dimanche 28 septembre 2014

2014-09-28 - A - 26° Dimanche du temps ordinaire - Se convertir non en paroles, mais en actes (Mt 21, 28-32)


26ème dimanche du Temps Ordinaire



1ère lecture : Dieu nous appelle chaque jour à nous convertir (Ez 18, 25-28)


Lecture du livre d'Ezékiel


Parole du Seigneur tout-puissant : Je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dites : « La conduite du Seigneur est étrange. » Écoutez donc, fils d'Israël : est-ce ma conduite qui est étrange ? N'est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c'est à cause de sa perversité qu'il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu'il a ouvert les yeux, parce qu'il s'est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra.


2ème lecture : L'unité dans l'amour à la suite du Christ (brève : 1-5) (Ph 2, 1-11)


Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens


Frères, s'il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l'on s'encourage dans l'amour, si l'on est en communion dans l'Esprit, si l'on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l'unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres.

Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.

C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.


Evangile : Se convertir non en paroles, mais en actes (Mt 21, 28-32)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Aujourd'hui ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. Alléluia. (Ps 94, 8)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : 'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne.' Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas.' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur !' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ».


Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole. »








26ème dimanche du temps ordinaire.

Les textes de ce dimanche, nous invitent à réfléchir sur la cohérence qu’il y a entre nos paroles et nos actes.

Ça doit vous arriver comme à moi de dire bien haut quelle est notre ligne de conduite dans tel ou tel domaine – et pas forcément celui de la foi d’ailleurs - et finalement de faire le contraire… Ou même si on ne fait pas le contraire, de ne pas vraiment faire ce que nos paroles disent.

Mais prenons quelques exemples…
Ceux de l’automobile sont souvent des plus parlant.

Quand nous regardons les faits divers dans les informations, nous condamnons sans appel le chauffard qui a pris la fuite après avoir renversé une personne la rendant paralysée et dépendante jusqu’à la fin de ses jours…
Mais dans le même temps nous, nous roulons à 60 kilomètres heures quand c’est limité à 50 en nous demandant qui est l’abruti de fonctionnaire qui a bien pu imaginer qu’il y aurait du danger dans cette fameuse ligne droite.

Autre exemple, plus dans l’automobile cette fois… Mais dans notre relation aux pouvoirs publics…

Nous disons bien haut qu’il faut aider les pauvres, veiller à ce que chacun ait un toi un suffisamment à manger…
Mais chaque fois que nous en parlons nous disons « eux » en  pensant aux pouvoirs publics à qui nous trouvons bien commode de déléguer nos responsabilités même si à la première occasion nous condamnons ceux-là même que nous avons pourtant élus…

Les exemples sont nombreux qui jalonnent notre vie d’hommes et de femmes…
Chacun de nous, s’il fait le travail d’une vraie analyse intérieure sincère, pourra en trouver qui lui sont propres.

Mais pour cela il faut y réfléchir, car pris dans cette habitude que nous avons de trouver si facilement la poudre qu’il y a dans l’œil de notre voisin sans plus remarquer la poutre qu’il y a dans le nôtre, nous ne sommes bien souvent même plus conscients de nos propres aveuglement.

Et bien le texte d’Ezéchiel se trouve justement dans ce registre…

Le peuple à qui il s’adresse pense lui aussi que c’est de la faute des autres s’il est en exil…
Les gens récriminent contre leurs anciens se disant que s’ils n’avaient pas tout laissé passer, s’ils s’étaient défendu, s’ils avaient combattu quitte à donner leur vie, et bien eux, ne seraient pas en exil !

Ezéchiel tente de leur faire comprendre qu’en agissant ainsi ils font exactement de la même façon que ceux qu’ils condamnent !

Il tente de leur faire comprendre que leur destinée leur appartient et qu’il ne tient qu’à leur conversion que tout cela change !


Dans sa lettre au Philippiens, Saint Paul est un peu plus précis même s’il prend mille précautions pour amener ses frères à la raison plutôt que de les mettre de travers comme on dit aujourd’hui.

Les Philippiens sont des chrétiens eux aussi…
Mais ils ont comme qui dirait, un petit travers : Ils pensent souvent qu’ils sont meilleurs que les autres chrétiens…

Parce qu’ils vivent en communauté – entre eux…
Parce qu’ils pratiquent la charité – entre eux…
Parce qu’ils ne se font pas concurrence – entre eux…
Parce qu’ils cherchent vraiment à s’aider les uns les autres – toujours entre eux…
Et bien pour toutes ces raisons ils commencent à se comporter comme les Scribes et les Pharisiens, ceux-là même qui ont contribué à faire mourir le Christ…

Mais rassurez les choses ne changent pas facilement et c’est tellement vrai que 21 siècles plus tard c’est aussi à nous que s’adresse ce texte.

