dimanche 15 septembre 2013

2013-09-15 - C - 24ème dimanche du Temps Ordinaire - Paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue (et du fils perdu)(brève 1-10) (Lc 15, 1-32)


24ème dimanche du Temps Ordinaire
Temps Ordinaire

 


1ère lecture : Moïse obtient le pardon pour le peuple infidèle (Ex 32, 7-11.13-14)



Lecture du livre de l'Exode



Moïse était encore sur la montagne du Sinaï. Le Seigneur lui dit : « Va, descends, ton peuple s'est perverti, lui que tu as fait monter du pays d'Égypte. Ils n'auront pas mis longtemps à quitter le chemin que je leur avais prescrit ! Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices en proclamant : 'Israël, voici tes dieux, qui t'ont fait monter du pays d'Égypte.' »
Le Seigneur dit encore à Moïse : « Je vois que ce peuple est un peuple à la tête dure.
Maintenant, laisse-moi faire ; ma colère va s'enflammer contre eux et je vais les engloutir ! Mais, de toi, je ferai une grande nation. »
Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu en disant : « Pourquoi, Seigneur, ta colère s'enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d'Égypte par la vigueur de ton bras et la puissance de ta main ? Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Jacob, à qui tu as juré par toi-même : 'Je rendrai votre descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, je donnerai à vos descendants tout ce pays que j'avais promis, et il sera pour toujours leur héritage.' »
Le Seigneur renonça au mal qu'il avait voulu faire à son peuple.

2ème lecture : Action de grâce du pécheur pardonné (1Tm 1, 12-17)



Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre à Timothée



Je suis plein de reconnaissance pour celui qui me donne la force, Jésus Christ notre Seigneur, car il m'a fait confiance en me chargeant du ministère, moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter. Mais le Christ m'a pardonné : ce que je faisais, c'était par ignorance, car je n'avais pas la foi ; mais la grâce de notre Seigneur a été encore plus forte, avec la foi et l'amour dans le Christ Jésus.

Voici une parole sûre, et qui mérite d'être accueillie sans réserve : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m'a pardonné, c'est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait ; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.

Honneur et gloire au roi des siècles, au Dieu unique, invisible et immortel, pour les siècles des siècles. Amen.

Evangile : Paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue (et du fils perdu) : la joie du pardon (brève : 1-10) (Lc 15, 1-32)



Alléluia. Alléluia.

Toi qui es bon et qui pardonnes, toi qui recherches la brebis égarée, rends-nous, Seigneur, la joie d'être sauvés.

Alléluia (cf. Ps 85, 5 ; Lc 15, 4 ; Ps 50, 14)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc



Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !'
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ? Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !'
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.'
Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...'
Mais le père dit à ses domestiques : 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.

Le fils aîné était aux champs. À son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.
Celui-ci répondit : 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.'
Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.
Mais il répliqua : 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !'
Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! »
Vingt quatrième dimanche du temps ordinaire…
Vingt quatrième occasion de revisiter les fondamentaux de notre foi !
Et cette semaine encore c’est un point fondamental qu’il nous est donné de revisiter.

Vous l’aurez sans doute remarqué au travers des trois textes qui nous sont proposés ce dimanche c’est la valeur fondamentale du pardon dont il est question.

Bien sur, il s’agit du pardon de Dieu qui est largement développé.
Mais le pardon de Dieu nous renvoie inévitablement à notre propre pardon !

La première lecture nous ramène au livre de l’Exode…

Le peuple est dans le désert depuis bien longtemps.
Même s’il n’était pas merveilleusement bien sur les terres de pharaon, il fait route depuis un bon moment dans des conditions pas toujours facile… La chaleur… le froid aussi… la faim, la soif et en plus de tout cela un prophète qui à leurs yeux, semble sans doute plus enclin à leur partager des lois héritées d’on ne sait où que de leur apporter des bonnes nouvelles.

Si je vous dépeins le tableau de la sorte, c’est pour que, ne fut-ce qu’un instant, nous nous mettions dans la peau de ces gens qui cheminent avec difficulté dans le désert.

Et si nous transposions cela dans notre vingt unième siècle ?
Si, l’espace d’un instant, nous transposions les souffrances mais également les doutes de ce peuple à nos propres vies ?

