dimanche 30 septembre 2012

2012-09-30 - B - Contre le sectarisme et contre le scandale - Mc 9, 38-43.45.47-48



1° Lecture - Lecture du livre des Nombres
Le Seigneur descendit dans la nuée pour s'entretenir avec Moïse. Il prit une part de l'esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les soixante-dix anciens du peuple. Dès que l'esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais cela ne dura pas.

Or, deux hommes étaient restés dans le camp ; l'un s'appelait Eldad, et l'autre Médad. L'esprit reposa sur eux ; bien que n'étant pas venus à la tente de la Rencontre, ils comptaient parmi les anciens qui avaient été choisis, et c'est dans le camp qu'ils se mirent à prophétiser.
Un jeune homme courut annoncer à Moïse : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! »
Josué, fils de Noun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole : « Moïse, mon maître, arrête-les ! »
Mais Moïse lui dit : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » 

2° Lecture - Lecture de la lettre de saint Jacques
Écoutez-moi, vous, les gens riches ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent.
Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé de l'argent, alors que nous sommes dans les derniers temps !
Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés ; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l'univers.
Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu'on massacrait des gens.
Vous avez condamné le juste et vous l'avez tué, sans qu'il vous résiste. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n'est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer.
Et si ta main t'entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s'éteint pas.
Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le. Il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne.
Si ton œil t'entraîne au péché, arrache-le. Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas. »


 
 Des lectures un peu plus compliquées cette semaine pour accompagner nos réflexions.

Si on y regarde de plus près, on découvre qu’en fait, ces trois textes nous appellent à ouvrir nos yeux et surtout nos cœurs sur le monde qui nous entoure et nous invitent à comprendre que nous ne sommes pas les seuls à détenir la vérité.

Dans le texte du livre des nombres, Moïse est aux prises avec ses contemporains.

Le livre des nombres nous raconte la suite de l’exode, ce moment où le peuple Hébreux se retrouve dans le désert.
Il a déjà oublié les bienfaits de Dieu qui l’a délivré de l’esclavage en Egypte et récrimine régulièrement contre Dieu en adressant directement ses critiques à Moïse qui a donc fort à faire.

Ce texte nous dit que pour l’accompagner dans sa mission, Dieu envoie son Esprit à soixante-dix anciens du peuple et que ces derniers se mettent eux aussi à prophétiser…

Mais voila que la grâce du Seigneur rejoint deux hommes qui, contrairement aux soixante-dix autres, ne se trouvaient pas auprès de Moïse, mais étaient restés dans le camp…

Et voilà Josué qui, se sentant investi du rôle de gardien de la grâce de Dieu, se met à être jaloux à la place de Moïse…

Ce premier texte nous annonce déjà la couleur…
Il nous dit que la grâce de Dieu est destinée à tous les hommes, qu’ils soient ou non du peuple élu, pourvu qu’ils soient justes.

Cela veut dire, pour être très clair, que l’Esprit agit aussi bien dans le cœur d’un Chrétien que d’un NON chrétien pourvu que cet homme soit juste.

C’est le même message que nous donne Saint Marc dans son Evangile.

Cet Evangile a été écrit après que Jésus soit mort et ressuscité.
Les communautés chrétiennes ne manquent pas mais ont cependant – déjà – leurs particularités…
Et parfois, entre elles il y a des frictions…
Déjà dans ces premiers temps de l’Eglise, les membres d’une communauté ont du mal à accepter que les disciples d’une autre communauté puissent intervenir chez eux.

Les communautés ont changé et pourtant nous faisons toujours pareils…
Nous disons appartenir à la même Eglise et pourtant, bien souvent, nous ne pouvons nous empêcher de regarder d’un mauvais œil le nouvel arrivant ou même celui ou celle qui vient d’un autre clocher et qui, même avec beaucoup de bienveillance, donne son avis sur ce que nous faisons…

Dans l’Evangile, Marc nous rappelle que nous sommes TOUS de la même Eglise mais également qu’il faut faire attention à l’image que nous en donnons.

Combien de fois n’avons-nous pas entendu que les meilleurs chrétiens ne sont pas dans les églises…

Si cette phrase à tant de succès dans les bouches de nos contemporains c’est que leurs oreilles et leurs yeux ont sans doute déjà à plus d’une reprise, été les témoins de discordes similaires à celles rencontrées par Saint Marc.

