dimanche 30 décembre 2012

2012-12-30 - C - La Sainte Famille



La Sainte Famille


1ère lecture : L'enfant donné par le Seigneur (1 S 1, 20-22.24-28)

Lecture du premier livre de Samuel

Le temps venu, Anne conçut et mit au monde un fils ; elle lui donna le nom de Samuel (c'est-à-dire : Dieu exauce) car, disait-elle : « Je l'ai demandé au Seigneur. »
Elcana, son mari, monta au sanctuaire avec toute sa famille pour offrir au Seigneur le sacrifice habituel et celui du vœu pour la naissance de l'enfant.
Anne, elle, n'y monta pas. Elle dit à son mari : « Quand l'enfant sera sevré, je l'emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. »
Lorsque Samuel eut été sevré, Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ; elle avait pris avec elle un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin.
On offrit le taureau en sacrifice, et on présenta l'enfant au prêtre Éli.
Anne lui dit alors : « Écoute-moi, mon seigneur, je t'en prie ! Aussi vrai que tu es vivant, je suis cette femme qui se tenait ici près de toi en priant le Seigneur.
C'est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l'a donné en réponse à ma demande.
À mon tour je le donne au Seigneur. Il demeurera donné au Seigneur tous les jours de sa vie. » Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.

2ème lecture : Dieu fait de nous ses enfants (1 Jn 3, 1-2.21-24)
           
Lecture de la première lettre de saint Jean

Mes bien-aimés, voyez comme il est grand, l'amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu — et nous le sommes. Voilà pourquoi le monde ne peut pas nous connaître : puisqu'il n'a pas découvert Dieu.
Bien-aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est.
Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous nous tenons avec assurance devant Dieu.
Tout ce que nous demandons à Dieu, il nous l'accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qui lui plaît.
Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé.
Et celui qui est fidèle à ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous reconnaissons qu'il demeure en nous, puisqu'il nous a donné son Esprit.

Evangile : Les parents de Jésus le retrouvent chez son Père (Lc 2, 41-52)

Alléluia. Alléluia.
Vraiment, tu es un Dieu caché, Dieu parmi les hommes, Jésus, Sauveur !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume.
Comme ils s'en retournaient à la fin de la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent.
Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher.
C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent stupéfaits, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! »
Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être. »
Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu et des hommes.



Un Père… Une Mère… Un Enfant…

Je pense que vous savez de quoi je vais vous parler…
Et bien non pas du mariage pour tous…
Du moins pas tout de suite…

Je voulais tout d’abord vous parler de cette Sainte Famille qui est l’exemple entre tous les exemples, et qui nous est présentée dans l’Evangile d’aujourd’hui ; Car il me semble tout de même que c’est elle qui prime en ce dimanche et c’est peut-être également elle – providence du calendrier liturgique - qui par sa foi va éclairer notre cœur de chrétien sur ce que doit être notre position face à ce mariage pour tous…

Mais j’ai dit : pas tout de suite, alors revenons en, si vous le voulez bien, à notre dimanche de la Sainte Famille…

Il s’agit d’une famille humaine toute simple comme des millions d’autres avant la naissance de Jésus et comme des millions depuis.
L’humanité de cette famille, dans la suite de la nuit de Noël, est là pour nous montrer une fois encore que c’est dans la simplicité d’un quotidien que Dieu choisit de s’établir.

Marie & Joseph sont unis par un amour immense qui leur vient de Dieu et de la confiance que chacun d’entre eux ont mise en Lui depuis des années…

Et que personne ne me dise, je vous en prie, que pour eux ca a été facile…

Souvenez-vous de la façon dont la naissance de Jésus a été annoncée à Marie…
Souvenez-vous de la façon dont Joseph à lui aussi appris que celle qui devait devenir son épouse, était enceinte…

Tous deux, comme chacun d’entre nous dans les grandes étapes de nos vies, tous deux ont été eux aussi appelés à des gestes de foi, à vivre de leur enracinement en Dieu.
C’est cette foi, cet enracinement qui leur a permis de continuer le chemin et c’est d’abord en cela qu’ils sont pour nous le plus beau des exemples.


Je retiendrai de la première lecture qu’elle nous rappelle que nos enfants ne nous appartiennent pas seulement à nous, leurs parents.

