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28ème dimanche du
Temps Ordinaire
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1ère lecture : Le festin messianique (Is
25, 6-9)
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Lecture du livre d'Isaïe
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Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de
l'univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de
viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de
vins décantés. Il enlèvera le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples
et le linceul qui couvrait toutes les nations. Il détruira la mort pour
toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute
la terre il effacera l'humiliation de son peuple ; c'est lui qui l'a promis.
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Et ce jour-là, on dira : « Voici notre
Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c'est lui le Seigneur, en
lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! »
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2ème lecture : La vraie richesse dans le
Christ (Ph 4, 12-14.19-20)
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Lecture de la lettre de saint Paul
Apôtre aux Philippiens
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Frères, je sais vivre de peu, je sais
aussi avoir tout ce qu'il me faut. Être rassasié et avoir faim, avoir tout ce
qu'il me faut et manquer de tout, j'ai appris cela de toutes les façons. Je
peux tout supporter avec celui qui me donne la force. Cependant, vous avez
bien fait de m'aider tous ensemble quand j'étais dans la gêne. Et mon Dieu
subviendra magnifiquement à tous vos besoins selon sa richesse, dans le
Christ Jésus.
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Gloire à Dieu notre Père pour les
siècles des siècles. Amen.
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Evangile : Parabole des invités au
festin (brève : 1-10) (Mt 22, 1-14)
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Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici
la Pâque du Seigneur au milieu de son peuple. Heureux les invités au festin
du Royaume ! Alléluia.
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Évangile de Jésus Christ selon saint
Matthieu
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Jésus disait en paraboles : « Le Royaume
des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils. Il
envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne
voulaient pas venir. Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités :
'Voilà : mon repas est prêt, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez au repas de noce.' Mais ils n'en tinrent aucun compte
et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce ; les autres
empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit
en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et brûla leur
ville. Alors il dit à ses serviteurs : 'Le repas de noce est prêt, mais les
invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous
ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.' Les serviteurs
allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent, les
mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra
pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de
noce, et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement
de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs :
'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des
pleurs et des grincements de dents.'
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Certes, la multitude des hommes est
appelée, mais les élus sont peu nombreux. »
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Ce dimanche c’est à l’espérance dans la foi que nous
appellent les textes qui nous sont proposés.
Espérance, espoir… ce qui permet à chacun d’entre
nous, quand il rencontre des difficultés, de se dire que demain sera meilleur
qu’aujourd’hui et qu’il faut continuer la route.
Ils sont extrêmement nombreux les hommes et les
femmes, mais plus encore les jeunes de notre monde qui ne croient plus en rien,
qui n’ont plus aucune espérance…
Ils vivent au jour le jour en essayant de surmonter
les difficultés plus ou moins grosses mais qui les submergent, en se fiant à
qui peut éventuellement les aider, parfois malheureusement des marchands
d’espoirs qui profitent de leur détresse… Sectes, groupes radicaux qui
finissent souvent par les détruire.
Il est de notre devoir de chrétien d’être les
témoins de l’espérance que nous apporte notre foi auprès de toutes celles et
ceux, jeunes ou pas, qui en ont tant besoin.
Mais peut-être vous demandez-vous justement ce
qu’est cette espérance… Peut-être, après avoir entendu le texte de la première
lecture, vous êtes-vous dit que cette espérance semblait sortie tout droit du
monde des Bisounours…
« un
festin de viandes grasses et de vins capiteux… Il enlèvera le voile de deuil
qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations.
Il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les
visages. »
8 siècles avant Jésus Christ déjà, c’est à un peuple
qui n’en peut plus, qui n’a plus beaucoup d’espoir qu’Isaïe s’adresse.
Le royaume est en péril, l’étranger menace Jérusalem,
tout est ravagé etc… etc… et Isaïe tente, avec sa foi, avec Dieu qui est
présent en lui, en quelque sorte de remonter le moral des troupes…
Mais me direz-vous, comme le dit la pub : Ça
c’était avant !
Peut-être que le peuple de l’époque pouvait y
croire… Il s’agissait de gens peu instruits, vivant dans une espère
d’obscurantisme…
Mais nous, presque 22 siècles plus tard, nous sommes
des gens instruits… Nous connaissons l’histoire… Nous savons que 800 ans après
cette histoire le Christ va venir… qu’Il va mourir pour nous… ressusciter le troisième
jour et que depuis… et bien depuis nous aussi nous l’attendons, et qu’il
nous arrive à nous aussi de perdre l’espoir voir… de finir par ne plus y croire :
Peut-être ajouteriez-vous que notre monde connait
toujours les mêmes difficultés… à une autre échelle, sous d’autres formes, mais
des gens continuent à souffrir pour tout un tas de raisons…
Et alors ?
Cela veut-il dire que tout comme le peuple dont nous
parle Isaïe il faut que nous baissions les bras nous aussi ? Que nous
perdions espoir ?
