dimanche 27 novembre 2011

2011-11-27 - B - « Veillez ! » - Marc - 13 - 33-37

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37.

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Nous voici à nouveau au seuil de l’Avent…

Et avec l’Avent commence une nouvelle année liturgique, l’année B dans laquelle nous entendrons plus particulièrement des textes de Saint Marc comme celui d’aujourd’hui.

Et pour commencer cette année, au seuil de l’Avent donc, Marc nous invite à Veiller…

Nous sommes déjà habitués à veiller… Veiller sur nous…

De tous côtés, les médias nous y invitent chaque jour en nous montrant les catastrophes de notre monde et en nous incitants à construire autour de nous une sphère de protection la plus large possible…

On nous insuffle la peur du terrorisme, de la maladie, du chômage, des catastrophes naturelles, de la crise, etc… etc… etc…

Et chaque fois, soucieux de nous préserver de toutes ces catastrophes, nous veillons sur nous-mêmes en allant chez le médecin pour qu’il nous prescrive les examens dont nous espérons qu’il vous nous rassurer sur notre état de santé…

Nous veillons sur nous-mêmes en regardant régulièrement nos comptes bancaires pour y voir fructifier les euros qui nous mettrons peut-être à l’abri en ce temps de crise…

Nous veillons sur nous-mêmes en écoutant la télévision qui nous rassure quand elle nous apprend que les principaux actes de terrorismes n’arrivent que dans les grandes villes…

Nous veillons certes, mais ne veillons nous pas que sur nous-mêmes ?

Ne me faites cependant pas dire ce que je n’ai pas dit ;

Bien entendu qu’il faut faire attention à sa santé, à ne pas dépenser n’importe comment ou à se préserver de toutes les catastrophes de la vie… Mais il ne faut pas confondre veille et autoprotection !

Aujourd’hui l’Evangile nous invite à Veiller… Mais c’est une autre voix qui nous parle. C’est celle de l’Avent…

Nous le savons tous, nous devons veiller avant la naissance de notre Dieu qui se fait homme pour nous…

Mais s’il fait cela, c’est parce qu’il propose à chacun de nous de naître ou de renaître à la vie avec le Christ.

Quand Jésus est né, les préoccupations du monde qui l’entourait étaient les mêmes que celles du monde qui nous entoure… Dans une mesure différente sans doute, mais elles étaient les mêmes… Les gens se souciaient eux aussi de leur devenir tout autant que nous.

Jésus est né au milieu des inquiétudes, des préoccupations de son monde comme nous sommes invités nous aussi à naître, à renaître, au milieu des occupations de notre monde.

Il a été la lumière qui s’est levé sur tout un peuple et il nous invite nous aussi à nous préparer à nous lever pour être SA lumière pour nos frères.

Mais pour être veilleur il faut être éveillé…

Et comment être éveillé dans un monde trop souvent endormi…

Nous passons nos vies à courir et bien souvent nous en perdons le sens de la vie elle-même…

Nous courons pour aller travailler, nous courons pour faire nos courses, nous courons pour tout… Nous courons pendant nos loisirs nous courons même quand nous sommes en retraite…

Et quand nous nous arrêtons quelques instants, c’est pour nous rendre compte que nous passons à côté de l’essentiel…

Combien, ne sommes-nous pas, à nous dire que nous n’avons pas vu grandir nos enfants ?

Combien, ne sommes nous pas, à toujours remettre l’invitation d’un ami cher à qui nous voudrions cependant porter plus d’attention ?

Nous courrons tellement que nous mettons en sommeil toutes les choses importantes de nos vies…

Nous qui voudrions être des veilleurs nous sommes endormis par toutes les occupations de notre monde, des occupations souvent crées pour nous distraire et dont nous devenons des esclaves endormis… La télévision… Le sport… que sais-je encore…

Et bien cet Avent qui commence, l’année liturgique qui se termine et celle qui débute, sont l’occasion qui nous est offerte de nous réveiller…

Avec le Seigneur, nous pouvons examiner les belles choses que nous avons réalisées et nous en réjouir…

Avec le Seigneur, nous pouvons également regarder tous les moments que nous avons manqués, ces moments où nous nous sommes laissés endormir par tout un tas de choses plus inutiles les unes que les autres, ces moments que nous aurions pu, que nous aurions du, consacrer aux autres et que nous avons consacré à courir pour des choses qui se sont envolées.