Quand par exemple, dans les milieux associatifs où nous pouvons agir, nous trouvons que notre idée est bien meilleure que celle de notre voisin sans bien souvent l’avoir écouté jusqu’au bout et y avoir réellement réfléchi… Et bien nous sommes nous aussi les Philippiens de notre histoire

Quand dans nos communautés nous condamnons un peu facilement les comportements des uns et des autres en pensant – souvent sans trop les regarder - que les nôtres de comportements sont meilleurs… et bien nous sommes nous aussi de ces Philippiens dont Saint Paul vient de nous parler.

Et une fois encore les exemples ne manquent pas…

Je n’ai sans doute pas autant de bienveillance que Saint Paul, mais je nous invite nous aussi à vraiment rechercher la cohérence entre nos propos et notre foi.

Rappelons-nous grâce à ce texte de Saint Paul, l’exemple du Christ.
Lui qui était Dieu, s’est totalement dépouillé pour venir à la rencontre de l’humanité.

Il n’a pas repoussé, il a accueilli, même et surtout les plus petits, les pécheurs celles et ceux qui à cause de leurs contemporains avaient fini par se croire exclus de l’amour de Dieu…

Il n’a pas condamné, il a pardonné, celles et ceux qui se tournaient vers lui, vers Dieu et qui trouvaient dans ce pardon la force de se convertir…

Il n’a pas combattu – lui qui était Dieu, et il est allé jusqu’à se laisser mourir de la façon la plus atroce qui soit.

Il l’a fait pour bien nous montrer que ce n’est pas de la violence, du jugement, de la condamnation, et de tous les autres maux qui gangrènent notre monde encore aujourd’hui que viendra le salut de l’homme, mais de sa volonté à se convertir et à mettre l’Amour de Dieu au centre de sa vie.

Et vous vous dites peut être qu’une fois encore j’ai décollé…
Que je suis parti sur mon nuage… que je me suis envolé dans le monde des Bisounours en oubliant que chaque fois qu’on allume notre télévision ce n’est justement que toute cette violence que l’on voit.

Je pense tout d’abord pour faire référence au texte d’Ezéchiel que si nous ne voyons à la télévision que les douleurs et les horreurs de notre monde c’est parce que nous le voulons bien.

Une fois encore nous cherchons dans le comportement des autres une faute qui est au moins partiellement la nôtre.

Si nous arrêtions de faire des gorges chaudes de tout ce que nous donnent en pâture les médias, il y a bien longtemps que ces derniers se contenteraient de nous relater simplement les faits plutôt que de chercher à nous rallier à telle ou telle cause en nous montrant des images qui ne font que nous enflammer.

Je pense ensuite que j’ai passé l’âge des Bisounours et qu’avant d’être Diacre, je suis un Père de famille confronté comme chacun d’entre nous aux maux de notre monde.

Je pense enfin, et surtout devrais-je dire, que c’est effectivement de chacun de nous que dépend l’avenir et nous n’avons pas 36 manières de le construire.

Soit, toujours comme nous le disait Ezéchiel, nous restons dans notre petit coin à nous lamenter et à penser que ce n’est la faut QUE des autres.

Nous serons alors perdus nous aussi, condamnés à mourir dans notre âme.

Soit, nous nous convertissons à l’image du premier Fils de l’Evangile que nous venons d’entendre.
Comme lui, après un temps de refus, de découragement, si nous pouvons nous mettre au travail, arrêter de penser que ce n’est la faute QUE des autres et tenter d’aimer le monde pour le changer enfin.

Chacun de nous est responsable de l’image de chrétien qu’il donne de lui-même…

Mieux… ou pire c’est selon… chacun de nous est responsable de l’image qu’il donne de l’Eglise !

C’est à la façon dont nous aimons le monde que notre église sera perçue de celles et ceux qui nous entourent.

Si nous nous disons chrétiens, si nous prétendons vivre à l’image du Christ et que nous passons notre temps à nous lamenter et à rejeter la faute sur les autres, quelle image auront nos contemporains de notre Eglise ?

Si au contraire, nous montrons que nous savons pardonner, si nous montrons que nous sommes réellement habités de l’Amour de Dieu, que nous savons aborder sans les laisser nous submerger, les maux de notre monde, alors nous serons les vrais témoins d’une Eglise qui rend heureux et fait vivre chacun.

