dimanche 9 novembre 2014

2014-11-09 - A - Dédicace de la Basilique du Latran - Le corps du Christ, nouveau temple de Dieu (Jn 2, 13-22)


 Dédicace de la Basilique du Latran
1ère lecture : La source de vie qui jaillit du Temple de Dieu (Ez 47, 1-2.8-9.12)
Lecture du livre d’Ézékiel
Au cours d’une vision reçue du Seigneur, l'homme qui me guidait me fit revenir à l'entrée du Temple, et voici : sous le seuil du Temple, de l'eau jaillissait en direction de l'orient, puisque la façade du Temple était du côté de l'orient. L'eau descendait du côté droit de la façade du Temple, et passait au sud de l'autel. L'homme me fit sortir par la porte du nord et me fit faire le tour par l'extérieur, jusqu'à la porte qui regarde vers l'orient, et là encore l'eau coulait du côté droit.
Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l'orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu'elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »
2ème lecture : Vous êtes le temple que Dieu construit (1 Co 3, 9b-11.16-17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères,
vous êtes la maison que Dieu construit.
Comme un bon architecte, avec la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai posé les fondations. D'autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit.
Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est Jésus Christ.
N'oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous.
Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous.
Evangile : Le corps du Christ, nouveau temple de Dieu (Jn 2, 13-22)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. L'heure vient, et c'est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. Alléluia. (Jn 4, 23-24)
Évangile de Jésus christ selon saint Jean
Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.





Aujourd’hui nous fêtons la consécration de la Basilique du Latran.
Ce n’est pas une nouvelle particularité du calendrier liturgique, chaque année les chrétiens fêtent cette Basilique le 9 novembre et il se trouve que cette année le 9 novembre est justement un dimanche.

Son baptistère est dédié à Saint Jean-Baptiste et sur sa façade on peut lire ceci : «  Mère de toutes les églises du monde ».

Les fêtes ne sont jamais posées au hasard…

Fêter cette Basilique, un monument important de la chrétienté en cette période où nous avançons vers l’Avent et donc vers Noël, n’est pas anodin.

C’est cette phrase gravée sur sa façade qui nous le rappelle : « Mère de toutes les églises du monde ».

Tout comme les textes de ce dimanche, elle est là pour nous interroger à nouveau sur la façon dont nous vivons notre foi, sur les choses et les lieux auxquels nous sommes parfois attachés.

Quand nous venons à l’église le week-end pour la Messe…
Quand nous nous y arrêtons peut-être parfois dans la semaine pour une pause ou un instant de prière…
Quand nous visitons telle ou telle chapelle pendant nos vacances…
Quand nous nous posons un instant devant la croix chez nous ou ailleurs…
A quoi, à Qui sommes-nous réellement attaché ?
Qu’est-ce que ce lieu représente pour nous ?

J’ai choisi de m’arrêter aujourd’hui sur la première lecture qui – me semble t’il – est la clef de voute et l’explication…

Cette lecture pourrait être apparentée à un simple mais cependant très joli poème… Mais c’est bien plus que cela.

Déjà dans la bouche du prophète Ezéchiel – nous sommes là environs 6 siècles avant Jésus Christ - déjà, nous est donné le sens profond de la présence d’un Autel, d’une église, d’un temple… de la présence de Dieu dans notre vie !

Si vous avez encore en tête les mots de ce texte, si vous pouvez prendre un peu de hauteur sur le texte, vous verrez que tout y est dit…

Ce texte est plein de symboles posés là pour nous permettre à nous encore presque 27 siècles plus tard, de comprendre ce que Dieu peut apporter dans notre vie.


Il y a un temple, lieu par excellence de la présence de Dieu…

On nous parle beaucoup de l’orient… Avancer vers l’orient, dans la Bible, c’est avancer vers la sagesse que Dieu nous donne.

De l’eau coule sous le seuil de ce temple…
L’eau qui coule, c’est l’Amour de Dieu qui sort du temple…

L’Amour de Dieu n’est pas fait pour rester dans le temple… Il n’est pas fait pour rester dans les mains, dans les vies des seuls initiés… Il coule avec force vers toutes celles et ceux qui en ont besoin…

Cette eau, cet amour coule justement vers l’orient car cet amour rend juste… Permet de découvrir la Sagesse, permet tout simplement d’être heureux.

Cette eau, cet amour coule donc vers l’orient et traverse la vallée du Jourdain… Cela n’est pas anodin non plus…
La vallée du Jourdain c’est le lieu où se trouve le peuple d’Israël… Ce peuple choisit par Dieu.

Le texte nous dit que cette vallée est TRAVERSEE…
L’eau, l’Amour de Dieu ne s’y arrête pas…
C’est le peuple choisi, celui qui connait déjà Dieu, celui qui le vit – ou du moins est sensé le vivre – dans son quotidien…

Transposé dans notre 21ème siècle c’est de nous qu’on parle ici…
Nous sommes le peuple qui connaît Dieu et qui, comme le peuple d’Israël, est sensé en vivre dans son quotidien…
Nous sommes sensé savoir ce qu’il représente pour nous et lui donner la première place dans notre vie.