Se préparer à Noël, ce n’est pas préparer un sapin avec de belles guirlandes ou encore commencer à décompter sur le calendrier les jours qui nous amèneront au festin du 24 décembre ou à la distribution de cadeaux plus chers et inutiles les uns que les autres.

Se préparer à Noël c’est se préparer à accueillir notre Dieu qui se fait homme au milieu des préoccupations de notre monde…

Se préparer à Noël c’est laisser grandir en nous la confiance en ce petit enfant… Confiance dans le fait que tout comme lui nous avons la possibilité nous aussi de réveiller le monde qui nous entoure à un nouvel espoir… Un espoir qui ne s’appelle pas argent ou possession mais Amour et don de soi.

Un grand Saint disait : « Tout ce qui n’est pas donné est perdu ».

Veiller, c’est ne pas se laisser gagner par la peur,

Veiller, c’est regarder dans le sens de l’espérance,

Veiller, c’est changer notre regard sur notre monde et sur nos frères,

L’Evangile ne nous a pas seulement été transmis d’âge en âge par des dogmes mais par des hommes et des femmes qui ont eu foi en l’espérance que nous apporter Dieu qui se fait homme, ces veilleurs qui ont su rester éveillés à l’appel du Seigneur et qui ont su transmettre son message d’amour.

Alors à chacune d’entre nous je souhaite un excellent Avent, un Avent plein d’ouverture, plein d’espérance, plein de joie, qui fasse de nous de vrais veilleurs de Dieu.

Amen

dimanche 20 novembre 2011

2011-11-20 - A - La venue du Fils de l'homme, pasteur, roi et juge de l'univers - Matthieu - 25 - 31-46

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 31-46)

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'

Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Peut-être que comme moi vous avez entendu parler de cette pièce de théâtre qui se joue en ce moment sur Paris et où on peut voir une reproduction du visage de notre Seigneur souillé par des excréments.

Comment ne pas s’indigner quand on voit notre Dieu ainsi bafoué… D’aucuns prétendent que c’est de l’art ; Je ne peux quand même pas m’empêcher de me demander ce qu’ils diraient s’ils voyaient la personne à qui ils tiennent le plus ainsi traitée.

Les chrétiens sont venus manifester leur mécontentement.

Certains d’entre eux en sont malheureusement arrivés à se laisser aller à la violence.

Les voix de l’église française se sont élevées contre ces violences et elles avaient raison ; mais il ne faut pas pour autant en oublier de défendre notre Dieu.

Il ne s’agit pas là de prendre les armes… Le Christ lui-même nous a dit que celui qui prendrait l’épée périrait lui aussi par l’épée… mais il ne faut quand même pas, à l’inverse, faire semblant que rien ne s’est passé, que cette pièce est acceptable et que les chrétiens sont heureux.

Quand nous estimons que notre église est attaquée, que le Christ ou son image sont bafoués il nous faut réagir, avec toute la mesure que nous impose notre foi c’est vrai, mais il faut réagir.

Mais ce n’est pas seulement quand une pièce nous choque qu’il faut réagir.

Si nous regardons le monde qui nous entoure, nous voyons que tous les jours le Christ est bafoué, dénigré et même souvent rejeté.

Chaque fois qu’un de ses enfants a faim, qu’il se trouve à l’autre bout du monde ou à nos portes, c’est le Christ lui-même qui a faim.

Chaque fois qu’un de ses enfants des pays où il ne pleut pas suffisamment meurt de soif, c’est le Christ lui-même qui meurt.

Chaque fois que nous refusons à l’autre, l’étranger, de le considérer comme nous-mêmes, c’est le Christ lui-même que nous refusons d’accueillir.

