dimanche 30 septembre 2012

2012-09-30 - B - Contre le sectarisme et contre le scandale - Mc 9, 38-43.45.47-48



1° Lecture - Lecture du livre des Nombres
Le Seigneur descendit dans la nuée pour s'entretenir avec Moïse. Il prit une part de l'esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les soixante-dix anciens du peuple. Dès que l'esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais cela ne dura pas.

Or, deux hommes étaient restés dans le camp ; l'un s'appelait Eldad, et l'autre Médad. L'esprit reposa sur eux ; bien que n'étant pas venus à la tente de la Rencontre, ils comptaient parmi les anciens qui avaient été choisis, et c'est dans le camp qu'ils se mirent à prophétiser.
Un jeune homme courut annoncer à Moïse : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! »
Josué, fils de Noun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole : « Moïse, mon maître, arrête-les ! »
Mais Moïse lui dit : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux, pour faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! » 

2° Lecture - Lecture de la lettre de saint Jacques
Écoutez-moi, vous, les gens riches ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent.
Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé de l'argent, alors que nous sommes dans les derniers temps !
Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés ; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l'univers.
Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu'on massacrait des gens.
Vous avez condamné le juste et vous l'avez tué, sans qu'il vous résiste. 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n'est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer.
Et si ta main t'entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s'éteint pas.
Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le. Il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne.
Si ton œil t'entraîne au péché, arrache-le. Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas. »


 
 Des lectures un peu plus compliquées cette semaine pour accompagner nos réflexions.

Si on y regarde de plus près, on découvre qu’en fait, ces trois textes nous appellent à ouvrir nos yeux et surtout nos cœurs sur le monde qui nous entoure et nous invitent à comprendre que nous ne sommes pas les seuls à détenir la vérité.

Dans le texte du livre des nombres, Moïse est aux prises avec ses contemporains.

Le livre des nombres nous raconte la suite de l’exode, ce moment où le peuple Hébreux se retrouve dans le désert.
Il a déjà oublié les bienfaits de Dieu qui l’a délivré de l’esclavage en Egypte et récrimine régulièrement contre Dieu en adressant directement ses critiques à Moïse qui a donc fort à faire.

Ce texte nous dit que pour l’accompagner dans sa mission, Dieu envoie son Esprit à soixante-dix anciens du peuple et que ces derniers se mettent eux aussi à prophétiser…

Mais voila que la grâce du Seigneur rejoint deux hommes qui, contrairement aux soixante-dix autres, ne se trouvaient pas auprès de Moïse, mais étaient restés dans le camp…

Et voilà Josué qui, se sentant investi du rôle de gardien de la grâce de Dieu, se met à être jaloux à la place de Moïse…

Ce premier texte nous annonce déjà la couleur…
Il nous dit que la grâce de Dieu est destinée à tous les hommes, qu’ils soient ou non du peuple élu, pourvu qu’ils soient justes.

Cela veut dire, pour être très clair, que l’Esprit agit aussi bien dans le cœur d’un Chrétien que d’un NON chrétien pourvu que cet homme soit juste.

C’est le même message que nous donne Saint Marc dans son Evangile.

Cet Evangile a été écrit après que Jésus soit mort et ressuscité.
Les communautés chrétiennes ne manquent pas mais ont cependant – déjà – leurs particularités…
Et parfois, entre elles il y a des frictions…
Déjà dans ces premiers temps de l’Eglise, les membres d’une communauté ont du mal à accepter que les disciples d’une autre communauté puissent intervenir chez eux.

Les communautés ont changé et pourtant nous faisons toujours pareils…
Nous disons appartenir à la même Eglise et pourtant, bien souvent, nous ne pouvons nous empêcher de regarder d’un mauvais œil le nouvel arrivant ou même celui ou celle qui vient d’un autre clocher et qui, même avec beaucoup de bienveillance, donne son avis sur ce que nous faisons…

Dans l’Evangile, Marc nous rappelle que nous sommes TOUS de la même Eglise mais également qu’il faut faire attention à l’image que nous en donnons.

