dimanche 17 août 2014

2014-08-17 - A - 20° Dimanche du temps ordinaire - Jésus exauce la prière d'une étrangère (Mt 15, 21-28)


20ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Dieu accueille les étrangers qui viennent le prier (Is 56, 1.6-7)
Lecture du livre d'Isaïe
Parole du Seigneur :
Observez le droit, pratiquez la justice. Car mon salut est approche, il vient, et ma justice va se révéler.
Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l'amour de son nom et sont devenus ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et s'attachent fermement à mon Alliance, je les conduirai à ma montagne sainte. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s'appellera « Maison de prière pour tous les peuples ».
2ème lecture : Le rôle des Juifs dans la nouvelle Alliance (Rm 11, 13-15.29-32)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Frères,
je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère de rendre un jour jaloux mes frères de race, et d'en sauver quelques-uns.
Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l'écart, qu'arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !
Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables.
Jadis, en effet, vous avez désobéi à Dieu, et maintenant, à cause de la désobéissance des fils d'Israël, vous avez obtenu miséricorde ; de même eux aussi, maintenant ils ont désobéi à cause de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c'est pour que maintenant, eux aussi, ils obtiennent miséricorde.
Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes.
Evangile : Jésus exauce la prière d'une étrangère (Mt 15, 21-28)
Acclamation : Alléluia. Alléluia. Le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur protège l'étranger. Heureux qui met en lui son espoir ! Alléluia. (Ps 145, 5.8-9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. — C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.





20ème dimanche du temps DE l’ordinaire.
Je sais que je l’ai déjà dit, mais il ne nous faut absolument pas oublier que ce temps n’a d’ordinaire que le nom.

C’est L’ORDINAIRE, les basiques de notre fois qui nous sont rappelés semaine après semaine.

Chacun d’entre nous est à la recherche de la recette du bonheur et bien elle est là sous nos yeux qui nous est offerte jour après jour, semaine après semaine.

Elle est contenue dans ce gros livre qu’on appelle la Bible ; Un gros livre qui ne figure bien souvent plus dans nos bibliothèques et que trop peu d’entre nous prennent encore le temps de lire.

Certes, c’est une parole qui se découvre… Elle n’est pas toujours simple à lire.
Et pourtant je peux vous assurer par expérience, que si nous prenons l’habitude de la lire, elle finit par nous révéler chaque jour au moins un point qui peut nous aider à guider notre journée et à faire des heures qu’elle contient de vrais et grands moments de bonheur pour nous-mêmes et pour tous ceux qui nous entourent.

En ce dimanche, les textes nous rappellent que le Salut de Dieu est offert à tous les hommes.

C’est un peu comme la Bible dont je viens de parler…
La Parole est une parole à découvrir…
L’Amour de Dieu se découvre lui aussi…

Pour comprendre cela, je ferai un parallèle simple avec un cadeau qui nous serait offert et que nous refuserions d’ouvrir…
Comment le découvrir ? Comment apprendre à l’apprécier si nous n’ouvrons pas le paquet et si nous ne nous y intéressons pas un minimum ?

Dieu est ainsi… Il nous offre le Salut, c'est-à-dire son Amour pour que nous le découvrions, que nous nous l’approprions, que nous le laissions nous imprégner et nous guider chaque jour.

Alors c’est vrai, nous ne sommes pas toujours réceptifs…
Il arrive qu’on nous fasse de très beaux cadeaux mais que nos cœurs ne soient pas en condition pour les recevoir…

Bien souvent nos souffrances ou simplement nos occupations nous empêchent de les apprécier.

Heureusement, Dieu est persévérant… Il ne se contente pas de nous offrir son cadeau une seule fois… Il ne se formalise pas si nous le refusons ou si à plusieurs reprises nous ne sommes pas prêts… Il revient vers nous encore et encore et encore… Ne se lassant jamais.

Sans cesse il met sur notre route des témoins de l’Evangile, des parents, des amis, parfois des inconnus, qui par une parole placée au bon moment nous aideront enfin à apprécier ce cadeau qui nous est fait.

Dieu continuera à nous offrir ce cadeau jusqu’à notre dernier souffle…
Jusque là, il nous sera donné d’ouvrir les yeux sur son Amour et toutes les conversions qu’Il peut opérer en nous.

C’est ce que nous disent les textes de notre dimanche.

Nul ne peut se dire exclus de l’Amour de Dieu quelle que soit sa vie.
Et aucun d’entre nous ne doit oublier que même les plus grands criminels qui ont traversé et traversent encore les siècles ont en eu une graine de cet amour, une graine qui – comme pour Saint Paul – peut éclore à n’importe quel moment et les transformer en témoins vivants et heureux de l’Evangile.

Il vous arrive sans doute comme à moi, de maugréer sur untel ou une telle parce qu’il a fait ceci ou cela de mal, parce qu’il a mal agit en telle ou telle circonstance… Je suis certain que vous trouverez sans peine un exemple dans un coin de votre tête.

