dimanche 30 novembre 2014

2014-11-30 - B - 1er Dimanche de l'Avent - « Veillez ! » (Mc 13, 33-37)


1er Dimanche de l'Avent
1ère lecture : Appel au Seigneur pour qu'il vienne (Is 63, 16b-17.19b; 64, 2b-7)
Lecture du livre d'Isaïe
Tu es, Seigneur, notre Père, notre Rédempteur : tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi Seigneur, nous laisses-tu errer hors de ton chemin, pourquoi rends-tu nos cœurs insensibles à ta crainte ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs et des tribus qui t'appartiennent. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant toi.
Voici que tu es descendu, et les montagnes ont fondu devant ta face. Jamais on ne l'a entendu ni appris, personne n'a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers l'homme qui espère en lui. Tu viens à la rencontre de celui qui pratique la justice avec joie et qui se souvient de toi en suivant ton chemin. Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant nous serons sauvés. Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis. Nous étions tous desséchés comme des feuilles, et nos crimes, comme le vent, nous emportaient. Personne n'invoquait ton nom, nul ne se réveillait pour recourir à toi. Car tu nous avais caché ton visage, tu nous avais laissés au pouvoir de nos péchés. Pourtant, Seigneur, tu es notre Père. Nous sommes l'argile, et tu es le potier : nous sommes tous l'ouvrage de tes mains.
2ème lecture : L'Église est fidèle dans l'attente du Seigneur (1Co 1, 3-9)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu'il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la Parole et toutes celles de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s'est implanté solidement parmi vous. Ainsi, aucun don spirituel ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C'est lui qui vous fera tenir solidement jusqu'au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.
Evangile : « Veillez ! » (Mc 13, 33-37)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Montre-nous, Seigneur, ta miséricorde : fais-nous voir le jour de ton salut. Alléluia. (cf. Ps 84, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d'un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »





Ca y est nous y sommes !

Après avons égrainé les dimanches du temps ordinaire nous entrons maintenant dans le temps de Noël.

Durant 37 dimanches l’Eglise nous a offert 37 occasions de rester éveillés… 37 basiques, des fondamentaux posés là pour nous aider à cheminer, et à rester des passionnés de Dieu !

Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises : l’année liturgique ne se résume pas seulement à Noël et Pâques !
Elle n’a rien  à voir avec le calendrier d’une saison de football…

Dans une saison de football, on se passionne au moment de la coupe… On suit les équipes jusqu’à la finale puis on se rendort en quelques sortes en attendant la saison suivante.

Le calendrier liturgique n’a rien à voir avec cela.
Nous ne devons pas seulement nous éveiller pendant l’Avent ou pendant la Carême pour aller jusqu’à Noël ou Pâques et nous rendormir ensuite en attendant la fête suivante.

Si nous voulons réellement que se développe en nous notre foi, cette envie de Dieu…
Si nous voulons réellement être les témoins d’une religion qui rend heureux et libre…
Alors si nous voulons réellement cela c’est tous les jours que nous devons rester éveillés et passionnés du Christ !

Il nous faut rester en éveil !
C’est ce que nous rappellent également les textes de ce premier dimanche de l’Avent.

Avent est un mot dérivé de venue, avènement…
Fêter l’Avent, c’est fêter les 3 venues du Seigneur dans nos vies…

« 3 venues… C’est bizarre… Je n’ai souvenir que d’une seule » me direz-vous peut-être…
Et vous pensez à Noël que nous allons fêter dans quelques semaines, cette fête où Dieu nous donne son Fils ; Dieu qui se fait homme parce que pour montrer qu’Il nous aime jusqu’au bout Dieu nous fait ce magnifique cadeau !

En creusant un petit peu on se dit – et les textes nous le rappellent – un jour le Christ reviendra dans la gloire… C’est ça la seconde venue !

« Ah oui c’est vrai… J’avais oublié… »
C’est vrai qu’à force de l’entendre dire nous pourrions finir par nous dire que si ça ne s’est pas produit au temps des apôtres, si ça ne s’est pas produit au temps de nos grands-parents, de nos parents, alors il y a fort peu de chances pour que cela se passe à notre époque…

Certains finissent même pas se dire que c’est une belle histoire tout cela mais que finalement il ne reviendra pas « Des belles histoires tout cela… Mais avec tout ce qu’on voit dans notre monde… Je n’y crois plus »

Oui, c’est vrai la vie est difficile, parfois très difficile pour certains d’entre nous… Mais réagir ainsi revient à dire que Dieu est un menteur…

Le Christ lui-même nous l’a promis : Il reviendra !
Lui qui a fait tant de belles choses, lui qui a pris soin de tant et tant de gens, comment pourrait-il nous avoir fait une promesse en l’air ?