Car c’est vrai après tout… La vie est parfois dure pour nous aussi… Elle ne nous réserve pas que des bonnes surprises…
Et même si nous sommes chrétiens, même si comme le peuple élu, nous avons accepté un jour de suivre le Christ, il nous arrive sans doute à nous aussi, parfois, d’avoir des doutes… de baisser les bras devant les difficultés de la vie… Voir même parfois – et vous le constatez comme moi dans le monde qui nous entoure – de ne plus y croire…
Combien de fois n’avons-nous pas entendu « Il est où ton Bon Dieu ? »

Vous le voyez, la situation n’est pas nouvelle. Et avant de nous ranger aux rangs de ceux qui condamnent peut-être un peu facilement le peuple qui s’est retrouvé un jour à créer un veau d’or, regardons un peu nos vies et ne manquons pas d’y voir nos propres veaux d’or… Notre argent… Nos « Maxi » télévisions… Les programmes qu’elles diffusent et auxquels nous nous attachons parfois pour nous échapper de nos quotidiens…
Plus dramatiquement, la drogue qui aujourd’hui est un vrai fléau, un fléau qui traduit le désœuvrement de celles et ceux qui se croient abandonnés de tous mais également de Dieu !

Une fois cette mise au point faite, nous pouvons revenir au texte de l’Exode qui nous est proposé en première lecture…

Si nous savons faire cet exercice de clairvoyance sur nous-mêmes, alors, comme Moïse, nous ferons l’expérience de l’inlassable Pardon de Dieu !

Tout comme Moïse, nous pouvons alors découvrir que malgré les infidélités des hommes, Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses.
Toute la Bible nous met en face des péchés des hommes, de nos propres péchés deux mille ans plus tard - mais surtout en face DES pardons et de la miséricorde de Dieu sans cesse répétés au travers des siècles.

Dans la seconde lecture, Saint Paul nous fait en quelque sorte, le récit de sa propre découverte du pardon de Dieu !

Saint Paul était très connu de ses contemporains.
Mais avant de l’être pour ses bienfaits, il l’était comme fer de lance des persécuteurs de chrétiens.

Il les pourchassait et les traquait sans relâche avec un zèle tout particulier.
Mais un jour, il a fait la rencontre extraordinaire du Christ !
Ce jour a complètement bouleversé sa vie et lui a permis d’ouvrir les yeux sur Dieu et sa miséricorde…
Ce jour là Saint Paul est devenu un très grand témoin de la foi.

Il avait fait une découverte qu’il arrive encore à beaucoup d’entre nous de faire vingt et un siècle plus tard.

Il a compris que le Christ n’est pas venu dans le monde pour condamner les pécheurs mais pour les sauver !

Si je dis que beaucoup d’entre nous peuvent encore faire cette découverte de nos jours, c’est parce que je sais que nombre d’entre nous voient encore Dieu comme un grand apothicaire qui comptabiliserait les bons et les mauvais points et qui finirait, une fois qu’on aurait cumulé trop de mauvais points, par faire tomber une sanction sur nos têtes.

Disons le nous une bonne fois pour toute : ce Dieu n’existe pas !

Dieu ne veut la mort de personne… Dieu ne punit personne…
Et bien souvent les douleurs que nous ressentons dans nos vies ne sont que le résultat de nos propres erreurs, de nos propres manquements…
C’est vrai, Il arrive que ce soit les erreurs de nos semblables qui nous fassent souffrir, mais une fois encore Dieu n’y est pour rien et là encore il ne faut pas compter sur lui pour punir nos semblables.

Par contre notre Dieu est le Dieu qui Aime et qui pardonne !
Il aime chaque femme et chaque homme plus que nous ne pouvons l’imaginer…

S’il nous aime ainsi c’est pour que nous ouvrions nos cœur à cet amour et que nous le laissions changer nos vies et nous rendre heureux.

Et il pardonne sans cesse… pour lui le passé c’est le passé… et chaque fois que nous tombons, non seulement il nous aime au point de toujours vouloir nous aider à nous relever mais en plus il nous pardonne vraiment et complètement pour que nous puissions reprendre le chemin la tête haute et vraiment pouvoir essayer de ne plus tomber, de ne plus pécher.

Et bien sur, cela nous renvoie à notre propre façon de pardonner…

Savons-nous le faire ainsi ? Je ne le pense pas ou du moins pas spontanément…

Spontanément, même si nous disons pardonner, notre nature fait que nous gardons l’incident, la douleur ressentie dans un coin de notre mémoire et nous restons sur nos gardes en nous demandant si celui ou celle à qui nous avons « pardonné » ne va pas recommencer.

