dimanche 31 août 2014

2014-08-31 - A - 22° Dimanche du temps ordinaire - « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16, 13-20)



22ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Le prophète doit souffrir pour son Dieu (Jr 20, 7-9)
Lecture du livre de Jérémie
Seigneur, tu as voulu me séduire, et je me suis laissé séduire ; tu m'as fait subir ta puissance, et tu l'as emporté. À longueur de journée je suis en butte à la raillerie, tout le monde se moque de moi.
Chaque fois que j'ai à dire la parole, je dois crier, je dois proclamer : « Violence et pillage ! » À longueur de journée, la parole du Seigneur attire sur moi l'injure et la moquerie.
Je me disais : « Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom. » Mais il y avait en moi comme un feu dévorant, au plus profond de mon être. Je m'épuisais à le maîtriser, sans y réussir.
2ème lecture : Le culte spirituel (Rm 12, 1-2)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c'est là pour vous l'adoration véritable.
Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.
Evangile : Le disciple du Christ doit souffrir avec son Maître (Mt 16, 21-27)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ illumine nos cœurs : qu'il nous fasse voir quelle espérance nous ouvre son appel. Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Pierre avait dit à Jésus : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »
À partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t'en garde, Seigneur ! cela ne t'arrivera pas. »
Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera.
Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s'il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ?
Car le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »






Quel basique nous apporte ce 22° dimanche du temps de l’ordinaire ?
Quel fondamental allons nous revisiter ensemble aujourd’hui ?

Depuis 22 semaines nous en avons revues des choses et peut-être vous dites vous qu’on a sans doute fait le tour de tous ces fondamentaux de tous ces basiques…

Si les commandements de Dieu sont là pour nous rappeler que les principes de base sont l’amour de Dieu et de son prochain, les semaines du temps de l’ordinaire sont quant à elles là pour nous rappeler comment vivre tout cela dans notre quotidien, comment il faut faire pour qu’en toutes circonstances nous calions nos vies, nos paroles, nos actes sur ces deux premiers commandements dont découlent tous les autres.

Et c’est justement de cela qu’il est question aujourd’hui, du calage de nos vies sur celle du Christ pour que nous soyons nous aussi capables de faire vraiment la volonté du Père.

C’est donc d’ajustement que nous parlent les textes de ce dimanche et le premier à nous y sensibiliser c’est le prophète Jérémie dans la première lecture.

Avec ses mots à lui il dit à Dieu qu’il ne le comprend plus.
Dieu là envoyé transmettre la bonne nouvelle et demander la conversion de ses contemporains.

Les gens lui rient au nez, le prennent pour un illuminé de plus et se moquent de lui.

Dans ce texte Jérémie découvre que tout ne se passe pas comme lui s’y attendait.
Faisant confiance à la puissance de Dieu il s’était sans doute imaginé que les gens allaient l’accueillir les bras ouverts et se convertir rapidement.
Au lieu de cela, il s’épuise à prêcher dans le désert ne voyant aucun effet à tout ce qu’il peut leur annoncer et pourtant il leur parle de toutes les catastrophes qui les attendent s’ils ne se convertissent pas…

Jérémie fait pour sa part la découverte de la vraie puissance de Dieu.
S’offrir à Dieu, se mettre à son service pour transmettre Son message, c’est faire la découverte de LA vérité de ce message, c’est comprendre, ou tout du moins commencer à comprendre, que c’est le message d’amour de Dieu qui est le seul message qui permettra de changer le monde… Le monde de Jérémie mais aussi notre monde à nous 21 siècles plus tard.


C’est aussi la découverte qu’à fait Saint Paul qui nous accompagne dans la seconde lecture depuis plusieurs semaines.

Rien n’aurait pu présager que cet homme qui persécutait les chrétiens de la première heure avec tant de zèle devienne un jour un apôtre tout aussi zélé.

Pour que cela arrive il a bien fallu une parole de vérité… Cette évidence qui s’est imposée à lui et qui lui a non seulement permis de changer de vie mais aussi de devenir un des plus fervents défenseurs de notre Eglise.

Lui aussi – et beaucoup depuis d’ailleurs – lui aussi à invité ses contemporains à la conversion… Les invitants comme nous le dit le texte à « ne pas prendre pour modèle le temps présent ».

Qu’est-ce que cela veut dire ?