Il reviendra…
Comme le dit le texte, il ne nous appartient pas de savoir quand… Mais il reviendra…

Mais j’ai parlé de 3 venues…
Nous avons évoqué Noël… Le retour jour de son retour…

Mais quel est donc cette 3ème venue qui nous échappe ?
Ce 3ème temps où le Christ vient parmi les hommes ?

Ce 3ème temps, c’est aujourd’hui, c’est demain, c’est après demain… c’est chaque jour de notre vie…

Le Christ a également dit « et moi je suis avec vous chaque jour jusqu’à la fin des temps… »

« Ah, c’est de cela qu’il voulait parler le diacre… Ah oui ça on le sait, mais ça, c’est une image… une façon de nous dire qu’il veille sur nous… Mais on ne le voit pas on ne le sent pas… »

Et c’est sans doute là le plus grand mal des chrétiens de notre époque et sans doute plus particulièrement de notre vieille Europe : Ne plus croire ou plus simplement ne plus comprendre que Dieu est réellement présent dans chaque instant de nos vies.

Il chemine avec nous à chaque instant…
Il est présent à côté de chacun d’entre nous dans le quotidien de nos vies.

Alors oui, c’est vrai il faut un peu d’entrainement pour le percevoir…
Mais cet entrainement n’a rien à voir avec le football dont je parlais tout à l’heure…

L’entrainement dont je parle est l’entrainement du cœur…
On ne peut pas connaître réellement un ami si on ne le voit que deux fois par an.
On ne peut pas vraiment connaître le Seigneur, on ne peut pas le sentir proche de nous, percevoir sa présence dans chaque instant si on se contente de venir à sa rencontre à Noël et à Pâques.

C’est chaque jour que nous devons nous mettre à sa recherche, c’est chaque jour dans le temps de l’ordinaire comme dans les temps de fête que nous sommes invités à mieux le connaître.

La Parole, la prière et les Sacrements…
Voilà les trois moyens de faire chaque jour un peu plus la connaissance de Dieu !

Nous n’avons pas cette habitude ?
Nous voulons nous y mettre ?
Et bien c’est le bon moment !

L’Avent est là pour nous permettre de remettre le pied à l’étrier…
L’Avent c’est aussi l’occasion qui nous est offerte de prendre les bonnes résolutions qui vont changer nos vies.

Petit à petit la Prière nous deviendra familière…
Petit à petit la Parole éclairera chacun de nos jours…
Petit à petit les Sacrement nous permettront de vivre vraiment la rencontre avec Dieu.

Un peu à la fois nous reprendrons ce rôle de veilleur dont les textes de ce jour nous parlent.

Cela ne nous permettra toujours pas de savoir quand aura lieu le retour du Christ.
Mais cela nous permettra d’y être prêt…

Ayant découvert le Christ, ayant fait la vraie rencontre, nous vivrons à l’image du Christ au service de ceux qui nous entourent, préparant le royaume pour le jour de son retour.

Un peu abstrait tout cela me direz-vous…
Alors laissons-nous porter…
Profitons de ce temps de l’Avent pour aller à la rencontre de ce petit enfant qui dans quelques semaines va nous être offert et qui – si nous le voulons – va changer nos vies.


