dimanche 11 janvier 2015

2015-01-11 - B - Baptême Seigneur - Evangile « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)


Le Baptême du Seigneur
1ère lecture : « Venez, voici de l’eau ! Écoutez, et vous vivrez » (Is 55, 1-11)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur :
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?
Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses,
vous vous régalerez de viandes savoureuses !
Prêtez l’oreille ! Venez à moi !
Écoutez, et vous vivrez.
Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle :
ce sont les bienfaits garantis à David.
Lui, j’en ai fait un témoin pour les peuples,
pour les peuples, un guide et un chef.
Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ;
une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi,
à cause du Seigneur ton Dieu,
à cause du Saint d’Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ;
invoquez-le tant qu’il est proche.
Que le méchant abandonne son chemin,
et l’homme perfide, ses pensées !
Qu’il revienne vers le Seigneur
qui lui montrera sa miséricorde,
vers notre Dieu
qui est riche en pardon.
Car mes pensées ne sont pas vos pensées,
et vos chemins ne sont pas mes chemins,
– oracle du Seigneur.
Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre,
autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins,
et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ;
ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission.
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « L’Esprit, l’eau et le sang » (1 Jn 5, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Bien-aimés,
celui qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est né de Dieu ;
celui qui aime le Père qui a engendré
aime aussi le Fils qui est né de lui.
Voici comment nous reconnaissons
que nous aimons les enfants de Dieu :
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
Car tel est l’amour de Dieu :
garder ses commandements ;
et ses commandements ne sont pas un fardeau,
puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Or la victoire remportée sur le monde,
c’est notre foi.
Qui donc est vainqueur du monde ?
N’est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
C’est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l’eau et par le sang :
non pas seulement avec l’eau,
mais avec l’eau et avec le sang.
Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,
car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,
l’Esprit, l’eau et le sang,
et les trois n’en font qu’un.
Nous acceptons bien le témoignage des hommes ;
or, le témoignage de Dieu a plus de valeur,
puisque le témoignage de Dieu,
c’est celui qu’il rend à son Fils.
– Parole du Seigneur.
Evangile : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie » (Mc 1, 7-11)
Acclamation :
Voyant Jésus venir à lui, Jean déclara :
« Voici l’Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde. »
Alléluia.
(Jn 1, 29)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
– Acclamons la Parole de Dieu.





Déjà le dernier dimanche de la période de Noël.
La semaine prochaine nous serons de retour dans le temps de l’ordinaire.

Mais pour ce dernier dimanche du temps de Noël c’est un texte fondateur qui nous est proposé, et quel texte puisqu’il ne s’agit de pas moins que du Baptême de jésus.

Nous connaissons tous cette histoire…

Depuis quelques temps déjà, Jean-Baptiste annonce l’arrivée du Messie.
Les gens viennent à lui avec une soif de changement, de conversion…
Ils avaient foi en ce que Jean-Baptiste leur annonçait et entraient dans le Jourdain en se reconnaissant pécheurs.
Ils étaient plongés dans les eaux et en ressortaient purifiés !

Même s’il baptise, Jean reste cependant bien à sa place.
Il ANNONCE l’arrivée du Christ mais jamais ne se prend pour lui.
Il annonce l’arrivée de quelqu’un de plus grand que lui dont il dit qu’il n’est pas digne de défaire la courroie de ses sandales.

Le Christ arrive alors et insiste auprès de Jean pour se faire baptiser lui aussi.

D’autres évangélistes nous disent que Jean ne comprend pas..
Le baptême est un acte de conversion pour tous ces gens…
Eux sont pécheurs, mais Jésus ne l’est pas…

Pourquoi alors insiste-t-il pour être baptisé lui aussi ? Quel sens peut bien avoir cette demande ?

D’aucuns diront qu’il a voulu montrer l’exemple…
Je pense que c’est réducteur et qu’il faut réfléchir plus loin.

Le mot « Baptême » veut dire « Plonger ».
Au jour de son baptême, Jésus est plongé dans l’eau du Jourdain.
Mais il n’y est pas plongé pour être débarrassé de ses péchés lui qui est pur !
Pour lui la signification est toute autre.

Jésus entre pur dans les eaux du Jourdain et en ressort chargé de tout le péché du monde.
Voilà la signification de ce baptême unique.
Il est le seul à pouvoir agir ainsi.
Il est le seul à être pur et à ne pas avoir besoin de se débarrasser de ses péchés.

En agissant de la sorte, il montre qu’il est bien venu rejoindre tous les hommes et donc tous les pécheurs.
Il n’est pas venu pour les accuser et les juger mais pour se charger de leurs péchés et les aider à les porter.

Dit comme ça… ça ne doit pas vous faire un grand effet…
Oui, nous le savons tous… Le Christ est venu parmi nous pour se charger des péchés, de tous les maux de l’humanité…

Et ???
Oui « et ??? »
« Et qu’est-ce que ça change dans ma vie ? » me direz-vous ?

Et bien ça change tout !

Si c’est bien notre foi qui nous a guidés dans cette église ce soir/ce matin… Même – et surtout - si nous ne savons pas nécessairement bien où nous en sommes de cette foi en un Dieu que nous attendons depuis 2000 ans, et bien cette nouvelle peut tout changer !

Savoir que chaque jour, quelqu’un marche à nos côtés, qu’il est présent dans chaque instant de notre vie, prêt à se charger de nos fardeaux, vous ne trouvez pas que ça change beaucoup de choses vous ?