Dans ce texte Anne, qui a longtemps prié pour que Dieu lui accorde son fils Samuel, est tellement heureuse que, comme elle l’a promis, elle vient consacrer son enfant au Seigneur.

Cette lecture nous rappelle que par le Baptême nous devenons également enfants de Dieu…

La seconde lecture nous rappelle que par ce baptême nous est conférée une extraordinaire dignité, mais une dignité dont – pardonnez-moi le jeu de mot – il faut que nous nous montrions dignes !

Pour cela ce texte nous rappelle les deux premiers commandements de Dieu, que nous connaissons bien et que le Christ lui-même nous a laissés : « avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé. »

Cette dignité qui nous est donc accordée par le Baptême exige de nous que nous la fassions, en quelque sorte, fructifier…
Ce n’est pas une distinction honorifique, mais un engagement que nous prenons et que nous nous devons de respecter au nom de notre Foi.

Dans l’Evangile, nous voyons Marie & Joseph, désarçonnés par le mystère de Dieu qui se réalise dans le petit Jésus qui a douze ans.

Ce dernier, est introuvable pendant trois jours et tous comme les parents de notre époque qui seraient dans le même cas, Marie & Joseph sont inquiets… Qu’est-il arrivé au petit Jésus ?

Et quand ils le retrouvent, on peut imaginer leur soulagement, un soulagement mêlé de toute l’inquiétude qu’ils ont ressentie et qui s’envole en un instant.

Et leurs premières paroles sont sans doutes celles que nous aurions nous aussi, tout empreints de ce soulagement et cette inquiétude : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! »

Et Jésus de leur répondre ces paroles qu’ils ne comprennent pas encore : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. »

Mais que peuvent bien vouloir dire ces paroles dont le texte nous dit que Marie les gardait dans son cœur ?

Est-ce que Jésus voulait rester dans le temple, lieu où se trouvait Dieu ?
Si c’est bien cela, alors pourquoi revient-il avec Marie & Joseph vers Nazareth ?

Le véritable temple de Dieu n’est pas celui que l’on construit avec des pierres. Le Vrai temple de Dieu c’est son peuple… C’est chacun d’entre nous.

Être chez son Père, être parmi le peuple, c’est donc se mettre au service de chaque homme, c’est donc vivre au plus proche des hommes pour partager leurs joies et leurs souffrances…
En cela Jésus nous montre l’exemple…

Ce n’est pas seulement dans nos églises que nous devons vivre notre foi, mais surtout dans le monde, parmi le peuple de Dieu que ce dernier nous demande d’aimer comme Lui-même l’aime !

Vous le voyez, le dimanche de la Sainte Famille n’est pas seulement la belle histoire de Jésus retrouvé par Marie & Joseph après une escapade sans importance.
Ce texte est plein de sens, de sens et d’idéal, cet idéal qui devrait être celui de chaque famille de notre époque.

Et c’est là que j’en reviens au débat qui occupe notre pays en ce moment… celui du mariage pour tous…

Notre Pape et nos Evêques se sont prononcés sur le sujet.
Ils dénoncent tout d’abord, et ils ont totalement raison, une polarisation sur le sujet…

Nous sommes tellement occupés à débattre que, comme nos politiques, nous semblons en oublier d’autres préoccupations bien plus urgentes, comme la crise économique, la fermeture des entreprises, la hausse du chômage et toutes les douleurs humaines qui en découlent…

Quant au sujet lui-même, la position de l’église est claire et l’Evangile de la Sainte Famille là pour nous le confirmer…

Depuis que le monde est monde il a toujours fallu un homme et une femme pour qu’un enfant puisse voir le jour…

Ca n’a absolument rien à voir avec le hasard ou une lubie de Dieu.

Il l’a voulu ainsi parce que c’est dans l’altérité d’un couple qu’un enfant peut grandir en trouvant son équilibre.

Et dire cela n’est pas faire preuve d’homophobie.

C’est pourtant ce que voudraient nous faire croire les médias en rangeant un peu trop rapidement et trop facilement dans le camp des homophobes toutes celles et ceux qui sont contre le mariage pour tous, chrétiens en tête.

Non les chrétiens ne sont pas homophobes ; les homosexuels sont enfants de Dieu eux aussi… Les homosexuels sont nos frères en Jésus Christ et Dieu les aime comme il aime chacune et chacun d’entre nous.
Et pourtant, nous nous devons de défendre le mariage tel que nous le connaissons.

