dimanche 7 juin 2015

2015-06-07 - B - Saint Sacrement - « Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)


Le Saint Sacrement
1ère lecture : « Voici le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous » (Ex 24, 3-8)
Lecture du livre de l’Exode
En ces jours-là,
Moïse vint rapporter au peuple
toutes les paroles du Seigneur et toutes ses ordonnances.
Tout le peuple répondit d’une seule voix :
« Toutes ces paroles que le Seigneur a dites,
nous les mettrons en pratique. »
Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur.
Il se leva de bon matin et il bâtit un autel au pied de la montagne,
et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël.
Puis il chargea quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël
d’offrir des holocaustes,
et d’immoler au Seigneur des taureaux en sacrifice de paix.
Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des coupes ;
puis il aspergea l’autel avec le reste du sang.
Il prit le livre de l’Alliance et en fit la lecture au peuple.
Celui-ci répondit :
« Tout ce que le Seigneur a dit,
nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. »
Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit :
« Voici le sang de l’Alliance
que, sur la base de toutes ces paroles,
le Seigneur a conclue avec vous. »
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Le sang du Christ purifiera notre conscience » (He 9, 11-15)
Lecture de la lettre aux Hébreux
Frères,
le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir.
Par la tente plus grande et plus parfaite,
celle qui n’est pas œuvre de mains humaines
et n’appartient pas à cette création,
il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire,
en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux,
mais son propre sang.
De cette manière, il a obtenu une libération définitive.
S’il est vrai qu’une simple aspersion
avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse,
sanctifie ceux qui sont souillés,
leur rendant la pureté de la chair,
le sang du Christ fait bien davantage,
car le Christ, poussé par l’Esprit éternel,
s’est offert lui-même à Dieu
comme une victime sans défaut ;
son sang purifiera donc notre conscience
des actes qui mènent à la mort,
pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant.
Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle,
d’un testament nouveau :
puisque sa mort a permis le rachat des transgressions
commises sous le premier Testament,
ceux qui sont appelés
peuvent recevoir l’héritage éternel jadis promis.
– Parole du Seigneur.
Evangile : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang » (Mc 14, 12-16.22-26)
Acclamation :
Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel,
dit le Seigneur ;
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Alléluia.
(Jn 6, 51)
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l’on immolait l’agneau pascal,
les disciples de Jésus lui disent :
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs
pour que tu manges la Pâque ? »
Il envoie deux de ses disciples en leur disant :
« Allez à la ville ;
un homme portant une cruche d’eau
viendra à votre rencontre.
Suivez-le,
et là où il entrera, dites au propriétaire :
“Le Maître te fait dire :
Où est la salle
où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?”
Il vous indiquera, à l’étage,
une grande pièce aménagée et prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs. »
Les disciples partirent, allèrent à la ville ;
ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit,
et ils préparèrent la Pâque.
Pendant le repas,
Jésus, ayant pris du pain
et prononcé la bénédiction,
le rompit, le leur donna,
et dit :
« Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, ayant pris une coupe
et ayant rendu grâce,
il la leur donna,
et ils en burent tous.
Et il leur dit :
« Ceci est mon sang,
le sang de l’Alliance,
versé pour la multitude.
Amen, je vous le dis :
je ne boirai plus du fruit de la vigne,
jusqu’au jour où je le boirai, nouveau,
dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes,
ils partirent pour le mont des Oliviers.
– Acclamons la Parole de Dieu.



Cela fait maintenant deux semaines que le temps de Pâques est terminé et que nous sommes retournés au temps dit « ordinaire »…

Je voudrais une nouvelle fois m’arrêter quelques instants sur ce mot « Ordinaire ».

On a l’impression, parce qu’on est de retour dans ce temps « ordinaire », que plus rien de bien important ne s’y passe… et pourtant, en deux semaines de temps « ordinaire », nous venons de vivre deux fêtes ô combien importantes de notre Eglise.

La semaine dernière c’était la fête de la Sainte Trinité… Avouez que parler du Père du Fils et de l’Esprit Saint c’est tout sauf ordinaire…

Et aujourd’hui c’est la fête du Saint Sacrement. Là encore c’est d’un fondement de notre foi qu’il s’agit et du coup le mot ordinaire prend un tout autre sens.

Ce fameux temps ordinaire dure un peu plus de trente semaines réparties dans l’année. Et loin d’être un temps ou ne se dérouleraient que des banalités, il est l’occasion d’un quotidien redécouvert et renouvelé.

Pendant cette période, nous sommes donc invités à redécouvrir, à renouveler, par la lecture de La Parole, par la prière, par notre participation à l’Eucharistie, le mystère de la mort et de la résurrection du Christ, le mystère de ce Dieu qui se fait homme par Amour pour nous et qui va jusqu’à mourir sur une croix… Il est L’EXEMPLE d’une passion vécue jusqu’au bout par Amour !

Et justement en ce dimanche, nous fêtons le Saint Sacrement que nous sommes invités, puisque nous sommes dans le temps ordinaire, à redécouvrir !

Mais de quoi s’agit-il donc ?

Alors oui, nous le savons, c’est le Corps et le Sang du Christ que par notre foi nous reconnaissons dans le pain et le vin que le Prêtre va consacrer dans quelques instants.

Mais ce pain et ce vin… Ce Corps et ce Sang du Christ, que représentent-ils réellement dans nos vies.