Et bien tout d’abord – mais ca vous le savez déjà – qu’il faut bannir de nos vies les comportements qui sont à l’origine de tous les maux de notre temps comme ils l’étaient du temps du prophète Jérémie ou de Saint Paul dont nous venons de parler.

L’égoïsme, la violence, la moquerie, l’indifférence, et bien d’autres choses encore… Mais ca je l’ai dit : vous le savez déjà…

Ce n’est pas tout et ca nous ne le voyons pas toujours…
Il ne suffit pas de ne pas faire le mal pour que tout s’arrange !
Il faut également faire le bien…

La différence peut ne pas sauter aux yeux… aussi vais-je vous livrer une expérience pour essayer de vous en dire d’avantage.

Dimanche dernier je célébrais des baptêmes à BARLIN près de NOEUX LES MINES… il y avait là 10 familles qui venaient demander le baptême pour 10 jeunes enfants.

Dans le rituel, il est prévu qu’au départ de la célébration, les parents viennent présenter leur enfant et nous dire quelques mots sur ce qu’ils demandent à Dieu et à l’église.

Et bien entendu, par le baptême qu’ils demandaient, tous ces parents demandaient à Dieu de prendre leurs enfants sous sa protection, de leur éviter au maximum les catastrophes de la vie, tous ces maux que chacun d’entre nous connaît bien et dont je viens de parler…

N’est-ce pas là une forme d’égoïsme et d’indifférence aussi ?

Je sais, j’y vais un peu fort, mais même s’il est parfaitement compréhensible que tous ces parents demandent à Dieu sa protection, qui va Lui demander un cœur pour Aimer le monde, c'est-à-dire un cœur qui non content de ne pas faire le mal, va aussi essayer d’aimer le monde comme l’a fait le Christ, aimer le monde pour le changer !

La vraie joie, le vrai bonheur de ces enfants ne viendra pas seulement du fait qu’ils aient une vie paisible, à l’abri des problèmes de notre monde.

Ce qui  les rendra vraiment heureux, parce que cela donnera un sens à leur vie, c’est d’aimer les autres à la manière du Christ et à sa suite de faire tout leur possible pour changer le monde.

C’est en progressant dans l’amour de Dieu ET l’amour de son prochain que chacun d’entre nous trouve le vrai bonheur.

Et ce n’est pas facile…
Ce n’est pas facile de faire chaque jour la volonté du Père.

Quand nous disons le Notre Père, est-ce que nous sommes toujours bien certains de penser la phrase « que ta volonté soit faite » ?
Nous avons tous une idée de ce que devrait être notre monde… des méchants qu’il faudrait punir ou des gentils qu’il faudrait aider… Est-ce vraiment là la volonté du Père ?

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Pierre a bien du mal, lui aussi, à s’ajuster à la volonté du Père…

La semaine dernière, animé par l’Esprit Saint il avait fait la plus belle des professions de foi…
Mais à peine l’a-t-il faite, qu’il redevient tellement humain…

Pierre n’accepte pas l’annonce de la mort de Jésus.
Il voit encore le Christ comme le nouveau roi puissant qui va chasser l’occupant Romain et remettre un peu d’ordre autour d’eux… Quitte au passage à secouer un peu les gens, mais à sa manière à lui !

Jésus le remet à sa place et en profite pour faire une mise au point pour chacun…
« Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. »

Il n’est pas le roi que Pierre attendait…
Il ne prendra rien et il ne fera rien par les armes !

On entend souvent l’expression « porter sa croix » quand on parle des maladies, des maux de notre monde… On se dit alors que celui qui est malade, celui qui connait des difficultés dans sa vie porte déjà sa croix !

Mais porter sa croix c’est encore plus que cela… Porter sa croix c’est accepter le risque de la fidélité au Christ… Le risque de ne pas être compris en faisant le bien alors que tout le monde ne veut « que ne pas » faire de mal… Le risque, envers et contre tous, de continuer à croire que c’est l’amour des autres, de tous les autres qui peut réellement changer les choses.

C’est donc aussi prendre le risque de donner sa vie pour le Christ…
Cela peut prendre plusieurs formes.
Bien sur nous pensons à toutes celles et ceux qui actuellement souffrent en Irak ou en Syrie parce qu’ils sont chrétiens.

Mais on peut donner sa vie de mille et une façons… dans sa famille, avec ses enfants, avec son conjoint, et dans bien d’autres lieux encore…

Vous le voyez, l’ajustement n’est pas terminé…
Chaque jour nous avons à nous caler sur la volonté de Dieu !