Ils ont partiellement raison du reste : Il y a des hommes bons partout et pas nécessairement dans les églises et je vous rappelle le livre des nombres : C’est aussi à en eux que la grâce de Dieu agit.

A l’heure ou l’actualité nous parle beaucoup des Musulmans, des Juifs et aussi parfois des Chrétiens gardons nous de penser que nous sommes les seuls à détenir la vérité.

Et s’il est de notre devoir de dénoncer tous les extrémismes religieux, nous ne devons pas pour autant mettre tout le monde dans le même panier.

Il y a des hommes justes, des hommes qui respectent les vrais principes d’Amour de Dieu dans toutes les religions et ces hommes sont eux aussi dignes des promesses de Jésus Christ.

S’il est de notre devoir de dénoncer avec force ceux qui appellent à la violence, Il est également de notre devoir d’aborder avec la même bienveillance que le ferait le Christ ceux qui prônent la Paix et de leur témoigner de notre Foi.

C’est d’un partage dans la Paix l’écoute et la bienveillance que sortira le vrai témoignage.
Et n’oublions pas que tout acte de bonté, quelque soit la religion de l’auteur, ouvre les portes du ciel.


Dans la seconde partie de l’Evangile Jésus nous invite si je puis dire, à trancher dans le vif.

Mais contrairement à ce que nous pourrions croire, il ne nous demande pas de nous mutiler… Une nouvelle fois c’est une métaphore.
Il nous invite à renoncer à la soif de la possession et de la convoitise.

La main dont il nous parle est cette main que trop souvent nous laissons accrochée aux richesses matérielles de notre monde…

Le pied représente cette liberté dont nous abusons parfois et qui nous entraine bien trop souvent sur des chemins de perdition…

L’œil qui entraine au péché est cet œil qui se laisse séduire, cet œil qui transmet l’envie à notre esprit et dévoie notre âme…

Et de même qu’on coupe une branche malade pour éviter de contaminer tout un arbre, nous devons supprimer de nos vies tout ce qui peut nous mener au pécher.

Ce qu’il nous faut, c’est éviter tout ce qui mène à ce péché…
Facile à dire mais bien moins facile à faire…

Comment résister en permanence aux tentations de notre monde ?
Comment faire pour être vigilant à chaque instant et éviter de nous laisser aller à une dispute ridicule, un jugement hâtif ou bien pire encore…

La « recette » est toujours la même : Prière, Partage de La Parole, Sacrements.

Ce sont là les moyens que Dieu nous offre pour nous permettre d’être plus vigilants…

Dans un premier temps, il est bien possible que tout cela ne nous empêche pas toujours de fauter…

Mais petit à petit nous apprendrons à prendre du recul sur nos fautes au regard de l’Evangile…

Petit à petit, nous apprendrons à offrir nos limites à Dieu avec nos demandes de pardon dans le sacrement de réconciliation…

Petit à petit, nous apprendrons à reconnaître le mal de plus en plus tôt pour nous en éloigner et éviter les fautes…

Nous aurons alors non plus une main accrochée aux biens matériels, mais une main tendue vers nos frères…

Nous aurons alors non plus un pied qui nous entraine à abuser de nos libertés, mais un pied qui marche dans les pas de Dieu…

Nous aurons alors non plus un œil qui nous entraine à l’envie mais un œil capable de voir les qualités des autres qu’ils soient ou non dans l’Eglise…

 Amen

dimanche 23 septembre 2012

2012-09-23 - B - Deuxième annonce de la Passion et appel à l'humilité - Mc 9, 30-37



1° Lecture - Lecture du livre de la Sagesse
Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à notre conduite, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d'abandonner nos traditions.
Voyons si ses paroles sont vraies, regardons où il aboutira.
Si ce juste est fils de Dieu, Dieu l'assistera, et le délivrera de ses adversaires.
Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience.
Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu'un veillera sur lui. » 

2° Lecture - Lecture de la lettre de saint Jacques
Frères, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d'actions malfaisantes.
Au contraire, la sagesse qui vient de Dieu est d'abord droiture, et par suite elle est paix, tolérance, compréhension ; elle est pleine de miséricorde et féconde en bienfaits, sans partialité et sans hypocrisie.
C'est dans la paix qu'est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de la paix. D'où viennent les guerres, d'où viennent les conflits entre vous ? N'est-ce pas justement de tous ces instincts qui mènent leur combat en vous-mêmes ?
Vous êtes pleins de convoitises et vous n'obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n'arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre.
Vous n'obtenez rien parce que vous ne priez pas ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache.
Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. »