Amen

dimanche 23 novembre 2014

2014-11-23 - A - Seigneur Jésus, Roi de l'univers - La venue du Fils de l'homme, pasteur, roi et juge de l'univers (Mt 25, 31-46)


Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l'Univers
1ère lecture : Dieu, roi et berger d'Israël, jugera son peuple (Ez 34, 11-12.15-17)
Lecture du livre d'Ezékiel
Parole du Seigneur Dieu : Maintenant, j'irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d'obscurité. C'est moi qui ferai paître mon troupeau, et c'est moi qui le ferai reposer, déclare le Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice. Et toi, mon troupeau, déclare le Seigneur Dieu, apprends que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.
2ème lecture : La royauté universelle du Fils (1Co 15, 20-26.28)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Le Christ est ressuscité d'entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection. En effet, c'est en Adam que meurent tous les hommes ; c'est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang : en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu'il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C'est lui en effet qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort. Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.
Evangile : La venue du Fils de l'homme, pasteur, roi et juge de l'univers (Mt 25, 31-46)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Béni soit le règne de David notre Père, le Royaume des temps nouveaux ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Alléluia. (cf. Mc 11, 9-10)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'
Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »





Cette fois le temps de l’ordinaire touche à sa fin et comme pour nous préparer à entrer enfin dans l’Avent, nous fêtons aujourd’hui le Christ Roi de l’univers…

Le Christ ROI de l’univers…
Un roi oui c’est vrai, mais pas à l’image de ceux dont nous avons l’habitude…

Il a lui aussi marqué l’histoire des hommes mais ce n’est pas par ses hauts faits d’arme… Il n’a conquis que les cœurs et les âmes mais aucune terre… et contrairement aux rois que nous avons en tête il n’a sur les mains le sang de personne.

Ces mêmes rois – mais les présidents de notre époque sont du même tonneau – ces mêmes rois ont pour habitude d’être servis et pas vraiment de servir.

Qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui, nos gouvernants sont bien plus attirés par la chaleur de leur fauteuil que par celle des cœurs qu’ils ont pourtant en charge de d’aider, de protéger…

L’espace de cette homélie au moins, il nous faut oublier ces rois et ces présidents. La royauté de celui que nous fêtons n’a rien de commun avec la majorité d’entre eux.

Peut-être vous demandez vous alors pourquoi le Christ est lui aussi nommé ROI et pas n’importe quel roi : Le roi de l’univers !

Le prophète Ezéchiel dans la première lecture nous donne toute l’explication.
Il nous annonce un roi à la manière d’un berger… 

Un berger veille sur son troupeau…
Il se met à leur service et veille au bienêtre de chacune de ses brebis…

Loin d’être un exploiteur de ceux qui lui sont confiés, il se met tout entier au service de chacune d’entre elles !

Vous en connaissez beaucoup vous, des rois ou des présidents qui agissent comme ça ?

Ce bon berger fait attention aux plus faibles de ses brebis et veille sur elles…
Même s’il veille avec un grand amour sur celles qui sont en pleines forme, il prendre grand soin de rendre force et vigueur à celles qui sont plus faibles.

Mais laissons là les comparaisons avec le berger et les brebis.

Chacun de nous le sait, notre berger à nous c’est le Christ.
Ce roi qui se met au service de chacune et chacun d’entre nous c’est Lui, le Roi de l’univers.

Par ce texte nous découvrons que pour être Roi il faut se mettre au service des autres.
Car la vraie royauté, c’est celle de l’Amour…

Chez les hommes aussi il y a des faibles et des forts…
Chez les hommes aussi il y en a qui ont la santé et d’autres qui ne l’ont pas
Chez les hommes aussi il y a ceux qui sont toujours vertueux et ceux qui le sont moins…

Dans notre esprit Roi = fort, riche, beau, puissant, et bien d’autres qualificatifs encore…

Et bien avec le Christ, ce référentiel vol en éclat…

Ceux qui sont grands à ses yeux sont ceux qui avant tout se mettent au service des autres, ceux qui les aident à aller mieux quand ils sont malades, ceux qui les consolent quand ils sont dans la peine, ceux qui les aident à se relever plutôt que de les juger quand ils sont tombés.

Voilà le nouveau référentiel auquel chacune et chacun d’entre nous doit tenter de se conformer…

J’ai bien dit « tenter »… car évidemment chacun d’entre nous a ses propres limites… Vous avez vos limites et j’ai les miennes…

Nous ne sommes parfaits et le Seigneur le sait…
S’il ne devait laisser entrer dans le Paradis que celles et ceux qui sont parfaits il s’ennuierait sans doute beaucoup…

Personne ne nait Saint… C’est par notre engagement à sa suite que nous le devenons… C’est en prenant notre place de serviteur que nous préparons cette place auprès de lui.

