dimanche 29 septembre 2013

2013-09-29 - C - 26ème dimanche du Temps Ordinaire - Parabole du riche et de Lazare (Lc 16, 19-31)


26ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Contre le gaspillage insolent des riches (Am 6, 1a.4-7)



Lecture du livre d'Amos



Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles dans Jérusalem, et à ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie.
Couchés sur des lits d'ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres ; ils improvisent au son de la harpe, ils inventent, comme David, des instruments de musique ; ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne se tourmentent guère du désastre d'Israël !
C'est pourquoi maintenant ils vont être déportés, ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n'existera plus.

2ème lecture : Vivre la foi au Christ (1Tm 6, 11-16)



Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Toi, l'homme de Dieu, cherche à être juste et religieux, vis dans la foi et l'amour, la persévérance et la douceur. Continue à bien te battre pour la foi, et tu obtiendras la vie éternelle ; c'est à elle que tu as été appelé, c'est pour elle que tu as été capable d'une si belle affirmation de ta foi devant de nombreux témoins.

Et maintenant, en présence de Dieu qui donne vie à toutes choses, et en présence du Christ Jésus qui a témoigné devant Ponce Pilate par une si belle affirmation, voici ce que je t'ordonne : garde le commandement du Seigneur, en demeurant irréprochable et droit jusqu'au moment où se manifestera notre Seigneur Jésus Christ. Celui qui fera paraître le Christ au temps fixé, c'est le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l'immortalité, lui qui habite la lumière inaccessible, lui que personne n'a jamais vu, et que personne ne peut voir. À lui, honneur et puissance éternelle. Amen.

Evangile : Parabole du riche et de Lazare (Lc 16, 19-31)



Alléluia. Alléluia.

Jésus Christ s'est fait pauvre, lui qui était riche, pour qu'en sa pauvreté vous trouviez la richesse. 

Alléluia (2 Co 8, 9)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Jésus disait cette parabole :
« Il y avait un homme riche, qui portait des vêtements de luxe et faisait chaque jour des festins somptueux. Un pauvre, nommé Lazare, était couché devant le portail, couvert de plaies. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies.

Or le pauvre mourut, et les anges l'emportèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi, et on l'enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; il leva les yeux et vit de loin Abraham avec Lazare tout près de lui.
Alors il cria : 'Abraham, mon père, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l'eau le bout de son doigt pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.
— Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : Tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c'est ton tour de souffrir.
De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous.'
Le riche répliqua : 'Eh bien ! père, je te prie d'envoyer Lazare dans la maison de mon père. J'ai cinq frères : qu'il les avertisse pour qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de torture !"
Abraham lui dit : 'Ils ont Moïse et les Prophètes : qu'ils les écoutent !
— Non, père Abraham, dit le riche, mais si quelqu'un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.'
Abraham répondit : 'S'ils n'écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu'un pourra bien ressusciter d'entre les morts : ils ne seront pas convaincus.' »




On prend les mêmes – ou presque – et on recommence !

En première lecture un nouvel extrait du livre d’Amos et en seconde lecture un nouvel extrait de la lettre de Saint Paul à Timothée…
L’Evangile est toujours de Saint Luc et Jésus – comme à son habitude – emploie une métaphore qui nous parle.

Les textes de ce vingt sixième dimanche du temps ordinaire s’inscrivent tout droit dans la suite de ceux de la semaine dernière, ces textes qui continuent, dimanche après dimanche, à nous permettre de revisiter les fondamentaux de notre foi…

Si cela était nécessaire, je vous rappelle ce que j’ai déjà maintes fois eu l’occasion de vous dire, à savoir que ce temps n’a d’ordinaire que le nom…

Il ne faut surtout pas croire que sortis des grandes fêtes de notre Eglise, il ne se passe rien… Bien au contraire…

Et les semaines du temps « de l’ordinaire » comme je me plais à les appeler, nous permettent à chaque fois de revisiter nos fondamentaux, ces valeurs qui doivent absolument être les nôtres, ces valeurs qu’il nous faut sans cesse revisiter pour être certains que notre humanité ne va pas nous les faire oublier, occupés que nous sommes à nos préoccupations tellement humaines.

La semaine dernière l’argent trompeur et cette semaine, je dirai « l’argent tout court »… La richesse, pour être plus précis, la richesse et ce que l’on en fait.