Nous nous devons de répondre à l’appel de notre Saint Père et de nos évêques pour défendre le mariage et au travers de lui la famille qui semble être la prochaine cible.

Dieu lui-même a choisi de confier son propre Fils à l’altérité d’une famille humaine pour lui permettre de trouver l’équilibre indispensable à cette part de condition humaine qu’il lui voulait.

Qui donc est l’homme pour remettre en cause cette altérité parentale ?
Une fois encore, tenterions-nous de nous montrer plus malins que Dieu ?

Nous sommes depuis peu dans l’année de la foi !
La foi c’est la lumière qui éclaire nos vies !

N’hésitons donc pas à prier le Seigneur d’éclairer nos vies et nos familles pour qu’elles demeurent l’endroit où les enfants continueront à trouver leur équilibre aimés par une Mère et un Père comme ce fut le cas de notre Seigneur Jésus Christ.

N’hésitons donc pas à témoigner au monde du bonheur que procure cette altérité, du socle qu’elle représente pour les générations futures et de la défendre de tout notre cœur et de toute notre foi chaque fois que nous en aurons l’occasion.

Et l’occasion nous en sera donnée le 13 Janvier prochain à Paris.
De partout en France – Et partout c’est aussi de notre Paroisse – des cars et des trains convergeront vers Paris pour une grand manifestation contre le mariage pour tous.

Ne pas y aller en se disant que son voisin ira bien lui… ou en se disant que de toute façon c’est déjà perdu, c’est amoindrir les rangs des opposants et laisser le champ libre à la destruction définitive du mariage et sans doute également demain de la famille qui est déjà si mal menée.

Notre Saint Père et nos Evêques nous appellent à défendre le mariage ; Il nous appartient de leur répondre en nous engageant, en nous engageant dans la défense des références identitaires que nous laisserons à nos enfants et petits enfants, ces petits dont le Christ s’est toujours soucié en ignorant le « qu’en dira-t’on » et en nous invitant à agir de même !

Amen

lundi 24 décembre 2012

2012-12-25 - C - Nativité du Seigneur




Nativité du Seigneur


Messe de la veille au soir

1ère lecture : Le bonheur de Sion, épousée par son Dieu (Is 62, 1-5)

Lecture du livre d'Isaïe

Pour la cause de Jérusalem je ne me tairai pas, pour Sion je ne prendrai pas de repos, avant que sa justice ne se lève comme l'aurore et que son salut ne flamboie comme une torche.
Les nations verront ta justice, tous les rois verront ta gloire. On t'appellera d'un nom nouveau, donné par le Seigneur lui-même.
Tu seras une couronne resplendissante entre les doigts du Seigneur, un diadème royal dans la main de ton Dieu.
On ne t'appellera plus : « La délaissée », on n'appellera plus ta contrée : « Terre déserte », mais on te nommera : « Ma préférée », on nommera ta contrée : « Mon épouse », car le Seigneur met en toi sa préférence et ta contrée aura un époux.
Comme un jeune homme épouse une jeune fille, celui qui t'a construite t'épousera. Comme la jeune mariée est la joie de son mari, ainsi tu seras la joie de ton Dieu.

2ème lecture : L'histoire du salut aboutit au Christ (Ac 13, 16-17.22-25)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

Invité à prendre la parole dans la synagogue d'Antioche de Pisidie, Paul se leva, fit un signe de la main et dit : « Hommes d'lsraël, et vous aussi qui adorez notre Dieu, écoutez :
Le Dieu d'Israël a choisi nos pères ; il a fait grandir son peuple pendant le séjour en Égypte et, par la vigueur de son bras, il l'en a fait sortir.
Plus tard il a suscité David pour le faire roi, et il lui a rendu ce témoignage : J'ai trouvé David, fils de Jessé, c'est un homme selon mon cœur ; il accomplira toutes mes volontés.
Et, comme il l'avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël : c'est Jésus, dont Jean Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d'Israël.
Au moment d'achever sa route, Jean disait : 'Celui auquel vous pensez, ce n'est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales.' »

Evangile : Les origines de Jésus Christ (Mt 1, 1-25 (lecture brève 1, 18-25))

Alléluia. Alléluia.
Demain sera détruit le péché de la terre, et sur nous régnera le Sauveur du monde.
Alléluia.