Chaque fois que l’on enlève à un homme le manteau de sa dignité, c’est le Christ lui-même qui se retrouve nu.

Chaque fois qu’un de ses enfants souffre dans la solitude de ne pas être entendu par ses frères, c’est le Christ lui-même qui souffre.

Chaque fois qu’un de ses enfants est enfermé par les murs de notre intolérance, notre discrimination et notre égoïsme, c’est le Christ lui-même qui est enfermé.

En ce dimanche, nous fêtons le Christ Roi de l’Univers.

A n’en pas douter, la télévision nous le montre chaque jour, Il n’est donc pas Roi à la manière des grands de ce monde.

Ceux là cherchent à imposer leur pouvoir et leur autorité au mépris des petits dont bien souvent, ils se soucient bien peu même si pour faire de l’audimat ou être élus ils prétendent le contraire.

A l’inverse de ceux-là la royauté du Christ est celle du berger qui se soucie de chacune de ses brebis au détriment même de sa propre existence.

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous le découvrons tellement proche des petits, qu’il s’identifie à chacun d’entre eux.

Chaque fois que nous pouvons regarder à la télévision la misère de ceux qui ont faim, chaque fois, qu’ils soient très loin ou à côté de chez nous, chaque fois que nous nous contentons de les plaindre et de retourner dans notre fauteuil en restant bien au chaud plutôt que de prendre notre mettre en marche pour aller leur donner à manger, alors c’est au Christ que nous refusons notre aide !

Et l’étranger… Cet étranger que nous associons si facilement à celui qui vient vivre à nos crochets, qui vient nous prendre notre travail, brûler nos voitures ou cambrioler nos maisons quelque soit sa nationalité, et bien cet étranger n’est il pas parfois tout simplement notre voisin, ce voisin que nous connaissons à peine, à qui nous n’adressons parfois même pas un signe de tête sur le pas de nos portes, cet homme ou cette femme qui souffre peut-être de solitude, de maladie, d’exclusion ou que sais-je encore… tous ces maux que nous ne connaîtrons jamais puisque nous ne faisons pas le premier par pour mieux le connaître…

Et bien si nous ne savons pas nous tourner vers cet étranger, qu’il soit de France ou d’ailleurs, c’est le Christ lui-même que nous laissons à la porte.

Ce sont d’ailleurs parfois ces mêmes voisins que nous rendons prisonniers de nos jugements souvent un peu hâtifs

Et bien chaque fois que nous refusons de nous tourner vers eux c’est vers le Christ que nous refusons de nous tourner.

L’Evangile d’il y a quelques semaines nous le disait, nous ne pouvons pas aimer Dieu et ne pas aimer nos frères comme il les aime.

Mais pour autant me direz vous, nous ne pouvons pas, à nous seuls, nous charger de toutes les misères du monde…

Nous ne pouvons pas à nous seuls donner à manger ou à boire à tous les peuples qui ont faim et soif…

Nous ne pouvons pas laisser les crimes impunis, et c’est normal… etc… Etc…

Mais ce n’est pas ce que Dieu nous demande…

Ce qu’il nous demande c’est, là où nous sommes, de ne pas fermer nos yeux sur ceux qui nous entourent et qui souffrent… Ceux qui sont à notre portée et vers lesquels le Père envoie chacun d’entre nous.

Ce qu’il nous demande, c’est de mettre les talents que nous avons, ces talents dont nous parlaient l’Evangile de la semaine dernière, de les mettre au service des plus petits, ces petits qui sont le Christ.

C’est exclusivement sur l’amour que nous serons jugés et ce n’est pas pour plus tard, après notre mort… C’est dès aujourd’hui que nous accueillons ou que nous refusons l’amour de Dieu…

Quand nous serons auprès de Lui, Dieu n’aura pas à nous juger, nous nous serons jugés nous-mêmes tout au long de notre vie.

Nous sommes à l’approche de Noël.

Bientôt Dieu va se faire homme au travers d’un petit enfant qui s’offrira à tous les hommes pour les convertir.

Préparons nous à accueillir le plus beau des cadeaux de Noël, ce Roi des Rois qui nous aime tellement qu’il veut nous sauver tous.

