dimanche 5 avril 2015

2015-04-05 - B - Dimanche de Pâques - « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)


Résurrection du Seigneur
1ère lecture : « Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts » (Ac 10, 34a.37-43)
Lecture du livre des Actes des Apôtres
En ces jours-là,
quand Pierre arriva à Césarée
chez un centurion de l’armée romaine,
il prit la parole et dit :
« Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs,
depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean :
Jésus de Nazareth,
Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance.
Là où il passait, il faisait le bien
et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable,
car Dieu était avec lui.
Et nous, nous sommes témoins
de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem.
Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice,
Dieu l’a ressuscité le troisième jour.
Il lui a donné de se manifester,
non pas à tout le peuple,
mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance,
à nous qui avons mangé et bu avec lui
après sa résurrection d’entre les morts.
Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner
que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts.
C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage :
Quiconque croit en lui
reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
– Parole du Seigneur.
2ème lecture : « Recherchez les réalités d’en haut, là où est le Christ » (Col 3, 1-4)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Colossiens
Frères,
si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut,
non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort,
et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
– Parole du Seigneur.

Evangile : « Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 1-9)
Acclamation :
Alléluia. Alléluia.
Notre Pâque immolée, c’est le Christ !
Célébrons la Fête dans le Seigneur !
Alléluia.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre
et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
– Acclamons la Parole de Dieu.



Matin de Pâques ! Premier jour de la semaine, un Evangile que nous connaissons bien !

Marie-Madeleine se rend au tombeau et le trouve vide.
Elle ne le sait pas encore mais elle est le premier témoin de la résurrection.
C’est un peu comme si Dieu voulait faire un pied de nez aux hommes.

Eux, au jardin des oliviers, non seulement ils se sont endormis quand Jésus avait le plus besoin d’eux mais en plus ils ont détalé comme des lapins quand Il s’est fait arrêter…

Nous dirons que c’est un juste retour des choses pour celles qui ont toujours été présentes aux côtés de Jésus, dans l’ombre, mais présentes !


Il fait encore sombre…
Parce qu’elles n’ont pas pu le faire à cause du Sabah, les femmes, emmenées par Marie-Madeleine, vont au tombeau de bon matin pour essayer de s’occuper du corps du Christ.

Surprise ! La pierre – qui pourtant pèse très très lourd – a été roulée.
L’Evangile ne nous dit pas que Marie-Madeleine a regardé à l’intérieur du tombeau… Le cliché de la curiosité féminine en prend un coup lui aussi…

Vite elle court chercher Simon-Pierre, persuadée qu’on a enlevé le Christ…


Pendant trois ans, tous ensemble – de près ou de loin – tous ont suivi le Christ.

En lui, ils avaient mis tous leurs espoirs d’un monde nouveau.
Ils comptaient tous sur lui pour être le libérateur d’Israël.
Tout ce qu’ils espéraient c’est le monde de justice et de paix tant attendu.

Tout s’est brusquement arrêté le vendredi avec l’arrestation, la condamnation et finalement la mort de Jésus.

L’aventure devait elle se terminer de cette façon ?
Allaient-ils tous finir par être arrêtés eux aussi voir crucifiés comme Jésus ?

Après avoir ressentis un tel espoir nous pouvons tous imaginer toutes les idées noires qui passaient par la tête des apôtres.

Il faut parfois aussi sombre dans le cœur des hommes et des hommes de notre temps…

Chaque jour les médias nous relatent – non sans un certain esprit de sensationnel dont vous savez depuis longtemps qu’il m’agace profondément – nous relatent donc toutes les catastrophes de notre planète, ces catastrophes qui noircissent la vie des hommes.

Nous-mêmes ne connaissons pas toujours que des joies.
Chacun d’entre nous peut lui aussi évoquer les évènements douloureux qui marquent nos vies.

Quand tout va mal, nous sommes nombreux à nous dire que ça ne sert à rien de continuer et il nous semble parfois plus simple de nous  résigner, de tout abandonner…

Mais !

Mais depuis le matin de Pâques, quelque chose de nouveau est en train de se produire !

Le linceul est là, bien rangé… mais le corps de Jésus n’y est plus !
Qu’est-ce que cela veut dire ?