La Parole et la prière sont là pour nous permettre de nous mettre complètement à l’écoute de Dieu…

Ne cessons pas de les pratiquer aussi souvent que possible pour qu’Il puisse nous aider à ajuster nos vies à la sienne… Pour la gloire de Dieu et le salut du monde.


Amen

dimanche 24 août 2014

2014-08-24 - A - 21° Dimanche du temps ordinaire - « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16, 13-20)


21ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Je te confierai les clefs de la maison de David (Is 22, 19-23)
Lecture du livre d'Isaïe
Parole du Seigneur adressée à Shebna le gouverneur : « Je vais te chasser de ton poste, t'expulser de ta place.
Et, ce jour-là, j'appellerai mon serviteur, Éliakim, fils de Hilkias.
Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ton écharpe, je lui remettrai tes pouvoirs : il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda.
Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s'il ouvre, personne ne fermera ; s'il ferme, personne n'ouvrira.
Je le rendrai stable comme un piquet qu'on enfonce dans un sol ferme ; il sera comme un trône de gloire pour la maison de son père. »
2ème lecture : Profondeur insondable du mystère du salut (Rm 11, 33-36)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu !
Ses décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?
Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ?
Car tout est de lui, et par lui, et pour lui.
À lui la gloire pour l'éternité ! Amen.
Evangile : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16, 13-20)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Sur la foi de Pierre le Seigneur a bâti son Église, et les puissances du mal n'auront sur elle aucun pouvoir. Alléluia. (cf. Mt 16, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »
Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Messie.





Les textes de ce 21ème dimanche du temps de l’ordinaire sont pour nous un envoi en mission.

Chacun des textes qui nous sont proposés nous rappellent qu’à toutes les époques Dieu a envoyé des hommes en mission pour construire son Eglise au travers des siècles.

Dans la première lecture c’est Eliakim qui est appelé.

J’ai fait quelques recherches et on ne dit pas grand-chose de cet Eliakim.
Il n’a apparemment pas laissé une trace importante ou tout du moins pas une trace dont les hommes se souviennent.

Si Dieu lui a confié une mission, c’était pourtant forcément pour une bonne raison.
Si les hommes ne s’en sont pas souvenus au travers des siècles je veux y voir la preuve que ce qui fait du bien ne fait pas forcément beaucoup de bruit.

« Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda »
Dieu ne choisit pas au hasard.

Pour permettre à son peuple de trouver ses chemins, Il choisit des hommes qui l’ont déjà eux-mêmes découvert parfois dans des conditions très particulières.

Et justement, dans la seconde lecture, c’est saint Paul qui s’adresse aux Romains.

Je parlais à l’instant de conditions très particulières, de personnes qui avaient déjà fait le chemin de la découverte de Dieu ; Qui mieux que Saint Paul peut illustrer cela.

Il était LE persécuteur des chrétiens.
Il mettait tout son zèle à la défense de la foi des Juifs.
Il ne persécutait pas par goût de la persécution mais simplement parce que jusqu’à ce qu’il fasse lui-même l’expérience du vrai Dieu, il croyait que c’était là ce qu’il fallait faire pour l’avènement du Royaume.

La preuve en est c’est qu’une fois qu’il a découvert Dieu dans le Christ, il a changé du tout au tout.
Lui qui était un grand persécuteur, est devenu le plus grand des défenseurs.
Par contre il n’a plus pris les armes.

Il avait toujours la même force, le même zèle mais il les a mis au service de ses nouveaux frères : les chrétiens.

Il n’a eu de cesse de tenter d’expliquer aux Juifs et aux Romains que jusque là il s’était trompé et de leur montrer quel chemin il fallait suivre pour trouver le vrai Dieu, un Dieu d’Amour et de miséricorde.

Et nous voilà arrivés à l’Evangile.

Ici c’est Saint Pierre qui reçoit une mission de la part du Christ : « Pierre tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église »… C’est ce que nous retenons de cette phrase en oubliant bien souvent qu’elle se termine par une parole d’espoir qui doit redonner confiance au monde dans lequel nous nous trouvons… Elle se termine par « et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. »

Sans doute ces paroles ont-elles du faire du bien aux Apôtres, aux disciples qui entouraient Jésus il y a 2000 ans…

Quelques temps plus tard, ayant eux-mêmes eu à prendre en main les destinées de l’Eglise, ils ont du se souvenir de ces paroles…

Ils ont pu alors constater que l’Esprit Saint que leur avait transmis le Christ avait été plus fort que sa propre mort… et bien plus longtemps encore après, ils ont du percevoir à quel point l’Esprit Saint leur avait permis de porter du fruit.

