où je boirai un vin nouveau dans le royaume de Dieu. »

Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. Jésus leur dit : « Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
Pierre lui dit alors : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. »
Jésus lui répond : « Amen, je te le dis : toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » Mais lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous disaient de même.

Ils parviennent à un domaine appelé Gethsémani. Jésus dit à ses disciples : « Restez ici ; moi, je vais prier. »
Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : « Mon âme est triste à mourir. Demeurez ici et veillez. »
S'écartant un peu, il tombait à terre et priait pour que, s'il était possible, cette heure s'éloigne de lui. Il disait : « Abba... Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! »
Puis il revient et trouve les disciples endormis. Il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n'as pas eu la force de veiller une heure ? Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation : l'esprit est ardent, mais la chair est faible. »
Il retourna prier, en répétant les mêmes paroles. Quand il revint près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient alourdis. Et ils ne savaient que lui dire.
Une troisième fois, il revient et leur dit : « Désormais vous pouvez dormir et vous reposer. C'est fait ; l'heure est venue : voici que le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me livre. »

Jésus parlait encore quand Judas, l'un des Douze, arriva avec une bande armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres, les scribes et les anciens. Or, le traître leur avait donné un signe convenu : « Celui que j'embrasserai, c'est lui : arrêtez-le, et emmenez-le sous bonne garde. » À peine arrivé, Judas, s'approchant de Jésus, lui dit : « Rabbi ! » Et il l'embrassa. Les autres lui mirent la main dessus et l'arrêtèrent. Un de ceux qui étaient là tira son épée, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille.
Alors Jésus leur déclara : « Suis-je donc un bandit pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais parmi vous dans le Temple, où j'enseignais ; et vous ne m'avez pas arrêté. Mais il faut que les Écritures s'accomplissent. »
Les disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent tous.
Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n'avait pour vêtement qu'un drap. On le saisit. Mais lui, lâchant le drap, se sauva tout nu.

Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre, et tous les chefs des prêtres, les anciens et les scribes se rassemblent. Pierre avait suivi Jésus de loin, jusqu'à l'intérieur du palais du grand prêtre, et là, assis parmi les gardes, il se chauffait près du feu. Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort, et ils n'en trouvaient pas.
De fait, plusieurs portaient de faux témoignages contre Jésus, et ces témoignages ne concordaient même pas. Quelques-uns se levaient pour porter contre lui ce faux témoignage : « Nous l'avons entendu dire : 'Je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme.' »
Et même sur ce point, ils n'étaient pas d'accord.
Alors le grand prêtre se leva devant l'assemblée et interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien à ce que ces gens déposent contre toi ? » Mais lui gardait le silence, et il ne répondait rien. Le grand prêtre l'interroge de nouveau : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? »
Jésus lui dit : « Je le suis, et vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. »
Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous avez entendu le blasphème. Quel est votre avis ? » Tous prononcèrent qu'il méritait la mort. Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d'un voile, et le rouèrent de coups, en disant : « Fais le prophète ! » Et les gardes lui donnèrent des gifles.

Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive une servante du grand prêtre. Elle le voit qui se chauffe, le dévisage et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth ! » Pierre le nia : « Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Puis il sortit dans le vestibule. La servante, l'ayant vu, recommença à dire à ceux qui se trouvaient là : « En voilà un qui est des leurs ! » De nouveau, Pierre le niait. Un moment après, ceux qui étaient là lui disaient : « Sûrement tu en es ! D'ailleurs, tu es Galiléen. » Alors il se mit à jurer en appelant sur lui la malédiction : « Je ne connais pas l'homme dont vous parlez. » Et aussitôt, un coq chanta pour la seconde fois.
Alors Pierre se souvint de la parole de Jésus : « Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » Et il se mit à pleurer.

Dès le matin, les chefs des prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le grand conseil. Puis ils enchaînèrent Jésus et l'emmenèrent pour le livrer à Pilate.
Celui-ci l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Jésus répond : « C'est toi qui le dis. »
Les chefs des prêtres multipliaient contre lui les accusations.Pilate lui demandait à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu'ils portent contre toi. » Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate s'en étonnait.
À chaque fête de Pâque, il relâchait un prisonnier, celui que la foule demandait. Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour avoir tué un homme lors de l'émeute. La foule monta donc, et se mit à demander à Pilate la grâce qu'il accordait d'habitude. Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »
(Il se rendait bien compte que c'était par jalousie que les chefs des prêtres l'avaient livré.)
Ces derniers excitèrent la foule à demander plutôt la grâce de Barabbas. Et comme Pilate reprenait : « Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ? », ils crièrent de nouveau : « Crucifie-le ! » Pilate leur disait : « Qu'a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! » Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié.
Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur du Prétoire, c'est-à-dire dans le palais du gouverneur. Ils appellent toute la garde, ils lui mettent un manteau rouge, et lui posent sur la tête une couronne d'épines qu'ils ont tressée. Puis ils se mirent à lui faire des révérences : « Salut, roi des Juifs ! »
Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et s'agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements.