Certains d’entre nous se mettent en route dès leur plus jeune âge et d’autre le font plus tard… parfois bien plus tard… quand leurs yeux s’ouvrent enfin sur l’Amour de Dieu…

Ce qui sera important au jour de notre mort quand nous nous présenterons face à Lui, c’est d’avoir vécu cette transformation…

Et peu importe que nous la vivions à 10, 50 ou 70 ans…
Le plus important c’est de la vivre…
Le plus important c’est de reconnaître en Dieu, en son Amour, le vrai chemin de royauté…

Il n’en est cependant pas moins vrai qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents comme nous le disait l’Evangile de la semaine dernière.

Pour avoir part nous aussi à cette royauté… Pour pouvoir nous aussi arriver à la vie éternelle dont nous parle le texte de Saint Matthieu, il n’y a qu’une solution : Aimer, Aimer vraiment Dieu bien sûr, mais également toutes celles et ceux qu’Il met sur notre route quotidienne…

Ils sont celles et ceux qui souffrent et dont, peut-être, nous nous occupons déjà au travers de notre participation à tel ou tel mouvement caritatif.

Mais il est aussi ce voisin avec qui nous ne nous entendons pas et que nous évitons le plus possible…

Il est aussi ce collègue si autoritaire et qui ne pense qu’à sa place et dont nous disons du mal à la machine à café…

Il est encore ce jeune désœuvré que nous mettons parfois un peu facilement et rapidement dans une espèce de lot en nous disant « nous d’not temps… »

Ils sont partout dans nos vies et pas seulement là où nous avons envie de les aider…
Donner ce qu’on a envie de donner n’est pas suffisant… ça nous donne sans doute bonne conscience mais ce n’est pas suffisant…

Le Christ ne s’est pas dit « Et non, j’ai pas prévu de mourir pour eux moi » ou encore « Ah non, je ne parle pas à une Samaritaine…» ou encore « Ah non… Moi je ne vais pas chez les romains »

C’est en faisant un réel don de soi qu’on réalise pour les autres l’Amour que Dieu a pour eux.

Pas de panique ! Dieu ne nous demande pas obligatoirement de mourir au sens physique du terme… Ce qu’il nous demande c’est d’accepter que se produise en nous la transformation que cet amour peut produire…

C’est un amour qui peut dépasser, transformer nos limites !
Ce que nous pensons ne pas pouvoir faire deviendra tout d’un coup possible parce que nous aurons accepté de laisser éclairer nos limites par l’Amour de Dieu…

Ça ne se fait bien souvent pas du jour au lendemain…
Il faut du temps pour que nos cœurs puissent être imprégnés par cet Amour.

La semaine prochaine nous allons entrer dans le temps de l’Avent…
Au fil des semaines nous allons découvrir, redécouvrir qui est cet enfant qui va nous être offert au soir de Noël et quel est vraiment cet Amour dont il nous comble et ce qu’il attend réellement de nous.

Tout ce que Dieu a besoin c’est de notre « Oui », oui à la transformation par son Amour.


Amen

dimanche 16 novembre 2014

2014-11-16 - A - 33° Dimanche du temps ordinaire - La venue du Fils de l'homme. Faire fructifier les dons du Seigneur (brève 14-15.19-21) (Mt 25, 14-30)


33ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : La femme vaillante fait fructifier ses talents (Pr 31, 10-13.19-20.30-31)
Lecture du livre des Proverbes
La femme vaillante, qui donc peut la trouver ? Elle est infiniment plus précieuse que les perles. Son mari peut avoir confiance en elle : au lieu de lui coûter, elle l'enrichira. Tous les jours de sa vie, elle lui épargne le malheur et lui donne le bonheur. Elle a fait provision de laine et de lin, et ses mains travaillent avec entrain. Sa main saisit la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau. Ses doigts s'ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
Décevante est la grâce, et vaine la beauté ; la femme qui craint le Seigneur est seule digne de louange. Reconnaissez les fruits de son travail : sur la place publique, on fera l'éloge de son activité.
2ème lecture : Soyons vigilants pour attendre la venue du Seigneur (1Th 5, 1-6)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens
Frères,
au sujet de la venue du Seigneur, il n'est pas nécessaire qu'on vous parle de délais ou de dates. Vous savez très bien que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix ! quelle tranquillité ! », c'est alors que, tout à coup, la catastrophe s'abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n'êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour ; nous n'appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.
Evangile : La venue du Fils de l'homme. Faire fructifier les dons du Seigneur (brève : 14-15.19-21) (Mt 25, 14-30)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. Voici qu'il vient sans tarder, le Seigneur : il apporte avec lui le salaire, pour donner à chacun selon ce qu'il aura fait. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !' »





Nous sommes au 33° dimanche du temps ordinaire.

