lundi 23 mars 2015

2015-03-22 - B - 5ème dimanche de Carême - « Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)


5ème Dimanche de Carême
1ère lecture : « Je conclurai une alliance nouvelle et je ne me rappellerai plus leurs péchés » (Jr 31, 31-34)
Lecture du livre du prophète Jérémie
Voici venir des jours – oracle du Seigneur –,
où je conclurai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda
une alliance nouvelle.
Ce ne sera pas comme l’alliance
que j’ai conclue avec leurs pères,
le jour où je les ai pris par la main
pour les faire sortir du pays d’Égypte :
mon alliance, c’est eux qui l’ont rompue,
alors que moi, j’étais leur maître
– oracle du Seigneur.
Mais voici quelle sera l’alliance
que je conclurai avec la maison d’Israël
quand ces jours-là seront passés
– oracle du Seigneur.
Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ;
je l’inscrirai sur leur cœur.
Je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon,
ni chacun son frère en disant :
« Apprends à connaître le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
des plus petits jusqu’aux plus grands
– oracle du Seigneur.
Je pardonnerai leurs fautes,
je ne me rappellerai plus leurs péchés.
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Il a appris l’obéissance et est devenu la cause du salut éternel » (He 5, 7-9)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Le Christ,
pendant les jours de sa vie dans la chair,
offrit, avec un grand cri et dans les larmes,
des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort,
et il fut exaucé
en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection,
il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.
– Parole du Seigneur.
Evangile : « Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 20-33)
Acclamation :
Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, dit le Seigneur ;
et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Gloire à toi, Seigneur, gloire à toi.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem
pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque.
Ils abordèrent Philippe,
qui était de Bethsaïde en Galilée,
et lui firent cette demande :
« Nous voudrions voir Jésus. »
Philippe va le dire à André,
et tous deux vont le dire à Jésus.
Alors Jésus leur déclare :
« L’heure est venue où le Fils de l’homme
doit être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie
la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir,
qu’il me suive ;
et là où moi je suis,
là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera.
Maintenant mon âme est bouleversée.
Que vais-je dire ?
“Père, sauve-moi
de cette heure” ?
– Mais non ! C’est pour cela
que je suis parvenu à cette heure-ci !
Père, glorifie ton nom ! »
Alors, du ciel vint une voix qui disait :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. »
En l’entendant, la foule qui se tenait là
disait que c’était un coup de tonnerre.
D’autres disaient :
« C’est un ange qui lui a parlé. »
Mais Jésus leur répondit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix,
mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde
va être jeté dehors ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
j’attirerai à moi tous les hommes. »
Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.
– Acclamons la Parole de Dieu.




Une homélie est le lieu où il faut en un minimum de temps, permettre à chaque personne d’une assistance de comprendre le lien qu’il peut y avoir entre sa vie et les textes que la liturgie nous offre.

Pour capter l’attention, une homélie doit être comme une minijupe : suffisamment courte pour attirer l’attention et suffisamment longue pour couvrir le sujet…

<Je vois que j’ai capté votre attention, je vous remercie>

Ce soir notre communauté chrétienne accueille dans cette église des couples qui se sont mariés ces dernières années mais aussi des couples qui se préparent à célébrer leur mariage en 2015.

Chaque année, il nous paraît important de nous retrouver tous, sur le chemin de Pâques.

Nous ne vivons pas tous les mêmes choses…

Certains viennent à la messe chaque semaine et d’autres plus occasionnellement.
Certains ont leur foi chevillée au corps et la vivent au quotidien, tandis que d’autres la découvrent seulement et même ont des doutes…

Ensemble nous cheminons vers le jour de Pâques.
Ce jour-là encore nous serons tous différents.

Certains auront vécu les divers offices de la Semaine Sainte et vivront la veillée pascale comme le point d’orgue de leur semaine et même de leur année.

D’autres profiteront d’un long week-end en famille et se réjouiront de voir leurs enfants ramasser les œufs le dimanche matin.

Nous sommes tous différents… et pourtant nous sommes tous des enfants de Dieu, un Dieu qui aime chacune et chacun d’entre nous avec tout son amour, un Dieu qui ne donne pas plus d’amour à l’un parce qu’il fait ceci et pas l’autre parce qu’il ne le fait pas.

