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31ème Semaine du Temps
Ordinaire
Commémoration de tous les fidèles défunts |
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1ère lecture : La vie de tout homme est
dans la main de Dieu (Sg 2,23; 3,1-6.9)
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Lecture du livre de la Sagesse
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Dieu a créé l'homme pour une existence
impérissable, il a fait de lui une image de ce qu'il est en lui-même.
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La vie des justes est dans la main de
Dieu, aucun tourment n'a de prise sur eux.
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Celui qui ne réfléchit pas s'est imaginé
qu'ils étaient morts ; leur départ de ce monde a passé pour un malheur ;
quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis, alors qu'ils sont dans
la paix.
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Aux yeux des hommes, ils subissaient un
châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l'immortalité.
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Ce qu'ils ont eu à souffrir était peu de
chose auprès du bonheur dont ils seront comblés, car Dieu les a mis à
l'épreuve et les a reconnus dignes de lui.
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Comme on passe l'or au feu du creuset,
il a éprouvé leur valeur ; comme un sacrifice offert sans réserve, il les a
accueillis.
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Ceux qui mettent leur confiance dans le
Seigneur comprendront la vérité ; ceux qui sont fidèles resteront avec lui
dans son amour, car il accorde à ses élus grâce et miséricorde.
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2ème lecture : Passer par la mort avec
le Christ pour vivre avec lui (Rm 6, 3-9)
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Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Romains
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Frères, nous tous, qui avons été
baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si,
par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est
pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ,
par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. Car, si
nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la
sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la
sienne. Nous le savons : l'homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix
avec lui pour que cet être de péché soit réduit à l'impuissance, et qu'ainsi
nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi
du péché.
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Et si nous sommes passés par la mort
avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons
en effet : ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la
mort n'a plus aucun pouvoir.
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Evangile : Voici l'heure d'entrer dans
la vie (Jn 5, 24-29)
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Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le
Christ est ressuscité, par sa mort il a détruit la mort : à ceux qui sont
dans les tombeaux il a donné la vie. Alléluia.
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Évangile de Jésus Christ selon saint
Jean
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Jésus disait aux Juifs : « Amen, amen,
je vous le dis : celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m'a envoyé,
celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà
passé de la mort à la vie.
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Amen, amen, je vous le dis : l'heure
vient — et c'est maintenant — où les morts vont entendre la voix du Fils de
Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront. Comme le Père a la vie en
lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d'avoir la vie en lui-même ; et il lui a
donné le pouvoir de prononcer le Jugement, parce qu'il est le Fils de
l'homme. Ne soyez pas surpris ; l'heure vient où tous ceux qui sont dans les
tombeaux vont entendre sa voix, et ils sortiront : ceux qui ont fait le bien,
ressuscitant pour entrer dans la vie ; ceux qui ont fait le mal, ressuscitant
pour être jugés. »
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Un 31ème dimanche du temps ordinaire qui
cette année correspond également à la commémoration que nous faisons de tous
les fidèles défunts.
Hier nous fêtions tous nos Saints… Toutes celles et
ceux qui nous ont précédés dans la mort, mais qui, parce qu’à un moment ou à un
autre se sont laissés guider par Dieu, ont été reconnus Saints, des exemples à
suivre.
Trop souvent, nous ne les voyons que comme des êtres
irréprochables qui n’ont jamais connu le péché et qui ont été parfaits du début
à la fin de leur vie.
Bien souvent il n’en est rien !
Je ne prendrai pour exemple – et quel exemple - que Saint
Paul qui avant d’être un fervent défenseur des chrétiens a sans doute été de
leur plus grands persécuteurs !
Droits dans ses bottes, certain de ses convictions,
il a persécuté, massacré à tour de bras !
Et bien c’est pourtant ce grand pécheur qui a été un
des piliers de notre Eglise, un de ceux à qui le Christ l’a confiée pour qu’il
en témoigne et que par ce témoignage il la fasse grandir.
Le « seul » mérite – si je puis dire – qu’il
a eu, c’est d’accepter un jour de se laisser ouvrir les yeux, les oreilles et l’esprit
par sa rencontre avec le Christ.
Et cela m’amène donc à deux réflexions.
La première fait directement référence à l’actualité
de notre monde, je veux parler du massacre dont sont victimes les chrétiens en
Syrie mais pas seulement…
Le focus que font les médias sur ce pays aurait
peut-être tendance à nous faire oublier que d’autres pays dans le monde – peut-être
économiquement plus respectables aux yeux de la communauté internationale - n’en
sont pas moins des anti-chrétiens.