Quand on a des difficultés, quand on arrive à ses limites… savoir que quelqu’un peut nous aider à les porter ça peut tout changer.

Et là, peut-être me direz-vous que ce n’est pas une personne physique… quelqu’un qu’on peut voir…

En êtes-vous bien sûr ?

Pour vous en convaincre, essayez l’espace d’un instant, d’imaginer la scène qui nous est décrite…

Jean baptise Jésus dans le Jourdain.
Une foule importante est présente, une foule de gens qui viennent de se faire baptiser eux aussi…
Sitôt son baptême réalisé, Jésus sort de l’eau et une voix vient du ciel qui dit « Celui-ci est mon Fils bienaimé ! En Lui, j’ai mis tout mon amour ! »

Cette phrase est pour Jésus bien entendu… Mais pas que…
Elle est pour chacune des personnes présentes ce jour-là et qui ont-elles aussi reçu le baptême !
Toutes ces personnes font désormais partie de ce que l’on appelle « La Communion des Saints »…
Il s’agit de l’union de l’ensemble des personnes qui par le baptême marchent à la suite du Christ !

Chaque chrétien est solidaire de ses frères en Jésus Christ…
Chaque chrétien est solidaire de tous les hommes ses frères en Jésus Christ…

Nous rejoignons là les deux commandements que Jésus rappellera un peu plus tard…

Pour être chrétiens il nous fait aimer Dieu mais il nous faut aussi aimer nos frères les hommes et faire tout ce que nous pouvons pour les aider, pour soulager leurs fardeaux à la suite du Christ.

Si nous agissons ainsi alors nous serons cette présence de Dieu que nos frères pourront sentir quand nous viendrons les aider à porter leurs fardeaux.
Cette présence physique dont je parlais tout à l’heure c’est nous !
C’est nous qui seront cette présence visible et perceptible de Dieu dans la vie des hommes en peine.

Et ce qui est valable pour les autres l’est également pour nous.
C’est à nous aussi que Dieu s’adresse quand il dit « Celui-ci est mon Fils bienaimé ! En lui j’ai mis tout mon amour ! »

Nous aussi, par notre baptême, nous avons reçu cet amour…

Cet amour est un cadeau,
Cet amour est un don,
mais un don qui n’a rien à voir avec une somme d’argent, une voiture, une PlayStation, ou tout autre objet matériel à notre usage exclusif… bien au contraire !

Cet Amour n’a de valeur que si nous le partageons…
Cet Amour n’a de chance de porter des fruits que si nous le dispensons à ceux qui nous entourent et qui en ont tant besoin…

Si un cultivateur gardait pour lui toutes les semences qu’il achète, est-ce qu’elles auraient une chance de porter du fruit ?
Qui d’entre nous pourrait goûter au pain frais si ces semences étaient restées dans les granges ?
Ce n’est que parce que le cultivateur prend le risque de les semer en les confiants aux éléments que ces graines donnent du fruit !

Il en est de même de l’Amour de Dieu !
Sitôt l’avons-nous reçu qu’il nous faut le donner aux autres comme l’a fait le Christ.

Et Il ne s’est pas demandé si ils en étaient dignes… Il leur a donné… Il leur a donné sans compter !

Zaché, la Samaritaine, l’aveugle de Siloé, le centurion Romain, et tant d’autres étaient-ils réellement dignes de recevoir l’Amour de Dieu ?

Peu importe…

Comme je le disais à l’instant, nous aussi, nous avons reçu cet Amour en cadeau…
Et pourtant, est-ce que nous en sommes dignes ?

Le jour de notre baptême Dieu nous l’a pourtant donné totalement et pas à moitié en se disant qu’il verrait d’abord ce que nous allions en faire avant de nous donner le reste.

Jésus ne s’est, lui non plus, jamais demandé s’il fallait qu’il en donne une partie pour voir tout d’abord si les gens allaient le faire fructifier correctement…
Il le leur a donné, totalement et c’est au Père qu’il faisait confiance pour le faire fructifier en eux…

Nous sommes les lointains descendants de celles et ceux à qui Jésus a transmis l’Amour de Dieu…

C’est à notre tour aujourd’hui de transmettre cet Amour à celles et ceux qui nous entourent…

« Pas toujours facile » me direz-vous…
Nous avons tous nos histoire, nos douleurs, nos blessures aussi…
Difficile parfois de voir l’autre comme un frère alors qu’il nous a peut-être fait tant de mal…

Mais c’est pourtant là ce qui est important…
Vouloir du bien à ceux qu’on apprécie, c’est facile, c’est normal, et leur transmettre l’Amour de Dieu est tout à fait naturel…

Mais le transmettre à tous sans distinction, sincèrement, c’est bien plus difficile…

Avec l’aide de ce petit Enfant dont nous avons fêté la naissance il y a quelques jour à peine, essayons de regarder nos frères, tous nos frères, comme les regardaient le Seigneur…

Non comme des pécheurs, que nous sommes nous aussi d’ailleurs, mais comme des frères que cet Amour peut transformer et rendre heureux…

Au lendemain de Noël, nous étions invités à ne pas reprendre nos chemins égoïstes mais à accepter la transformation que l’enfant Jésus pouvait produire en nous.

Aujourd’hui, le baptême de Jésus est un rappel de cette exhortation à ne pas simplement retrouver nos habitudes, mais à nous ouvrir vraiment aux autres pour qu’ensemble nous construisions réellement le royaume de l’Amour de Dieu.

Amen


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