2014-07-06 - A - 14° semaine du temps ordinaire - « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)

	14ème dimanche du Temps Ordinaire
1ère lecture : Le Messie qui vient est un roi humble (Za 9, 9-10)
	Lecture du livre de Zacharie
	Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi : il est juste et victorieux, humble et monté sur un âne, un âne tout jeune.
	Ce roi fera disparaître d'Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l'arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s'étendra d'une mer à l'autre, et de l'Euphrate à l'autre bout du pays.
2ème lecture : L'Esprit du Christ est en nous, et il nous ressuscitera (Rm 8, 9.11-13)
	Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
	Frères,
	vous n'êtes pas sous l'emprise de la chair, mais sous l'emprise de l'Esprit, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas.
	Mais si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.
	Ainsi donc, frères, nous avons une dette, mais ce n'est pas envers la chair : nous n'avons pas à vivre sous l'emprise de la chair.
	Car si vous vivez sous l'emprise de la chair, vous devez mourir ; mais si, par l'Esprit, vous tuez les désordres de l'homme pécheur, vous vivrez.
Evangile : « Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30)
	Acclamation : Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Dieu notre Père, Seigneur de l'univers, toi qui révèles aux petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25)
	Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
	En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits.
	Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté.
	Tout m'a été confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.
	Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos.
	Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos.
	Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

Tous les textes de ce dimanche sont tournés vers l’Espérance.

L’espérance qui dit à tous les petits de notre monde que c’est pour eux que Dieu s’est fait homme et est venu parmi nous !

Il est Dieu ! Plus grand et plus puissant que tout !

Il aurait pu arriver parmi nous directement en nous montrant sa puissance un peu comme nous le voyons dans les films de science fiction ou le héros qui va sauver tout le monde arrive avec une grande cape rouge et un grand « S » sur la poitrine.

Mais s’il l’avait fait ainsi, si plutôt que de nous rejoindre sous les traits d’un petit enfant faible et fragile dans le froid d’une étable perdue dans la nuit de l’hiver de Bethléem…  Si plutôt que de nous rejoindre ainsi, il avait choisi de se manifester par sa grandeur…

Quelle image les petits, les pauvres, les exclus, les boiteux, les pécheurs, les étrangers, les malades, les marginaux, etc… auraient ils eu de notre Dieu ?

Comment auraient ils pu se mettre à son écoute et le laisser petit à petit leur apporter LA Parole qui transforme ?

C’est un peu comme nous, par exemple, dans notre 21^ème siècle quand nous voyons arriver un nouveau prétendant à la présidence de la république…

Un grand parmi les grands…

Un beau parleur parmi les beaux parleurs…

Quelqu’un qui va une nouvelle fois promettre de s’occuper des problèmes, des difficultés de chacun et qui après quelques mois s’excusera de ne pouvoir rien faire, rejettera la faute sur ses prédécesseurs et tentera de se faire oublier en attendant la prochaine élection.

Notre Dieu lui, a choisi de naître parmi celles et ceux qui avaient besoin de Lui.

Il s’est fait pauvre et petit comme eux…

Toute sa vie il a refusé les premières places pour rester auprès de celles et ceux à qui il pouvait réellement apporter quelque chose…

Il a beaucoup parlé lui aussi… Mais il nous a apporté LA parole, cette parole d’Amour qui peut libérer chacun !

Dans la seconde lecture, Paul nous dit que vivre sous l’emprise de la chair c’est vivre loin de Dieu.

Et tout de suite, englués dans nos schémas mentaux, nous nous imaginons qu’il parle de celles et ceux qui ont une vie dissolue… et peut-être nous trouvons nous alors légitimes de montrer telle ou telle personne de notre entourage.

Ce que nous dit réellement Saint Paul c’est que tout homme qui se contente de vivre en comptant uniquement sur l’intelligence et les forces humaines est lui aussi loin de Dieu. Vivre ainsi est le plus sur moyen de nous perdre.

Peut-être vous dites vous « Ouf ! Je suis chrétien, c’est bon je suis sauvé ! »

Je ne suis pas sur que ce soit suffisant !