Dans tous les textes qui nous ont été proposés ce dimanche, la richesse n’est pas attaquée en elle-même, mais ce sont ses conséquences entre les hommes qui sont montrées du doigt… Ce qu’elle induit dans nos comportements, souvent de manière insidieuse… souvent même sans qu’on le remarque…

Notre cher Amos intervient à nouveau pour dénoncer cette fois le comportement de quelques parvenus, des anciens nomades devenus riches, une richesse dont ils sont les seuls à profiter.

Ils profitent de la vie sans nullement se soucier de ceux qui sont dans la peine, de celles et ceux qui souffrent, qui manquent de tout et qui pourtant sont à leur porte…

Une fois encore, si Amos revenait de nos jours, il aurait une nouvelle fois de quoi s’énerver.
Nous sommes dans un monde où quelques millions d’êtres humains vivent dans l’opulence tandis que plusieurs milliards vivent dans des conditions déplorables… des millions d’êtres humains qui concentrent entre leurs mains les richesses de notre planète tandis que tant d’autres n’ont parfois même pas de quoi manger…

Nous pouvons acquiescer quand Amos récrimine contre ceux qu’il appelle « La bande des vautrés », mais que dire alors de tout le gaspillage de nos sociétés dites riches, de tout ce que l’on jette à commencer bien souvent par la nourriture dont même nos poubelles regorgent alors que tant d’hommes et de femmes, tout près de nous parfois, dans nos villes et villages, en sont réduits à constituer leurs repas de produits de premiers prix quand ils n’en sont pas à réduire leur nourriture tout simplement voir à sauter des repas faute de moyens…

Que dire encore quand on voit que certains n’hésitent pas à se faire soigner à prix d’or dans telle ou telle clinique, sans compter à la dépense, tandis que certains en sont réduits à ne même plus pouvoir changer une paire de lunette cassées ou faire soigner une dent parce que c’est hors de portée de leur bourse…

Je pense, comme je le disais la semaine dernière, que notre brave Amos s’en retournerait dans sa tombe.

Le texte d’Evangile est tout aussi engagé et parfaitement dans la droite ligne du texte d’Amos…
Il est intéressant de l’analyser un peu pour comprendre la métaphore qui nous est proposée.

Vous l’avez entendu, le pauvre porte le nom de Lazare ce qui veut dire « Dieu aide » ce qui est on ne peut plus de circonstance.

Le riche lui n’a pas de nom… C’est une manière de dire qu’il peut être chacune ou chacun d’entre nous.

Peut-être l’aurez-vous remarqué, le texte ne nous dit pas si le riche est un homme juste ou pas… Il se contente simplement de remarquer que ce riche – bon ou pas – festoie chaque jour tandis qu’à sa porte se trouve un pauvre qui lui n’a absolument rien et qui pourrait sans doute se nourrir ne fut-ce que de ce qui tombe de la table du riche, ce gaspillage dont je parlais à l’instant…

De la même façon le texte ne nous dit pas non plus si Lazare est un homme juste ou pas… Il se contente de nous le décrire comme un pauvre qui manque de tout et surtout de l’essentiel.

Nulle part dans le texte, il n’est écrit que la richesse est un mal et qu’être riche est un péché…  d’ailleurs dans le monde de la Bible c’est souvent le contraire…
Etre riche et en bonne santé, c’est souvent un signe de bénédiction divine. Par opposition, les pauvres, les malades, les lépreux sont souvent considérés comme des pécheurs.

Souvenez-vous de cette question des disciples concernant l’aveugle né : « Qui a péché pour qu’il soit né ainsi ? » et Jésus de répondre : « Personne »…
C’est tout simplement parce que la véritable question est ailleurs.

La richesse peut-être bonne en soi, mais elle devient un péché quand elle nous rend sourd et aveugle… et ce n’est pas parce qu’on n’a pas de millions à la banque que nous ne sommes pas riches et qu’on peut se sentir à l’abri du péché !

Peut-être vous souvenez-vous de cette publicité pour un jeu de cartes…
Elle se termine par ce slogan « l’important ce ne sont pas les cartes qu’on a, mais ce qu’on en fait ! »
Et bien je trouve que ce slogan est parfaitement adapté à notre dimanche…

Même si nous ne sommes pas riches à million, il y a fort à parier que nous sommes plus aisés que certains de nos frères et ce quelque soit le domaine, argent, instruction, position sociale, mais aussi entourage, amour de nos proches, santé et je suis certain que chacun saura trouver dans sa vie des occasions de se sentir riche, plus riche que d’autres !

