dimanche 18 janvier 2015

2015-01-18 - B - 2ème dimanche du temps ordinaire - Evangile « Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » (Jn 1, 35-42)


2ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 3b-10.19)
Lecture du premier livre de Samuel
En ces jours-là,
le jeune Samuel était couché dans le temple du Seigneur à Silo,
où se trouvait l’arche de Dieu.
Le Seigneur appela Samuel, qui répondit :
« Me voici ! »
Il courut vers le prêtre Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Éli répondit :
« Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. »
L’enfant alla se coucher.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel.
Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Éli répondit :
« Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. »
Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur,
et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel.
Celui-ci
se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit :
« Tu m’as appelé, me voici. »
Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant,
et il lui dit :
« Va te recoucher,
et s’il t’appelle, tu diras :
“Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” »
Samuel alla se recoucher à sa place habituelle.
Le Seigneur vint, il se tenait là
et il appela comme les autres fois :
« Samuel ! Samuel ! »
Et Samuel répondit :
« Parle, ton serviteur écoute. »
Samuel grandit.
Le Seigneur était avec lui,
et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Vos corps sont les membres du Christ » (1 Co 6, 13c-15a. 17-20)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens
Frères,
le corps n’est pas pour la débauche,
il est pour le Seigneur,
et le Seigneur est pour le corps ;
et Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur
et nous ressuscitera nous aussi.
Ne le savez-vous pas ? Vos corps sont les membres du Christ.
Celui qui s’unit au Seigneur
ne fait avec lui qu’un seul esprit.
Fuyez la débauche.
Tous les péchés que l’homme peut commettre
sont extérieurs à son corps ;
mais l’homme qui se livre à la débauche
commet un péché contre son propre corps.
Ne le savez-vous pas ?
Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint,
lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ;
vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes,
car vous avez été achetés à grand prix.
Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps.
– Parole du Seigneur.
Evangile : « Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » (Jn 1, 35-42)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia. En Jésus Christ, nous avons reconnu le Messie :
par lui sont venues la grâce et la vérité. Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
En ce temps-là,
Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l’Agneau de Dieu. »
Les deux disciples entendirent ce qu’il disait,
et ils suivirent Jésus.
Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi – ce qui veut dire : Maître –,
où demeures-tu ? »
Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils allèrent donc,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).
André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples
qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.
Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.
André amena son frère à Jésus.
Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ;
tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.
– Acclamons la Parole de Dieu.





Ça y est, nous sommes de retour dans le temps DE l’ordinaire.

D’aucuns pourraient penser qu’après le temps de l’Avent, les fêtes de Noël, l’Epiphanie et le Baptême du Seigneur, le calendrier liturgique nous offre une pause !

Et bien c’est tout le contraire !
Ce temps qui débute n’est pas un temps ordinaire mais le temps DE l’ordinaire.

Semaine après semaine nous allons être invités à poursuivre en quelque sorte, le temps de Noël…

Noël est comme une impulsion, un nouveau souffle qui nous est donné en nous réjouissant à nouveau autour de ce petit enfant qui nous a été offert.

Tous les textes d’aujourd’hui tournent autour d’un seul et même thème : L’appel de Dieu à une vie nouvelle !

Prenons la première lecture, celle du livre de Samuel.
A cette heure de l’histoire, Samuel est un jeune enfant, confié par sa mère au prêtre Elie.
Ce dernier se charge de son éducation et de son éveil à la foi, un peu comme les parents de notre époque sont sensés le faire pour leurs enfants.
Je dis « sensé » parce que je me dois simplement de constater – sans jugement aucun – que tel n’est malheureusement plus beaucoup le cas.

Elie se charge donc de l’éducation de Samuel et dans le texte qui nous est proposé, Samuel est réveillé en pleine nuit par le Seigneur qui l’appelle : « Samuel ! Samuel ! »…

Pensant à chaque fois qu’il s’agit de l’appel d’Elie, l’enfant se rend auprès de lui.
Ce dernier finit par comprendre que c’est le Seigneur qui l’appelle…
Vous aurez alors remarqué qu’Elie ne revient pas avec Samuel pour le confier au Seigneur… Il se garde bien de gêner ce dialogue…

Il éduque Samuel c’est vrai, mais le Prêtre sait depuis longtemps – ne fut-ce que pour l’avoir vécu et le vit encore – qu’il est important de respecter ce moment important où quelqu’un fait la rencontre de Dieu et c’est encore plus vrai quand il s’agit  d’un enfant…

Ses parents, sa famille mais également la communauté religieuse à laquelle il est confié au travers des catéchistes ou des prêtres, se doit d’éveiller l’enfant à la rencontre avec le Seigneur…

Mais le moment venu, la rencontre de la personne ou de l’enfant avec Dieu relève du personnel et de l’intime.

Je viens de le repréciser, éveiller un enfant à la foi relève entre autre du rôle des parents…
C’est un rôle qui leur est rappelé au moment où ils s’engagent par le sacrement du mariage.
Et s’ils ne sont pas mariés c’est un rôle qui leur est rappelé au moins au moment de la préparation du Baptême.