Nous sommes en plein temps dit « ordinaire »…

Mais quand on entend ces beaux textes que l’on vient d’entendre, quand on s’arrête quelques instants pour les méditer et que l’on prend le temps de les laisser pénétrer nos cœurs et nos âmes, on s’aperçoit que ce temps n’a vraiment d’ordinaire que le nom…

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, il est un temps de l’année liturgique tout à fait propice à la « re-découverte » des textes, il est un temps qui nous permet de faire un vrai retour aux sources de l’Evangile et de tout ce qu’il peut permettre comme changements dans nos vies.


De quoi nous parlent donc les textes d’aujourd’hui et quels changements proposent ils donc pour notre vie ?

Les deux premiers textes, l’un issu du livre de la Sagesse, c'est-à-dire bien longtemps avant la venue de Jésus, et l’autre de la lettre de Saint Jacques, c'est-à-dire quelques temps après la mort et la résurrection de Jésus, font tous les deux références à la même chose : l’opposition permanente entre le bien et le mal.

La seule différence réside dans le fait que Jacques donne ce que j’appellerai le mode opératoire pour ne pas tomber dans le camp du mal : « la sagesse qui vient de Dieu est d'abord droiture, et par suite elle est paix, tolérance, compréhension ; elle est pleine de miséricorde et féconde en bienfaits, sans partialité et sans hypocrisie. »

Vous le savez aussi bien que moi, notre monde va mal !

Cette semaine j’ai fait un exercice.
Alors que je m’apprêtais à aller me coucher, j’ai rallumé la télévision et ai mis une chaine d’information permanente.

Pendant 15 minutes – et 15 minutes c’est long – pendant 15 minutes donc, les reportages montrant la guerre par-ci, des émeutes par là, la faim à d’autres endroits encore, se sont succédés au point que je me suis demandé si ce n’était pas là un cri « au secours » des journalistes.

Partout des gens qui souffrent..
Partout donc des gens qui font mal à d’autres gens…
Partout, parce que les uns ne possèdent pas quelque chose qu’ils veulent…
Partout, parce que les uns sont ceci qui déplait aux autres qui sont cela…
Partout, les gens se tapent dessus… et je ne vous parle même pas de nos frères chrétiens qui se font massacrer un peut partout dans la quasi indifférence…

Le mal est à l’œuvre et semble se répandre sans qu’on puisse l’arrêter au rythme des plus vils comportements humains, ces comportements que le livre de la sagesse et Saint Jacques nous décrivent si bien.

J’en profite au passage pour nous rappeler que celui qui est derrière ce mal s’appelle Satan, c’est cet ange déchu auquel nous trouvons plus courant de donner le nom de « mal ».
Nous avons le don d’édulcorer son nom comme si le fait de l’appeler autrement pouvait nous protéger de ses méfaits.

C’est pourtant bien lui qui s’insinue dans les gestes les plus anodins de nos vies pour tenter de nous éloigner des comportements qui mènent à l’harmonie, ces comportements dont nous parle Saint Jacques…

C’est pourtant bien lui qui petit à petit, doucement mais surement, grignote nos cœurs et nos âmes pour nous faire trouver normaux des actes qui auraient scandalisés nos parents, pour nous rendre chaque jour plus indifférents aux douleurs de ceux qui sont pourtant nos frères, pourvu que ces douleurs ne nous touchent pas directement…

Le mal s’insinue même dans nos prières nous dit Saint Jacques.
Et ce qu’il dit de ses contemporains est vrai pour nous.

Trop souvent, même dans nos prières donc, plutôt que de soumettre à Dieu une difficulté vécue et de nous offrir à lui pour qu’il guide nos pas vers SA volonté, nous lui disons notre colère de souffrir et allons parfois jusqu’à lui donner la façon dont il doit résoudre nos problèmes.

Inutile ensuite de nous demander pourquoi il ne nous a pas exaucés…
A LUI qui ne parle QUE le langage de l’Amour nous avons soumis une question en langage de profit, d’égoïsme et d’orgueil.