Le temps ordinaire… 37 Dimanches dans une année…
37 dimanches ou peut-être nous nous disons que si c’est le temps ordinaire, il ne doit pas se passer grand-chose dans l’Eglise.

Et bien c’est faux !
Il n’y a pas qu’à Noël et à Pâques que l’Eglise existe…

Le temps ordinaire est ce temps où, semaine après semaine, l’Eglise nous offre de revisiter des basiques, des choses importantes qui nous aident à construire et à étayer notre foi, des fondamentaux que nous sommes invités à méditer pour renforcer notre foi en Dieu.

Ce temps ordinaire est donc plutôt le temps DE l’ordinaire et il a tout autant d’importance que les grandes fêtes qui jalonnent notre année liturgique.

Et quel est donc le basique que nous sommes invités à revisiter en ce 33° dimanche ?
Il est tout simple : Jésus reviendra !

« Ah c’est ça… Ben ça valait pas la peine de faire tant de mystère… On le sait que Jésus va revenir ! »

En sommes-nous bien surs ?
Oui, c’est vrai nous le disons bien haut et fort, nous savons que Jésus va revenir… Un jour… Mais ce jour nous semble parfois si loin… que même si nous le savons, nous ne nous y préparons peut-être plus réellement…

On nous l’a tellement dit au travers des 20 siècles qui se sont écoulés depuis son départ que même si on y croit, on y prête sans doute un peu moins d’attention…

Mais du coup… Si vraiment Jésus revenait demain… S’il revenait ce soir et qu’il franchisse la porte de cette église (la montrer et faire une pause…)

Qu’aurions-nous à lui dire ?
Comment l’accueillerions-nous ?
Plus important : Que pourrions-nous lui présenter de ce que nous avons réalisé à sa suite ?

Ce qui est sûr, c’est que le jour où il viendra, il nous demandera des comptes…
Lui qui a donné sa vie pour nous, nous demandera ce que nous avons fait de son amour…

C’est tout l’enjeu des textes de ce dimanche et tout particulièrement de l’Evangile que nous venons d’entendre…

Mais au fait… Que nous dit cet Evangile au final ?
Décortiquons le ensemble pour voir ce qu’il peut bien vouloir dire dans nos vies d’hommes et de femmes du 21° Siècle.

Un homme part en voyage…
Il décide de confier ses biens – tous ses biens - à ses serviteurs.
Il donne cinq talents au premier, deux au second et un seul au dernier.
L’Evangile nous dit – et c’est important - qu’il donne à chacun selon ses capacités.

Les talents dont nous parlons ici ne sont pas les capacités, les dons de chacun… Mais de l’argent… et beaucoup d’argent…

Il faut savoir qu’un talent est une unité de mesure qui pèse 26 kilos d’argent.
C’est donc une somme considérable que chacun des serviteurs a reçu.

Si chacun a reçu une somme différente, c’est parce que chacun a sa propre capacité à la faire fructifier… L’homme riche n’a pas choisi des hommes sans capacité, il a choisi trois hommes qui avaient des capacités différentes et c’est en fonction de ces capacités que chacun est appelé à faire fructifier ce qui lui a été confié.

Transposons cette histoire dans notre époque.

L’homme qui part en voyage c’est le Christ.
En partant, il a laissé à chacun d’entre nous ce qu’il avait de plus précieux : Son Amour pour les hommes !

Et tout comme dans le texte, il nous demande de le faire fructifier… Il nous demande de le faire grandir, de le porter à nos frères, et de tout faire pour que cet amour donne du fruit.

Dieu sait très bien que nous ne sommes pas tous égaux.
Il sait que nous avons tous des capacités, des dons différents…
Alors il nous donne une mission adaptée à nos capacités mais il donne beaucoup… Il donne tout ce qu’il a…

L’Evangile continue…

Deux serviteurs font fructifier les talents reçus tandis que le troisième l’enfouit.