Dans chaque Eucharistie nous est offert tout l’Amour de Dieu.
A chaque Eucharistie le Christ revit cette passion qu’il a pour les hommes, Il se donne et se redonne pour que nous comprenions que c’est son amour qui peut changer le monde.

Alors faisons le plein !
C’est cet amour qui au moment de l’envoi nous donnera le courage de la conversion, le courage de repartir dans le monde et d’avancer avec courage à la suite du Christ sur les vrais chemins du bonheur, des chemins où – pour nos frères – nous serons des témoins cohérents de notre Eglise et de l’Amour de Dieu.


Amen

dimanche 21 septembre 2014

2014-09-21 - A - 25° Dimanche du temps ordinaire - La générosité de Dieu dépasse notre justice (Mt 20, 1-16).docx


25ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Is 55, 6-9)
Lecture du livre d'Isaïe
Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme pervers, ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur qui aura pitié de lui, vers notre Dieu qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins, déclare le Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
2ème lecture : « Pour moi, vivre c'est le Christ » (Ph 1, 20c-24.27a)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Frères, soit que je vive, soit que je meure, la grandeur du Christ sera manifestée dans mon corps. En effet, pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant en ce monde, j'arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c'est bien cela le meilleur ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. Quant à vous, menez une vie digne de l'Évangile du Christ.
Evangile : La générosité de Dieu dépasse notre justice (Mt 20, 1-16)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres : tous acclameront sa justice. Alléluia. (cf. Ps 144, 7-9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus disait cette parabole :
« le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine qui sortit au petit jour afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d'accord avec eux sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail. Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.' Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres qui étaient là et leur dit : 'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?' Ils lui répondirent : 'Parce que personne ne nous a embauchés.' Il leur dit : 'Allez, vous aussi, à ma vigne.'
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : 'Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.' Ceux qui n'avaient commencé qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : 'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites comme nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !' Mais le maître répondit à l'un d'entre eux : 'Mon ami, je ne te fais aucun tort. N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi : n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ? Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ?'
Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »





C’est un nouveau basique de la foi que nous invitent à revisiter les textes de ce 25ème dimanche du temps ordinaire.

Je sais que je me répète, mais ce temps n’a vraiment d’ordinaire que le nom.

Tout au long des semaines que nous traversons – et cela vaut autant pour les jours de semaine que pour le dimanche – tout au long de ces semaines donc, les textes nous apportent leurs lots de réflexions autour de notre foi et des valeurs qu’elle apporte dans notre vie.

Le seul effort – ou je devrais plutôt dire – le premier effort que cela nous demande, c’est la lecture d’un texte une fois par jour, de préférence le matin pour lui laisser l’opportunité de nous interpeler dans le quotidien de notre journée, de nous laisser la possibilité de transformer notre vie ; Parce que ce n’est de rien de moins que cela dont il s’agit : Transformer nos vies !

« Il y va fort le diacre… Comme si le simple fait de lire un petit texte chaque matin allait bien pouvoir transformer ma vie ! »

Et pourtant… Pourtant, si on prend réellement le temps chaque matin – rassurez-vous c’est tout au plus 5 minutes – si on prend réellement le temps chaque matin de lire pausement le texte du jour, en essayant de le lire avec les yeux de notre foi et en priant Dieu de bien vouloir s’y révéler, je peux vous assurer que ce texte peut changer notre vie…

Comment ?

Et bien tout simplement parce que dans chacune des actions de notre journée, ce texte sera présent à notre esprit…

Dieu réalisera en nous sa promesse du matin : Il se révèlera et nous aidera à donner un autre sens à notre journée… Un sens qui permettra – parce que nous aurons été à son écoute, parce que nous aurons manifesté notre foi en prenant réellement le temps de lire notre texte et de le laisser nous imprégner – un sens qui permettra de regarder avec un autre œil celles et ceux que Dieu lui-même met sur notre route quotidienne.

Toutes ces personnes que nous voyons parfois comme des concurrents, des anonymes ou même – il faut savoir se le dire – que nous méprisons pour ceci ou pour cela, deviendront réellement nos frères en Jésus Christ…

Ô ça ne se fait pas en une seule journée c’est certain…
Il faut lire encore et encore…
Ecouter encore et encore…
Et finalement choisir de se laisser imprégner par Dieu lui-même !