La réponse n’est pas toute faite comme une règle de mathématique… C’est un mystère je l’ai déjà dit…
Ce sont les trois lectures de ce jour qui peuvent aider chacune et chacun d’entre nous à en trouver le sens dans nos propres vies.

Dans la première lecture nous sommes doucement préparés à cette réalité.

Ce texte nous montre le peuple hébreu qui, sous la conduite de Moïse, vient sceller l’alliance entre Dieu et son peuple avec du sang animal.

Comprenons le bien, ce n’est pas l’homme qui fait alliance avec Dieu mais bien l’inverse : C’est Dieu qui fait le premier pas et qui s’engage avec les hommes.

Et le rite du sang signifie que cette alliance, cet engagement, est définitif… « A la vie, à la mort… » comme nous disons parfois… 

Et en réponse à l’engagement de Dieu, les hommes s’engagent à rester fidèles à sa Parole.

Dans la seconde lecture, c’est de la nouvelle alliance dont on nous parle, cette alliance que le Christ lui-même vient sceller par sa mort sur la croix et sa résurrection.

Ancienne alliance… Nouvelle alliance… les choses se compliquent…
L’une serait-elle à opposer à l’autre ?
Est-ce que, parce qu’il y a une nouvelle alliance, l’ancienne doit être considérée comme périmée, bonne à être jetée à la poubelle ?

Et bien non, les deux ne s’opposent pas…
L’ancienne alliance était là pour annoncer une réalité bien plus grande : C’est Jésus qui par sa mort et sa résurrection porte le plein achèvement des rites de l’ancienne alliance.

A chaque Eucharistie, nous assistons en direct, au moment où Jésus nous donne sa vie !

Il y a parfois des choses plus difficiles que d’autres à comprendre dans notre religion… Ce sont ce que l’on appelle des mystères… Ces choses que l’on accepte de croire sans complètement les comprendre… par foi, parce que nous faisons confiance en Dieu qui nous aime.

Et bien l’Eucharistie fait partie de ces mystères…
A chacune d’entre elles, c’est le Christ lui-même qui nous fait à nouveau don de sa vie comme si c’était la première fois…

Et donc quand nous participons à l’Eucharistie, nous participons encore et encore et encore au sacrifice que le Christ fait de sa vie, à ses souffrances, à sa mort sur la croix mais heureusement aussi à sa résurrection.

Nous participons donc également en direct, à la victoire de l’amour sur la mort.

Le point d’orgue de ces trois textes se trouve comme d’habitude dans l’Evangile.

Dans ce dernier, nous assistons au dernier repas du Christ vu par Saint Marc.
Dans quelques instants, le Christ va se livrer pour libérer l’humanité de tout ce qui l’éloigne de Dieu.

Cette mort, ce sacrifice que nous revivons à chaque Eucharistie, n’est pas seulement fait pour être adoré. Ce sacrifice nous est donné en nourriture…

C’est là que le mot « communion » prend tout son sens…
Le Christ se donne pour nous au travers de l’Eucharistie… et en communiant  à cette Eucharistie, en communiant avec Dieu, nous nous engageons à la suite de son Fils en lui offrant notre vie nous aussi…

Jésus accepte que son sang soit versé pour nous mais également pour la multitude.
Cela signifie donc que nous ne pouvons pas être en communion avec Dieu si nous ne le sommes pas avec nos frères et nos sœurs au préalable.

Cela veut dire qu’avant de vouloir communier avec le Christ il faut d’abord résoudre les problèmes que chacun d’entre nous a avec nos frères.
Il faut commencer par nous réconcilier avec nos conjoints, nos enfants, nos voisins, nos collègues et tous les autres avant de POUVOIR communier avec Dieu.

Ce sont là des mots qu’il faut « digérer » si j’ose dire… Des textes qu’il faut lire et relire, partager et repartager pour comprendre chaque jour d’avantage ce qu’ils veulent dire dans la vie de chacune et chacun d’entre nous, comment – à l’instant où nous les lisons – ils nous rejoignent dans ce que nous vivons…. « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien… » c’est cela aussi !

Nous sommes tous invités à donner notre vie comme le Christ l’a donnée pour nous.
Mais « Donner sa vie » ce n’est pas nécessairement mourir au sens où nous l’entendons…
La crucifixion n’est pas toujours aussi physique que celle du Christ.

Et pourtant, en ce moment, il ne fait pas bon être chrétiens dans tous les pays du monde… Certains d’entre nous – ne l’oublions pas – donnent PHYSIQUEMENT leur vie à la suite du Christ.

Chacune et chacun d’entre nous est invité à changer sa vie pour la mettre en conformité avec les exigences de l’Amour… L’amour de Dieu mais également l’amour de son prochain.

Aimer c’est donner et non pas prendre…
Quand on aime réellement quelqu’un, on est prêt à donner sa vie pour lui… Quand on aime réellement quelqu’un, on est donc prêt à s’oublier soi-même pour permettre à l’autre de se réaliser…

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses frères ».

En ce dimanche nous fêtons le Saint Sacrement…
En ce dimanche nous tentons de nous approcher et de comprendre ce merveilleux mystère de l’Eucharistie, du don de sa vie que le Christ fait pour nous.

Qui d’entre nous pourra maintenant continuer à voir le temps que nous vivons comme un temps ordinaire ?


Amen

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