Mais alors ?
Sommes-nous condamnés ?
Sommes-nous dans une spirale infernale qui ne peut nous entrainer que vers le néant de notre destruction ?

Et bien non, heureusement !

La solution existe et elle est plutôt simple, à la portée de chacune et chacun d’entre nous.

Parmi les choses qui peuvent nous sauver il y a : La Parole, la prière – la vraie prière -, et l’Eucharistie.

La Parole tout d’abord… C’est ce gros livre qui s’appelle la Bible, ce gros livre qui bien souvent prend la poussière sur nos étagères, ce gros livre que nous avons mais que nous n’ouvrons pour ainsi dire jamais.

J’espère que L’Abbé Jean-Claude me pardonnera mais je comparerai momentanément la Sainte Bible à un livre de recettes de cuisine…

Aussi gourmand que nous soyons, nous ne réussirons jamais parfaitement le bœuf bourguignon ou la charlotte au chocolat, si nous n’ouvrons pas notre livre de recettes, mieux encore, si nous ne partageons pas nos difficultés culinaires, nos échecs même, avec d’autres cuisiniers en herbe qui comme nous auront connu ces difficultés pour réussir tel ou tel plat.

Et bien il en est de même de la Sainte Bible…

Elle contient tout ce qu’il faut pour changer nos vies et les tourner vers le Christ et vers nos frères…

Mais pour que cela puisse nous aider, nous guider, il faut tout d’abord prendre le temps de lire son magnifique contenu mais également accepter de le partager avec un prêtre ou d’autres chrétiens pour en saisir tout le sens qu’il peut avoir dans nos vies et donner à nos vies.

Il y a la prière également, cette prière dont j’ai parlé tout à l’heure.
Je complèterai simplement en disant que cette prière qui doit être sincère et surtout désintéressée…

Cette prière que nous devons faire pour que Dieu nous apporte SON aide et non l’aide dont NOUS avons envie…

Cette prière dans laquelle nous devons nous offrir à Dieu tels que nous sommes, avec nos qualités et nos limites, et non mener comme un cahier de doléances que nous remettrions à un distributeur automatique de grâces.

Et il y a également l’Eucharistie.
Ce moment de notre semaine où nous venons tout remettre dans les mains de Dieu, et nous ressourcer au mystère de la mort et de la résurrection de son  Fils fait homme qui a choisi de donner sa vie pour que nous soyons sauvés, pour que nous comprenions bien que Dieu n’est « QUE amour », et que le seul moyen de faire sa volonté c’est de nous offrir nous aussi, d’offrir ce que nous sommes pour permettre à notre monde de se libérer du mal.

L’Evangile de ce dimanche arrive une nouvelle fois en point d’orgue de nos textes.

L’enfant que Jésus met au centre n’est pas un enfant du vingt unième siècle…
Il n’est pas un de ces enfants que nous choyons bien avant sa naissance même et à qui nous donnons le plus souvent possible le meilleur de nous-mêmes dès qu’il est né.

A l’époque de Jésus, l’enfant ne comptait pas du tout… Il était souvent livré à lui-même tant qu’il n’avait pas l’âge de travailler et on se souciait bien peu de sa vie.

C’est de cet enfant là que Jésus nous parle…

En demandant à ses disciples de l’accueillir et de traiter cet enfant comme ils le traiteraient Lui, c’est à nous qu’il demande de traiter et d’accueillir tous ceux qui nous entourent, particulièrement les plus petits d’entre eux, comme nous accueillerions le Christ lui-même s’il venait demain frapper à notre porte.

Tout est ainsi résumé…

Ce don du Fils de Dieu auquel il nous est donné de participer au travers de l’Eucharistie, c’est ce même don que le Christ nous invite à faire de nos propres vies en les mettant au service de celles et ceux qu’Il met sur notre route.

Et c’est vrai ce n’est pas facile…
Et c’est vrai le monde qui nous entoure ne va sans doute pas nous faciliter la tâche…
Peut-être avons-nous peur même… Peut-être nous disons nous que nous ne pouvons pas et que nous n’allons pas y arriver…

Mais tout cela, c’est sans compter avec l’Amour de Dieu qui peut réellement tout si nous voulons réellement croire en Lui.