Et bien ce qui est important, c’est de savoir ce que nous faisons de cette richesse !
Est-ce que nous la gardons rien que pour nous à tenter chaque jour de la préserver, voir de la faire fructifier en nous souciant bien peu de ceux qui nous entourent ; Ou est ce que nous nous servons de nos richesses pour aider les autres, pour soulager la peine de celles et ceux qui nous entourent…

Et vous voyez bien dans mes propos que je ne parle pas seulement d’argent…
Certes celui qui en a peut s’en servir pour vivre, mais il se doit ensuite de penser à aider celles et ceux qui en manquent.

Mais il en est de même pour tout le reste…
Celui qui a une bonne instruction peut aider celui qui peine…
Celui qui a une bonne position sociale peut parfois aider celui qui n’a pas de travail…
Tout simplement, celui qui a la santé peut s’occuper de ceux qui malheureusement l’ont fragile…

Mais avant tout, au dessus de tout cela, chacun d’entre nous est aimé du Père et personne n’est dispensé de transmettre cet amour à chacune et chacun de celles et ceux qui nous entourent et à qui chacun d’entre nous, riche ou pas, bonne situation ou pas, instruction ou pas, etc… etc… à qui chacun d’entre nous est envoyé pour témoigner à sa façon, avec ses propres qualités, ses propres richesses, de cet Amour dont le Père ne demande qu’à nous combler  !

Le problème du riche de notre histoire, c’est que ses richesses, quelles qu’elles soient, quelles qu’en soit la forme, l’ont empêché de voir et d’entendre le pauvre qui pourtant était à sa porte !

Ce riche se retrouve enfermé dans sa propre richesse… c’est lui au final le prisonnier…

Seule la mort lui ouvrira les yeux mais ce jour là il sera trop tard…
L’Evangile nous parle d’un abîme infranchissable… Mais cet abîme… ce fossé qui le sépare du royaume de Dieu c’est lui qui l’a creusé… sans même s’en rendre compte, sans même qu’il le remarque comme je disais au début de cette homélie.

Cet Evangile nous dit donc qu’il est urgent que chacun de nous ouvre les yeux, les oreilles et surtout le cœur à tous les Lazare qui sont sur notre route.

Un jour lors d’un déplacement sur Paris, alors que j’attendais le métro, j’ai remarqué une personne, un de ces mendiants que nous ne remarquons même plus tellement nous avons malheureusement su nous habituer à cette vision des plus démunis.

Il était assis, et au dessus du panier qui se trouvait devant ses pieds, il avait mis une petite pancarte sur laquelle il était écrit : « Au moins, n’ayez pas peur de me regarder ! »

Que nous soyons riches d’argent ou pas, aucun d’entre nous n’est dispensé de donner au moins ce regard de tendresse et d’Amour de Dieu à celles et ceux qui nous entourent… personne n’est dispensé de se laisser ouvrir le cœur…
Ce regard est bien plus important que toutes les pièces que nous pourrons donner…
Et ce regard peut nous être utile à nous aussi car il peut nous ouvrir les yeux sur le royaume de Dieu !


Amen

dimanche 22 septembre 2013

2013-09-22 - C - 25ème dimanche du Temps Ordinaire - L'argent trompeur (brève 10-13) (Lc 16, 1-13)


25ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Les mauvais riches (Am 8, 4-7)



Lecture du livre d'Amos



Écoutez ceci, vous qui écrasez le pauvre pour anéantir les humbles du pays, car vous dites : « Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous puissions vendre notre blé ? Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre froment ? Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix, et fausser les balances. Nous pourrons acheter le malheureux pour un peu d'argent, le pauvre pour une paire de sandales. Nous vendrons jusqu'aux déchets du froment ! »
Le Seigneur le jure par la Fierté d'Israël : Non, jamais je n'oublierai aucun de leurs méfaits. »

2ème lecture : La prière universelle (1Tm 2, 1-8)



Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



J'insiste avant tout pour qu'on fasse des prières de demande, d'intercession et d'action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d'État et tous ceux qui ont des responsabilités, afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité, en hommes religieux et sérieux. Voilà une vraie prière, que Dieu, notre Sauveur, peut accepter, car il veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité.
En effet, il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous les hommes. Au temps fixé, il a rendu ce témoignage pour lequel j'ai reçu la charge de messager et d'Apôtre — je le dis en toute vérité — moi qui enseigne aux nations païennes la foi et la vérité. Je voudrais donc qu'en tout lieu les hommes prient en levant les mains vers le ciel, saintement, sans colère ni mauvaises intentions.