Au travers des siècles, nombreuses ont été les périodes où l’Eglise et les chrétiens ont été malmenés…
Parfois ignorés, comme ca a commencé à être le cas dans notre vieille Europe depuis quelques dizaines d’années, parfois martyrisés, persécutés, assassinés, comme c’est le cas aujourd’hui en Irak ou en Syrie.

« …et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. »
Jamais homme, jamais idéologie n’a réussi à faire mourir l’Eglise de Dieu et il en sera de même de notre époque mouvementée.

Rassurés, nous pouvons à notre tour partir en mission.

Quelle est-elle ? Je n’en sais rien !
Chacun d’entre nous peut en avoir une.

Pour la découvrir il suffit de se mettre à l’écoute de Dieu.
La prière, la lecture de la Bible sont de bons moyens pour que notre cœur soit réceptif aux besoins de Dieu pour notre monde.

Vous hésitez encore ? Vous vous demandez si vous en êtes capables, si ce ne sera pas trop dur ?

Deux choses peuvent également vous rassurer avant de faire le grand saut.

La première c’est que bien d’autres l’ont fait avant vous ce grand saut.
Les noms sont connus et illustres… Vous en avez forcément un en tête.
Avez-vous jamais vu autre chose qu’un sourire sur le visage de ces personnes qui se sont engagées elles aussi à la suite l’Eliakim, de Saint Paul ou de Saint Pierre.

La seconde c’est que Dieu vous connait bien.
Il sait quels dons il vous a donnés.
Il sait de quoi vous êtes déjà capables et ce qu’il vous faudra encore du temps pour oser faire.
Jamais il ne vous fera porter une croix qui soit trop lourde pour vos épaules.


A notre tour, engageons nous à la suite du Christ et de tous ceux à qui Dieu à, au travers des âges, confié des missions, confié son Eglise.

Tout comme les Apôtres, à la Pentecôte, nous avons été envoyés…
Envoyés montrer au monde par la façon dont nous menons nos vies au quotidien que c’est l’Amour de Dieu qui est plus fort, que donner est plus fort que prendre, qu’aimer est plus fort que détester, que le pardon est bien plus fort que la rancune, que l’amour de la vie est bien plus fort que la volonté de la mort.

Et encore une fois Dieu ne nous demandera pas l’impossible, ca c’est son rayon !
Tout ce qu’il nous demande c’est de nous ouvrir à lui dans le quotidien de nos vies.

Certains d’entre nous seront peut-être envoyés plus loin pour témoigner.
D’autres le seront à côté de chez eux auprès de celles et ceux qui les entourent et qui parfois, malgré tout ce qu’ils peuvent dire, n’attendent que la visite d’un chrétien porteur de l’amour de Dieu pour pouvoir s’ouvrir et prendre le chemin eux aussi.

« La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux » nous dit un autre Evangile.
Chaque jour Dieu nous précède auprès des hommes et des femmes auprès de qui Il nous appelle…

Ouvrons nos cœurs à son appel et mettons nous en marche à la suite de celles et ceux qui avant nous se sont demandé comment ils allaient faire, celles et ceux qui ont pourtant contribué par leur disponibilité à Dieu, à changer la vie des hommes et des femmes de leur temps.


Amen

dimanche 17 août 2014

2014-08-17 - A - 20° Dimanche du temps ordinaire - Jésus exauce la prière d'une étrangère (Mt 15, 21-28)


20ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Dieu accueille les étrangers qui viennent le prier (Is 56, 1.6-7)
Lecture du livre d'Isaïe
Parole du Seigneur :
Observez le droit, pratiquez la justice. Car mon salut est approche, il vient, et ma justice va se révéler.
Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l'amour de son nom et sont devenus ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et s'attachent fermement à mon Alliance, je les conduirai à ma montagne sainte. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s'appellera « Maison de prière pour tous les peuples ».
2ème lecture : Le rôle des Juifs dans la nouvelle Alliance (Rm 11, 13-15.29-32)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère de rendre un jour jaloux mes frères de race, et d'en sauver quelques-uns.
Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l'écart, qu'arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !
Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables.
Jadis, en effet, vous avez désobéi à Dieu, et maintenant, à cause de la désobéissance des fils d'Israël, vous avez obtenu miséricorde ; de même eux aussi, maintenant ils ont désobéi à cause de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c'est pour que maintenant, eux aussi, ils obtiennent miséricorde.
Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes.
Evangile : Jésus exauce la prière d'une étrangère (Mt 15, 21-28)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur protège l'étranger. Heureux qui met en lui son espoir ! Alléluia. (Ps 145, 5.8-9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. — C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.