Petit à petit nous sentirons la différence…

Nous découvrirons peut être dans ce collègue que nous méprisions jusque-là - parce qu’on avait tout le temps l’impression qu’il voulait nous piquer notre boulot – nous découvrirons un enfant de Dieu lui aussi, qui peut-être souffre en son for intérieur et ne voit pas d’autre moyen d’exister aux yeux des autres que de performer dans son travail.

Petit à petit nous sentirons en nous, se révéler en nous l’Amour de Dieu, cet Amour dont je dis souvent qu’il est la seule chose qui peut réellement changer le monde, cet amour que chaque chrétien a pour mission de transmettre à celles et ceux qui l’entourent.

Mieux encore…

Nous finirons pas sentir à quel point remplir cette mission nous rend heureux.
Ne nous y trompons pas : Ce n’est pas pour nous que nous travaillons, nous ne sommes pas à notre propre compte… C’est bien pour la gloire de Dieu et le Salut du monde…

Mais nous faisons partie de ce monde et nous seront aux premières loges, si je puis dire, pour voir les fruits que porte l’Amour de Dieu quand il est transmis au monde.

C’est de conversion qu’il s’agit… Et ça tombe bien puisque c’est exactement ce dont parlent les textes de ce 25ème dimanche, d’un temps qui – vous le voyez bien – n’a vraiment rien d’ordinaire.

Encore un basique qui consiste à nous rappeler que chaque homme, chaque femme, qui qu’il soit, quelle qu’est été sa vie, est aimé de Dieu et qu’il peut se convertir.

Quand nous nous levons le matin, quand nous nous préparons pour notre journée, ayons à l’esprit cette phrase du livre d’Isaïe que nous avons entendu en première lecture « Mes pensées ne sont pas vos pensées… »

Essayons – là encore ça ne vient pas du jour au lendemain – essayons quand nous nous apprêtons à lire notre texte et à démarrer notre journée, de mettre cette journée dans les mains du Seigneur comme le fait Saint Paul dans la seconde lecture.

« Mais – me direz-vous – c’est souvent ce qu’on fait… On prie et on se confie à Dieu… »

Je n’en doute pas un instant, mais le faisons-nous vraiment ?

Pour prendre un parallèle qui vaut ce qu’il vaut mais que je ferai pour nous aider à comprendre, nous nous confions souvent à Dieu à la manière d’un conducteur qui monte dans sa voiture, qui programme le GPS pour se rendre dans un endroit qu’il ne connait pas et qui passe son temps à changer de route…

En fait, il faut que nous arrêtions de vouloir toujours tout maîtriser.
Trop souvent, dès le réveil, vous me direz si je me trompe, nous pensons à ce que nous allons faire dans la journée, à la façon dont nous allons nous organiser pour ceci ou pour cela, à la façon dont nous allons résoudre telle ou telle difficulté…

Et si nous arrêtions de faire ainsi ?
Et si notre au pied même du lit, notre première pensée allait à Dieu pour lui offrir notre journée et notre confiance, notre confiance pour nous aider à piloter notre vie ?

Peut-être certains auraient ils l’impression de perdre pied… Peut-être même de perdre leur libre arbitre…
Mais il n’en est rien…
Dieu ne fait jamais rien sans notre consentement.
Dieu ne nous emmène jamais sur des chemins où nous pourrions nous perdre…

Ça, c’est ce que nous nous faisons… Quand nous pensons d’avantage à nos propres intérêts.

Mais heureusement, il n’est jamais trop tard pour bien faire…
Jusqu’à notre dernière heure nous pouvons nous convertir.
Même à cette dernière heure nos oreilles peuvent se déboucher et permettre à notre cœur d’entendre le message d’Amour de Dieu… c’est tout le sens de l’Evangile de Saint Matthieu que nous avons entendu tout à l’heure…

Cet Evangile peut en avoir choqué plus d’un…

C’est vrai après tout…
« Etre dans les premiers à venir travailler et ne rien recevoir de plus que ceux qui sont arrivés les derniers ce n’est pas juste. »

Et même si nous comprenons cette parabole, même si nous savons que cela veut dire qu’il n’est jamais trop tard pour changer, se convertir… peut-être trouvons nous encore que ce n’est pas juste…

Peut-être trouvons nous qu’ils l’ont belle ceux qui se convertissent sur un tard.

Ne tombons pas dans le piège…
Souvenons-nous la phrase du livre d’Isaïe « Mes pensées ne sont pas vos pensées »
Arrêtons de penser que notre référentiel des valeurs prime sur celui de Dieu.

