dimanche 28 septembre 2014

2014-09-28 - A - 26° Dimanche du temps ordinaire - Se convertir non en paroles, mais en actes (Mt 21, 28-32)


26ème dimanche du Temps Ordinaire



1ère lecture : Dieu nous appelle chaque jour à nous convertir (Ez 18, 25-28)


Lecture du livre d'Ezékiel


Parole du Seigneur tout-puissant : Je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dites : « La conduite du Seigneur est étrange. » Écoutez donc, fils d'Israël : est-ce ma conduite qui est étrange ? N'est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c'est à cause de sa perversité qu'il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu'il a ouvert les yeux, parce qu'il s'est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra.


2ème lecture : L'unité dans l'amour à la suite du Christ (brève : 1-5) (Ph 2, 1-11)


Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens


Frères, s'il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l'on s'encourage dans l'amour, si l'on est en communion dans l'Esprit, si l'on a de la tendresse et de la pitié, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l'unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres.

Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.

C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.


Evangile : Se convertir non en paroles, mais en actes (Mt 21, 28-32)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Aujourd'hui ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. Alléluia. (Ps 94, 8)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : 'Mon enfant, va travailler aujourd'hui à ma vigne.' Celui-ci répondit : 'Je ne veux pas.' Mais ensuite, s'étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : 'Oui, Seigneur !' et il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ».


Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n'avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole. »








26ème dimanche du temps ordinaire.

Les textes de ce dimanche, nous invitent à réfléchir sur la cohérence qu’il y a entre nos paroles et nos actes.

Ça doit vous arriver comme à moi de dire bien haut quelle est notre ligne de conduite dans tel ou tel domaine – et pas forcément celui de la foi d’ailleurs - et finalement de faire le contraire… Ou même si on ne fait pas le contraire, de ne pas vraiment faire ce que nos paroles disent.

Mais prenons quelques exemples…
Ceux de l’automobile sont souvent des plus parlant.

Quand nous regardons les faits divers dans les informations, nous condamnons sans appel le chauffard qui a pris la fuite après avoir renversé une personne la rendant paralysée et dépendante jusqu’à la fin de ses jours…
Mais dans le même temps nous, nous roulons à 60 kilomètres heures quand c’est limité à 50 en nous demandant qui est l’abruti de fonctionnaire qui a bien pu imaginer qu’il y aurait du danger dans cette fameuse ligne droite.

Autre exemple, plus dans l’automobile cette fois… Mais dans notre relation aux pouvoirs publics…

Nous disons bien haut qu’il faut aider les pauvres, veiller à ce que chacun ait un toi un suffisamment à manger…
Mais chaque fois que nous en parlons nous disons « eux » en  pensant aux pouvoirs publics à qui nous trouvons bien commode de déléguer nos responsabilités même si à la première occasion nous condamnons ceux-là même que nous avons pourtant élus…

Les exemples sont nombreux qui jalonnent notre vie d’hommes et de femmes…
Chacun de nous, s’il fait le travail d’une vraie analyse intérieure sincère, pourra en trouver qui lui sont propres.

Mais pour cela il faut y réfléchir, car pris dans cette habitude que nous avons de trouver si facilement la poudre qu’il y a dans l’œil de notre voisin sans plus remarquer la poutre qu’il y a dans le nôtre, nous ne sommes bien souvent même plus conscients de nos propres aveuglement.

Et bien le texte d’Ezéchiel se trouve justement dans ce registre…

Le peuple à qui il s’adresse pense lui aussi que c’est de la faute des autres s’il est en exil…
Les gens récriminent contre leurs anciens se disant que s’ils n’avaient pas tout laissé passer, s’ils s’étaient défendu, s’ils avaient combattu quitte à donner leur vie, et bien eux, ne seraient pas en exil !

Ezéchiel tente de leur faire comprendre qu’en agissant ainsi ils font exactement de la même façon que ceux qu’ils condamnent !

Il tente de leur faire comprendre que leur destinée leur appartient et qu’il ne tient qu’à leur conversion que tout cela change !


Dans sa lettre au Philippiens, Saint Paul est un peu plus précis même s’il prend mille précautions pour amener ses frères à la raison plutôt que de les mettre de travers comme on dit aujourd’hui.

Les Philippiens sont des chrétiens eux aussi…
Mais ils ont comme qui dirait, un petit travers : Ils pensent souvent qu’ils sont meilleurs que les autres chrétiens…

Parce qu’ils vivent en communauté – entre eux…
Parce qu’ils pratiquent la charité – entre eux…
Parce qu’ils ne se font pas concurrence – entre eux…
Parce qu’ils cherchent vraiment à s’aider les uns les autres – toujours entre eux…
Et bien pour toutes ces raisons ils commencent à se comporter comme les Scribes et les Pharisiens, ceux-là même qui ont contribué à faire mourir le Christ…

Mais rassurez les choses ne changent pas facilement et c’est tellement vrai que 21 siècles plus tard c’est aussi à nous que s’adresse ce texte.