Evangile : L'argent trompeur (brève : 10-13) (Lc 16, 1-13)



Alléluia. Alléluia.

Jésus Christ s'est fait pauvre, lui qui était riche, pour qu'en sa pauvreté vous trouviez la richesse. 

Alléluia (2 Co 8, 9)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Jésus disait à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens. Il le convoqua et lui dit : 'Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires.'
Le gérant pensa : 'Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n'ai pas la force. Mendier ? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m'accueillir.'
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : 'Combien dois-tu à mon maître ? — Cent barils d'huile.' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.'
Puis il demanda à un autre : 'Et toi, combien dois-tu ? — Cent sacs de blé.' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu, écris quatre-vingts.'
Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s'était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l'Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est trompeur dans une petite affaire est trompeur aussi dans une grande. Si vous n'avez pas été dignes de confiance avec l'Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. »




Une fois encore c’est un basique de notre foi que nous sommes invités à revisiter cette semaine.

Pour être plus exact c’est un ensemble de vertus que j’engloberai derrière le mot « justice »…

J’y mettrai l’honnêteté, la droiture etc.
Toutes ces valeurs qui conduisent finalement au bien être de celles et ceux qui nous entourent, ces frères et sœurs que le Seigneur nous confie sans cesse et qu’il nous demande d’aimer ne fut-ce que comme nous nous aimons nous-mêmes.

Nous entrons tout de suite dans le sujet avec le texte de la première lecture, cette lecture extraite du livre d’Amos.

Amos ne mâche pas ses mots…
En voilà un qui à son époque avait son franc parler.
Pour faire simple, Amos avait pour mission de dénoncer les injustices qui accablaient littéralement le peuple… le « petit peuple » comme disent certains quand ils se sentent supérieurs et que bien souvent ils en rajoutent en abusant des autres… diminuer les mesures, augmenter les prix et même fausser les balances pour abuser des autres et s’enrichir toujours d’avantage sur leur dos…

Je ne résiste pas à l’envie de comparer l’époque d’Amos à la notre…
Et je suis certain que si notre brave Amos revenait il mourrait sans doute très vite d’épuisement tant la tâche serait rude.

Personne n’est parfait c’est vrai et donc, ni vous ni moi ne faisons exception à la règle…

Nous pouvons cependant aisément nous rendre compte, chaque fois que nous parcourons le journal ou que nous allumons la télévision, que les gens qui ont un pouvoir en font toujours aussi mauvais usage, privilégiant leur propre intérêt à celui de celles et ceux dont leur fonction leur confie pourtant la charge.

Et pourtant ce n’est pas parce qu’ils nous montrent le mauvais exemple que nous devons faire la même chose…

Amos n’est plus là mais son message nous est rapporté aujourd’hui pour nous rappeler que nous chrétiens, même si les gens qui nous entourent ne nous en donnent pas forcément l’exemple, et bien nous, nous sommes chargés par Dieu de travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

Pas facile c’est vrai et dans un monde ou la magouille est souvent de mise, il est tentant de vouloir faire de même…

C’est vrai après tout…

Qu’est-ce que ca change si je télécharge illégalement ?
Qu’est-ce que ca change si moi aussi je fais réaliser quelques travaux au noir ? Qu’est-ce que ca change au fond si je ne dis rien quand un commerçant se trompe en ma faveur en faisant mon addition ?

Ca ne change rien et pourtant ca change tout…
Mais me direz vous, ce ne sont que des lois humaines, parfois injustes peut-être c’est vrai…

Ca ne change rien et pourtant ca change tout…
Puisqu’au bout de la chaine, si j’y réfléchis bien, il y a souvent quelqu’un qui pâtie de ce comportement…

Ces gestes qui font partie de notre quotidien, auxquels nous ne pensons même plus parfois et qui pourtant ne montrent pas le bon exemple eux non plus, Car quand Il nous appelle à construire un monde plus juste et plus fraternel, Dieu nous demande aussi d’être plus droits dans chacun de ces gestes…

Comment pourrons-nous être justes sur d’avantage si nous ne sommes pas justes dans ces petits gestes ?
Et pour faire le parallèle avec notre texte d’Evangile, comment Dieu pourrait il nous confier de grande choses si nous ne sommes pas capables de réaliser les petites avec droiture ?