20ème dimanche du temps DE l’ordinaire.
Je sais que je l’ai déjà dit, mais il ne nous faut absolument pas oublier que ce temps n’a d’ordinaire que le nom.

C’est L’ORDINAIRE, les basiques de notre fois qui nous sont rappelés semaine après semaine.

Chacun d’entre nous est à la recherche de la recette du bonheur et bien elle est là sous nos yeux qui nous est offerte jour après jour, semaine après semaine.

Elle est contenue dans ce gros livre qu’on appelle la Bible ; Un gros livre qui ne figure bien souvent plus dans nos bibliothèques et que trop peu d’entre nous prennent encore le temps de lire.

Certes, c’est une parole qui se découvre… Elle n’est pas toujours simple à lire.
Et pourtant je peux vous assurer par expérience, que si nous prenons l’habitude de la lire, elle finit par nous révéler chaque jour au moins un point qui peut nous aider à guider notre journée et à faire des heures qu’elle contient de vrais et grands moments de bonheur pour nous-mêmes et pour tous ceux qui nous entourent.

En ce dimanche, les textes nous rappellent que le Salut de Dieu est offert à tous les hommes.

C’est un peu comme la Bible dont je viens de parler…
La Parole est une parole à découvrir…
L’Amour de Dieu se découvre lui aussi…

Pour comprendre cela, je ferai un parallèle simple avec un cadeau qui nous serait offert et que nous refuserions d’ouvrir…
Comment le découvrir ? Comment apprendre à l’apprécier si nous n’ouvrons pas le paquet et si nous ne nous y intéressons pas un minimum ?

Dieu est ainsi… Il nous offre le Salut, c'est-à-dire son Amour pour que nous le découvrions, que nous nous l’approprions, que nous le laissions nous imprégner et nous guider chaque jour.

Alors c’est vrai, nous ne sommes pas toujours réceptifs…
Il arrive qu’on nous fasse de très beaux cadeaux mais que nos cœurs ne soient pas en condition pour les recevoir…

Bien souvent nos souffrances ou simplement nos occupations nous empêchent de les apprécier.

Heureusement, Dieu est persévérant… Il ne se contente pas de nous offrir son cadeau une seule fois… Il ne se formalise pas si nous le refusons ou si à plusieurs reprises nous ne sommes pas prêts… Il revient vers nous encore et encore et encore… Ne se lassant jamais.

Sans cesse il met sur notre route des témoins de l’Evangile, des parents, des amis, parfois des inconnus, qui par une parole placée au bon moment nous aideront enfin à apprécier ce cadeau qui nous est fait.

Dieu continuera à nous offrir ce cadeau jusqu’à notre dernier souffle…
Jusque là, il nous sera donné d’ouvrir les yeux sur son Amour et toutes les conversions qu’Il peut opérer en nous.

C’est ce que nous disent les textes de notre dimanche.

Nul ne peut se dire exclus de l’Amour de Dieu quelle que soit sa vie.
Et aucun d’entre nous ne doit oublier que même les plus grands criminels qui ont traversé et traversent encore les siècles ont en eu une graine de cet amour, une graine qui – comme pour Saint Paul – peut éclore à n’importe quel moment et les transformer en témoins vivants et heureux de l’Evangile.

Il vous arrive sans doute comme à moi, de maugréer sur untel ou une telle parce qu’il a fait ceci ou cela de mal, parce qu’il a mal agit en telle ou telle circonstance… Je suis certain que vous trouverez sans peine un exemple dans un coin de votre tête.

C’est là un comportement bien humain c’est vrai… et pourtant nous sommes alors dans l’erreur.

Nous râlons, nous crions même parfois… Mais quand ces cris retombent… essayons de nous souvenir que dans cette personne que nous montrons du doigt est aussi présent l’Amour de Dieu.

Plutôt que de nous demander comment la punir, comment nous venger même parfois, redoublons d’efforts et prions pour que la graine dont j’ai parlé éclose… Soyons encore et encore les témoins de l’Amour qui se donne.