Amen

dimanche 13 novembre 2011

2011-11-13 - A - La venue du Fils de l'homme. Faire fructifier les dons du Seigneur - Matthieu - 25 - 14 à 30

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 14-30)

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole :
« Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. -
Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. '
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres.
Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître. '
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.
J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient. '
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! '

Et voici encore une histoire de trois serviteurs, nous ne parlons pas d’esclaves et vous verrez tout à l’heure que cela a son importance ; Nous parlons donc de trois serviteurs et de leur maître qui s’en va… Pour combien de temps et pour quoi faire ? Nous ne le savons pas mais l’Evangile nous dit qu’il revient longtemps après.

Avant de partir le maître en question confie ses biens aux trois serviteurs dont je viens de parler.

On ne parle pas de quelques biens, d’une partie de ses biens, on parle de ses biens et on peut imaginer que c’est l’intégralité de ses biens que le maître confie à ses serviteurs.

Il leur confie donc et s’en va… Au passage vous aurez également remarqué que le maître ne leur dit pas quoi faire se ses biens… Il leur confie c’est tout.

Mais au fait que leur a-t-il laissé exactement ?

L’Evangile nous dit que le premier a reçu cinq talents, le second trois et le troisième un seul.

J’ai fouillé sur Internet et j’ai découvert qu’un talent d’or représentait environ vingt six kilos d’or… Sachant qu’un gramme vaut environ quarante euros, le premier serviteur se retrouve à la tête de plus de cinq millions d’euros, le second de plus de trois millions d’euros et le troisième, que l’Evangile semble nous décrire comme le plus « pauvre », a désormais entre les mains un million d’euros.

Pour dire les choses autrement, le troisième serviteur a entre les mains 761 mois de salaire d’une personne gagnant le SMIC… soixante trois années de travail !

Voilà un maître généreux et des serviteurs chanceux vous ne pensez pas ?

Est-ce que si vous possédiez une telle fortune, vous la mettriez ainsi entre les mains de trois hommes ? Moi en tous cas je sais que je ne le ferai pas spontanément.

Ce maître qui est parti et qui revient longtemps après, vous l’avez compris, c’est le Christ.

Et avant de quitter notre monde il nous a confié TOUS ses biens, en nous faisant confiance pour les faire fructifier.

Dans cet Evangile le mot talent fait référence à de l’or, mais vous le savez comme moi ce mot à une autre signification dans notre dictionnaire de langue française.

La première définition de ce mot est la suivante « Capacité, don, disposition souvent naturelle et parfois acquis »

C’est avec ce sens du mot talent que nous allons tenter de comprendre l’Evangile d’aujourd’hui.

Chacun d’entre nous a des talents, ces dons que Dieu nous a donnés et que nous avons développés en les travaillant…

Et comme les serviteurs de notre histoire, nous ne sommes pas tous servis de la même façon, nous n’avons pas tous les mêmes dons… Certains ont le don de la parole, d’autres celui de l’écoute, d’autres encore celui de bricoler, etc... etc…

Tout l’enjeu de nos vies, consiste à savoir comment découvrir tout d’abord, puis faire fructifier ces talents que nous avons reçus.

Et ce n’est pas parce que nous sommes servis différemment, parce que nous avons des dons différents, que nous avons plus ou moins de mérité les uns que les autres.

Nous l’avons vu, les deux premiers serviteurs n’ont pas reçu le même nombre de talents et pourtant au moment où leur maître revient, ils reçoivent tous deux la même récompense « Serviteur fidèle, entre dans la joie de ton maître ».

Chacun s’est attaché à faire fructifier ce qui lui a été confié et c’est cela que le maître récompense.

Il en est de même pour nous…

Nous avons à discerner les dons que le Père nous a donnés et à les faire fructifier… Mais attention à la manière dont nous faisons fructifier ces talents.

Il ne faut surtout pas travailler pour notre propre compte.

Le maître n’a pas confié son or à ses serviteurs pour que ce soit eux qui en récupèrent les fruits.