Je disais tout à l’heure que ce rôle n’est malheureusement plus réellement assuré aujourd’hui…

En nous faisant cette remarque nous pourrions nous lamenter et chercher des coupables…
La faute à notre société de consommation qui cherche à expulser Dieu de partout…
La faute aux parents qui n’ont plus envie de vivre selon les commandements de Dieu…
La faute aux grands parents – pourquoi pas – qui n’ont pas suffisamment insisté pour que leurs enfants poursuivent leurs propres engagements…

Et si on cherchait on pourrait sans doute encore trouver une demi-douzaine de personnes ou de systèmes dont ce serait la faute…

Mais ça nous avancerait à quoi ?
Ce qui est sûr, c’est que ça ne remplirait pas nos églises et sans doute pas d’avantage nos salles de catéchismes…

Pour trouver une solution à tout cela, pour permettre aux hommes et aux femmes mais aussi aux enfants de notre époque de retrouver le chemin de la foi, il faut peut-être commencer par nous appliquer à nous-mêmes cette question que le Christ pose aux premières personnes qui le rejoignent : « Que cherchez-vous ? »

Et c’est vrai que quand on y réfléchit un peu, la question n’est pas si anodine que cela et que la réponse n’est peut-être pas aussi évidente qu’il pourrait y paraître…

C’est vrai après tout : Que cherchons-nous ?

Est-ce que notre objectif est – comme je viens de l’évoquer – de remplir nos églises ou nos salles de caté ?
Est-ce que notre objectif est de faire la morale à notre monde en pensant que nous sommes les seuls à détenir LA vérité ?
Est-ce que nous cherchons simplement à nous lamenter en affirmant – comme nous savons si bien le faire – que c’était mieux avant ?

Si notre réponse est là, nous avons peut-être encore plus besoin que les premiers disciples de nous poser cette question !

Alors ?
Que cherchons-nous ?

Peut-être pourrions-nous aussi répondre, de façon à le découvrir d’avantage :  « Maître, où habites-tu ? »
« Maître », parce que nous croyons en son enseignement.
Et « Où habites-tu ? » parce que nos fonctionnements humains ont besoin de poser un endroit sur le lieu où se déroule l’enseignement…

Alors le Christ nous répondra à nous aussi : « Venez, et vous verrez… »

Par ces paroles, les premiers disciples se mettent à la suite de Jésus et cheminent désormais avec Lui.

La transcription de cette réponse en notre époque pourrait être la suivante :
Trouver le Christ, c’est accepter de ne pas s’installer, c’est accepter de marcher sans cesse.
Trouver le Christ, c’est accepter de se laisser déranger, de se laisser bousculer dans nos certitudes dans tout ce que nous avons appris, tout ce qu’on a pu nous enseigner, sans jamais oublier que l’Amour de Dieu est présent en tout homme…
Trouver le Christ, c’est accepter que notre Eglise soit toujours en mouvement…
Trouver le Christ, c’est accepter aussi de marcher avec les autres, à leur rythme, au rythme de nos différences et pas seulement celui de la connaissance que nous sommes souvent si certains d’avoir.

Notre société ne laisse plus de place à Dieu ?
Et bien comme le Christ l’a fait à son époque, prenons simplement celle qui nous est laissée et témoignons y réellement et avec joie de la présence de Dieu et de son amour pour tout homme.

Les Parents n’éveillent plus leurs enfants à la foi ?
Alors soyons pour eux des témoins de ce que la Parole peut produire de beau et de chaleureux dans le cœur de tout homme…
Aidons-les à le découvrir pour qu’à leur tour ils apprennent à en vivre et aient à nouveau envie de le transmettre à leurs enfants.

Tous les hommes ne marchent pas à la même vitesse sur les chemins qui mènent à Dieu…
Il est important – non, il est ESSENTIEL – que ceux qui en vivent déjà, ne se posent pas en donneurs de leçons mais en éducateurs, mieux ! : En témoins de la foi !

Ce n’est qu’à ce prix que nous réaliserons l’unité des chrétiens pour laquelle l’Eglise nous demande de prier cette semaine.

Le peuple de Dieu est constitué d’hommes et de femmes tous différents les uns des autres mais qui retrouvent leur unité Dieu.

Ce n’est qu’à force de dialogue AUTOUR du Seigneur que nous y arrivons.

Je ne parle pas ici de compromis douteux comme nos humanités savent parfois si bien en faire, des compromis qui ne tiennent pas à l’épreuve du temps parce qu’ils ne sont que la dissimulation des différences.

Je parle ici d’une écoute mutuelle basée sur le respect de ces différences, une écoute qui passera par l’acceptation de cette différence et non une tentative illusoire de la dissimuler.

Pas évident n’est-ce pas ?
Le monde qui nous entoure nous rappelle chaque jour que ce n’est pas « vraiment » ce que nous vivons aujourd’hui.

C’est un vrai défi mais un défi à la hauteur des chrétiens.
Nous sommes les témoins du Dieu d’Amour.
Lui et lui seul peut permettre à chacun ici-bas de rendre meilleure la vie de ses frères en Jésus Christ.

C’est un défi, je viens de le dire…
Un défi à la mesure de tous les enfants de Dieu qui voudront réellement cheminer à la suite de Jésus Christ, un défi à la mesure de celui qui est capable, par amour, d’opérer en tout homme une vraie transformation.

Une fois encore, c’est à nous qu’il appartient de choisir de nous relever les manches et de nous mettre en mouvement… ou pas…

Amen


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