Le texte d’Evangile arrive donc dans la droite ligne du texte de la première lecture.
Si vous l’avez bien écouté, vous devez vous dire que je suis un peu gonflé de vous interpeler sur le texte de la première lecture alors que ce texte de Saint Luc semble faire l’éloge d’un gérant qui lui, justement, à trompé son maître. Qui plus est ce dernier en arriverait presque à le féliciter…

Comme bien souvent, pour être bien compris, le texte d’Evangile doit être remis dans son contexte, un contexte relatif aux us et coutumes de l’époque…

Concernant ce texte il est important de savoir que les gérants de l’époque n’étaient pas payés directement par leurs employeurs comme nous le sommes aujourd’hui.

A cette époque, les gérants aménageaient leurs propres salaires et se payaient en augmentant la dette des clients qui leur étaient confiés.

Si ce client devait par exemple cinquante pièce d’or à leur employeur et bien ils en réclamaient cinquante cinq et se payaient de cinq au passage.

En allant voir les débiteurs de son maître le gérant de notre Evangile fait preuve d’une grande habileté et c’est en fait en prenant sur la part qu’il s’était réservée qu’il finit par se faire bien voir de son maître.

Et Jésus de constater très justement que « les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière » et c’est vrai…

C’est incroyable les trésors d’ingéniosité que nous sommes capables de déployer quand nous voulons vraiment quelque chose…

Faites juste le parallèle avec un enfant qui veut par exemple une console de jeu… Il saura sans aucune difficulté trouver toutes les vertus éducatives de cette console pour vous la faire acheter…

Je parle de nos enfants pour illustrer les choses, mais je suis certain que comme moi, vous saurez trouver dans un coin de votre mémoire une chose qui vous faisait réellement envie et pour laquelle nous avons su trouver mille et une justifications, parfois plus douteuses les unes que les autres, mais que nous avons cependant maintenues avec un aplomb extraordinaire pour obtenir l’objet convoité.

En faisant cette constatation, Jésus nous dit simplement que le jour où nous consacrerons autant d’énergie, d’intelligence et d’acharnement pour inventer des solutions de paix, de justice et de fraternité plutôt que pour gagner de l’argent ou obtenir ce que nous voulons, alors beaucoup de choses changeront.

Au travers les textes de ce dimanche, Dieu nous invite à avoir une attitude claire, à mettre réellement nos actes, tous nos actes, en accord avec nos beaux principes et surtout avec la foi que nous proclamons.

Puisque nous nous disons chrétiens, alors il nous faut caler nos vies sur cette foi que nous mettons en Dieu et cette foi ne pourra être réelle et totale que si nous calons nos attitudes du quotidiens sur ces principes de justice, d’égalité et de fraternité que nous reprochons bien souvent aux autres de ne pas respecter.

Libérons-nous de l’esclavage de nos richesses…
Il faut de l’argent pour vivre mais il ne faut pas vivre pour l’argent…
L’argent comme chacune de nos possessions doit être ramené à sa juste valeur.

Vous connaissez tous cet adage « L’argent est un très bon serviteur, mais un mauvais maître »
Il est mis à notre disposition pour nous permettre de vivre mais pas pour l’amasser…
Au-delà de nos propres besoins, il devrait être mis au service des autres…
Et il nous faut noter, nous chrétiens, que si nous n’agissons pas ainsi, alors nous ne serons pas de bons témoins de l’Eglise pour notre monde.

Le jour de notre Baptême nous sommes entrés dans la communauté que nous appelons Eglise avec un grand « E »…

Chaque membre de cette Eglise croit en un Dieu unique qui aime chacun d’entre nous de la même façon. Il nous confie les uns aux autres… Il a donné à chacun des dons non pour que nous les exploitions pour notre propre usage mais pour que nous les mettions au service de la communauté.
Nous ne rendrons grâce à Dieu que si nous apprenons à nous servir de nos dons pour les mettre au service des autres.