Je ne reviendrai pas sur les textes des 1ère et 2nd lectures… C’est ce qu’elles nous disaient toutes les deux.

Comme d’habitude, l’Evangile vient en point d’orgue de ces textes.
C’est le texte de la Cananéenne qui nous est proposé aujourd’hui.

Il faut savoir qu’un Cananéen est un non-juif et donc un Païen !
Il n’est considéré par personne… Rejeté bien souvent ou tout du moins ignoré.

Elle a beau être païenne, elle a entendu parler de l’arrivée de Jésus et vient à sa rencontre…

Elle a beau ne pas en savoir d’avantage sur l’écriture et sans doute même de l’amour de Dieu, elle place son espoir en cet homme dont elle a sans doute entendu parler pour tout ce qu’il a déjà fait de bien.

Comme nous quand ca ne va pas, nous cherchons quelqu’un qui puisse répondre à nos attendre… Nous mettons le peu d’espoir qui nous reste en celui ou celle qui semble pouvoir nous aider.

« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon »

Et pourtant Jésus commence par ignorer cette supplique…
Il insiste en disant qu’il n’a été envoyé QU’au brebis perdues d’Israël… sous entendant qu’elle n’en fait même pas partie…

Il va jusqu’à la comparer à un chien dans cette phrase que nous connaissons : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. »

Mais elle ne s’en offusque pas…
Au contraire ; elle fait preuve d’encore d’avantage d’humilité… Elle se prosterne devant lui…
« C'est vrai, Seigneur » repend-elle « mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

Par ce court dialogue, elle reconnaît son ignorance. Elle sait que jusque là elle n’a rien fait de « religieux » si je puis dire, elle se reconnait indigne de participer au repas… Et elle précise simplement qu’elle est prête à se contenter des miettes de l’Amour de Dieu…

Elle sous entend ainsi que le peu que le Christ pourra lui donner suffira à libérer sa fille, elle reconnait en lui la grandeur de Dieu qui peut tout.

Jésus voit alors qu’elle est inspirée par Dieu… La graine a germé et il lui offre ce qu’elle demande.


Oui, la Bonne Nouvelle est offerte à tous et chacun a bien évidemment droit à bien plus que des miettes.

Il y a deux semaines nous entendions l’Evangile de la multiplication des pains.
Il resta 12 paniers pleins de ce repas !

Chaque fois que nous venons à la Messe, chaque fois que nous rencontrons Dieu, nous repartons nous aussi avec un panier plein de l’Amour de Dieu…
Aujourd’hui encore, nous venons refaire le plein.

Qu’avons-nous fait de cet Amour entre temps ?

L’avons-nous gardé pour nous ou alors sommes nous allés en faire don à ceux qui nous entourent, les Cananéens de notre monde ?

Trop souvent nos communautés restent centrées sur elles-mêmes, autour d’un clocher.

Depuis la Pentecôte, nous sommes pourtant envoyés dans le monde pour lui transmettre l’amour de Dieu.

Une foi authentique ne se cantonne pas à l’intérieur des murs de nos églises, elle est faite pour porter du fruit en dehors de ces murs. Elle se proclame dans le monde, elle ne craint pas de se montrer même là où elle n’a pas l’habitude d’être vue, voir même là où elle n’est pas forcément la bienvenue, là où elle bouscule les consciences également.

Pour terminer, je ne peux résister au besoin de vous parler ici de nos frères chrétiens d’Irak, de Syrie et de tous les endroits du monde où ils sont en dangers.

C’est à nous chrétiens d’occident qu’il appartient de faire monter nos voix pour le faire savoir au monde qui nous entoure, un monde qui semble l’ignorer ou ne s’en soucie que parce que derrière leur intervention se trouve des intérêts économiques.

Il nous appartient aussi de faire monter nos voix pour que ce monde bouge sauver nos frères.

Et je ne parle pas de prendre les armes… Je parle de témoigner, d’alerter de déranger les consciences comme je viens de le dire…

Je parle de prier pour que les esprits de ceux qui les persécutent soient éclairés par l’amour de Dieu comme l’a été celui de Saint Paul.

Nos témoignages, notre engagement, nos prières ne peuvent que porter du fruit…

Nous sommes invités à sortir de nos murs.
Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas nous enfermer dans nos seules envies de bonheur.
Ne l’oubliez pas : Le Salut de Dieu est offert à tous les hommes !


Amen