dimanche 19 octobre 2014

2014-10-19 - A - 29° Dimanche du temps ordinaire - À César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Mt 22, 15-21)


29ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Les empires sont dans la main de Dieu (Is 45, 1.4-6a)
Lecture du livre d'Isaïe
Parole du Seigneur au roi Cyrus, qu'il a consacré, qu'il a pris par la main, pour lui soumettre les nations et désarmer les rois, pour lui ouvrir les portes à deux battants, car aucune porte ne restera fermée :
« À cause de mon serviteur Jacob et d'Israël mon élu, je t'ai appelé par ton nom, je t'ai décerné un titre, alors que tu ne me connaissais pas.
Je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre : en dehors de moi, il n'y a pas de Dieu. Je t'ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l'on sache, de l'orient à l'occident, qu'il n'y a rien en dehors de moi. »
2ème lecture : La foi, l'espérance et la charité de la communauté (1Th 1, 1-5b)
Commencement de la lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens
Nous, Paul, Silvain et Timothée, nous nous adressons à vous, l'Église de Thessalonique qui est en Dieu le Père et en Jésus Christ le Seigneur. Que la grâce et la paix soient avec vous.
À tout instant, nous rendons grâce à Dieu à cause de vous tous, en faisant mention de vous dans nos prières. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. Nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. En effet, notre annonce de l'Évangile chez vous n'a pas été simple parole, mais puissance, action de l'Esprit Saint, certitude absolue.
Evangile : À César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Mt 22, 15-21)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Rendez au Seigneur, vous les dieux, rendez au Seigneur gloire et puissance, rendez au Seigneur la gloire de son nom. Alléluia. (cf. Ps 28, 1-2)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l'impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? - De l'empereur César », répondirent-ils.
Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »





Un vingt neuvième dimanche du temps ordinaire qui est également la journée des missionnaires…

Ce choix n’a pas été fait par hasard puisque les textes de ce dimanche nous invitent, en quelque sorte, à recentrer notre vie sur Dieu.

Et qu’est donc un missionnaire sinon quelqu’un qui a justement choisi de mettre Dieu au centre de sa vie et surtout de le partager à celles et ceux que ce dernier met sur les routes de son quotidien.

Et si nous parlons de recentrage c’est aussi bien entendu parce que nous aussi nous avons sans doute besoin de remettre Dieu et la mission qu’il nous a confiée au centre de nos vies.

Nous sommes dans un monde où tout va vite… Mais où tout ne va pas forcément bien…

Nous courons beaucoup… Occupés à résoudre des problèmes c’est bien normal, mais aussi à tout un tas de choses avec lesquelles nous remplissons nos vies… Activités diverses et variées, sport, spectacles, télévision, etc…

Et Dieu dans tout cela ?

Eh dehors de notre messe dominicale ? En dehors des éventuelles activités de paroisse, ou dans telle ou telle association caritative ?

En dehors de tout cela, quelle place Dieu a-t-il dans notre vie ?

Est-il simplement celui que nous venons consommer à travers une messe dominicale parce que nous en avons pris l’habitude une fois par semaine, ou est-il celui auprès de qui nous venons vraiment nous ressourcer régulièrement pour le porter ensuite auprès de celles et ceux que Lui met sur notre route quotidienne ?

Est-il justement celui qui inspire en nous l’esprit missionnaire mis en avant en ce dimanche ?

Être missionnaire, s’est longtemps entendu comme quelque chose qu’il fallait faire dans des pays lointains… Là où les gens ne connaissaient pas Dieu… des gens à qui il fallait le faire connaître… des gens à qui il fallait aller porter la bonne parole, aller parler de l’Amour infini de Dieu…

Mais aujourd’hui ces « terres de missions » comme on les appelle, sont à nos portes…
C’est aussi notre bonne vieille Europe vers qui il nous faut porter nos efforts.

Les douleurs, des maux de notre temps ont envahi l’esprit, le cœur et jusqu’à l’âme de nos contemporains, l’âme de celles et ceux qui ne vivent plus à des milliers de kilomètres de chez nous – ce qui nous aurait peut-être bien arrangé - mais juste à côté, ces gens qui sont nos voisins.

La grande et bonne nouvelle c’est que maintenant il ne faut plus être moine ou prêtre missionnaire et partir à l’autre bout du monde pour aller porter la bonne nouvelle. Chacun de nous a aujourd’hui cette mission…

La mauvaise nouvelle c’est que maintenant nous ne pouvons plus nous cacher derrière ces moines ou prêtres missionnaires ou le kilomètres qu’il nous aurait fallu faire et que c’est bel et bien à nous de nous bouger, de nous engager !

Plus question de nous contenter de mettre en avant le travail des autres ailleurs dans le monde… c’est à nous qu’il appartient de faire le boulot !