Puis, ils l'emmenèrent pour le crucifier, et ils réquisitionnent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire. Ils lui offraient du vin aromatisé de myrrhe ; mais il n'en prit pas. Alors ils le crucifient, puis se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir la part de chacun.
Il était neuf heures lorsqu'on le crucifia.
L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots : « Le roi des Juifs ».
Avec lui on crucifie deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Les passants l'injuriaient en hochant la tête : « Hé ! toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix ! »
De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes, en disant entre eux : « Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Que le Messie, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix ; alors nous verrons et nous croirons. »
Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient.

Quand arriva l'heure de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre jusque vers trois heures. Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éloï, Éloï, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : « Voilà qu'il appelle le prophète Élie ! » L'un d'eux courut tremper une éponge dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire, en disant : « Attendez ! Nous verrons bien si Élie vient le descendre de là ! » Mais Jésus, poussant un grand cri, expira.

Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion qui était là en face de Jésus, voyant comment il avait expiré, s'écria : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! »
Il y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d'autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.
Déjà le soir était venu ; or, comme c'était la veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, Joseph d'Arimathie intervint. C'était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d'aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus.
Pilate, s'étonnant qu'il soit déjà mort, fit appeler le centurion, pour savoir depuis combien de temps Jésus était mort. Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps.
Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau.

Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, regardaient l'endroit où on l'avait mis.

Nous voici au seuil de la semaine Sainte.

Nous arrivons presque à la fin de ces 40 jours qui depuis le mercredi des cendres, nous ont été donnés pour nous transformer.

Tout au long des dimanches du carême, les textes nous ont donc invités à la transformation.

Cette transformation nous permet d’entrer dans la semaine Sainte et de mieux comprendre à quel point Dieu nous aime

Nous le savons il nous a aimés jusqu’à nous donner son Fils, Jésus, qui va, dans quelques jours, mourir pour nous sur une croix.

Tout au long de ces dimanches nous avons appris que tout ce que nous faisons pour les autres, même et surtout si cela nous coûte, revêt une grande importance aux yeux de Dieu.

Savoir mourir aux autres, savoir mourir pour les autres, voilà le sens profond que doit nous avoir appris ce carême.

Quand nous nous donnons aux autres au point de nous oublier nous-mêmes, Alors nous marchons à côté du Christ sur ce chemin qui le mène à la résurrection de Pâques !

Mais rassurons-nous, la promesse est à la hauteur de nos attentes et c’est bien de la résurrection qu’il s’agit.

Mais contrairement à ce que nous pouvons penser, la résurrection, n’est pas quelque chose qui ne nous arrivera qu’après notre mort ; C’est dès samedi prochain, dès aujourd’hui même que le Christ nous propose de ressusciter avec Lui.

Chaque fois que nous voyons dans les yeux des enfants de Dieu le soulagement apporté par une main tendue, c’est un peu de la résurrection que nous apercevons.

Ce bonheur que nous ressentons quand nous voyons les autres aller mieux, nous fait alors oublier tout ce que nous avons enduré avec eux et pour eux.

Mais revenons en l’Evangile de ce dimanche : Avec Jésus nous sommes donc invités à entrer dans la semaine Sainte.

Vous connaissez déjà l’histoire… et vous savez donc qu’il s’y engage librement, volontairement même et fidèle à l’idée que le Fils de Dieu n’est pas venu prendre le pouvoir par la force mais par l’amour, le don de soi.

Et même dans cette Passion qui l’attend Jésus montre qu’il a besoin des hommes pour participer à l’œuvre de libération du Père…

Ne demande t’il pas à ceux qui l’entourent de prier encore avec lui au jardin des oliviers ?

Et bien c’est à nous qu’il le demande aussi aujourd’hui.

Sur le chemin du calvaire, il a besoin de Simon de Cyrène pour porter sa croix, comme il a besoin de nous pour continuer chaque jour à porter les croix de celles qui nous entourent et qui souffrent, comme il demande d’ailleurs à chacune et chacun d’entre nous de continuer à porter nos propres croix.

Il a même besoin du centurion pour qu’il le reconnaisse comme Fils de Dieu alors qu’il vient de le mettre en croix.

Le récit de la passion se termine sur la fermeture du tombeau, un tombeau dont Matthieu nous disait l’année dernière que Pilate avait ordonné de le garder.

Il voulait éviter que les disciples de Jésus ne viennent enlever le corps pour faire croire à la résurrection.

Par ce geste qu’il pose pour sa propre sécurité, il contribue lui aussi à la réalisation du plan de Dieu puisqu’il ne pourra empêcher la résurrection ; Mieux : il en ajoutera à sa reconnaissance.

Et puisque la mort n’aura pas le dernier mot, nous serons nous aussi, avec les femmes, avec les apôtres qui verront Jésus à la résurrection, envoyés pour être les témoins de la vie plus forte que la mort.

Et nous ne devons pas avoir peur de faire ce témoignage dans notre monde même s’il connait son lot de souffrances et de catastrophes ; Au contraire puisqu’il n’a jamais autant eu besoin de ce vrai message d’espoir qu’est la résurrection, ce vrai message d’espoir qui nous dit que c’est la vie qui aura le dernier mot.

Amen