De la même façon nous ne devons pas nous servir de nos dons pour nous seuls. Quels qu’ils soient, ces dons doivent aussi servir à ceux qui nous entourent et particulièrement ceux qui en ont le plus besoin.

Mais me direz-vous… Je n’ai pas de don particulier…

Chacun d’entre nous a un ou plusieurs dons.

Si nous creusons au fond de nous-mêmes, si nous examinons ce que sont nos vies et comment elles se déroulent, nous découvrons forcément une capacité que le Seigneur nous a donnée et dont il attend que nous la fassions fructifier pour le servir et servir nos frères.

Ne pas le faire, c’est réagir comme le troisième serviteur de notre Evangile.

Alors que les deux premiers serviteurs se sont inscrits dans une logique de vie en faisant fructifier leurs talents, le troisième, en se contentant d’enterrer son talent, s’est inscrit dans une logique de mort.

Il se cherche une excuse en imaginant, alors que le texte ne nous le dit pas, que son maître est un homme dur et méchant…

Nous serons dans le même logique si nous ne faisons pas fructifier les dons que le Père nous a donnés ou si tout simplement nous ne cherchons pas à les identifier et nous contentons de nos petites vies tranquilles, tournées sur nous-mêmes, plutôt que de nous mettre au service de ceux qui nous entourent et particulièrement ceux qui en ont le plus besoin.

Le troisième serviteur de l’Evangile d’aujourd’hui, en ayant peur de faire fructifier le talent que le maître lui a confié est passé du statut de serviteur confiant, à celui d’esclave qui vit dans la peur de son maître.

Si nous ne voulons pas subir le même sort que ce serviteur, alors n’ayons pas peur de développer ces dons que le Père nous a donnés.

N’ayons pas peur de les développer et après cette messe, de repartir dans le monde où le Père nous envoie auprès des plus petits, des exclus, de ceux qui ont réellement besoin de nous, ces hommes et ces femmes qui font partie du trésor que le Père lui-même nous confie.

Et peu importe si le monde nous montre du doigt puisque le sourire que nous verrons alors se dessiner sur leurs visages et dans leurs cœurs sera le sourire de Dieu.

Amen

dimanche 6 novembre 2011

2011-11-06 - A - Homélie - La venue du Fils de l'Homme - Voici l'époux, sortez à sa rencontre - Matthieu - 25 - 1 à 13

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole :
« Le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe et s'en allèrent à la rencontre de l'époux.
Cinq d'entre elles étaient insensées, et cinq étaient prévoyantes : les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d'huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l'huile en réserve.
Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent.
Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : 'Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre.'
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leur lampe.
Les insensées demandèrent aux prévoyantes : 'Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.'
Les prévoyantes leur répondirent : 'Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous ; allez plutôt vous en procurer chez les marchands.'
Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces et l'on ferma la porte.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivent à leur tour et disent : 'Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !'
Il leur répondit : 'Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.'
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure. »

Matthieu nous rappelle aujourd’hui un Evangile que nous connaissons bien…

Et ce n’est pas parce qu’il nous est familier que nous devons lui accorder moins d’importance.

Les Evangiles ne sont d’ailleurs pas de ces histoires dont on peut dire « Ah, oui… je la connais… »

Si ces « histoires » nous reviennent au travers des années liturgiques c’est parce que nous, les êtres humains, nous évoluons chaque fois un peu entre chaque écoute de la même Parole…

Il y a trois années liturgiques et il faut donc trois années pour qu’un texte nous revienne à nouveau.

Certes durant ces trois années, le texte n’a pas évolué, mais nous, oui !

Il est donc très important de ne pas accueillir le texte entendu trois ans plus tôt en nous disant « ah, oui… Je sais… je la connais cette histoire… »

Au contraire… notre vie a été remplie de joies et de peines pendants les trois années qui viennent de s’écouler… Il nous faut dont écouter et redécouvrir ce texte comme si c’était la première fois que nous l’entendions… Il y a toujours quelque chose dans ce texte qui peut nous ramener à un élément de notre vie… Quelque chose qui peut nous aider à rallumer notre lampe… car c’est bien de cela qu’il s’agit dans le texte d’aujourd’hui…

Revenons donc à ce texte…

Il nous parle de noces et de jeunes filles qui sont venues attendre l’époux.