Et le boulot ne manque pas !

Je viens de le dire, ce sont souvent nos propres voisins ou à défaut des gens qui ne sont pas bien loin qui ont besoin de recevoir le message de l’Evangile.

La mission de chacune et chacun d’entre nous est d’être les témoins de cet Evangile auprès des personnes de nos quotidiens…

C’est cela être missionnaire et c’est donc à nous aussi, directement, que s’adresse cette journée spéciale.

Maintenant que nous avons bien compris que cela nous concerne directement… Vous vous demandez peut-être comment il faut faire…

Rassurez-vous c’est plutôt simple.
Il « suffit » d’être chrétien - vraiment chrétien - dans le quotidien de nos vies…
A la fois simple et très compliqué… tout un programme…

Pour cela nous avons un moteur super performant…

Il ne consomme pas grand-chose, il est toujours opérationnel, il démarre au quart de tour et il est très puissant… Ce moteur c’est Dieu lui-même !

Le mettre au centre de nos vies c’est s’assurer le fait que nous ne manquerons jamais de l’énergie dont nous avons besoin pour nous mettre ou nous remettre en route nous aussi… pour ne jamais manquer une occasion d’être nous aussi les missionnaires, les messagers de son amour parmi nos frères.

Les textes d’aujourd’hui sont également là pour nous donner des exemples… Des moyens de faire et des moyens de nous rappeler que Dieu trouve sa place au centre de toute vie chrétienne.

Dans la première lecture, Isaïe fait tout d’abord une annonce.
Il annonce au peuple d’Israël que son exil, qui a pourtant duré 50 ans, est terminé et qu’il va maintenant pouvoir retrouver sa terre natale.

« Ça nous fait une belle jambe » me direz-vous…
« En quoi cette histoire qui s’est passée il y a presque 3000 ans nous concerne-t’elle ? »

Si ce texte est posé là c’est pour nous rappeler l’essentiel de notre foi !
Dieu nous a envoyé son Fils…
Il s’est donné pour nous et ce don est promesse de salut universel !
Chacun d’entre nous est concerné.

Même si cela s’est passé il y a plus de 2000 ans…
Même si avec le temps nous semblons l’oublier, Dieu nous aime et il a donné son Fils unique pour nous le montrer, pour nous aider à nous rappeler jour après jour qu’Il ne nous abandonne pas et qu’il veille sur chacun d’entre nous.

Même si nous, nous l’oublions, Lui nous a fait une promesse et cette promesse se réalisera un jour.

Elle peut d’ailleurs se réaliser dès aujourd’hui… C’est à nous qu’il appartient d’en être les témoins, les acteurs…

C’est nous, qui par nos témoignages permettrons à notre monde de se rappeler que l’Amour de Dieu existe, qu’il vit en chacun d’entre nous et qu’il peut changer la vie de chacune et de chacun…

Des gens vivent cela réellement…

Bien sûr il y a ceux qui nous sont montrés en exemple par Saint Paul qui rend hommage aux Thessaloniciens eux qui, malgré les difficultés, sont restés fermes dans leur foi et de vrais témoins de Jésus Christ, de vrais témoins de l’Amour de Dieu.

Mais plus près de nous, tout près même… Il y a les chrétiens qui de par le monde continuent malgré l’adversité, à témoigner avec brio de leur foi, je veux bien entendu parler plus particulièrement de nos frères chrétiens d’Irak qui en ce moment payent un prix très lourd.

Ils n’ont plus rien…
Ils meurent par centaines chaque semaine…
Et pourtant ils restent par leur exemple les vrais témoins de la foi chrétienne.

Faut-il obligatoirement être martyr pour être témoin de la foi ?
Pas nécessairement heureusement…

Mais quand on voit l’exemple qu’ils nous donnent, comment pouvons-nous encore ignorer notre mission ?
Comment pouvons-nous nous contenter de ronronner ?
Comment pouvons-nous refuser de nous lever, là où nous sommes, avec les moyens qui sont les nôtres, avec nos forces mais aussi avec nos limites pour nous mettre au service de celles et ceux qui nous entourent et qui ont tellement besoin de nous ?

« Le bien fait peu de bruit… Le bruit fait peu de bien. » c’est un adage que nous connaissons bien…

Il n’est donc pas nécessaire de crier sur tous les toits que nous sommes chrétiens ni même de devenir le leader d’un quelconque mouvement pour devenir missionnaire…

C’est dans le quotidien de nos vies que Dieu attend chacune et chacun d’entre nous…

C’est dans le quotidien qu’il nous invite à le mettre au centre de nos vies, a rendre à Dieu ce qui est à Dieu comme nous le dit l’Evangile de Saint Matthieu.


Amen

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