Un verre plein de l’amour de Dieu est toujours un verre plein !

Qu’il se soit rempli petit à petit chaque jour de notre existence ou qu’il se soit rempli à la dernière heure de notre vie, la notion de plénitude est toujours la même !

Je dirai même mieux… Si nous avons eu la chance de le voir se remplir jour après jour nous avons beaucoup de chance au regard de ceux qui ne le voient se remplir qu’à la dernière heure.

Autrement dit, si nous avons eu la chance de faire jour après jour la découverte de l’amour de Dieu dans notre vie nous avons beaucoup de chance au regard de celui qui a été malheureux toute sa vie mais qui heureusement découvre lui aussi cet Amour qui emplit les cœurs.

Alors arrêtons de comparer ce qui n’est pas comparable et n’oublions pas que le Seigneur compte sur nous…

Il compte sur nous pour donner à celles et ceux qui ne l’ont pas encore découvert qu’ils sont eux aussi aimés de Dieu et qu’ils ont, eux aussi, une place dans le cœur de ce dernier.


Amen

dimanche 14 septembre 2014

2014-09-14 - A - Fête de la Croix Glorieuse - Le Christ élevé sur la croix pour le salut des hommes (Jn 3, 13-17).docx


Fête de la Croix Glorieuse
1ère lecture : Le serpent de bronze, signe du salut (Nb 21, 4b-9)
Lecture du livre des Nombres
Au cours de sa marche à travers le désert, le peuple d'Israël, à bout de courage, récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d'Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n'y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! »
Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d'Israël.
Le peuple vint vers Moïse et lui dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu'il éloigne de nous les serpents. »
Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent, et dresse-le au sommet d'un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu'ils le regardent, et ils vivront ! »
Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d'un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu'il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie !
2ème lecture : Glorification de Jésus après son humiliation sur la Croix (Ph 2, 6-11)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens
Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.
Evangile : Le Christ élevé sur la croix pour le salut des hommes (Jn 3, 13-17)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Nous t'adorons, ô Christ, et nous te bénissons : par ta Croix, tu as racheté le monde. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.





La Croix !
Ce symbole de mort mais surtout de résurrection pour tous les chrétiens.

L’histoire – avec un grand « H » - nous raconte qu’il y a 2000 ans un homme a été remarqué par ses contemporains parce qu’il avait une Parole – La Parole – qui apaisait les plus petits, les plus pauvres, celles et ceux qui ne comptaient pas pour le pouvoir en place.

Non content d’apporter LA parole, il accomplissait également des actions peu courantes…

Il guérissait des malades… libérait les gens d’esprits mauvais… il donnait à manger à des foules affamées… Il calmait la mer quand elle s’emportait… et bien d’autres belles choses encore.

Seulement voilà…
Comme je viens de le dire, ce sont les pauvres, les petits, les exclus qui étaient les grands bénéficiaires de tous ces bienfaits.

Ceci entrainant cela, le pouvoir en place – qu’il soit celui des romains ou des scribes et autres religieux – commençait à voir d’un très mauvais œil celui qui faisait le bien et surtout, qui ralliait à Dieu tous ces gens qui avaient tant besoin qu’on s’occupe d’eux, qui avaient tant besoin qu’on les aime !

Alors arriva ce qui devait arriver : Ils ont fini par trouver un moyen de l’accuser et l’ont fait mourir à la manière d’un esclave d’une des plus atroces morts : la crucifixion !

Ils étaient sans doute tous loin de se douter, tous ces accusateurs, tous ces bourreaux, tous ces gens bien pensant qui cherchaient à protéger leurs privilèges plutôt qu’à réellement faire le bien autour d’eux, que cette croix allait devenir LE symbole de tout le peuple chrétien, par la résurrection de celui qu’ils y avaient pendu.

L’histoire avec un grand « H » se termine là… mais c’est l’histoire avec un petit « h » qui prend le relais… une histoire de foi qui a pris son essor 3 jours plus tard quand le tombeau a été retrouvé vide.

Depuis, les chrétiens ont compris…
Compris que celui que Dieu leur avait envoyé n’était pas venu renverser le pouvoir en place avec des soldats et leurs armes, mais qu’il était venu semer au cœur des hommes la certitude que c’est en donnant sa vie qu’on peut la sauver… En aimant le monde plutôt qu’en le combattant qu’on peut réellement le transformer et le rendre heureux.

Souvent – dans nos sociétés occidentales – nous oublions cela.
Quelque peu assoupis dans le relatif confort de nos pays où globalement nous pensons ne manquer de pas grand-chose, nous ne pensons plus à tout cela quand nous regardons la croix.