Commencement de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici la table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham :
Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères,
Juda, de son union avec Thamar, engendra Pharès et Zara, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram,
Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naassone, Naassone engendra Salmone,
Salmone, de son union avec Rahab, engendra Booz, Booz, de son union avec Ruth, engendra Jobed, Jobed engendra Jessé,
Jessé engendra le roi David. David, de son union avec la femme d'Ourias, engendra Salomon,
Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa,
Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias,
Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Acaz, Acaz engendra Ézékias,
Ézékias engendra Manassé, Manassé engendra Amone, Amone engendra Josias,
Josias engendra Jékonias et ses frères à l'époque de l'exil à Babylone.
Après l'exil à Babylone, Jékonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel,
Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim ,Éliakim engendra Azor,
Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akim, Akim engendra Élioud,
Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Mattane, Mattane engendra Jacob,
Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l'on appelle Christ (ou Messie).
Le nombre total des générations est donc : quatorze d'Abraham jusqu'à David, quatorze de David jusqu'à l'exil à Babylone, quatorze de l'exil à Babylone jusqu'au Christ.
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse,
mais il n'eut pas de rapports avec elle ; elle enfanta un fils, auquel il donna le nom de Jésus.




Messe de la nuit

1ère lecture : Le prince de la paix (Is 9, 1-6)

Lecture du livre d'Isaïe

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi.
Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.
Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane.
Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés.
Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l'insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».
Ainsi le pouvoir s'étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l'amour invincible du Seigneur de l'univers.

2ème lecture : La grâce de Dieu s'est manifestée (Tt 2, 11-14)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

La grâce de Dieu s'est manifestée pour le salut de tous les hommes.
C'est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d'ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnable, justes et religieux,
et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur.
Car il s'est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien

Evangile : Naissance de Jésus (Lc 2, 1-14)

Alléluia. Alléluia.
Je vous annonce une grande joie. Aujourd'hui nous est né un Sauveur : c'est le Messie, le Seigneur !
Alléluia. (cf. Lc 2, 10-11)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. —
Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine.
Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David.
Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux.
L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte,
mais l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur.
Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. »
Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. »




Messe de l'aurore

1ère lecture : « Voici ton Sauveur qui vient » (Is 62, 11-12)

Lecture du livre d'Isaïe

Voici la parole que le Seigneur fait retentir jusqu'aux extrémités de la terre ; Dites à la fille de Sion : Voici ton Sauveur qui vient, le fruit de sa victoire l'accompagne et ses trophées le précèdent.
On vous appellera : « Peuple-saint », « Rachetés-par-le-Seigneur », et toi, on t'appellera : « La-Désirée », « La-Ville-qui-n'est-plus-délaissée ».
2ème lecture : Dieu a manifesté sa tendresse pour les humains (Tt 3, 4-7)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Tite

Dieu, notre Sauveur, a manifesté sa bonté et sa tendresse pour les homme ;
il nous a sauvés. Il l'a fait dans sa miséricorde, et non pas à cause d'actes méritoires que nous aurions accomplis par nous-mêmes. Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l'Esprit Saint.
Cet Esprit, Dieu l'a répandu sur nous avec abondance, par Jésus Christ notre Sauveur ;
ainsi, par sa grâce, nous sommes devenus des justes, et nous possédons dans l'espérance l'héritage de la vie éternelle.
Evangile : Les bergers à la crèche (Lc 2, 15-20)

Alléluia. Alléluia.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.
Alléluia. (Lc 2, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu'à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître. »
Ils se hâtèrent d'y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.
Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.
Et tout le monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers.
Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.




Messe du jour

1ère lecture : La bonne nouvelle (Is 52, 7-10)

Lecture du livre d'Isaïe

Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle, qui annonce le salut, celui qui vient dire à la cité sainte : « Il est roi, ton Dieu ! »
Écoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c'est un seul cri de joie ; ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion.
Éclatez en cris de joie, ruines de Jérusalem, car le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem !
Le Seigneur a montré la force divine de son brasaux yeux de toutes les nations. Et, d'un bout à l'autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu.
2ème lecture : Le Fils, révélation définitive de Dieu (He 1, 1-6)

Commencement de la lettre aux Hébreux

Souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées ;
mais, dans les derniers temps, dans ces jours où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils qu'il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes.
Reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils, qui porte toutes choses par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté divine au plus haut des cieux ;
et il est placé bien au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs.
En effet, Dieu n'a jamais dit à un ange : Tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Ou bien encore : Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils.
Au contraire, au moment d'introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui.