Ce serait oublier les derniers mots d’Isaïe :
« c'est lui qui l'a promis »
Même quand nous baissons les bras, bien souvent nous
savons, nous continuons pourtant au fond de nous à croire que Dieu tient ses
promesses…
Bien souvent, quand nous pensons à laisser tomber,
c’est bien d’avantage à cause de notre douleur que parce que nous ne croyons
plus en cette promesse…
Par contre, nous nous disons qu’elle n’est pas pour
nous… Que nous ne la verrons pas… Que ce sera – peut-être – pour les
générations futures.
Ce que nous nous demandons en définitive, c’est
quand… Quand ces promesses vont-elles se réaliser pour nous, pour nos familles,
pour nos enfants, pour notre monde…
Ce que nous oublions c’est que la promesse de Dieu
se réalise chaque jour !
Chaque fois que nous relevons la tête, chaque fois
aussi que nous lui faisons confiance en lui remettant ce que nous vivons, que
nous le fassions du bout des lèvres quand nous sommes au bout du rouleau, quand
nous ne trouvons plus de solution, ou quand nous le faisons avec colère parce
que nous avons l’impression qu’il ne nous entend pas…
Et bien chaque fois que nous nous adressons à lui,
Dieu nous répond…
Ce sont bien souvent nos oreilles encombrées par
notre orgueil qui nous empêchent de l’entendre…
Et oui puisque à peine lui confions-nous nos détresses
que nous cherchons à nouveau à ne nous en sortir que par nous-mêmes…
A peine lui confions-nous nos détresses que nous
attendons la réponse que NOUS
espérons… La solution que NOUS
envisageons…
Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous.
Mettons-nous plutôt réellement à son écouté… soyons
attentifs à ce qu’il nous dit, ce qu’il tente de nous apprendre pour que nos
situations se dénouent et que nous retrouvions enfin l’énergie et l’espérance
qui qualifie les enfants de Dieu.
C’est également ce que nous dit Saint Paul.
Dans ce texte il est en prison…
Il sait que c’est son action envers celles et ceux
vers qui le Christ l’a envoyé qui est à l’origine de son emprisonnement.
Nous pouvons imaginer au moins partiellement ce
qu’il ressent…
Il est en prison ! Il s’attend à mourir !
Peut-être s’est-il adressé à Dieu lui aussi comme nous le faisons quand nous
sommes dans la peine et les ennuis.
Peut-être que comme nous, il a lui aussi voulu que
le Christ lui réponde de la manière dont LUI
l’entendait.
Et puis tout d’un coup, il percute !
Il comprend que le Seigneur lui a déjà répondu et
que cette réponse se trouvait dans les très nombreux messages de soutien qu’il
a reçu de ses frères Philippiens qu’il remercie dans ce texte et qui l’ont aidé
à retrouver la force et la lumière.
Il nous dit simplement que la richesse de Dieu ne
peut nous être communiquée que si nous nous dépouillons totalement, si nous lui
faisons tellement confiance que nous devenons capables de nous en remettre
totalement à lui.
L’Evangile de ce jour est bien entendu dans le même
ton.
Il nous fait tout d’abord état de la générosité sans
limite de Dieu.
A la noce : Tout le monde est invité… A
commencer par le peuple de Dieu… Un peuple qui malheureusement ne l’entend
plus.
Ce peuple qui ne l’entend plus c’est aussi nous, les
hommes et les femmes du 21ème siècle.
Notre monde se cache derrière l’excuse de la laïcité
pour ne plus écouter le message du Christ et de l’Evangile.
C’est bien commode n’est-ce pas…
Notre monde prône la laïcité pensant se rendre
libre… libre de s’adonner à toutes les extrémités… et nous n’avons qu’à allumer
la télévision à l’heure du journal télévisé pour nous rendre compte de ce
qu’est un monde qui a chassé Dieu de son quotidien.
Mais Dieu n’invite pas seulement son peuple à la
noce.
Il invite tout le monde… Tous sans exception !
Par ce que tous sans exception nous avons droit à
l’Amour de Dieu !
Bons ou mauvais nous pouvons tous devenir dignes de
l’Amour de Dieu… Pourvu que nous le voulions réellement…
Et c’est le sens qu’il faut voir dans cette partie
du texte ou le roi jette dehors l’invité qui n’a pas revêtu l’habit de noce.
Cette partie du texte n’a rien à voir avec le
vêtement que porte le convive, mais seulement à la façon dont il accueille le
don qui lui est fait.
Il en est de même pour nous.
Je l’ai dit : c’est seulement si nous le
voulons, si nous acceptons de changer de vie pour mettre nos pas dans ceux du
Christ que nous serons emplis de l’Amour de Dieu…
La punition c’est nous qui nous l’infligeons si nous
refusons cela…
Nous ne saurons pas entrer dans la grâce de Dieu,
nous ne pourrons pas percevoir la puissance de cet amour si nous refusons de
changer de vie.
C’est dans le sacrement du pardon… et oui, la
confession… que nous pouvons nous débarrasser de nos fardeaux et retrouver la
paix qui caractérise les enfants de Dieu.
Dieu est toujours avec nous.
Il est l’Espérance dont notre monde a tant besoin.
Mais encore faut-il que notre monde veuille bien
l’accueillir.
Amen
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