Oui, elle est le symbole de la résurrection…
Oui, nous la traçons sur nous chaque fois que nous venons à la messe ou que nous prions – si nous prions encore…

Mais quel sens a-t-elle réellement dans nos vies ?

Pendant des années le monde a vécu plus ou moins bien… avec des hauts et avec des bas…

Parfois les hommes se sont battus au travers des guerres que nous ont relaté les livres d’histoire, les personnes plus âgées pour les guerres plus récentes ou même les médias pour celles qui sont toutes proches de nous.

Ces guerres ont eu lieu mais sans que jamais ne soit réellement remis en cause l’existence de la croix, de ce symbole chrétien pas excellence.

Mais voilà que depuis quelques années et plus particulièrement depuis quelques mois les médias commencent à nous parler d’avantage d’un autre type de guerre… une guerre contre les chrétiens et contre toutes les minorités attachées à un Dieu de Paix et d’Amour.

Aujourd’hui ce sont les chrétiens de Syrie ou d’Irak qui meurent par milliers…
Les médias nationaux font déjà état de quelques massacres…  « Quelques » comme si on cherchait à minimiser les choses…

Et pendant ce temps, d’autres médias – moins écoutés ceux-là – peut-être justement parce qu’ils dérangent, parce qu’ils NOUS dérangent – des médias font état de vrais génocides contre ces chrétiens et ces minorités pacifiques dont je viens de parler.

Oui, en Irak en Syrie et ailleurs, des hommes des femmes, des enfants meurent parce qu’ils sont chrétiens et qu’ils refusent d’abjurer leur foi.

Et nous ?
Et nous pendant ce temps, que faisons-nous ?

Ô rassurez vous, si je vous dis tout cela ce n’est pas pour vous demander de prendre les armes vous aussi…

Notre Dieu est un Dieu d’Amour qui a envoyé son Fils unique se faire massacrer pour que cet Amour soit reconnu comme la seule chose capable de rendre le monde réellement heureux.

Je serais un bien piètre prêcheur chrétien si je prenais la parole pour vous inviter à faire ce que justement Dieu condamne.

Mais alors me direz-vous que devons nous faire ?

Et bien tout simplement nous souvenir dans notre cœur et dans notre foi de ce que signifie pour nous cette croix !

Elle est avant tout le symbole de l’Amour de Dieu…
L’Amour d’un Père qui offre son Fils en sacrifice.
Puis l’Amour d’un Fils qui pour la gloire de Dieu son Père et le salut des hommes n’a pas hésité à donner sa vie.
L’Amour qui peut tout changer le monde.

Souvenez vous de l’Evangile de la semaine dernière : « Si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux »

C’est ainsi que nous pourrons changer les choses…

Quand quelques uns se mettent d’accord pour faire le mal, Satan est avec eux… Il se réjouit sans doute de tous ces hommes, de toutes ces femmes qui s’engagent sur les chemins du mal qui ne les rend finalement par complètement heureux, un chemin où ils finissent par se perdre.

Mais quand deux ou trois personnes de bonnes volonté se retrouvent et qu’ensemble elles luttent par la prière et le don de leur personne alors tout aussi surement, Dieu est avec elles…

Il écoute et exauce leurs demandes, leurs prières… D’autres personnes se rallient alors aux premières et ensemble elles contribuent à changer les choses…

Comment ?

Tout simplement en agissant comme le Christ lui-même nous l’a montré c'est-à-dire en aimant le monde !

On ne changera rien si on prend les mêmes armes que celles et ceux qui combattent les chrétiens.
Ce n’est qu’en les aimant et en leur montrant que notre Dieu nous rend heureux que nous pourrons les faire changer d’avis.

Personne ne peut obliger quelqu’un à croire !

On ne peut convaincre de la présence de Dieu qu’en témoignant du bonheur qu’il nous donne, de l’Amour qui est présent en chacun de nous et qui nous fait vivre.

Le chemin sera peut-être long…
Ce chemin, au départ, peut faire peur… s’engager… Donner sa vie… Ce sont des mots qui font peur…

Soyez cependant certains que Dieu ne nous demandera rien qui soit au dessus de nos forces.

Si nous lui entrouvrons la porte de notre cœur, c’est peu à peu qu’Il nous y fera percevoir la force de son amour… un amour qui commencera par nous transformer nous pour que nous puissions réellement aimer le monde, un amour qui finalement changera le monde entier.


Amen