Depuis le mercredi des cendres, que nous soyons les uns ou les autres, nous sommes tous invités sur le chemin de Pâques, nous sommes tous invités à cheminer avec le Christ vers la résurrection.

Pour le coup, je me hasarderai à comparer le chemin vers Pâques avec une randonnée que nous ferions tous ensemble.

Certains parce qu’ils sont plus jeunes, avancent plus vite !
D’autres parce qu’ils sont plus forts sauront déblayer le passage !
D’autres encore parce qu’ils sont plus réfléchis sauront trouver le chemin le plus facile !

Ce qui est important sur ce chemin, c’est d’avancer ENSEMBLE.
Les plus rapides ne partiront pas dans une direction, les plus forts dans une autre et les plus réfléchis dans une troisième.

Nous avancerons tous ENSEMBLE sur le même chemin, soucieux de permettre à chacun de continuer à avancer grâce au partage que nous ferons des aptitudes de chacun.

Peu importe que nous fassions partie des jeunes rapides, des forts ou des plus anciens réfléchis.

Si je fais référence à ce que je disais en commençant cette homélie – pas l’histoire de la minijupe  mais à l’idée de faire en sorte de vous permettre de comprendre en quoi les textes rejoignent nos vies – en quoi me direz-vous cette histoire de chemin à faire tous ensemble rejoint-elle la vie de chacune et chacun d’entre nous ?
En quoi cela rejoint il les membres d’une communauté qui accueille des jeunes couples ?
En quoi cela rejoint-il des jeunes couples mariés depuis peu ou qui vont bientôt se marier ?

Et bien tous simplement dans le fait que nous sommes tous sur un chemin où il nous faut apprendre à vivre ensemble… un chemin où il nous faut apprendre à aimer l’autre, un chemin où il nous faut apprendre à aimer les autres comme ils sont… Où il nous faut apprendre à les aimer comme Dieu lui-même nous aime !

Alors oui… cela demande des efforts…

Des efforts pour un jeune couple qui s’engage dans le mariage quand une jeune femme et un jeune homme doivent apprendre à vivre à deux, à s’aimer tels qu’ils sont, avec leurs qualités mais aussi avec leurs limites, pour former un couple qui réussira malgré les orages de la vie à être un couple heureux.

Des efforts pour les mêmes couples qui se retrouvent occasionnellement à l’église et qui devront apprendre à s’ouvrir à une communauté dont ils découvrent petit à petit qu’ils font partie

Des efforts pour cette communauté qui se retrouve chaque semaine à la Messe pour accueillir sans jugement ces jeunes que nous ne voyons pas très souvent à l’église c’est vrai, mais à qui nous nous devons donner le témoignage sincère et réel d’une communauté qui accueille et respecte la différence.

Voilà comment nous arriverons tous ensemble à Pâques.
Voilà comment chacun d’entre nous découvrira ce qu’est la joie de Pâques et vivra VRAIMENT le message du Christ ressuscité.

Voilà ce qui rejoint cette phrase que nous avions tout à l’heure dans l’Evangile : « Si le grain tombé en terre ne meurt pas il reste seul ! »

Cheminer vers Pâques, c’est accepter de ne pas toujours avoir raison…
Cheminer vers Pâques, c’est accepter que l’autre, son conjoint, son collègue, un parent, un enfant, puisse avoir raison à notre place…
Cheminer vers Pâques, c’est savoir laisser l’autre, les autre, passer devant nous et accepter de mourir un peu pour que l’autre, les autres lui aussi se réaliser.
Cheminer vers Pâques c’est découvrir l’autre différent de soi, mais un frère dans le Christ.

Cheminer vers Pâques c’est faire tout cela par Amour, à l’image du Christ.
Si nous y arrivons aucun d’entre nous ne restera seul et chacun portera beaucoup de fruit.

Il est temps que je m’arrête car je crois que ma minijupe s’est transformée en kilt… voir en aube !

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un excellent chemin vers Pâques à l’image du Christ !


Amen

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