La première explication qui vient à l’esprit de Marie-Madeleine c’est qu’on a enlevé le Christ…
C’est également celle qui vient à l’esprit de Simon-Pierre…

Le premier dont l’Evangile nous dit qu’il vit et qu’il crut, c’est Jean…
Lui, en entrant dans le tombeau s’est tout de suite souvenu des paroles de Jésus quand il annonçait sa résurrection et immédiatement il crut que l’heure de cette résurrection était arrivée.

Les autres apôtres avaient eux aussi entendu ces paroles…
Mais ce que Jésus leur disait leur semblait impossible, à eux qui ne le voyait que comme un sauveur à l’image d’un chef de guerre qui conduit ses troupes vers la bataille et surtout la victoire.

Nous sommes bien souvent comme Simon-Pierre nous aussi…

Oui, nous avons lu l’Ecriture…
Oui, nous savons que cette belle histoire nous raconte la résurrection…
Oui, nous croyons que cette histoire est possible – pardon qu’elle A ETE Possible - pour le Christ… Mais c’était il y a longtemps et c’est si loin…

Tout comme les disciples, nous avons-nous aussi besoin que le Christ vienne réveiller et raffermir notre foi !

Comme il le fera dans quelques semaines pour ses apôtres, nous avons, nous aussi, bien besoin que le Christ nous envoie l’Esprit Saint pour que se révèlent en nous les témoins du Christ dont notre monde a tellement besoin.

Cet Esprit Saint nous l’avons pourtant déjà reçu au jour de notre Baptême, et peut-être également au jour de notre confirmation si nous avons eu le bonheur de vivre ce très beau sacrement.

Mais alors pourquoi broyons-nous du noir, pourquoi parfois baissons nous les bras quand nous sommes face aux difficultés ?
Pourquoi, malgré notre Baptême, malgré notre confirmation ne savons-nous pas nous en remettre à Dieu quand tout va mal ?

Il y a sans doute de nombreuses explications…
Notre humanité, notre environnement, les difficultés elles-mêmes, mais peut-être également un peu notre éloignement, notre incapacité à mettre Dieu au premier plan de nos vies !

Notre monde nous occupe à tant de choses… Quand prenons nous le temps de puiser à la source ?

Quand comprendrons-nous, comme l’ont fait les disciples au matin de Pâques, que les Paroles du Christ n’étaient pas vaines, que ce n’était pas seulement des promesses électorales ?
Quand comprendrons-nous que c’est dans son Eucharistie, que nous pouvons puiser la force de continuer le chemin ?

L’Ostie n’est pas un gri-gri ou une potion magique…
C’est le Corps du Christ qui continue à s’offrir à chaque Eucharistie pour que nous finissions par comprendre qu’il fait réellement route avec chacun d’entre nous, que c’est pour chacun d’entre nous qu’il s’est donné et que sa promesse d’accompagner chacun jusqu’à sa dernière heure est bien réelle.

Ce n’est que quand nous aurons compris cela que nous pourrons traverser sans crainte les nombreuses difficultés que la vie met sur notre chemin…

Ce n’est que quand nous aurons compris cela que nous pourrons à notre tour être les VRAIS témoins du Christ ressuscité parce que nous aurons ressuscité nous aussi !

C’est un Simon-Pierre transformé par la résurrection qui s’exprime dans la première lecture…
On pourrait croire en l’entendant avec un tel aplomb que toutes ses épreuves ont disparu…
Lui le dur, lui de costaud qui s’exprimait maladroitement et bien plus souvent avec sa grosse voix qu’avec douceur fait soudain preuve d’une assurance déconcertante de sérénité.

Toutes ses épreuves auraient-elles miraculeusement disparu ?
Bien sûr que non, mais maintenant Pierre peut les traverser sans crainte car il croit vraiment et a vécu lui aussi la résurrection du cœur !

Pâques ne fait que commencer !

C’est à nous maintenant de le faire vivre par nos témoignages dans le cœur de toutes celles et ceux que le Seigneur met sur notre route du quotidien, à toutes celles et ceux qui comme Simon-Pierre, comme nous-mêmes, ont tant besoin de Dieu !


Amen

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