C’est là que nous retrouvons la seconde lecture, la lettre dans laquelle Saint Paul tente d’expliquer cela à Timothee…

Il nous invite à la prière car il sait que nos penchants si naturellement humains nous empêcheront de trouver seuls le chemin de la vérité totale dans nos vies.

Ce n’est qu’avec l’aide de Dieu, un Dieu que nous pouvons si facilement rejoindre dans la prière, que nous pourrons arriver à comprendre jusque dans notre ADN que le don total de soi est le chemin qui mène au vrai bonheur de nos frères mais également au notre.


Amen

dimanche 15 septembre 2013

2013-09-15 - C - 24ème dimanche du Temps Ordinaire - Paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue (et du fils perdu)(brève 1-10) (Lc 15, 1-32)


24ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Moïse obtient le pardon pour le peuple infidèle (Ex 32, 7-11.13-14)



Lecture du livre de l'Exode



Moïse était encore sur la montagne du Sinaï. Le Seigneur lui dit : « Va, descends, ton peuple s'est perverti, lui que tu as fait monter du pays d'Égypte. Ils n'auront pas mis longtemps à quitter le chemin que je leur avais prescrit ! Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : 'Israël, voici tes dieux, qui t'ont fait monter du pays d'Égypte.' »
Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la tête dure.
Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s'enflammer contre eux et je vais les engloutir ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s'enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte par la vigueur de ton bras et la puissance de ta main ? Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob, à qui tu as juré par toi-même : 'Je rendrai votre descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout ce pays que j'avais promis, et il sera pour toujours leur héritage.' »
Le Seigneur renonça au mal qu'il avait voulu faire à son peuple.

2ème lecture : Action de grâce du pécheur pardonné (1Tm 1, 12-17)



Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur, car il m'a fait confiance en me chargeant du ministère, moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter. Mais le Christ m'a pardonné : ce que je faisais, c'était par ignorance, car je n'avais pas la foi ; mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l'amour dans le Christ Jésus.

Voici une parole sûre, et qui mérite d'être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m'a pardonné, c'est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.

Honneur et gloire au roi des siècles, au Dieu unique, invisible et immortel, pour les siècles des siècles. Amen.

Evangile : Paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue (et du fils perdu) : la joie du pardon (brève : 1-10) (Lc 15, 1-32)



Alléluia. Alléluia.

Toi qui es bon et qui pardonnes, toi qui recherches la brebis égarée, rends-nous, Seigneur, la joie d'être sauvés.

Alléluia (cf. Ps 85, 5 ; Lc 15, 4 ; Ps 50, 14)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !'
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !'
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.'
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...'
Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.

Le fils aîné était aux champs. À son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.'
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !'
Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »
Vingt quatrième dimanche du temps ordinaire…
Vingt quatrième occasion de revisiter les fondamentaux de notre foi !
Et cette semaine encore c’est un point fondamental qu’il nous est donné de revisiter.

Vous l’aurez sans doute remarqué au travers des trois textes qui nous sont proposés ce dimanche c’est la valeur fondamentale du pardon dont il est question.

Bien sur, il s’agit du pardon de Dieu qui est largement développé.
Mais le pardon de Dieu nous renvoie inévitablement à notre propre pardon !

La première lecture nous ramène au livre de l’Exode…

Le peuple est dans le désert depuis bien longtemps.
Même s’il n’était pas merveilleusement bien sur les terres de pharaon, il fait route depuis un bon moment dans des conditions pas toujours facile… La chaleur… le froid aussi… la faim, la soif et en plus de tout cela un prophète qui à leurs yeux, semble sans doute plus enclin à leur partager des lois héritées d’on ne sait où que de leur apporter des bonnes nouvelles.

Si je vous dépeins le tableau de la sorte, c’est pour que, ne fut-ce qu’un instant, nous nous mettions dans la peau de ces gens qui cheminent avec difficulté dans le désert.

Et si nous transposions cela dans notre vingt unième siècle ?
Si, l’espace d’un instant, nous transposions les souffrances mais également les doutes de ce peuple à nos propres vies ?