C’était une tradition à l’époque.

L’époux est attendu à la résidence de la future épouse… On sait que le mariage va avoir lieu, que le futur époux va arriver… Le mariage est bien souvent conclu avant… Mais même si tout cela est préparé il règne toujours un peu d’imprécision quant à l’heure exacte de son arrivée...

Et l’Evangile de ce dimanche nous parle de dix demoiselles d’honneur qui, comme c’est l’habitude, viennent accueillir le futur époux.

La célébration se déroule la nuit et ce sont ces demoiselles qui sont en charge d’accompagner l’époux jusqu’à la demeure de sa promise.

Cinq de ces jeunes filles avaient prévu suffisamment d’huile pour pouvoir attendre l’époux ce qui n’était malheureusement pas le cas des cinq autres.

Jésus est bien entendu l’époux de cette parabole et les jeunes filles représentent le peuple des chrétiens, c'est-à-dire chacun d’entre nous.

Mais comme à chaque fois, même si cette histoire a été écrite il y a deux mille ans, c’est quand même à chacun d’entre nous individuellement qu’elle s’adresse.

Alors, de quel côté serons nous ? Du côté des demoiselles prévoyantes qui auront une réserve d’huile ou des insensées qui n’en auront plus une goutte quand le Christ reviendra ?

La traduction ne nous le dit pas bien mais, ces insensés, ne sont pas que des imprévoyants ou des étourdis qui auraient juste oublié…

Ce sont toutes celles et tous ceux qui au fil de leur vie, même s’ils ont entendu la Parole de Dieu, même s’ils l’ont un temps mise en pratique, ont fini par tomber sous les mauvais coups du démon… Ont fini par abandonner la pratique religieuse, ont fini par abandonner les autres pour ne plus se consacrer qu’à eux mêmes, ont fini par abandonner l’Eglise et ont fini par abandonner Dieu.

C’est cela le vrai sens de cette traduction ; et dans ce monde ou nous n’avons que trop l’habitude d’édulcorer les termes des choses qui nous font peur ou nous gênent, il est parfois bon d’appeler un chat un chat.

Mais nous n’en sommes pas encore là et ce qu’il est important de voir dans cet Evangile c’est tout d’abord la bonne nouvelle qu’il nous annonce : Ce sont les noces de Dieu avec toute l’humanité et c’est une noce à laquelle chacune et chacun d’entre nous est invité…

L’un des fondements de notre foi est que Dieu a créé l’homme à son image et qu’il l’aime d’avantage qu’il ne s’aime lui-même.

L’histoire humaine est pleine de manquements d’amour des hommes vis-à-vis de Dieu et pourtant Dieu, lui, continue à nous aimer et à nous envoyer des signes de cet amour. Il est allé jusqu’à nous envoyer son Fils unique pour nous montrer à quel point il nous aime.

Il nous aime comme tout époux devrait aimer son épouse et comme toute épouse devrait aimer son époux…

Dieu aime tellement l’humanité qu’il l’a laissée toute entière libre de ses choix… Nous avons le choix d’aimer ou de ne pas aimer, nous avons même le choix de croire ou de ne pas croire en Dieu…

Et de fait, Dieu ne peut pas nous sauver si nous ne le voulons pas…

Tout ce qu’il attend de notre part c’est une réponse libre, sincère et aimante.

Mais me direz vous, nous ne demandons qu’à être sauvés, nous savons que Dieu nous a laissés libres nous sommes sincères et nous voulons l’aimer nous aussi…

Il y a quinze jours Jésus nous disait que le premier commandement était d’aimer Dieu de toutes nos forces… Mais il nous disait également que le second commandement, qui était indissociable du premier était d’aimer nos frères comme Dieu les aime…

Aujourd’hui Jésus nous adresse un avertissement très fort : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » et contrairement à ce que nous pouvons penser il ne s’agit pas là d’une menace.

