vendredi 25 décembre 2015

2015-12-25 - C - Nativité du Seigneur - « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)



Nativité du Seigneur
1ère lecture : « Un enfant nous est né » (Is 9, 1-6)
Lecture du livre du prophète Isaïe
Le peuple qui marchait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre,
une lumière a resplendi.
    Tu as prodigué la joie,
tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson,
comme on exulte au partage du butin.
    Car le joug qui pesait sur lui,
la barre qui meurtrissait son épaule,
le bâton du tyran,
tu les as brisés comme au jour de Madiane.
    Et les bottes qui frappaient le sol,
et les manteaux couverts de sang,
les voilà tous brûlés :
le feu les a dévorés.
    Oui, un enfant nous est né,
un fils nous a été donné !
Sur son épaule est le signe du pouvoir ;
son nom est proclamé :
« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort,
Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. »
    Et le pouvoir s’étendra,
et la paix sera sans fin
pour le trône de David et pour son règne
qu’il établira, qu’il affermira
sur le droit et la justice
dès maintenant et pour toujours.
Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !
    – Parole du Seigneur.
2ème lecture : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour tous les hommes » (Tt 2, 11-14)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite
Bien-aimé,
    la grâce de Dieu s’est manifestée
pour le salut de tous les hommes.
    Elle nous apprend à renoncer à l’impiété
et aux convoitises de ce monde,
et à vivre dans le temps présent de manière raisonnable,
avec justice et piété,
    attendant que se réalise la bienheureuse espérance :
la manifestation de la gloire
de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus Christ.
    Car il s’est donné pour nous
afin de nous racheter de toutes nos fautes,
et de nous purifier
pour faire de nous son peuple,
un peuple ardent à faire le bien.
    – Parole du Seigneur.
Evangile : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur » (Lc 2, 1-14)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia.
Je vous annonce une grande joie :
Aujourd’hui vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur !
Alléluia.
(cf. Lc 2, 10-11)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
    En ces jours-là,
parut un édit de l’empereur Auguste,
ordonnant de recenser toute la terre
    – ce premier recensement eut lieu
lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie.
    Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.
    Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth,
vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem.
Il était en effet de la maison et de la lignée de David.
    Il venait se faire recenser avec Marie,
qui lui avait été accordée en mariage
et qui était enceinte.
    Or, pendant qu’ils étaient là,
le temps où elle devait enfanter fut accompli.
    Et elle mit au monde son fils premier-né ;
elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire,
car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
    Dans la même région, il y avait des bergers
qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs
pour garder leurs troupeaux.
    L’ange du Seigneur se présenta devant eux,
et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
    Alors l’ange leur dit :
« Ne craignez pas,
car voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une grande joie pour tout le peuple :
    Aujourd’hui, dans la ville de David,
vous est né un Sauveur
qui est le Christ, le Seigneur.
    Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez un nouveau-né
emmailloté et couché dans une mangeoire. »
    Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable,
qui louait Dieu en disant :
    « Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
    – Acclamons la Parole de Dieu.


Ça ne vous aura pas échappé, depuis quelques semaines et plus particulièrement ces derniers 8 jours, nos centres villes, nos villages, nos rues et même certaines de nos maisons se sont parées d’illuminations plus belles les unes que les autres.

Dans les grands magasins les étalages sont plus beaux les uns que les autres avec pour but, bien entendu, d’émerveiller nos yeux, de nous les faire ouvrir tout grands tout comme nos portemonnaies d’ailleurs !

Ce soir, avant de venir à la Messe il est probable que comme moi, nombre d’entre vous se sont retrouvés en famille ou entre amis pour savourer un bon repas oubliant l’espace d’une soirée les tracas plus ou moins lourds de nos quotidiens.

Chaque fois que cela est possible nous nous gâtons les uns les autres de cadeaux plus ou moins utiles, plus ou moins désirés aussi, mais qui auront le mérite de nous aider à produire nos plus beaux sourires.

Mais si nous sommes présents ici cette nuit… Si nous avons fait l’effort de ressortir alors que nous étions bien installés au chaud, résistant à l’appel de nos lits bien douillets, c’est pour faire mémoire de l’évènement le plus important de cette nuit, un évènement que bien trop souvent le vieux monsieur en rouge nous fait oublier : Ce soir, cette nuit, Dieu vient nous sauver !

La grande nouvelle, c’est celle qui nous est rappelée dans l’Evangile : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur »

Et là, peut-être que certains d’entre vous pourraient me dire « Ah c’est ça la grande nouvelle ? » « Ah oui mais ça on le sait déjà… »
« Chaque année, ce sont les mêmes textes, alors vous pensez si on la connaît l’histoire… Oui… Oui… on le sait… Cette nuit un Sauveur nous est né »

On dit qu’on le sait, mais avec le temps, même si nous le disons, est-ce que nous percutons réellement à cette bonne nouvelle qui nous est donnée ?
Année après année, à force d’entendre cette bonne nouvelle, ne l’avons-nous pas reléguée au rang des mêmes nouvelles que nous apportent les journaux quotidiens et que nous oublions presqu’aussi vite que nous les avons entendu en attendant une autre encore plus croustillante, plus extraordinaire, sans qu’elle soit pour autant plus vraie ou meilleure ?