Vivre selon l’esprit ce n’est pas seulement avoir reçu le sacrement du Baptême et venir à la messe tous les dimanches.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : C’est déjà très bien !

Mais vient un moment ou chacun de nous sent que s’il veut vraiment aller plus loin, s’il veut vraiment répondre à l’appel de Dieu pour vitre pleinement sa foi, pour mettre ses actes en accord avec la foi qu’il professe, pour être lui aussi témoin du Christ… et bien chacun d’entre nous sent alors qu’il lui faut accepter de se laisser transformer par Dieu !

Vous le savez comme moi, jamais Dieu ne nous impose quoique ce soit.

Mieux encore, Il nous aime comme nous sommes, avec nos qualités et avec nos limites et il continuera même à nous aimer si nous nous contentons de notre baptême et de la participation – pas toujours active – à la messe dominicale.

Toujours mieux, il continuera même à nous aimer si nous arrêtons de venir à la messe…

Pour comprendre cela je vous propose de faire le parallèle avec nos enfants.

Nous les aimons…

Nous leur donnons le meilleur de nous-mêmes…

Nous leur apprenons la différence entre le bien et le mal.

Nous faisons de notre mieux pour être l’exemple qui leur permettra de bien comprendre.

Nous leur donnons la meilleure éducation possible et veillons à leurs fréquentations…

Malgré tout cet amour que nous leur donnons, il arrive qu’ils choisissent des chemins vers lesquels nous les avons guidés…

Il arrive même qu’ils changent complètement d’orientation, qu’ils fassent des choses que nous ne retrouvons pas du tout dans l’éducation que nous leur avons donnée…

Cessons-nous de les aimer pour autant ?

Même si nous en arrivons parfois à nous fâcher, ne reste t’il pas dans nos cœurs suffisamment d’amour pour que quand ils reviennent vers nous, nous leur donnions à nouveau le meilleur de nous-mêmes ?

Et bien notre Dieu est semblable à cela !

Il nous aime malgré le fait que nous ne suivions pas toujours les chemins vers lesquels il essaye de nous guider,  certain que ce sont les meilleurs pour nous…

Il continue à nous aimer même si nous nous détournons de Lui.

Il aura toujours suffisamment d’amour pour nous écouter et nous montrer encore et encore les chemins sur lesquels nous serons vraiment heureux.

C’est ca la grande espérance que nous révèlent les textes de ce jour.

Dieu nous aime tels que nous sommes et ne cessera jamais de nous aimer.

Si nous acceptons de voir les choses ainsi alors l’Evangile peut nous troubler.

Il nous est dit « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits »…

Est-ce que finalement Dieu ferait une différence entre les hommes ?

Certes il est venu à nous sous les traits d’un tout petit…

Est-ce que cette phrase voudrait dire qu’il a fait un choix entre les hommes, préférant ne se révéler qu’aux petits, aux pauvres, aux malades, aux exclus ?

Bien sur que non !

Dieu se révèle à tous les hommes sans aucune exception !

Si Jésus dit cela, c’est pour interpeler les soi disant grands de son époque… Ceux qui méprisaient les petits parce que eux, pensaient avoir la connaissance… Parce que eux, qui connaissaient l’écriture et ne manquaient pas de s’enorgueillir, s’étaient arrogé un pouvoir sur les plus petits de leur époque.

Jésus cherche à provoquer en eux un électrochoc qui les aiderait enfin à se mettre sur les chemins du vrai amour plutôt que sur les chemins du pouvoir, de la possession et de l’orgueil.

Dieu ne cache rien à personne. C’est l’orgueil humain qui empêche l’homme d’accueillir la bonne nouvelle de l’Evangile.

A travers les textes d’aujourd’hui, dieu s’adresse aussi à nous bien évidemment !

A nous aussi il rappelle qu’il nous aime.

Et c’est nous aussi qu’il appelle à le suivre.

Il peut transformer nos vies.

Quels que soient nos difficultés il peut nous aider à les dépasser, il peut nous aider à nous ouvrir nous aussi pour être ses témoins dans le monde qui nous entoure et qui en a tant besoin.

Amen