Je le disais encore la semaine dernière : Dieu ne nous demandera jamais de faire quelque chose au dessus de nos forces… Mais si nous acceptons de l’accueillir dans nos vies et nos âmes, si nous l’acceptons vraiment, alors il nous aidera à changer pour mettre tous nos actes en relation avec notre foi.

Nous avons toutes les clefs en main… A nous de jouer… A nous de le vouloir !

Amen

dimanche 16 septembre 2012

2012-09-16 - B - Confession de foi de saint Pierre et première annonce de la Passion - Mc 8, 27-35


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus s'en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? »
Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un des prophètes. »
Il les interrogeait de nouveau : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie. »
Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne.
Et, pour la première fois, il leur enseigna qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera. »

« Et pour vous qui suis-je ? » Voilà la question que Jésus pose à chacun d’entre nous aujourd’hui…

Et pour nous introduire à cette question que nous soumet l’Evangile, nous avons commencé par entendre les textes d’Isaïe et de Saint Jacques.

Isaïe rappelle la position du serviteur qui souffre mais qui ne doit pas perdre la foi. C’est un texte très ancien et pour le comprendre il faut remettre ces paroles dans leur contexte historique.

Isaïe doit faire face à des adversaires virulents et les croyants de cette époque ne sont qu’un petit peuple qui découvre Dieu et qui est souvent méprisé voir persécuté par tous ceux qui les entourent.

La bonne nouvelle qui est dans ce texte est la bonne nouvelle qui nous est encore adressée deux mille ans plus tard : Dieu n’abandonne aucun de ses serviteurs, aucun de ceux qui font sa volonté.


Puis vient la lettre de Saint Jacques qui complète le texte d’Isaïe, une lettre ô combien d’actualité encore aujourd’hui.

Saint Jacques nous rappelle, comme il l’a d’ailleurs fait dans les textes que nous avons entendus ces deux dernières semaines, que l’amour de Dieu n’est rien sans l’amour de nos frères… Il va plus loin… Il nous dit que si nous nous contentons de belles paroles envers Dieu, si nous participons au culte mais que nous ne participons pas activement à la vie de notre Eglise, c'est-à-dire à la vie de nos frères, alors notre foi ne vaut rien, et il va même jusqu’à dire que cette foi est alors bel et bien morte.

C’est une dimension importante sur laquelle j’ai déjà eu l’occasion d’insister ces dernières semaines mais sur laquelle j’insiste encore…

Si nous venons à la messe tous les dimanches, si nous faisons bien nos prières chaque jour mais que nous ne sommes pas – bien sur à la mesure de nos capacités – des membres actifs de l’Eglise que nous a laissé le Christ, alors notre foi ne vaut rien !

De même qu’il y a deux morceaux de bois sur la croix, il y a deux dimensions principales à notre foi.

La première [faire le geste] va du Père vers notre humanité et de notre humanité vers le Père.
C’est lui qui nous a aimés le premier…
C’est lui qui ne cesse de s’adresser à chacun d’entre nous et notre réponse par la prière et la participation au mystère Eucharistique est une très belle chose.

Mais cette très belle chose n’est rien sans ce bois horizontal [faire le geste] qui représente notre relation avec nos frères.

Il nous est impossible d’aller vers le Père [faire le geste] si nous ne passons pas par l’amour de nos frères, si nous ne passons pas par ce souci quotidien de leur bien être…

Saint Jacques nous le dit très bien : « Ainsi donc, celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte… »

Et ces deux textes nous amènent enfin à la question de l’Evangile « Et pour vous qui suis-je ? »

C’est une question que Jésus pose à ses contemporains mais qu’une nouvelle fois il pose à chacune et chacun d’entre nous aujourd’hui et quand je dis « chacune et chacun » c’est vraiment le cas…
Ce n’est pas seulement à notre communauté chrétienne qu’il la pose mais à chacune et chacun d’entre nous individuellement…

Et cette question en sous entend plusieurs autres :
« Quelle place est-ce que je tiens dans TA vie ? »
« Est-ce que je suis celui que TU essayes réellement de suivre ? »
«  Est-ce bien moi qui suis au centre de TA vie ? »

Mais aussi
« Comment mets-TU en application les commandements de mon Père ? »
« Quand TU t’adresses à lui, n’oublies-tu pas d’aller également vers TES frères ? »

C’est bel et bien à chacune et chacun d’entre nous que ces questions sont posées et nous sommes invités à y répondre en nos forts intérieurs et à vérifier que les réponses sont bien en accord avec notre fois et avec l’Evangile !

