dimanche 8 mars 2015

2015-03-08 - B - 3ème dimanche de Carême - « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)


3ème Dimanche de Carême
1ère lecture : La Loi fut donnée par Moïse (Ex 20, 1-17)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là, sur le Sinaï,
Dieu prononça toutes les paroles que voici :
« Je suis le Seigneur ton Dieu,
qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
de la maison d’esclavage.
Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
Tu ne feras aucune idole,
aucune image de ce qui est là-haut
dans les cieux,
ou en bas sur la terre,
ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux,
pour leur rendre un culte.
Car moi, le Seigneur ton Dieu,
je suis un Dieu jaloux :
chez ceux qui me haïssent,
je punis la faute des pères sur les fils,
jusqu’à la troisième et la quatrième génération ;
mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements,
je leur montre ma fidélité jusqu’à la millième génération.
Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu,
car le Seigneur ne laissera pas impuni
celui qui invoque en vain son nom.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Pendant six jours tu travailleras
et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos,
sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu :
tu ne feras aucun ouvrage,
ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes,
ni l’immigré qui est dans ta ville.
Car en six jours le Seigneur a fait le ciel,
la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent,
mais il s’est reposé le septième jour.
C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat
et l’a sanctifié.
Honore ton père et ta mère,
afin d’avoir longue vie
sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ;
tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain,
ni son serviteur, ni sa servante,
ni son bœuf, ni son âne :
rien de ce qui lui appartient. »
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les hommes, mais pour ceux que Dieu appelle, il est sagesse de Dieu » (1 Co 1, 22-25)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
alors que les Juifs réclament des signes miraculeux,
et que les Grecs recherchent une sagesse,
nous, nous proclamons un Messie crucifié,
scandale pour les Juifs,
folie pour les nations païennes.
Mais pour ceux que Dieu appelle,
qu’ils soient juifs ou grecs,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.
– Parole du Seigneur.
Evangile : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 13-25)
Acclamation :
Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.
Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient
en lui aient la vie éternelle. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple,
ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu
nous donner
pour agir ainsi ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six
ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.
Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque,
beaucoup crurent en son nom,
à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux,
parce qu’il les connaissait tous
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ;
lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
– Acclamons la Parole de Dieu.



Nous sommes déjà au troisième dimanche de Carême.
C’est la moitié du chemin que nous avons commencé le mercredi des cendres, ce chemin qui mène à Pâques.

Souvenez-vous encore une fois des paroles prononcées par le prêtre ce soir-là quand nous avons reçu les cendres : « Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle »…

Convertissez-vous… Le temps passe et il serait dommage de ne pas répondre à cette demande pressante que le Seigneur adresse à chacune et chacun d’entre nous.

Cette conversion – nous avons commencé à le voir lors des deux premiers dimanches de Carême – n’est pas forcément chose facile…

Chacun de nous est ancré dans ses petits travers, ses petites habitudes et il est parfois difficile de nous décrasser et ce, même avec la meilleure volonté du monde.

Mais ne nous y trompons pas, aussi difficile que cela puisse parfois nous paraître, Dieu ne nous demande pas d’accomplir des miracles.

Tout ce qu’il nous demande c’est simplement de nous mettre en marche vers Dieu avec lui, tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts, nos forces et nos limites.

Tout ce qu’il nous demande c’est de l’accueillir dans le quotidien de nos vies, de lui ouvrir les portes de notre cœur avec l’humilité nécessaire à la transformation, à cette fameuse conversion dont nous parle à chaque instant du Carême.

C’est Dieu qui se charge du miracle, c’est Lui qui opèrera en nous les transformations nécessaires.

La première lecture est là pour nous rappeler un chemin incontournable dans cette transformation.

Ce texte est une partie du livre de l’Exode.
Le peuple Hébreu vient de traverser la mer rouge et commence son long, très long chemin dans le désert.

Moïse reçoit de Dieu les dix commandements que nous connaissons.
Ces dix commandements sont les dix paroles de vie que Dieu donne aux hommes de cette époque mais également à chacune et chacun d’entre nous vingt et un siècles plus tard.

Et si vous faites une simple analyse de ces dix paroles, vous verrez que trois d’entre elles sont tournées vers Dieu mais que les sept autres sont tournées vers les hommes nos frères.