C’est là un comportement bien humain c’est vrai… et pourtant nous sommes alors dans l’erreur.

Nous râlons, nous crions même parfois… Mais quand ces cris retombent… essayons de nous souvenir que dans cette personne que nous montrons du doigt est aussi présent l’Amour de Dieu.

Plutôt que de nous demander comment la punir, comment nous venger même parfois, redoublons d’efforts et prions pour que la graine dont j’ai parlé éclose… Soyons encore et encore les témoins de l’Amour qui se donne.

Je ne reviendrai pas sur les textes des 1ère et 2nd lectures… C’est ce qu’elles nous disaient toutes les deux.

Comme d’habitude, l’Evangile vient en point d’orgue de ces textes.
C’est le texte de la Cananéenne qui nous est proposé aujourd’hui.

Il faut savoir qu’un Cananéen est un non-juif et donc un Païen !
Il n’est considéré par personne… Rejeté bien souvent ou tout du moins ignoré.

Elle a beau être païenne, elle a entendu parler de l’arrivée de Jésus et vient à sa rencontre…

Elle a beau ne pas en savoir d’avantage sur l’écriture et sans doute même de l’amour de Dieu, elle place son espoir en cet homme dont elle a sans doute entendu parler pour tout ce qu’il a déjà fait de bien.

Comme nous quand ca ne va pas, nous cherchons quelqu’un qui puisse répondre à nos attendre… Nous mettons le peu d’espoir qui nous reste en celui ou celle qui semble pouvoir nous aider.

« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon »

Et pourtant Jésus commence par ignorer cette supplique…
Il insiste en disant qu’il n’a été envoyé QU’au brebis perdues d’Israël… sous entendant qu’elle n’en fait même pas partie…

Il va jusqu’à la comparer à un chien dans cette phrase que nous connaissons : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. »

Mais elle ne s’en offusque pas…
Au contraire ; elle fait preuve d’encore d’avantage d’humilité… Elle se prosterne devant lui…
« C'est vrai, Seigneur » repend-elle « mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

Par ce court dialogue, elle reconnaît son ignorance. Elle sait que jusque là elle n’a rien fait de « religieux » si je puis dire, elle se reconnait indigne de participer au repas… Et elle précise simplement qu’elle est prête à se contenter des miettes de l’Amour de Dieu…

Elle sous entend ainsi que le peu que le Christ pourra lui donner suffira à libérer sa fille, elle reconnait en lui la grandeur de Dieu qui peut tout.

Jésus voit alors qu’elle est inspirée par Dieu… La graine a germé et il lui offre ce qu’elle demande.


Oui, la Bonne Nouvelle est offerte à tous et chacun a bien évidemment droit à bien plus que des miettes.

Il y a deux semaines nous entendions l’Evangile de la multiplication des pains.
Il resta 12 paniers pleins de ce repas !

Chaque fois que nous venons à la Messe, chaque fois que nous rencontrons Dieu, nous repartons nous aussi avec un panier plein de l’Amour de Dieu…
Aujourd’hui encore, nous venons refaire le plein.

Qu’avons-nous fait de cet Amour entre temps ?

L’avons-nous gardé pour nous ou alors sommes nous allés en faire don à ceux qui nous entourent, les Cananéens de notre monde ?

Trop souvent nos communautés restent centrées sur elles-mêmes, autour d’un clocher.

Depuis la Pentecôte, nous sommes pourtant envoyés dans le monde pour lui transmettre l’amour de Dieu.

Une foi authentique ne se cantonne pas à l’intérieur des murs de nos églises, elle est faite pour porter du fruit en dehors de ces murs. Elle se proclame dans le monde, elle ne craint pas de se montrer même là où elle n’a pas l’habitude d’être vue, voir même là où elle n’est pas forcément la bienvenue, là où elle bouscule les consciences également.

Pour terminer, je ne peux résister au besoin de vous parler ici de nos frères chrétiens d’Irak, de Syrie et de tous les endroits du monde où ils sont en dangers.

C’est à nous chrétiens d’occident qu’il appartient de faire monter nos voix pour le faire savoir au monde qui nous entoure, un monde qui semble l’ignorer ou ne s’en soucie que parce que derrière leur intervention se trouve des intérêts économiques.

Il nous appartient aussi de faire monter nos voix pour que ce monde bouge sauver nos frères.

Et je ne parle pas de prendre les armes… Je parle de témoigner, d’alerter de déranger les consciences comme je viens de le dire…

Je parle de prier pour que les esprits de ceux qui les persécutent soient éclairés par l’amour de Dieu comme l’a été celui de Saint Paul.

Nos témoignages, notre engagement, nos prières ne peuvent que porter du fruit…

Nous sommes invités à sortir de nos murs.
Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas nous enfermer dans nos seules envies de bonheur.
Ne l’oubliez pas : Le Salut de Dieu est offert à tous les hommes !


Amen

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