Evangile : Le Verbe s'est fait chair (Jn 1, 1-18 (lecture brève : 1, 1-5.9-14))

Alléluia. Alléluia.
Aujourd'hui la lumière a brillé sur la terre. Peuples de l'univers, entrez dans la clarté de Dieu ; venez tous adorez le Seigneur.
Alléluia.

Commencement de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
Par lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée.
Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean.
Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.
Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.
Il était dans le monde, lui par qui le monde s'était fait, mais le monde ne l'a pas reconnu.
Il est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu.
Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme : ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.
Jean Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « Voici celui dont j'ai dit : Lui qui vient derrière moi, il a pris place devant moi, car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce :
après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c'est lui qui a conduit à le connaître.



Cette fois ca y est c’est Noël !

Cette fête, ca fait des semaines que nous la préparons…

Nous avons prévu les cadeaux que peut-être nous nous sommes déjà offerts et nous sommes pourléchés les babines de ces bons petits plats que nous avons maintenant engloutis.

Si nous venons régulièrement à la messe, depuis quatre semaines, les textes de l’Avent nous ont également invités à nous préparer spirituellement à cette merveilleuse fête du calendrier liturgique.

D’année en année, c’est ainsi que nous procédons…

Mais d’année en année, matraqués que nous sommes par les publicités qui nous font chaque fois d’avantage percevoir le côté commercial de Noël, est-ce que nous ne finissons pas par oublier le vrai sens de cette fête ?
Ce soir, à nos tables, qui était le principal invité ?

Qui d’entre nous a encore une vraie crèche qui trône dans son salon, plus belle et plus éclairée que le sapin au pied duquel nous n’avons bien évidemment pas oublié de déposer nos cadeaux ?

Et du coup il y a une question complémentaire… que sommes nous réellement venus faire dans cette église ce soir/cette nuit/ce matin ?

Est-ce devenu une simple étape traditionnelle dans la nuit de Noël avant d’aller nous coucher ?

Et pourtant ce soir, c’est nous les invités… Nous sommes rassemblés autour de Celui qui nous invite à SA fête…

Et cette fête, ce Noël qui revient chaque année, ce n’est pas l’anniversaire d’un évènement d’autrefois, un évènement qui s’éloignerait chaque année d’avantage dans un passé et dont les hommes se souviennent de moins en moins.

Noël, c’est chaque année, Jésus qui continue à vouloir naître – ou renaître – dans la vie de chacune et chacun d’entre nous et dans le monde qui nous entoure.

Noël, c’est ca le grand cadeau, c’est le cadeau que Dieu nous fait !
Et même si vous avez reçu des cadeaux les plus somptueux les uns que les autres, ils ne sont que pacotilles au regard du cadeau de Dieu !

Noël, c’est une bonne nouvelle pour « Le peuple qui marchait dans les ténèbres » et qui « a vu se lever une grande lumière » nous dit Isaïe dans la première lecture…

Et quoique nous pourrions dire, nous tous qui sommes ici réunis nous avons bien besoin de cette bonne nouvelle, de cette grande lumière dans les ténèbres de nos vies et celles de notre monde que sont les guerres, la violence, l’égoïsme, l’indifférence, l’exclusion, etc… etc…

Noël n’est pas seulement une parenthèse dans notre année, un moyen de le fuir comme le sont tous les moyens de consommation à notre disposition, si tenté bien entendu que nous ayons la possibilité de nous les offrir !

Noël, c’est une seule et bonne nouvelle qu’il est important de nous répéter sans cesse : Aujourd’hui nous est né un sauveur !

Et là vous vous dites que vous avez déjà entendu cette phrase…
Peut-être même fait-elle rengaine dans vos têtes…

Il y en a peut-être même parmi vous qui se disent que c’est la même « soit disant » bonne nouvelle qui vous a déjà été annoncée l’année dernière et l’année d’avant et encore d’avant et que cela n’a pas empêché les gens de mourir dans l’horreur des tours du 11 septembre, les jeunes enfants de se faire massacrer dans leur école il y a dix jours ou encore vos proches de disparaître terrassés par la maladie et bien d’autres douleurs encore qui ont accablé notre monde et nos vies.