Nous pardonnons mais nous n’oublions pas…  c’est tellement humain !

Seul l’amour de Dieu nous montre un autre visage du pardon, le vrai visage du pardon !
Car comme je le disais il y a quelques instants, pour Dieu, le passé c’est le passé…
Quand dieu pardonne, il oublie aussi…
Il tourne la page, comme nous disons, mais lui, il la tourne vraiment !

C’est d’ailleurs ce que nous explique l’Evangile de ce jour.
Il tente de nous faire comprendre comme Dieu est à la joie chaque fois qu’un pécheur se convertit.

Pour cela Jésus prend trois exemples… Ces trois exemples tournent justement autour de la perte de quelque chose et ou de quelqu’un de cher !

La première parabole est celle de la brebis perdue !
La seconde celle de la pièce perdue !
Et la troisième, qui arrive en point d’orgue des deux autres, nous parle du fils perdu !
Dans les trois cas, Jésus insiste sur la joie immense, démesurée si on y réfléchit bien, cette joie des personnes quand l’animal, la pièce ou le Fils est retrouvé !

Cette joie démesurée c’est celle de Dieu quand ne fut-ce qu’un seul de ses enfants se convertit et retrouve Son chemin !

Mais ne nous y trompons pas… Dieu ne se réjouit pas pour lui-même mais pour Son enfant !

Il se réjouit parce qu’il sait qu’alors Son enfant va retrouver le chemin du bonheur et sera enfin heureux !

Vous le savez comme moi, nombre de nos contemporains ne croient plus en rien et se renferment dans des tours d’ivoires, des miradors d’égoïsme qui les entourent et dont ils croient qu’ils protègent leur bonheur, un bonheur qui n’en est pas un puisqu’il est souvent basé sur toutes ces choses temporelles  qui encombrent nos maisons et nos vies…
Ils sont nombreux – même dans les rangs des chrétiens parfois – à se détourner de Dieu.

C’est pour eux que Jésus est venu dans notre monde.
C’est pour eux qu’il a donné sa vie.
C’est pour eux qu’il nous interpelle sans cesse… parce qu’il veut à tout prix les sauver, c'est-à-dire éclairer leurs vies de l’amour de Dieu, un amour qui rend réellement heureux lui.

A celles et ceux qui souffrent, à celles et ceux qui pensent que leur situation est désespérée, le Christ nous demande d’adresser Son message d’Amour.
Il nous envoie comme les témoins de cet Amour qui peut tout changer.

Ne soyons pas comme le frère du fils prodigue… Ne comptons pas les bons et les mauvais points.
Dieu nous montre que ce qui compte c’est d’abord de retrouver notre frère qui était perdu et que nous avons retrouvé.

L’amour de Dieu lui est donné en plénitude, mais il nous est donné en plénitude à nous aussi…

Et oui, cela veut dire que Dieu met sur le même pied d’égalité celui qui l’a suivi fidèlement tout au long de sa vie et celui qui même après une vie dans l’erreur se convertit réellement et sincèrement…

Et si notre système de pensée ne nous permet pas de le comprendre c’est sans doute qu’il nous faut encore apprendre à connaître ce Dieu qui nous anime.

Une petite astuce pour nous aider à le comprendre ?
Celle du verre plein !

Si vous prenez un verre de 25 cl et un verre de 50 cl et que vous remplissez chacun de ces verres d’eau jusqu’au bord… Lequel est le plus plein ?
Celui qui contient 25 cl ou celui qui contient 50 cl ?
Ni l’un ni l’autre… ces deux verres sont tout aussi pleins l’un que l’autre…
La notion de plénitude ne dépend pas de la taille du verre.
Un verre plein est un verre plein quelle qu’en soit la taille !

Et bien il en est de même pour l’amour de Dieu !
Il le donne en plénitude à chacune et chacun d’entre nous !
Si je suis rempli de l’amour de Dieu et que mon frère l’est lui aussi… Alors nous sommes égaux et devons nous réjouir l’un comme l’autre de cette grâce qui nous est faite !

Pour terminer, je reprendrai cette très belle phrase de Saint Paul : « Là où le péché a abondé, la grâce, la miséricorde de Dieu a surabondé ».
Rien ni personne ne peut nous déparer de l’amour qui est en lui et dont il nous fait sans cesse la grâce !

Amen

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