Mais revenons-en à l’eau et à l’Amour de Dieu…
Il ne s’arrête donc pas dans nos murs… Il ne nous est pas réservé…
Il traverse la vallée du Jourdain pour se déverser (faire le geste) dans la mer morte et en assainir les eaux nous dit le texte.

La mer morte… Elle porte bien son nom…
Elle contient tellement de sel qu’aucune vie n’y est possible…
Aucun poisson, aucune algue ne peut y vivre d’où son nom de mer morte…

Et bien c’est justement là que se déverse l’eau, que se déverse l’Amour de Dieu…

Le parallèle avec notre temps est encore une fois évident...
L’Amour de Dieu doit aller vers celles et ceux qui en ont le plus besoin !

Nous ne devons pas tenter de l’arrêter…
Dans notre vallée du Jourdain, nous ne devons pas tenter de construire des barrages pour bloquer l’eau…
Dans nos vies d’hommes et de femmes qui connaissons Dieu, nous ne devons pas tenter de le garder pour nous, mieux : Nous avons pour mission de faciliter son passage dans notre vie pour qu’il aille vers celles et ceux qui en ont le plus besoin !

Dans l’Evangile, quand Jésus se met en colère, quand il « pète un câble » comme disent nos jeunes… quand il prend un fouet pour chasser les marchands du temple, il ne fait que faire sauter les barrages que les hommes eux-mêmes ont posés et qui empêchent l’Amour de Dieu d’aller vers celles et ceux qui en ont tellement besoin.

Mais revenons-en à la première lecture…
Notre eau est devenue un torrent, c’est ainsi que le texte nous la décrit maintenant…

Et cette eau change tout !

Tout ce qui suit dans le texte nous décrit les bienfaits qu’elle produit, que l’Amour de Dieu produit !

Poisson abondant, assainissement de tout ce qu’elle touche, apparition de la vie en tout lieu, production de toutes sortes d’arbres fruitiers, des feuillages qui ne se flétrissent pas, des fruits qui ne manquent pas, CHAQUE MOIS des fruits nouveaux, des fruits qui sont nourriture et des feuilles qui sont des remèdes.

Une fois encore tout cela peut nous paraître un beau poème, mais en fait c’est la description ramenée à une époque de tout ce que peut produire l’amour de Dieu…

Des feuillages qui ne flétrissent pas : traduisez des hommes et des femmes dont la foi ne vacillera pas…

Des fruits toujours nouveaux : traduisez des étonnements à voir se produire des choses heureuses auxquelles personne ne croyait, que personne ne pouvait imaginer.

Des feuilles qui sont des remèdes : traduisez un amour qui apporte la guérison des cœurs !


Revenir sur terre quand on s’est laissé emporter très haut par un si joli texte peut faire mal…

Retrouver notre 21ème siècle et tous les malheurs qui nous abreuvent quand nous allumons notre poste de télévision peut aussi nous faire mal…

La question qui vient alors c’est : Quand ?
Quand un tel prodige va-t ’il se produire ?
Quand est ce que chaque homme, chaque femme, chaque enfant de cette terre connaîtra de tels prodiges et trouvera pour ne plus jamais le perdre le bonheur et l’abondance dans sa vie ?

Nous posons la question en nous disant déjà la réponse à nous-mêmes…
On ne sait pas… Peut-être même nous disons nous que cela n’arrivera jamais ou au mieux que nous, nous ne le verrons pas…

C’est là que nous nous trompons !
Ce miracle est pour aujourd’hui !

Il est pour aujourd’hui à condition que chacun d’entre nous accepte enfin de lever les barrages de sa vie !
Il est pour aujourd’hui à condition que chacun d’entre nous ne se contente pas de ronronner en venant ASSISTER à la messe dominicale mais y PARTICIPER réellement…

Y participer, c’est veut dire y apporter tout ce que l’on a vécu dans la semaine… Des joies et bien évidemment des peines tellement nombreuses dans notre monde.

Y participer, c’est laisser éclairer toutes ces situations par l’Amour de Dieu qui coule au milieu de nous tout au long de cette Messe

Y participer, c’est accepter la mission que le Christ nous donne au moment de l’envoi… Partir à la rencontre de nos frères et leur porter l’eau vive, l’Amour de Dieu dont il nous aura été donné de faire le plein pour le porter à nos frères.

Nous aussi cet Amour peut nous transformer.
Nous aussi cet Amour peut nous rendre fort, sereins face aux difficultés de notre monde.

Nous aussi cet Amour peut nous aider à devenir ses vrais témoins auprès de celles et ceux vers qui le Christ nous envoie.

Comme je le dis bien souvent, Dieu a CHOISI d’avoir besoin de nous…
Une fois encore donc : Tout cela ne dépend que de notre « Oui »


Amen

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