Ils sont encore nombreux, les pays ou le simple fait
d’être chrétien fait de vous un suspect, quelqu’un qu’on met facilement au banc
des accusés…
Et bien ma première réflexion m’amène à dire qu’en
Syrie ou ailleurs, celles et ceux qui prennent les chrétiens pour bouc émissaire,
peuvent eux aussi être sauvés… Ils peuvent eux aussi – à l’image de Saint Paul –
se laisser un jour interpeler par une rencontre avec le Christ…
Ils peuvent eux aussi changer de vie et se retrouver
demain au rang des Saints.
Très souvent, voyant toutes les exactions qu’ils
commentent… découvrant en allumant notre télévision les douleurs qu’ils
infligent à nos frères chrétiens, nous sommes en colère contre eux… une colère
qui nous amène souvent à les maudire, à souhaiter leur mort à eux aussi…
C’est là nôtre nature qui refait surface… notre
humanité qui, touchée dans ses fondements, finit par montrer les crocs…
S’il convient bien évidemment de ne pas les laisser
faire et de tout faire pour que la paix revienne, il convient également aussi –
et c’est aussi cela notre rôle de chrétien – il convient de prier pour eux… de
prier pour leur conversion… de prier pour qu’eux aussi ouvrent leurs yeux,
leurs oreilles et leurs cœurs à la parole de Dieu et qu’ils acceptent de se
laisser transformer par elle.
Pas facile c’est vrai, quand on est meurtri dans son
cœur et parfois même dans sa chair de prier pour ceux qui nous font du mal.
Et pourtant, si nous nous disons chrétiens, si nous
disons vouloir réellement agir à l’image du Christ, Lui qui sur la croix demandait
encore à son Père de pardonner ceux qui le crucifiaient, alors il nous faut
nous aussi prier pour celles et ceux qui nous malmènent ou malmènent nos
frères.
Ma seconde réflexion fait directement référence à la
fête de ce jour : la commémoration que nous faisons de tous les fidèles
défunts.
Leur départ – et c’est bien normal – nous fait mal…
Notre peine est souvent grande… parfois même, selon
les circonstances, nous sommes en colère… en colère de voir s’en aller ceux avec
qui nous avions encore tant de choses à vivre et que la mort nous a enlevés.
Ce n’est qu’après que le temps ait passé que nous
pouvons comprendre, que notre foi peut nous rappeler, qu’ils sont désormais
auprès du Seigneur.
L’extrait du livre de la Sagesse que nous avons
entendu en première lecture nous dit qu’ « Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l'immortalité »
Oui, ils sont dans la paix… Et il nous est possible
à nous aussi de les y retrouver un jour.
Comment ?
En agissant nous aussi à la manière du Christ !
En gardant notre posture de veilleur pour ne pas
manquer le rencontre qu’Il nous propose chaque jour… Ne pas manquer de le
retrouver dans toutes celles et ceux qu’Il met sur les chemins de nos
quotidiens.
Occupés que nous sommes à nous « affairer sans
rien faire » comme nous le dit une autre lettre de Saint Paul, nous nous
laissons dépasser, noyer par les occupations de notre monde au risque de ne pas
reconnaître le Christ.
Heureusement pour nous, il est bien plus fidèle que
nous !
Sans cesse – et sous des formes où bien souvent nous
ne nous y attendons pas – Il se présente, se re-présente et se re-re-présente à
nous…
Sans cesse Il se présente à nous pour que nous
levions la tête de nos occupations, pour que nous yeux puissent enfin le
reconnaître…
Il nous appelle encore et encore jusqu’à ce que nos
oreilles s’ouvrent et que nous l’entendions…
Sans cesse Il nous offre des occasions de nous
convertir !
Il nous les offre encore et encore jusqu’à ce que
nos cœurs enfin s’ouvrent et que nous lui permettions de nous aider à
transformer nos vies.
Car oui, Dieu attend notre permission pour nous
transformer… Il attend – bien plus patiemment que nous – que nous soyons prêts
et que nous demandions que sa volonté s’accomplisse en nous.
Quand Il nous dit : « Bienheureux les pauvres » il ne parle pas d’argent, il ne
parle même pas de misère… il parle de la pauvreté de nos cœurs !
Souvenons-nous aujourd’hui de celles et ceux qui
nous ont précédés sur ce chemin… Celles et ceux qui ont fait la rencontre du
Christ et l’ont rejoint non pas dans la mort, mais dans la VIE !
Ouvrons nous aussi nos yeux, nos oreilles et nos cœurs
pour que nous aussi, le Christ puisse nous guider sur les chemins de la vie
éternelle.
Amen
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