Notre monde va mal…
Désolé de briser la trêve et peut-être certaines illusions, mais c’est vrai !
Notre monde va mal… Et vous savez pourquoi ?
Et bien tout simplement parce que nous ne permettons pas à cette bonne nouvelle de devenir réalité dans le cœur de chaque homme…

Dans nos esprits, nous attendons un Sauveur à la manière des super héros que nous présentent des films comme Star Wars, Superman, Batman et bien d’autres…

Nous attendons du Sauveur que non seulement il réveille les consciences mais également qu’il sorte son sabre laser ou mette en avant ses super pouvoirs pour ramener l’ordre dans la galaxie !

Le Sauveur, nous le voyons parfois aussi comme ces hommes politiques qui nous font de belles promesses et pour qui nous votons – souvent au faciès d’ailleurs - pour que ce soit EUX qui s’occupent des problèmes qui nous entourent.

Trois mois plus tard – quand ce n’est pas le lendemain – on s’aperçoit que les promesses sont oubliées et on ne tarit alors pas de critiques pour accuser celui par lequel on se sent trahi…

Si chaque année nous venons à la messe de minuit en espérant un sauveur de la sorte ;
Si chaque année nous espérons que cette fois sera la bonne et que Dieu reviendra enfin pour reprendre en main les affaires de notre monde, et bien permettez-moi de vous le dire : nous nous mettons le doigt dans l’œil jusqu’au coude !

Le Sauveur dont nous parle l’Evangile n’a rien à voir avec tout cela…

Il n’est pas né dans le luxe d’un palais bien chauffé d’une grande capitale … mais dans une étable d’un trou pommé nommé Bethléem par une nuit glaciale.

Il n’est pas né au milieu des puissants de ce monde entouré de gens plus importants les uns que les autres qui auraient pu faire un beau discours pour se mettre en avant… mais au milieu des bergers et des pauvres, des gens oubliés de la société mais qui de fait on su se laisser émerveiller par cet enfant qui leur apportait l’espoir… Un vrai espoir… Pas celui d’une promesse électorale…

Il a choisi de naître au plus près de celles et ceux qui ne comptent pas.
Il a choisi de naître proche des gens.
Et pourquoi ?

Et bien pour nous montrer l’exemple !

Par sa naissance, mais également par toute sa vie, le Christ nous a donné l’exemple d’un Dieu qui donne à chacun tout l’Amour qui le caractérise et qui nous demande d’en faire autant…

Ce Dieu n’a rien à voir non plus avec l’apothicaire que nous avons parfois dans la tête.
Il ne met pas de rond vert à côté de notre nom chaque fois que nous faisons une bonne action et une croix rouge quand nous en faisons une mauvaise…

Dieu ne donne pas 1 Kilo d’Amour pour 10 ronds vert pour nous en reprendre 500 grammes si nous produisons 5 croix rouges…

Dieu Donne son Amour un point c’est tout.
Il nous le donne et nous le redonne encore et encore même quand nous atteignons nos limites, même – et surtout devrais-je dire – quand nous ne nous en sentons pas digne.

Il nous invite - Il ne nous ordonne pas - il nous invite à faire de même…
Il demande, tout en sachant très bien que c’est dur pour l’humanité que nous sommes, avec nos forces mais aussi avec nos limites, de faire de même pour chacune et chacun de celles et ceux qu’il met sur notre route quotidienne.

Parfois nous y arrivons… et parfois pas…
Parfois nous aimons le monde… et parfois moins…

Dans les bons ET les mauvais jours, Dieu nous donne sans cesse son Amour.
Sans cesse il nous invite à continuer le chemin…
Sans cesse – si nous le voulons vraiment – il nous pardonne et nous remet sur le chemin de l’Amour des autres.

C’est ce Sauveur-là qui nous est donné aujourd’hui !

Il nous sauve parce qu’il nous aime !
Il nous sauve parce qu’il nous pardonne !
Il nous sauve parce qu’il se fait présent dans chaque instant de nos vies !

Vous le voyez… Nous sommes bien loin du Sauveur que bien trop souvent nous attendons… Pas de sabre laser… Pas de super pouvoir…

Notre monde ne changera pas parce que Dieu reviendra sur un super vaisseau spatial pour régler lui-même les comptes de l’humanité.

Notre monde ne changera que parce que des femmes et des hommes de bonne volonté, animés par l’Amour de Dieu, s’engageront et en seront les témoins, des exemples de vies !

Dieu nous aime tellement, qu’Il nous laisse à la manœuvre…

Une rengaine Noël ?

Non, plutôt une formidable chance de nous mettre ou de nous remettre en marche aux côtés de cet enfant que nous fêtons ce soir et avec l’Amour duquel nous avons la possibilité de tout changer !

Amen


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