Jésus n’est pas entrain de nous dire que Dieu va descendre pour faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. Dieu nous aime trop pour cela.

C’est nous-mêmes qui nous jugeons…

Si nous n’aimons pas suffisamment les autres, si nous continuons à mener nos guerres fratricides plutôt qu’à nous donner le meilleur de nous-mêmes, alors comment saurons nous reconnaître le Christ au jour de son retour ?

Nous serons tellement occupés à nous dévorer les uns les autres, à nous faire du mal à nous critiquer, que nous n’aurons pas suffisamment d’amour en nous pour reconnaître celui qui est tout Amour et qui vient pour nous sauver.

La recette est simple et pourtant si difficile à mettre en œuvre :

Il nous faut aimer les autres comme Dieu les aime !

Facile à dire… Mais quand on voit tout ce qui se passe dans le monde, ou même plus près de nous quand on voit comment nous nous critiquons les uns les autres, comment nous capables de ne pas vouloir pardonner pour une douleur qui nous a été faite… on se dit que c’est parfois bien difficile à faire, au dessus de nos forces même…

Il est illusoire de croire que nous pouvons y arriver seuls…

C’est pour cela qu’il ne faut jamais manquer une occasion de rencontrer Dieu…

Nous serons alors semblables aux demoiselles prévoyantes de notre Evangile, si nous savons nous tourner le plus souvent possible vers Dieu pour qu’il nous éclaire et nous guide… Lui seul peut nous aider à passer au dessus des impossibilités de notre humanité…

Il nous offre de remplir notre lampe d’huile, c'est-à-dire de son amour, chaque fois que nous le retrouvons dans la prière, dans l’Eucharistie ou même simplement quand nous nous laissons imprégner de sa Parole.

Laissons le faire, offrons lui réellement et sincèrement les commandes de nos vies, rencontrons le dans toutes les occasions qu’il nous offre et nous aurons alors nous aussi la force d’aimer comme Lui… Et nous pourrons nous aussi participer aux noces de l’époux.

Amen

mardi 1 novembre 2011

2011-11-01 - A - Toussaint - Evangile des Béatitudes - Matthieu - 5 - 1 à 12

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent.

Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !

Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise !

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés !

Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !

Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !

Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! »

Nous voici arrivés à la fête de la Toussaint.

Toussaint c’est un mot qui résonne souvent comme une fête triste… Il faut dire qu’aller au cimetière est plus fait pour réveiller en nous des souvenirs douloureux que des souvenirs joyeux.

Si nous faisons partie de ceux qui déposent des fleurs sur les tombes, c’est pour faire mémoire de l’affection que nous avions pour ceux qui nous ont quittés. Nous nous souvenons d’eux et même si nous avons de bons souvenirs en leur compagnie, notre cœur est quand même plus enclin à la mélancolie qu’aux sourires.

Et pourtant c’est bien à une fête que nous invite l’Eglise en ce premier novembre : La fête de tous les saints, votre fête, la mienne, celle de tous ceux qui nous ont précédés, dont le nom est ou non inscrit dans le calendrier et que Dieu a accueillis auprès de lui après qu’ils aient accomplis de vraies belles choses dans leur vie terrestre.

Mais au fait… si on regarde dans le dictionnaire, quelle est la définition du mot saint ?

Il y a plusieurs définitions et j’ai retenu celles-ci : « Consacré à Dieu » « Qui mène une vie irréprochable »…

Quand j’ai lu cela et que j’ai refermé le dictionnaire… j’ai eu un instant de découragement… Je me suis dit que ca allait être dur et que ce n’était vraisemblablement pas pour moi.

Et c’est vrai que quand on parcourt le calendrier, quand on regarde les noms des Saints qui y figurent et qu’on se souvient de tout ce qu’ils ont fait de bien, on a du mal à se dire qu’un jour on pourrait s’y trouver nous aussi…

En plus, même si on faisait toutes ces belles choses, ce n’est qu’après de très nombreuses années souvent, que l’Eglise reconnaît les hommes comme Saints…

Du coup, vous comme moi, sommes en droit de nous dire que ce n’est pas pour demain et que ca a très peu de chances de nous arriver.