Car c’est vrai après tout… La vie est parfois dure pour nous aussi… Elle ne nous réserve pas que des bonnes surprises…
Et même si nous sommes chrétiens, même si comme le peuple élu, nous avons accepté un jour de suivre le Christ, il nous arrive sans doute à nous aussi, parfois, d’avoir des doutes… de baisser les bras devant les difficultés de la vie… Voir même parfois – et vous le constatez comme moi dans le monde qui nous entoure – de ne plus y croire…
Combien de fois n’avons-nous pas entendu « Il est où ton Bon Dieu ? »

Vous le voyez, la situation n’est pas nouvelle. Et avant de nous ranger aux rangs de ceux qui condamnent peut-être un peu facilement le peuple qui s’est retrouvé un jour à créer un veau d’or, regardons un peu nos vies et ne manquons pas d’y voir nos propres veaux d’or… Notre argent… Nos « Maxi » télévisions… Les programmes qu’elles diffusent et auxquels nous nous attachons parfois pour nous échapper de nos quotidiens…
Plus dramatiquement, la drogue qui aujourd’hui est un vrai fléau, un fléau qui traduit le désœuvrement de celles et ceux qui se croient abandonnés de tous mais également de Dieu !

Une fois cette mise au point faite, nous pouvons revenir au texte de l’Exode qui nous est proposé en première lecture…

Si nous savons faire cet exercice de clairvoyance sur nous-mêmes, alors, comme Moïse, nous ferons l’expérience de l’inlassable Pardon de Dieu !

Tout comme Moïse, nous pouvons alors découvrir que malgré les infidélités des hommes, Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses.
Toute la Bible nous met en face des péchés des hommes, de nos propres péchés deux mille ans plus tard - mais surtout en face DES pardons et de la miséricorde de Dieu sans cesse répétés au travers des siècles.

Dans la seconde lecture, Saint Paul nous fait en quelque sorte, le récit de sa propre découverte du pardon de Dieu !

Saint Paul était très connu de ses contemporains.
Mais avant de l’être pour ses bienfaits, il l’était comme fer de lance des persécuteurs de chrétiens.

Il les pourchassait et les traquait sans relâche avec un zèle tout particulier.
Mais un jour, il a fait la rencontre extraordinaire du Christ !
Ce jour a complètement bouleversé sa vie et lui a permis d’ouvrir les yeux sur Dieu et sa miséricorde…
Ce jour là Saint Paul est devenu un très grand témoin de la foi.

Il avait fait une découverte qu’il arrive encore à beaucoup d’entre nous de faire vingt et un siècle plus tard.

Il a compris que le Christ n’est pas venu dans le monde pour condamner les pécheurs mais pour les sauver !

Si je dis que beaucoup d’entre nous peuvent encore faire cette découverte de nos jours, c’est parce que je sais que nombre d’entre nous voient encore Dieu comme un grand apothicaire qui comptabiliserait les bons et les mauvais points et qui finirait, une fois qu’on aurait cumulé trop de mauvais points, par faire tomber une sanction sur nos têtes.

Disons le nous une bonne fois pour toute : ce Dieu n’existe pas !

Dieu ne veut la mort de personne… Dieu ne punit personne…
Et bien souvent les douleurs que nous ressentons dans nos vies ne sont que le résultat de nos propres erreurs, de nos propres manquements…
C’est vrai, Il arrive que ce soit les erreurs de nos semblables qui nous fassent souffrir, mais une fois encore Dieu n’y est pour rien et là encore il ne faut pas compter sur lui pour punir nos semblables.

Par contre notre Dieu est le Dieu qui Aime et qui pardonne !
Il aime chaque femme et chaque homme plus que nous ne pouvons l’imaginer…

S’il nous aime ainsi c’est pour que nous ouvrions nos cœur à cet amour et que nous le laissions changer nos vies et nous rendre heureux.

Et il pardonne sans cesse… pour lui le passé c’est le passé… et chaque fois que nous tombons, non seulement il nous aime au point de toujours vouloir nous aider à nous relever mais en plus il nous pardonne vraiment et complètement pour que nous puissions reprendre le chemin la tête haute et vraiment pouvoir essayer de ne plus tomber, de ne plus pécher.

Et bien sur, cela nous renvoie à notre propre façon de pardonner…

Savons-nous le faire ainsi ? Je ne le pense pas ou du moins pas spontanément…

Spontanément, même si nous disons pardonner, notre nature fait que nous gardons l’incident, la douleur ressentie dans un coin de notre mémoire et nous restons sur nos gardes en nous demandant si celui ou celle à qui nous avons « pardonné » ne va pas recommencer.