Quand par exemple, dans les milieux associatifs où nous pouvons agir, nous trouvons que notre idée est bien meilleure que celle de notre voisin sans bien souvent l’avoir écouté jusqu’au bout et y avoir réellement réfléchi… Et bien nous sommes nous aussi les Philippiens de notre histoire

Quand dans nos communautés nous condamnons un peu facilement les comportements des uns et des autres en pensant – souvent sans trop les regarder - que les nôtres de comportements sont meilleurs… et bien nous sommes nous aussi de ces Philippiens dont Saint Paul vient de nous parler.

Et une fois encore les exemples ne manquent pas…

Je n’ai sans doute pas autant de bienveillance que Saint Paul, mais je nous invite nous aussi à vraiment rechercher la cohérence entre nos propos et notre foi.

Rappelons-nous grâce à ce texte de Saint Paul, l’exemple du Christ.
Lui qui était Dieu, s’est totalement dépouillé pour venir à la rencontre de l’humanité.

Il n’a pas repoussé, il a accueilli, même et surtout les plus petits, les pécheurs celles et ceux qui à cause de leurs contemporains avaient fini par se croire exclus de l’amour de Dieu…

Il n’a pas condamné, il a pardonné, celles et ceux qui se tournaient vers lui, vers Dieu et qui trouvaient dans ce pardon la force de se convertir…

Il n’a pas combattu – lui qui était Dieu, et il est allé jusqu’à se laisser mourir de la façon la plus atroce qui soit.

Il l’a fait pour bien nous montrer que ce n’est pas de la violence, du jugement, de la condamnation, et de tous les autres maux qui gangrènent notre monde encore aujourd’hui que viendra le salut de l’homme, mais de sa volonté à se convertir et à mettre l’Amour de Dieu au centre de sa vie.

Et vous vous dites peut être qu’une fois encore j’ai décollé…
Que je suis parti sur mon nuage… que je me suis envolé dans le monde des Bisounours en oubliant que chaque fois qu’on allume notre télévision ce n’est justement que toute cette violence que l’on voit.

Je pense tout d’abord pour faire référence au texte d’Ezéchiel que si nous ne voyons à la télévision que les douleurs et les horreurs de notre monde c’est parce que nous le voulons bien.

Une fois encore nous cherchons dans le comportement des autres une faute qui est au moins partiellement la nôtre.

Si nous arrêtions de faire des gorges chaudes de tout ce que nous donnent en pâture les médias, il y a bien longtemps que ces derniers se contenteraient de nous relater simplement les faits plutôt que de chercher à nous rallier à telle ou telle cause en nous montrant des images qui ne font que nous enflammer.

Je pense ensuite que j’ai passé l’âge des Bisounours et qu’avant d’être Diacre, je suis un Père de famille confronté comme chacun d’entre nous aux maux de notre monde.

Je pense enfin, et surtout devrais-je dire, que c’est effectivement de chacun de nous que dépend l’avenir et nous n’avons pas 36 manières de le construire.

Soit, toujours comme nous le disait Ezéchiel, nous restons dans notre petit coin à nous lamenter et à penser que ce n’est la faut QUE des autres.

Nous serons alors perdus nous aussi, condamnés à mourir dans notre âme.

Soit, nous nous convertissons à l’image du premier Fils de l’Evangile que nous venons d’entendre.
Comme lui, après un temps de refus, de découragement, si nous pouvons nous mettre au travail, arrêter de penser que ce n’est la faute QUE des autres et tenter d’aimer le monde pour le changer enfin.

Chacun de nous est responsable de l’image de chrétien qu’il donne de lui-même…

Mieux… ou pire c’est selon… chacun de nous est responsable de l’image qu’il donne de l’Eglise !

C’est à la façon dont nous aimons le monde que notre église sera perçue de celles et ceux qui nous entourent.

Si nous nous disons chrétiens, si nous prétendons vivre à l’image du Christ et que nous passons notre temps à nous lamenter et à rejeter la faute sur les autres, quelle image auront nos contemporains de notre Eglise ?

Si au contraire, nous montrons que nous savons pardonner, si nous montrons que nous sommes réellement habités de l’Amour de Dieu, que nous savons aborder sans les laisser nous submerger, les maux de notre monde, alors nous serons les vrais témoins d’une Eglise qui rend heureux et fait vivre chacun.

Dans chaque Eucharistie nous est offert tout l’Amour de Dieu.
A chaque Eucharistie le Christ revit cette passion qu’il a pour les hommes, Il se donne et se redonne pour que nous comprenions que c’est son amour qui peut changer le monde.

Alors faisons le plein !
C’est cet amour qui au moment de l’envoi nous donnera le courage de la conversion, le courage de repartir dans le monde et d’avancer avec courage à la suite du Christ sur les vrais chemins du bonheur, des chemins où – pour nos frères – nous serons des témoins cohérents de notre Eglise et de l’Amour de Dieu.


Amen

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