dimanche 14 octobre 2012

2012-10-14 - B - Tout abandonner pour suivre Jésus (brève 17-27) (Mc 10, 17-30)



28ème dimanche du Temps Ordinaire


1ère lecture : Les trésors de la Sagesse (Sg 7, 7-11)
Lecture du livre de la Sagesse
J'ai prié, et l'intelligence m'a été donnée. J'ai supplié, et l'esprit de la Sagesse est venu en moi.
Je l'ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse ; je ne l'ai pas mise en comparaison avec les pierres précieuses ; tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable, et, en face d'elle, l'argent sera regardé comme de la boue.
Je l'ai aimée plus que la santé et que la beauté ; je l'ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s'éteint pas.
Tous les biens me sont venus avec elle, et par ses mains une richesse incalculable.

2ème lecture : « Elle est vivante, la parole de Dieu » (He 4, 12-13)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Pas une créature n'échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes.

Evangile : Tout abandonner pour suivre Jésus (brève : 17-27) (Mc 10, 17-30)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »
L'homme répondit : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. »
Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Mais Jésus reprend : « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et répond : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »
Pierre se mit à dire à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »
 
Les textes nous gâtent en ce 28° dimanche du temps dit ordinaire…
Une occasion - s’il en était besoin - de nous rappeler que ce que nous appelons le temps ordinaire, n’a vraiment d’ordinaire que le nom…

Il est – j’ai déjà eu à plusieurs reprises l’occasion de le préciser – un temps qui nous est donné pour nous replonger dans les fondements de notre foi.

Et c’est justement ce que nous proposent les deux textes d’aujourd’hui.

La première lecture nous parle de la Sagesse, et la lettre aux Hébreux de la seconde lecture nous parle de La Parole de Dieu.
Et l’Evangile arrive comme bien souvent en point d’orgue en nous présentant Jésus comme Sagesse et Parole de Dieu incarnées.

Mais revenons pour commencer à la première lecture qui est extraite du livre de la sagesse.

Ce texte a été écrit dans le Siècle qui a précédé la naissance de Jésus…

Il était attribué au roi Salomon qui a lui vécu bien longtemps avant, environ 900 ans avant Jésus.

Salomon venait d’hériter de la couronne de son Père le roi David dont nous parle régulièrement la Bible.

Salomon se rend compte du poids de sa couronne, du poids de la lourde charge qui l’attend surtout après le règne d’un roi aussi important que David.

Soucieux de s’acquitter avec brio de sa charge, Salomon demande à Dieu dans la prière de l’aider dans sa tâche.
C’est en se mettant en prière à l’écoute de Dieu qu’il pourra recevoir la sagesse qui saura le guider dans la charge qui lui incombe.

Le texte nous le dit bien : La sagesse est TOUT !
Devant elle l’or n’est que du sable et l’argent de la boue…
Tous les sages vous le diront, la sagesse se s’acquière pas avec la tête mais avec le cœur…

Le plus érudit des hommes peut ne pas être sage alors que le plus pauvre peut en être comblé.

C’est dans la prière que l’on peut RECEVOIR la sagesse puisque la sagesse est don de Dieu ! Elle ne s’acquière pas, c’est Dieu qui nous en fait cadeau…

Et pour nous faire ce cadeau, il n’attend qu’une seule chose : Que nous lui ouvrions vraiment les portes de notre cœur…

Mais qu’est-ce que ca veut dire : Ouvrir les portes de notre cœur ?
C’est une phrase que nous entendons régulièrement ; Mais savons nous au fond ce qu’elle signifie réellement…

Ouvrir son cœur à Dieu, c’est nous reconnaître pécheurs à ses yeux et implorer son aide pour nous corriger…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est reconnaître en Lui le créateur de toute chose et lui rendre gloire pour cela…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est accepter qu’il soit présent dans le quotidien de nos vies, qu’il nous montre le chemin et que nous acceptions de suivre ce chemin…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est aller à la rencontre de toutes celles et ceux qu’il met sur notre chemin et les aimer comme lui les aimerait…
Ouvrir son cœur à Dieu, c’est tout cela et encore bien d’autres choses…

Si nous désirons faire tout cela, alors Dieu nous aidera et nous nous apercevrons très vite que tout ce que nous aurons dans le cœur est bien plus important que toutes les possessions de notre monde et que toutes les douleurs, toutes les craintes de nos vies…


Dans la seconde lecture – Cet extrait de la lettre aux Hébreux – c’est l’éloge de la Parole de Dieu qui est faite…
Personne ne sait réellement qui a écrit cette lettre ni quand elle a été écrite.