Nous pardonnons mais nous n’oublions pas…  c’est tellement humain !

Seul l’amour de Dieu nous montre un autre visage du pardon, le vrai visage du pardon !
Car comme je le disais il y a quelques instants, pour Dieu, le passé c’est le passé…
Quand dieu pardonne, il oublie aussi…
Il tourne la page, comme nous disons, mais lui, il la tourne vraiment !

C’est d’ailleurs ce que nous explique l’Evangile de ce jour.
Il tente de nous faire comprendre comme Dieu est à la joie chaque fois qu’un pécheur se convertit.

Pour cela Jésus prend trois exemples… Ces trois exemples tournent justement autour de la perte de quelque chose et ou de quelqu’un de cher !

La première parabole est celle de la brebis perdue !
La seconde celle de la pièce perdue !
Et la troisième, qui arrive en point d’orgue des deux autres, nous parle du fils perdu !
Dans les trois cas, Jésus insiste sur la joie immense, démesurée si on y réfléchit bien, cette joie des personnes quand l’animal, la pièce ou le Fils est retrouvé !

Cette joie démesurée c’est celle de Dieu quand ne fut-ce qu’un seul de ses enfants se convertit et retrouve Son chemin !

Mais ne nous y trompons pas… Dieu ne se réjouit pas pour lui-même mais pour Son enfant !

Il se réjouit parce qu’il sait qu’alors Son enfant va retrouver le chemin du bonheur et sera enfin heureux !

Vous le savez comme moi, nombre de nos contemporains ne croient plus en rien et se renferment dans des tours d’ivoires, des miradors d’égoïsme qui les entourent et dont ils croient qu’ils protègent leur bonheur, un bonheur qui n’en est pas un puisqu’il est souvent basé sur toutes ces choses temporelles  qui encombrent nos maisons et nos vies…
Ils sont nombreux – même dans les rangs des chrétiens parfois – à se détourner de Dieu.

C’est pour eux que Jésus est venu dans notre monde.
C’est pour eux qu’il a donné sa vie.
C’est pour eux qu’il nous interpelle sans cesse… parce qu’il veut à tout prix les sauver, c'est-à-dire éclairer leurs vies de l’amour de Dieu, un amour qui rend réellement heureux lui.

A celles et ceux qui souffrent, à celles et ceux qui pensent que leur situation est désespérée, le Christ nous demande d’adresser Son message d’Amour.
Il nous envoie comme les témoins de cet Amour qui peut tout changer.

Ne soyons pas comme le frère du fils prodigue… Ne comptons pas les bons et les mauvais points.
Dieu nous montre que ce qui compte c’est d’abord de retrouver notre frère qui était perdu et que nous avons retrouvé.

L’amour de Dieu lui est donné en plénitude, mais il nous est donné en plénitude à nous aussi…

Et oui, cela veut dire que Dieu met sur le même pied d’égalité celui qui l’a suivi fidèlement tout au long de sa vie et celui qui même après une vie dans l’erreur se convertit réellement et sincèrement…

Et si notre système de pensée ne nous permet pas de le comprendre c’est sans doute qu’il nous faut encore apprendre à connaître ce Dieu qui nous anime.

Une petite astuce pour nous aider à le comprendre ?
Celle du verre plein !

Si vous prenez un verre de 25 cl et un verre de 50 cl et que vous remplissez chacun de ces verres d’eau jusqu’au bord… Lequel est le plus plein ?
Celui qui contient 25 cl ou celui qui contient 50 cl ?
Ni l’un ni l’autre… ces deux verres sont tout aussi pleins l’un que l’autre…
La notion de plénitude ne dépend pas de la taille du verre.
Un verre plein est un verre plein quelle qu’en soit la taille !

Et bien il en est de même pour l’amour de Dieu !
Il le donne en plénitude à chacune et chacun d’entre nous !
Si je suis rempli de l’amour de Dieu et que mon frère l’est lui aussi… Alors nous sommes égaux et devons nous réjouir l’un comme l’autre de cette grâce qui nous est faite !

Pour terminer, je reprendrai cette très belle phrase de Saint Paul : « Là où le péché a abondé, la grâce, la miséricorde de Dieu a surabondé ».
Rien ni personne ne peut nous déparer de l’amour qui est en lui et dont il nous fait sans cesse la grâce !

Amen