Comme très souvent dans l’Evangile, LA parole nous rappelle que pour arriver à Dieu il ne suffit pas de le prier et de le respecter LUI, mais il faut également nous tourner vers nos frères et les aimer autant que nous aimons Dieu autant que Dieu aime chacune et chacun d’entre nous…

Bien entendu, cette première lecture n’est pas posée là par hasard…
Elle a tout à fait sa place dans le Carême et nous rappelle que le chemin de conversion passe par ce que j’appelle parfois nos basiques, ces quelques principes fondamentaux qui nous conduiront forcément sur les chemins qui mènent à Dieu.

Le principal message des commandements de Dieu est un message d’Amour… Le basique dont je parle c’est donc le principe fondamental de notre religion : l’Amour…

L’Amour que Dieu a pour nous quelles que soient les bêtises que nous pouvons faire et il sait mieux que quiconque que notre imagination est plutôt fertile dans le domaine.
Et cet Amour et bien c’est celui qu’il nous demande d’avoir pour tous nos frères.

Aimer Dieu ça, nous y arrivons plus ou moins… Mais aimer les autres… C’est souvent un beau principe que nous imprimons volontiers sur le papier mais que nous avons beaucoup de mal à graver dans nos cœurs et nos esprits.

Nous n’avons donc pas trop d’un chemin de Carême pour y réfléchir et au moins nous mettre en route dans le domaine.

L’Evangile lui non plus n’est pas posé là par hasard…
Il nous donne un autre aspect de cette conversion qui nous est demandée.

Dans cet Evangile, Jésus chasse les marchands et tous les animaux du temple.

Ces commerces avaient cour à l’époque et permettaient à celles et ceux qui venaient faire des sacrifices de trouver sur place les animaux dont ils avaient besoin.

Mais Jésus se fâche… Il ne veut pas que le la maison de Dieu devienne une maison de trafic.
Ce n’est pas ce genre de sacrifice que demande Dieu !

Le temple, c’est le lieu de la présence de Dieu.
Ailleurs, dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul dit « vous êtes le temple de Dieu ! »

Nous sommes donc également ce lieu, cet endroit où Dieu souhaite habiter.

Nous devons donc faire attention nous aussi à ce que ce lieu ne devienne pas un lieu de trafics en tous genres.

Très souvent, occupés à préserver ou à faire prospérer nos propres intérêts, il peut nous arriver, plus ou moins volontairement, plus ou moins consciemment, de nous arranger avec la vérité et de la justice, même si c’est au détriment d’autrui.

Nous nous sommes peut-être offusqués du fait que les gens venaient acheter à l’entrée du temple les animaux qu’ils offraient ensuite en sacrifice à Dieu… Mais ne faisons-nous pas pareil ?

Car oui, beaucoup de ces gens n’étaient pas en vérité… Ils se permettaient d’être impurs puis pour se laver, se racheter une conduite, ils venaient acheter un animal – parfois d’ailleurs avec de l’argent gagné salement – pour l’offrir ensuite à Dieu en sacrifice et se sentir alors lavés de leurs fautes.

Mais est-ce que nous ne faisons pas pareil quand – comme je viens de le dire – nous nous arrangeons avec la vérité et la justice ?

Ne faisons-nous pas un peu pareil quand nous nous dédouanons de toute aide à nos prochains en faisant un don à telle ou telle organisation caritative.

Je ne dis pas qu’il ne faut pas donner, mais je pense qu’il faut le faire en vérité et en complément d’un engagement personnel auprès de celles et ceux qui souffrent.

Le Carême est aussi l’occasion de mettre nos actes en accord avec nos paroles et de veiller à ce que notre cœur, cette demeure en laquelle Dieu souhaite résider soit aussi propre que le temple à l’époque de Jésus.

Et c’est bien ce que souhaite Jésus.

Il a piqué sa Sainte colère à son époque en retournant les étals des marchands et en les chassant avec leurs animaux.

Tout comme il a renversé les étals des marchands, Jésus renverse aussi toutes ces priorités qui sont les nôtres mais pas forcément celle du Père.

Ce sont nos intérêts personnels qu’il veut nous aider à remettre en question pour nous permettre de remettre Dieu à la première place dans notre cœur et dans notre vie, il nous aide en quelque sorte à faire le ménage.

« Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le faites » nous dit le Seigneur…

Faire la volonté du Père, lui donner la première place dans notre cœur, c’est nous tourner vers les autres plutôt que sur nous-mêmes.

Et s’il n’y a pas de place pour les autres dans notre vie, alors il est très probable, quoi que nous disions, qu’il n’y en aura pas non plus pour Dieu lui-même.

Certains ont pour habitude de faire des ménages de printemps et bien en cette période de Carême l’Evangile nous invite à faire le ménage de Pâques pour accueillir comme il se faut le Christ ressuscité.


Amen

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