Pierre aussi à sa réponse, une réponse qu’il crie avec force, emprunt de l’Esprit Saint : « Tu es le Messie ! »

Mais aussitôt une nouvelle question se pose à nous : « Que met-on derrière ces mots ? »

Pierre, avec son caractère bien trempé, a sans doute une définition bien à lui du Messie…

Il l’imagine sans doute comme un Messie bien costaud, costaud comme lui, qui viendrait restaurer la Royauté d’Israël à grands coups de pieds dans les arrières trains de ses contemporains, voir à coups de bâtons pour ceux qui auraient vraiment du mal à comprendre…

Ce rêve de Pierre est aussi notre rêve dans ce vingt unième siècle et je suis sur que comme moi, vous vous êtes parfois surpris à rêver d’un Messie qui d’un coup de baguette magique viendrait remettre de l’ordre dans notre monde, en faisant disparaître la pauvreté, les inégalités sociales, les violences et les guerres et qui au passage en profiterait pour faire la leçon à ce voisin qui n’arrête pas de tondre sa pelouse le dimanche matin, à mon collègue de bureau parce qu’il n’arrête pas de critiquer et à bien d’autres encore dont nous n’aurions pas de mal à établir une liste pour que Dieu les corrige eux aussi.

Mais le Fils de l’Homme, Lui, ne voit pas du tout les choses de cette façon.

Sa mission à lui est d’être le serviteur souffrant…
Et le voilà entrain d’annoncer pour la première fois à ses disciples la façon dont il doit mourir puis ressusciter pour témoigner au monde de l’Amour de Dieu.

Pierre, qui avait déjà sans doute échafaudé les plans d’une royauté à sa manière, fait de vifs reproches à Jésus…

Et on peut très bien l’imaginer disant à Jésus : « Doucement Maître… Tu vas nous casser la baraque ! »

Mais Jésus le reprend à son tour…  « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

Et c’est bien le cas… Pierre, de toute bonne volonté qu’il soit, confond le royaume de Dieu et le Royaume de ce monde…
Il est comme chacune et chacun d’entre nous… Emprunts de plein de bonne volonté à n’en pas douter, mais d’une telle humanité que nous en oublions parfois les paroles du Notre Père : « Que TA volonté soit faite »

Et Jésus d’ajouter : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera. »
Et là, voilà que tous nos espoirs s’envolent…
Car c’est vrai… on veut bien faire un effort pour suivre le Christ, mais perdre sa vie… on n’avait pas forcément envisagé les choses sous cet angle…

C’est sans doute qu’il nous manque alors quelque chose d’essentiel, une chose à laquelle tous les textes d’aujourd’hui nous appellent : La foi !

Et oui la foi…
Car si nous croyons réellement en Dieu Père, Fils et Saint Esprit alors nous savons que jamais Dieu ne nous demandera de faire quelque chose au dessus de nos forces.

Nous ne perdrons notre vie que si nous le voulons bien, si nous décidons de la donner pour le Christ et pour l’Evangile.

Notre foi consiste à accepter Dieu dans notre cœur…
Notre foi consiste à L’inviter à opérer en nous les changements qui nous conduiront à nous donner complètement à Dieu et à nous mettre totalement au service de nos frères.

Nous sommes tous des Mères Theresa ou des Abbés Pierre en puissance…
Ces personnes qui ont fait le don total de leur personne aux plus pauvres pour aller jusqu’au bout de leur foi.

Croyez vous que cela leur soit tombé dessus comme ça d’un seul coup ?
Certainement pas…
Peut-être ont-ils été interpelés par tel ou tel évènement dans leur vie, mais ce n’est que parce qu’ils ont un jour décidé et accepté de se donner totalement à Dieu et aux autres qu’ils sont devenus ces êtres exceptionnels que nous connaissons.

Et agir ainsi rend réellement heureux…

Une preuve ?
Sur chacune des photos où nous pouvons les voir ils ont toujours le sourire, preuve, s’il en était besoin, que Dieu ne leur a rien pris au contraire, il leur a tout donné.

Amen