Et puis voilà qu’on se retrouve à la messe et que nous partageons l’Evangile des Béatitudes…

Heureux les pauvres de cœur…

Heureux ceux qui ont faim et soif de justice…

Heureux ceux qui pleurent

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice…

Heureux serez-vous si on vous insulté… Si on vous persécute.

Vraiment, ni la définition du mot Saint, ni ce que dit l’Evangile des Béatitudes ne peut nous laisser penser que la Sainteté est pour nous.

Et pourtant… Si on revient en Palestine au temps de Jésus et si on regarde toutes celles et ceux vers qui Jésus est allé, on a des raisons d’y croire !

Aucun de ces hommes, aucune de ces femmes ne correspondaient à la définition du dictionnaire… bien au contraire…

Ce sont des malades, des marginaux, des gens possédés par le démon, des hommes et des femmes adultères, des prostitués des assassins même… une humanité très semblable à la notre, vous ne trouvez pas ?

Jésus est même allé à la rencontre de païens et de romains…

Et si nous regardons les apôtres… Étaient-ils parfaits ?

Ne dit on pas de Pierre que la colère le prenait souvent ? N’a-t-il pas renié Jésus par trois fois alors qu’il venait d’être arrêté ?

Matthieu n’était il pas un collecteur d’impôts ?

Tout cela scandalisait d’ailleurs les Pharisiens qui se pensaient bien sous tous rapports et ne comprenaient pas pourquoi Jésus allait à la rencontre de tous ces gens « imparfaits ».

Ce qui est frappant, c’est que Jésus, et donc Dieu, ne pose aucune condition pour aller à la rencontre de gens mal famés.

Il n’est pas arrivé chez Zachée en lui demandant de commencer par se repentir de ses péchés avant de l’accueillir chez lui…

C’est toujours Jésus qui fait le premier pas, c’est toujours Dieu qui aime le premier.

Si Dieu devait attendre que nous soyons parfaits pour nous accueillir dans son royaume il se sentirait sans doute un peu seul et il y a fort à parier que le calendrier ne contiendrait pas beaucoup de noms.

Le seul moyen de devenir saint n’est pas d’accomplir de grandes et belles choses ou de faire de nombreux et grands sacrifices.

La sainteté, c’est Dieu qui la donne…

Et c’est parce que l’homme se laisse interpeler et transformer par l’amour de Dieu qu’il arrive à la sainteté.

C’est une fois que Dieu est passé par là, une fois que l’on a accepté de se laisser interpeler par son Amour, une fois qu’on a compris que c’est en accueillant cet Amour avec confiance et en acceptant à notre tour de le donner aux autres que les choses deviennent plus facile et que l’on peut accomplir des miracles.

Ce ne sont d’ailleurs pas ces miracles qui font de nous des saints, mais la transformation qui précède, celle qui transforme notre cœur de pierre en cœur de chair, celle qui est capable de faire d’un pécheur, aussi grand soit il, un chrétien au service de ses frères.

Mais vous me direz : plus facile à dire qu’à faire !

C’est vrai, mais ce n’est ni une raison ni une excuse pour baisser les bras !

Dieu connaît notre humanité, ses travers et ses limites.

Il sait aussi bien que nous que ce n’est pas avec cette seule humanité que nous allons y arriver.

Il est à notre disposition… Il est le Père patient qui accepte et encourage la conversion de ses enfants. N’hésitons donc pas à faire appel à lui dans la prière, dans l’Eucharistie, le sacrement du pardon aussi, ou tout autre moment, et ils sont nombreux, où il nous est donné de le rencontrer.

Nous sommes, aujourd’hui plus particulièrement, en communion avec tous les Saints du ciel, ceux-là mêmes qui nous ont précédés sur les chemins de conversion.

N’hésitons pas à les prier eux aussi, pour qu’ils nous guident sur le chemin qui mène réellement au royaume de Dieu.

Amen