Et pourtant je n’ai pas peur de vous le redire :
Aujourd’hui nous est né un Sauveur !
Aujourd’hui Dieu se fait homme parmi nous !

Mais alors pourquoi est-ce que ca ne change pas les choses ?
Pourquoi est-ce que notre monde ne s’améliore pas comme nous le voudrions ?

Et bien au risque de vous choquer, je dirais que c’est peut-être tout simplement parce que nous ne le voulons pas suffisamment…

Les siècles ont passés sans que la loi des hommes n’améliore les choses…
Peut-être est-il réellement temps de nous mettre à l’écoute de celle que la parole de Dieu nous transmet et qui se résume en un mot : Aimer !

Aimer comme Dieu qui nous offre son Fils pour nous montrer son Amour… Pour que nous ayons un modèle à imiter sans réserve…

Il n’appartient qu’à nous de changer les choses en acceptant d’aimer les autres à l’image du Seigneur !

Mais comment faire ?
« L’aimer lui ? Ah non c’est pas possible, il m’en a fait trop voir »
« Aimer ? J’ai bien essayé une fois, mais j’ai été trahi(e), alors non merci, plus pour moi »
« Et puis moi je veux bien aimer les autres mais si je m’y mets tout seul dans mon coin je vais avoir l’air fin ? On va me prendre pour un abruti et tout le monde va se moquer de moi ! »

En êtes vous si certains ?
Se moque t’on de Sœur Emmanuelle parce qu’elle a décidé de se consacrer aux pauvres ?
L’Abbé Pierre n’est pas considéré comme un illuminé parce qu’il a lancé son appel pendant l’hiver 54 ?
Et Mère Thérésa a fait beaucoup de disciples depuis qu’elle a décidé de venir en aide aux petits chiffonniers du Caire ?

Ces personnes, et bien d’autres encore, ont changé les choses autour d’elles parce qu’un jour elles ont un jour accepté la lumière de Dieu sur leur vie…

Elles ont changé les choses parce qu’elles ont accepté de se laisser aimer par quelqu’un qui dépassait leur compréhension d’être humain, quelqu’un qui les a cependant mis sur le chemin du bonheur, un chemin qui ne passait pourtant pas par la possession ou le pouvoir sur autrui… c’est tout le contraire !

Chacune et chacun d’entre nous le sait : Quand on se sent aimé, on se sent pousser des ailes, on oublie les difficultés et on peut réaliser des choses merveilleuses, des choses dont parfois on ne se sentait même pas capable !

Et bien c’est ce qui est arrivé à sœur Emmanuelle, l’Abbé Pierre, Mère Thérésa et tous les autres…
Ils avaient les mêmes limites que chacune et chacun d’entre, les mêmes défauts…
Ils avaient aussi les mêmes freins, les mêmes doutes, freins et doutes que l’amour de Dieu a dissipés, petit à petit rendant possible ce qui auparavant leur semblait impossible.

Et c’est également ce qui peut nous arriver... si nous le voulons…

C’est à la porte du cœur de chacune et chacun d’entre nous que le Seigneur vient frapper…
Nous nous sentons trop petits, trop faibles, trop imparfaits, trop tristes, qu’importe… ca aussi le Seigneur peut le balayer…

Le Christ n’a pas attendu que Pierre soit parfait pour lui confier son Eglise pas plus qu’il n’a demandé à Zachée de tout corriger dans sa vie avant d’aller demeurer chez lui et bien il faut de même avec nous.

Chacun d’entre nous avec ses qualités et des défauts est aimé de Dieu  et nous n’aurons jamais fini de découvrir la grandeur de ce cadeau qu’Il nous fait.

Avec la venue de Jésus, c’est ce cadeau que Dieu nous fait.
Avec la venue de Jésus, Dieu nous rejoint dans notre humanité.
Il est désormais présent dans chaque bonheur et chaque difficulté de nos vies.

Voilà la bonne nouvelle qui nous est donnée aujourd’hui, voilà la bonne nouvelle qui peut enfin réellement tout changer dans nos vies…

« Un Enfant nous est né, un Sauveur nous est donné… » Si nous le voulons.

Amen