Combien de fois n’avons-nous pas entendu que les meilleurs chrétiens ne sont pas dans les églises…

Si cette phrase à tant de succès dans les bouches de nos contemporains c’est que leurs oreilles et leurs yeux ont sans doute déjà à plus d’une reprise, été les témoins de discordes similaires à celles rencontrées par Saint Marc.

Ils ont partiellement raison du reste : Il y a des hommes bons partout et pas nécessairement dans les églises et je vous rappelle le livre des nombres : C’est aussi à en eux que la grâce de Dieu agit.

A l’heure ou l’actualité nous parle beaucoup des Musulmans, des Juifs et aussi parfois des Chrétiens gardons nous de penser que nous sommes les seuls à détenir la vérité.

Et s’il est de notre devoir de dénoncer tous les extrémismes religieux, nous ne devons pas pour autant mettre tout le monde dans le même panier.

Il y a des hommes justes, des hommes qui respectent les vrais principes d’Amour de Dieu dans toutes les religions et ces hommes sont eux aussi dignes des promesses de Jésus Christ.

S’il est de notre devoir de dénoncer avec force ceux qui appellent à la violence, Il est également de notre devoir d’aborder avec la même bienveillance que le ferait le Christ ceux qui prônent la Paix et de leur témoigner de notre Foi.

C’est d’un partage dans la Paix l’écoute et la bienveillance que sortira le vrai témoignage.
Et n’oublions pas que tout acte de bonté, quelque soit la religion de l’auteur, ouvre les portes du ciel.


Dans la seconde partie de l’Evangile Jésus nous invite si je puis dire, à trancher dans le vif.

Mais contrairement à ce que nous pourrions croire, il ne nous demande pas de nous mutiler… Une nouvelle fois c’est une métaphore.
Il nous invite à renoncer à la soif de la possession et de la convoitise.

La main dont il nous parle est cette main que trop souvent nous laissons accrochée aux richesses matérielles de notre monde…

Le pied représente cette liberté dont nous abusons parfois et qui nous entraine bien trop souvent sur des chemins de perdition…

L’œil qui entraine au péché est cet œil qui se laisse séduire, cet œil qui transmet l’envie à notre esprit et dévoie notre âme…

Et de même qu’on coupe une branche malade pour éviter de contaminer tout un arbre, nous devons supprimer de nos vies tout ce qui peut nous mener au pécher.

Ce qu’il nous faut, c’est éviter tout ce qui mène à ce péché…
Facile à dire mais bien moins facile à faire…

Comment résister en permanence aux tentations de notre monde ?
Comment faire pour être vigilant à chaque instant et éviter de nous laisser aller à une dispute ridicule, un jugement hâtif ou bien pire encore…

La « recette » est toujours la même : Prière, Partage de La Parole, Sacrements.

Ce sont là les moyens que Dieu nous offre pour nous permettre d’être plus vigilants…

Dans un premier temps, il est bien possible que tout cela ne nous empêche pas toujours de fauter…

Mais petit à petit nous apprendrons à prendre du recul sur nos fautes au regard de l’Evangile…

Petit à petit, nous apprendrons à offrir nos limites à Dieu avec nos demandes de pardon dans le sacrement de réconciliation…

Petit à petit, nous apprendrons à reconnaître le mal de plus en plus tôt pour nous en éloigner et éviter les fautes…

Nous aurons alors non plus une main accrochée aux biens matériels, mais une main tendue vers nos frères…

Nous aurons alors non plus un pied qui nous entraine à abuser de nos libertés, mais un pied qui marche dans les pas de Dieu…

Nous aurons alors non plus un œil qui nous entraine à l’envie mais un œil capable de voir les qualités des autres qu’ils soient ou non dans l’Eglise…

 Amen

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