Le maître de la maison revient et demande des comptes à ses serviteurs.

Il félicite et récompense les deux premiers… Ils ont reçu à la mesure de leurs capacités et se sont tous deux démenés pour faire fructifier ce qu’ils ont reçu.

Vient alors le troisième serviteur…
Celui-là a enfouit ce qu’il avait reçu et le rend tel quel à son maître.
Il cherche vaguement une excuse en disant qu’il a eu peur de ce maître qui moissonne là où il n’a pas semé… qui ramasse le grain là où il ne l’a pas répandu…

Le maître le reprend alors et reprend ses propres arguments…
Il est d’accord avec le serviteur… Il est effectivement celui qui récolte là où il n’a pas semé… qui ramasse le grain là où il ne l’a pas répandu…
Mais il complète en disant que le serviteur savait tout cela puis il l’accuse de paresse, et il le fait jeter dehors.

Mais qu’est-ce que tout cela peut bien vouloir dire dans nos vies d’hommes et de femmes du 21ème siècle ?
Que veut dire cette histoire de maître qui récolté là où il n’a pas semé… qui ramasse le grain là où il ne l’a pas épandu ?

C’est vrai : Nous sommes les ouvriers et Dieu est le maître !
C’est vrai : c’est nous qui faisons le travail du quotidien et c’est Dieu qui viendra un jour récolter le fruit de ce travail !

Peut-être vous dites-vous que ce n’est pas juste… « Pourquoi est-ce que c’est nous qui nous tapons tout le boulot ? »
Certains iront peut-être même jusqu’à se dire « C’est vrai après tout… Qu’est-ce qu’il fait Dieu pendant tout ce temps ? »

C’est un cadeau, une marque de confiance énorme que Dieu nous fait en vous demandant de faire le travail.

Lui qui est Dieu, a commencé par se faire homme…
Il a voulu que nous comprenions à quel point il tient à nous…
En nous demandant de poursuivre l’œuvre de son Fils, son œuvre…

Mais attention, Il ne nous met pas sur les épaules un fardeau dont Il voudrait se débarrasser…
Il ne nous confie pas une tâche pour avoir le plaisir de nous taper dessus si nous ne nous en acquittons pas correctement…

Il nous dit qu’il nous fait confiance pour transmettre Son Amour à nos frères…
Il nous dit qu’il a choisi d’avoir BESOIN de nous pour faire en sorte que nos frères découvrent par nous combien Aimer peut changer nos vies.

Dans ce cas me direz-vous, pourquoi le maître de notre Evangile punit-il le serviteur qui n’a pas fait fructifier son argent ?

Et bien tout simplement parce qu’il fallait bien prendre une métaphore pour faire comprendre les choses aux gens…

Notre Dieu n’est pas un Dieu qui punit…
Notre Dieu n’est pas un apothicaire qui compte nos bonnes actions en faisons un rond vert à côté de notre nom quand nous faisons quelque chose de bien ou une croix rouge quand nous faisons quelque chose de mal.

Il n’est qu’Amour et miséricorde…
Mais pour que sa miséricorde puisse s’exercer, il nous faut être repentant, il nous faut reconnaître nos limites et Lui demander son aide.

C’est le sens que nous devons trouver dans le texte.
Ce n’est pas Dieu qui nous chassera dans la nuit, là où, comme le dit le texte, il y aura des pleurs et des grincements des dents…

Seuls ceux qui comme le troisième serviteur de notre histoire auront choisi d’enfouir l’Amour que Dieu leur a transmis, c’est-à-dire ceux qui auront refusé de s’engager, ceux qui auront choisi de faire passer leurs propres intérêts avant ceux des autres, seuls ceux qui s’ingénient à chercher les poux dans la tête des autres plutôt que de faire Eglise….

Seuls ceux-là se seront eux-mêmes exclus de l’Amour de Dieu et n’auront rien à lui présenter quand Il reviendra.

Et pourtant, quels que soient notre âge, notre situation, notre état de santé, aucun d’entre nous n’est privé du don d’Amour de Dieu. Dieu donne, Dieu SE donne et nous demande à nous aussi de donner le meilleur à ceux qu’Il nous confie.

A nous de jouer maintenant…
A nous de décider en sortant de cette église quel serviteur nous voulons être.


Amen