Ce qui est tenu pour vrai c’est qu’elle s’adresse à un peuple dans la peine, un peuple qui a subi de nombreux outrages et qui a besoin d’une parole de réconfort…

C’était le peuple Hébreux, mais c’est peut-être à nous également qu’elle s’adresse… A notre époque pour le moins troublée ou chaque jour les médias nous rapportent des horreurs de plus en plus inhumaines.

Ce texte est là pour nous dire de tenir bon dans la peine, quelle qu’elle soit, et nous rappeler que c’est dans La Parole de Dieu que nous trouverons le réconfort.

C’est d’ailleurs bien plus qu’une parole qui nous instruit… Au-delà de cela elle nous dit et nous rappelle sans cesse à quel point Dieu nous aime.

Tous les textes dont elle est composée ne sont pas que de belles histoires qui nous sont racontées pour comprendre une succession d’évènements, mais des textes qui nous disent l’amour de Dieu pour son peuple, un amour qui nous rend libre comme la sagesse de la première lecture.

La lire c’est se faire du bien… Mais bien sur pas la lire superficiellement…
La lire et la relire, seul mais aussi entre chrétiens… La partager, partager ce qu’elle représente pour chacune et chacun, peut-être avec l’éclairage d’un prêtre, pour comprendre à quel point elle est source de vie, source pour la vie de chacune et chacun d’entre nous.


Et nous voilà à l’Evangile…

Dans ce texte un homme vient à la rencontre de Jésus…
C’est un homme juste qui a bien compris que notre vie sur terre est une préparation à la vie éternelle…

Et c’est justement cette vie éternelle qu’il veut acquérir… C’est d’ailleurs la question qu’il pose à Jésus…

A cette époque, peu de gens se soucient de cela et c’est pour cela que Jésus se réjouit de cette démarche, comme il se réjouit de tous les petits pas que nous pouvons faire dans sa direction chaque fois que nous nous demandons comment le servir…

« Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer » comme il aime chacun d’entre nous.

Mais voilà… la réponse que fait Jésus attriste cet homme.
Jésus lui dit de tout vendre, de donner l’argent aux pauvres, puis de le suivre…

Mais voilà… cet homme avait de grands biens et il repart triste…

Et bien entendu, cet Evangile nous rejoint nous aussi, une nouvelle fois, deux mille ans plus tard…

Nous le savons tous, nous vivons dans un monde où posséder est bien vu.
Et même si on ne possède pas grand-chose, en cette période de crise, on s’y accroche pour le cas ou… on ne sait jamais… demain on pourrait en avoir besoin…

Et bien sur qu’on pourrait en avoir besoin…
Je ne pense pas que cet Evangile nous demande TOUT vendre en sortant de cette Eglise et d’aller par les routes comme lui a pu le faire…

Ouf ! Me direz-vous… Nous n’allons pas être obligés de tout vendre pour accéder un jour au royaume de Dieu…

Et pour cause puisque Dieu n’a que faire des biens de notre monde.

Ce qui l’intéresse lui, c’est nous…
Peu lui importe que nous ayons de grands biens ou pas un sou…
Et justement, ce que Jésus attends de nous c’est que nous ne soyons pas attachés à ces biens…

La pauvreté qu’il demande c’est celle de notre cœur…
Il nous demande « simplement » d’aimer, de donner et de NOUS donner, tel que nous sommes, avec les richesses et les pauvretés de nos cœurs …

Tout comme il s’offre à chacune et chacun d’entre nous, il nous demande à nous aussi de nous donner à lui et à nos frères.

Peut-être qu’une comparaison peut nous aider à y voir plus claire…

Quand on veut qu’une montgolfière puisse s’élever il faut couper les cordes et jeter par dessus bord le maximum de leste.

Comme ce ballon nous pouvons nous élever vers Dieu nous aussi si nous apprenons à nous libérer de toutes les cordes qui nous retiennent, tous ces liens que sont l’argent, la possession et que nous délestions nos vies de nos comportements égoïstes, nos colères, nos rancœurs, nos tristesses, toutes ces limites qui encombrent nos cœurs et les alourdissent…

Mais chacun sait que si l’on coupe toutes les cordes d’un ballon il s’envole au gré du vent…

Peut-être avons-nous également peur que si nous coupons tous ces liens auxquels nous sommes tant habitués, le Seigneur nous emporte vers des terres inconnues, des endroits où nous perdrons nos repères…

Comme je le dis souvent, il faut nous souvenir que Dieu nous aime comme un Père… et jamais un Père ne demandera à ses enfants d’aller au-delà de leurs capacités…

De même Dieu ne nous demandera jamais d’aller au-delà de nos limites…
C’est à nos côtés qu’il va nous aider à les dépasser petit à petit.

C’est Saint Benoît qui nous recommandait de « Ne rien préférer à l’Amour de Dieu »

Même dans nos vies c’est possible, puisque rien n’est impossible à Dieu.

Amen

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